Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Sciences et médecine - Page 3

  • L’avons-nous bien achevée?

    Je ne sais pas si c’est le genre d’info pour laquelle on doit se réjouir ou s’attrister. La firme chinoise Huawei a annoncé avoir terminé la Symphonie n°8 "inachevée" de Franz Schubert lors d'un concert au Cadogan Hall de Londres grâce à l’intelligence artificielle. Cela s’est passé le 4 février 2019, une date qui risque bien de rester dans les annales, pour le meilleur mais aussi pour le pire.

    Vous allez me dire que ce travail sur une œuvre posthume n’est pas inédite. Après tout, Franz Xaver Süßmayr s’était bien chargé de terminer le Requiem de Mozart sans que cela ne fasse bondir les amateurs de classique. Sauf que cela s’était passé après la mort du compositeur et que c’était un homme et musicien qui s’était penché sur les partitions inachevées du Requiem. Rien de tel, ici.

    La version "terminée" de la symphonie de Schubert a vu le jour, elle, grâce à l’utilisation d’une intelligence artificielle bénéficiant directement de la puissance de traitement… d’un téléphone portable, le smartphone Huawei Mate 20 Pro, doté d’une IA intégrée.

    Un téléphone portable doté d'une IA intégrée

    L’intervention humaine a par contre joué un rôle important dans ce projet. Huawei a collaboré avec le compositeur Lucas Cantor pour la création d'une partition d’orchestre à partir de mélodie générées par l’intelligence artificielle. La machine a été capable d’analyser le timbre, le mouvement et la métrique de mouvements existants pour créer d’autres mesures. Le compositeur a retravaillé ce matériau pour qu’il reste fidèle au style de la Symphonie n°8 de Schubert qui était inachevée depuis près de 200 ans.

    Lucas Cantor explique d’ailleurs ceci : "Mon rôle était d’exploiter les bonnes idées de l’Intelligence Artificielle et de combler les manques pour permettre à la production finale d’être jouée par un orchestre symphonique. Le résultat de cette collaboration avec l’Intelligence Artificielle démontre que la technologie offre des possibilités incroyables et peut avoir un impact majeur et positif sur la culture moderne."

    Une prouesse technique très impressionnante, mais qui soulève aussi la question de la création artistique comme de la place de l’intelligence artificielle dans l’art. Huawei se réjouit de cette prouesse technologique, qui est aussi un joli coup publicitaire. Il se pourrait bien que ce soit une occasion pour les intellectuels et les philosophes de se pencher sur la place de l’intelligence humaine face à une IA dont les progrès semblent ne pas connaître de limites. Voilà qui est riche d’espérances autant que d’inquiétudes pour l’avenir.

    https://www.huawei.com/fr

    Voir aussi : "Machines : 1 – Humains : 0"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partageztwittez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Un siècle risqué

    harari,joan tronto,société du risque,care,sapiens,essaiC’est un "monde vulnérable", une expression de Joan Tronto, qui lie la chronique de deux ouvrages, pourtant bien différents. Le premier, 21 Leçons pour le XXIe siècle (éd. Albin Michel), est le dernier livre de Yuval Noah Harari, l’auteur du best-seller Sapiens. Le second, Le Risque ou le Care ? (éd. PUF), beaucoup plus confidentiel, est une réflexion synthétique de Joan Tronto, professeure de sciences politiques à l’université de Minnesota. Ces deux auteurs ont pour point commun de mettre sur la table les risques de nos sociétés modernes en pleine mutation.

    Paru en 2015, Sapiens de Harari retraçait en 500 pages l’histoire de notre espèce, sapiens, de l’aube de l’humanité à l’ère actuelle des biotechnologies. Mêlant histoire, philosophie, sociologie, sciences dures ou psychologie, Harari entendait prendre de la hauteur et mettre en perspective l’histoire humaine. Deux ans plus tard, avec Homo Deus : Une brève Histoire de l’Avenir, c’est le développement des sciences et des technologies qui intéressait l’auteur de Sapiens, avec une question centrale : quel est l’avenir de l’homme ?

