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Cet hiver, le bloggeur propose dans le dernier numéro d'Hexagone, la revue trimestrielle de la chanson une chronique sur Armelle Ita, pour son EP III. Un nouveau visage de la chanson française, assurément.
Nous parlions il y a quelques semaines du groupe parisien Lunar Storm, engagé dans dans le concours du Festival Emerganza. À la recherche de nouveaux talents, ce tremplin donne la chance à des artistes de se produire dans de grandes salles (Boule Noire, New Morning, Alhambra et Bataclan) et d’être remarqués.
Bla Bla Blog jette un coup de projecteur sur Lunar Storm, un groupe d’indie rock qui poursuit son parcours puisqu’il est dans le dernier carré du tremplin Emerganza. La demi-finale du concours aura lieu le samedi 19 Janvier à 21h au Flow, une péniche située au 4, Port des Invalides en face du Grand Palais, reconnaissable à sa nef imposante et majestueuse.
Il s’agira de la dernière étape avant de – peut-être – participer à la grande finale ayant lieu au Bataclan en juin prochain. Le choix des groupes sera décidé par le public à la main levée.
Lunar Storm est déjà prêt à montrer ce qu’il a dans le ventre.
Lunar Storm, So Far From Home, auto-produit, sur les plateformes de téléchargement En concert pour Emerganza le samedi 19 Janvier à 21h au Flow, une péniche située au 4, Port des Invalides (Paris 7e) http://www.emergenza.net https://lunar-storm.fr/musique-rock-paris
Marius et Fanny, l’opéra jazz de Vladimir Cosma est un des événements musicaux de cette fin d’année. Pour célébrer l’amour, Marseille Jazz des cinq continents va mettre à l’affiche les 20 et 21 décembre l'opéra jazz du compositeur français, d’après les œuvres de Marcel Pagnol, Marius(1928) et Fanny(1931).
Plus de 30 musiciens et chanteurs sont sur scène, dont Hugh Coltman, Victoire du Jazz vocal en 2017, Irina Baïant, André Minvielle, les Voice Messengers, le Big Band NDR de Hambourg et Tom Novembre, tous sous la baguette de Vladimir Cosma. L’homme a commencé sa monumentale carrière auprès de Michel Legrand. Il a travaillé avec des figures du jazz comme Stan Getz ou le trompettiste Chet Baker. Il est intarissable sur les grands ensembles comme celui de Dizzy Gillespie ou de Count Basie. C’est dans cet amour du Jazz qu’est née l’amitié avec Roger Luccioni, fondateur du Marseille Jazz des 5 Continents et contrebassiste. Leur lien a accompagné la création de l’opéra Marius et Fanny à Marseille, tout comme son lien avec Marcel Pagnol, lui qui a composé la musique de La Gloire de mon Père et Le Château de ma Mère.
Il n’est pas d’histoire d’amour plus marseillaise que celle de Marius et Fanny, l'idylle légendaire entre la jolie fille d’Honorine, la marchande de poisson du Vieux-Port et de Marius, le fils de César, le cafetier du Bar de la Marine. La vie va séparer ceux qui s’aiment à la folie. Marius ne songe qu’à la mer et aux îles lointaines. Fanny accepte de le laisser partir. Cette histoire dramatique a parcouru le monde, faisant connaître à travers le monde la plus ancienne ville de France. Aujourd’hui, cette tragédie prend vie sur scène et en musique. Les amateurs verront une analogie avec Porgy & Bess, l’opéra de George Gershwin composé en 1935 qui a inspiré de nombreux jazzmen dont Miles Davis.
L’histoire de Marius et Fanny se donnera à voir au Silo de Marseille les 20 et 21 décembre prochain.
Marius et Fanny, opéra jazz de Vladimir Cosma D’après l’œuvre de Marcel Pagnol, avec Thierry Lalo à la direction musicale Avec Tom Novembre, Hugh Coltman, Irina Baïant, André Minvielle Et The Voice Messengers, avec le Big Band NDR de Hambourg Le Silo, Marseille Les jeudi 20 décembre et vendredi 21 décembre 2018, 20 heures https://www.marseillejazz.com
Berry est l’une des chouchous de Bla Bla Blog. Il y a un an de cela, nous nous alarmions de sa discrétion, six après la parution de son superbe mais injustement méconnu album, Les Passagers. Nous voilà définitivement rassurés en cette fin d’année, alors que la chanteuse se prépare à une série de concerts de janvier à juin 2019. si vous traînez dans ces villes, et s’il reste des places, courrez écouter l’une des plus belles voix de la chanson française.
