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Livres et littérature - Page 5

  • La Marionnette

    Dans La Marionnette, Catherine Armessen, médecin et romancière, traite dans ce roman noir d'un sujet de société de plus en plus mis sous les feux de l'actualité : la manipulation dans le couple. Il faut préciser que l'auteur avait déjà traité de la manipulation - au sein d'une secte cette fois - dans un de ses précédents livres, Manipulation.

    Camille, le personnage principal, tombe amoureuse, au début du roman, d'Alexandre, un gynécologue réputé et au charme ravageur. La romance idyllique devient cependant un véritable enfer pour la jeune femme au caractère pourtant bien trempé. Écrasée par un homme sûr de lui et manipulateur, un pervers usant tour à tour de la séduction, de l’humiliation et de la violence, Camille se voit perdre son libre-arbitre et sa confiance. Elle se retrouve isolée dans un enfer qu'elle va finalement chercher à fuir grâce à l'aide de quelques personnes de son entourage.

    Ce roman noir passionnant se lit d'une traite et vaut sans doute beaucoup de documentaires et d'essais sur la manipulation tant les rouages de cette perversité sont décrits avec précision et subtilité.      

    Catherine Armessen, La Marionnette, éd. Feuillage, 300 pages, 2008
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2013/06/09/27367402.html
    https://www.catherine-armessen.fr
    https://editionsfeuillage.fr/Marionnette/La-Marionnette.html 

    Voir aussi : "Confessions d'un jeune Romancier"

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  • Nous nous sommes tant séparés

    Dans la production littéraire de David Foenkinos, l’un des auteurs français les plus célèbres et les plus bankables – si l’on me permet cette expression – son roman Nos Séparations est sans doute l’un des moins cités. Osons le dire : il y a un peu de dédain pour ce livre qui précède immédiatement La Délicatesse et qui suit une période relativement calme après le succès incroyable du Potentiel érotique de ma femme quatre ans plus tôt.

    Écrit à la première personne, Nos Séparations raconte la vie sentimentale et amoureuse des plus compliquées de Fritz. Jeune Parisien cultivé, le jeune homme décroche un stage inespéré aux éditions Larousse. Céline Delamare, qui le recrute, montre d’abord un visage distant mais le jeune diplômé lui plaît. Or, dans sa vie privée, Fritz file le grand amour avec Alice. Entre les deux, les choses roulent, jusqu’à ce qu’elle lui présente ses parents et sa sœur, Iris. 

    Nous voilà dans un Foenkinos, un bon Foenkinos.
    Très bon ? N’exagérons pas

    Pas de doute, nous voilà dans un Foenkinos, un bon Foenkinos. Très bon ? N’exagérons pas ! En tout cas, ce roman sur les amours et les séparations successives d’un Parisien un peu paumé ne dépayseront pas le lecteur familier de l’auteur français.

    Il y a du social autant que du sentimental et de l’érotique dans ce séduisant livre. Voilà un Parisien de la fin des années 2000 devant se faire une place au soleil autant qu’une place dans un lit – ou plusieurs. Intellectuel instable ? Cœur d’artichaut ? Sans doute les deux. Mais l’auteur fait une large place à ces femmes qui traversent la vie de Fritz, que ce soit Céline, Iris, Lise et bien sûr Alice.

    Car c'est Alice qui est au cœur de sa grande love story. Une jolie histoire d’amour faite de séparations et de retrouvailles. Jusqu’où et surtout jusqu’à quand ? Ces deux-là sont-ils faits pour vivre ensemble malgré les différences et les désaccords ? C’est ce que lecteur découvrira, au terme d’un long voyage intime et professionnel où il sera question de repas partant en cacahuètes, de vendeurs de cravates et de plusieurs passages par le cimetière.   

    David Foenkinos, Nos Séparations, éd. Gallimard, 2008, 224 p.
    https://www.librairie-gallimard.com/livre/9782072767692-nos-separations-david-foenkinos
    https://www.facebook.com/david.foenkinos

    Voir aussi : "L’art de la collection"
    "David Foenkinos, son œuvre"

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  • Les Sophistes

    philosophie,sophistes,confrérie,protagoras,gorgias,antiphon,xéniade,lycophron,prodicos,l’anonyme de jamblique,critiasDes sophistes, les seuls textes et éléments nous sont donnés par leurs principaux adversaires (et en premier lieu Platon et Aristote) et par des auteurs postérieurs grecs ou romains.

