En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Les années 80 continuent d’être revisitées et d’inspirer les musiciens actuels. Dernier exemple en date : William Sheller et son tube, devenu un classique : Un Homme Heureux.
La version originale déroulait une ballade voix et piano, à la sombre mélancolie. Yves Carini a choisi d’en faire une bossanova douce amère.
Un Homme Heureux est le deuxième extrait de son nouvel album, The Way You Are, attendu pour cet automne, après une adaptation d’un autre standard, L’Hymne à l'Amour, en version jazz symphonique.
Pour Un Homme Heureux, Yves Carini a su s’entourer d’une belle équipe : Jorge Calandrelli, l’arrangeur et réalisateur de Tony Bennett, Andrea Bocelli, Stevie Wonder ou Michael Bublé mais aussi de Randy Waldman (Seal, Barbara Streisand ou Beyoncé).
Voilà qui nous promet un futur album soigné, produit avec un professionnalisme à l’américaine. En tout cas, ce nouvel extriat est une jolie manière de revenir vers le passé et vibrer de nouveau aux mots délicats et déchirants de William Sheller : "Pourquoi les gens qui s'aiment / Sont-ils toujours un peu les mêmes / Ils ont quand ils s'en viennent / Le même regard d'un seul désir pour deux / Ce sont des gens heureux."
En ce 21 juin, honneur à un genre musical discret mais particulièrement passionnant : le contemporain. Et pour cette chronique, je vous ai déniché non pas une mais deux œuvres de Camille Pépin, qui s’est imposée en quelques mois comme une compositrice incontournable, à la faveur de deux albums à découvrir : Chamber Music (2017) et The Sound of Trees (2020).
La musique contemporaine française était depuis des décennies prisonnière d’une image engoncée dans des théories et des habitudes : le sérialisme, l’aléatoire, le spectralisme, la méfiance pour l'harmonie et plus généralement les querelles de chapelle. Mais la voilà qui prouve avec Camille Pépin (mais aussi d'autres compositeurs et compositrices) que la musique contemporaine française peut être harmonique et immédiatement attachante, sans renier pour autant à son audace formelle (le jeu de sonorités, l’apport de cultures différentes, l’influence du courant répétitif américain) comme à la paternité revendiquée avec les grands compositeurs occidentaux – Mahler, Debussy, Ravel ou Messiaen sont les grandes figures qui viennent en tête de prime abord pour ces deux opus.
Camille Pépin avait 27 ans lorsqu’elle a proposé Chamber Music (NoMadMusic), des pièces de musique de chambre au souffle intense, et qui sont jouées par l’Ensemble Polygones, avec la mezzo-soprano Fiona McGown, la violoniste Raphaëlle Moreau et la violoncelliste Natacha Colmez-Collard.
L’album débute avec Lyrae, une œuvre dominée par des violons implacables et torturés. Un mouvement plus lent qui scinde le morceau en deux est marqué les influences du courant répétitif américain, renvoyant à Steve Reich ou aux œuvres de Philip Glass par le Kronos Quartet, mais avec ce lyrisme tout français.
La pierre angulaire de l’opus est Chamber music : 18 mouvements souvent très courts, ayant pour fil conducteur des cordes omniprésentes, un piano délicat et la voix mezzo-soprano de Fiona McGown, déclamant des vers de jeunesse de James Joyce (1909). Il y a une très grande cohérence dans ces pièces de Chamber Music qui sont des chants amoureux, mystiques et expressionnistes d’une très grande pureté.
Raphaëlle Moreau est au violon pour une autre pièce, Indra : place cette fois à une musique robuste et même brutale, soutenue par des cordes tendue et nerveuses. Tout aussi sombres, les trois mouvements de Luna (Luna, Aurora et Sol) sont des mondes à eux tout seuls : des cauchemars peuplés d’êtres mystérieux et fantomatiques (Luna), parfois aériens et féeriques (Aurora), mais toujours inquiétants, menaçants et brutaux (Sol). L’album se termine avec la pièce Kono-Hana, qui semble nous réveiller d’un mauvais rêve pour nous projeter dans un univers zen, grâce au violoncelle métaphysique de Natacha Colmez-Collard.
Compositrice incontournable pour les années à venir
C’est pour The Sound Of Trees que Camille Pépin a reçu en début d’année une Victoire de la Musique, dans la catégorie "Compositrice de l’année". Cette pièce a été enregistrée avec l’Orchestre de Picardie dirigé par Arie van Beek par NoMadmusic. Elle est sortie quelques jours seulement avant le Grand Confinement.
