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Livres et littérature - Page 24

  • Moi, Marie-Madeleine

    Après la chronique consacrée au Jésus de Roland Hureaux (éd. Desclée de Brouwer), faisons le grand écart avec cette fois une autobiographie romancée sur une de ces femmes qui a accompagné la prédication du Christ.

    On la doit la journaliste, écrivaine et féministe espagnole Cristina Fallarás, dont le roman L’Évangile selon Marie-Madeleine (El Evangelio según María Magdalena), publié en France aux éditions Hervé Chopin, a fait couler de l’encre de l’autre côté des Pyrénées. C’est au lecteur français de se faire une idée grâce à la traduction de cette fausse autobiographie qui a décidé pour le moins de prendre ses libertés avec les sources canoniques. L’antithèse donc de la biographie sage (trop sage ?) de Roland Hureaux.

    La Marie-Madeleine de Cristina Fallarás, loin d’être la prostituée colportée par la tradition, est une fille de commerçant, issue d’une puissante lignée aristocratique, celle de la reine juive Salomé Alexandra, "la dernière à occuper un trône indépendant pour les juifs". Une fierté pour cette femme, mais aussi, on s’en doute, un modèle pour cette habitante d'une civilisation patriarcale. Marie-Madeleine regarde avec intérêt son père s’occuper de la conserverie de poisson au bord de la mer de Galilée, apprenant par là-même les rudiments du métier. Une vie paisible donc, jusqu’à l’assassinat de son  père par la secte des Zélotes, en raison des fête qui tourne au massacre.

    Orpheline, l’adolescente est envoyée à Rome et y reste quelques année, avant de revenir s’occuper du commerce de son père. Alors qu’elle reprend en main l'entreprise familiale, elle apprend que les prêches d’un Nazaréen draine des foules. C’est d’autant plus mauvais pour les affaires que plusieurs pêcheurs ont abandonné leurs bateaux pour suivre ce prophète qui est surnommé "fils de Dieu". Intriguée, Marie-Madeleine, par l’entremise de son ami Lévi (Matthieu dans les Évangiles synoptiques), propose à ce Nazaréen son aide, alors que les disciples grossissent à vue d’œil. 

    "J’ai toujours su que Simon-Pierre était un nuisible"

    Prenant à contre-pied les Évangiles, Cristina Fallarás conte le ministère de Jésus à travers le regard d'une femme - et pas n'importe laquelle. Mieux, l’auteure espagnole fait une lecture féministe de ces quelques années qui ont révolutionné le monde, et le moins que l’on puisse dire est que les paroles de Marie-Madeleine sonnent clairement à nous, contemporains et contemporaines du XXIe siècle.

    Cristina Fallarás imagine une femme non seulement éduquée mais en plus forgée par une histoire familiale édifiante. Il y a cette aïeule, Salomé Alexandra, l’assassinat de son père ensuite, victime de fous de Dieu, une éducation humaniste auprès des conquérants romans et surtout un caractère bien trempé dans un pays dominé par les hommes. Il faut aussi souligner son idéalisme, lorsqu’elle regarde ses consœurs écrasées par des lois masculines et la société guidée par la violence : elle veut "en finir avec le pouvoir, les lois, le Temple, l’obéissance, la tyrannie du châtiment et la violence…" Rien d’étonnant si elle trouve dans Jésus un alter-ego : "J’avais découvert ce que nous avions en commun".

    En romancière,  Cristina Fallarás imagine un destin commun pour ces deux-là, qui fera hurler, on s’en doute, pas mal de croyants.

    Marie-Madeleine réserve ses mots les plus durs pour les disciples et les apôtres de Jésus. Elle les qualifie d’idiots ("Bande de simples d’esprit", "J’ai toujours su que Simon-Pierre était un nuisible") et, pire, de lâches lorsque le Nazaréen (Jésus, donc) est arrêté ("Face à la mort, ceux qu’on appelle disciples ou fidèles partisans disparaissent… et (…) seules les femmes restent"). Après son arrestation, qui sera suivi de ses tortures et de son exécution, seules quelques femmes vont tenter de le soutenir, alors que les hommes fuient Jérusalem. Ce sont pourtant eux qui vont s’atteler à réécrire le récit des Évangiles officielles à leur compte, ce que Marie-Madeleine condamne comme une injustice, un mensonge et une faute morale : "Tous les faux témoignages des scélérats qui alors même qu’ils n’ont pas accompagné le Nazaréen, profitent de lui, ne sont que des bobards".

    Le lecteur prendra ce livre pour ce qu’il est : un roman. Mais c’est un roman engagé qui met à l’honneur les femmes des Évangiles, trop effacées dans les textes officiels, pour des raisons bien entendu idéologiques. Grâce à son best-seller, Cristina Fallarás met à l’honneur une figure importante du ministère de Jésus, qualifiée à tort, sans doute, de prostituée. L’éditeur rappelle que le pape François a décidé, en 2016, d’élever Marie-Madeleine au rang "d’apôtre des apôtres".

