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Musiques - Page 69

  • Kara Marni, logique

    Kara Marni pourrait bientôt figurer dans votre playlist. Finalement, ce ne serait que logique, tant la chanteuse anglaise manie une soul chaleureuse (un peu de Witney Houston, une pincée de Diana Ross et un soupçon de Beyonce) avec une voix caressante, chaleureuse et proche de la perfection (Lose my love, No Logic).

    Bien plus travaillés que ne le laisse croire une première écoute, le son et la facture nineties (Opposite, Caught up) servent un EP à la production et à l’enregistrement remarquables.

    Kara Marni parle d’amour, de ses irrésistibles attractions et de leur aliénation dans cet opus maîtrisé, après un premier album remarqué et une série de tournées au Royaume-Uni et dans le reste de l’Europe l’an dernier.

    Fans de RnB et de soul, la chanteuse londonienne est pour vous, grâce à une pop qui revendique des influences remarquables, que ce soit Diana Ross ou Chaka Khan, insufflant par moment des accents rock, si l’on pense au très réussi Lay Your Blame, avec J. Warner.

    Le grain de voix de la chanteuse est un divin miracle, comme le prouve, s’il en était besoin, le morceau All Night, un titre présent dans deux versions. Pour l’occasion, Kara Marni s’est offerte le concours du producteur et DJ anglais Champion. Si l’on parle de miracle c’est qu’en toute logique Kara Marni a le droit de rêver d’une longue et fructueuse carrière. Remarquable.

    Kara Marni, No logic, Access Records, 2019
    http://karamarni.com
    https://www.facebook.com/KaraMarni
    https://www.instagram.com/karamarni

    Voir aussi : "Comme un air de Motown"

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  • Dua Lipa, au pop de sa forme

    Une fois n’est pas coutume sur Bla Bla Blog, c’est de la pop urbaine et hyper populaire dont il sera question dans cette chronique.

    L’artiste ? Ni plus ni moins que Dua Lipa, en pleine ascension avec son titre Don’t Start Now. Ça risque de chauffer sur les pistes à l’écoute de son nouveau titre, Physical, le deuxième single de son futur album, Future Nostalgia, annoncé pour le 3 avril prochain.

    Physical annonce bien la couleur : du rythme, du son bien construit, une chanteuse à la voix musclée à défaut d’être révolutionnaire, de la danse et une bonne dose d’extravagance. Sans oublier un clip aux moyens certains et louchant du côté des années 80.

    Dua Lipa sera également en concert à Paris, à l’Accorhotels Arena le 4 mai prochain.

    Dua Lipa, Physical, Warner Records, 2020
    http://dualipa.co/official

    Voir aussi : "Marie, j’adore"

    © Hugo Comte

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  • Tagada tagada, voilà les Dalton Telegramme

    Le titre est peu facile pour cette chronique sur les Dalton Telegramme, Victoria, un opus passionnant, tout en relief et en sensibilité. Victoria est aussi le titre du premier morceau. La voix à la Bashung et le rock acoustique sont au service d’un portrait amoureux et d’un récit plein d’amertume : "Victoria tu te souviens / La victoire nous appartient / Victoria / On était partis pour la gloire qui nous va si bien / Qui te va si bien" (Victoria).

    Amour, rêves, fantasmes et séparations : ce lot quotidien est au cœur notamment de Sparadrap, dont le clip a été réalisé par Louan Kampenaers et Romain Habousha. La douleur d’un amour qui, insidieusement, n’en finit de partir est au cœur de ce titre âpre et sensible : "Ta peau colle encore à ma peau comme un sparadrap / Ne l’enlève pas trop / Tôt / Ne pars pas. "

    Ton portrait est également une histoire de séparation, cette fois avec une sorte de légèreté. La séparation est assumée et même revendiquée haut et fort : "Dans la longue galerie de mes portraits / J’ai décroché le tien de l’entrée / J’ai trouvé le courage et le quart d’heure /Pour faire le ménage dans mon bunker / Et désormais comme Mick Jagger / C’est moi qui serai l’unique leader / Pour pousser ton portrait ailleurs au fond de mon bunker." Un vrai happy-end en quelque sorte : "Et pourtant je ne m’en vaux pas tant que ça / Je ne me souviens déjà plus de tout." Si tu reviens j’annule tout, en référence au message d’un ancien Président de la République, est dans le même univers : séparation, retrouvailles et départs impossibles : "Reviens car si je te réclame c’est que je crois bien que je t’aime toujours même si c’est la mort dans l’âme."

