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Livres et littérature - Page 4

  • Un pied dans la porte pour le manipulé

    La manipulation. Voilà un sujet particulièrement rebattu, partout, que ce soit dans les conversations privées, sur les réseaux sociaux. Pour tout dire, dans cette époque obsédée par le complotisme et la liberté en danger, la manipulation devient un sujet à la fois épineux et source de fantasme. Voilà qui rend d’autant plus pertinent l’essai des chercheurs en psychologie sociale, Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois (décédé en 2020), Petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens (éd. PUG).

    Il s’agit en réalité de la réédition de leur best-seller, déjà vendu à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires. Cette nouvelle édition est augmentée de près de 50 pages et 16 nouvelles techniques de manipulation. Le lecteur y trouvera matière à réfléchir sur la manière dont ses gestes quotidiens peuvent se trouver influencer par une ou plusieurs tierce personne, et cela sans qu’il s’en rende compte.

    Pas besoin d’être expert en psychologie ou en sciences sociales pour dévorer ce passionnant livre, si l’on excepte un chapitre plus technique, justement nommé "Un peu de théorie". Par ailleurs, l’essai est enrichi de citations d’études, d’enquêtes et d’ouvrages sérieux. Pour le reste, Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois optent pour la vulgarisation qui explique en grande partie l’énorme succès de leur essai. Il y a aussi l’ensemble de mises en situation en la personne de Madame O vivant dans le pays imaginaire de Dolmatie – mais qui pourrait être aussi bien la France, le Canada, l’Italie ou les États-Unis. Que cette femme – anonymisée – existe ou non est moins important que les faits quotidiens et anodins qu’elle vit : une après-midi de farniente, des courses au supermarché, une journée de shopping dans sa ville, des appels téléphoniques de commerciaux ou de militants associatifs ou encore une soirée seule chez elle en l’absence de son mari, soirée au cours de laquelle elle ne fait l’objet d’aucune interaction ni manipulation extérieure – en apparence seulement.

    À partir de ces saynètes, les auteurs nous parlent de pratiques et de méthodes qui permettent à un interlocuteur ou interlocutrice de faire faire à quelqu’un une chose sans contrainte ou force, et même en lui laissant une illusion de liberté. "Pas besoin, en effet, d’être séduisant ou d’occuper une place de pouvoir pour obtenir d’autrui ce qu’on attend de lui ; pas besoin non plus d’être un petit génie de la persuasion. Il suffit de connaître ces techniques".

    Donner "aux manipulés potentiels quelques clés pour mieux se défendre"

    Les auteurs ne cessent, à grands coups d’humour, de dédramatiser ces manipulations et de les rendre visibles et explicables. "La manipulation reste (…) l’ultime recours dont disposent ceux qui sont dépourvus de pouvoir ou de moyen de pression", disent-ils. Quels sont au juste ces moyens ? Les exemples de Madame O. permettent à Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois d’examiner les comportements de leur "cobaye", insistant à plusieurs reprises le concept de "soumission librement consentie". Les auteurs montrent que "le lien entre motivation et comportement, et a fortiori entre attitude et comportement, n’est pas direct". Ils en viennent à parler de la "notion d’effet de gel".

    Des exemples en entreprise, essentiellement dans le management, introduit d’autres concepts, à l’instar de "la dépense gâchée". Les faits historiques et politiques, comme l’escalade de la guerre du Vietnam, parlent également de ces "escalades d’engagement" qui peuvent nous conduire à des impasses, parfois en toute bonne foi.

    Les auteurs étudient plusieurs méthodes de manipulation, souvent utilisées dans les contextes commerciaux : l’amorçage, le leurre, les techniques du "pied-dans-la-porte", celle de la "porte-au-nez", le "pied‑dans‑la‑bouche", le "pied‑dans‑la‑mémoire", notamment. Sans compter ces 16 autres méthodes : le "donner‑un‑peu‑pour‑recevoir‑beaucoup", "l’acquiescement répété", "l’indisponibilité présumée", le "nous‑avons‑un‑point‑commun", le mimétisme, le "j’ai‑besoin‑de‑personnes‑comme‑vous", l’activation normative, le "juste‑une‑personne‑de‑plus", le "vous‑allez‑probablement‑refuser", le "pied‑dans‑la‑main", le "dites‑moi‑si‑ma‑demande‑vous‑paraît‑déplacée", le "je‑ne‑vous‑demanderai‑rien‑d’autre", le "piquer‑la‑curiosité", le "décadrer‑recadrer", le "pourriez‑vous‑me‑rendre‑un‑service ?" et le "j’espère‑que‑je‑ne‑vous‑dérange‑pas".