    Cristina Fallarás, L’Évangile selon Marie-Madeleine, éd. Hervé Chopin, 2022, 256 p.
    Traduit de l’espagnol par Anne-Carole Grillot
    https://www.hc-editions.com/livres/levangile-selon-marie-madeleine
    https://www.facebook.com/herve.chopin.5
    Cristina Fallarás : Chaîne Youtube


    Voir aussi : "Jésus, l'inconnu le plus célèbre du monde"

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  • Johnny chez la psy

    Contrairement à ce que pourrait laisser penser le prologue du livre de Jeanne Boyaval consacré au "Taulier" (Johnny Hallyday sur le Divan, éd. Envolume), Johnny Hallyday ne s’est jamais allongé sur le divan et l’auteure, psychothérapeute de son état, a encore été moins sa praticienne. Malgré tout, elle imagine et propose en annexe une séance de thérapie avec Jean-Philippe Smet, quelques jours avant son décès, le 6 décembre 2017 à l’âge de 74 ans. Pour autant, c’est bien une analyse psychologique dont a droit le musicien, disparu il y a moins de 5 ans.

    C’est peu dire que sa disparition a suscité l’émoi dans notre pays. À l’époque, c’était un hommage spontané, populaire et national qui lui avait été réservé, avec une cérémonie suivie par près de 15 millions de personnes, du jamais vu depuis les obsèques… de Victor Hugo en 1885 : "Il [Johnny] était devenu une religion nationale… Il est parvenu à relier dans ses concerts et il est impressionnant de constater qu’il continue de relier ses fans trois ans après sa mort un dimanche par mois dans l’église de La Madeleine".  

    Jeanne Boyaval rappelle que le chanteur a une relation particulière avec les Français, relation mystérieuse et fascinante, "christique" même, qui transcende de beaucoup son œuvre, par ailleurs importante et ayant traversé les générations. Sans lui faire offense, dit l’auteure, Charles Aznavour, disparu un an plus tard, n’a pas suscité pareille émotion.  

    C’est donc en psychothérapeute que Jeanne Boyaval s’est emparée du personnage à la fois vrai et romanesque de Johnny. Ni fan, ni proche de son entourage, mais citoyenne française attachée à ce chanteur hors-norme, l’auteure a choisi de reprendre les grands jalons personnels de la vie de Jean-Philippe Smet et de s’arrêter sur ses grandes blessures. Pierre Billon, l’ami de toujours qui a signé la préface, met en avant le caractère inédit de cet essai aussi court que pertinent, pour ne pas dire essentiel. 

    Blessure originelle

    La psy et écrivaine rappelle les faces sombres de l’artiste : l’addiction à l’alcool, au tabac et aux drogues, son magnétisme, ses relations mouvementées avec les femmes – y compris avec sa dernière épouse, Laeticia – son caractère à l’emporte-pièce, parfois sa dureté dans les relations humaines, y compris avec ses proches.

    Replongeant dans l’enfance du futur interprète du "Chanteur abandonné", Jeanne Boyaval rappelle la manière cruelle dont le petit Jean-Philippe Smet a été rejeté à l’âge de six mois par son père. Il laisse son enfant seul sur le sol de l’appartement familial, sous une couverture, après avoir emmené tous les meubles pour les vendre et s’adonner à l’alcool. Les deux hommes ne se reverront que des années plus tard, dans des circonstances pas moins cruelles. "Le traumatisme est massif", d’autant plus que c’est sa mère qui le délaisse quelques temps plus tard pour préférer une carrière de mannequin. Jean-Philippe Smet est finalement élevé par une tante, une femme dure mais aimante et avisée, qui pousse son neveu à se lancer dans la vie artistique. Sa nouvelle famille va devenir un jalon capital dans son existence, ses cousines devenant même de vraies sœurs (l’une d’elle, Desta, se marie avec un danseur américain, Lee Ketcham Hallyday, dont la future star reprendra le nom, avec le succès que l’on sait).

    Johnny Hallyday sur le Divan fait de ces premières années la blessure originelle qui explique beaucoup de choix personnels : son hypersensibilité, son besoin de réussir, de se surpasser et de se faire aimer, son rapport avec les femmes et notamment avec Laeticia, jeune femme à la carrière de mannequinat arrêtée net (comme sa mère biologique !), son obsession de la famille et bien entendu l’adoption de ses deux dernières filles, Jade et Joy.

    Le lecteur découvrira d’autres blessures moins connues, comme celle de son premier amour, une actrice, Patricia, décédée accidentellement. L’essai insiste sur ses relations incroyables avec son public, mêlant professionnalisme, engagement personnel et existentiel (l’auteure rappelle le danger qu’il pouvait mettre lors de ses shows, en arrivant par exemple en hélicoptère, alors qu’il avait le vertige) mais aussi et surtout l’amour. Un amour qui pouvait être âpre, puissant et aussi complexe que sa propre vie; johnny le chantait ainsi : "Derrière l'amour il y a / Toute une chaîne de pourquoi / Questions que l'on se pose / Il y a des tas de choses / Les pleurs qu'on garde sur le cœur / Et des regrets et des rancœurs / Des souvenirs éblouissants / Et des visions de néant."