    À moins que le départ définitif soit tout simplement la solution, mais toujours avec élégance et humour, à l’instar de Gare du nord : "J’ai enfilé mon sourire et mon plus beau dédain / pour regarder ton arrière-train s’éloigner / Désolé, tu vas pas me manquer."

    "Regarder ton arrière-train s’éloigner / Désolé, tu vas pas me manquer"

    Sur une pop sucrée, Lolita83 se veut un regard sur les illusions et les ratés des relations amoureuses via Tinder, eDarling et autres Attractive World : "Et moi qui était tout disposé à vous aimer / Lolia83 à la manière de la mante religieuse / Lolita vous m’avez fait croire que vous n’étiez pas dangereuse." Ah, les dangers des réseaux sociaux et de l’Internet ! Pourvu qu’elle s’en lasse s’intéresse cette fois à une femme "qui pourraient se damner… pour quelques doigts levés… [ou] un partage…" Une vraie critique contre le virtuel et un appel à la vie et au vrai : "Car au fond, elle le sait / C’est pas dans les pieds dan la tombe / Qu’on mènera la fronde / Pas le doigt sur la mappemonde / Qu’on fera les plus belles rencontres / Alors pourvu qu’on s’en lasse."

    Après Le jour du seigneur, une électro pop-folk qui prône l’amour des Dalton Telegramme pour le son et les nuits musicales, le titre Tout à coup (tout t’accuse) est une tranche de vie : l’histoire d’amour impossible avec une voisine. Sous forme d’un petit bonheur fugace – et interdit ("Pourquoi tu t’excuses / Tout à coup tout t’accuse.") – cette jolie chanson surgit tel un éclat de lumière : "Et même si tu t’en vas dès que mes yeux se replient / je t’ai eu un peu pour moi et ça ça n’a pas de prix."

    Le relais, qui n’est pas sans rappeler le son du Graceland de Paul Simon, nous relate une aventure minuscule. Une nuit. Un concert. Une rencontre noctambule. Une femme fatale. L’amertume, de nouveau : "Si tu savais / Comme tu leur plaît / Si tu savais comme c’est le cœur lésé que je leur ai laissé / Le relais."

    Le groupe liégeois d'oublie pas le rock avec un singulier hommage à St Exupéry qu'est Vol du nuit. Ce titre voyage dans le pays de la solitude, au cœur d’une nature hostile, sous des conditions météos capricieuses et dans un avion exigeant. Le poète se fait jour dans cette complainte aigre-douce d’un pilote perdu dans sa solitude.

    Pour Mon sanglot, le groupe belge propose une ballade à la guitare et au violoncelle et voix au sujet d’une naissance, "hors de l’ombre." Une sortie dans "le vide." Une naissance. Tour simplement. "Comme tous les petits gars timides / Comme tous les figurants du monde / Il a voulu sortir du vice / Il a voulu faire un pas hors de l’ombre." Ce morceau d’une très grande sensibilité se termine par ces magnifiques vers : "Près de ton cri vivait mon sanglot plus petit mais pas moins vaniteux / Qui se dit que tant pis plein le dos de tant de cris pour si peu / Alors qui, sans rompre le charme, / S’en ira dans le calme, / S’endormira, oui, mais sans drame / Et à bientôt mon sanglot."

    Dalton Telegramme, Victoria, Art-i, 2019
    http://www.art-i.be/artistes/page-artiste/23
    https://www.facebook.com/daltontelegramme

    Voir aussi : "Je veux du glam"

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  • Just do it

    C’est une voix presque religieuse, mystique et mystérieuse, qui ouvre le premier EP d’Abel Orion, Late Night Music. Le chanteur et multi-instrumentiste bordelais propose avec le premier titre, Mad About You, de l’électro-pop qui ne s’embarrasse pas de circonvolutions : une entrée en matière sur la pointe des pieds, qui nous entraîne dans un univers maîtrisé mêlant acoustique (le clavier de Legend), électro précise, chanson française (Matador) et pop puisant du côté de Tame Impala, Little Dragon ou Childish Gambino.

