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Livres et littérature - Page 22

  • Une Histoire de la Raison

    122608_couverture_Hres_0.jpgUne Histoire de la Raison est la retranscription d'une série d'entretiens accordés sur France Culture par le philosophe François Châtelet.

    En choisissant de comprendre comment la raison est née dans la Grèce antique pour s'imposer en Occident au XXème siècle, non sans se trouver confronter à une impasse, François Châtelet esquisse brillamment une histoire de la philosophie  en s'arrêtant sur quelques  personnages clés de la rationalité : Descartes, bien sûr, mais aussi Platon, Aristote, Machiavel, Kant, Hegel (pierre angulaire de son livre), Marx ou Nietzsche.  

    Voici un livre particulièrement revigorant qui donne envie d'aller plus loin dans la compréhension d'une science exigeante, passionnante et parfois mal aimée. Un bouquin vraiment formidable !

    François Châtelet, Une Histoire de la Raison, éd. Points Seuil, 2015, 225 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2010/12/21/19938848.html
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-francois-chatelet-une-histoire-de-la-raison
    https://www.seuil.com

    Voir aussi : "Bla Bla Blog, classique et confrérie"

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  • Si la vie ne tient à rien

    Prix Goncourt 2022, Brigitte Giraud aura su marquer le grand public comme sans doute peu de personnes avant elle. Son roman Vivre vite (paru aux éditions Flammarion) propose de revenir sur un accident dont l'auteure a été victime. L'ouvrage se veut l'autopsie d'un drame qui n'aurait jamais dû arriver. 

    Au début de l'été 1999, Brigitte et son mari Claude s'apprêtent à prendre possession d'une maison dans la région lyonnaise. L'achat était improbable, comme le confie l'auteure. C'est un des premiers rouages d'un cycle d'événements qui aboutira à la mort accidentelle de Claude. Des faits grands ou petits, dépendants ou indépendants de la volonté de Brigitte, a priori futiles ou au contraire importants constituent l'autopsie d'un drame intime, sous forme d'une enquête partant de ces deux petits mots : "Et si"...     

    Une enquête partant de ces deux petits mots : "Et si"...     

    "Et si je n’avais pas voulu vendre l’appartement, si je ne m’étais pas entêtée à visiter cette maison, si mon frère n’y avait pas garé sa moto pendant sa semaine de vacances, si il avait plu ce jour-là, si j’avais eu un téléphone portable…" Brigitte Giraud égraine ces suppositions comme autant de regrets, voire de reproches. Un coup de fil passé à des parents, un autre jamais passé à un mari, des clés récupérés trop tôt, des vacances imprévus d'un frère, une moto que l'on propose de garer, un déplacement à Paris ou une chanson un peu trop longue... À côté de cela, Brigitte Giraud évoque des faits qui la dépassent : une moto homologuée à la vente en France... et pas au Japon.

    La cruauté du livre est d'autant plus poignante que l'événement est arrivé vingt ans plus tôt, preuve que la douleur est toujours présente. Avec Vivre vite, réflexion sur le destin et sur la fragilité de l'existence, Brigitte Giraud offre la tranche de vie d'une femme durant la dernière année du XXe siècle.

    À la lecture de cet admirable roman, on comprend pourquoi le Jury Goncourt l'a récompensé.       

    Brigitte Giraud, Vivre vite, éd. Flammarion, 2022, 206 p.
    https://editions.flammarion.com/vivre-vite/9782080207340

    Voir aussi : "Un livre comme une vie se brise"

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  • Nos ancêtres les Gaulois ?

    Cette chronique inaugure une nouvelle section, "Les chroniques de la Confrérie". Je reprends ici des articles publiés entre 2004 et 2011 sur le site de la Confrérie des 10001 Pages. Littérature, essais, poésie, théâtre : il y en a pour tous les goûts. Pour commencer, parlons Histoire de France, avec François Reynaert.

    Cet essai historique se propose en un peu plus de 500 pages de retracer deux millénaires d'une Histoire de France pour le moins mouvementée sous un angle plus que louable : retracer les principales périodes (de l'ère gallo-romaine à la cinquième République, en passant par la Révolution ou les deux guerres mondiales) tout en s'attaquant aux clichés et aux préjugés toujours tenaces.