    Jeanne Boyaval, Johnny Hallyday sur le divan,
    préface Pierre Billon, Ed. Envolume, coll. Sur le divan, 2021, 192 p.   

    https://editionsenvolume.com/johnny-hallyday-sur-le-divan
    https://www.facebook.com/jeanne.boyaval.1

    Voir aussi : "Les loups sont entrés dans Paris

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  • Pouvoir pour les femmes

    Le moins que l’on puisse dire c’est que Flore Cherry nous prend à contre-pied avec son premier roman Matriarchie (éd. la Musardine). Alors oui : la journaliste, chroniqueuse radio spécialiste des questions sexuelles, créatrice du salon de la littérature érotique et des "Écrits polissons" est dans son domaine de prédilection avec un roman faisant la part belle au sexe, au féminisme et aux rapports entre hommes et femmes. Elle est aussi publiée chez son éditrice favorite, La Musardine, spécialiste historique de la littérature érotique exigeante et engagée. Ceci étant dit, il faut souligner l’audace de l’auteure avec ce roman que l'on peut qualifier de science-fiction, qui ressemble à peu de livres connus et qui risque bien de secouer le lecteur.

    Nous parlions de féminisme. C’est bien le thème central de Matriarchie, un mot qui est bien évident à rapprocher de la patriarchie, ces gouvernements et autorités uniquement détenus par des hommes. Flore Cherry imagine justement une revanche des femmes dans un futur relativement proche.    

    Imaginez, nous dit en substance l’auteure, que la France soit, en 2100, une "matriarchie". Les femmes ont pris le pouvoir sous la pression de mouvements féminismes. Elles ont surtout été bien aidées par une opération de communication et de manipulation "pour faire passer l’envie aux hommes de voter" lors des Présidentielles de 2022, et ce grâce à des parties fines organisées à des fins politiques. Lors de cette année politique et historique, la France bascule dans un nouveau régime, une matriarchie, donc.

    En 2100, une Présidente est chef de l'Etat. Elle se nomme Éléonore et pousse sur le devant de la scène Diane Maurepas. De nouvelles élections présidentielles approchent et un parti concurrent, le Parti Familial, dirigé par Fernand Fuego, entend bien mettre fin à la matriarchie à l’œuvre dans le pays. 

    Un récit où la science-fiction et l’anticipation ont toute leur place

    Mais en quoi consiste cette matriarchie précisément ? C’est là que tout le talent de Flore Cherry s’exprime, à travers un récit où la science-fiction et l’anticipation ont toute leur place. Les femmes sont au pouvoir et ont proposé aux hommes, avec succès, de se défaire librement de leurs droits civiques afin de pouvoir accéder aux "Maisons des plaisirs", des bordels institutionnalisés, fréquentés par des hommes comme par des femmes - qui les dirigent. Parmi les responsables de ces maisons closes d’un nouveau genre figure Athéna Sollipe, l’une des personnages-clés du roman.

    Outre cette tenancière et la figure montante Diane Maurepas, deux hommes, Matrior Marcel, un domestique ("matrior") au service de la politicienne et Fernand Fuego, futur candidat aux Présidentielles, sont les autres voix du récit. Soulignons ici l’ironie de l’auteure qui choisit des prénoms de déesses grecques pour ses héroïnes (Athéna, Diane) et deux prénoms, disons d’un autre âge pour être gentil, pour ces hommes (Fernand, Marcel).

    La multiplicité des points de vue sert à merveille la fluidité du roman alternant luttes politiques pour le pouvoir, histoires d’amour pour le moins contrariées, étreintes épicées et destinées parfois cruelles, à l’image du parcours pathétique (dans tous les sens du terme !) de Marcel, ancien haut-fonctionnaire devenu homme à tout faire, chauffeur et nounou, devant se séparer de sa patronne Diane et surtout de la fillette dont il s’occupe et dont il est attaché.

    Les scènes d’alcôves sont autant de prétextes à mettre en scène les rapports de force entre hommes et femmes, comme des réflexions sur la normalisation sexuelle et la place de la sensualité. Flore Cherry réserve quelques surprises à Diane et Fernand, dans une fin plus ouverte que jamais.

    Avec Matriarchie, Flore Cherry apporte un vent de fraîcheur à la littérature de SF, en y insufflant un souffle sensuel et érotique incroyable, tout en parlant d'amour, avec justesse. L’auteure connaît son sujet et on peut la suivre les yeux fermés lorsqu’elle nous guide par la main dans les couloirs de l’ex-magasin de La Samaritaine, devenue cette luxueuse maison de plaisirs où les orgies ont toute leur place.

    Mais derrière ces scènes où le sexe peut parfois être triste, il y a un discours réfléchi sur le féminisme et sur la place des hommes et des femmes. Athéna l’exprime ainsi : "Matriarchie n’était pas conçue pour que ce genre d’émotions circule librement, sans pouvoir en tirer avantage. Ils avaient tout normalisé : ils m’avaient transformée en poupée et ils l’avaient transformé en client… Ce monde avait tué notre amour."

    Flore Cherry, Matriarchie, éd. La Musardine, 2022, 224 p.
    https://www.lamusardine.com
    https://m.facebook.com/flore.cerise
    https://www.union.fr
     
    Voir aussi : "Union TV : un nouveau média pour une nouvelle révolution sexuelle"
    ”J’incarne en quelque sorte « la maîtresse d’école »”

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  • Dialectique du maître et de l’esclave

    Redonner vie à des personnages de ses précédents romans : voilà le fil conducteur du recueil de nouvelles d’Eva Delambre, Parfums d’Elles (éd. Tabou). Il n’est nécessaire pas pour autant d’avoir lu les livres précédents de l’auteure pour se plonger dans ces aventures "d’après". Plutôt que des suites, il faut dire que ses six récits (mettons de côté le dernier texte, "Évidence") constituent des histoires à part entière qui sont une bonne introduction à l’univers d’Eva Delambre.