    Abel Orion sait tout faire, grâce à sa voix d’ange perdu dans les brumes d’un night-club londonien (Home again). Oui, le chanteur et compositeur en a dans le coffre : gracieux et sensuel, pop et rock (Do it), envoûtant et espiègle (Mad About Me), rude et rugueux (So Many Amazing Girls). L’électro d’Abel Orion est rude, sexy, lancinant : une bonne dose de méta garantie pour un joli travail musical.

    Abel Orion, Late Night Music, Alter K / Pschent Music, 2019
    https://www.facebook.com/abelorionmusique
    https://www.instagram.com/abelorionmusique
    https://fanlink.to/abl

    Voir aussi : "Juste quelques minutes d’électro"

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  • Qui sème le son

    Poussière, le nouvel EP du groupe Grèn Sémé, est aussi le titre de leur morceau phare, auquel a collaboré Gael Faye, morceau présent dans deux versions, dont l’une remixée par David Walter. Le groupe français choisit le mélange des genres et des sons dans un EP qui allie chanson française à la Yves Simon, pop-rock et rythmes africains (la griotte malienne Fatim vient apporter son concours). Dans Poussière, une place prédominante est laissé au texte, à la fois âpre, poétique et engagé, porté par le chanteur Carlo de Sacco : "Dans les cheveux des grandes villes / Aux tables d’étranges endroits / Dans les vents chauds qui coiffent les incendies / Dans les livres qui contiennent les forêts d’autrefois / Partout cette même poussière dans l’air."

    Grèn Séné est un groupe d’ici, d’hier, d’aujourd’hui mais aussi de demain comme le prouve la pochette mettant en scène un astronaute aux couleurs bigarrées… et à la main droite tranchée.

    Plus actuel que jamais, Je serai là est un titre sur une "clandestine réfugiée" : la solidarité, les promesses mais aussi l’altruisme ("J’imagine ton exil") sont portés par une chanson aux textes sensibles et au son résolument pop-rock.

    Avec Zénès nous sommes dans un sega, qui est plus qu’une simple parenthèse créole : c’est la marque d’un groupe qui a choisi d’insuffler un vent de grand large dans la chanson : une graine semée sur la scène française, et qui ne demande assurément qu’à germer.

    Grèn Sémé, Poussière, EP, The Garden / Lusafrica, 2019
    http://www.gren-seme.re
    https://www.facebook.com/gren.seme

    Voir aussi : "Maya Kamaty, la diva du maloya" maloya"

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  • Carotté "se lâche louss" à l'Olympia

    Dans la grande famille du rock indépendant, il y a Carotté, un groupe de la Belle Province né en 2013 sous l’égide de Médé Langlois, qui mène la double vie de rockeur... et d’agriculteur : sa famille cultive la même terre à Neuville, au Québec, depuis 1667, soit 12 générations, comme il aime à le rappeler. Le jour, Médé cultive plus de cent variétés de légumes qu’il vend à son "kiosque". Il gère son écomusée et il s’occupe de son troupeau de soixante vaches. Le soir, avec Carotté, "il se lâche louss" et profite de sa passion pour le rock qui le garde bien vivant.

    Carotté a créé son propre style musical qu’il a baptisé le "’punktrad’". Un savant et unique mélange de rythmes punk à l’histoire et aux chansons à répondre typiquement québécoise.

    En février 2015, la formation livre une première moisson sur Punklore et Trashdition. Cet album reçoit un très bon accueil de la critique et se voit nommer au Gala GAMIQ dans la catégorie "Album heavy (Punk & Métal) de l’année." Cinq vidéoclips (Invisible, Tape la bizoune, Veillée chez Médé, Un gars du Far West, Souffrance) en sont extraits. Carotté enchaîne également les prestations, comptabilisant plus de 150 spectacles, y compris dans de grands festivals (Francos de Montréal, Festival d’été de Québec ou le Festival de la Chanson de Tadoussac).

    Ce succès grandissant ouvre aux six protagonistes les tribunes médiatiques. Médé reçoit même sur ses terres l’équipe de Cash Investigation afin d’expliquer la lutte qu’il mène avec la population locale contre l’oléoduc du projet Énergie Est.

    Après une première tournée en France à l’automne 2019, Carotté se lance à l’assaut de L’Olympia le samedi 22 février prochain.

