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C’est avec un joli clip coloré et girly que Noy Meirson présente son dernier single "Oulé Oulé".
La chanteuse israélienne choisit le français pour ce delicat titre en forme de philosophie de vie : "Ça va toujours trop vite / Tout le monde prend la fuite / Et si on se posait / Et si on respirait".
Le parcours de l’artiste a suivi des chemins de traverse, de son pays natal du côté de la méditerranée orientale jusqu’aux États-Unis, en passant par le Congo et bien sûr la France. Tout cela donne un morceau de pop mêlant chanson française, sons électros et urbains.
La musique a sans nul doute sauvé la jeune femme, dont la carrière a commencé avec la reprise remarquée de "Redemption song" de Bob Marley en 2017, suivie du single original "Au-delà" En 2020, Noy choisit de s’arrêter en France où elle sort plusieurs singles : "Tic tac" suivi de "Ça va aller" et "Dilemme".
Avec "Oulé Oulé" entend nous mettre des fleurs dans la tête : "Vous voulez bouger ? / On est là pour kiffer / Un instant oublier / Et seulement rêver".
La Zarra a déboulé en France avec fracas cette année. La chanteuse québécoise s’impose avec son univers glamour et sa sensibilité, comme si elle voulait être le maillon manquant entre la chanson française classique – celle d’Édith Piaf, de Charles Aznavour ou de Dalida – et les sons plus actuels, électros et urbains.
Avec son premier album Traîtrise, La Zarra fait de l’amour un fil conducteur. Voilà un thème a priori archi rebattu, mais que de jeunes artistes ont mis au goût du jour, à l’instar de Juliette Armanet et de Clara Luciani. L’opus décline ce sentiment tout au long des 14 titres, en passant par le spleen ("Pas le cœur à la fête"), les larmes ("Traîtrise", "Je coule") et surtout la passion ("TFTF", "Simple ami", "Comme je l’aime").
L’artiste québécoise allie la puissance de sa voix à l’expressivité pour parler du désarroi que peut avoir le sentiment amoureux : "Oui je dis souvent ça va / Même si c’est le bordel autour de moi / Je ne suis pas une fille de joie" ("Fille de joie").
Dans "LVQM", elle chante l’amour bohème avec un mélange de grâce, de romantisme ("C'est la vie qu'on mène / Elle est remplie de poèmes"), de désenchantement et de gravité ("La liberté n'est pas donnée / Et l'amour n'est plus dans le pré / L'appartement est déjà vide / Je donne le chien à la voisine").
"Simple ami" parle, de son côté, d’une incompréhension fatale entre un homme et une femme, de la séduction et du piège de l’amour ("Je parle la bouche pleine / Mais je mâche pas mes mots / Et si tu viens chez moi, tu seras dans de beau draps"). La Zarra se fait femme fatale lorsqu’elle assène, avec gourmandise, envie et défi : "Je te laisse crier échec et mat / Car j'aime te voir quand tu t'éclates / Je veux surtout pas éteindre ta flamme… Ici, on joue aux dames".
La modernité n’est cependant pas accent dans ce premier opus sincère. Il y a la facture musicale urbaine, bien présente, mais aussi la présence de bidouillages sonores ("Simple ami", "TFTF") qui donnent à Traîtrise une sincérité attachante.
La modernité n’est cependant pas accent dans ce premier opus sincère
Le désormais célèbre "Tu t’en iras" est un morceau que l’on pourrait qualifier d’électro-pop rock, dépeignant la méfiance et la déception amoureuse : "Tu t'en iras, comme tous les autres hommes avant toi". L’amour, le couple, l’homme, la femme et les malentendus : l’amour est-il toujours possible, se demande en substance l'artiste canadienne ? La réponse de la chanteuse tient en un mot, cinglant : "traîtrise".
Est-ce à dire que La Zarra baisse les bras ? Pas vraiment si l’on en croit cet autre extrait, "TFTF". La musicienne se fait tout feu tout flamme pour ce titre qui propose une sorte de contrat : "As-tu peur de moi, comme j'ai peur de moi / Moi je peux compter jusqu'à trois / Mais pourrais-je compter sur toi". L’amour est compliqué mais la solitude ne semble pas être une option pour autant : "Tout feu, tout flamme / Toute seule je crame, / C'est le drame dans ma tête".