    Cet univers est celle de soumises. Les héroïnes, que ce soit Léna, Cosy, Léna, Ange et même l’auteure ("Elle"), naviguent dans le milieu BDSM. Là est vraiment la première qualité du recueil, qui nous parle avec justesse, précision et sensibilité mais aussi franchise, violence et crudité de ces hommes et de ces femmes assumant une sexualité se jouant des codes sociaux.

    Parfums d’Elles raconte ces femmes ayant choisi d’assumer et de jouer le rôle d’esclaves par plaisir, ce qui peut sembler contre-nature. Ces décisions peuvent surprendre mais elles font presque partie de l'ADN de ces femmes, ce que l’auteure raconte à sa manière dans le premier récit, "« Elle »" : la narratrice vient de donner naissance à un bébé. Sa vie et celle de son compagnon (le "Maître") tourne autour des langes, des nuits blanches, des biberons et de toutes ces contraintes que connaissent les jeunes parents. Une famille ordinaire, en somme. Mais parce qu’il voit sa compagne à bout et miné par un implacable baby blues, celui qui partage sa vie décide de lui offrir un week-end à deux - le bébé est confié aux grand-parents - où ils pourront assouvir des fantasmes qu’elle pensait être du passé : "Désormais, je savais que ces moments autres allaient continuer à exister, et que même s’ils étaient plus rares, ils n’en seraient pas moins intenses."

    Nous n’irons pas jusqu’à dire que ces couples fonctionnent comme ceux dits "classiques", même si tous cherchent un équilibre : "Après tout, le BDSM était différent des relations de couples dits classiques. Pourquoi attendait-elle les mêmes règles ? Les mêmes engagements ?" ("Ange")

    Dans ces jeux où se mêlent complicité, confiance et perversité, il peut arriver que les relations maîtres et esclaves soient renversées

    Les scènes épicées et crues, où ne manquent ni les tortures volontairement données et subies, ni les jeux sexuels parfois extrêmes (la nouvelle "Laura" n’en est pas avare), côtoient de très belles pages sur l’amour, le désir, les fantasmes, les doutes sur le partenaire ("Ange"), les frustrations ("Cosy") et même la jalousie. Dans "Léna", si limite il y a, elle est à voir sous le prisme de l’affection et de la passion, sans que la condition d’esclave ne soit remise en cause par la soumise qui s’interroge sur sa condition lors d’une promenade sur l’île de la Cité.

    Il est encore question d’amour dans "Esther", qui est le récit d’une femme "libérée" d’un ancien amant après une rupture mais qui perd pied, avant de trouver un autre homme avec qui c’est elle qui mène leur relation non sans fiel ni une forme de perversité. Mais qui souffre réellement, ici ?

    Dans ces jeux où se mêlent complicité, confiance et perversité, il peut arriver que les relations maîtres et esclaves soient inversées. Dans "Laura", Eva Delambre parle de "Lien" entre le maître et sa soumise, avec des propos qui risquent bien de déstabiliser beaucoup de lecteurs : "Comme à chaque fois, il sera plus dur que jamais. Et plus que jamais, je serai à ma place."

    Nulle part, sans doute, la complexité, la fascination, le "lâcher-prise" et finalement la "déraison" ne sont décrits avec autant de justesse et de passion communicative que "Cosy" : l’auteure met en scène dans un quartier d'affaires un jeu de séduction dont Cassandre, une cadre supérieure, va être la "victime consentante".

    Dans cette dialectique du maître de l’esclave, Eva Delambre laisse le dernier mot à Maître Tesamo ("Évidence"). Cette parole masculine et sadique parle de relations BDSM, d’amour et d’attachement – dans tous sens du terme – sur fond d’un voyage au Japon. Il y narre des épisodes de la vie d’un couple pas tout à fait comme les autres, comme une évidence.

    Pour public adulte averti.

    Eva Delambre, Parfums d’Elles, éd. Tabou, 2021, 240 p.
    http://www.tabou-editions.com/fr/jardins-de-priape/801-parfums-d-elles-9782363260932.html
    http://www.evadelambre.com
    https://www.facebook.com/eva.delambre

    Voir aussi : "La vie (sexuelle) des jeunes"
    "L’érotisme en littérature à l’honneur le week-end prochain"

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  • Voyages poétiques

    Une anthologie de poésies est sortie en fin d’année 2021 aux éditions Caractères. Encore une, direz-vous. Nombreuses sont les maisons d’éditions qui ont réservé leur catalogue à un genre capital dans la littérature. Sauf que, cette fois, le mot "mondiale" vient souligner la démarche du magazine créé en 1950 par l’auteur, poète et éditeur d’origine polonaise Bronisław Kamiński, avec Jean Tardieu, Jean Follain et André Frénaud.

    Cette  Anthologie de la Poésie mondiale mérite que l’on s’y intéresse : "372 poètes de 96 pays en deux volumes (842 pages). Un bouquet de visions, d’images, de graphies, d’alphabets, de poèmes du monde entier présentés par ordre alphabétique d’auteurs, accompagnés de biographies, dessins, gravures, collages", annonce l’éditeur. L’anthologie pourra également surprendre par son choix de mettre à côté d’odes, de versets ou de chants poétiques, des slogans ("Soleils", en mai 68), mais aussi des textes en prose, à l’instar d’Achani de l’Allemand Peter Altenberg.  

