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Pour son nouvel EP, Sara Lugo propose un brillant et élégant mélange d’influences. Une évidence pour la musicienne qui a commencé sa carrière en Allemagne, avant de venir s’installer en France. pop, swing, funk, hip-hop, R&B, reggae ou jazz : rien ne fait peur à cette artiste qui repousse aussi bien les frontières que les genres. Ajoutons que Sara Lugo a remporté en 2013 l’award du British Reggae Industry en 2013 en tant que meilleure artiste féminine internationale.
"Elevate", le titre qui donne son nom au mini-album revendique une électro pop mâtinée de hip hop. Les chœurs jouent et s’envolent, portés par une voix claire que l’on dirait souriante. Il faut noter que ce morceau fait également l’objet d’un remix.
"Flowaz", né d'une collaboration avec Blanka, du collectif La Fine Équipe, montre que Sara Lugo est capable de se frotter au jazz : cool et lumineux.
Preuve que Sara Lugo n’est à être cantonné à un seul genre, cet autre extrait "Energy Of God" souffle sur les braises du funk, sans pour autant mégoter sur le hip-hop et un sens du rythme et du flow indéniables. Funk encore avec "Time" que l’on croirait tout droit sorti d’un vieux vinyle de la fin des années 70 ou d’une BO de Tarantino, période Jackie Brown.
Arrêtons-nous enfin sur "Free Flow", une formidable pop-électro tout aussi inventive, avec ces nappes de synthétiseurs diaboliques et cette voix sautillante.
Dès l’ouverture de son dernier album, Encounter, Beyries accroche l’oreille avec le formidable "What We Have" : les échos de sa voix cristalline et les vagues mêlées de claviers électronique et de guitare emmènent l’auditeur dans un pays merveilleux où la parole est rare mais précieuse : "Meet me on the other side / My love, I'm holding on to what we have." Son premier album, Landing, a connu un vaste succès populaire au Québec, avec 11 500 copies et plus de 15 millions d’écoutes sur toutes les plateformes. La voilà qui revient avec ce nouvel opus irrésistible.
La chanteuse canadienne revendique l’influence du folk-rock, à l’instar du délicat "Closely", porté par des paroles d’une superbe mélancolie : "I've been waiting / Closely / All night long / Time's up / Heavy breathing / Silent grieving / White hollow tree". L’artiste sait aussi parfaitement manier les sons rock et pop à la Bruce Springsteen, autant que nous cueillir à froid avec "Over Me", morceau racé et fuselé, démontrant toute l’étendue du talent autant que des influences de Beyries.
"Keep It To Yourself", aux sons seventies et planants, est un chant d’amour par une femme blessée réclamant de revenir aux premiers émois et aux premiers serments : "Can we go back / To the very single minute / I took your hand / Love was all we had." Chanson d’amour également avec "Into You" qui est le chant d’une femme qui s’est retrouvée ("Can you feel it / I'm lost in you").
Avec "One Of Touch", on retrouve la pop de Beyries, faite de réminiscences psychédéliques des années 70, avec ce sens du spleen autant que de la rêverie : "When the morning comes / I get out of luck / You're my dream, my everything / When I have to go."
Le sens du spleen autant que de la rêverie
"Graceless" est plus engagé. La chanteuse propose avec ce morceau un hymne à la paix : "How many more walls will we build / Are we that stupid God forbid / Blinded believers fighting guilt / In the name of Jesus and pretty things / Are you coming to get us."
Pour "The Story Of Eva" la musicienne québécoise prend le parti d’une folk râpeuse et sombre sur un destin cruel. Un appel à l’aide que la chanteuse exprime ainsi : "Help me / I'm drowning / Help me / I'm dying." Diantre ! Précisons que le vidéoclip de "Graceless" à été conçu par la réalisatrice française Raphaëlle Chovin, à qui l’on doit aussi les précédentes vidéos de "Closely" et d'"Over Me".
La seule chanson française, « Nous sommes" se révèle, avec la même mélancolie, comme un voyage amoureux, qui est aussi une revendication de liberté : "L'histoire est un voyage / Entre les forêts / Et les villages / Du sommet bleu des Alpes / Au creux du Grand Secret / Nous sommes / Des haltes / Des bêtes naïves au cœur du paysage / Cherchant dans nos failles / Nos rêves et nos batailles / Chevaux sauvages."
