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Musiques - Page 41

  • Marc Hévéa, incorrigible optimiste

    Optimiste, Marc Hévéa l’est, sans aucun doute, comme il le dit dans la chanson qui ouvre son album Insolites solos. Le titre du morceau ? "Le métier d'optimiste", comme de bien entendu… Le chanteur fait l’éloge d’un combat souvent perdu d’avance contre la morosité ambiante : "C'est de l'orfèvrerie du travail d'artiste pas facile le métier d'optimiste" mais qui peut s'avérer un joli piège à filles".

    Insolites Solos fait partie de ces opus faussement légers et "feel good", plus mélancoliques qu’il n’y paraît, à l’instar de "J'ai aimé notre rencontre", une jolie ballade délicieusement vintage, nostalgique délicate et capable de faire briller les yeux.

    Marc Hévéa est capable de prendre l’auditeur à contre-pied, à l’exemple de "Y'a quelqu'un derrière", une vraie étrangeté schizophrène : "Y a un type qui parle dans ma tête et ce type qui parle c'est moi. Rien à voir avec mon enveloppe... Ce type qui me parle dans ma tête n'a pas la voix de ma voix. Il n'a pas non plus la tête de ma tête. Alors quand tu vois ma tête tu ne sais pas tout de moi".

    Musicalement, Marc Hévéa surprend son monde par sa capacité de s’affranchir de toute étiquette, que ce soit "Me dézapper les idées ", un titre engagé, enlevé et a capela sur la société de consommation, "Tous les deux complices", une chanson d'amour et de fusion sur un rythme jazz, le bien nommé "Le blues eh oui", dans la droite ligne de Sinclair ou encore le gospel ("Gospel", tout simplement). 

    Marc Hévéa surprend son monde par sa capacité de s’affranchir de toute étiquette

    L’auditeur s’arrêtera avec un mélange de curiosité et d’admiration sur "Les mots croisés", une jolie chanson d'amour cruciverbiste : "Un seul mot supposé nous met le feu sans artifice . Celui que tout le monde espère le cœur serré les bras croisés." Comment faire d'une partie ordinaire et à priori peu sexy une très belle déclaration sensuelle ? Marc Hévéa a peut-être la réponse : "J'aimerais qu'on sonne ensemble comme deux voyelles complémentaires... Mais tisser nos êtres jusqu'à en faire des êtres verticalement horizontalement. J'aimerais tellement."

    La chanson est le terrain de jeu du musicien occitan, à l’instar de "Ma chanson ne t'intéresse plus" où la musique est le témoin cruel autant que la preuve d’une rupture amoureuse : "Mes chansons ne te n'intéressent pas / Mais je les écris toujours pour toi... un jour je t'en enchanterai une".

    Plus sombre encore, "Alors voilà je suis mort" s’écoute comme les confidences d’un mort, à la manière du "Moribond" de Jacques Brel, moins caustique mais mêlant un certain nihilisme à une réflexion existentialiste : "Je sais tout ce que j'ai tant voulu savoir...  Plus de problèmes entre l'être et l'avoir", dit-il, la gorge nouée.

    Ce titre sur la mort est immédiatement contrebalancé par cette autre chanson sur la fin, "Homme sweet homme", cette fois plus blues. Le chanteur, se projetant dans l’au-delà, se déclare prêt à replonger vers la vie : "Hommes, femmes venez profiter de mon âme d'occasion", chante-t-il.

    L'album se termine avec "Rien de plus", une samba sur une relation qui est aussi une "évidence", une "chance" et une "destinée" : "Notre amour est là ça fait si longtemps que j'attends ça pas question de le laisser s'éteindre en restant planter là". 

    Marc Hévéa, Insolites Solos, Bloc Notes, 2021
    https://marchevea.com
    https://www.facebook.com/MarcHeveaMusic

    Voir aussi : "Comme un grand océan de rock"
    "Pauline Croze a la solution"

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  • Fishbach se téléporte

    Fishbach, est de retour avec un futur album, prévu pour février 2022.

    On a hâte de découvrir l’opus de l’une des artistes les plus passionnantes de la scène française. Elle propose en cette fin d’année le premier extrait de son album à venir.

    "Masque d'or" est le premier extrait officiel du nouvel album de Fishbach qui paraitra en février 2022 et annoncé avec la mise en ligne surprise du titre "Téléportation".