    L’essai rengorge d’exemples, d’études, de mises en situation, de faits réels mais aussi d’analyses. L’objectif est que chaque lecteur et lectrice devienne un citoyen et une citoyenne capable de réfléchir sur sa vie en société. Le maître mot n’est pas de donner des armes de manipulation  à des personnes mal intentionnées – que les auteurs condamnent, mais plutôt de donner "aux manipulés potentiels quelques clés pour mieux se défendre".

    Bref, voilà un ouvrage passionnant et d’utilité publique. 

    Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois, Petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens,
    éd. PUG, 2024, 368 p.

    https://www.pug.fr

    Voir aussi : "Enquêtes pour de faux"

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  • Sombres papillons

    La prestigieuse maison Gallimard lance cet automne sa nouvelle collection Papillon Noir et, comme il fallait s’y attendre, le vénérable éditeur n’a pas fait dans la demi-mesure avec un projet ambitieux. À la tête de cette collection, il y a Benjamin Lacombe qui entend bien remettre au goût du jour la tradition du beau livre illustré, celle qui avait court avec des artistes comme Gustave Doré ou Odilon Redon.

    Parce que le monde de l’édition subit de plein fouet la crise économique et numérique, Gallimard a fait le pari de la qualité, de la créativité et de l’illustration. Là, on applaudit des deux mains.

    Les deux premiers ouvrages de la collection Papillon Noir sont un ouvrage classique, Le Portrait de Dorian Gray par Oscar Wilde, illustré par Benjamin Lacombe lui-même (postface de Merlin Holland) et une création actuelle, Les Sorcières de Venise de Sébastien Perez, illustré par Marco Mazzoni.  

    Pour le chef d’œuvre d’Oscar Wilde, le choix a été fait par Benjamin Lacombe d’une version non-censurée, l’ouvrage ayant entraîné de nombreux et lourds déboires à Oscar Wilde en raison de l’évocation de l’homosexualité, à la fois "dite" et "voilée". Pour illustrer le roman, et en particulier le bel éphèbe blond et androgyne Dorian Gray, Benjamin Lacombe s’est inspiré de Lord Alfred Douglas, l’amant d’Oscar Wilde qui a entraîné un retentissant procès et la condamnation à la prison de l’auteur anglais.

    Des portraits du fascinant personnage, souvent entouré de fleurs, ponctuent l’ouvrage. Le lecteur pourra tout aussi bien s’arrêter sur le portrait de Lady Henry, semblant tout droit sorti d’un film de Tim Burton. Signalons aussi la double page (pp. 72-73), avec une onirique Lady Henry flottant au milieu d’un océan sous l’orage.

    Nous parlions de ces papillons noirs, choisis pour l’identité de la nouvelle collection. Ils apparaissent à plusieurs reprises sous le pinceau de Benjamin Lacombe, sur une scène de théâtre, dans des portraits au fusain ou dans un cabinet de curiosité. 

    Le talent de Marco Mazzoni explose dans ces somptueuses planches

    Parlons justement de ces fameux lépidoptères. Pour Les Sorcières de Venise, l’autre nouveauté proposée par Gallimard, ces animaux sont au cœur du récit proposé par Sébastien Perez. Ce roman inédit, illustré par Marco Mazzoni, est à la croisée de plusieurs genres. Conte fantastique, roman historique et science-fiction post-apocalyptique (nous sommes en Italie, en 2045), Les Sorcières de Venise a aussi une résonance très moderne puisque le récit commence par une pandémie.