    Avec son dernier ouvrage, 21 Leçons pour le XXIe siècle, Harari poursuit son travail de prospective, avec toujours le souci de ne pas se limiter à un seul domaine scientifique, ce qui est à la fois la marque de fabrique et la qualité rare d’un intellectuel sur lequel il faut désormais compter. Sapiens mettait en avant le "miracle" de ce singe devenu en l’espace de quelques milliers d’années le maître d’une planète qu’il avait conquis et dompté. Cette constatation éloquente fait cette fois place à des interrogations sur les risques charriés par les progrès de sapiens depuis les révolutions industrielles et technologiques. Harari met en garde les dangers qui menacent l’humanité. On connaît les principaux : environnementaux, biotechnologiques, numériques et populistes. Mais il en est d’autres, sans doute moins évidents, qui sont décrits, dans des chapitres à la fois concis et clairs : les algorithmes menaçant notre libre-arbitre et nos libertés, l’intelligence artificielle et l’automatisation rendant insignifiant la valeur humaine du travail ou la menace des dictatures digitales. Dans le même temps, Harari explique pourquoi le terrorisme menace nos sociétés beaucoup plus insidieusement que les guerres meurtrières du passé et pourquoi il faut préférer le terme de "culturisme" à celui de "racisme". Immigration, religions, civilisations, laïcité, justice, égalité , méditation et même science-fiction sont mis à contribution dans un essai qui entend donner du sens à notre monde et à notre manière de relever les défis que nous propose un XXIe siècle risqué à bien des égards.

    Le Risque ou le care ?

    Le Risque ou le care ? De Joan Tronto est une autre manière d’aborder les risques contemporains. L’essai de Joan Tronto est plus ancien que celui de Yuval Noah Harari (2012 contre 2018). Il marque aussi la véritable arrivée en France de la théorie du care (les éditions PUF, qui ont publié Le Risque ou le Care ?, ont créé une collection spécifique). Ce mode de réflexion, apparu en Amérique du Nord, entend dépasser le rationalisme occidental au profit d’un regard plus sensible sur notre monde où se mêlent éthique, philosophie, féminisme, sociologie et éthique. Le care est encore largement méconnu en France, mais il entend apporter des réponses pertinentes dans des sociétés bien plus dépendantes et vulnérables que ce qui a été longtemps dit.

    Joan Tronto trace les lignes principales de cette société du risque qui se présente comme "la thématisation de questions importantes : la modernité, la postmodernité, le savoir et la science, les évolutions incessantes de la société occidentale. Ce qui change aujourd’hui dans notre vision du risque c’est leur caractère incalculable et imprévisible". Harari a eu beau, cinq ans plus tard, les identifier et esquisser des solutions, il n’en reste pas moins vrai que, comme le disent les penseurs du care (souvent des femmes, du reste), il y a aujourd’hui "une conscience plus importante que la maîtrise est impossible." L’auteure parle même "d’irresponsabilités" dans la manière dont la modernité et le progrès ont été pensées.

    Comment en sortir ? Par la théorie du care, justement.

    En réponse à ces risques et aux dangers post-modernes, des intellectuelles féministes ont choisi de revendiquer la valeur politique du "prendre soin" (en anglais, "care"). Plus qu’une réflexion, le care est devenu une éthique à part entière. "Le care n’est pas seulement un sentiment ou une disposition, et il n’est pas simplement un ensemble d’actions. C’est un ensemble complexe de pratiques, qui s’étendent depuis des sentiments très intimes comme « la pensée maternelle » jusqu’à des actions extrêmement larges, comme la conception de systèmes public d’éducation." Sans doute est-ce en prenant compte de notre vulnérabilité dans un monde du risque que nous pouvons faire du care une des solutions pour notre avenir.

    Yuval Noah Harari, 21 Leçons pour le XXIe siècle, éd. Albin Michel, 2018, 375 p.
    Joan Tronto, Le Risque ou le Care ?, éd. PUF, coll. Care Studies, 2012, 54 p.

    Voir aussi : "Nous, Sapiens"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partageztwittez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Le top 10 de Bla Bla Blog pour 2018

    En ce début d’année, la période est parfaite pour faire un bilan de 2018. L’an dernier, 263 articles ont été publiés par Bla Bla Blog. Quels ont été les plus populaires ? Cette année encore, nous vous proposons un classement des articles les plus populaires en 2018. Plusieurs chroniques ont tiré leur épingle du jeu, mais aussi des artistes qui ont attiré l’attention de Bla Bla Blog. Pour ce top 10, attendez-vous à être étonnés. Cette chronique présente ce classement, accompagné d’une présentation, d’extraits et évidemment de liens pour lire ou relire les articles marquants de cette année.

