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Livres et littérature - Page 16

  • Demain, les chiens

    clifford donald simak,roman,confrérie,sf,science-fiction,fableLe grand auteur américain de science-fiction Clifford D. Simak imagine un avenir très lointain avec une Terre gouvernée par une civilisation de chiens.

    La domination de ces animaux devenus intelligents est telle que l’existence même de la race humaine (la plupart se sont exilés sur Jupiter) est réduite à une vague légende relayée par huit contes. Ce roman (ou recueil de nouvelles ?) est une compilation de ces contes, présentés par un narrateur dubitatif au sujet de ces histoires.

    Très astucieusement, Simak suit un parcours chronologique et installe des personnages récurrents (en premier lieu le robot Jenkins) ainsi qu’une lignée familiale à la destinée hors du commun, les Webster : il fait ainsi de cette suite de huit histoires différentes un véritable roman homogène où se croisent des humains rongés par l’individualisme, des robots dévoués mais non dénués d’un certain sens de la destinée, d’un philosophe martien (c’est l’aspect le moins convainquant du livre), de mutants et bien sûr de chiens qui se sont émancipés de la tutelle des hommes.

    Le lecteur est convié à se perdre dans ces faux récits, héritages de traditions orales. Mais Clifford D. Simak, grand amoureux de la nature, entend surtout montrer son attachement à un certain sens de l’humanisme, de la morale et de la paix. Un classique de la SF.

    Clifford Donald Simak, Demain les Chiens, éd. J’ai lu, 311 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2011/07/18/21632171.html
    https://www.jailu.com/demain-les-chiens/9782290070628

    Voir aussi : "Six personnages en quête d’auteur"

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  • Six personnages en quête d’auteur

    luigi pirandello,théâtre,italien,italie,confrérieSix Personnages en Quête d'Auteur est une pièce majeure du théâtre du XXe siècle. Son sujet ? Une troupe de théâtre s'apprête à répéter une œuvre de Luigi Pirandello lorsque six personnages de théâtre font irruption et réclament un auteur afin de jouer leur propre rôle. 

    Mise en abîme vertigineuse, hommage au théâtre et réflexion philosophique sur l'illusion et sur la vanité de la condition humaine, cette œuvre de Pirandello peut être considérée comme précurseur du théâtre de l'absurde.

    Luigi Pirandello, Six Personnages en Quête d'Auteur, éd. Editions Folio Plus Classiques, 160 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2011/07/30/21706674.html
    https://www.librairie-gallimard.com

    Voir aussi : "Essai sur le libre arbitre"

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  • Guerres et paix

    Roman ? Récit ? Chronique familiale ? Qui que vous soyez, ouvrez ! De Tatiana Pécastaing (paru chez LC Editions) est un peu tout cela à la fois, au point de désarçonner le lecteur dès les premières pages, lorsque la découverte d’une mystérieuse lettre (avec l’énigmatique phrase "Qui que vous soyez, ouvrez !" inscrite sur l’enveloppe) nous fait passer du Kiev soviétique de 1968 à la Russie tsariste de 1912. Cette fameuse lettre aura son explication bien plus tard dans le roman.

    Tatiana Pécastaing suit deux familles, celles précisément de deux de ses grands-parents. Il y a, d’un côté, Gustave, né en Ukraine. Son père était un opposant au régime tsariste, au point de s’approcher d’une organisation terroriste révolutionnaire menée par Alexandre Oulianov, frère de Lénine, arrêté et exécuté après une tentative d’assassinat contre le tsar Alexandre II. Le père de Gustave, Mikaël, est arrêté puis relâché, obligé de se faire discret. Or, c’est le régime tsariste que soutient son fils Gustave, à telle enseigne que lorsque la Révolution de 1917 éclate, le jeune homme s’engage auprès de l’Armée Blanche antibolchévique. En 1924, Gustave s’exile en France, abandonnant en Ukraine sa famille, et en particulier ses sœurs.

