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Livres et littérature - Page 64

  • Sade, celui que l'on aime détester

    jpg_4578613461_620f783cb1_z.jpgAlors que nous fêtons le bicentenaire de sa mort, qui connaît vraiment le Marquis de Sade ? Voilà une biographie passionnante qui permet de savoir "presque" tout sur l'une des figures les plus controversées de toute la littérature. Maurice Lever, grâce à une documentation importante (pas moins de 300 p. de notes, d'index et de bibliographie : le livre fait plus de 900 p.) ne cache aucun des aspects du "divin Sade", même les plus noirs.

    Car l'auteur des 120 Journées de Sodome, de Justine ou de La Philosophie dans le Boudoir a passé de nombreuses années en prison et terminé sa vie dans un asile. Né en 1740 sous l'Ancien Régime et mort sous la Restauration en 1814, Sade, n'a été épargné ni par les Royalistes, ni par les Révolutionnaires (dont il fut pourtant un militant engagé, malgré son statut aristocrate !) ni par Napoléon Ier. Coupable à plusieurs reprises de violences sexuelles et de détournements de mineur(e)s, le pouvoir ne lui a en fait jamais pardonné son libertinage et surtout ses écrits sulfureux.

    Personnage charismatique, tour à tour passionnant, pathétique ou insupportable, le marquis de Sade reste une figure majeure de la littérature. Maurice Lever parvient à nous rendre ce personnage très proche et finalement à mieux comprendre ses écrits.      

    Maurice Lever, Sade, éd. Fayard, Paris, 659 p.

  • Encore des nouilles

    Pierre Desproges a signé des chroniques dans Cuisines et Vins de France. Étonnant, non ? 

    En 1984, cette célèbre revue culinaire, à la réputation sérieuse, pour ne pas dire bourgeoise et collet monté, eut l’idée de proposer une page par mois au plus trublion des humoristes français, Pierre Desproges. Pendant environ un an, celui qui ne cachait pas sa passion pour la gastronomie et le vin fit étalage de tout son talent dans ce magazine bien-pensant, quitte à défriser certains lecteurs et lectrices (ayons une pensée pour cette madame Vallat de Millau, impitoyable brocardée par l’auteur). 

    Encore des Nouilles est la compilation de ces chroniques, accompagnées de citations d’autres œuvres de M. Cyclopède  et d’illustrations de Cabu, Charb ou Wolinski. C’est avec sa liberté coutumière que Pierre Desproges nous parle de sa passion pour la bonne chair et les grands crus, de ses souvenirs culinaires (d’inoubliables pâtes dégustées au Québec), des pages surréalistes sur les sauces ou la médiocrité de l’eau, des considérations sur la passion œnologique de l’auteur et de belles et truculentes pages sur les relations étroites entre le palais, le vin, l’amour et les femmes.

    Tout Desproges est dans cette citation tirée de l’article "L’aquaphile", chronique d’une passion déçue : "J’ai commandé un Figeac 71, mon saint-émilion préféré. Introuvable, sublime. Rouge et doré comme peu de couchers du soleil. Profond comme un la mineur de contrebasse. Éclatant en orgasme au soleil. Plus long en bouche qu’un final de Verdi. Un vin si grand que Dieu existe à sa seule vue. Cette conne a mis de l’eau dedans. Je ne l’ai plus jamais aimée.

    Pierre Desproges, Encore des Nouilles (chroniques culinaires), éd. Les Échappées, 2014, 128 p.

    Merci à Fred

  • Vitax® (et autres nouvelles)

    Vitax®, recueil d’Yves Bernas sorti en 2013, rassemble 17 nouvelles étonnantes qui baladent le lecteur dans des univers bien différents. Elles prouvent les multiples facettes et le talent d’un auteur à suivre.