     9  Mariscal sur les pas de son brillant Ané

    Découvert en mars dernier, le moins que l’on puisse dire est que Mariscal a fait un grand bond cette année, jusqu’à faire la première partie d’un concert de Dominique A à l’Équinoxe de Châteauroux. C'était en décembre dernier. Lorsque nous disions que ce musicien allait sur les pas de son "brillant Ané", nous n’étions pas loin de la vérité.

    Extrait
    "Je vais vous raconter, si vous le voulez bien, l’histoire de cette chronique.
    La semaine dernière, j’étais en train d’écrire au sujet de la passionnante exposition Rock ! Une histoire nantaise (Château des Ducs de Bretagne, à Nantes, du 24 février 2018 au 19 novembre 2019), dont une partie est consacrée à Dominique A, lorsque je suis tombé sur le premier album de Grégory Mariscal, Plus le Temps. Et là, le choc : les similitudes avec ce nouvel arrivant de la scène française et l’auteur de La Fossette (1992) ou de La Mémoire neuve (1995) me sont apparues évidentes.
    Le Coton a le grain du Vivement Dimanche de La Fossette. Quant à Je Marche Je Respire, ne renvoie-t-il pas au Je ne respire plus, Milos dans La Mémoire neuve ?"

    La suite ici…

     8  La Brodeuse Masquée a encore frappé

    C’est par hasard que Bla Bla Blog est tombé sur La Brodeuse Masquée et ses étonnantes créations. Chez elle, la broderie à l’ancienne subit un sérieux dépoussiérage grâce aux thèmes de cette artiste d’un nouveau genre. Ce qui intéresse La Brodeuse Masquée ? Des faits divers trash, des citations claquant comme des slogans et des références à actualité. Décalage et humour noire assurée par cette formidable créatrice.

    Extrait
    "La Brodeuse Masquée sévit sur Internet, via ses comptes Facebook et Instagram, et elle mérite que l’on s’y intéresse.

    Qui est cette mystérieuse femme, œuvrant dans l’ombre avec un sens de l’humour décalé dans un créneau jusque-là has-been, celui de la broderie ?
    Pour se présenter, notre Brodeuse Masquée use d’une phrase pompée avec malice dans le jargon complotiste : "Qui est-elle ? Quels sont ses réseaux ? Seuls ceux qui savent savent…" Quelques indices sur ses créations – un hommage au club de football de l’AS Nancy Lorraine et un autre au régional de l’étape, Michel Platini – laissent à penser que c’est en Meurthe-et-Moselle qu’il faut chercher la trace de cette artiste d’un autre genre."

    La suite ici...

     7  Vanished Souls, les enfants du rock

    Parmi les nombreux coups de projecteurs musicaux, celui sur Vanished Souls a permis aux quatre Parisiens d’entrer dans notre classement. Une occasion parfaite pour redécouvrir ce groupe de rock que nous avions aimé.

    Extrait
    "Les Vanished Souls, ont décidé de faire un sort au rock à papa. Pas de parti pris chez ces quatre petits Français découverts en 2013, qui sortent en mars leur nouvel album éponyme : le maître mot de cet opus est de s’aventurer sur la route longue, sinueuse et passionnante du rock et de ses nombreux dérivés. Et le moins que l’on puisse dire c’est que les surprises sont nombreuses.
    DriX, Svein, Fred et Yann Forléo ne cachent pas leurs références musicales – et pop-rock – tous azimuts , que ce soit Radiohead, My Bloody Valentine, Archive, Sigur ros ou Pink Floyd."

    La suite ici…

     6  Seul en scène, entre amis

    La pièce de théâtre Ça aurait pu commencer comme ça ! de Paul Morel et Julien Delpech a fait le buzz sur Bla Bla Blog : une belle réussite pour un spectacle créé et produit par deux amis que nous avons pris plaisir à faire découvrir.