    Ces savants (sophistes en grec) que l’on a qualifié de "pseudo-philosophes" étaient versés dans l’art oratoire, la science du discours et aussi dans la pédagogie. Ces qualités vont jouer pour la postérité contre eux car, à partir de Socrate, leur adversaire le plus virulent, les sophistes vont être accuser de privilégier le discours au détriment de la pensée et de "pervertir la jeunesse" (la même accusation qui conduira Socrate à boire la ciguë !).

    Ce recueil permet de réhabiliter le sophisme. Certains comme Critias, vont aussi tomber dans un ostracisme en raison de leurs choix politiques. Les sophistes ont repris du lustre depuis le XXe siècle et certaines de leurs idées sont apparues modernes : l’intérêt pour l’Être (Protagoras), la science du langage et le doute au sujet de la religion et des dieux (Prodicos). Ce premier volume permet en somme de redécouvrir un mouvement philosophique capital. 

    Collectif, Les Sophistes I (Protagoras, Gorgias, Antiphon, Xéniade, Lycophron, Prodicos, L’Anonyme de Jamblique, Critias), éd. GF, 2009, 562 p
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2013/05/18/27189188.html 
    https://editions.flammarion.com/les-sophistes-1/9782081207134 

    Voir aussi : "La Marionnette"

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  • Confessions d'un jeune Romancier

    umberto eco,confrérie,essai,italie,italien,romancierLe quatrième couverture de cet essai d'Umberto Eco est trompeur et risque fort de conduire nombre de lecteurs dans l'erreur. Sans doute parce que c'est plus vendeur, l'éditeur présente Confessions d'un jeune Romancier comme d'une sorte de vade-mecum pour écrivain en herbe. C'est faire insulte à Umberto Eco, tant cet essai est moins un manuel pratique pour jeune écrivain en quête de succès, qu'une brillante présentation de la carrière de "jeune" romancier d'Umberto Eco (seulement cinq romans à son actif).

    Il y livre sa vision du roman dans l'histoire de la littérature tout en répondant à quelques questions essentielles : comment lui vient son inspiration ? Quelles sont les contraintes de ses romans ? Quels sont les liens entre les intentions de l'auteur et les interprétations du(des) lecteur(s) ? Quelle est la réalité et la vérité des personnages romanesques (une question moins anodine qu'il n'y paraît) ? En quoi la sémiotique peut-elle s'intéresser aux personnages fictionnels ?  

    Eco termine cet essai par une partie étonnante et passionnante sur la place des listes dans son œuvre comme dans la littérature en générale. Au final, voilà un essai passionnant qui confirme qu'Umberto Eco reste l'un des plus passionnants intellectuel et artiste de notre époque.      

    Umberto Eco, Confessions d'un jeune Romancier, éditions Grasset, 2013, 240 pages
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2013/07/08/27596970.html
    https://www.grasset.fr/livre/confessions-dun-jeune-romancier-9782246788966

    Voir aussi : "Autoportrait de l'auteur en coureur de fond"
    "Umberto Eco, un mélange"

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  • Voleurs de fétiches

    Le dernier livre que propose Patrice Guérin aux éditions 1000 Sabords – consacré, on le devine à Tintin – est constitué en réalité de deux courts essais. Le premier et principal, Hergé face à son Fétiche, propose une analyse de L’Oreille cassée, le sixième album des aventures du reporter belge. Le second, plus étonnant, revient sur un fait divers peu connu et toujours non élucidé : le vol du vrai fétiche fétiche d’Hergé en 1979 lors d’une exposition bruxelloise du Musée imaginaire d’Hergé.