L’album se termine avec "Anymore", qui est le récit d’une descente dans l’enfer de la dépression : "I don't see daylight anymore / I need to rest ashore / I have lowered my guard / And returned to bed." Beyries y fait le choix du piano-voix.
Je crois que l’on dit que derrière chaque grande artiste, se cache un homme. C’est bien l’expression exacte ? Luc Totterwitz, l’autre moitié – alsacienne – de Vaiteani, ne s’offusquera sans doute pas si je dis que ce duo est essentiellement porté par sa chanteuse, Vaiteani Teaniniuraitemoana.
Un peu plus de trois ans après leur premier opus et la remarquée et remarquable adaptation de "Belle-Île-en-Mer, Marie-Galante", le groupe propose un très bel album, Signs, mariant pop anglaise et musique polynésienne (mais aucun titre en français), avec neuf chansons aux titres sibyllins : "Embrace", "Signs", "Reason", "Angry" ou "Waters". Pour l’occasion, le groupe s’est allié le concours de la même équipe : le réalisateur artistique David Grumel (The Pirouettes, Neeskens) avec qui ils co-réalisent le disque, avec également le concours du producteur Manju pour leur reggae "Angry".
Ce mélange des couleurs donne un opus lumineux qui nous titille agréablement les oreilles, tout en sachant apporter ce supplément d’âme fait d’humanisme, de générosité et d’amour, à l’exemple du titre "Embace" ("I embrace it all / The anger and the laughter / The pain that goes with the pleasure" / "J'embrasse tout / La colère et le rire / La douleur qui accompagne le plaisir."). Les musiciens ne disent pas autre chose : "Il y a toujours une façon d’entrevoir la beauté des êtres, même perdus".
Folk polynésien
On peut sans doute taxer ce nouvel album d’opus de world music, grâce à ses teintes océaniques et tahitiennes – Vaiteani Teaniniuraitemoana y est originaire. Que l'on pense aux morceau "Kiss Kiss" et surtout au formidable "Homai". "Écoutez le son de ma voix", commence en maori la chanteuse : "Te mau hoa ē / ’A fa’aro’o mai / I tō’u reo ē / ’A ti’a ’e ’a ’ori mai", avant d’enchaîner en anglais, avec la même générosité : "I don’t need no make up / I don’t need no dress / Tonight I wear the rhythm / My fabric be my dance" ("Pas besoin de maquillage / Pas besoin de robe / Ce soir je porte le rythme / Mon tissu est ma danse").
Signs séduit par la pop mélodique et mélancolique ("My Life"). Le titre qui donne son nom à l’opus est une balade autant qu'une l’histoire d’amour riche de promesses : "You sending me signs / So that I lift my eyes to the skies / To read your love in the clouds" ("Signs").
On pourra trouver dans les morceaux de l'album autant l’influence de cette pop-folk internationale héritée de Tracy Chapman qu’un rappel des origines et de la culture de la chanteuse de Vaiteani. À cet égard, on peut même parler de "folk polynésien". Ainsi, "Reason" est teintée de sons tahitiens, sans oublier le ukulélé joué par Luc Totterwitz, alors que "Heitiare" une très jolie ballade en maori, avec voix et piano. N’oublions pas non plus le reggae du morceau "Angry", signe que le duo entend bien surfer sur des influences venues de tous horizons.
"Waters", un titre à l’électro-pop très actuel et à la belle luminosité, vient clôturer cette parenthèse enchantée et séduisante.
Dans l’univers du classique, Khatia Buniatishvili fait partie des très grandes stars, à côté de figures comme Lang Lang ou Yuja Wang, pianistes comme elle.
Aussi française que géorgienne, son pays d’origine, Khatia Buniatishvili a sorti il y a quelques semaines sa compilation, Labyrinth, que la musicienne décrit ainsi : "Le labyrinthe est notre esprit, souvenirs de notre enfance dans une perspective d’adulte… Le labyrinthe est notre destin et notre création."