    Carotté à L’Olympia, le samedi 22 février 2020
    Les albums de Carotté sont disponibles en bac en France à partir du 1er novembre 2019
    www.carotte.biz
    www.facebook.com/carottepunktrad

    Voir aussi : "Les filles sages vont au paradis, les autres vont où elles veulent"

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  • Je veux du glam

    Kino Music, le troisième album de Pierre Daven-Keller, est une vraie boîte à musique : l’ouvrir c’est plonger dans une univers cinématographiques d’une autre époque : celle du cinémascope des Trente Glorieuses, des classiques de d’après-guerre, des comédies françaises acidulées, des romances sixties ou des western spaghettis.

    Du beau monde accompagne Pierre Daven Keller pour sa nouvelle aventure musicale, après une belle carrière d’accompagnateur et d’arrangeur auprès de Philippe Katerine, Miossec, Dominic A ou Françoiz Breut. Helena Noguerra, Arielle Dombasle, et Mareva Galenter ont prêté main-forte à Kino Music, un album so frenchy, so glam, so easy-listening (Jerk), que le Philipe Katerine des premières années n’aurait pas renié.

    Pierre Daven Keller débarque comme un extraterrestre avec Champ magnétique, mélange de son SF et de piano austère : un son sixties pour une vraie BO – mais sans images. Corniche Kennedy, avec son clavecin brillant et ses cuivres, pourrait avoir sa place dans un film de Claude Sautet. Quant à Intermezzo retro, que les créateurs d’OSS 117 n’auraient pas renié, il a le goût de ces sucreries acidulées et régressives, à l’instar de Daiquiri, Easy tempo ou Tatoo Totem.

    Le sens de la mélodie et du son, Pierre Daven-Keller l’a, sans nul doute, comme l’atteste Farfisa, au gimmick immédiatement familier, avec un orgue farfisa qui donne son titre au morceau.

    Voyage spatio-temporel garanti

    Après la bossanova aux cordes nerveuses qu’est Melancholia, le titre La fiancée de l’atome, portée par une Helena Noguerra, aux envolées sensuelles, s’impose comme la pierre angulaire de Kino Music. un opus essentiellement instrumental. Pour Tatoo Totem, la voix de Helena Noguera revient pour une déambulation musicale naïve à la Claude Lelouch.

    Il y a du Gainsbourg et du Jean-Jacques Vannier dans Dakota Jim : voyage spatio-temporel garanti avec ce vrai morceau cinématographique, et preuve des premières armes de Pierre Daven-Keller dans la bande originale de films (Je suis un no man’s land, en 2011). Avec Sirocco, nous voilà d’ailleurs dans un western à la Sergio Leone, l’une des nombreuses influences du musicien français.

    Même si Arielle Dombasle peut agacer, on ne peut que se réjouir de l’entendre dans Salvaje Corazon, jouant à fond la carte latino, sur un rythme joyeux digne de figurer dans une bande son de Manix.

    L’album se termine avec Cuore Selvaggio, une reprise en italien de Salvaje Corazon, interprétée par Mareva Galanter : un dernier titre qui sent bon la dolce vita, avec une chanteuse inattendue, invitée pour l’aventure musicale de Kino Music : ardente, délicieuse, juvénile et amoureuse.

    Pierre Daven-Keller, Kino Music, Kwaidan Records, 2019
    https://www.facebook.com/davenkeller

    Voir aussi : "Étincelant Thomas Grimmonprez"

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  • Qui est Tom Leeb, le futur candidat français à l'Eurovision ?

    Tom Leeb devrait être le candidat français du prochain concours Eurovision, qui aura lieu le 16 mai prochain à Rotterdam. 

    Cette année, selon Le Parisien, il n'y aura pas de vote du public mais une désignation qui a été faite par France Télévision.  

    Tom Leeb n'est pas tout à fait un inconnu. Bla Bla Blog en avait parlé il y a quelques mois à l'occasion de son premier EP, Are We Too Late. Tom Leeb : un musicien qui n'a pas fini de faire le buzz. 

    Tom Leeb, Recollection, Roy Music, 2019
    https://www.facebook.com/Tom.Leeb.Officiel

    Voir aussi : "Tom Leeb, comme une petite madeleine de Proust"

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