    Extrait 
    "Ce seul en scène, une vraie performance en soi, promet une plongée séduisante dans le milieu du spectacle, comme dans la tête de ces artistes que Bla Bla Blog a plaisir à faire découvrir.
    Paul Morel raconte l’histoire de Paul, cet autre que lui-même pour reprendre une citation de Proust, un jeune homme certain de son talent de comédien, mais qui finit par se saborder lui-même par manque de travail, de compassion et d’humilité.
    "

    La suite ici...

     5  Des dominos pour faire chuter la maladie de Charcot

    Voir à la cinquième place de notre classement un événement caritatif a une saveur particulière. Le 28 avril 2018, l’association verdunoise 2A2S proposait une exceptionnelle chute de 30 000 dominos pour sensibiliser le public à la maladie de Charcot. On doit à Sébastien Brunella, touché par cette affection, cette manifestation. Le public de Bla Bla Blog y a été sensible, comme le prouve cette belle cinquième place.

    Extrait 
    "Le bloggeur assistait à Verdun non pas à un record mais à un événement qui s’en approchait : une chute géante de 30 000 dominos pour une bonne cause.
    L’association verdunoise 2A2S (Association d’Aide et de Soutien à Sébastien) a été créée autour de Sébastien Brunella, atteint de la maladie de Charcot, ou SLA (Sclérose Latérale Amyotrophique). Cette affection terrible touche aujourd’hui environ 8 000 malades en France, un chiffre pas assez important pour mobiliser les laboratoires à la recherche de rentabilités, et trop élevé pour intéresser l’AFM, comme le rappelait Sébastien Brunella lors de la manifestation caritative organisée le samedi 28 avril autour de ces dominos."

    La suite ici…

     4  Double focus sur Patricia LM

    Quelle plaisir de trouver Patricia LM dans notre classement annuel ! Après l’exposition "Sensual self-portraits" en janvier à la Concorde Art Gallery de Paris, l'artiste faisait l'actualité à Concarneau cet automne. Deux chroniques ("À l’origine" et "Les filles du port") ont mis à l’honneur cette photographe exceptionnelle. Une photographe dont Bla Bla Blog va encore parler en 2019.

    Extrait
    "Cela se passe en ce moment et jusqu’au 15 novembre à Concarneau : une Escale 7 rue du Port. Bla Bla Blog ne pouvait pas passer à côté de cet événement. Pourquoi ? Parce que nous avions parlé il y a deux ans d’une des deux artistes venues exposées.
    Patricia LM fait se rencontrer la photographie et la peinture, le folklore breton et le pop-art, mais aussi l’intimité et la sensualité. Elle partage l’Escale avec Anh Gloux, graphiste à la ligne claire et résolument tournée vers la mer, qu’elle soit avec liée à la mythologie grecque ou au folklore breton."

    La suite ici…

     3  Deborah de Robertis l’ouvre de nouveau

    Pourquoi, cette année encore, Deborah de Robertis est-elle sur le podium de Bla Bla Blog ? En 2017, l’actualité de sa performance scandaleuse au Louvre avait fait parler d’elle. Cette année, c’est dans la ville de Lourdes que l’artiste franco-luxembourgeoise a choisi de faire parler d'elle - au grand dam de certains. Mais Deborah de Robertis a aussi connu un coup de projecteur mondial inattendu à l’occasion de l’acte V des Gilets Jaunes

    Extrait
    "Elle a un nom qui fleure bon le latin et les versets bibliques. Là s’arrête pourtant le point commun entre l’institution catholique et Deborah de Robertis, qui doit s’expliquer avec l’Église dans les prochains mois. La performeuse franco-luxembourgeoise a été en effet été arrêtée le 1er septembre dernier pour s’être dénudée devant le sanctuaire de Lourdes. Elle comparaîtra en correctionnelle le 19 mai 2019 pour exhibitions sexuelles.
    Deborah de Robertis avait déjà fait une performance publique remarquée devant La Joconde en 2017. La justice n’avait pas été dans le sens du musée du Louvre, considérant que la jeune femme agissait en tant qu’artiste et militante. Tel est aussi le discours que cette dernière tient au sujet de Lourdes et de sa prestation."