    À côté d’auteurs et auteures que les Français connaissent – Francis Picabia, Georges Perec, le Portugais Fernando Pessoa (Bureau de tabac et autres poèmes) ou l’Irlandais James Joyce (Musique de Chambre) – le lecteur du coffret découvrira des noms, des œuvres mais aussi des cultures dont il est généralement peu familier : l’Inde (Sri Aurobindo), le Pérou (Alejandro Calderón), la Roumanie (Mircea Cărtărescu), Haïti (Georges Castera), le Népal (Laksmīprasād Devkotā), le Groenland (Nakasuk), l’Afghanistan (Abdolbâri Djahâni), la Bulgarie (Plamen Doynov), sans oublier la Chine (Xingjian Gao) ou le Japon (Gôzo Yoshimasu).

    L’Anthologie des éditions Caractères a fait le choix de donner toute sa place à des auteur·e·s vivant·e·s et même jeunes

    La poésie aztèque a elle aussi sa place, tel ce "Chant à la louange des chefs". Il faut aussi souligner la présence de figures quasi inconnues de ce côté-ci de l’Europe, comme les Ouïgour Chimengul Awut ou Ghojamuhammet Muhammet, des présences qui ont toute leur importance alors que ce peuple est persécuté par le régime communiste chinois. Le recueil présente aussi un texte rare issu des traditions indiennes en Amérique du Nord ("Nez-Percé").

    Outre le Français d’origine chinois François Cheng mis à l’honneur dans le double recueil, il faut noter la place singulière laissée à Ben, le graphiste et peintre moderne prenant les atours du poète maniant l’autodérision telle une arme : "Ben tu es un con. / C’est des blagues / Je suis le type le plus fantastique dont vous avez jamais entendu parler". Un autre Français, beaucoup moins connu, a sa section : Bruno Durocher (À l’image de l’homme).

    L’Anthologie des éditions Caractères a fait le choix de donner toute sa place à des auteur·e·s vivant·e·s et même jeunes, à l’instar de la néerlandaise Radna Fabias (Habitus), l’Éthiopien Alemou Tebeje, la Néo-Zélandaise Selina Tusitala Marsh ou l’excellente Cubaine Zoé Valdès.

    En proposant cette Anthologie passionnante, c’est autant un voyage littéraire qui est proposé qu’un voyage tout court. 

    Nicole Gdalia, Sylvestre Clancier et Jean Portante, Anthologie de la Poésie mondiale,
    éd. Caractères, 2 vol., 2021, 842 p.

    https://www.editions-caracteres.fr

    Voir aussi : "Complètement baba de bulles"

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  • Les tribulations d’un Allemand en France 

    Ces chroniques d’un Allemand en France, Douce Frankreich de Frank Gröninger (éd. AlterPublishing), sont un hommage appuyé autant qu’un récit amoureux pour un pays – la France – à la fois attirant, fascinant, mais qui est aussi mal compris, sinon mal aimé. Qui peut le mieux en parler que précisément un étranger, qui a aujourd’hui la double nationalité ? L’auteur, Frank Gröninger, cite à ce sujet cette phrase de Kurt Tucholsky : "Un Allemand, il faut le comprendre pour l’aimer ; un Français il faut l’aimer pour le comprendre".

    Frank Gröninger appartient à cette génération d’Allemands qui a connu les bouleversements des relations franco-germaniques : les traumatismes de la seconde guerre mondiale font encore partie des souvenirs familiaux, souvent avec des non-dits perturbants, et que les premiers voyages dans les années 80 d’un jeune homme dans ce "pays mystérieux" ne sont pas sans attirer méfiances, surprises et incompréhensions. Il est aussi de la génération ayant connu la chute du Mur de Berlin, la réunification et la construction européenne derrière le couple politique franco-allemand et le mandat d’Angela Merkel.

    Depuis les premiers voyages scolaires jusqu’à l’installation définitive d’un citoyen européen né de l’autre côté du Rhin, Frank Gröninger relate ses découvertes de cet étrange pays qu’est la France, qui se targue d’être le pays du cinéma (tout en considérant que les classiques se limitent parfois aux Gendarme de Louis de Funès, aux Bronzés ou au Père Noël est une Ordure), un pays en retard dans le tri des déchets, un pays où "tous les français sont un peu pharmaciens/médecins dans l’âme", le pays des bises et des grèves ("Même dans un pays bordélique comme l’Italie ça n’existe pas !"). Le pays aussi où la nourriture est aussi importante que le sexe ("Ça me faisait rire car on se moque toujours des Allemands qui manqueraient de spontanéité et qui veulent tout planifier et pour le sexe les Français auraient-ils besoin d’un plan ? Il y a même des « films de cul ». Bizarre."). Et puis, il y a cette étrange relation entre Allemands et Français, faite de méfiance, d’incompréhension, mais aussi de fascination et de réelle sympathie. 