    Le single "Téléportation" porte d’ores et déjà la marque de la musicienne : sa voix écorchée vive, son électro-pop tout droit sorti des années 80 et bien entendu ses textes tranchants.

    Fishbach présente ainsi son projet musical : "Je suis absolument secrète, je vous assure. Je n’ai pas besoin d’interprètes, j’ai des chaussures". 

    Fishbach sera en concert à L’Olympia le 30 novembre 2022.

    Fishbach, Masque d'or, Sony Music, 2021
    Fishbach, Téléportation, Sony Music, 2021

    https://fishbach.lnk.to/teleportation
    https://sme.mtl.fm/Masquedor#!/connect

    https://www.facebook.com/FFishbach
    https://www.instagram.com/ffishbachh

    Voir aussi : "À la merci de Fishbach"

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  • Caryn Trinca de retour en duo avec Marius

    Nous avions parlé il y a plusieurs mois de Caryn Trinca.

    La chanteuse est de retour, cette fois en featuring avec Marius, pour son nouveau single, "Anonymes". Da sa voix cristalline, Caryn Trinca et Marius se font les porte-paroles de prisonniers oubliés, en Chine : le thème est suffisamment rare pour ne pas parler de ce single, porté avec conviction et talent. 

    "Anonymes" a été écrite par Caryn Trinca, composée et arrangée par Sébastien Debard. Elle illustre un duo particulièrement émouvant entre une mère et son fils et rendant hommage aux Ouïghours, un peuple opprimé en Chine. Sur ce fond d’actualité, Le titre raconte l’histoire fictive de deux anonymes dont les destins vont être liés malgré eux.

    "Je Veux Naître" et "Anonymes", les deux singles déjà disponibles de Caryn Trinca, annoncent un album prévu en 2022, et réalisé par Sébastien Debard. Tout au long de l'album, les orchestrations extrêmement lyriques sont mises au service de la mélodie et de la voix aérienne de la chanteuse.

    Caryn Trinca feat. Marius, Anonymes, 2021
    https://www.facebook.com/caryntrincalbum
    https://www.instagram.com/caryntrinca

    Voir aussi : "Future naissance"

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  • Comme un grand océan de rock

    MASSTØ, c’est trois garçons : Thomas Orlent au chant et à la guitare, Timothée Poncelet aux percussions et Matthias Colombel à la basse. Une formation resserrée donc pour un premier EP en forme d’appel d’air. À vrai dire il souffle sur leur premier opus, Āpi, un grand vent de large. Celui du rock précisément, que ce soit "Misery", "Black Snake" ou "I’m Not Your Man Anymore".

    Les trois musiciens français revendiquent leurs influences de l’autre côté de l’Atlantique : rock, blues et jazz. Prenez par exemple "Ocean". Ce titre pop et rock à la coolitude indéniable n’est pas sans renvoyer aux sons propres des années 80 que le Sting de Police n’aurait pas renié.

    Guitares, batterie et voix sont utilisées avec une belle sincérité, sans l’utilisation de machines, d’ordinateurs ou de boites à rythme. "Nous sommes au carrefour du blues, de la soul, du rock et de la folk, sans trop savoir à qui vendre notre âme…", ont-ils expliqué en interview.

    La voix de Thomas Orlent s’impose avec audace dans un EP aux couleurs yankees

    "Woman" a même cette facture plus blues que pop-rock, avec un accent de gospel prononcé. Le trio commente ainsi ce chant amoureux :  "Quand l'amour rend aveugle jusqu'au plus profond des entrailles. Quand le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas. S'échapper reste une solution. Mais lorsque les pensées dansent avec les démons, l’âme reste cadenassée dans une prison".

    La voix de Thomas Orlent s’impose avec audace dans un EP aux couleurs yankees, à l’instar du blues "I’m Not Your Man Anymore". On trouve même du son et du rythme rockabilly dans "Misery". C’est ça, Āpi : de la belle mécanique, huilée et musclée à souhait, mais non sans noirceur, à l’instar du bien nommé "Black Snake".

    L’album propose pour conclure un live : le rock et soul "Baby’s Gone", sombre et déchiré, prouvant que nos trois amis sont aussi bons en studio qu’en public.      