    Clovis était Belge

    Dans ce livre alerte et très accessible, François Reynaert, journaliste (et non historien) montre ainsi que l'identité de la France a été plus hétérogène qu'on ne veuille bien le dire (Gaulois, Romains, peuples germaniques, Juifs, Italiens et Espagnols après les révolutions industrielles et populations des anciennes colonies françaises aujourd'hui). Il stigmatise également une pseudo inéluctabilité du territoire et de la culture française.

    Au passage, quelques vérités sont assénées avec justesse : Clovis était Belge, Charlemagne germanique, le Moyen-Âge n'a pas été que cette période obscurantiste, la Guerre de 100 ans a largement été réécrite dans un esprit patriotique anachronique, l'empire napoléonien a été non seulement une catastrophe absolue mais a en plus fait perdre plusieurs décennies aux démocraties européennes, la première guerre mondiale n'a été très souvent vue chez nous que sous l'angle strictement français.

    Bref, voilà un essai passionnant qui permet de rafraîchir ses connaissances en Histoire tout en mettant au placard les clichés les plus éculés sur l'Histoire de France.   

    François Reynaert, Nos Ancêtres les Gaulois et autres Fadaises, éd. Fayard, 526 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2010/12/30/20003676.html
    https://www.fayard.fr/histoire/nos-ancetres-les-gaulois-et-autres-fadaises-9782213655154

    Voir aussi : "Bla Bla Blog, classique et confrérie"

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  • Cherchez la femme

    Un accident de la route : voilà comment commence le dernier roman de Tatiana de Rosnay, Nous irons mieux demain (éditions Robert Laffont). Candice Louradour, une jeune Parisienne fraîchement divorcée et mère d'un petit garçon, est témoin du drame.

    La victime se nomme Dominique Marquisan, fringante quinquagénaire, gravement blessée et finalement amputée d'une jambe. Candice est prise de compassion pour cette femme qui vit seule. Elle vient la visiter, la réconforter, lui parler, mais aussi lui apporter quelques affaires personnelles dans son appartement. Un appartement qui va avoir son importance, comme on peut se douter, Tatiana de Rosnay ayant fait de la "mémoire des murs" un leitmotiv.

    À côté de cet accident de la route, se transformant en une découverte littéraire, Camille doit gérer un secret de famille, la découverte d'une maison dans le fin fond du Loiret et des troubles alimentaires sérieux. 

    Un appartement parisien hanté par la présence d’Émile Zola

    Après Sentinelle de la Pluie et Les Fleurs de l'ombre, deux précédents romans qui surfaient avec la science-fiction, Tatiana de Rosnay renoue avec un récit actuel et des interrogations sur les liens entre passé et présent, avec les lieux comme vecteurs d'émotions, voire de passions. L'auteure franco-anglaise s'intéresse à une belle demeure gâtinaise mais aussi un appartement parisien hanté par la présence d’Émile Zola.

    Nous irons mieux demain regroupe des préoccupations, des notions et des idées qui étaient présentes dans plusieurs livres précédents. Il y a pour commencer l'accident originel (Boomerang), les secrets de famille (Sentinelle de la Pluie), le Paris du XIXe siècle (Rose), la dépression (À l’Encre russe) et bien sûr la mémoire des murs, indissociable de l’œuvre de Tatiana de Rosnay.

    Excellente, comme d'habitude. 

    Tatiana de Rosnay, Nous irons mieux demain, éd. Robert Laffont, 2022, 353 p.
    http://www.tatianaderosnay.com
    https://www.lisez.com/livre-grand-format/nous-irons-mieux-demain/9782221264225

    Voir aussi : "Tatiana de Rosnay, Présidente du Prix Maison de la Presse 2023"
    "Taisez-vous, Mrs Dalloway"

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  • Tintin et compagnie en figurines

    Voilà un ouvrage qui ravira les amoureux et amoureuses d'Hergé, et en particulier de Tintin. L'encyclopédie des Figurines de Collection, Hergé & Co, parue chez Cote-a-cas, dont il s'agit de la troisième édition, constitue un recensement amoureux des plus rares produits dérivés de l'univers d'Hergé.

    Précisions d'emblée que Tintin et ses compagnons constituent l'essentiel des personnages figurés, même si on note la présence de ces autres héros que sont Jo, Zette, Jocko, Quick, Flupke ou l'Agent 15. Cette encyclopédie recense, pas moins de 680 objets.