    D’un autre côté, il y a Ludmilla, issue d’une famille de Stalingrad, au sud de la Russie, famille victime de la soviétisation du pays, puis de la seconde guerre mondiale. Lorsque le conflit éclate, Ludmilla et ses proches se sont installés à Rostov-sur-le-Don. L’occupation allemande conduit la jeune femme au travail forcé en Allemagne. Libérée à la fin de la guerre, l’ancienne prisonnière de guerre ne peut que craindre son retour en URSS. Or, elle a rencontré un Français au cours de sa captivité. Elle le rejoint donc à Paris. Entre-temps, Gustave s’est marié à une Française et a même des enfants. Les deux anciens exilés se croisent en 1945 dans un village du sud-ouest. Il reste cependant leurs familles respectives restées en Ukraine et en Russie. 

    L’histoire – la grande – à hauteur d’hommes et de femmes

    L’histoire – la grande – à hauteur d’hommes et de femmes : voilà quel est l’atout essentiel du récit romancé de Tatiana Pécastaing. En dévoilant l’histoire vraie de ses grands-parents, nés en Ukraine et en Russie, elle nous entraîne dans les tourbillons d’un XXe siècle dominé par deux guerres mondiales et par deux totalitarismes aussi impitoyables l’un que l’autre.

    De Kiev au village de Saint-Martin-de-Seignanx, en passant par Moscou, Stalingrad, Sprockhövel au nord-ouest de l’Allemagne ou Paris : la destinée familiale de deux exilés, l’un ukrainien et l’autre russe, mérite d’être lue et découverte.

    Là où le récit devient incroyable et bouleversant est lorsque Gustave et Ludmilla font le voyage retour en pleine Guerre Froide pour retrouver leurs proches – ou ceux qui restent car les guerres auront été impitoyables. Les retrouvailles de Gustave, après son installation en France et une vie paisible avec une grande et belle famille, sont contées avec un grand souffle romanesque, en particulier lorsque l’auteure raccroche les wagons avec cette mystérieuse lettre du premier chapitre.

    Publié cette année, soit un an tout juste après le décès de Ludmila, Qui que vous soyez, ouvrez ! a une portée particulière. Le lecteur ne peut qu’avoir en tête la guerre en Ukraine, déclenchée en février 2022 par une Russie lorgnant vers son passé d’empire tsariste puis soviétique. Comme le rappelle Tatiana Pécastaing en préambule, les relations entre les deux pays ont été liés depuis des siècles. Raconter la fondation d’une famille aux origines russo-ukrainiennes en France a tout son sens, et prend une valeur humaine dont il est impossible de rester indifférent.   

    Tatiana Pécastaing, Qui que vous soyez, ouvrez !, LC Editions, 2023, 402 p.
    https://editionslc.fr/produit/qui-que-vous-soyez-ouvrez

    Voir aussi : "Désir ou amour, tu le sauras un jour"

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  • Essai sur le libre arbitre

    shopenhauer,livre,essai,confrérie,philosophie,philosopheIl ne s'agit pas du livre le plus connu d'Arthur Schopenhauer mais c'est un essai très abordable qui permet de comprendre quelques bases de la pensée de ce philosophe majeur.

    Écrit en 1837, Essai sur le libre arbitre est en fait la contribution de Schopenhauer à un concours de la Société Royale de Norvège qui avait posé ce problème : "Le libre arbitre peut-il être démontré par le témoignage de la conscience de soi ?" Le philosophe allemand part de cette problématique pour mieux asseoir ses théories sur la liberté (elle n'existe que d'un point de vue moral) et le libre arbitre (c'est un leurre). 

    Arthur Schopenhauer, Essai sur le libre arbitre, éd. Rivages, 166 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2011/08/12/21781308.html
    https://www.payot-rivages.fr/rivages/livre/essai-sur-le-libre-arbitre-9782743641313

    Voir aussi : "Le Sang noir"

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  • La vie XXL

    Tout droit venu des États-Unis, le roman de Mecca Jamilah Sullivan, Big Girl (éd. Plon) promet d’être un livre que l’on va scruter attentivement de ce côté-ci de l’Atlantique, à l’occasion de notre rentrée littéraire.