    On peut remercier au préalable Patrice Guérin de de se pencher L’Oreille cassée, un titre d’Hergé souvent considéré avec, au mieux de l’indifférence. Il est vrai qu’il n’a pas la saveur et la puissance évocatrice de chefs d’œuvres tels que Les Bijoux de la Castafiore (dont nous avions parlé sur Bla Bla Blog), de Tintin au Tibet ou du Lotus Bleu. Le Lotus Bleu, justement. Celui qui reste l’un des tout meilleurs albums d’Hergé, pour ne pas dire un des livres majeurs du XXe siècle toute catégorie confondue, précède immédiatement L’Oreille cassée. Difficile ensuite de rivaliser après cette aventure en Extrême-Orient.

    En travailleur infatigable, le jeune dessinateur belge se lance donc dès 1935 dans cette nouvelle histoire qui entraîne Tintin et Milou jusqu’en Amérique du Sud, à la recherche d’un fétiche de la tribu – imaginaire – arumbaya, volée dans un musée. Au menu : un couple de bandits, un objet historique apparaissant et disparaissant, un coup d’état mené par le Général Tapioca, une tribu autochtone, un explorateur au look darwinien et un courageux reporter passant plusieurs fois à deux doigts de succomber.

    Alors, album secondaire, cette Oreille cassée ? C’est ce qui est souvent admis, y compris chez les amoureux du journaliste blond à la houppette. Il semble même que le seul apport dans l’œuvre d’Hergé est cette géniale invention du fétiche, un objet qui fait partie des reliques préférées des amoureux et amoureuses de Tintin, presque à l’égal de la fusée lunaire. Et ne parlons pas de l’utilisation de la fétiche arumbaya dans les produits dérivés, chère au cœur des ayant-droits d’Hergé… 

    L’Oreille cassée est également une réflexion sur l’œuvre d’art, le vrai, le faux et la copie

    La lecture de l’essai de Patrice Guérin sur le sixième opus de Tintin, outre qu’elle encourage à relire L’Oreille cassée, détaille planche après planche la singulière course pour retrouver un objet rare, invendable mais aussi esthétiquement discutable. Mais quel est l’intérêt de ce vol ? On le découvre dans les dernières pages du livre. Patrice Guérin souligne également avec justesse qu’à certains égards la recherche du fétiche sert de prétexte à une aventure rocambolesque hors de l’Europe.

    On reste impressionné par l’exégèse de l’auteur qui entend ne rien laisser dans l’ombre et expliquer la genèse de cette aventure : les origines de cette histoire plongeant dans l’Amérique du sud, les modèles qui ont inspiré Hergé – notamment un fétiche de la tribu chimù des XXe et XVe s. ap. JC, mais aussi Giorgio de Chirico ou… l’oreille de Van Gogh. La vie intime d’Hergé n’est pas passée sous silence, tant il est vrai que Hergé est Tintin et Tintin est Hergé ! Ses tourments intimes, sa vie privée, les secrets de son enfance, son hérédité et même sa santé – cette fameuse jaunisse évoquée par le Général Tapioca – sont également évoqués. Mais L’Oreille cassée est également une réflexion sur l’œuvre d’art, le vrai, le faux et la copie, sujet fondamental pour le dessinateur génial passionné par l’art moderne et contemporain.

    Voilà qui nous amène au deuxième essai du livre, 1979, le vol du vrai fétiche d’Hergé : quand la réalité rattrape Tintin. À l’occasion des 50 ans de la saga Tintin, un Musée imaginaire est exposé à Bruxelles – avant de devenir itinérant. Les spectateurs peuvent retrouver des objets figurant dans les albums, que ce soient des masques africains rappelant Tintin au Congo, une momie évoquant le terrifiant Rascar Capac, une pierre lunaire ou encore une chaise design aperçue dans Le Lotus Bleu. Et il y a, bien entendu, le fétiche arumbaya, du moins une création de l’artiste Maurice Lemmens.

    Or, le 1er août 1979, ce fameux fétiche est volé. Le fait divers entre dans la légende puisque c’est exactement ainsi que commence L’Oreille cassée. L’enquête commence. Patrice Guérin nous fait entrer dans les secrets de cette histoire étonnante, tout en proposant des suspects potentiels, dont un certain Juan d’Oultremont. Mais qui a volé – réellement – le fétiche arumbaya ?

    Voilà qui vient clore de manière inattendue ce passionnant essai sur L’Oreille cassée, un album revisité et réhabilité par Patrice Guérin.      