    L'encyclopédie de Cas. Mallet, tintinophile et collectionneur passionné, est exemplaire en ce qu'elle est autant un hommage à l'univers d'un des plus grands créateurs du XXe siècle qu'un ouvrage de référence sur les produits dérivés. On peut trouver dans son livre, dit l'auteur, bordelais et non pas belge, "la référence précise à chaque statuette et une cote approximative qui permettra de mieux cerner le second marché". Chacun de ces produits est présenté sous forme de fiche descriptive comprenant les informations sur le fabricant, le sculpteur, la matière utilisée, la date de production, le nombre d’exemplaires produits et la taille de l’objet.

    Cas. Mallet a découpé son encyclopédies en sections consacrées aux principaux créateurs, ateliers et distributeurs des produits dérivés de l'univers Hergé, farouchement défendu, on le sait par les héritiers et ayant-droits de Georges Remi ("RG"). Ces créateurs et distributeurs sont Aroutcheff, Aura Distribution, Christian Desbois Éditions, Fariboles Productions, Hapax, Leblon Delienne, Pixi, Sol3, Plastoy, Résitec Production, Tintinimaginatio et Weta Workshop.

    Un fétiche Arumbaya rafistolé 

    Le lecteur – et sans doute collectionneur ou futur collectionneur – trouvera un choix d'objets de toutes tailles et pour toutes les bourses. À côté de figurines assez classiques de Tintin ou du Capitaine Haddock, parfois pour quelques dizaines d'euros (chez Moulinsart, atelier Plastoy), on notera une pléthores de reproductions de véhicules : l'Amilcar des Cigares du Pharaon, La Ford Lincoln des Sept Boules de Cristal, le Carreidas de Vol 714 pour Sidney, la "Licorne" du Capitaine Haddock et de son ancêtre et bien entendu la fameuse fusée lunaire.

    Le tintinophile sera sans doute intrigué de retrouver des produits dérivés moins classiques, à l'instar de plusieurs statues du détective belge inspirés de l'album posthume et inachevé Tintin et l'Alph'Art (Moulinsart, Pixi, 40 à 50 euros). Les créateurs de ces figurines ne manquent pas d’imagination : plusieurs objets reproduisent de véritables scènes d'albums de Tintin : Zorrino ramassant ses oranges (Moulinsart, Pixi, 100 euros), Tintin découvrant la Salle d'Opium dans le Lotus Bleu (Moulinsart, Pixi, 210 euros) ou encore le Capitaine Haddock ramassé par Tintin et Nestor après une chute dans les escaliers de Moulinsart au cours d'un épisode fameux des Bijoux de la Castafiore (Fariboles Production, 1300 euros).

    Le nombre de produits dérivés consacrés au petit monde d'Hergé a tout pour ravir les amoureux de Tintin. Parmi les objets les plus attachants, nous ne pouvons pas ne pas citer ce fétiche Arumbaya rafistolé imaginé par Pïxi, d'un hauteur de 46 centimètres et estimé tout de même à 440 euros. Il y a aussi ce magnifique jeu d'échecs en métal, toujours de Pixi, datant de 1995. Mais il faudra tout de même débourser près de 4 300 euros. Cela dit, il est vrai que la passion d'a pas de prix.

    Cas. Mallet, Encyclopédie des Figurines de Collection, Hergé & Co,
    éd. Cote-a-cas éditions, 2023, 172 p. 

    https://cac3d.com

    Voir aussi : "Un record pour Le Lotus Bleu"

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  • Moteur, action, tuez !

    Qu’on se le dise : après son premier roman Les Réponses, les Etats-Unis tiennent sans doute avec Elizabeth Little leur reine du polar et du crime. Une nouvelle preuve avec son dernier polar, Les Filles mortes ne sont pas aussi jolies. Voilà une auteure non seulement maligne mais qui sait aussi camper des personnages incroyables au caractère bien trempé. Ajoutez à cela l’art de planter les décors – une petite ville dans le Dakota du Nord dans le premier roman et une île du Delaware, dans un hôtel imposant et froid, digne de l’Hôtel Overlook de Shining pour son dernir livre.