À Gap le samedi 26 janvier 2019, Quattro À Carcassonne le samedi 2 février 2019, Théâtre Jean Alary À Arcachon le dimanche 24 février 2019, L'Olympia À Le Mans le jeudi 28 février 2019, Palais Des Congrès À Caluire et Cuire du lundi 4 mars 2019 au mardi 5 mars 2019, Radiant - Bellevue À Marseille du vendredi 15 mars 2019 au samedi 16 mars 2019, Le Silo À Marseille du samedi 1er juin 2019 au mardi 11 juin 2019, Opéra Municipal
La pop ne mourra pas tant qu’elle saura se renouveler, comme le démontre Mariama, dans son dernier album Tears and Sweat. Il y a bien sûr la voix, chaude, souriante et sucrée, servant une pop à la fois rigoureuse et colorée. C’est une world music cool et sans cesse en métamorphose que propose la chanteuse originaire de Sierra Leone : s’y jouent des influences tour à tour mainstream (Raindrops), pop-rock (The Name Of The Game), folk (Never Mind), reggae (Lover’s Dub), funk (Coffee And Wine), voire avec des influences sixties (Stop).
On se ballade dans Tears and Sweat à la manière d’un jeu de piste musical : un vrai kaléidoscope pour un album aux rythmiques africaines irrésistibles (Summer In My Heart Again). Mariama, que l’on pourrait trop facilement cataloguer comme artiste world, est avant tout une inventeuse de sons, ne se refusant rien, pas même le talk-over et l’électro (In The Wrong Places).
Sur les pas de Paul Simon
Un titre illustre le savoir-faire de cette authentique magicienne : Grains Of Widom est une vraie réussite pop, tout en relief et en mouvement. Il semblerait que Mariama marche sur les pas de Paul Simon et de son légendaire et inégalable Graceland (1988). La musicienne s’est entourée d’un très beau monde – Manuel Schlindwein (Selah Sue, Patrice, Akua Naru ou Cody Chesnutt) ou l’Allemande Denyse Kynd – mais aussi d’une armada d’instruments de toutes origines (claviers, basses, balafons du Burkina ou guitares guinéennes) pour pousser des portes et nous entraîner à courir pieds nus à travers le monde : Dancing Shoes ne serait-il pas fait du même cuir que le Gumboots de l’ex de Simon & Garfunkel ?
À l’écoute de Love, Sweet and Tears, nous redevenons ces gosses innocents, rieurs et piailleurs. Love Sweet and Tears est un album qui appelle à la joie, à l’échange et à la découverte de l’autre. La ballade I Can’t Help Myself – Hard To Explain nous entraîne dans une Afrique à la vitalité revigorante. Mais l’Occident n’est pas en reste, comme le prouve la reprise du standard Nature Boy de Nat King Cole que l’on redécouvre dans une version folk et minimaliste.
Des moments comme celui-ci, pour paraphraser un des quatorze titres de l’album, ne sont certainement pas oubliables. Tiens, et si on réécoutait le Graceland de Paul Simon ?
La marque suédoise Urbanears a choisi de s’adresser à des amateurs de musique qui entendent ne pas lésiner pour écouter leurs albums favoris en beauté. Depuis 2009, Urbanears propose des casques audios pointus au design simple et coloré : bref, d’authentiques accessoires de mode, à la croisée des chemins entre la culture, la mode et la technologie : une ouverture à laquelle Bla Bla Blog ne pouvait pas être indifférent.
Depuis la rentrée, la marque suédoise a lancé sa campagne "Listen to yourself." à Londres avec la collaboration de l’artiste internationale Tove Lo, puis à Shanghai avec l’influenceuse Zhuzi. Urbanears a invité la créatrice de bijoux et d’accessoires Yazbukey à s’exprimer en customisant le dernier né de ses casques, le Plattan 2 Bluetooth, ainsi que les enceintes connectées Baggen, Stammen et Lotsen.
Story-telling, trompe-l’œil et pop surréaliste sont les bases de l’esprit de Yazbukey, marque parisienne jusqu’au bout des ongles, connue pour ses accessoires avant-gardistes aux références pop, et pour l’utilisation novatrice du plexiglas. La créatrice de mode s’exprime ainsi au sujet de la campagne "Listen to yourself" : "Je regarde beaucoup d’anciens films et collecte beaucoup d’images d’inspirations, j’aime revoir les images ou les films car on y découvre toujours quelque chose de nouveau, notre humeur attire toujours notre regard sur un autre point… J’adore me plonger dans des photos vintage, regarder des films ou tout simplement les gens dans la rue."
Ainsi, pour sa collaboration avec Urbanears, l’artiste a retravaillé sa fameuse bouche en plexiglas pour l’appliquer à la fois sur les enceintes et le casque Plattan 2 Bluetooth, dans une version rose et une version rouge.
Écouter votre album favori grâce à un casque Urbanears peaufiné par "la reine du plexi" : vous trouvez plus cool, vous ?
Il y avait plusieurs Cali lors de son concert à la salle des fêtes de Montargis, la suite de sa tournée placée sous le signe de Léo Ferré. Son dernier album, Cali Chante Léo Ferré était sorti en octobre dernier. Il restait à l’auteur d’Elle m'a dit de venir sur scène proposer ses adaptations d’un poète qui aurait eu 102 ans cette année.