    Chroniques minutieuses et textes brefs alternent dans ce livre qui démarre par une formidable farce tragicomique : Capitaine Gaspard met en scène un détestable officier, brimant sans vergogne des appelés inoffensifs, jusqu’à un retour de bâton inévitable. La troisième nouvelle suit cette veine plutôt réaliste : Docteur Wunderlich est le portrait écrit à deux voix d’un médecin remarquable mais au lourd secret et à la poursuite d’une rédemption. Il est également de rédemption et de fautes dans David Forster, la plus américaine de ces histoires.  

    Vitax®, qui a donné le nom à ce recueil, est sans doute la nouvelle plus frappante. Dans un monde dystopique, Spike Thorn doit assumer sa condition d’être Bêta, soumis aux pires vexations dans une société  hyper hiérarchisée et dominée par un étrange produit, le  Vitax®, aux pouvoirs régénérant étonnants (ne cherchez pas ce produit miracle dans le commerce !). On peut ne pas être sensible au style onirique et fantastique de ce texte (qui n’est pas sans rappeler le film eXistenZ de David Cronenberg) mais cette histoire marque les esprits par sa noirceur poétique.

    La deuxième partie du recueil rassemble d’autres textes mêlant naturalisme, lyrisme et surnaturel de manière plus ou moins convaincante. Les influences d’Edgar Allan Poe ou Oscar Wilde sont manifestes dans Le Miroir ou Greeneisen. Le lecteur prend de plein fouet l’humour noir de La Tzigane. Mais l’on peut surtout retenir la nouvelle Sang d’Encre, de facture kafkaïenne, une histoire classique de pacte faustien rondement menée.

    Voilà un premier livre prometteur dans lequel, malgré la disparité des textes, Yves Bernas montre la richesse de son univers  littéraire et l’étendue de son talent. De ce point de vue, il en a sous la pédale.   

    Yves Bernas, Vitax® et autres nouvelles, Amazon, 215 p.
    http://ybernas.de

  • Il est de retour

    Il est de retour. Qui ? Adolf Hitler. Quand ? De nos jours.

    Voici le pitch étonnant et provocateur de ce best-seller allemand. Timur Vermes choisit d'aller droit au but dans cette satire au vitriol : soixante-dix ans après sa mort, sans que le lecteur ne sache pourquoi, l'ancien chancelier nazi se réveille au milieu d'un terrain vague, pour découvrir une Allemagne en paix et bien différente de ce qu'il connaissait : une femme est au pouvoir, la démocratie est bien installée, l'Europe est en paix, les Turcs ont pignon sur rue et les citoyens allemands ont perdu tout sens de combativité. L'ancien Führer décide de se remettre sur le devant de la scène, aidé en cela par une société de production. Après s'être familiarisé très facilement avec les moyens de communication modernes (smartphone, Internet, etc), il s'offre une tribune à la télévision et sur Internet et s'avère efficace en diable. Et, contre toute attente, son discours reçoit une large écoute.

    Un roman engagé qui ne prend aucune pincette pour dénoncer la montée des extrémismes, le populisme, la démagogie et la crédulité ambiante. 

    Timur Vermes, Il est de Retour, éd. Belfond, 406 p.

  • Modiano : l'anti-Le Clézio

    Six ans après JMG Le Clézio, l'académie Nobel a choisi de récompenser un autre auteur français, Patrick Modiano. Deux talents d'une même génération (né en 1940 pour l'un, en 1945 pour l'autre), ayant commencé leur carrière dans les mêmes années (1963 pour le premier avec Le Procès-verbal, en 1968 pour le second avec La Place de l'Étoile). Deux Nobel français, si proches mais aussi si différents. 

    Quoi de commun en effet entre ces deux écrivains récompensés à quelques années d'écart ? 