    Une mystérieuse maladie, surnommée "le virus du papillon", a touché la terre et provoqué un véritable cataclysme. Les deux tiers de la population mondiale ont disparu. Heureusement, un sérum a été trouvé, ce qui a pour conséquence d'établir une ségrégation sociale entre, d’un côté les personnes non-infectés et de l’autre les malades soignés. Cela suscite également beaucoup de fantasmes et d'idées reçues. Simone, qui a vécu de très près sa mère médecin mobilisée, se lance dans un jeu fou et dangereux avec ses jeunes amis : rencontrer des "papilloneurs". Le but ? Essayer un nouveau trip en se faisant mordre pour ressentir les "sensations extraordinaires du virus. Mais c’est sans compter les "viventisti", des chasseurs de "zombie". Bientôt, Simone, accompagné de Manuele, un nouvel ami qui a été infecté, fuie vers Venise, à la rencontre de sorcières. Le virus y aurait été créé là-bas.   

    Marco Mazzoni s’est chargé des illustrations du texte de Sébastien Perez. Le dessinateur italien a fait le choix de l’onirisme dans ce conte moderne s’étalant sur plusieurs centaines d’années. Saynètes contemporaines (rues dévastées, intérieurs angoissants, véhicules au pastel, compositions surréalistes) côtoient des tableaux somptueux, entre rêves et cauchemars, à l’instar de ces visages couverts de papillons ou le portrait de la sœur de Manuele, véritable piéta médiévale. À ce sujet, l’illustrateur devient un véritable copiste lorsqu’il reproduit un (faux) manuscrit de 1463. Le talent de Marco Mazzoni explose dans ces somptueuses planches. Un magnifique ouvrage.    

    Ajoutons que ces derniers jours, la collection Papillon Noir s’est enrichie d’un troisième ouvrage, un classique de la littérature française, Carmen de Prosper Mérimée, illustré par Benjamin Lacombe.

    Oscar Wilde, Le Portrait de Dorian Gray, ill. Benjamin Lacombe,
    éd. Gallimard, coll. Papillon noir, 2024, 248 p. 

    Sébastien Perez, Les Sorcières de Venise, ill. Marco Mazzoni,
    éd. Gallimard, coll. Papillon noir, 2024, 120 p. 

    https://www.gallimard.fr/collections/papillon-noir-gallimard

    Voir aussi : "À Karim Berrouka, la fantasy reconnaissante"

    @lacombebenjamin Aujourd’hui était un jour important pour moi. C’est le jour où j’ai présenté à mes chers libraires un rêve, un projet : une collection de littérature, de livres illustrés, de livres objects et de romans graphiques ou tout cela à la fois. La collection Papillon Noir déploiera ses ailes à l’automne chez les si belles @editions_gallimard avec trois premiers livres dont un par les extraordinaires Sebastien Perez (@plumederossignol) et Marco Mazzoni (@marcomazzoniart)… mais je vous en reparle plus bientôt… #benjaminlacombe #sebastienperez #marcomazzoni #collectionpapillonnoir #papillonnoir #editionsgallimard #gallimard #lessorcieresdevenise #doriangray #leportraitdedoriangray #oscarwilde #prospermerimee #carmen ♬ What Was I Made For? [From The Motion Picture "Barbie"] - Billie Eilish

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  • Églantine

    tatiana colas,poésie,poèmes,confrériePassions, séparations, coups de foudre, intimités, attentes déçues, vie quotidienne à deux ou en famille : toute la palette du sentiment amoureux est réuni dans ce bref recueil de poèmes. Peu original, diriez-vous ? Je n'ai cependant pas boudé mon plaisir avec ces textes courts sur l'amour, le plus partagé des sentiments mais aussi celui qui a inspiré le plus grand nombre d'écrivains.

    Tatiana Colas, Églantine, éd. EdiLivre, 87 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2013/04/25/27011343.html
    https://www.edilivre.com/eglantine-colas-tatiana.html 
     
    Voir aussi : "Agenda d'une grossesse heureuse"

     

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  • Agenda d'une grossesse heureuse

    témoignage,tatiana colas,grossesse,récit,confrérieCe récit (l'auteur parle plutôt dans son 4ème de couverture de roman) est la chronique d'une aventure à la fois ordinaire et hors du commun : celle qui mène une femme vers un accouchement et la naissance d'un enfant. De l'annonce de la grossesse à la venue du bébé, en passant par la réaction des proches, les ennuis de santé, le choix du prénom et les petits détails administratifs,

    Tatiana Colas nous fait suivre son parcours de jeune maman. Ce livre, divisé en 9 chapitres (comme les 9 mois de la grossesse), est plus qu'un témoignage pris sur le vif dans lequel une future maman pourrait trouver quelques informations (et il y en a quelques-unes, certes) : il s'agit aussi d'un petit manuel de philosophie dans lequel Levinas, Schopenhauer ou Leibniz accompagnent le cheminement d'une future jeune maman jusqu'à la naissance. 