    L’Europe, les classes sociales, les mariages, les femmes, la culture, La mélancolie ou le cul

    Les chroniques de Frank Gröninger, chronologiques, ne dressent pas le parcours de l’auteur mais préfèrent s’arrêter sur ses rencontres au cours de ses 40 ans de vie entre la France et l’Allemagne : du jeune homme au pair lorsqu’il était étudiant à l’enseignement à Sciences Po Paris comme appariteur, l’ENA, au lycée Henri IV (avec un Un voyage eu Europe de l’Est pas forcément très glorieux pour la prestigieuse école) et son travail de traducteur à l’Assemblée nationale, au Conseil d’État, dans des écoles de commerce, à Matignon, au Ministère de l’Économie, au Ministère de l’Agriculture et au Ministère des Affaires étrangères où il exerce toujours, comme il l’explique au début de son livre.

    "Grâce à mes cours j’ai eu très vite un accès à « la France d’en haut », la France des grandes écoles, des concours…", dit-il. Pour autant, Frank Gröninger a aussi côtoyé la France dite "normale", celle des entreprises privées, des milieux populaires, des communautés immigrées où il a exercé comme "prof interculturel". Il témoigne, non sans émotion : "Je décidai de leur apprendre comment les préjugés naissent et qu’eux (et moi aussi) en avaient également. Ils venaient tous du 93, du « neuf trois », et avaient tous plusieurs « bagages » à porter."

    Il parle aussi de cette "France qui n’existe plus, une France du passé, celle de Juliette Gréco, de Georges Moustaki, de Bardot et de Brassens."

    Ces chroniques sont un peu moyen de faire passer quelques messages de tolérance et de compréhension entre les peuples : "Vous devez être conscients de l’image qu’on a de vous pour en jouer ou la contredire par vos gestes." Il y a encore cette remarque fort bien vue sur les incompréhensions encore présentes entre les deux pays anciennement ennemies : "Les Français pensaient que les Allemands n’avaient pas de savoir-vivre et ne pensaient qu’au travail. Les Allemands prenaient les Français pour des latins pas très sérieux qui arrivent en retard et veulent d’abord un café."

    Douce Frankreich est un témoignage sur les liens indéfectibles entre deux pays anciennement ennemis, mais aussi un livre plein d’espoir, en ce qu’il montre que des traumatismes nationaux peuvent être surmontés. Le lecteur s’arrêtera par exemple avec intérêt sur une expérience de professeur qui s’est avérée délicate pour Franz Gröninger : Comment enseigner l’allemand dans une école juive lorsqu’on est précisément le premier Allemand y enseignant depuis la seconde guerre mondiale ?

    300 pages ne sont pas de trop pour parler avec piquant, humour, mais aussi parfois sévérité, des préoccupations et des caractéristiques de la France et des Français d’aujourd’hui : la nationalité française, l’Europe, les classes sociales, les mariages, les femmes, la culture, La mélancolie ou le cul... Voilà qui rend sans doute notre pays si fascinant et étrange. Voilà aussi pourquoi Franz Gröninger a choisi d’en faire sa deuxième patrie : "Quoi qu’il advienne je resterai toujours « l’Allemand » aux yeux de la majorité des gens. Cela ne me gêne pas, car je suis conscient d’être assis « le cul entre deux chaises » pour parler français."

    Frank Gröninger, Douce Frankreich, éd. AlterPublishing, 2021, 296 p.
    https://www.alterpublishing.com/fr/douce-frankreich.html
    https://www.facebook.com/Douce-Frankreich-111189097816428

    Voir aussi : "Amitié franco-allemande"

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  • Tout le portrait craché de sa mère

    Les Réponses, le premier roman d’Elizabeth Little (éd. Sonatine), commence de manière singulière : Jane Jenkins, à peine trente ans, vient de sortir de prison après 10 ans d’enfermement pour le meurtre de sa mère, la respectée et respectable millionnaire Marion Elsinger. Un vice de procédure a permis à l’ancienne people de sortir prématurément de cellule, mais elle devient aussi l’une des personnes les plus haïe d’Amérique, notamment par Trace Kessler, un blogger qui a promis de la renvoyer en prison. Aussi n’a-t-elle d’autre choix que de fuir incognito grâce à son avocat Noah Washington.  

    L’ancienne prisonnière choisit cependant de fausser compagnie à son ange-gardien et de se rendre par ses propres moyens dans le Dakota du Sud : témoin d’un échange de sa mère avec un inconnu quelques heures avant sa mort brutale, elle trouve la trace de la petite ville d’Ardelle où elle pourrait bien trouver une certaine Tessa qui aurait un rapport avec sa défunte mère. Après un périple de quelques jours, elle arrive dans une région marquée par la conquête de l’or et qui est dominée par quatre familles. La clé du meurtre de sa mère pourrait bien se trouver dans cette ville où se déroule un festival local. Jane Jenkins s’y présente en historienne spécialisée afin d’intégrer la petite société notable.

    Cette enquête criminelle devient au fil des pages une quête identitaire  

    Pour son premier roman, Elizabeth Little frappait fort, avec ce thriller dense et cruel. Une fille de riche devenue matricide, puis détenue, part à la recherche de réponses sur le crime de sa mère : est-elle ou non coupable ? Elle-même n’en est pas vraiment certaine. Cette enquête criminelle – son enquête – devient au fil des pages une quête identitaire. Car la ville d’Ardelle et son double, la cité abandonnée d’Adeline, ont leur lot de secrets – souvent, du reste, des secrets de famille – et des faits divers que la police et la population se sont hâtées de cacher.