    Prenez Jean-Marie Gustave Le Clézio. Après une période fortement marquée par le nouveau roman et l'absurde (Le Procès-verbal, Le Livre des Fuites, par exemple), le jeune écrivain français abandonne la voie du "cartésianisme littéraire" pour se nourrir des sources du nouveau monde, après sa découverte du Mexique au début des années 70. Dès lors, c'est comme libéré que Le Clézio devient le plus universel des écrivains français, le plus philosophique aussi, héritier autant des pré-socratiques que de Henri Michaux ou Francis Ponge : "Je veux écrire une autre parole que qui ne maudisse pas, qui n'exècre pas, qui ne vicie pas, qui ne propage pas de maladie" écrit-il. C'est ce Le Clézio sans frontière, à la langue enrichie de cultures étrangères, avec des ouvrages tels que Voyages de l'autre Côté (1975), Désert (1980), Le Chercheur d'Or (1985) ou Onitsha (1991) que récompense l'académie Nobel en 2008. 

    Quel contraste avec Patrick Modiano ! Son homologue est sans aucun doute le plus Français et, dirais-je, le plus Parisien de nos auteurs. Après une entrée fracassante dans la littérature avec La Place de l'Étoile, Modiano s'avère un écrivain hors des modes, hors du monde aussi. Indépendant, d'une grande timidité, il construit son œuvre autour de la mémoire, des disparitions, des fantômes du passé et de l'identité (Quartier perdu, Rue des Boutiques obscures, Une Jeunesse ou Un Pedigree). Passionné par Paris, l'écrivain connaît cette ville comme personne, jusqu'à mettre en scène ses personnages dans un Paris disparu, reconstitué grâce à une documentation exceptionnelle : ses fameux annuaires parisiens des années 30 et 40. Ainsi, dans Dora Bruder, Modiano suit les pas d'une jeune juive pendant l'Occupation, une recherche où l'auteur s'attache autant aux hommes qu'aux lieux. Ce livre est également emblématique de l'importance, dans son œuvre, de ces années noires – le père de Modiano a échappé par miracle aux camps de concentration. 

    Aussi elliptique que Le Clézio peut être onirique, Patrick Modiano a été reconnu par l'académie suédoise. Ce quatorzième Nobel français, après d'autres noms aussi prestigieux que Bergson, Gide, Camus ou Le Clézio, prend une résonance particulière en cette période où le terme de "déclin français" fait florès ; pas en littérature, en tout cas!

  • George Eliot, une femme libre sous le règne rigide de Victoria

    george-eliot.jpgGeorge Eliot (1819-1880), de son vrai nom Mary Anne Evans, est un auteur britannique du mouvement victorien.

    Issue d’un milieu modeste, elle doit vivre avec la rigidité de la société anglaise, aux couches sociales très hiérarchisées. Elle y résiste grâce à l’école, à la découverte des arts et de la philosophie, aux voyages en Europe mais aussi aux relations considérées comme scandaleuses qu’elle entretient avec le philosophe et journaliste George Henry Lewes. Cette union libre et affichée est mal perçue et oblige la jeune femme à se tenir à l’écart de la société londonienne.

    À l’âge de 37 ans, elle écrit son premier ouvrage, Amos Barton, le premier volet des Scènes de la Vie du Clergé. Elle choisit un pseudonyme masculin, George Eliot, afin d’être mieux perçue par les critiques. Elle révèle sa véritable identité après la parution de son roman Adame Bede qui s’avère un succès. S’ensuivent une vingtaine d’ouvrages, dont Le Moulin sur la Floss (1860) et Middlemarch (1872). Ces deux derniers livres, considérés comme ses chefs d’œuvre, impose George Eliot comme une figure majeure de la littérature victorienne. Elle y excelle dans son art du réalisme, de l’érudition, de l’humour et de l’observation psychologique.     

    Ce qu'elle a pu écrire :

    "Il n’est jamais trop tard pour devenir ce que nous aurions pu être."

    "Examinez bien vos paroles et vous trouverez que, lors même que vous n’avez aucun motif d’être faux, il est très difficile de dire l’exacte vérité."

    "Les femmes heureuses, comme les nations heureuses, n'ont pas d'histoire."

    "Elle est comme les autres femmes. Elle croit que deux et deux feront cinq si elle pleure assez longtemps et fait assez d'histoires."

    "Nos actions agissent sur nous tout autant que nous agissons sur elles."

    "Dieu nous juge tous entiers et d'un regard, et non pas comme les hommes, sur des sentiments et des actes isolés."

