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Livres et littérature - Page 40

  • Stella Tanagra : "J’accorde toute la légitimé aux monstres"

    Dans le cadre de la sortie de son dernier livre La Peau du Monstre, Stella Tanagra a bien voulu nous accorder une interview. Rencontre avec une artiste qui a bien failli être politiquement correcte. On l’a échappé belle...

    Bla Bla Blog - Bonjour Stella. En cette période de confinement, peux-tu nous dire comment se passent tes journées ?
    Stella Tanagra - Pendant un quart de secondes, je me suis demandée s’il fallait que je sois politiquement correcte et puis… : le naturel est revenu au galop ! Alors, pour être on ne peut plus franche, le confinement est pour moi, un enchantement. Lorsque l’on est écrivain, de surcroît sauvage sur les bords et proche de ses animaux, il tient forcément du ravissement que d’être chez soi.

    BBB - J’imagine qu’en ce moment l’écriture prend une place particulièrement importante, peut-être avec de nouveaux projets ?
    ST - Autant te dire que mes idées vagabondent. Mon esprit musarde d’un projet à l’autre. L’isolement lié au confinement m’est très prolifique tant en lecture, qu’en écriture. Mes pensées foisonnent librement sans être contraintes par le temps. De cet enfermement qui pourrait de prime abord paraître mortifère, se conçoivent de nombreuses réflexions constructives. La création naît du chaos, n’est-ce pas ? Je m’attelle par exemple à peaufiner un manuscrit tout en écrivant des chroniques de livres…

    BBB - Tu viens de sortir un nouveau livre, La Peau du Monstre, qui surprendra certainement tes plus fidèles lectrices et tes lecteurs : Il s’agit d’un recueil de nouvelles, mais pas des nouvelles érotiques. Peux-tu nous le présenter en quelques mots ?
    ST - Ce recueil est une autopsie du monstre caché au fond de nos entrailles, du Monsieur "tout le monde" ordinaire au sociopathe extraordinaire ! En dix nouvelles et deux bonus, il dépeint ses différentes facettes dont cette ambivalence qui me tient tant à cœur, pouvant se décliner en des citations telles que : "Se méfier de l’eau qui dort", "L’habit ne fait pas le moine", "Le diable est dans les détails" ou encore : "Donner le bon Dieu sans confession". Quant à la sensualité, elle est toujours présente mais en filigrane, laissant le devant de la scène à de plus vils desseins !

    BBB - Dans ces nouvelles, les monstres dont il s’agit sont des monstres en quelque sorte "ordinaires." La plupart ont d’ailleurs des circonstances atténuantes. Pour lequel de ces monstres en accordes-tu le plus ?
    ST - Pour répondre de manière empirique sans donner d’indice sur mes histoires afin d’en conserver l’intrigue, je dirais que j’accorde toute la légitimé aux monstres qui sont nommés comme tel uniquement par opposition avec les standards attendus par la société. Toutes les personnes marginales que ce soit en raison de leur physique, handicap, situation sociale, idéaux ou tout simplement avant-gardisme peuvent être considérés comme des monstres à une époque puis, dans le meilleur des cas, comme des précurseurs, plus tard… Tout est donc fort relatif finalement. Se contenter de coller aux normes sociales seraient si réducteur. Entre le mouton et la brebis galeuse, l’on s’est bien, peut-être secrètement certes, qui est le plus attirant et séduisant des deux. Alors sortons des rangs de ces troupeaux de carcans !

    BBB - Parmi ces monstres, il y a des enfants. Beaucoup d’enfants. J’ai calculé que sur les 10 nouvelles du recueil (j’ai volontairement enlevé les deux derniers textes qui sont à part), il y a quatre enfants. L’enfance et l’adolescence est un thème qui t’intéresse visiblement. Pourrais-tu en faire le sujet d’un projet livre ?
    ST - Les personnages torturés qui présentent en eux, de forts antagonismes, me passionnent. L’innocence de l’enfance oscille entre une fragile vulnérabilité et l’expression libre des pulsions. L’adolescence quant à elle, est une métamorphose dans laquelle nous allons questionner notre identité en passant par toutes les possibilités du spectre (in)humain pour y positionner notre propre curseur.
    Ses ambivalences et transformations viennent interroger les instincts, la bestialité, les libertés en balance avec l’intellect, le civisme, les règles. Passionnée par les interactions humaines, je pense que je viendrai toujours les questionner dans mes livres que ce soit sous le prisme de l’enfance, l’érotisme, la monstruosité…