    La suite ici…

     2  Union TV : un nouveau média pour une nouvelle révolution sexuelle

    À la deuxième place de ce classement annuel de Bla Bla Blog, c’est à la fois un média et une personnalité attachante qui sont mis à l’honneur. Le média est Union TV, la déclinaison télé du célèbre magazine érotique et libertin. La personnalité est Flore Cherry, sa responsable transformation digitale. Il y a quelques mois, elle nous parlait d’Union TV, de sexualité mais aussi de féminisme.

    Extrait
    "Le vénérable Union entrerait-il dans une nouvelle ère ? Créé en 1972, le magazine érotique et libertin fait lentement mais sûrement sa mue. Après l'édition web, c'est une chaîne de télévision qui vient de naître fin janvier (disponible sur la box SFR). Nous avons rencontré Flore Cherry, responsable de la transformation digitale à Union, pour en savoir plus sur ce nouveau média."

    La suite ici…

     1   Berry, de retour

    La première place de ce top 10 est, cette année encore, une chanteuse - après Marie Cherrier, Alka puis  Fishbach, respectivement en 2015, 2016 et 2017... Depuis juin 2018, Berry a fait exploser les compteurs de Bla Bla Blog grâce à un article paru il y a près d'un an de cela... Nous nous demandions ce que devenait l’auteure de Mademoiselle et des Passagers. Cette année, quelques réponses ont été apportées grâce à plusieurs concerts, dont nous avons parlé il y a quelques mois, mais aussi à une audience exceptionnelle pour une artiste hors du commun. Berry a prouvé qu’elle était toujours attendue : cette première place le prouve, s’il en était encore besoin. Et d'ailleurs, elle était bien de retour cette année et elle sera d'ailleurs toujours là début 2019. Ouf...

    Berry.jpgExtrait
    "On avait quitté Berry en 2012, avec l’album Les Passagers. La chanteuse avait choisi le fil conducteur du voyage pour des chansons délicates et pudiques, portées par une voix caressante, l’une des plus belle sans doute de la scène française. Est-elle revenue de ses voyages ? Où est-elle aujourd’hui et quelle est son actualité ?
    Il convient au préalable de faire quelques rappels sur la carrière de Berry, commencée en 2008 avec un premier album, Mademoiselle, remarqué par la critique et le grand public. Disque d'or, il a été suivi de plusieurs centaines de concerts en France comme à l'étranger (Brésil, Corée du Sud ou Serbie). Mademoiselle ce sont 10 joyaux musicaux que la chanteuse a sculpté avec ses acolytes Manou et Lionel Dudognon." 

    La suite ici...

    Voir aussi : "Le top 10 de Bla Bla Blog en 2017"
    "Le top 10 de Bla Bla Blog pour 2016"
    "Le top 10 de Bla Bla Blog pour 2015"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partageztwittez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Éternel Beigbeder

    frédéric beigbeder,éternité,génétique,robotique,biotechnologie,dieu,transhumanisme,jérusalem,new york,genève,détox,la vie,romanEt si le dernier livre de Frédéric Beigbeder était le premier grand roman français sur le transhumanisme ? Fausse autofiction et vrai ouvrage de vulgarisation sur la révolution biotechnologique qui est en train de faire sous nos yeux, Une Vie sans Fin (éd. Grasset) s’aventure dans un périple d’autant plus passionnant que l’auteur de 99 francs et Windows on the World a évité les pièges d’un livre a priori glaçant. Le sujet ? La vieillesse et la mort inéluctable. "La vie est une hécatombe. 59 millions de morts par an. 1,9 par seconde. 158 857 par jour. Depuis que vous lisez ce paragraphe, une vingtaine de personnes sont décédées dans le monde – davantage si vous lisez lentement. L’humanité est décimée dans l’indifférence générale. Pourquoi tolérons-nous ce carnage quotidien sous prétexte que c’est un processus naturel ? Avant je pensais à la mort une fois par jour. Depuis que j’ai franchi le cap du demi-siècle, j’y pense toutes les minutes."

    Roman fictionnel ou récit authentique ? Les deux à la fois. Pour s’en rendre compte, il fait aller à une partie du livre souvent ignorée, celle des remerciements. Le lecteur y retrouvera les personnes lui ayant permis d’écrire son livre et souvent mises en scène dans des situations hilarantes, à l’exemple d’un déjeuner transgénique à New York.