Pour cet album, à la fois audacieux, atypique et classique, Camille Pépin côtoie Claude Debussy et Lili Boulanger et s’installe déjà comme une compositrice incontournable pour les années à venir.
The Sound Of Trees, ce sont six mouvements qui sont des hommages à la nature et aux arbres, et dont les titres renvoient aux mille et une transformations des saisons : "Paisible, boisé", "Plus lumineux, irisé", "Céleste, planant", "Entêtant, tournoyant, hypnotique", "Apaisé, boisé" et "Mystérieux, flottant."
Autant naturaliste qu’expressionniste, Camille Pépin et l’Orchestre de Picardie, dirigé par Arie van Beek, nous entraînent dans un environnement à la fois proche de nous et féerique ("Paisible, boisé"). Mais c’est aussi un monde qui sait avoir sa part de violence ("Plus lumineux, irisé") ou de mystère ("Céleste, planant"). Olivier Messiaen avait su faire des chants d’oiseaux des pièces contemporaines merveilleuses, passionnantes et déroutantes. Camille Pépin, elle, donne vie aux arbres vivants, pluriels et colorés ("Entêtant, tournoyant, hypnotique"). The Sound Of Trees passionne par cette place laissée à la méditation ("Apaisé, boisé") et à une forme d’hommage grave à la nature ("Mystérieux, flottant").
L’album se termine avec trois morceaux classiques, très cohérents dans leur choix. Un Hommage à Rameau et un Mouvement tirés des Images pour piano de Claude Debussy d’abord, et deux mélodies de Lili Boulanger d’autre part (D’un soir triste et D’un matin de printemps). Camille Pépin entend ainsi marcher sur les traces de géants et de géantes de la musique. Voilà qui promet de futures œuvres passionnantes, sans coup férir.
Yadam n’est pas tout à fait un inconnu. Le grand public l’a découvert en 2017 dans l’émission Nouvelle Star, au cours de laquelle il est brillamment sorti deuxième.
Safeplace est son premier album, un EP de cinq titres dans lequel le jeune homme impose une identité forte, lui qui a déjà connu mille vies, entre une naissance au Venezuela, une enfance aux États-Unis, une victoire de chant organisé par l’Alliance française en 2017, suivie d’un exil en France et une participation éclatante au célèbre télé-crochet.
Les 5 titres proposés par Yadam, qui chante autant en anglais (The Place), qu’en français (Yadam) et en espagnol (Vacio), sa langue natale, révèlent d’abord une voix singulière, éthérée et comme venue d’un autre monde, à l’exemple de (SayYou're) sorry ("I don't wanna let you go / Tell me what I wanna know / Say you, say you / Need me").
L’électropop de Safeplace ne craint pas le minimalisme (Yadam), pas plus que le rythme hip-hop (Empty Doors), voire le son eighties (The Place).
Chemin personnel et artistique
À bien d’un égard, cet EP marque la naissance d’un authentique artiste qui propose avec Safeplace bien plus qu’un galop d’essai : son album est aussi un chemin personnel et artistique, comme le prouve le morceau Empty Doors ou le titre intégral de l’album (Safeplace : a true story by Yadam).
Après un parcours particulièrement riche, il semble bien que ce soit la France et Paris que l’artiste ait choisi pour faire sa place – grâce à l’appui de confrères et consœurs (Lolo Zouaï, Ibeyi, Woodkid ou Rosalia) mais aussi d’une communauté de fans déjà importante. Un espoir que Yadam chante ainsi : "Paname, ce soir je me sens ivre / Je sens que j’ai le droit de vivre / Peut-être qu’il y a bien une étoile / Qui veille sur nous."
Mystic Señor est le troisième album d’un cycle de cinq, proposé par Sam Franck Blunier. Une pentalogie que l’artiste a fort justement nommée The Five Album Concept. Cette démarche artistique ambitieuse est à saluer pour un artiste qui manie avec justesse chanson française, pop et rock. Après les deux premiers volets, Il fait beau (2015) et Des Filles (2016), voici donc, cette année, Mystic Señor, un album qui frappe autant par son spleen pop-rock, sa masculinité fragile que par sa poésie.
L’auditeur y trouvera la marque de brillantes références, à commencer par Alain Bashung dans le premier titre, Évidemment : "Et rien ne s’oppose à l’amour / Plus rien ne s’oppose à l’amour."