    BBB - Tu écris en présentation de ton recueil que "le monstre personnalise le repère par rapport auquel la normalité [et] se construit en opposition." N’est-ce pas dédouaner un peu trop vite cette monstruosité ? Car si l’anormalité peut cacher la détresse, par exemple dans les nouvelles Ventrue ou Un plat qui se mange froid ?, la monstruosité peut aussi être synonyme de crime. Je pense à Corps à corne. Le monstre serait-il donc mon semblable ou bien ce qui m’est étranger ?
    ST - Je t’avoue avoir une certaine aversion envers la normalité car, lorsque nous ne nous y conformons pas, nous subissons un rejet qui peut nous cantonner au rang de monstre au sens péjoratif du terme. Voilà l’image symbolique que j’entends en ces mots. L’être humain utilise des cases pour ranger les gens dont une partie est tenue à l’écart en raison de ses anormalités/différences. Certains préféreront les gommer, d’autres les assumeront et d’autres encore n’auront pas d’autre choix que de les subir tant leurs spécificités sont visibles. Mais, cette forme de monstruosité, que nous acceptons de la faire nôtre ou bien que nous préférions ignorer, subsiste. Le monstre est partout aussi bien semblable qu’étranger.

    "Je t’avoue avoir une certaine aversion envers la normalité"

    BBB - En conclusion de ton recueil, tu te présentes brièvement et tu écris être "étrangère aux convenances sociales [et] montrée du doigt comme un monstre sauvage loin de se conformer." Stella Tanagra serait-elle donc un monstre ? Voilà qui est une étrange confession !
    ST - Effectivement et ce, en bien des points et au moins un secret que je ne révélerai pas de sitôt… Mais qui sait, peut-être qu’un jour je ferai mon coming-out de monstresse à l’occasion d’une interview pour Le Bla Bla Blog ?!?!

    BBB - Les lectrices et les lecteurs qui te connaissent savent que l’érotisme est central dans ton œuvre. Ce n’est pas le cas ici, mise à part la nouvelle Déboutonnez-moi, et certains passages du livre. Considères-tu ton dernier livre comme à part dans ta production ou bien faut-il s’attendre à d’autres ouvrages où l’érotisme sera moins présent ?
    ST - Adolescente, ce n’est pas tant l’érotisme mais la poésie qui m’a donné le goût des mots et ainsi ai-je commencé à écrire. Ensuite, j’ai rédigé nombre de mes pensées sous forme de courts textes à chutes. Plus tard est venu l’érotisme qui m’a permis de me réaliser en qualité d’auteur. A mon sens, l’on est écrivain avant d’être spécialisé dans un domaine ou un autre. Je pourrai très bien produire un essai tout comme un recueil de poèmes, une autobiographie ou un roman érotique, fantastique et sais-je où encore pourrait me mener la passion des mots...

    BBB - Le recueil se termine par deux "bonus", deux courts textes, deux éloges : un à Battlestar Galactica et l’autre à Dagobah [la planète de Maître Yoda dans Star Wars]. Tu es donc fan de SF, et de Star Wars en particulier ?
    ST - J’aime quand la science-fiction et le fantastique se mêlent à l’étrange en mettant en scène des créatures aussi monstrueuses que fabuleuses. On peut citer bien évidemment des films connus comme Alien, Le 5ème élément ou Split, mais aussi des films complètement hors norme comme Teeth, Okja, Border ou Morse. Quant à Battlestar Galactica et Star Wars, ce sont des œuvres qui ont grandement contribué à inspirer et enrichir l’univers de la Science-Fiction. C’est pourquoi ce fut un délice d’en tirer quelques références en guise d’hommage, dans mon livre.

    BBB - Pour finir, tu as des perspectives d’ici cet été ou la fin 2020 ? D’autres publications ? Ou des projets qui te tiennent à cœur ?
    ST - Je travaille depuis quelques temps sur un projet littéraire sans aucun rapport avec tout ce que j’ai réalisé jusqu’à présent. Mon souhait, dès lors, est de ne pas aller plus vite que la musique en laissant cet écrit cheminer à son rythme et voir ainsi où il me mènera. Je constate en répondant que tous ces mots sonnent assez mystérieusement mais peut-être que cela fera du résultat, une véritable "surprise". Ainsi bouclerai-je à nouveau la boucle en apparaissant à un endroit où sans aucun doute, ô grand jamais l’on ne m’attendra !

    Merci, Stella.

    Stella Tanagra, La Peau du Monstre, IS Édition, 2020, 120 p.
    http://stellatanagra.com
    @StellaTanagra

    Voir aussi : "Tous des monstres"

    stella tanagra,nouvelles,fantastique,monstre,créature,interview,érotisme

    Photos : Omega McKay

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  • L’art d’être polisson

    Soyons honnêtes : Le dernier livre de Flore Cherry, L’Écriture érotique (éd. La Musardine) aurait sans doute mérité le pluriel. Car les écritures érotiques ont des visées et des objectifs différents ? Quoi de commun en effet entre la création d’un roman, la rédaction d’une lettre à un amant ou à une maîtresse, l’envoi de sextos ou la publication de posts plus ou moins personnels sur un blog ? Un dénominateur rassemble ces écritures : comment exprimer le désir ?