Mais d’abord, comment rendre hommage et réinterpréter ces classiques que sont Avec Le Temps, Les Anarchistes ou C’est Extra ? La réponse de Cali a été cet opus électrique, moderne et engagé, une vraie réussite comme nous le disions sur Bla Bla Blog.
Le passionné de rugby à quinze transformait l’essai sur scène. Avec une énergie et une chaleur incroyable, ce n’est pas un seul Cali qui se livre mais une dizaine, et autant d’adaptations de Léo Ferré.
Ceux qui s’attendaient à des interprétations arides, désincarnées et austères en ont été pour leurs frais. Après un démarrage sombre et bouleversant avec ces deux standards que sont C’est Extra et L’Enfance, Cali montre un Léo Ferré revitalisé, débarrassé des oripeaux du poète classique étudié à l’école. C’était un Ferré tour à tour pop, folk, rap et même punk. Une quinzaine de Ferré et de Cali différents.
Le chanteur parvient ainsi à faire se lever le public grâce à une Jolie Môme très pogo. Véritable showman, l’artiste a offert un concert de plus de deux heures. Deux heures avec un Léo Ferré plus d’actualité que jamais.
C’est en contrebandière que la violoniste Fiona Monbet entend faire sa place dans le domaine du jazz : par des voies détournées – la valse, le tango, le classique ou la musique celtique – et le moins que l’on puisse dire est que la musicienne a plus d’une corde à son arc pour y réussir.
Prenez l’entrée de ce formidable album qu’est Contrebande : Valse, à l’introduction faussement surannée, prend rapidement l’auditeur à contre-pied. Fiona Monbet, accompagnée des autres solistes qu’il faut absolument citer – Pierre Cussac à l’accordéon, Antoine Boyer à la guitare et Damien Varaillon à la contrebasse –, insuffle, dans ce premier titre, ce qu’elle connaît sans doute le mieux : du jazz manouche irrésistible. C’est là qu’il fait préciser que la violoniste a fait ses gammes auprès de Didier Lockwood, une filiation évidente dans son deuxième album mais sans doute aussi très douloureuse quelques mois après le décès de ce dernier.
La bande à Fiona Monbet s’empare de son deuxième opus comme on prendrait d’assaut des forteresses farouchement tenues. Celle du classique, à cet égard, est le plus éloquent. L’adaptation cool et langoureuse du Bess, You Is My Woman Now de George Gershwin marque une forme de renaissance de l’opéra Porgy and Bess. Le violon de Fiona Monbet se déploie avec virtuosité et passion, offrant à Gershwin, le plus jazzy des classiques, l’un des plus beaux hommages qui soit.
Autre hommage : celui d’Astor Piazzolla. Cette fois, la violoniste s’attaque au tango. Vaste entreprise. Après Astoria 16, une timide entrée en matière dans l’univers de l’Argentin, Fiona Monbet s’attaque à Tango, un titre qui mériterait de figurer dans les meilleures anthologies. La première écoute ferait penser à une revisite du répertoire d’Astor Piazzolla. Seulement, là comme souvent, il faut s’intéresser aux crédits : Tango est en réalité une création originale, écrite par Antoine Boyer. Surtout, retenez autant son nom que celui de Fiona Monbet ! Violoniste diabolique, technicienne hors-pair et artiste écorchée vive, la jazzwoman, mais aussi compositrice de plusieurs extraits, colore de rouge et de noir un titre au rythme de tango d’abord timide puis s’imposant dans un dernier mouvement sensuel et fatal. Forcément fatal.
Violoniste diabolique, technicienne hors-pair et artiste écorchée vive
Contrebande sait alterner morceaux de bravoure et titres moins enlevés, voire très intimistes (Luiza, Mélissande ou le sobre et délicat L’Aveu). Fiona Monbet sillonne sans peur sur des mers peu communes au jazz manouche. Luiza, la reprise du standard d’Antonio Carlos Jobim, nous amène du côté du Brésil. Dans Irlandalou, "A" Song et Smoly Market, cette fois c’est vers la culture celte, matinée de country ("A" Song) qu’il faut se tourner, une culture que la musicienne franco-irlandaise connaît bien et qu’elle dépoussière avec un enthousiasme communicatif. C’est une vraie danse que cette "chanson A" lorsque Tango l’était finalement si peu ! Smoly Market, est dopé par des influences flirtant avec les traditions yiddish et balkaniques, le répertoire classique (des oreilles attentives reconnaîtront quelques mesures du 3e mouvement du 2e concerto pour piano de Rachmaninov), mais aussi le contemporain.
À ce sujet, on félicitera Fiona Monbet et son équipée d’offrir l’expérience d’une grande modernité avec Mélissande, ballade à la fois gothique et lumineuse servie par un quatuor au diapason.
Maintenant, un dernier conseil puisque nous approchons des fêtes : si vous souhaitez offrir à la personne que vous aimez un album cool, original et classe, vous avez sans doute trouvé ici l’idée de l’année. Mais je ne vous ai rien dit.