    Lorsque le roman commence, Malaya a huit ans. Fille unique, elle vit à Harlem entourée de ses parents. Elle pèse soixante-seize kilos, un poids qui est devenu un calvaire pour elle. La vie de l’enfant est rythmée par les réunions Weight Watchers où elle accompagne sa mère, les régimes que la gamine a du mal à tenir, les remarques récurrentes sur son physique, notamment par sa grand-mère "Ma-Mère", sans compter les moqueries de ses camarades à l’école, les réactions violentes des passants et les visites (inutiles) chez des spécialistes en diététique.

    Mais la jeune fille grandit. Elle se lie d’amitié avec Shaniece et, au lycée, intègre une bande d’amis chez qui son physique n’est pas un souci. L’adolescente Malaya se découvre les goûts d’une adolescente des années 90 : le rap, la mode (difficile, cependant, de s’habiller lorsque l’on a son gabarit), le dessin mais aussi l’amour. Mais il reste ce poids et cette obésité morbide. 

    KO par ippon

    Faire un roman sur un tel sujet et le rendre attrayant, passionnant et émouvant : voilà la très grande réussite de ce superbe roman de Mecca Jamilah Sullivan qui s’inspire ici de sa propre histoire.

    De son écriture fine, vivante et sans pathos, l’auteure nous plonge dans un Harlem qu’elle connaît très bien. le célèbre quartier connaît une gentrification inexorable. Les pérégrinations de la jeune fille dans un New York qu’elle connaît bien saisissent au plus près son quotidien, avec un corps qu’elle doit assumer et contre lequel elle doit également se défendre.

    Il ne faut pas par contre s’imaginer que Big Girl soit le récit d’un régime, même si la nourriture et les repas prennent une grande place au fil des pages. Il s’agit plutôt d’une émancipation contre les diktats physiques et l’histoire d’une jeune fille découvrant son identité, ses désirs et ses émois. Autour de Malaya gravitent des personnages au caractère bien trempé, à commencer par ses parents et une grand-mère souvent présente et rarement avare en discours inspirés.  

    Big Girl, cette histoire d’une jeune Américaine vivant la réalité de la discrimination physique est un message lumineux, comme si Mecca Jamilah Sullivan venait de mettre KO par ippon la cruauté humaine. 

    Mecca Jamilah Sullivan, Big Girl, éd. Plon, 2023, 496 p.
    https://www.lisez.com/livre-grand-format/big-girl
    http://www.meccajamilahsullivan.com

    Voir aussi : "À l’essentiel"

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  • Le Sang noir 

    roman,confrérie,louis guillloux,cripureCripure est le personnage central de ce roman phare des années 30. Un personnage complexe, cultivé, pathétique et à la vie misérable. À travers cet homme, Louis Guilloux, auteur breton prolifique, trace le portrait féroce d'une petite société de notables de l'arrière alors que la Grande Guerre bat son plein.

    Monsieur Merlin, surnommé Cripure, est un professeur de lycée cultivé, littérateur adoré par quelques rares élèves, méprisé et jalousé par beaucoup. C'est dans ce climat délétère que tout va se liguer contre Cripure qui va finir par tout perdre, jusqu'à son honneur.

    Un grand roman féroce qui n'épargne personne, tombé dans l'oubli, à l'écriture soignée mais audacieuse. À découvrir. 

    Louis Guilloux, Le Sang noir, éd. Folio, 1980, 631 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2011/10/09/22286687.html
    https://www.librairie-gallimard.com/livre/9782070372263-le-sang-noir-louis-guilloux

    Voir aussi : "Nietzsche"

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  • À l’essentiel

    Préalablement à cette singulière expérience, il est indispensable de parler de son auteur, Maurice Barthélémy, ex Robin des Bois, scénariste et réalisateur (Casablanca Driver, Papa, Low Cost, Les Ex), et aussi écrivain et romancier. Son précédent livre, Fort comme un hypersensible, témoignait d’une de ces capacités exceptionnelles et qui peuvent devenir handicapantes.