    Voilà un vrai challenge, voire même une "science" comme le déclare l’auteure qui a fait de l’écriture érotique un vrai travail – comme l’attestent ses ateliers des "Écrits polissons", son Salon de la littérature érotique, ses fonctions au magazine Union ou ses chroniques pour Sud Radio.

    L’Écriture érotique entend donner au lecteur des outils, des idées mais aussi de l’inspiration pour exprimer sur papier – ou sur ordinateur – le désir, l’excitation et la tension sexuelle. Avec, dès l’introduction, cette remarque : "Et la différence entre écriture "érotique" et "pornographique", alors ? Personnellement, je pense qu’elle est là où vous placez votre morale, votre pudeur et votre expérience de lecture."

    Flore Cherry consacre les premiers chapitres de son manuel à un préliminaire : "À quoi ça sert de bien écrire du cul ?" Voilà une question pas si anodine que cela, sauf si, comme elle le dit, vous choisissez d’esquiver le sujet en considérant que l’indicible – ici, le désir, l’attirance, les pulsions sexuelles – ne s’écrit pas. Pourtant, l’auteure voit bien des avantages à se lancer dans l’écriture érotique : commencer, voire entretenir, un lien intime avec son ou sa partenaire, vivre pleinement des fantasmes via la plume ou le clavier, "mieux se comprendre soi-même", s’affirmer et passer au-dessus de sa timidité naturelle et, pourquoi pas, "participer à une révolution." Car la littérature érotique est depuis longtemps un genre qui a su dépasser le stade de création légère. Elle porte aujourd’hui "l’étendard d’autres combats plus sociétaux. On pourrait citer en premier lieu celui des luttes féministes." Les exemples de manquent pas : Virginie Despentes (Baise-moi), Catherine Millet (La Vie sexuelle de Catherine M.) ou, moins connus, Marie-Anne Paveau (Le Discours pornographique, éd.La Musardine) et Françoise Simpère (Ce qui trouble Lola, éd. Blanche).

    Oscar Wilde, Anaïs Nin, Roald Dahl Jean de la Fontaine et même… Emmanuel Macron

    La deuxième partie de l’essai de Flore Cherry aborde le cœur de ce qu’est l’écriture érotique, et comment se lancer. Et pour cela, la créatrice des "Écrits polissons" propose une série de réflexions et d’entraînements autour de différents thèmes : la description physique, la description sensuelle, les sentiments, les rapports de pouvoir, le jeu ou l’humour.

    Mieux que de simples exercices – avec tout de même ce qu’il faut de théorie – Flore Cherry n’oublie pas de proposer des passages savamment épicées : le lecteur trouvera ainsi une série de déclinaisons sur l’art d’écrire sur la fellation sur un mode factuel, amoureux, violent, transgressif ou dégoûté.

    Avec la dernière partie de L’Écriture érotique vient enfin l’objectif ultime qui est de se retrousser les manches et de mettre en application les conseils prodigués dans l’ouvrage. Le lecteur – et, gageons-le, futur auteur – trouvera là de quoi passer au-dessus de la leucosélophobie – autrement dit la "peur de la page blanche." Des conseils qui peuvent s’appliquer à l’écriture de manière plus générale. Là d’ailleurs est aussi l’intérêt du manuel qui peut faire office de vade-mecum pour un écrivain en herbe quel qu’il soit : Où écrire ? Avec quels outils (plume, crayon, ordinateur… ou smartphone...) ? Comment trouver le temps ? Preuve du sérieux de cet ouvrage, Flore Cherry insiste sur l’importance du vocabulaire – particulièrement capital dans la littérature érotique –, de la ponctuation mais aussi de l’orthographe, un sujet qu’elle sait dédramatiser. Le lecteur trouvera enfin des chapitres spécifiques "pour écrire un texte érotique, quel qu’il soit et quelle que soit sa fonction" : lettres d’amour, sextos, journal intime, roman, théâtre, blog, voire chanson paillarde ! Flore Cherry a enrichi son manuel de trucs, d’idées, de fiches pratiques (en fin de volume) et de multiples fiches d’entraînement.

    L’ultime conseil de Flore Cherry est pour les lecteurs ou lectrices encore réfractaires à un genre encore mal considéré : arrêtons de nous "trouver des excuses", dit-elle. Et de rappeler que la littérature érotique regorge de célébrités qui s’y sont adonnées : outre Sade, elle cite Oscar Wilde, Anaïs Nin, Roald Dahl (l’auteur de Charlie et la Chocolaterie), Jean de la Fontaine et même… Emmanuel Macron.

