Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Politique, société et environnement - Page 9

  • Tristes clichés

    InstagramCapture_295f3d95-38ff-4821-a42a-702bc9381390.jpgRetrouvez sur le compte Instagram de Bla Bla Blog quelques clichés et photos des inondations historiques de Montargis. 

    La photo de cet article est celle de "L’enseignant, dit Monsieur le Maître", une statue du peintre et sculpteur chinois Li Xiao Chao. Ce sage maître d'école chinois semble, comme tous les habitants de Montargis, effaré par l'événement climatique qui a secoué la "Venise du Gâtinais" cette semaine.

    Ces tristes clichés que vous pourrez trouver sur Instagram nous rappellent que l'eau est un élément naturel à la puissance dévastatrice.

    https://www.instagram.com/leblablablog
    "Sous l'eau"

  • Sous l'eau

    InstagramCapture_08fd366f-2231-4054-83ab-412ecbddbf91.jpgMontargis s’est réveillée les pieds dans l’eau après des jours d’averses.

    Rien de finalement étonnant pour une ville traversée par le Loing, le Puiseaux, le Vernisson et plusieurs canaux dont celui de Briare. Une centaine de ponts émaillent la ville d’eau qui s’est trouvée un surnom touristique : "La Venise du Gâtinais". Une Venise toutefois sans vaporetti, ni gondoles, et encore moins de gondoliers. Des bateaux, Montargis en aurait pourtant eu besoin ce 1er juin : le centre-ville de la sous-préfecture du Loiret était traversé par des crues inédites, surtout en cette partie de l’année. La zone de l’hypercentre autour de la mairie, comprenant la rue Gambetta, l’église Sainte-Madeleine et la rue Dorée, la rue commerçante de la ville se sont retrouvés sous l’eau.

    La veille, Montargis comme d’ailleurs le reste du département du Loiret, était placé en vigilance rouge, entraînant la fermeture de nombreux établissement accueillant du public (écoles, médiathèques, cinémas, etc.).

    Les averses s’étaient calmées ce mercredi 1er juin, mais pas la désolation ni l’inquiétude pour les prochains jours puisque la pluie semble n’avoir offert qu’un bref répit. À Montargis, le Loing, cours d’eau d’ordinaire paisible, était devenu un véritable fleuve bouillonnant, charriant branches, déchets et résidus d’hydrocarbures. Les canaux débordaient de tout côté et l’eau s’immisçait jusque dans les habitations. L’électricité est toujours coupée en plein centre-ville au moment où je poste ce billet et de nombreux magasins et entreprises vont gravement souffrir – et pendant longtemps – de cette catastrophe majeure.
    Des questions demeurent : combien de temps va-t-elle durer et tout a-t-il été fait pour en atténuer les effets ? 

  • Carmen ou comment fabriquer un opéra

    carmen.JPGRendre l’opéra accessible à tous est la petite ritournelle qui ne mange pas de pain et qui semble faire l’unanimité. Par contre, dès qu’il s’agit de la mettre en application…

    Depuis 2006, sous la houlette de Jacques Attali, La Fabrique Opéra a retroussé ses manches et s’est attelée à un projet qui mérite d’être salué. Le principe ? Monter un opéra de A à Z grâce à l’économie participative, au maillage associatif et à toutes les bonnes volontés. L’objectif est également de populariser un genre n’ayant – hélas ! – pas les faveurs des jeunes générations.

    Ce projet a démarré à Grenoble et entend bien essaimer partout en France et encourager la production d’opéras. En entendant Orléans courant 2016, La Fabrique Opéra Toulouse proposera quatre représentations de Carmen de Georges Bizet au Zénith de Toulouse les 3, 4, 8 et 9 mai 2016.

    Parler d’opéra collaboratif et populaire n’est pas un vain mot. Le concept de La Fabrique Opéra est d’ouvrir la création d’un opéra de A à Z à tous. Puisque le spectacle lyrique est souvent impuissant à faire venir de nouveaux publics, c’est ce nouveau public qui est invité à investir et gérer un domaine considéré – à tort ou à raison – comme élitiste.

    Monter un opéra : ce projet fou est désormais accessible à tous. Ainsi, à Toulouse près de 400 élèves issus de filières professionnelles, répartis sur 10 établissements de la région, sont chargés de créer de toute pièce un spectacle de Carmen : décors, costumes, coiffures, communication, selon leurs domaines de prédilection. La Fabrique Opéra peut s’enorgueillir d’accueillir parmi ses publics 50 % de néophytes et 30 % de moins de 40 ans (et 62 % viennent en famille) : des chiffres qui feraient pâlir les opéras Garnier, Bastille et consort.