    Dans son dernier livre, L’Expérience (éd. Plon), Maurice Barthélémy se fait romancier et suit les pas de Léo, un quadra sur la pente descendante. Divorcé, père d’une petite fille qu’elle ne veut plus voir, salarié "cleaner" dans une entreprise de nettoyage après décès, Léo plonge dans une profonde déprime. Il choisit un après-midi de la semaine de s’enfermer dans une salle de cinéma. Là, pendant deux heures, il coupe son téléphone. Il y a une seule personne dans cette salle, une femme. Mais aussi un écran qui s’allume et lui pose une question : "Ça va, Léo ?" Évidemment, ça ne va pas. L’expérience peut commencer.   

    Maurice Barthélemy va à l’essentiel, dans tous les sens du terme

    Dans ce court roman, Maurice Barthélémy plonge dans les pensées et l’âme d’un homme désœuvré, de notre époque d’ultramoderne solitude. Il le fait avec hypersensibilité mais aussi le sens de l’absurde, comme si Ionesco avait ressuscité et s’était téléporté en 2023.

    La solitude, un lieu hors du temps, le dialogue entre deux personnages et une présence venue d’ailleurs – l’écran d’une salle obscure. Le lecteur pourra aisément lire derrière ce roman qui se lit d’une traite une allégorie sur le cinéma. Un hommage et une déclaration d’amour.

    D’amour, il en est question justement : l’amour pour la fille de Léo, l’amour déçu pour son ex et un amour qui pourrait bien naître entre les deux spectateurs… Mais, impossible d’en dire plus dans cette chronique.

    Comment vivre sa vie dans le monde ? Comment prendre ses décisions, et comment savoir qu’elle est la bonne ? Maurice Barthélemy va à l’essentiel, dans tous les sens du terme. En désincarnant ses personnages – le troisième n’est-il pas une présence désincarnée sur un écran de cinéma ? – l’auteur entend rappeler, non sans humour, que la solution de nos problèmes existentiels est finalement au fond de nous. 

    Maurice Barthélemy, L’Expérience, éd. Plon, 2023, 128 p.
    https://www.lisez.com/livre-grand-format/lexperience/9782259315913
    https://www.facebook.com/maurice.barthelemy

    Voir aussi : "Traîné dans la boue"

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  • Nietzsche

    confrérie,philosophie,philosophe,nietzsche,daniel halevyDaniel Halévy a été l'un des premiers lecteurs de Nietzsche. Dès sa mort en 1900, il a travaillé sur le philosophe allemand avant de consacrer une biographie qu'il n'a eu de cesse de remanier. Autant dire que cet ouvrage est une référence qui entend décortiquer l'œuvre du "philosophe au marteau".

    Avec précision, érudition et non sans lyrisme, on plonge dans la vie de Nietzsche et des quelques personnes qui ont partagé son existence : sa sœur, sa mère, quelques femmes dont la jeune Lou Andréas-Salomé, Richard Wagner et ses plus fidèles disciples - car on ne peut nommer autrement les rares lecteurs qui ont suivi avec enthousiasme et parfois aveuglement un auteur difficile, peu édité, peu lu de son vivant et aux sautes d'humeur fréquents (Nietzsche mourra d'ailleurs fou alors que la gloire commence à venir).

    Reste l'œuvre de Nietzsche au sujet duquel Daniel Halévy entend éclaircir les grandes lignes de sa pensée. Le pari reste impossible tant l'auteur de Par delà le Bien et le Mal a truffé son œuvre d'aphorismes obscurs et de fulgurances lyriques. Cependant, Halévy parvient à ressortir les éléments phares de ce philosophe incompris à son époque mais qui reste le penseur le plus influent depuis le début du XXème siècle : l'éternel retour, la destruction des idoles, la mort de Dieu, le sens de la morale et du bien et du mal ainsi que les références de Nietzsche. Le dernier intérêt de cet essai vient des ajouts à cette édition qui entend rejeter une fois pour tout l'influence qu'aurait eu Nietzsche, le philosophe solitaire et érudit, sur l'idéologie nazie. Une légende qui a la vie dure. Une bonne entrée en matière pour un essai exigeant. 

    Daniel Halévy, Nietzsche, éd. Livre de Poche, 515 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2011/11/14/22679514.html

    Voir aussi : "Eva Braun"

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