Le titre Le verbe, plus enlevé, délaisse l'hommage appuyé pour l'auteur de Résident de la République au profit d’une démarche plus originale surfant du côté de la pop à la fois rugueuse et insolente d'un Patrick Coutin : "On m’a dit moche / J’ai dit tant mieux / On m’a dit croche / J’ai dit fuck off."
Électro-poèmes
"Le verbe est plus important que nous / Le verbe est plus important que tout", chante Sam Franck Blunier dans un troisième opus où le désabusement affleure à chaque note et chaque mot : l’aliénation de l’amour (Poings liés), l’anticonformisme (Le verbe), l’absurdité de l’existence (Des questions). Mais il y aussi ces éclairs d’espoir, d’amour et de spiritualité (d'où, bien sûr, le titre de l'album), à l’exemple du Verbe et de ses Électro-poèmes :La prière des mots, Le Beau et Les mains des hommes.
Les mots du chanteur sont portés par une voix à la mâle assurance, sombre et faussement détachée. Mystic Señor est l’album d’un noctambule, et à certains égards gothique. Avec Salut beauté, nous voilà dans un pop-rock XIXe et baudelairien à la sèche beauté : "Salut Beauté inouïe, est-ce toi qui nous porte ? / Beauté si fragile / Je sais bien que tu m’attends, au-delà des vallées et des cimes, / Par delà les lacs et les toits de tuile."
Quand on pensait le chanteur perdu dans des volutes de fumée de nuits au Palace le voilà pris dans une ballade, Fragile, qu'une chanteuse comme Françoise Hardy pourrait interpréter avec la même fragilité, justement.
On aime l’univers de MoonCCat, musicien, photographe et poète assumant à 200 % un dandysme qui se serait transporté en plein XXIe siècle. Un style fin de siècle donc, mêlant textes saturniens et musque pop-rock, à mi-chemin entre Jim Morrison (Shoot The Poet) et lo-fi nighties (Sanatorium Europa). L’artiste le dit à sa manière sur son site : "Musicien, photographe et écrivain, MoonCCat a été le premier voyageur temporel à essayer la machine à explorer le temps de H.G. Wells en 1895. Elle l'a conduit au XXIème siècle sans possibilité de retour."
MoonCCat revient avec Forget Me Knot, album autoproduit, sombre mais traversé aussi de brillants éclats de lumière. Ce côté romantique noir, le chanteur l’assume avec un bel aplomb, en mettant en musique les vers de Gérard de Nerval (Vers dorés), de Baudelaire (Baudelaire 20 décembre 1855) et même... d’Alphonse Daudet (L’oiseau bleu). Disons aussi que les influences du chanteur sont à chercher autant du côté de Rimbaud ou Verlaine Edgar Alan Poe que de celui de Bram Stoker ou de Hermann Hesse.
MoonCCat est également au texte dans des titres tout autant convaincants et acides : Le voyage ("Il ne faut pas regretter / Ce que la vie nous offre / Il ne faut pas penser que ce n’est pas assez… / Il ne faut pas espérer que les choses s’améliorent"), Le chat Haret, L’idole ou Ton souvenir.
Comme s'il était catapulté dans notre époque, MoonCCat y apporte sa part de mystère, mêlant, dans un album résolument rock, mâtinée de pop eighties (Baudelaire 20 décembre 1855, L’idole), du mysticisme (Le chat Haret), du désespoir (Le voyage), de sensualité (Morganella Morganii qui "provoque des incendies"), de la poésie (Shoot the poet) et du gothique éclatant de lyrisme (Shadow, L’obscurité des nuits).
