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Philosophie - Page 14

  • Café philo : saison 6

    montargis,café philo,loiretLe vendredi 26 septembre 2014, à 19 heures, le café philosophique de Montargis fait sa rentrée à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée. Pour la première séance de cette sixième saison, le débat portera autour de cette question: "Existe-t-on quand personne ne nous regarde ?"

    Ce qui est d'abord en jeu dans cette interrogation est la définition d'autrui ? Qui est autrui : mon semblable ou un autre que moi-même, sinon un adversaire ? Qui peut être autrui, celui grâce à qui je me construis autant que celui qui me juge ? Comment puis-je appréhender ma propre liberté ? Puis-je être seul dans le monde, détaché du regard et du jugement de cet autre ? La connaissance de soi est-elle tenable sans le rapport avec l'altérité ? Le sujet de ce 43ème débat pose également le problème aigu de la solitude, mal endémique dans notre société. Mal ou bienfait ? Autrui ne nous éloigne-t-il pas de notre propre identité ?  

    Voilà autant de points qui seront soulevés le vendredi 26 septembre 2014 à partir de 19 heures, à la Brasserie du centre commercial de La Chaussée. 

    Participation libre et gratuite.

    cafephilo.montargis@yahoo.fr
    http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com

  • Machines : 1 – Humains : 0

    Pour George Steiner, les deux faits historiques les plus importants du XXème siècle, ceux que les historiens du futur retiendront, ne seront sans doute pas les guerres ou les crises qui ont traversé cette époque mais deux événements exceptionnels: la conquête de la lune en 1969 et la défaite aux échecs de Gary Kasparov contre une machine en mai 1997.

    Cette réflexion du philosophe franco-américain n'est pas à prendre comme une boutade, ni une provocation ni comme un combat d'arrière-garde contre l'informatique. Celui qui est considéré comme un des plus grands intellectuels européens, considérait d'ailleurs en 2011 que "les machines sont déjà interactives avec le cerveau : "L'ordinateur et le genre humain travaillent ensemble." Steiner considère pourtant comme lourd de sens la défaite du champion du monde et surdoué contre une vulgaire "boîte de métal". 

    La première grande défaite de Kasparov contre un ordinateur, Chess Genius 2.0, s'est déroulée il y a vingt ans, le 31 août 1994. À l'époque, comme le rappelle Pierre Barthélémy dans Le Monde, des ordinateurs ont déjà battu des joueurs d'échecs, dont Kasparov lui-même. Mais il s'agissait de parties rapides, jouées en cinq minutes (les blitz). Pour autant, il paraissait inconcevable que le cerveau exceptionnel d'un grand maître des échecs puisse être battu par une vulgaire machine lors d'une partie classique de plusieurs heures. 

    C'était sans compter Chess Genius en 1994 mais surtout Deep Blue (ou Deeper Blue) en 1996 et 1997.

    Cet ordinateur monstrueux, conçu par des équipes d'IBM, était capable de calculer plusieurs milliards de positions par minutes grâce à des millions d'informations et de paramètres emmagasinés dans sa mémoire. Sa base de données phénoménale et sa puissance de travail faisaient de lui un redoutable adversaire. 

    En 1996 et 1997, une série de plusieurs matchs médiatisés voient la confrontation de l'Ogre de Bakou contre Deep Blue. Au terme du dernier match, joué le 12 mai 1997 à New York, le public stupéfait assiste à la défaite de l'homme contre la machine lors d'une partie restée dans les annales.

    Kasparov a choisi, lors de cette partie mémorable, de jouer des coups inédits (une tactique "antiordinateur" comme le dit Pierre Barthélémy) que l'ordinateur n'a donc pas en mémoire. Or, le sacrifice d'une pièce par Deep Blue perturbe le champion humain. Déstabilisé, ce dernier est mis échec et mat, déjoué par une stratégie que l'ordinateur semble avoir "imaginée"... 

    Cet événement exceptionnel a été commenté à maintes reprises. Commenté et relativisé aussi. Ainsi, en octobre 2012, un journaliste du New York Times attribue le mouvement sophistiqué de Deep Blue à... un bug informatique, bug qui a fait perdre les pédales à Gary Kasparov. Cette explication ne cache cependant pas l'enjeu de ce match historique.

    Vingt ans plus tard, les ordinateurs ont confirmé leurs capacités de calcul. Plus que des adversaires de jeux, ils sont devenus des outils – pour ne pas dire des compagnons et coachs – de tout joueur d'échecs qui se respecte. L'organisation de matchs hommes-machines auraient-ils un sens aujourd'hui ? Il semble que non, répondent plusieurs spécialistes : l'homme n'en gagnerait aucun !

    Cet échec et mat de 1997, que George Steiner commente comme un événement historique de première importance, est aussi une défaite de l'intelligence humaine.

    Au soir de son match perdu de mai 1997, fait remarquer le philosophe, Gary Kasparov notait ceci: "La machine n'a pas calculé, elle a pensé".  

    "L'espèce humaine, échec et mat", Le Monde, 13 septembre 2014
    Interview de George Steiner, Télérama, le 12 décembre 2011
    "La machine est-elle plus forte que l'homme ?", Les-echecs.com

    Photo : Markus Spiske temporausch.com - Pexels

  • L’Été avec Albert Camus

    camus.jpgC'est à une série de voyages que nous entraîne l'auteur de L'Étranger et de La Peste. Les huit récits de ce recueil sont des voyages autour de la Méditerranée. Albert Camus nous parle de son pays, l'Algérie, de sa ville Oran, de ses racines, de ses souvenirs - parfois sans concession - mais aussi du déracinement. Les racines sont en effet au cœur de ce petit livre, largement façonné autour des légendes mythologiques : Prométhée, Hélène ou le Minotaure. En parlant de voyages maritimes et ensoleillées, c'est aussi et surtout de Camus dont il est question. Dans de très belles pages, il nous parle de lui-même et de sa vision de l'absurdité du monde. Le recueil s'achève sur un long voyage de la Méditerranée jusqu'au Pacifique, au terme de laquelle l'auteur nous avoue ceci : "J'ai toujours eu l'impression de vivre, menacé, au cœur d'un bonheur royal." Un livre très apaisant nous offrant une image lumineuse d'Albert Camus.

    Albert Camus, L’Été, Éd. Folio, Paris, 130 p.