    Une Vie sans Fin commence par une promesse complètement folle faite par l’auteur à sa fille Romy : "T’inquiète pas, chérie, à à partir de maintenant, plus personne ne meure." Cette simple phrase lance aussitôt notre fringant quinquagénaire, auteur d’une émission télé-réalité scandaleuse et populaire, sur les chemins de cette immortalité qui serait en train de se faire dans les laboratoires de Paris, de Jérusalem ou de la Silicon Valley. Tel les héros de L'Âge de Cristal, l'auteur est bien décidé à fuir une mort prématurée et atteindre, sinon l'éternité, du moins les 300 ans.  

    La posthumanité serait-elle bovine ?

    Avec une foi de charbonnier qui n’a d’égal que sa curiosité insatiable et son humour à toute épreuve, Frédéric Beigbeder, accompagné de sa fille, se met sur le chemin de ce qui pourrait permettre sa future résurrection. Il y découvre les secrets de la génétique, l’utopie d’une humanité sans maladies grâce au séquençage humain, la reprogrammation cellulaire, l’impression d’organes en 3D, le stockage de l’information sur l’ADN ou la robotique avec l’entrée en scène de l’étonnant Pepper.

    L’auteur nous fait aussi entrer dans un de ces lieux réservé à la jet-set : un sanatorium nouvelle génération et surtout lieu de détox au cœur de la Suisse genevoise. L’auteur nous sert quelques-unes de ses meilleures pages pour faire un sort à des curistes prêts à payer des fortunes pour se nettoyer le sang et se faire affamer : "Tout semblait organisé pour culpabiliser un maximum les riches consommateurs en savates-éponges. Nous étions entourés d’individus ruminants et solitaires qui regardaient tristement le ponton menant vers le lac. La posthumanité serait-elle bovine ?"

    L’homme nouveau que recherche Frédéric Beigbeder serait-il une chimère, malgré les milliards de dollars et d’euros engloutis dans la recherche ? La question est sous-jacente dans ce roman qui s’intéresse également à la place de Dieu : "Dieu est mort… mais son cadavre bouge encore." Lorsque Frédéric Beigbeder conduit Romy à Jérusalem, c’est pour visiter un laboratoire biotechnologique. Mais rapidement, les pas du père écrivain et de sa fille les mènent sur la ville des trois polythéismes. Entraîné dans une course devant les guider vers une vie sans fin, Beigbeder, qui a affirmé récemment douter "de l’inexistence de Dieu" (La Vie, 24 janvier 2018"), croise la route d’une autre forme d’éternité. Il le dit autrement dans ce passage : "J’étais de plus en plus croyant en vieillissant… Et sincèrement, je ne croyais plus que Dieu était mort : la situation était plus compliquée. Il était mort au XXe siècle, mais Il revenait au au siècle suivant pour remplacer la cocaïne."

    Frédéric Beigbeder, parti à la recherche de l’éternité et de ces scientifiques qui veulent tuer la mort, ressortira transformé au terme de son aventure, réconcilié avec lui-même et avec les autres, sans doute aussi plus stoïcien que jamais : "L’après-midi est infini comme la mer."

    Frédéric Beigbeder, Une Vie sans Fin, éd. Grasset, 2017, 348 p.
    "Je doute de l'inexistence de Dieu", La Vie, 24 janvier 2018

    Voir aussi : "Nous Sapiens"

  • Des dominos pour faire chuter la maladie de Charcot

    Le bloggeur assistait à Verdun non pas à un record mais à un événement qui s’en approchait : une chute géante de 30 000 dominos pour une bonne cause.

    L’association verdunoise 2A2S (Association d’Aide et de Soutien à Sébastien) a été créée autour de Sébastien Brunella, atteint de la maladie de Charcot, ou SLA (Sclérose Latérale Amyotrophique). Cette affection terrible touche aujourd’hui environ 8 000 malades en France, un chiffre pas assez important pour mobiliser les laboratoires à la recherche de rentabilités, et trop élevé pour intéresser l’AFM, comme le rappelait Sébastien Brunella lors de la manifestation caritative organisée le samedi 28 avril autour de ces dominos.