    Tatiana Colas, Agenda d'une grossesse heureuse, éd. EdiLivre, 130 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2013/04/28/27030429.html
    https://www.edilivre.com/eglantine-colas-tatiana.html

     
    Voir aussi : "Charly 9"

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  • Therapie

    Derrière Raphaël Zaoui se cache l’un des deux fondateurs du groupe mythique des années 2010, Therapie Taxi, dissous en octobre 2021 au grand désespoir de ses fans. On ne trouvera cependant pas dans Le Dernier sur la piste (éd. HarperCollins) l’histoire du groupe pop le plus singulier et le plus remuant de ces 20 dernières années. Même s'il l'évoque, Zaoui ne cite cependant pas le nom de son acolyte Adé (Adélaïde Chabannes de Balsac), l’incroyable chanteuse des tubes Coma idyllique, PVP ou Été 90

    Ce dont il est finalement dans le roman de Raphaël Zaoui, en réalité le récit d’un artiste au talent dingue, c’est l’histoire d’un homme tentant de construire sa vie au milieu des affres et des affreux de la création. Tout commence à Paris lorsque le modeste musicien vit de galère en galère jusqu'à sa rencontre avec celle qui deviendra Adé, les deux propulsant leur nouveau groupe à des hauteurs rarement vues.  

    Zaoui allonge ses mots sur plus de 200 pages afin de se laisser aller à ce qui ressemble à une thérapie, entre désir d'accomplir son destin d'artiste, ivresse du succès, interrogations sur sa vie privée et le décès brutal de sa mère. 

    Des pages aussi crues, vibrantes et sincères que les titres de Therapie Taxi

    Raphaël Zaoui n’a pas choisi la facilité ni le compromis pour son premier livre. Rien d’étonnant pour un musicien à l’origine des titres les plus pop et les plus acides de ces dernières années. L’artiste aurait-il trouvé la potion magique, entre composition musicales raffinées et textes cash ? Sans doute, écrit-il, mais là n’est pas l’essentiel.

    Disons-le, les fans de Therapie Taxi se précipiteront sur les confessions du cofondateur du groupe. Mais ils trouveront surtout confidences sur son parcours, les galères des débuts puis le succès incroyable. La suite ? Des concerts, des abus – drogue, sexe et une odeur de perdition – et l’amour surgissant comme par magie.

    Le Dernier sur la piste se lit d’une traite, à la rencontre d’un musicien qui ne cache (presque) rien, du deuil de sa mère à l’amour pour son fils, en passant par une séparation aussi cruelle que bienvenue. Tout cela donne des pages aussi crues, vibrantes et sincères que les titres de Therapie Taxi. Les fans du groupe se précipiteront sur ce livre cash et passionnant.

    Raphaël Zaoui, Le Dernier sur la piste, éd. HarperCollins, 2024, 208 p.
    https://www.harpercollins.fr/products/le-dernier-sur-la-piste
    https://www.instagram.com/raphaelzaoui

    Voir aussi : "Nous nous sommes tant séparés"
    "Adé alors ?"

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  • Un salon pas cucul

    Parlons d’un de ces événements singuliers, a priori léger, mais qui, au fil des années, a su marquer son empreinte en faisant allier livres, arts, érotisme et engagements. Le Salon de la littérature érotique est de retour pour sa 8e édition le 17 novembre 2024 à La Bellevilloise (Paris, 20e). Bla Bla Blog, qui a accompagné cet événement dès sa naissance, ne pouvait pas ne pas en parler. Cette année encore, des auteur·e·s, des dédicaces, des conférences, des débats, des animations insolites, des jeux et des défis.