    Les Réponses parlaient de la fuite d’une ex-prisonnière, détestée par son pays et libérée pour vice de procédure après dix ans de prison. Dans le dernier roman d’Elizabeth Little, c’est une autre femme incomprise qui est au centre du récit, Marissa Dahl, une jeune femme monteuse de films, à qui une boîte de production fait appel. La candidate, intelligente, libre et perspicace, accepte de participer au tournage du prochain long-métrage de Tony Rees sur l’histoire d’un crime jamais élucidé. L’ambiance est détestable pour Marissa, visiblement pas la bienvenue pour tout le monde. 

    "Donnez-moi un film, et je trouverai un sens"

    "Donnez-moi un film, et je trouverai un sens", confie la narratrice au début de son récit, entrecoupé par des extraits du podcast des inénarrables Grace et Suzy, deux adolescentes perdues dans l’hôtel de l’île Kickout.  Marissa se transforme en détective pour tenter de découvrir l’histoire d’un meurtre resté sans solution, hormis un suspect idéal – l’ex-petit ami devenu un pestiféré. Évidemment, ce serait trop simple.

    Parmi les personnages secondaires de ce roman, et hormis les deux jeunes filles dont nous parlions – il y a le tyrannique et talentueux cinéaste Tony Rees, son assistante Anjali, l’acteur sur le retour Gavin Davies. Il y a aussi Liza, jeune et jolie actrice choisie pour incarner le rôle de la victime vingt ans plus tôt et Eileen, sa consœur et aînée, qui a eu son heure de gloire des années plus tôt. Il faut aussi compter sur Isaiah, chargé de la sécurité de la monteuse.

    L’intrigue tortueuse se joue du lecteur en proposant une réflexion sur la représentation du crime et sur la vérité cachée derrière les images. Quoi de mieux qu’une monteuse pour les décortiquer et les remonter dans l’ordre ? Elizabeth Little en profite pour adresser quelques coups bien sentis pour le milieu du cinéma. 

    Elizabeth Little, Les Filles mortes ne sont pas aussi jolies, éd. Sonatine / éd. 10/18, 2020, 448 p.
    https://www.lisez.com/livre-grand-format/les-filles-mortes-ne-sont-pas-aussi-jolies/9782355843211
    https://www.elizabeth-little.com/home

    Voir aussi : "Tout le portrait craché de sa mère"

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  • Tatiana de Rosnay, Présidente du Prix Maison de la Presse 2023

    Dans le cadre de notre hors-série "Tatiana de Rosnay", nous ne pouvions pas ne pas parler de la toute dernière actualité littéraire  de Tatiana de Rosnay. 

    L’auteure française à succès présidera le jury de la 54ème édition du prix qui sera remis le 13 mai 2023 à Paris. Le gagnant succèdera à Sophie de Baere, primée en 2022 pour son roman Les ailes collées

    Hormis Tatiana de Rosnay, Le jury sera composé d’une trentaine de personnes, en grande majorité des libraires propriétaires d’un commerce sous enseigne Maison de la Presse, d’anciens auteurs lauréats du Prix, de journalistes, d’influenceurs et de partenaires. 

    Bla Bla Blog a consacré une série de chroniques sur son œuvre littéraire

    Bla Bla Blog a consacré une série de chroniques sur son œuvre littéraire (une critique de son dernier roman devrait d'ailleurs prochainement paraître). Les livres de Tatiana de Rosnay sont traduits dans une quarantaine de pays et elle figure sur la liste des romanciers français les plus lus à l’étranger, notamment aux Pays-Bas et aux États-Unis. Ses thèmes de prédilection sont les secrets de famille et la mémoire des murs. 

    C’est avec beaucoup de joie et de plaisir que j’ai accepté de présider le prix Maison de la Presse 2023. J’ai toujours aimé et apprécié ce prix qui fait la part belle aux romans capables de toucher un public très large : ces livres qui nous embarquent et qui nous font ressentir une pléiade d’émotions, et surtout, qui laissent une telle rémanence dans leur sillage. Des romans inoubliables. Des romans qu’on offrira encore et encore” a déclaré Tatiana de Rosnay.

    Tatiana de Rosnay vient ajouter son nom à la longue liste des présidents prestigieux du prix Maison de la Presse. L’année dernière, c’était Stéphane Bern qui avait brillamment endossé ce rôle. Organisé par le groupe NAP, il sera remis le 13 mai 2023 aux Musées des Arts Forains de Paris. 