    MASSTØ, Āpi, Take It Easy Agency, 2021
    https://www.facebook.com/MasstoProject
    https://www.instagram.com/officiel_massto
    https://massto.bandcamp.com/releases

    Voir aussi : "Pauline Croze a la solution"

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  • Lulu de retour à Bruxelles

    Il y a quelques temps déjà, je vous parlais de l’un des opéras les plus emblématiques du XXe siècle, Lulu, avec Barbara Hannigan dans une des interprétations les plus marquantes du personnage d’Albain Berg. La chanteuse canadienne a rendossé ce rôle pour le Théâtre de la Monnaie de Bruxelles, dans la même mise en scène de Krzysztof Warlikowski.

    C’est l’occasion de revenir sur la critique que j’avais faute en 2015 de l’opéra de Berg, un opéra disponible en DVD et Blu-Ray dans la version historique de Barbara Hannigan.

    Extrait : 
    Pour jouer Lulu, rôle phare de l'opéra le plus célèbre du XXe siècle, combien de sopranos auraient le coffre de s'y frotter ? Or, non content d'avoir relevé le gant pour la Monnaie de Bruxelles en 2012, Barbara Hannigan mérite de voir son interprétation devenir une référence légendaire.

    Lulu, l'opéra dodécaphonique en trois actes d'Alban Berg (le dodécaphonisme étant cette technique inventée par Arnold Schoenberg donnant une importance comparable aux douze notes de la gamme chromatique, rejetant de fait toute tonalité), écrit en 1935 et resté inachevé par le compositeur (le troisième acte a été terminé par Friedrich Cerha), conte le destin de Lulu.

    Celle que l'on nomme et surnomme également Eva, Mignon, Nelly ou Lilith est une beauté légendaire, une femme fatale, "un ange exterminateur" et "la putain la plus raffinée qui ait jamais ruiné un homme" comme le dit un de ses amants et victimes…

    La suite ici…

    Alban Berg, Lulu, dirigé par Alain Altinoglu, mise en scène de Krzysztof Warlikowski,
    avec Barbara Hannigan, Lilly Jørstad, Gérard Lavalle, Rainer Trost et Toby Spence

    https://www.lamonnaie.be/fr/program/1953-lulu
    http://www.barbarahannigan.com

    Voir aussi : "Barbara Hannigan est Lulu"

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  • Par ici la route

    Sur un rythme hypnotique et porté par des voix synthétiques, le dernier single de Grégory van Praet, " Get A Way" propose un voyage dans une ville futuriste qui pourrait être de maintenant ou de plus tard.

    "In my bed / Smell of death / Close my eyes / Agonize / Come with me / Run from me / I’m so afraid / Get away."

    Sur un clip aux couleurs acidulées et à l’esthétique pop, répondent des paroles neurasthéniques. Par un musicien qui sait où il va.

    Grégory van Praet, Get A Way, 2021
    https://gregoryvpmusic.wixsite.com/gvpm
    https://www.facebook.com/GregoryVPmusic
    @GregoryVPmusic

    Voir aussi : "Rouquine, Artists vainqueurs"

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  • Pauline Croze a la solution

    Pauline Croze revient avec un album libératoire qui est constitué de deux parties, avec une plus grise que l’autre. Après les Heures grises, justement, marque le grand retour de l’auteure de "T'es beau", dans un opus à la fois crépusculaire, engagé et personnel. "J’avais besoin de risque, de bousculer le fond autant que la forme, d’être éprouvée", explique l’artiste à propos de son disque.

    Personnel, le premier titre "Je suis un renard" l’est assurément. Appuyée par le piano omniprésent de Fils Cara, Pauline Croze parle des tourments d’un animal, un renard, "comme un bagnard". C’est aussi une confession d’une artiste libérée dans un monde dur et cruel : "Soyons forts, folkloriques… après les heures grises".

    C’est bien entendu cette dernière phrase qui donne son nom à l’album qui pourrait se décrire comme une "nuit d’errance", pour reprendre le titre du morceau éponyme, une élégante ballade au piano décrivant une résurrection après une rupture. "Déconstruire une histoire prend bien du temps", chante-t-elle sur une musique écrite par  le formidable Tim Dup.

    Il est encore question de libération dans "No derme". C’est aussi là que l’on peut admirer la voix singulière de Pauline Croze. Le titre s’avère aussi mystérieux et singulier que son sujet : la peau dans tous ses états, cette peau que l’on touche, celle du Moleskine, "la peau qu’on s’est donnée / La peau qu’on s’est chérie", mais aussi sa propre peau que l’on sauve.