    Patrice Guérin, Hergé face à son Fétiche, Allers-retours entre réalité et fiction,
    éd. 1000 Sabords, 2024, 144 p.

    Hergé, L’Oreille cassée, éd. Casterman, 1937, 64 p.
    https://www.editions-1000-sabords.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=80696
    https://www.patriceguerin.fr
    https://www.tintin.com/fr/albums/l-oreille-cassee

    Voir aussi : "Casta Diva"

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  • Cœurs braqués

    Un Animal sauvage est le deuxième ouvrage publié par Joël Dicker dans sa maison d’édition, Rosie & Wolf. Comme nous le disions dans la chronique de Bla Bla Blog consacrée à son précédent opus  L'affaire Alaska Sanders, l’auteur suisse s’est lancé il y a deux ans dans une aventure autant artistique qu’éditoriale.

    Pour Un Animal sauvage, c’est un virage pris à 180 degrés. Joël Dicker laisse de côté l’investigation pure au cordeau, les cold cases et son personnage principal Marcus Goldman, au profit d’un roman moins dickerien qu’hitchcockien !

    Le récit s’attache à deux couples installés près de Genève. Ce sont presque deux voisins, devenus amis, mais à la vie diamétralement opposée. D’un côté, il y a les Braun. Elle, Sophie, est une avocate douée installée à son compte. Son mari, Arpad, est un banquier. Avec deux enfants aimants et aimés, une belle famille fortunée à Saint-Tropez et une jolie maison, ils ont de quoi susciter un mélange d’admiration et d’envie chez les Liégean. Karine, modeste vendeuse, a pourtant noué des liens d’amitié sincères avec Sophie. Quant à son mari Greg, policier de son état, il ne rate jamais une occasion d’apporter son aide aux Braun. Mais il est surtout devenu obsédé par sa riche voisine, jusqu’à l’espionner. Son fantasme l’entraîne vers la suspicion lorsqu’il découvre des liens étranges avec un malfaiteur surnommé Fauve, tournant également autour de Sophie. Tous les éléments sont là pour une série de dérapages incontrôlés. 

    Un roman moins dickerien qu’hitchcockien

    Comme souvent chez Dicker, ce nouveau roman réserve quelques fausses pistes – certes, en nombre moins important que dans ses précédents livres. Il faut attendre les cinquante dernières pages pour que le thriller vénéneux passe en quatrième vitesse, à la faveur d’un singulier braquage.

    Ce polar n’a pas la noirceur des précédents opus. Il tourne surtout autour de la femme fatale qu’est Sophie. Disons aussi que les personnages d’Un Animal sauvage ont de sérieuses parts sombres au point souvent d’être irrécupérables – si l’on excepte Karine. C’est autant le passé peu avouable d’Arpad, Sophie et Fauve qui intéressent l’écrivain suisse que la famille en général, ses secrets, ses non-dits et ses frustrations.

    Pour Un Animal sauvage, Joël Dicker a écrit un livre un peu plus court que les précédents polars (400 pages quand même), avec des chapitres brefs faisant des allers-retours entre le présent et le passé des Braun. Le rythme nerveux desserre l’intrigue psychologique. Dans la galerie de portraits, les personnages de Sophie et d’Arpad sont les plus intéressants même s’il leur manque je ne sais quoi d’épaisseurs (surtout pour le mari). On peut aussi regretter des zones d’ombre dans leur parcours tumultueux et des portes restés fermées.

    Tout cela n’empêche pas de passer un bon moment de lecture. Il reste que l’on attend avec impatience un bien meilleur Joël Dicker pour son aventure éditoriale avec Rosie & Wolf.  

    Joël Dicker, Un Animal sauvage, éd. Rosie & Wolf, 2024, 400 p.
    https://www.rosiewolfe.com/catalogue/joel-dicker/un-animal-sauvage
    https://www.joeldicker.com

    Voir aussi : "Un coupable parfait et un crime qui ne l’est pas moins"

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  • Pauvre homme

    Partons à la découverte de Léon Bloy, figure à la fois mineure et capitale de la littérature du XIXe siècle. L’homme, né en 1846 et décédé en 1917, a produit sur dix ans, entre 1887 et 1897, son œuvre romanesque, Le Désespéré et La Femme pauvre – qui devait s’appeler au départ La Désespérée, tel le second volet d’un diptyque placé sous le signe de marginaux du XIXe siècle.