    À cela s’ajoute un mode de financement original : 65 % du budget repose sur la billetterie. Le reste vient d’un mécénat très large – grands groupes, fondations, ministère de l’Éducation nationale, associations – mais aussi du crowdfunding. "Le modèle économique de La Fabrique Opéra permet de proposer des places au tarif moyen raisonnable (autour de 37€), soit moitié moins qu’un opéra traditionnel", apprend-on également sur le site de La Fabrique Opéra.

    Côté spectacle maintenant, les créateurs du Carmen qui sera produit à Toulouse, n’entendent pas mégoter sur la qualité. Stéphane Roche, du Capitole, de Toulouse, est chargé de la mise en scène l’opéra de Bizet. Stanislas de Monredon, chef d’orchestre de La Philharmonie de Toulouse, sera à la direction. Giuseppina Piunti endossera le rôle redoutable et sulfureux de Carmen. Elle côtoiera notamment Luca Lombardo (Don José), Julia Kogan (Micaëla) et Yann Toussaint (Escamillo).

    Une jolie distribution pour un projet ambitieux. Rarement l’expression "rendre l’opéra accessible" n’a paru aussi adéquate.

    Carmen de Georges Bizet, Zénith de Toulouse, 3, 4, 8 et 9 mai 2016
    http://www.lafabriqueopera.com

     

  • Mon Précieux

    C’est une tradition historico-religieuse qui a resurgi ces dernières semaines : celle des reliques. Le protagoniste en est Philippe de Villiers, figure politique de la droite catholique traditionaliste – et accessoirement créateur du Puy du Fou. Connu pour son sens de la communication et pour ses coups médiatiques, l’ancien secrétaire d’État à la culture, ex-Président du Conseil Général de Vendée et actuel député européen, a acquis lors d’une vente aux enchères une ancienne bague de Jeanne d’Arc que l’évêque Cauchon lui aurait dérobé peu avant son supplice du bûcher en 1431. Le dimanche 20 mars 2016, un spectacle au Puy du Fou réunissait 3000 personnes venus accueillir le précieux anneau, à coups d’oriflammes, de cavalcades et de haies d’honneur de chevaliers tout droit sortis de la Guerre de Cent ans. 

    On devine la valeur d’un tel objet et, en l’occurrence, le prix payé plutôt rondelet : 380 000 euros, que le député européen a pu débourser, via la Fondation du Puy du Fou, grâce à une souscription publique. Il n’est pas anodin de préciser que cet anneau quitte la Perfide Albion pour rejoindre le pays de la Pucelle.

    Cet objet trouvera-t-il sa place dans un musée, par exemple à l’Historial Jeanne d’Arc de Rouen, à la maison Jeanne d'Arc d'Orléans ou dans sa maison natale de Domrémy dans les Vosges ? Non. La bague légendaire est désormais exposée dans une chapelle au sein du parc d’attraction du Puy du Fou.

    Non sans provocation ni arrière-pensée, Philippe de Villiers transforme ainsi le gigantesque espace ludique créé il y a près de 40 ans en "lieu de mémoire". Qu’on se le dise : le Puy du Fou n’est plus simplement ce gigantesque espace ludique mêlant décor en carton pâte, reconstitutions de villages ou d’arènes et scénettes restituant des épisodes historiques plus ou moins avérés. L'un de principaux parcs d’attraction français, en acquérant un objet estampillé "historique", entend aussi symboliquement s’élever au-dessus de ses concurrents – Eurodisney ou Astérix en premier lieu – pour garantir une forme d’authenticité dans sa démarche de divertissement. Le Puy du Fou n’est pas tout à fait un parc comme les autres, semble nous dire Philippe de Villiers et ses fidèles qui sont aux manettes. Les adversaires de l’ancien candidat à l’élection présidentielle parlent de "privatisation de l’histoire" alors que des voix – en premier lieu à l’extrême-droite – se félicitent du retour de "l’anneau de Jehanne d’Arc en terre de France" (Marine Le Pen).

    "L’anneau de Jehanne d'Arc" ? En sommes-nous si sûrs ? Arrivé au stade de cet article, le bloggeur ne peut s’empêcher de s’interroger justement sur l’authenticité de qu’il convient d’appeler une relique. Les nouveaux propriétaires, Philippe de Villiers et son fils Nicolas, qui a pris la Présidence du Puy du Fou, assurent que les documents en leur possession attestent que le bijou est bien celui qui a appartenu à la Pucelle d’Orléans. 