    Flore Cherry, L’Écriture érotique, éd. La Musardine, 2020, 190 p.
    https://www.lamusardine.com/P32983-l-ecriture-erotique-cherry-flore.html
    https://popyourcherry.fr
    https://www.facebook.com/flore.cerise

    Voir aussi : "Union TV : un nouveau média pour une nouvelle révolution sexuelle"

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  • La terreur au grand jour

    patrick desbois,essai,shoah,seonde guerre mondiale,urss,ukraine,yahad in unum,juifs,allemands,einsatzgruppen,claude lanzmann,enquête,témoins,massacres,génocideVoici l’un des ouvrages les plus terribles qui soit : Patrick Desbois poursuit son insatiable travail d’historien, de chercheur et de porteur de mémoire sur la Shoah par balles. Depuis une quinze d’années, L’auteur et l’équipe de Yahad – In Unum retournent sur les terres de l’ex URSS pour recueillir les preuves et les témoignages sur le processus d’extermination contre les juifs qui a causé la mort de 1,5 à 2 millions de personnes, hommes, femmes, enfants et vieillards entre 1941 et 1944.

    Le dernier ouvrage qu’il a sorti, La Shoah par Balles (éd. Plon) est une synthèse autant qu’une réflexion sur ce processus de massacres à très grande échelle, qui ont précédé la mise en route des camps de la mort, sans jamais s'arrêter complètement  "En dépit de la mise en fonctionnement des camps d’extermination, les fusillades à l’Est continuèrent, aussi bien en Pologne que dans les territoires soviétiques occupés, jusqu’aux portes de Leningrad et de Stalingrad" comme le dit le site Yahad – In Unum.

    La Shoah par balles a ceci de singulier que cette série de tueries épouvantables ont été pendant des années méconnues, avant que le père Patrick Desbois décide de s’y intéresser, notamment pour des raisons familiales comme il l’explique dans son essai. En introduction de l’ouvrage, Denis Peschanski parle "d’extermination de proximité", expression éloquente qui place la question du témoin, du voisin et de la responsabilité individuelle au cœur du livre.

    Le lecteur n’y trouvera pas de développement chronologique ni d’informations sur les responsables. Il faut dire que la liste des tueries est pléthorique et lorsque Patrick Desbois s’arrête sur un lieu et une opération, le nombre de victimes est proprement ahurissant et se compte en milliers, voire en dizaine de milliers en quelques jours, voire en quelques heures (les 30 000 tués de Babi Yar près de Kiev en deux jours, les 29 et 30 septembre 1941). Des chiffres qui donnent le tournis. Andreï, un Ukrainien réquisitionné pour l’occasion parle ainsi du ghetto de Rokytne : "Dans ce village, un Allemand seul a exécuté en un long après-midi, plus de 700 Juifs !" Une sibylline note de bas de page au début du livre donne même la nausée : "On compte parmi les autres moyens d’extermination l’utilisation de poison, l’enterrement vivant ou la mort des victimes dans des mines et des puits."

    En faisant parler des protagonistes, des personnes très âgées et souvent enfants ou adolescents au moment des faits, Patrick Desbois et ses collaborateurs font resurgir des faits oubliés et des traumatismes cachés – même si les témoins eux-mêmes ne se montrent pas singulièrement détachés.

    L’essai est divisé en cinq parties qui entendent décrire le processus de la Shoah par balles : "la veille", "le matin", "le jour", "le soir" et "le lendemain". Les rassemblements, les préparatifs (y compris la cuisine pour les assassins), les fusillades et le comblement des fosses étaient menées de manière si implacable et si rapide que les Einsatzgruppen (les unités mobiles allemandes en charge de ces tâches) avaient forcément besoin de l’aide et de la participation des populations locales pour mener à bien ces exterminations au grand jour.

    "Dans ce village, un Allemand seul a exécuté en un long après-midi, plus de 700 Juifs !"

    Patrick Desbois a pris l’habitude de savoir poser des questions à la fois très factuelles et très pertinentes afin de dévoiler la vérité. Qui décidait de la taille des fosses où avaient lieu les tueries ? Pourquoi les témoins se taisent-ils au sujet de tel ou tel fait ? Pourquoi les témoins ne se souviennent pas des donneurs d’ordre ? Jusqu’où les paysans réquisitionnées sont-ils responsables dans le processus ? "Il nous est parfois difficile de percevoir les plus petites gens, les petites mains, les voisins comme responsables. Du pire comme du meilleur."