"Traîtrise" le morceau qui donne son nom à l’album, est un joyau mêlant rythmes de flamenco, de pop, d'lectro et bien entendu de chanson française. Cette histoire d’une infidélité et d’une séparation est racontée avec amertume et mélancolie : "Perdue sans lui, / J'ai le cœur noir / Il m'a jetée sans crié garde / Perdue sans lui, je n'ai plus d'histoire".
L’auditeur sera immédiatement happé par la facture pop de ce premier album langoureux mais non sans ces moments alliant mélancolie et nostalgie ("Pas le cœur à la fête", "Ne m’en veux pas"), lorsque La Zarra ne se fait par écorchée vive ("Je coule").
Parlons aussi de cette jolie balade qu’est "Amour de quartier", en forme de promesse douloureuse : "Je t'ai gardé tout près de mon cœur / Même si il est rempli de douleur / Tu fermes les yeux et je te dis adieu / Je me rappelle toujours notre amour de quartier". Quant à "Fleur oubliée", on pourra l’écouter comme un délicat et touchant chant d’une femme trompée et déboussolée : "J’ai plus besoin des hommes / C’est le vert dans la pomme… / Où trouver me bonheur ?".
Il faut enfin s’arrêter sur l’un des plus beaux titres de l’album, "Vie d’artiste", bouleversant et sincère hommage d’une musicienne sur la vie de bohème. Voilà un morceau digne de rentrer dans le panthéon des grandes chansons françaises : "Cette putain de vie d'artiste / Je ne voulais même pas rêver mieux / Mais ne manger qu'un jour sur deux / Dans les chansons c'est merveilleux / Mais dans la vie, c'est vraiment triste".
Voilà une autre reprise du tube de Vanessa Paradis, cette fois par Tiphanie Doucet. L’artiste choisit d’en faire une revisite électro-pop, au rythme groove, servi par une jolie voie délicate.
Tiphanie Doucet n’est pas tout à fait inconnue du public français : actrice à la télévision (Le Bébé d'Elsa, Chante), elle est aussi chanteuse et danseuse, constamment sur scène ou en tournée, sur les plus grandes scènes de France ainsi qu’à la Télévision derrière David Guetta ou Prince.
Après ce "Joe le Taxi" séduisant, on est impatient de découvrir son futur album.
Adapter en version acoustique et classique Rammstein, le groupe de rock metal allemand le plus emblématique de la scène mondiale : voilà un projet qui ne pouvait qu’interloquer Bla Bla Blog. C’est le Duo Jatekok, formé par les pianistes Nairi Badal et Adélaïde Panaget, qui s’est attelé à la tâche.
À bien y réfléchir, le projet a du sens si l’on pense à l’intrusion de sons symphoniques chez Rammstein ("Mein Herz Brennt" ou "Ohne Dich"). De plus, les fans du groupe allemand savent que les deux pianistes assurent depuis 2017 leur première partie. Ce pont entre deux courants musicaux, a priori aussi antinomiques que le metal et le classique, est à saluer. Le résultat est ce Duo Jatekok plays Rammstein, un passionnant album de reprises qui sort cette semaine. Un opus qui ravira autant les fans du groupe de rock que les familiers du classique – deux mondes qui peuvent d’ailleurs parfois se confondre.
Précisons aussi que le Duo Jatekok est l’auteur de trois enregistrements classiques et contemporains. Le premier, Danses, rassemble des œuvres de Grieg, Barber, Ravel et Borodine et le deuxième, Boys, propose des créations de trois hommes – comme son nom l’indique : Poulenc et sa sonate pour deux pianos, Points on Jazz de Dave Brubeck et trois pièces de Baptiste Trotignon.
Impertinentes, précises et virtuoses, Nairi Badal et Adélaïde Panaget adaptent donc cette fois Rammstein pour leur nouvel enregistrement, à travers des revisites balayant toute la carrière du groupe, depuis leur premier album Herzeleid ("Seemann") jusqu’au Rammstein 2019 ("Puppe", "Diamant"), en passant par le fameux Sehnsucht de 1997 ("Klavier", "Engel") ou Mutter ("Mutter", "Mein Herz Brennt") en 2001.