    Flore Cherry et son organisateur Polissonneries tient toujours avec passion et pugnacité un salon qui entend faire de la littérature érotique un domaine ouvert à tous et à toutes en parlant de l’intimité, de l'amour, mais aussi de l’identité et de faits sociaux, à commencer par le féminisme et les nouveaux paysages de la sexualité.

    De nombreuses auteures explorent les bouleversements intimes provoqués par l’omniprésence des algorithmes, l'essor des sex-toys, l'explosion de la pornographie ou encore les avancées en neurosciences. Ces transformations invisibles, mais profondes, transforment nos relations et nos désirs. Les essais présentés au salon nous invitent à prendre conscience de ces évolutions pour mieux les comprendre et les apprivoiser. 

    Ces autrices qui ont contribué depuis quelques années à secouer le visage souvent plan-plan de la littérature érotique

    Parmi les invitées, il fait citer Aurélie Jean, scientifique et numéricienne, autrice de Le code a changé : amour et sexualité au temps des algorithmes (éd. de L'Observatoire), Aurore Malet-Karas, docteure en neurosciences présentera Cerveau, Sexe et Amour (Ed. HumenScience), Amandine Jonniaux, journaliste au Journal du Geek et son enquête vibrante sur l’univers des sex-toys : Oh my Gode ! (Ed. La Musardine), Thérèse Hargot, sexothérapeute, qui présentera Tout le monde en regarde ou presque (Ed. Albin Michel). Elle animera une conférence sur la distinction entre érotisme et pornographie. Une question ancienne mais plus que jamais d’actualité. Ajoutons également Janine Mossuz-Lavau, politologue française, autrice de La vie sexuelle en France : comment s'aime-t-on aujourd'hui ? (Ed. La Martinière). Elle viendra apporter sa vision socio-politique sur un domaine qui nous concerne tous et toutes.

    Enfin et surtout, parlons de ces auteurs et surtout de ces autrices qui ont contribué depuis quelques années à secouer le visage souvent plan-plan de la littérature érotique. L’audace, la liberté mais aussi l’authenticité de ces artistes contribuent à briser les tabous et à s’émanciper des récits conventionnels, à l’instar de Camille Emmanuelle qui dénonce les romances édulcorées dans son roman Cucul (éd. Verso). Citons aussi Axelle de Sade (Kink, éd. Anne Carrière), Clarissa Rivière (Villages des Soumises, éd. Tabou), Alice Rameliet (Martin en voyage, éd. L'amour des Maux), Ann Bonny (Une heure libertine dans un monde libertaire, éd. le Murmure) ou Léa Grosson (Depuis cette Nuit, éd. La Musardine), dont nous parlerons bientôt sur Bla Bla Blog.  

    Rendez-vous donc à La Bellevilloise le 17 novembre prochain, de 15H à 21H, pour un événement à la fois sexy, intelligent et actuel. 

    Salon de la littérature érotique, 17 novembre 2024
    La Belleviloise, 17 novembre 2024, 15 – 21h
    21 rue Boyer, Paris 20ème (métro : Gambetta / ligne 3)
    https://www.labellevilloise.com/evenement/salon-de-la-litterature-erotique-2
    https://www.facebook.com/events/1240781043762557
    https://polissonneries.com/le-salon-de-la-litterature-erotique

    Voir aussi : "Indécent, non ?"
    "Premier salon de la littérature érotique"
    "J’incarne en quelque sorte « la maîtresse d’école »"

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  • Enquêtes pour de faux

    Insupportable Mulford Sploodge. Inénarrable Sylvain Gillet. Mais où s’arrêtera-t-il ? Après une série de polars aussi glauque que drôles, et dont la marque de Frédéric Dard est évidente (Venenum, Ludivine comme Edith, Commedia nostra), l’auteur venu tout droit du Gâtinais propose chez Ramsay sa dernière œuvre, Les enquêtes improbables de Mulford Sploodge.

    Au menu, non pas une mais 33 histoires racontées par le plus improbable détective au nom très british, Mulford Sploodge. Ces nouvelles, dont certaines sont anciennes, commencent de la même manière : un détective à la Marlowe constate que les clients ne se bousculent pas devant la porte de son bureau, jusqu’à ce que…

    La suite est une série d’histoires aussi drolatiques qu’improbables dont le seul but n’est que de faire rire ou sourire. 