    Umberto Eco s’était intéressé au phénomène médiéval des reliques, qui avait vu la multiplication d’objets sacrés (fragments de la crèche de Jésus, étoffes tâchées de sang et de cervelle de saint Thomas, une côte de sainte Sophie, des poussières d’ossements, et cetera) destinés à impressionner les croyants autant qu’à développer les pèlerinages et les trafics en tout genre. L’auteur du Nom de la Rose a ironisé sur le nombre incalculable de ces reliques qu’une personne un tantinet sensée ne prendrait pas au sérieux. La bague de Jeanne en fait-elle partie ? Et d’ailleurs, de quelle bague parlons-nous ?

    L’historien normand Michel de Decker raconte pour Paris Normandie que les spécialistes en repèrent deux : la première a été volée à Jeanne d’Arc lors de son arrestation par les Bourguignons à Compiègne en 1430 alors que l’autre aurait été récupéré par l’évêque Cauchon lors de son procès. L’ecclésiastique l’aurait ensuite offert au cardinal de Beaufort avant que l'anneau ne traverse la Manche. Passons sur les ventes et les achats successifs au cours du XXe siècle, jusqu’à son acquisition par le docteur Hasson en 1947 pour 175 livres sterling. En 1952 puis 1956, la bague est exposée à la Turbie (près de Monaco), à Paris puis à Rouen. Les spécialistes se montrent à l’époque prudents sur l’authenticité de l’objet. Ce qui n’empêche pas quelques tractations en 1980 pour que l’anneau retourne en France. Finalement, l’héritier du Dr Hasson choisir de le vendre aux enchères. Le prix de départ de 19 000 euros est vite dépassé et la fondation du Puy du Fou, présidée par Philippe de Villiers, l’achète.

    Nous parlions un peu plus haut de deux bagues. Oliviez Bouzy, directeur scientifique de l’Historial du centre Jeanne d’Arc d’Orléans fait la remarque que les minutes du procès de Rouen décrivent un anneau en laiton. Or, celui qui a été vendu est en argent. Par contre, il porte des inscriptions attestant qu’il s’agirait bien d’un bijou du XVe siècle ("IHS MAR" pour "IHeSus MARia"). S’agit-il bien de celui que l’évêque Cauchon a dérobé à la jeune guerrière ? Pas sûr. Il pourrait s’agir – ce que le Président du Puy du Fou reconnaît – du premier bijou – en argent donc – qui a été volé par les Bourguignons lors de la capture de la Pucelle à Compiègne.

    En 2016, cette affaire d’anneau de Jeanne remet donc au goût du jour la tradition des reliques, objets à l’historicité plus ou moins douteuse, vénérés pour des raisons parfois autres que religieuses. Pour l’heure, Philippe de Villiers s’est mis la bague au doigt et n’entend pas de sitôt voir cet objet hors du commun lui échapper : "Mon Précieux !" comme le dirait Golum dans Le Seigneur des Anneaux.

    "Le seigneur de l’anneau", Le Monde, 22 mars 2016
    "L’anneau de Jeanne fait-il foi ?" Liberté Dimanche (Paris-Normandie), 20 mars 2016

    "Le nom de la rose, souvenir d'un ossuaire / Hommage à Umberto Eco"

  • Machine : 4 - Humain : 1

    4-1 : c’est le résultat de la victoire "à la PSG" d’une machine sur l’homme dans un des jeux les plus cérébraux qui soient : le go.

    J’avais parlé sur ce blog de la victoire historique d’une machine contre Gary Kasparov en 1997. Vingt ans plus tard, en mars 2016, c’est encore une intelligence artificielle qu’un cerveau humain affrontait à Séoul, dans le cadre d’une partie hautement symbolique. Lors de la première manche, le champion du monde Lee Se-Dol avait déclaré forfait après une domination de la machine, avant de remporter une manche. Le grand maître se sera finalement incliné pour les trois manches suivantes.

    La légendaire partie d’échec de 1997 mettait aux prises entre Gary Kasparov avec une machine d’IBM. Signe des temps, le programme informatique AlphaGo qu’affrontait le champion du monde du go, le Sud-Coréen Lee Sedol, est issu de la recherche de Google DeepMind, une entreprise britannique rachetée par le groupe américain Google.