Les musiciennes du Duo Jatekok étincellent dans ce projet instrumental (il manque évidemment, dans ces reprises, le texte des morceaux, que l'auditeur pourra retrouver dans les albums originaux ou live), projet qui séduira autant les fans de du groupe aux guitares lance-flammes qu’il interpellera les habitués du classique – qui pourront y trouver une porte d’entrée vers un des groupes les plus célèbres de la scène metal internationale.
Ce projet séduira autant les fans de du groupe aux guitares lance-flammes qu’il interpellera les habitués du classique
La sonorité brute de Rammstein laisse place dans cet opus à une facture classique ou néoclassique, à l’image du fameux "Engel". Le duo met en valeur l’écriture harmonique et mélodique que l’interprétation originale très rock de Rammstein efface pour le moins.
Nairi Badal et Adélaïde Panaget entendent pour autant respecter l’esprit de Rammstein, que ce soit l’insouciance inquiétante de "Puppe" avec ces explosions de sons pianistiques, la puissance sombre de "Mein Herz Brennt" ou la ballade "Ohne Dich", une des chansons phares du répertoire de Rammstein sur le deuil, la mort et la solitude.
L’inquiétant "Klavier" est, quant à lui, peuplé de fantômes, de portes ouvertes sur le mystère et d’une étrange pianiste. Les musiciennes de Duo Jatekok en font une lecture très contemporaine, onirique, mais non sans ce rythme dingue, servi par leur virtuosité remarquable.
"Frühling in Paris" est à saluer comme une superbe composition sur le souvenir d’une histoire d’amour ("Oh non je ne regrette rien / Wenn ich ihre Haut verließ / Der Frühling blutet in Paris"), l’un des plus beaux morceaux de album, lumineux et au souffle romanesque incroyable. Le titre est habité d’éclairs mélancoliques, à la tristesse insondable. L’influence d’Edith Piaf est évidente dans ce qui sonne comme un hymne à la France.
"Mutter", lui, démarre doucement avant de trouver une puissance assez fidèle à Rammstein. Nairi Badal et Adélaïde Panaget font de ce morceau en hommage aux mères un bouleversant chant mêlant les regrets et la rancœur. Parlons aussi de "Diamant", sorti en 2019, qui a droit aussi à une revisite. Cette histoire d’amour toxique devient une ballade romantique très fidèle au titre original tout en retenue, mais son sans trouvailles sonores ni ce romantisme noir singulièrement plus présent dans cette version que dans l’original.
Le morceau "Ausländer", inspiré par Prokofiev, parle de la découverte de l’étranger et de l’étrangère ("Ich bin Ausländer / Mi amore, mon chéri"). Le Duo Jatekok en fait une fantaisie plus romantique, mais tout aussi légère. Romantisme aussi, mais cette fois sombre, avec l’étonnante et bouleversante adaptation de "Seemann", un chant funèbre que les fans de Rammstein connaissent bien.
L’album se termine avec "Sonne", tout aussi classique, adapté comme une marche lente et douloureuse, à l’image de l’œuvre originale, avec ces éclairs jazz qui en font un étourdissant voyage musical.
Dans Yeko, Yohann Le Ferrand ouvre grand les bras à ses amis et amies. Il entend parler avec eux de partage, de générosité, d’humanisme, d’universalité, d’engagement et de cultures se répondant les unes aux autres.
Le guitariste français, après des débuts en musique traditionnelle bretonne, s’est adjoint le compagnonnage de prestigieux artistes africains, particulièrement maliens, comme Mamani Keita, Salimata "Tina" Traoré, Khaïra Arby, Mylmo, Koko Dembélé, et Kandy Guira.
"Yerna Fassè" ouvre le bal de bien belle façon avec ce mixte entre world music, traditions africaines et pop et rock énergique et endiablée avec Khaira Arby, "le rossignol de Tombouctou", chantant en langue sonraï le récit de cette caravane qui descend vers le sud pour distribuer le précieux sel.
L’étincelant Yohann Le Ferrand fait preuve d’une énergie communicative avec Mylmo pour le titre "Doussoubaya" qui sort la world de ses retranchements en y insufflant un son urbain : "Lève-toi et ose !" proclame l’artiste aux "Mille mots" avec plein d’optimisme.