    "Lors même que vous n’avez aucun motif d’être faux, il est très difficile de dire l’exacte vérité."

    "Les animaux sont des amis tellement agréables - ils ne posent jamais de questions, ils ne font aucune critique."

    "Nous sommes volontiers meilleurs pour les bêtes qui nous aiment que pour les femmes qui nous aiment. Est-ce parce que les bêtes ne parlent pas ?"

    "On prend parfois comme une mauvaise habitude d'être malheureux."

    "Pour récolter plus de roses, il suffit de planter plus de rosiers." 

    "Béni soit l'homme qui, n'ayant rien à dire, s'abstient d'en administrer la preuve en paroles !"

    "Je ne nie pas que les femmes soient stupides ; Dieu Tout Puissant les fit l’égal des hommes."

    "Nos actions sont comme nos enfants, qui vivent et agissent en dehors de notre propre volonté."

    "Une différence de goût en matière de plaisanteries gâte l’amitié." 

    "Une erreur vigoureuse et vigoureusement cultivée entretient du moins les germes de la vérité."

  • Ces inconnus qui nous gouvernent

    circus_politicus.jpgCircus Politicus, essai ambitieux, entend décrire les dérives de nos démocraties actuelles, en ce que la parole des peuples (le "vox populi, vox dei") est très souvent (trop souvent selon les auteurs) considéré par nos dirigeants comme un obstacle à des décisions qui semblent s'imposer. Ces décisions sont liées à de bonnes intentions (une meilleure gouvernance) et à d'autres moins avouables (l'idéologie libérale). Le "circus politicus" est cet univers public et politique fait de faux-semblants, d'apparences, de langues de bois, de discours trompeurs (pour ne pas dire mensongers), de non-dits et surtout de décisions secrètes imposées à tous.

    Un des chapitres du livre s'intitule "ministères du monde". Derrière ce terme se cachent des organisations officielles et d'autres officieuses : conseils européens, BCI, agences de notation, organisation mondiale Bilderberg, lobbys internationaux, etc. Pour être honnête, cette première partie gêne aux entournures en ce qu'elle semble faire la part belle à une sorte de complot mondial.

    Mais là où l'essai s'avère passionnant est son patient descriptif des institutions européennes. C'est la deuxième partie du livre, la plus volumineuse mais aussi la plus intéressante. Parlement, commission, conseil et autres organismes européens sont passés au crible, pour le meilleur et surtout pour le pire. Les auteurs ne sont pas tendres envers les conseils européens où se décident les grandes décisions à l'échelle du continent : les chefs d'Etat se montrent sous leur plus mauvais jour, d'autant plus que les débats y sont savamment cachés.

    On aurait pourtant tort de classer ce livre parmi les critiques des institutions européennes. Deloire et Dubois pointent au contraire du doigt la mesquinerie de l'ensemble de la classe politique française. En privilégiant les élections nationales tout en snobant des institutions aussi importantes que ne l'est, par exemple, le Parlement européen, la plupart des politiques français (mais aussi les énarques et futurs dirigeants) passent à côté de l'Histoire et des décisions les plus capitales pour les citoyens européens. Et, avec toutes ses imperfections, les organismes européens montrent, à la fin de cet essai, une image finalement beaucoup plus reluisante que nombre d'institutions françaises.

    Christophe Deloire & Christophe Dubois, Circus Politicus, éd. J'ai Lu, 503 p.

  • Valérie, François ne lui dit pas merci

    Le livre le plus important, médiatiquement parlant, de cette rentrée littéraire, a fait couler beaucoup d'encres. Tout ou presque a été dit sur le livre de Valérie Trierweiler, Merci pour ce Moment. À la sortie de ce brûlot, il semblait qu'un tel document se résumait à ces quelques lignes : Valérie aime François qui a quitté Ségolène pour elle, jusqu'à ce qu'elle découvre que celui-ci la trompe pour Julie... Une histoire d'adultère(s), en somme, banale et cruelle, transformée en grand déballage public.  Ajoutez à cela un matraquage éditorial frôlant l'indécence et tout était réuni pour donner au document de Valérie Trierweiler un parfum de scandale.