    Jane Jenkins, l’ancienne enfant gâtée de Californie et ex-prisonnière découvre une Amérique rurale inconnue et, partant, ses propres origines. Elle y découvre un milieu où tout le monde côtoie tout le monde. Les notables y font régner leurs influences, parfois avec cynisme et les habitants ne rêvent souvent que de fuir leur pays natal, en vain.

    Elizabeth Little a construit son personnage avec soin, grâce à une écriture racée : écrit à la première personne, Les Réponses montrent une jeune femme construite par une éducation bancale, cultivée par ses lectures à l’ombre et que 10 ans de prison ont rendu cyniques. Les hommes, en particulier, ne sont pas épargnés : lâches, sournois, sexistes, quand ils ne sont pas purement et simplement criminels, ils font figure de cibles favorites pour une auteure qui marquait là son entrée remarquée dans les lettres américaines.

    Je vous parlerai bientôt du dernier roman d'Elizabeth Little.

    Elizabeth Little, Les Réponses, éd. Sonatine, 2015, 448 p.
    https://www.lisez.com/livre-grand-format/les-reponses/9782355843204
    https://www.elizabeth-little.com/home

    Voir aussi : "Le top de Bla Bla Blog pour 2021"

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  • Le top 10 de Bla Bla Blog pour 2021

    Une année 2021 très riche se termine : cinéma, musiques, livres, expositions, séries ou publicité. Bla Bla Blog ne s’est jamais rien refusé dans son désir de chroniquer ces artistes, ces créations et ces œuvres qui contribuent à enrichir notre vie culturelle. 317 articles ont été publiés cette année.
    Quels sont ceux qui ont le plus buzzé ? Comme les années précédentes, voici le top 10 de cette année.

    10 Au salon avec Chopin et Haley Myles

    C’est avec bonheur que l’on retrouve à la 10e place la pianiste classique Haley Myles pour un enregistrement des Nocturnes de Chopin qu’elle avait d’abord joué pendant le Grand Confinement

    Haley Myles.png"S’il est un répertoire classique archi-interprété, il est possible que les Nocturnes de Frédéric Chopin (1810-1849) tiennent le haut du pavé. La pianiste Haley Miles en propose une version intimiste et passionnante. Avec son projet musical "Chopin Nocturne Project", la pianiste installée à Lyon a choisi d’enregistrer un nocturne différente chaque vendredi de février à juin 2021. L’album – son deuxième – a suivi presque naturellement, après un enregistrement record en trois jours…"

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    9 Vous revoilà, Gens de France

    Une réédition de l’ouvrage culte Gens de France fait une entrée surprise dans le classement de notre Top 10.  Voici un rappel pour cette réédition à marquer d'une pierre blanche.

    Vous revoilà gens de France.png"En ce mois de juin, ressort en librairie le mythique Gens de France et d'ailleurs de Jean Teulé. Il avait été publié une première fois à la fin des années 80, avant de connaître une réédition il y a un peu plus de 15 ans (éd. Ego Comme X).
    C’est aujourd’hui les éditions Fakir qui proposent de découvrir ou redécouvrir cet album, l’ultime album graphique de Jean Teulé, avant que celui-ci ne se lance avec succès dans le roman…"

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    8 Adrineh Simonian comme à la maison

    Attention les yeux ! Lorsque nous avons appris que la chanteuse lyrique Adrineh Simonian faisait une reconversion pour le moins osée dans le porno, avec un sérieux sens de l’engagement, il paraissait nécessaire de lui consacrer un article. Cela méritait assurément une étonnante chronique, particulièrement remarquée cette année.

    Arthouse Vienna.jpg"Cette information est sortie de manière relativement confidentielle il y a une dizaine de jours.
    Nous apprenions que la mezzo-soprano autrichienne Adrineh Simonian a choisi une reconversion inattendue, passant de l’univers feutré et bienséant de l’opéra pour celui, plus sulfureux du porno... féministe..."

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    7 Henintsoa, un jour ce sera elle

    En septième position, nous trouvons la chanteuse d’origine malgache Henintsoa, qui se faisait remarquer fin 2020 et en tout début d’année 2021 pour plusieurs titres. 

    Henintsoa.png"Coup de projecteur en ce début d'année sur Henintsoa, une des nombreuses espoirs de la jeune scène francophone.
    Celle-ci nous vient de Madagascar, même si si c’est à Paris qu’elle a fait ses premières armes, après être arrivée en France à 18 ans pour poursuivre des études supérieures. La chanson et sa voix l’ont fait sortir du lot, comme le prouvent  quelques concours de chants remportés (La truffe d'argent, Plus de talents ou la Moog Academy)…" 

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    6 Arbres-danseuses à Toulon

    Une exposition à Toulon a fait parler d’elle : elle a eu lieu cette année à la galerie Simona de Simoni et présentait des œuvres de Patricia Tozzi-Schmitzer. Il s'agit de la seule chronique sur une exposition classée dans le Top 10 de Bla Bla Blog. 