La guitare de Yohann Le Ferrand se fait caressante dans le très beau "Dunia" avec Salimata "Tina" Traoré, dans un message sur le combat et la résilience, on ne peut plus bienvenu dans cette période compliquée.
Un instrument magique aux accents bouleversants
Avec "Konya", nous voilà pleinement du côté de l’Afrique avec la voix unique de Mamani Keita. Il y est encore question de résilience mais aussi de détachement face aux problèmes sociétaux liés à la jalousie.
Tout aussi engagé, Koko Dembélé, venu du pays Dogon, chante en cinq langues un hommage aux victimes du Mali avec un morceau exceptionnel et inoubliable : "Sauver". La guitare de Yohann Le Ferrand devient un instrument magique aux accents bouleversants, aux subtilités incroyables et à la puissance qui fait se dresser les poils de l’auditeur. Le duo que forment Koko Dembélé et Yohann Le Ferrand lance une alerte destinée à tous les décideurs afin de réagir face à la situation très critique en Afrique subsaharienne.
"Yellema", avec Kandy Guira, vient compléter un album d’une générosité et d’un humanisme précieux. La voix dansante de Kandy Guira habite l’opus avec son énergie communicative et un message d’une brûlante actualité : quel monde allons-nous laisser à nos enfants ? chante-t-elle en substance.
Il y a une couleur Ibiza dans le clip réalisé sur la Riviera française par Diane Lepa sur la musique non moins hypnotique de Margaux Simone.
Oui, c’est une vraie invitation à l’insouciance que propose la chanteuse sur des sons dansants très eighties : "J’aimerais danser sur des plages / Madone évanouie / Icône démodée / Des bords des rivages / Des regards alanguis / Âge d’or moderne".
Alors que la période actuelle incite plus à la morosité, Margaux Simone entend bien nous réveiller et de lâcher prise : "À toi de décider / D’inventer le voyage".
Dans les 13 titres de Vis-moi, le très bel album de La Bronze, l’auditeur pourra y trouver la trace, la facture et, pourquoi pas, les influences de Laurie Darmon. Comme l’auteure de Femme Studio, La Bronze enfourche le tigre et parle d’amour, de sensualité, de séduction, de corps en fusion, d’étonnement devant les émois, mais aussi, d’humanisme et de féminisme. Dans son nouvel album Vis-moi, L’artiste canadienne s’y dévoile sans fard, vibrante, brillante, forte, capable de férocité autant que d’abandons sensuels ("Viens / Je te détruirai les ailes / Sous mes baisers de fiel / Et on finira au ciel / En statue de sel", "Viens").
Dans une pop très actuelle, l’artiste allie mélancolie, tensions musicales et textes à fleur de peau : "J’ai assez de lucidité pour croire en la magie" chante-t-elle par exemple dans "Toi". "Tous les mots sont morts / C’est l’épidémie / On a survécu / C’est pour l’épiphanie / J’ai toué tous les monstres du placard / J’ai fait l’amour à tous les trous noirs". C’est drapée dans un séduisant romantisme noir que la musicienne maroco-canadienne parle de liberté et de féminisme : "Je n’ai peur de rien / Surtout pas de toi / Depuis que je sais / Que tu n’es que moi" "Je n’ai peur de rien / Surtout pas de toi / Depuis que je sais / Que tu n’es que moi".
Pour "Briller", c’est encore d’émancipation dont il s’agit, dans une facture plus urbaine. Le morceau évoque la pression de plaire à tout prix ("Pour mieux m’évaporer"), au risque d’en oublier qui l’on est.
L’orchestration complexe et la production soignée servent un album aux multiples influences, à l’instar d’Haram", un titre mixant pop, urbain, world music, chanson française et sons arabes ou de l’électro avec "Sois ferme". Ce titre est le fruit d’une collaboration avec Younes Taleb, alias Mobydick, un grand rappeur marocain avec qui elle a partagé une tournée au Maroc. Il y est question de se défaire des chaînes qu’impose le milieu social pour se connecter à sa véritable essence et oser être pleinement soi-même, explique La Bronze.