    Le lecteur ne trouvera pas dans ce livre d’enquêtes sérieuses

    Au menu de ce livre, il est question de la disparition du Père Noël, d’un concombre masqué, d’une conseillère matrimoniale, d’une séance de psy dont Mulford Spoodge a grandement besoin, d’un voyage vers le passé en 1985, d’un apprenti assassin ou d’un voyage dans l’espace.

    Sylvain Gillet s’est amusé à faire d’un détective insupportable, sexiste, raciste, stupide et prétentieux le principal argument d’un recueil où le principal héros est l’humour. "Son humour est aussi dépassé que sa vision du monde. C’est un inculte total. Il me parle régulièrement des Misérables d’Émile Zola et croit que Séoul est en Afrique. Rends-toi compte : il télécharge des défilés militaires pour les regarder le week-end ! En plus, c’est le gars le plus corrompu que j’aie jamais vu. Il est macho, sexiste et pour ce qui est de ses opinions politiques, il me donne envie de gerber…" C'est sa secrétaire Yolande qui le dit. On ne peut que la croire. 

    Le lecteur ne trouvera pas dans ce livre d’enquêtes sérieuses. Tout est pour de faux. Même les malencontreux morts qui parsèment le chemin de Mulford Sploodge ne sont pas sérieux.

    Par contre, on rit dans ce livre. Et même on rit beaucoup, que ce soit de la bêtise insondable de l’anti-héros, des quiproquos, de ses calembours ou de ses jeux de mots. Preuve que Sylvain Gillet ne se prend pas au sérieux ? Les mises en abîme qu’il se permet non sans audace : "Raconter mes aventures dans de petites histoires ? (…) Une sorte de chronique. C’est une proposition des éditions Rame Sec (sic) : une bande de jeunes drogués dont les goûts littéraires donnent souvent dans le n’importe quoi" Un "n’importe quoi" revendiqué ici. Et comment !

    Sylvain Gillet, Les enquêtes improbables de Mulford Sploodge, éd. Ramsay, 2024, 288 p,
    https://sylvain-gillet.fr 
    https://www.facebook.com/sylvain.gillet.372 
    https://ramsay.fr/dd-product/les-enquetes-improbables-de-mulford-sploodge

    Voir aussi : "Méchant coup de blues"
    "Les actrices rêvent et se couchent tard la nuit"
    "Du talent à mort !"

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  • Charly 9

    confrérie,jean teulé,charles ix,guerres de religions,saint-barthélémy,biographie,romanCharly 9 c'est Charles IX, roi de France de 1561 jusqu'à sa mort en 1574, à l'âge de 24 ans. Ce roman de Jean Teulé retrace les deux dernières années de sa vie, marquées par le massacre de la Saint-Barthélemy (24 août 1772) que Charles IX a plus accepté et subi que réellement voulu. Cet épisode traumatisant, et encore aujourd'hui discuté et débattu par les historiens, va porter un coup fatal à sa santé déjà fragile. Jean Teulé nous livre un roman rythmé, inspiré, audacieux et mêlant style archaïque du XVIIème siècle et langue moderne.

    En suivant Charly 9 dans les deux dernières années de sa vie, une vie rongée par la culpabilité jusqu'à la folie puis la mort, Teulé nous permet de vivre au plus près d'une cour royale en ébullition. Par contre, le lecteur peut être troublé voire circonspect s'agissant de l'aspect purement historique.

    Les approximations et les raccourcis ne manquent pas : Catherine de Medicis est ainsi décrite comme une femme manipulatrice et à l'origine du massacre de la Saint-Barthélemy, ce que beaucoup d'historiens contestent ; les futurs Henri III et Henri IV ou bien encore Ronsard apparaissent comme des personnages caricaturaux. Au passage, pourquoi faire de Charles IX l'inspirateur du poème épique (inachevé) de Ronsard La Franciade alors qu'il avait été demandé par son père Henri II ?) Un roman en tout cas plaisant, qui se lit avec grand plaisir et qui donne envie de mieux connaître cette période troublée.       

    Jean Teulé, Charly 9, éd. Julliard, 2011, 240 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2013/04/30/27049246.html 
    https://www.lisez.com/ebook/charly-9/9782260019305

    Voir aussi : "La Marionnette"

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