    Les scènes traumatisantes ne manquent pas. Car ces gens ordinaires, ces paysans, et souvent aussi des enfants, qui assistent au massacre (il y a cet exemple d’une tuerie à côté d’une cour de récréation), sont d’abord témoins de la fin atroce de voisins, de proches, du boulanger qui les servait au village et parfois même d'amis, à l’instar de cette jeune fille, devenue vieillarde, n’ayant jamais pu oublier son amoureux de l’époque disparu lors d’un de ces massacres ("Alexandra aimait Ziama comme une jeune fille peut aimer un jeune homme. La fracture de l’espèce humaine voulue par les nazis n’avait pas pu entamer cet amour"). Il s'agit d'un des témoignages les plus bouleversants.

    La Shoah par balles, drapée dans un manteau idéologique, est avant tout une monstruosité criminelle présente à chaque pages : les rassemblements humiliants ("les danses"), les colonnes de personne en route vers leur mort ("Que nous sommes loin de l’image des Juifs qui avancent docilement comme des moutons !"), la description des fosses, les heures interminables de tirs ou les viols de masse ("Le village tout entier savait que les Juifs allaient être fusillés le matin, à l’aube. Il n’était pas difficile d’imaginer les appétits…").

    Patrick Desbois, à l’instar d’un Claude Lanzmann, fait de la parole des témoins une arme contre le silence pour raconter l’indicible. Au soir de leur vie, des milliers de témoins prennent enfin la parole pour raconter ce qu’ils ont vu : comment ils ont creusé des fossés, comment leur mère a préparé consciencieusement le repas des assassins, comment ils ont transporté des Juifs jusqu’aux fosses, comment ils ont amené les planches sur lesquelles se tenaient les victimes, comment des jeunes villageois faisaient office d’armurier, comment le pillage a été assumé autant par des soldats allemands pillards que par la population civile ou comment on tuait des bébés sans gaspiller de balles.

    La plongée dans cette réalité à la fois sordide et terrifiante de la seconde guerre mondiale est proprement vertigineuse. Patrick Desbois raconte ainsi qu’alors qu’il s’apprête à interroger un témoin, une dame leur adresse des reproches véhéments: ils se tiennent au milieu d’un jardin au-dessus duquel a été creusé une fosse et où dorment des centaines de victimes. L’extermination au grand jour est à maints égards ce "« spectacle » horrible et rassurant : "Regarder son voisin condamné à mort semble provoquer de la jouissance." Les témoins, ces voisins ordinaires, sont devenus des acteurs de la grande machine génocidaire. "Il a fallu beaucoup de petites mains, volontaires, réquisitionnées ou forcées, pour que les Juifs soient assassinés en public."

    Patrick Desbois, La Shoah par Balles
    Préface de Denis Peschanski, éd. Plon, 2019, 328 p.

    https://www.yahadinunum.org/fr

    Voir aussi : "Une bibliothèque contre la guerre"

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  • Visages de la peur

    Transgressif, non seulement le magazine d’art contemporain White Rabbit l’est, mais il le revendique jusque sur sa page de couverture. Nicolas Le Bault, dont il a été question à plusieurs reprises sur Bla Bla Blog, est aux manettes d’un projet artistique et éditorial passionnant.

    White Rabbit est non seulement le titre d’un magazine dont les signatures se sont enrichies depuis le premier numéro (nous en sommes au troisième), mais aussi une "créature" comme le déclare Nicolas Le Bault. Un personnage bien inquiétant en vérité, au sexe indéterminé, portant des oreilles de lapin et surtout des stigmates : rien de tel pour "angoisser l’univers"... Cette créature a pour caractéristique "[d'ignorer] la frontière entre le bien et le mal. Elle est le mal." Nous voilà prévenus que nous allons être secoués.

    Revue underground, White Rabbit Dream ne se donne pas de limite pour traquer les cauchemars (Sandra Martagex), les traumatismes de l’enfance (Nicolas Le Bault), des scènes oniriques (Angela Dalinger) et les peurs de toute sorte : bandes dessinées (Marie-Pierre Brunel, Mike Diana), compositions graphiques (Sarah Barthe, Aline Zalko, Céline Guichard), peintures (les magnifiques planches d’Anne Van Der Linden) et trois textes proposent une lecture forcément subjective d’un des sentiments humains les plus universellement partagés.

    Le lecteur passe d’histoires monstrueuses et cathartiques (L’Intruse ou Le Chien qui sourit de Nicolas Le Bault) à de véritables chocs visuels (Céline Guichard et ses compositions dessin-photo ou les personnages cauchemardesques de Cendres Lavy et Aleksandra Waliszewska), laissant à chacun le soin d’interpréter des histoires sans paroles : ce sont ces planches sombres et magnifiques de Daisuke Ichiba, peuplés d’êtres inquiétants, sur des planches où le deuil se mêle aux traumatismes de toute sorte et au sexe.