    Un record de France comme objectif en 2019

    Allier l’utile à l’agréable : voilà quel était l’objectif de 2A2S qui, avec l’aide de l’association des French Dominoes Builders, est partie en guerre contre la SLA pour la faire chuter. Mais s’il y a quelque chose qui a chuté ce week-end ce sont ces 30 000 dominos, montés patiemment (non sans d’impondérables "accidents", ont précisé les organisateurs avec malice) et organisés autour d’impressionnantes fresques imaginées par Thibault Lesne des French Dominos Builders. Le spectacle se déroulait au gymnase du Parc de Londres à Verdun.

    Un public de plusieurs centaines de personnes assistait à cette cascade géante dédiée à Sébastien Brunella et aux malades de la maladie de Charcot. Un joli succès pour une grande cause, avec comme objectif pour 2019 une nouvelle chute de dominos, qui sera cette fois un record de France. Ce sera toujours à Verdun, et toujours sous le signe de la lutte contre la SLA.

    Page Facebook de l’association 2A2S
    Page Facebook des French Dominoes Builders

     

    #verdun #domino #maladiedecharcot

    Une publication partagée par Le Bla bla blog (@leblablablog) le

  • Le mystère de l'étoile mystérieuse de Tabby (hélas) résolu

    Il y a quelques mois, nous vous parlions d’un astre situé à 1280 années-lumières de la terre, suscitant depuis plusieurs années la perplexité des astronomes du monde entier. Le télescope Kepler avait détecté autour de l’étoile de Boyajian ou KIC 8462852, appelée aussi étoile de Tabby ,des variations de lumières aléatoires, subites et incompréhensibles.

    Désorientés, les scientifiques avaient émis plusieurs hypothèses. Parmi ces hypothèses, l’une des plus spectaculaires était celle des "sphères de Dyson", conceptualisée par le physicien Freeman Dyson dans les années 60. Ce dernier avait imaginé que des civilisations extraterrestres évoluées seraient ou auraient été capables "d’envelopper" leur étoile de collecteurs solaires, des sortes de panneaux solaires spatiaux capables d’absorber une partie importante de la luminosité d’une étoile. Cette mégastructrure digne de Star Wars avait de quoi faire rêvé les amateurs de SF et les passionnés de vie extraterrestre.

    Mégastructrure digne de Star Wars

    Hélas, l’astrologue Tabetha Boyajian qui s’est penchée sur cet astre, et dont le prénom a servi à baptiser "son" étoile, a sonné elle-même la fin de la récréation. Le magazine Pour La Science de février nous apprend en effet que les baisses de luminosité n’étaient pas identiques à toutes les longueurs d’ondes. Par conséquent, ces baisses ne seraient pas dues à des objets opaques, comme des panneaux solaires créés par des intelligences d’autres civilisations, mais tout simplement à de la poussière.

    Nous voilà donc éclairés sur un mystère qui faisait parler de lui depuis l’automne 2014. Les amateurs de vie extraterrestre seront bien évidemment déçus par cette annonce. Mais la recherche d’autres vies hors de notre système solaire n’a pas dit son dernier mot.

    Pour La Science, février 2018
    "Étoile de Tabby : la poussière serait bien la clé du mystère",
    Futura Sciences, janvier 2018

    "L’étoile mystérieuse"

  • La santé est une chose trop sérieuse pour être confiée à des comptables

    Une étude fin novembre de la Fédération Hospitalière de France pointe du doigt des actes médicaux et chirurgicaux jugés inutiles. Encore que ces abus dépendent de la géographie comme du praticien (d'après l'enquête, 9 médecins interrogés sur 10 ont déjà prescrit des actes inutiles).

    Ces abus concernent aussi bien les césariennes, les opérations du dos que les IRM. Que les professionnels de santé s’intéressent aux économies et aux surcoûts, estimés à 30 à 50 milliards d'euros et 30 % de dépenses non-pertinentes, peut être loué par le contribuable. Certes. Sauf qu’en sonnant la sirène d’alarme, l’assurance-maladie prend une voie qui pourrait avoir des conséquences… sur la santé de tous.