Un superbe cri d’amour, digne des plus grands mythes antiques
Nous parlions de Laurie Darmon : "Vis-moi" suit la trace de l’interprète de "Laisse-moi t’aimer", avec cette électro-pop envoûtante et ce timbre voilé et sensuel. Il y est question de mort ("Je ne peux pas mourir encore"), de la course contre le temps ("Je croyais qu’une fois que le soleil s’était levé c’était pour de bon / Mais il fini toujours par se recoucher c’est la fatalité"), d’amour et d’abandon : "Je serre le bonheur si fort / Qu’il m’explore / Sur tout le corps".
La Bronze est capable d’envolées sensuelles : "Ta langue me couche / C’est toujours la première fois… / Je redeviens l’océan", interprète-t-elle avec une tension électrisante. Dans "Eaux" et son électro-pop assumée, elle fait cet aveu à l’auditeur : "Je ne sais pas si j’aime les flots / Mais je veux voguer dans les chaudes eaux". Plus audacieuse encore, dans "Monument érigé", l’électro pop de la chanteuse canadienne parle non sans amertume de cet homme, de sa "beauté" ramenée "chaque soir", sur fond de jalousie amère ("Tu veux qu’elle s’assoit dans ton ciel / Qu’elle te dise « Oh mon, Dieu merci ! »").
Vis-moi interroge aussi sur le jeunisme et sur l’apparence, des thèmes dans lesquelles les femmes sont très souvent – une fois de plus – les victimes : "Elle blanchit / Elle décline / Il vieillit / C’est sexy / Il mûrit / Elle vieillit / C’est triste", chante-t-elle dans "Sois ferme", avant de déclarer : "La beauté intérieure c’est super / mais pour les autres / Donnez-moi mon laser pour que je m’y vautre"
"L’habitude de mourir" tranche dans sa facture avec ce piano sobre : "Tu fonces tout droit vers mon amour figé / Mais on a l’habitude de mourir / Une fois de plus pourquoi pas". Dans ce qui est l’un des plus beaux morceaux de l’album, l’amour et la sensualité sont assombries par le voile de l’impasse d’une relation vouée à l’échec.
On peut saluer le travail de texte de "Quantum parfait". Sous forme de confidences en anglais et en français, La Bronze dépeint des sensations bouleversantes, des visions mystérieuses et déstabilisantes, qui sont comme une introduction au titre suivant, "Je flottais" : "Je ne sais plus qui je suis / Enfin c’est délicieux d’être ici".
Le déracinement et les adieux à la terre tel est le sujet d’"Adieu", un magnifique titre sur l’amitié et la fraternité entre humains : "Tu viens d’où tu manges quoi l’ami ? / Tes parents ta peau c’est pas d’ici / Dis-moi tout / Mais je me fous / Je veux pas savoir tes visas / Si ça te plaît pas." La chanson, écrite et interprétée en duo avec Sarahmée, aborde avec doigté les micro-agressions au quotidien que peuvent vivre les personnes qui ne sont pas caucasiennes et les jugements nourris par l’ignorance.
Le morceau "Viens" conclut admirablement bien l’album passionnant et envoûtant de La Bronze : "J’ai le pouvoir de déplacer les montagnes", chante-t-elle avec une belle audace, qui est aussi un superbe cri d’amour, digne des plus grands mythes antiques : "Viens / Je te détruirai les ailes / Sous mes baisers de fiel / Et on finira au ciel / En statue de sel".
Charlie Pâle nous vient de Nantes et place ses influences du côté de Fauve, Cœur de Pirate, Aloïse Sauvage ou encore Terrenoire. Voilà pour l’univers du jeune chanteur, qui témoigne dans son premier titre, "Je vais où ?", de ses doutes, de ses interrogations et de ses rêves : "J’ai la sensation d’être impuissant / De voir des histoires trop décevantes / Peut-on réinventer le passé Juste une seule fois / Peut-on tout effacer."
Que le clip de "Je vais où ?" ait été tourné dans un lycée (avec Zoé Cavaro la réalisation) n’est évidemment pas un hasard : le musicien a quitté l’école avant le bac pour partir travailler à l’usine. L’école de la vie. Voilà qui donne de la substance à un artiste dont la sensibilité frappe et émeut : "Il faut se détruire et puis en rire / On voit la sortie en face de nous / Mais on fait demi-tour pour éviter les coups."
Voilà une voix qui est à découvrir et que l’on suivra avec attention.