    Le Désespéré, c’est Caïn Marchenoir, artiste maudit – quoique ce vocable convient des plus mal pour un homme pieux, chrétien et royaliste – n’ayant pour seul soutien dans le Paris culturel qu’un ami, Leverdier.

    Lorsque le roman débute, Marchenoir vient de perdre son père qu’il s’accuse d’avoir conduit à la mort. La suite de son parcours personnel et artistique n’est qu’un long chemin de croix qui le mène, justement, vers sa "Marie-Madeleine", une prostituée nommée Véronique qu’il prend sous son aile. Après une retraite à La Grande Chartreuse, Marchenoir revient transformé et déstabilisé. Une porte s’ouvre cependant : un journal lui ouvre ses pages. La chance tournerait-elle ? Cela va en tout cas obligé l’artiste vivant dans la pauvreté à se frotter à l’intelligentsia parisienne. 

    Le livre se fait pamphlet sur plusieurs chapitres

    Léon Bloy a été largement oublié depuis sa mort. C’est à l’image de ses livres dont la publication à l’époque n’a pas du tout marqué les esprits – à l’image évidemment de son personnage du Désespéré. Car Marchenoir c’est d’autant plus l’alter ego de Léon Bloy qu’il a beaucoup été écrit que son premier roman avait une large part d’autobiographie – sa naissance à Périgueux, sa pauvreté, son manque de reconnaissance artistique, son mariage avec Anne-Marie Roulé, prostituée comme Véronique qui finit internée.

    Si Léon Bloy n’est cependant pas tombé complètement dans l’oubli c’est en raison de son style âpre, rugueux, puissant, dense et au vocabulaire savamment choisi. Un artiste moderne aux idées anciennes, pour ne pas dire rétrogrades (voir ses propos définitifs sur sa contemporaine George Sand), voire nauséabondes (le portrait antisémite qu’il fait d’un commerçant juif est à ce titre éloquent).

    Le livre se fait pamphlet sur plusieurs chapitres, à telle enseigne que la frontière entre roman et essai se fait poreuse, dévoilant ainsi à la fois les idées de Marchenoir et celles de Léon Bloy – l’un et l’autre se confondant bien évidemment.

    Un ouvrage étonnant qui pourra choquer et scandaliser par un auteur qui a pu inspirer plusieurs auteurs du XXe siècle, à l’instar de Céline ou Bernanos.   

    Léon Bloy, Le Désespéré, éd. Ephata, 2024, 496 p.
    https://www.librairie-gallimard.com/livre/9782385500436-le-desespere-leon-bloy

    Voir aussi : "Un classique des classiques"

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  • Autoportrait de l'auteur en coureur de fond

    récit,japon,japonais,murakami,confrérie,haruki murakami,sport,courseDans cet essai autobiographique, Haruki Murakami (devenu célèbre dans le monde entier grâce à sa trilogie inoubliable qu’est 1Q84) nous parle de sa grande passion pour la course à pied. Marathonien et triathlète, Murakami nous raconte comment lui, l'ancien barman, ancien fumeur, devenu romancier presque par hasard, a commencé à s'adonner à la course à pied.

    Comment s'organise ses journées - car Murakami effectue au moins 10 kilomètres par jour ? Quels sont ses premiers et ses plus mémorables souvenirs ? Quel est le rapport entre ce sport et le travail de romancier ? Pourquoi la course de fond peut s'apparenter à une philosophie de vie ? Murakami répond à ces questions avec justesse, sensibilité, sans rien cacher de ses faiblesses ou de ses échecs.

    Un admirable essai qui donne envie de chausser ses baskets !       

    Haruki Murakami, Autoportrait de l'auteur en coureur de fond,
    éd. Belfond, 2011, 224 pages

    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2013/09/29/28115488.html
    https://www.lisez.com

    Voir aussi : "Terrorismes, Violence et Propagande"
    "1Q84 ou 1984 ?"

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