    Il ne s’agirait pas que les actes de soin (examens radios, IRM ou opérations chirurgicales) ne deviennent de simples options surveillés à la loupe par des comptables suspicieux. Un exemple ? Celui de votre bloggeur, dont une très récente opération délicate du dos dans l'excellent service de neurochirurgie du CHR d'Orléans, n’a pu être possible que parce qu’une médecin généraliste de Montargis a opté pour une IRM qui s’est avérée par la suite capitale.

    À l’heure où la Sécurité Sociale surveille le moindre centime dépensé, n’y a-t-il pas le danger que des réflexes comptables ne mettent en danger la vie de patients et de citoyens ? La chasse aux abus pourrait bien être contre-productive, tant il est vrai que la santé est une chose trop sérieuse pour être confiée à des comptables.

    Après une hospitalisation salutaire, rendue possible par une IRM pertinent et les choix judicieux d'une généraliste, Bla Bla Blog peut enfin reprendre son rythme de publication normal.

    Fédération Hospitalière de France
    http://www.chr-orleans.fr

    "Opérations inutiles : "Il faut corriger ces abus si on veut préserver le système de santé", Rtl.fr, 27 novembre 2017
    "Santé: le fléau des actes chirurgicaux inutiles", BFM TV, 27 novembre 2017

  • Le silence est un sport de combat

    Une citation du poète belge Jacques Goorma ouvre la dernière partie du récit de Mélanie Hamm, Écoute : "Les mots s’échangent. Seul le silence se partage." Cette citation pourrait servir d’exergue à l’ensemble du récit de l’auteure qui nous délivre le récit d’une jeune femme atteinte d’un handicap très peu connu. Être malentendant c’est vivre, nous dit Mélanie Hamm, avec une particularité "insoupçonnée" et invisible. C’est être ni sourd ni vraiment entendant : "Parfois sourde, parfois entendante," c’est condamner "à rester entre les deux."

    La malentendance est ici racontée avec pudeur mais néanmoins précision dans les rapports de l’auteure avec les autres : ses proches, sa famille, ses amis, ses camarades d’écoles mais également ses professeurs. Spécialisée dans les sciences de l’éducation, Mélanie Hamm consacre de nombreuses pages à l’école, à l’apprentissage et à ses difficultés à se faire une place dans une société qui peine à s’adapter à son écoute mal aisée, ce que l’auteure formule ainsi : "Un goût de citron naquit dans ma bouche, celui de la gêne d’être différente face à autrui."

    Le silence est un sport de combat, et plus encore la lutte pour apprivoiser une conversation et naviguer "entre deux mondes, le silence et le bruit." Le mot handicap n’est pas tu par l’auteur et l’apitoiement convient bien mal à ce qui est aussi une histoire d’initiation. La construction de soi, la découverte du handicap, l’ouverture vers les autres, les incompréhensions réciproques, la découverte des mots, la littérature, le lycée, l’adolescence et l’amour font d’Écoute un récit sans pathos ni leçons moralisatrices. Le lecteur trouvera aussi quelques jolis passages consacrés à… la musique classique, l’une des passions de l'auteure.

    Mélanie Hamm écrit sans doute le passage le plus poignant dans l’histoire d’une idylle marquante mais inaboutie avec un professeur brillant. Celui-ci se révèle comme englué dans un échec personnel, offrant à la lycéenne malentendante le visage d’un homme "handicapé" par ses faiblesses, ses doutes et ses lassitudes. Où la personne handicapée n’est pas là où on le pense.

    Vivant au milieu des "entendants", c’est aussi parmi les sourds que la jeune femme découvre une forme de sérénité : "J’aimais de plus en plus leur compagnie. Leur silence m’apaisait, leurs signes me ravissaient. Avec eux, je me sentais instantanément protégée du bruit et de la trépidation de la vie."

    Plus qu’un simple témoignage, Mélanie Hamm livre une analyse rare, sensible et percutante sur l’ouïe et sur l’écoute, que, paradoxalement, la malentendante a réussi à "surdévelopper" et, à force de combat, à utiliser telle une arme pour vivre et survivre : "Qu’est-ce qu’entendre ? C’est entendre avec le corps. l’oreille entend le rythme oral, le corps comprend l’expression verbale… Ma force intrigue. Faut-il que je l’écrive autrement : le silence est ma force ? Il fend les monts et les océans."

    Mélanie Hamm, Écoute, éd. Calleva, 2012, 166 p.