La pianiste laisse de côté les grands incontournables de cet instrument – si l’on excepte la première Gymnopédie de Satie, la Badinerie enlevée et jazzy de Bach et le Prélude op. 28/4 de Chopin – au profit de morceaux choisis avec soin pour illustrer les aspirations de l’instrumentiste dont le public d’admirateurs ne cesse de croître : "les rêves brisés" ("Le thème de Deborah"), "la Mère Nature" (la "Suite Orchestrale" de Bach), les émois adolescents (une "Vocalise" de Rachmaninoff), l’amour ("La Javanaise") ou la consolation (Liszt).
Dans une pérégrination mêlant romantisme, classicisme, modernisme, audace, revisites et clins d’œil, Khatia Buniatishvili s’amuse à sauter à pieds joints d’un siècle et d’une époque à l’autre, sans se soucier des époques et des styles : sa version funèbre du "Thème de Deborah" d’Ennio Morricone côtoie "La Sicilienne" de Vivaldi et Bach, un "Intermezzo" de Brahms, une sonate de Scarlatti mais aussi les somptueuses "Barricades mystérieuses" de François Couperin.
Une pérégrination mêlant romantisme, classicisme, modernisme, audace, revisites et clins d’œil
Le contemporain a une place de choix avec Philip Glass ("I’m Going To Make A Cake"), Heitor Villa-Lobos ("Valsa da dor"), Arvo Pärt ("Pari intervallo") ou l’étude "Arc-en-ciel" de György Ligeti, un morceau aux envolées cosmiques, ponctuées de trouées sombres et de perles de pluie.
Serge Gainsbourg a même les honneurs de la pianiste : l’admirateur de Chopin et Sibelius apprécierait certainement. À ce sujet, les fans de Gainsbourg et de Jane Birkin auront très certainement deviné derrière le "Prélude en mi mineur" de Chopin le thème de "Jane B." Plus étonnant encore, Khatia Buniatishvili propose une 17e piste intitulée 4’33’’ : l’auditeur n’entendra aucun son de ce morceau de John Cage qui propose 4 minutes 33 de silence métaphysique !
La pianiste franco-géorgienne cache décidément bien son jeu : elle se fait également arrangeuse pour "La Sicilienne" de Vivaldi et Bach ou la célèbre "Badinerie" du Cantor de Leipzig, et même joueuse de jazz dans son adaptation de "La Javanaise" de Gainsbourg.
Khatia Buniatishvili sort indéniablement des sentiers battus avec cet album classique mais aussi très personnel, à l’image de son interprétation bouleversante et de son commentaire sur l’Adagio de Bach réarrangé par Alessandro Marcello, qu'elle commente ainsi : "Si elle n’avait pas été absente, elle aurait marché pieds nus sur la terre chaude, elle aurait pensé : « Le printemps d’un autre est agréable regarder aussi. »"
Fleur Offwood continue de tracer sa voie. En ce début d’année, elle propose son nouveau single "Ma puce". De sa voix fragile, elle propose une déclaration d’amour… à une puce GPS, "qui sait tour de moi / Qui me prend par le bras."
Mutine, espiègle, sensuelle, Fleur Offwood se livre en chanteuse de cabaret dans un clip tout aussi drôle réalisé par Edie Blanchard. La musicienne s’adresse à un drone, dans une salle de spectacle vide – clin d’oeil voulu, on s’en doute, à la crise sanitaire."
Fleur Offwood se révèle cette fois encore comme une chanteuse audacieuse et douée à suivre absolument.
Cet événement prendre la forme d’un concert d’une heure à 2 658 mètres d’altitude, le dimanche 14 mars à partir de 18H30. La scène enneigée sera en balcon du lac de Serre-Ponçon, avec un panorama de 360 degrés au-dessus du Parc National des Écrins d’un côté et le massif du Parpaillon de l’autre.
C’est sous les couleurs rayonnantes des Alpes du Sud., au coucher du soleil, qu’aura lieu ce set à la fois électronique et poétique.
"Au-delà de la performance créative et culturelle, il s’agit d’une solidarité commune entre le milieu culturel des artistes et les acteurs de la station de ski pendant cette période de pandémie. Un désir commun de poursuivre le lien avec nos publics et leur offrir un moment d’évasion et de partage dépaysant et oxygénant", résume Pierre Vollaire, maire des Orres.