    De véritables chocs visuels

    Restons en Asie avec les magnifiques peintures oniriques de Kazuhiro Hori, dans lesquelles de jeunes écolières japonaises sont entre les griffes d’inquiétants monstres en peluche rose, représentations psychanalytiques de mondes fantastiques rêvés.

    White Rabbit Dream regorge de créations graphiques frappantes, à l’instar de celles d’Helge Reumann, à la limite de l’abstraction, aux anges déchus LGBT de Twotm Land ou de ces effrayants astres aux visages de poupons terrifiants imaginés par Sara Birns.

    Trois textes viennent ponctuer une revue essentiellement graphique. Le premier de ces textes est de Dany-Robert Dufour (Il était une fois le dernier homme). L’auteur parle de la peur – bien entendu – et des moyens de s’en protéger :"Creuser un vide sanitaire ou édifier une grande muraille entre le monde et moi." Au risque d’en finir asphyxié et de se perdre complètement.

    Le deuxième texte, de Frederika Abbate, Terreur versus Peur, est, comme l’indique le sous-titre : une "réhabilitation de la peur." Ce comportement humain est plus que nécessaire : vitale, comme le martèle avec pertinence l’auteure. Oui, "nous vivons sur les ruines de la peur", mais "en vérité, les gens font semblant d’avoir peur. Mais ils n’ont pas peur… Cette peur ne détecte plus le danger un, indivisible, la menace véritable…" : Nous avons "peur de tout et de son contraire," jusqu’à nous entraîner dans "le vilain sommeil de la terreur." Un texte qui n’a de cesse de nous interroger sur nos postures d’hommes et de femmes en 2020.

    Stéphane Rengeval, est au dessin dans de superbes planches au noir et blanc puissant mais aussi à la plume pour un troisième texte. Il y parle de l’autre, de la distance que l’on met face au monde et de la recherche d’une certaine pureté et "sagesse" dans le repli. Cet effacement volontaire ("Entre un être et un autre, il y a un abîme, une discontinuité") met à bas la confiance envers l’autre et a une autre conséquence : "la peur n’existait que dans la distance que j’entretenais avec la réalité ! Autrement dit, la peur occupe l’espace que je lui donne."

    La peur c’est moi, et rien d’autre.

    White Rabbit Dream, La Peur, vol. 3, mars 2020
    https://whiterabbitprod.bigcartel.com
    http://www.nicolaslebault.com

    Voir aussi : "White Rabbit Dream, transgressif et sensible"

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    © Nicolas Le Bault
    © White Rabbit Dream

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  • Tous des monstres

    On n’attendait sans doute pas Stella Tanagra dans ce registre. Celle qui s’est illustrée dans celui de l’érotisme – Sexe cité (IS Édition), Sexe primé (éd. Tabou), Les dessous de l'innocence (éd. Tabou) – publie en ce moment un recueil à la facture plus classique, La Peau du Monstre (IS Édition) sur le thème, justement, des monstres.

    Voilà un sujet que l’auteure, qui assume être "étrangère aux convenances sociales [et] montrée du doigt comme un monstre sauvage", présente avec une belle pertinence : "Si l’on oublie le champ stricto sensu péjoratif, "étymologiquement, « monstre » provient du verbe latin « monstrare » signifiant (...) « montrer ». Si le monstre donne quelque chose à voir, c'est bien parce qu'il diffère des normes de telle sorte qu'il intrigue et surprend, suscitant des sentiments passant allègrement de la hantise au culte." Le monstre est donc notre semblable, pour ne pas dire nous-mêmes. Mais ce "nous-même" caché peut ressurgir à la lumière du jour, s’exhiber et éveiller des pulsions et des transgressions qui nous rendent finalement si humains, trop humains.

    Les dix nouvelles de La Peau du Monstre – auxquels s’ajoutent deux récits en bonus – sont autant de plongées dans des vies à la fois ordinaires et monstrueuses, qui viennent aussi en "écho aux propres enjeux de nos vies." Car ces monstres, qu’ils soient hommes (Corps à corne), femmes (Ventrue, Sacré Fils), enfants (Un plat qui se mange froid ?) ou même bébé (Naïve Orgie), nous paraissent singulièrement proches. 

    Sous forme d’un fait divers, L'Âme de Rasoir conte l’histoire d’une série d’agressions au rasoir dans un village du Morvan. Dans cette bourgade tranquille, les méfaits d’un "serial tatoueur" qui taillade plusieurs de ses habitants va devenir un sujet de terreur autant que de fascination morbide.