    Le go, vieux de trois mille ans, est assez peu connu en Occident où il est apparu il y a un siècle. Ce jeu de stratégie met deux joueurs face à face autour d’un plateau de 19 lignes sur 19. Chaque joueur délimite un territoire grâce à des pierres noires et blanches. Simple en apparence, le go permet un nombre de combinaisons phénoménales, et bien plus importants que le jeu d’échec (10170 pour le go contre 10120 pour les échecs, nous disent David Labousserie et Morgane Tual dans Le Monde pour leur article "Intelligence artificielle : l’humain battu au jeu de go").

    Prouesse technologique et avenir vertigineux pour les robots, ce tournoi au cours duquel une intelligence artificielle a mis la pâtée à un cerveau humain pourrait bien anticiper dans les années et les siècles à venir une domination inquiétante des machines. Les plus pessimistes déclareront qu’à l’avenir ce ne sera pas le nucléaire qui sonne le glas du genre humain mais le silicium.

    En attendant, pas rancuniers, les représentants – humains – de l’association sud-coréenne du go ont décerné à la machine le titre de grand maître.

    "Jeu de go: AlphaGo le «divin» met K.O. le champion du monde Lee Se-Dol",
    20 Minutes, 15 mars 2016

    "Machines : 1 - Humains : 0"

  • Si la France était une terre de fantasy...

    Alors que les débats vont bon train au sujet des futurs noms des nouvelles régions françaises, j'ai imaginé ce que pourrait être une carte de France si un auteur de fantasy s'y était intéressé (d'après une carte du Huffington Post).

    Certains noms sont complètement imaginaires, d'autres tout à fait plausibles (Nouvelle Austrasie, Terres du Nord). À noter que certains noms sont clairement inspirés d'anciennes appellations mérovingiennes et carolingiennes (Austrasie, Neustrie, Burgondie).    

    full_547d9d2f79cba.png

  • Attache ta tuque ou le français dans tous ses États

    La réforme de l’orthographe a été contre toute attente le sujet polémique de ces dernières semaines.

    En décidant d’appliquer dès la rentrée prochaine un dépoussiérage général de la langue de Molière, qui avait été acté en 1990 (sic), les éditeurs de manuel scolaires ne s’attendaient sans doute pas à un tel ramdam. Le moins que l’on puisse dire est que la décision d’autoriser l’écriture du mot "oignon" en "ognon" ou "entraîner" en "entrainer" (par contre, contrairement à ce qui a été écrit un peu partout, les mots "mûr", "", "jeûne" et "sûr"continueront à porter leur accent) a fait du bruit dans Landerneau, que ce soit dans les réseaux sociaux (qui ont été les premiers à mettre le feu aux poudres), les médias traditionnels et jusque dans les repas de famille. Le bloggeur émet toutefois l’opinion que ce qui a sans doute choqué réside moins dans ces variantes orthographiques que dans une décision publique entendant répondre au fléau des fautes d’orthographe par une phonétisation même partielle de la langue écrite. Est-ce en simplifiant le français que la langue française sera mieux maîtrisée ? Beaucoup répondent par la négative, y voyant même une forme de "lâcheté".

    La passion du débat sur cette langue française dans tous ses états rend d’autant plus intéressante la Semaine de la langue française et de la Francophonie qui a lieu du 12 au 20 mars 2016. Son mot d’ordre est : "Attache ta tuque !', 'C'est caillou !'… 1001 expressions à découvrir". Un vrai pied-de-nez à cette affaire de réforme de l’orthographe. Plusieurs personnalités, dont l’humoriste Jamel Debbouze, la journaliste Elsa Boublil ou encore l’écrivaine Marguerite Abouet ont accepté de parrainer cet événement.

    Lors de ce rendez-vous des amoureux des mots, 1 500 manifestations seront organisées dans 70 pays : expositions, ateliers d’écriture, animations, spectacles, concours, dictées, slam…200 librairies seront mobilisées et près de 100 villes et villages sont partenaires de l’opération. Le bloggeur a noté quelques événements qui méritent le détour : le spectacle du conteur québécois Fred Pellerin au Théâtre de la Ville (le 12 mars), les Nuits du slam (du 17 au 20 mars), le grand concert de musique francophone dans les studios de Radio France (le 19 mars) et la Dictée pour les Nuls lors du Salon du Livre au cours duquel le 31e Prix du Jeune Écrivain de Langue Française sera remis (le 19 mars).