    Pauline Croze s’avance à la fois fragile, écorchée vive et combattante dans un album attachant et aux messages qu’il faut bien écouter. C’est par exemple "Phobe", un morceau sombre aux sonorités urbaines consacré à notre "planète folle". Il a été co-réalisé et mixé par Nk.F (Damso, Orelsan). C’est aussi "Crever l’écran", morceau électro-rock sur une chanson d’amour qui s’est éteinte, tuée par le numérique : "L’écran m’a tué", constate avec force et rancœur la musicienne.

    "Kim", une chanson mélancolique qui transforme le dictateur nord-coréen Kim Jong-un en improbable objet pop et amoureux

    Le morceau "Le monde" ici ouvre dans l’opus une deuxième partie plus lumineuse (disons plus gris clair) avec, pour commencer, ce titre urbain parlant du monde : "Et je sens / Et je prends tendrement / Mon amant". Ici, "l’amour se répand" avant la fin de l’été. Pauline Croze entend profiter de l’instant présent avec son amant avant que "la nuit enveloppe le monde" ("Le monde").

    Impossible de ne pas parler de "Kim", une chanson mélancolique mais aussi géopolitique, co-écrite et réalisée par Romain Guerret (Aline, Alex Rossi) qui transforme le dictateur nord-coréen Kim Jong-un en improbable objet pop et amoureux. Il fallait le faire... 

    "La rocade", quant à elle, est un road-movie musical dans une déambulation poétique en voiture, sous forme de divagations mémorielles.

    Pauline Croze surprend par son audace avec notamment les deux derniers titres de l’opus. Elle ose l’électro-pop avec "Solution", réalisé par Charlie Trimbur (Eddy de Pretto) et Pierrick Devin (Phoenix, Lomepal). La chanteuse choisit de s’interroger à voix haute sur la manière de se sortir de situations impossibles. Comment s’en sortir, demande-t-elle en substance ? Y aurait-il une solution ? Mais à quoi ? Et laquelle ? "Y en a des centaines ou il y en a une / Dans cet inventaire où tout est contraire, il n'y en a qu'une / S-O-L-U-T-I-O-N / Y en a pas de centaines, y en a pas de centaines / Il n'y en a qu'une".

    Plus étonnant encore, Pauline Croze choisit, dans le dernier morceau d’Après les Heures grises de faire une longée musicale dans l’univers des courses. Voilà un sujet à ma connaissance jamais ou, du moins, très rarement abordé dans le répertoire musical. La chanteuse parle avec émotion de cette passion pour les cheveux, passion enivrante et catalyseur de rêves aussi : "Je veux savoir si mon emblème / Changera ma vie ce soir". 

    Pauline Croze, Après les Heures grises, Argentic / Capitol, 2021
    En tournée en France jusqu’en mai 2022, à Montpellier au Rockstore le 9 novembre,
    à  Aix en Provence au  Petit Duc le 10 novembre,
    à Savigny le Temple à L’Empreinte le 13 novembre,
    à Sotteville les Rouen au Festival Chants d’Elles le 16 novembre et à Paris aux Étoiles le 17 novembre
    https://www.facebook.com/paulinecrozeofficiel
    https://paulinecrozeofficiel.lnk.to
    https://www.instagram.com/paulinecrozeofficiel

    Voir aussi : "Stéphanie Acquette, visionneuse"

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  • Mat Hilde est revenue

    Après un premier EP sorti en 2016 (Caméléon), Mat Hilde a mis sa carrière entre parenthèse et est devenue maman d’un puis de deux enfants.

    C’est justement cette parenthèse qui est au cœur de son retour et de son nouveau projet musical, Vies. Son premier single, "Blues Baby", sorti en cette fin d’octobre, traite de ce moment si particulier au cours duquel Mat Hilde est devenue maman.

    Sur un clip réalisé à l’aide de vidéos privés et familiales, la musicienne parle avec tact et douceur de cette période révolutionnaire et bouleversante à plus d’un titre : pleurs, nuits blanches. Le baby blues est-il une malédiction ? Non, répond-elle en chanson :"Nos plus belles années sont celles qui nous épuisent". Et Mat Hilde de conclure ainsi : "Tout est mieux maintenant".

    Le nouvel EP de Mat Hilde paraîtra le 19 novembre 2021.

    Mat Hilde, Blues Baby, 2021
    http://mat-hilde.com
    https://www.facebook.com/Mat-Hilde

    Voir aussi : "L’automne sera chaud dans les tee-shirts, dans les maillots"

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