    Autre fait divers imaginaire et monstrueux : celui d’un encierro, un lâcher de taureaux lors d’une fête votive. Martial et Abel s’engagent dans un combat de coq mortel pour les beaux yeux d’Hermine, la femme qu’ils convoitent tous les deux (Corps à corne).

    Des enfants, dont l’innocence présupposée est lardée de sérieux coups de canif

    La Peau du Monstre regorge de personnages d’enfants, dont l’innocence présupposée est lardée de sérieux coups de canif. Il y a Valentin, neuf ans, capable d’un acte implacable contre sa mère tortionnaire (Un plat qui se mange froid ?). Le texte intitulé Barathre, terme désignant un gouffre dans l’Athènes antique où étaient jetés les condamnés à mort, est le récit d’une jeune cleptomane de 13 ans. Stella Tanagra sait se montrer particulièrement féroce dans Déboutonnez-moi ! Ce récit d’une fillette, Anna, est celui d’une obsession se cachant dans une autre, récit que l’auteure résume ainsi : "Treize monstres, trois années de supplices et une victime mystérieuse."

    Stella Tanagra sait prendre son lecteur à rebrousse-poil avec des texte d’autant plus désarçonnants qu’ils sont parfaitement maîtrisés, et d’une écriture tout en arabesques : on pense à Ma Muse, qui est le récit d’une obsession que le lecteur découvrira dans les dernières lignes et à La Malvenue, la nouvelle la plus longue du recueil. Pour ce texte, qu’Edgar Allan Poe n’aurait pas renié, une jeune femme, "fustigée telle une sorcière" par les habitants de son village, se trouve happée par une demeure majestueuse mais abandonnée. Elle décide de la visiter, des catacombes au grenier. L’auteure prend son temps pour cette déambulation inquiétante, s’arrêtant sur chaque détail : un vitrail, une statue ou même une hache abandonnée. Le lecteur apprendra peu de chose de cette demeure aux "indicibles secrets." Mais c’est la visiteuse et narratrice qui intéresse Stella Tanagra, particulièrement douée dans cette digression très fin de siècle, avec un style classique et d’airain qui ne laissera pas indifférent : "J'étais oppressée par un sentiment d'incarcération tandis que les boiseries murales bandaient les parois basses du mur comme une sorte de squame brunâtre incrustée sur la peau de ce boyau."

    La Peau du Monstre se clôt avec deux textes à part, deux hommages à la science-fiction. Le premier, Éloge à l’abominable Dagobah, donne vie à une créature secondaire de la saga Star Wars ("Dagobah est aussi lent que son nom est long à prononcer. Gigantesque mammifère mi-amphibie avec ses pattes palmées, mi-terrestre avec son squelette démesuré, sa lourde morphologie se déplace à la vitesse de la tortue"), une sorte de yak vivant sur la planète de Maître Yoda. Le second bonus est un hommage au space opera Battlestar Galactica, à travers un autre de ces monstres (Éloge au bionique Gallactica), bien loin de ces monstres ordinaires qui se nomment Valentin, Anna, Crème ou Martial.

    Stella Tanagra, La Peau du Monstre, IS Édition, 2020, 120 p.
    http://stellatanagra.com

    Voir aussi : "L’ennui avec les princesses"

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  • Le mur du silence

    santiago h. amigorena,"roman,récit,shoah,juif,argentine,pologne,silenceSi vous voulez vous faire une idée du Ghetto Intérieur de Santiago H. Amigorena (éd. POL), ce roman très remarqué lors de la dernière rentrée littéraire, évitez de vous référer au 4e de couverture, pour le moins aride. Il est vrai que la prestigieuse maison littéraire – comme beaucoup de ses consœurs – n’a jamais été très inspirée pour ses textes de présentation – du moins, lorsqu’elle en proposait.

    Le Ghetto intérieur est le récit poignant du silence de Vicente Rosenberg, le grand-père de l’auteur, immigré en Argentine dans les années 20. Alors que cet homme originaire de Pologne a trouvé en Amérique du Sud une nouvelle vie – une femme, Rosita, avec qui il aura deux enfants, un emploi à responsabilités, des amis immigrés comme lui et une nouvelle patrie – sa conscience est resté dans son pays d’origine et sa famille juive.

    L'indicible

    Le roman de Santiago H. Amigorena démarre en septembre 1940, lorsque la seconde guerre mondiale fait déjà rage, le point de départ du cauchemar juif. Vicente Rosenberg se renseigne sur les nouvelles dans son pays, de plus en plus rempli d’angoisse pour ce qui s’y passe, et en particulier pour sa mère qu’il n’a pas su convaincre de l’accompagner en Argentine. De mois en mois, la réalité de ce qui se passe dans la Pologne en guerre rattrape cet homme exilé à des milliers de kilomètres : "Comme tous les Juifs, Vicente avait pensé qu'il était beaucoup de choses jusqu'à ce que les nazis lui démontrent que ce qui le définissait était une seule chose : être juif."