    Arbres danseuses.jpg"C’est à Toulon que l’on trouve la galerie Simona de Simoni, située en face de la Porte d’Italie. Celle qui en est l’initiative est Aliénor de Cellès, dont nous avions déjà parlé sur Bla Bla Blog. Cette artiste passée par le stylisme, la mode et les costumes de scène a choisi la peinture comme terrain d’expérience et de création. Le dernier exemple en date est celui de la galerie qu’elle a fondée au cœur de la Préfecture du Var…"

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    5 Cabaret batave

    En fin d’année, Bla Bla Blog vous faisait découvrir le nouveau show-woman de Martineke Kooistra. Un anniversaire, ça se fête. L’artiste d’origine néerlandaise le faisait en spectacle, avec un sérieux sens d’humour, tout en faisant découvrir le cabaret batave. 

    Cabaret batave.png"Martineke Kooistra célèbre son demi-siècle, et elle ne le fait pas à moitié !
    Cela se passe au Théâtre Essaïon les dimanches à 17 heures 30 jusqu’au 16 janvier 2022.
    Venu des Pays-Bas, l’artiste propose un show mariant le one-woman-show, le stand-up et le tour de chant, dans son univers très à elle…" 

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    4 "J’incarne en quelque sorte « la maîtresse d’école »"

    On aime Flore Cherry pour ses engagements, les événements qu’elle organise et son actualité artistique. Elle arrive au pied du podium de cette année, grâce à une interview menée à l’occasion de la dernière édition du salon de la littérature érotique.

    Flore Cherry.png"Flore Cherry a accepté de répondre aux questions de Bla Bla Blog à propos de son actualité. Il y a, pour commencer, sa pièce de théâtre Le plus beau jour (de votre vie). Mais il y a aussi le salon de la littérature érotique, de retour le 28 novembre, salon qu'elle organise avec la foi du charbonnier. Ou de la charbonnière. 
    Bla Bla Blog – Bonjour, Flore. Journaliste, rédactrice, entrepreneuse, animatrice, auteure… On ne t’arrête plus… A ce sujet, préfères-tu écrivain, écrivaine ou auteure ?  

    Flore Cherry – Je préfère que mon interlocuteur choisisse son propre vocabulaire, surtout. Si pour lui, un écrivain est une femme, c’est OK. Mais j’ai une petite corde sensible pour auteure. Avec un joli -e…"

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    3 La vie commence à 40 ans

    En troisième position du classement de cette année, la chanteuse Andrea Ponti prouve qu’il est toujours temps de faire le buzz. Elle se place remarquablement sur le podium de cette année. Cette médaille de bronze permet de refaire parler d'elle. 

    Andrea Ponti.png"Repérée sur les réseaux sociaux l’an dernier durant le Grand Confinement, Andrea Ponti sort cet été son single "Il était temps", composé et écrit par François Welgryn et William Rousseau.
    Ce marque la naissance d’une interprète qui, à quarante ans, se lance dans la chanson. "Enfin j’ose et je réalise mon rêve en me sentant tellement épanouie dans cette nouvelle aventure que je souhaite la plus aboutie possible. Enfin, comme jamais auparavant je me sens alignée, centrée, complète… à ma place", explique-t-elle…"

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    2 Thomas Pourchayre : "Je digère beaucoup de choses, et j'en oublie beaucoup"

    Une interview arrive en seconde position. Elle concerne Thomas Pourchayre, un auteur que nous avions chroniqué pour son dernier ouvrage, Ève et l’Ange. Pour l’interview qu’il nous a accordés, il fait partie des grandes vedettes de 2021. Mérité, bien sûr !

    Thomas Pourchayre.png"Après avoir parlé du singulier conte Ève et l’Ange de Thomas Pourchayre, nous avons voulu en savoir plus sur l’auteur. Il a accepté de répondre à nos questions.
    Bla Bla Blog – Bonjour, Thomas Pourchayre. Vous sortez aux éditions Abstractions un nouveau livre, Ève et l’Ange. Peut-on dire qu’il s’agit d’un ouvrage hybride ? 
    Thomas Pourchayre – Ah... ! "Récit / nouvelle" ou "poème" ? Je crois qu'il a une unité, ce texte. Il est très homogène dans sa forme, même si elle est effectivement spéciale. Mon roman en cours, par différence, est fait de fragments de différentes natures : on peut dire qu'il est hybride. Mais Ève et l’Ange, à mes yeux, devrait être vu comme relevant d'un genre à part, rare mais pas inédit. Il est peut-être plus proche du conte, même si son style est singulier pour un conte. Bref, renonçons aux classifications !…"

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    1 "Différenciation de la vitesse d’évolution intellectuelle"

    Et la grande gagnante des chroniques de Bla Bla Blog est une chronique inattendue sur - et c'est une nouveauté depuis que notre Top 10 existe ! - une publicité... Elle a été voulue par EDF et conçue par l’agence BETC/Havas. La vénérable entreprise publique a choisi de suivre Eva, croustillante et irrésistible looseuse magnifique. Un énorme coup de cœur, assurément !

    Differenciation de la vitesse.png"Parlons pub avec cet excellent spot proposé par EDF et l’agence BETC/Havas Paris, Eva et Violette. Le film a été réalisé par Réalité, de l’agence Big.
    La vénérable entreprise nationale d’électricité choisit l’humour et le contre-pied pour parler de son énergie vertueuse ("97 % sans CO2, grâce au nucléaire et aux énergies renouvelables")…"

    LA SUITE ICI...

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    Voir aussi : "Top 10 Bla Bla Blog 2020"

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