"Le premier voyageur temporel à essayer la machine à explorer le temps de H.G. Wells"
Dans cet album d’une belle cohérence figure un morceau énigmatique. Avec Sanatorium Europa, le plus dandy des chanteurs nous transporte dans l’Europe des années 20, sur la trace de Thomas Mann et d’Herman Hesse, lors de son séjour à Monte Verità. Explication de texte par MoonCCat lui-même : "Si les deux auteurs allemands sont peut-être familiers à certains, notamment Thomas Mann et sa Montagne Magique, Monte Verità ne doit pas dire grand chose à grand monde car il s'agit d'une expérience communautaire assez étrange et aujourd'hui oubliée qui a eu lieu au début du XXe siècle en Suisse… Six jeunes gens de bonne famille se sont effectivement lancés dans une aventure unique en son genre : quitter la société moderne dont ils étaient dégoûtés pour créer un nouveau mode de vie destiné à retourner au plus proche de la nature en construisant de toutes pièces un village autarcique auto suffisant qui réunira artistes, peintres, danseurs, chorégraphes, occultistes, anarchistes, bref, une population très éclectique, en recherche d'authenticité. Le village s'éleva à Monte Verità, "la montagne de la vérité", à Ascona en Suisse… C'est une utopie communautaire qui s'est construite et a perduré durant une vingtaine d'années. Elle a brassé de grands noms comme Hermann Hesse, Carl Jung ou Isadora Duncan, entre autre… Le titre raconte le séjour de Hermann Hesse dans ce lieu hors norme. Il ne raconte pas sa rencontre avec un prophète étrange qui à ce moment là, avait quitté la communauté pour vivre en ermite dans une grotte : l'étrange Gustö Gräser, qui fut pour lui une rencontre déterminante et a certainement joué un rôle dans ses romans initiatiques comme Demian et Le Loup des Steppes, avec qui Gräser avait certains traits en commun…"
Sanatorium Europa est une vraie singularité dans un album à l’empreinte XIXe siècle, sombre, beau, érudit et douloureux : "J’ai dans mon cœur un oiseau bleu, / Une charmante créature, / Si mignonne que sa ceinture / N’a pas l’épaisseur d’un cheveu… / Et son bec fin comme une lame, / En continuant son chemin, / M’est entré jusqu’au fond de l’âme."
On s’en souviens ou non – et cela est du moins ignoré pour les moins de vingt ans – mais l’Italie a eu son heure de gloire pendant la période pop du début des années 80. Ils s’appelaient Gazebo (I Like Chopin), Ryan Paris (Dolce Vita), P. Lion (Happy Children), Lune de miel (Paradise mi amor), Tony Esposito (Kalimba De Luna) ou Baltimora (Tarzan Boy). Faites un petit tour sur ce site pour vous rafraîchir la mémoire.
L’écoute du dernier EP de Spaghetti25c, Dance With Me, a une facture qui nous renvoie à ces années dingues et plus italienne qu’on ne le croit, une période qui mêlait disco, électro, new wave et pop anglaise.
Spaghetti25c : le nom de groupe aux consonances péninsulaires cache en fait un trio de vrais/faux franco-italiens : Federico Pellegrini (The Little Rabbits) au texte et au chant, François Pavan (Hatt) et Vincent Choquet (DBFC, AeroBrasil).
On peut remercier ces trois là de nous proposer un EP aux sonorités eighties, mêlant rythmes syncopés (Dance With Me), électro (Be) et voix sombres. C’est une sorte de new wave revisitée que l’on pourrait (presque) qualifier de vintage (Most Of My Best Friends), et qui nous transporte dans les nuits sombres et dansantes du Palace période années 80, avec toujours cette touche italienne à la Giorgio Moroder (Buongiorno Amore).
Un solide et convaincant projet musical, que les artistes entendent lier avec la création vidéo (Most of My Best Friends, Cello Version).
Ajjy fait partie des nouvelles voix de la pop urbaine, une pop à la fois sucrée dans sa forme et grave dans ses propos. La chanteuse aborde un sujet que beaucoup connaissent : la dévalorisation que l’on ressent face à soi-même : "Tu vends ton âme / Pour devenir une nouvelle femme / Une nouvelle flamme... / Un jour sur deux tu te trouves moche / Tu trouves que t’as un peu trop de bidoche…"
Ajjy s’adresse dans son single Aime-toi à celles qui manque de confiance en elles, un message universel qui lui est également destiné : "Pourquoi tu vois pas que tu es belle et extra ?"
Je vous invite à découvrir cette chanson pleine de bon sens et de positivité. Elle parlera à des millions d'entre nous.
Aujourd’hui marque la conclusion de cette saison de Koh Lanta. C’est ce soir que nous saurons qui de Claude, Inès ou Naoil l’emportera au cours de la mythique épreuve des poteaux, avant d'être désigné le ou la "survivant·e" ultime.
La semaine dernière, en demi-finale, les candidats Alexandra, à cause d'une blessure, et Moussa ont été éliminés. Moussa, justement, fait encore parler de lui avec le single Aventuriers, créé avec Davassy, un nouvel artiste de la scène pop urbaine.
Les deux musiciens se sont inspirés du générique du jeu pour imaginer une œuvre originale mêlant culture pop, influences africaines et rap.
Un titre qui fait déjà le buzz. On aime ou pas : mais en tout cas, Aventuriersfait le buzz, et sera sans nul doute fredonné par des milliers de fans.