    La grande force de ce court récit familial est de parler de la manière dont cet homme va vivre son isolement loin de sa mère et de son pays natal. Santiago H. Amigorena ponctue son livre de passages sur la Solution Finale, auxquels répond l’incapacité de Vicente de se confier ne serait-ce qu’à sa femme : "Il voulait parler, mais, prisonnier du ghetto de son silence, il ne pouvait pas parler. Il ne savait plus."

    Face à l’indicible, désespéré et démuni ("Brutalement, à ce moment-là, Vicente était devenu étranger à lui-même. Il était devenu un autre, un autre vide de sens, vide d’espoir, vide d’avenir"), cet immigré juif va peu à peu s’enfermer dans un insupportable silence ("Il voulait parler, mais prisonnier du ghetto de son silence, il ne pouvait pas parler. Il ne savait plus"), que l’auteur a choisi de mettre fin : "J’aime à penser que Vicente et Rosita vivent en moi, et qu’ils vivront toujours lorsque moi-même je ne vivrai plus."

    Santiago H. Amigorena, Le Ghetto intérieur, éd. POL, 2019, 191 p.
    http://www.pol-editeur.com

    Voir aussi : "Pendant que j’écrivais, j’étais avec elle

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  • Lézard bizarre

    john renmann,roman,policier,guadeloupe,geckoGecko de John Renmann inaugure le cycle de polars Gwada Cops, dont le lieu géographique, la Guadeloupe, n’est pas la moindre des caractéristiques.

    Un homme est retrouvé mort au cœur de Pointe-à-Pitre, atrocement mutilé suite à une attaque vraisemblable d’un chien qu’un témoin dit avoir vu. Mais il y a aussi l’empreinte d’un lézard qui semble avoir été dessiné avec le sang de la victime. Ce détail laisse perplexe l’inspectrice Marie Kancel et son homologue, le bourru Nicolas Rousseau.

    Quelques heures plus tard, a lieu en Basse-Terre une autre mort atroce, cette fois chez un journaliste, puis une attaque incroyable au cœur d’un amphithéâtre du campus de Fouillole. Et là encore, il est question d’un animal, mais aussi d’un gecko. Lorsque les deux policiers découvrent le nom d’une future victime, une course contre la mort s’engage, qui sera jalonnée de cadavres.

    Crimes, superstitions, humour et enquête policière

    A priori, voilà un polar régional qui ravira à la fois les amateurs d’enquêtes rythmées et les amoureux de la Guadeloupe. John Renmann, qui voyage entre la métropole et les Antilles, fait de la Guadeloupe l’autre personnage de Gecko : Grande-Terre, Basse-Terre, Marie-Galante, Désirade et Les Saintes ont une importance capitale dans l’intrigue. Mais ce qui intéresse surtout l’auteur ce sont les traditions de cette région, ce qui lui permet d’insuffler du fantastique dans son polar.

    Crimes, superstitions, humour et enquête policière se mêlent avec harmonie pour faire de ce premier volume des Gwada Cops ("flics de la Guadeloupe") un roman vif et qui permet de sortir des traditionnels policiers venus des États-Unis ou des pays scandinaves. Gecko se conclue par un autre crime, au cœur de Zaïgo (2019), la deuxième enquête des inspecteurs Nicolas Rousseau et Marie Kancel.

    John Renmann, Gecko, Gwada Cops, Amazon, 2015, 277 p.
    https://johnrenmann.wordpress.com
    https://fr-fr.facebook.com/john.renmann
    https://www.instagram.com/john_renmann

    Voir aussi : "Les actrices rêvent et se couchent tard la nuit"

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  • Travail de mémoire

    claude-jean poignant,traditions,bretagne,côtes d’armor,sfCet essai sous forme d'encyclopédie est le livre posthume de Claude-Jean Poignant que j'ai eu la chance de rencontrer et dont j’ai plaisir à me souvenir.

    Saint-Aaron est une petite ville des côtes d'Armor ou l'auteur a posé ses valises et est parti à la rencontre de ses habitants et de leurs souvenirs qui démarre singulièrement comme un roman de SF.

    Des histoires de traditions, de travaux, de fêtes locales. Des histoires de chevaux aussi. Un recueil touchant.

    Claude-Jean Poignant, Travailleries de Mémoire
    Dictionnaire encyclopédique de Saint-Aaron et des environs
    Éd. A la ville d'y d'en bas, 2008, 141 p.

    Data BNF

    Vour aussi : "Il n'y a pas de Requins dans la Loire"

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