    Prix Maison de la Presse 2023
    https://groupe-nap.com/prix_maison_de_la_presse
    http://www.tatianaderosnay.com

    Voir aussi : "Taisez-vous, Mrs Dalloway"

    © Charlotte Jolly de Rosnay

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  • La plus vieille histoire du monde

    Bla Bla Blog commence une série de chroniques sur les grandes œuvres de la littérature mondiale. Pourquoi ne pas inaugurer ce cycle avec ce qui est sans doute le plus vieux récit de l’histoire de l’humanité. Non, il ne s’agit pas des Poèmes épiques d’Homère (L’Iliade et L’Odyssée) ni la Bible (plus "récente" que ce que l’on pourrait penser). Gigamesh, souvent appelé L’Épopée de Gilgamesh (prononcez "Guilgamesh"), fait partie de ses joyaux littéraire à l’influence énorme, mais qui a bien failli tomber dans l’oubli. Léo Scheer a proposé une version modernisée, traduite non pas en vers, mais en prose, ce qui rend la lecture plus fluide, tout en restant fidèle à l’histoire. Un vrai roman – poétique – avant l’heure, datant tout de même du XVIIIe siècle… avant Jésus-Christ.

    La préface de cette version française, ressortie en 2020 chez Librio (vendue au prix "scandaleux" de deux euros !) rappelle que Gilgamesh a réellement existé. Il a été roi en Mésopotamie en 2600 avant notre ère. Un souverain largement réinterprété dans l’épopée éponyme.

    Gilgamesh règne sur la cité d’Uruk avec une majesté divine ("Humain pour un tiers, aux deux tiers divin"). Il fait régner non seulement l’ordre, mais aussi sa puissance, ses caprices et la peur : "Il est insatiable", n’hésitant pas à mettre dans son lit des adolescentes et à s’en prendre aux habitants de la ville, de jour comme de nuit. Les dieux reçoivent les doléances des sujets de Gilgamesh qui réclament d’être défendus. La solution ? Créer à partir de la glaise un adversaire de Gilgamesh, Enkidu Le Valeureux. Vivant d’abord dans la nature à l’état sauvage, Enkidu part affronter Gilgamesh. Contre toute attente, les deux adversaires deviennent amis et partent à l’aventure. 

    Que Marvel ait adopté ce nom pour un de ses personnages n’est évidemment pas un hasard

    Douze tablettes ont été retrouvées, permettant de retrouver une épopée aux influences considérables. Hélas ou heureusement pour le lecteur contemporain, Gilgamesh se lit très vite, puisque le texte tient sur une soixantaine de pages. L’édition de Librio est deux fois plus longue, car elle inclut une préface, un lexique et un cahier pédagogique. Idéal pour les professeurs de français ou d’histoire !

    Gilgamesh, roi autocrate ou super-héros ? Un peu de tout cela à la fois. Que Marvel ait adopté ce nom pour un de ses personnages (Eternals) n’est évidemment pas un hasard. L’ami et frère de cœur de Gilgamesh, Enkidu, est un héros sans peur et sans reproche qui ne peut rougir face à son souverain. À deux, les voilà – presque – invincibles pour combattre les dangers du monde et ceux de l’au-delà.

    D’un côté, on peut regretter que l’Épopée de Gilgamesh nous soit arrivée incomplète, d’un autre, il est miraculeux que ce qui est sans doute le récit le plus vieux du monde nous soit parvenu dans tout son essence. La lecture de Gilgamesh est prodigieuse en ce qu’elle nous renseigne sur l’influence considérable de cette histoire mésopotamienne, y compris sur des idées et des récits antiques. Ainsi, la naissance divine d’Enkidu grâce à la glaise et ses premières années dans une nature sauvage n’est pas sans rappeler le premier livre de la Genèse. Mieux, le déluge raconté par le ou les auteurs de Gilgamesh précède de plusieurs centaines d’années un autre événement mythologico-religieux, celui de Noé.

    Voilà qui donne toute sa beauté et toute sa pertinence à ce récit antique qui se lit d’une traite. 

    Gilgamesh, éd. Librio / Léo Scheer, 2020, 111 p.
    http://librio.net/Albums_Detail.cfm?id=31894
    https://editions.flammarion.com/gilgamesh/9782290230251

    Voir aussi : "Bla Bla Blog, classique et confrérie"

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