    Cette année, la Semaine de la langue française et de la Francophonie proposera aussi de partir à la découverte du français parlé de Bruxelles à Kinshasa, de Genève à Montréal. Ce sera l’occasion de montrer les multiples visages du français dans les 70 États qui le pratiquent couramment. Loin d’être sclérosé, le français offre une richesse infinie. Ainsi, le "bleuet", qui désigne une petite fleur bleue en France, fait référence à une myrtille au Québec. Le "dîner" (ou "diner"?), qui correspond au repas du soir pour les habitants de l’Hexagone, désigne au contraire celui de midi en Belgique. De même, lorsque l’on "tombe amoureux" en France, on "tombe en amour" au Québec, on "glisse pour quelqu’un" au Cameroun et on est "bleu de quelqu’un" en Belgique.

    Réseaux sociaux, télévisions, radios ou établissements culturels sont déjà sur le pont pour faire découvrir au grand public les subtilités de la langue française aux quatre coins du monde. "Attache ta tuque !", comme on le dit au Québec ("Attache ta tuque avec d'la broche, attache ta tuque pis tes bretelles"), dit autrement : "Attention, c’est parti !"

    Semaine de la Langue française et de la Francophonie
    Page Facebook de la Semaine de la Langue française

  • Comment faire de son homme un Bonhomme

    Et si, en cette journée internationale pour les droits des femmes, on parlait… des hommes ? Ou plutôt des "Bonhommes" comme le dit la bloggeuse Evingel.

    Celle qui se surnomme le "Couteau suisse humain" (graphiste, photographe, réalisatrice, professionnelle dans l’événementiel, et j’en passe) a choisi, dans son Manuel du Bonhomme, disponible pour l'instant uniquement sur Internet, de mettre en avant la galanterie et de donner quelques leçons aux hommes.

    Evingel, Vanessa Fataccy de son vrai nom, n’est pourtant pas dans une posture passéiste mais au contraire dans une réflexion moderne sur la vie en société. Dit autrement, il s’agit bien de savoir-vivre et de bien vivre ensemble dont il est question, ce qui n’exclue pas l’émancipation féministe : "Force est de constater que la galanterie a disparu de nos jours, j’ai trouvé intéressant de comparer certains comportements. Ce que les hommes font et qui nous plaît, ce qu’ils font et qui nous déplaît et ce que nous attendons d’eux sans l’exprimer. Les hommes n’ont pas toujours tort, les femmes n’ont pas toujours raison. On essaye de nous faire croire que nous sommes égaux, alors que nous ne faisons que nous compléter, d’où cette perte de galanterie au nom de l’ÉGALITÉ." C’est elle qui souligne.

    Son cheval de bataille est ce retour à la galanterie, patiemment détricotée de 1789 à 1968. Au risque de passer pour une "réac", Evingel constate qu’avec l’émancipation féminine se passer des hommes est devenu, pour beaucoup de célibataires, à la fois simple et séduisant : "On pense que l’on peut se passer des hommes. Résultat ? Les hommes ne trouvent plus leur place et se laissent de plus en plus aller" (Amina, mars 2016). Que ces propos viennent de la bouche d’une femme – trentenaire, ambitieuse et indépendante – ouvre un débat intéressant. Evingel n’est pas tendre avec nous, les homme, dont elles fustige le comportement en société, le manque de galanterie, le laisser-aller, le je-m’en-foutisme et la difficulté à assumer ses responsabilités.

    Et puisqu’Evingel n’est pas rancunière avec nous, elle propose de nous faire quelques leçons sur la manière d’être un "Bonhomme" : sincère (y compris et surtout avec les femmes), pouvant assumer ses choix, mais aussi élégant, courtois et gentleman. C’est précisément l’objet du Manuel du Bonhomme qu’elle propose sur son blog : un ouvrage sous forme de chroniques drôles et pertinentes. Parodiant les guides de bonnes manières qui faisaient florès au XIXe siècle, l’auteure assène quelques leçons pour nous, les hommes : "Le garçon demande à une femme s’il peut l’embrasser, le Bonhomme le fait, quitte à se ramasser une claque !" (leçon 1), "Le garçon donne son dos après avoir fait l’amour à une femme, le Bonhomme la prend dans ses bras" (leçon 7), "Le garçon va faire à manger à une femme une fois en se vantant de l’avoir fait, le Bonhomme va le faire 2 jours de suite sans rien dire" (leçon 17), "Le garçon demande à une femme si elle veut qu’il porte son lourd sac, le Bonhomme le fait" (leçon 21).

    Si avec ça les hommes n’arrivent pas à mieux se tenir, ce sera à désespérer du genre masculin.

    Evingel, Manuel du Bonhomme
    "Evingel, celle qui veut apprendre aux hommes à mieux se tenir", Amina, mars 2016
    Lle Manuel du Bonhomme est aussi sur ce lien