    Il reste qu'il faut bien parler de ce livre. Que contient-il ? Mérite-t-il les cris d'orfraies distribués par les journalistes, critiques, politiques, éditeurs (hormis les Arènes, bien entendu !), libraires et citoyens lambdas?

    Disons tout de suite que le lecteur de Merci pour ce Moment ne peut oublier que ce livre est au mieux un livre à charge contre l'ancien compagnon de Valérie Trierweiler, au pire un règlement de compte entendant solder quelques années de vie commune entre l'auteure et l'actuel chef de l'État. Aux pudibonds qui s'offusqueraient que l'intimité de l'ancien couple présidentiel soit mis en place publique, il convient de se souvenir que ce témoignage n'est qu'un retour logique de balancier, Valérie Trierweiler ayant été en première ligne après le dévoilement de sa vie privée. Et il faut bien concéder qu'elle même, surnommée publiquement par des détracteurs "Valérie Rottweiler", a rarement été bien traitée par les médias. 

    Conséquence :ces derniers ne sont pas ménagées dans son livre, attaques d'autant plus sévères que l'auteure est journaliste et sait taper où cela fait mal. Valérie Trierweiler n'hésite pas au passage à pourfendre la connivence entre les journalistes politiques et François Hollande.

    C'est à ce dernier que l'ancienne journaliste de Paris Match réserve ses plus beaux uppercuts. Le lecteur assiste ainsi aux pathétiques scènes de rupture dans le cœur même de l'Élysée. Jamais sans doute un livre n'est parvenu à entrer ainsi par la petite porte du palais de la République et nous montrer un homme public de cette importance sous un visage humain – hélas, trop humain !

    Le portrait tracé de François Hollande est à l'avenant : homme froid (d'une pudeur maladive, est-il dit), carriériste, passionné jusqu'à l'obsession par la politique, ambitieux et plus attiré par le monde de l'argent que par les gens simples (l'expression des "sans dents" a été commenté à multiples reprises). Valérie Trierweiler souligne d'ailleurs à plusieurs reprises ses origines populaires, bien loin des préoccupations du premier Président de la République socialiste. 

    Un règlement de compte donc. Mais pas seulement. Car Merci pour ce Moment se veut aussi le portrait – parfois caricatural, certes – d'un certain monde politique. Là encore, Valérie Trierweiler utilise le bazooka contre le cénacle socialiste qu'elle a suivi. Elle revient longuement sur le tweet contre Ségolène Royal, l'ex femme de François Hollande, à l'occasion des élections régionales de 2013. Cette dernière n'est, du reste, pas ménagée : le lecteur ressort avec l'impression que sa candidature aux présidentielles de 2007 était autant une audace politique qu'un moyen de court-circuiter une potentielle candidature de François Hollande. 

    Mise à part quelques personnalités plus ou moins préservées (dont Nicolas Sarkozy), le microcosme politique est durement décrit : un milieu sans foi ni loi, inhumain, machiste et brutal. S'agissant des hommes au pouvoir, Valérie Trierweiler considère que peu sont au niveau – hormis Laurent Fabius, est-il précisé.   

    Voilà un livre à charge donc, qui se voudraient être un long fleuve larmoyant, si l'auteur et narrateur ne faisait pas le choix, dans la dernière partie du livre, de revenir assez longuement sur son engagement humanitaire pendant et après son expérience à l'Élysée. Une manière aussi de relativiser son aventure personnelle, au regard des injustices criantes et des grands malheurs du monde.

    On referme le livre sonné par tant de confidences et de révélations peu flatteuses du Président de la République. La politique ne sort pas grandi de ce document à charge.

    Valérie Trierweiler a dégainé l'artillerie lourde pour solder un passé traumatisant et François ne lui dit pas merci.

    Valérie Trierweiler, Merci pour ce Moment, éd. Les Arènes, 320 p.