De son côté, Emmanuelle Tahmazian, directrice de l'office de tourisme des Orres, dit ceci : "Cette saison d’hiver, au-delà des difficultés rencontrées, est une opportunité pour explorer de nouvelles initiatives… Ce concert au sommet des Orres avec Killian et l’équipe de tournage est une immersion totale en altitude, mixant son, image et dépaysement."
Dès l’ouverture de Perspectives & Avatars, le 3e album de Laura Perrudin , l’auditeur sait que la musicienne va nous entraîner dans un chemin rarement emprunté. "The W World", qui introduit le 3e opus de l’artiste rennaise annonce une pop inventive, alliant jazz, chanson et musique électronique, parfois survitaminée ("Major Allegory Of Norm").
L’artiste dit s’appuyer sur un concept d'écriture où chaque chanson est un personnage, un avatar. Elle est accompagnée de featurings qui élèvent d’un niveau supplémentaire son projet musical : Krismen, Mélissa Laveaux, Ian Chang, Clément Lemennicier, Becca Stevens, Emel Mathlouthi, Dylan James, a Low Woodwind Trio, sans oublier Philippe Katerine.
Dans le droit "Fil" de Camille, Laura Perrudin choisit à la fois l’inventivité et la classe, sachant aussi bien manier l’audace que la délicatesse ("Light Players"), sans mégoter sur des moments planants.
Elle ose même le trip-hop dans "Follow Stone", qu’elle développe avec la participation décalée et sarcastique de Philippe Katerine ("Push Me"), dans une critique de la société contemporaine avide de notations et de réseaux sociaux : "Grade ? Grade ? Grade ? Give a grade ! Give a grade ! / Push me ! Push me ! Push me ! Push me ! Push !… Un ressenti ? / Une petite note ? / Pousse moi ! / Pousse mon bouton ! / Content ? Mi-content ? / Mi-pas-content ? / Pas content ?"
Pour "Well, They Lied", Laura Perrudin fait le choix d’une pop-folk planante : "Evil tough blue in the sky / Just to think I'm gonna die / Under that light that's so tight", alors que "Game Over" fait figure de titre urbain et hip hop (et même trip-hop), cinglant et sombre, grâce au flow endiablé de Krismen et Ian Chang.
Dans le droit "Fil" de Camille
Dans "From One Dark Side To Another", nous voilà dans un titre lui aussi planant - et électronique, pour un vrai voyage intergalactique. "Country Townie Bird" est un titre électro folk lui aussi éthéré et léger, porté autant par la voix de Laura Perrudin que par celle de son nouvel invité, Clément Lemennicier.
Le timbre de voix de Laura Perrudin semble s’enrichir autant que devenir de plus en plus virtuose au fur et à mesure de l’album, avec le bien nommé "MetaSong", dans lequel la Rennaise surfe élégamment sur la vague de Camille. La chanteuse rennaise est en featuring avec Emel Mathlouthi ("Am I supposed to be beautiful? / Am I supposed to mean something? / Am I supposed to be understood? / Or just to be entertaining?").
"Le refuge de la couleur" est le seul morceau en français. Interprété avec Morgane Houdemont sur un magnifique texte aux teintes parnassiennes : "J'habille le monde et ses confins / Mais chaque nuit j'épargne la lune / Mais me le direz-vous enfin / Une couleur, en suis-je une ?"
Mais arrêtons-nous deux secondes sur "Something To Lose", avec Dylan James & a Low Woodwind Trio. Ce morceau électro et rap, mâtiné de sons d’un autre monde, est une revisite du conte de La Fontaine "Le Chien et le loup", et une réflexion sur la dialectique de la liberté et de la prospérité : "- So they keep you fastened ? / You can't run where / you want to run ? / - Not always but never mind. / Follow me and unwind / But I was already far / With all my reborn reason / Venerating again / The deep dry greedy taste / Of my sacred freedom".
"Sacred freedom." "Liberté chérie" : c’est tout le message de ce titre autant que d’un album d’une très belle créativité.