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Séries et TV - Page 19

  • Retour sur "Montargis la Chinoise"

    Retour sur une série d'articles que j'avais intitulée "Montargis la Chinoise".

    La chaîne d'info BFM a diffusé le 13 juillet dernier un reportage sur l'histoire de cette sous-préfecture du Loiret qui est considérée comme le berceau de la "Chine nouvelle".

    C'est là qu'au début du XXe siècle de jeunes Chinois, venus étudier et travailler, se sont formés politiquement et idéologiquement, au point d'imaginer la fondation d'un parti communiste dans leur pays. Parmi ces jeunes Chinois figuraient de futurs dirigeants et idéologues tels que Cai Hesen, Zhou En Lai et Deng Xiaoping.

    "Montargis la Chinoise"
    Montargis, berceau de la "Chine nouvelle", 13 juillet 2015

  • Fini de rigoler !

    Cette fin de semaine a été marquée par un coup de tonnerre médiatique (ou un coup de bluff ?) qui a mis la fièvre dans le monde des médias et sur les réseaux sociaux. Il ne s'agissait ni plus ni moins que l'annonce de la fin programmée des Guignols de l'Info à partir de septembre 2015.

    Cette émission, symbole de liberté d'expression et d'impertinence, était peu appréciée par le grand patron de la chaîne cryptée, Vincent Bolloré, également dirigeant du groupe Vivendi (voir cet article). Les justifications d'ordre économique - coût de l'émission, masse salariale - n'ont rendu personne dupe que ce choix tenait plus à des choix personnels, à un désir de marquer les esprits comme à une stratégie punitive face à des marionnettes emblématiques et réputées pour leur (trop grande ?) liberté.

    Voir les célèbres Guignols de Canal+ disparaître du petit écran a vu se lever comme un seul homme des milliers d'Internautes. Déjà, des groupes de soutien se formaient sur les réseaux sociaux, alors que d'autres chaînes de télévision (M6 et France Télévision en tête) se déclaraient prêtes à accueillir les transfuges en latex - sans oublier leur équipe d'auteurs, d'animateurs et d'imitateurs. Si Canal+ faisait ce choix, nul doute que la chaîne perdait leur émission la plus célèbre et transformait ce choix économico-stratégique en accident industriel !

    Revirement donc ce vendredi : non, les Guignols ne disparaîtront pas - pour l'instant ? - des grilles de programme de la chaîne cryptée ! Tout le monde peut respirer ? Pas si sûr. Car au milieu des luttes d'influence pour la reprise en main de Canal (démission du directeur général Rodolphe Belmer, remplacé par Maxime Saada), c'est bien l'avenir de la chaîne qui est en jeu.

    Lorsque Vincent Bolloré affirmait il y a quelques mois que l'esprit Canal "c'est parfois un peu trop de dérision" (France Inter, 12 février 2015), il annonçait en filigrane une remise au pas de la chaîne, priée d'un peu plus de bienséance et d'un peu moins d'impertinence. Fini de rigoler, donc. Y compris pour les fidèles de la chaîne comme pour les abonnés (qui paient au prix fort leur adhésion, rappelons-le). Car si les Guignols feront au moins une saison supplémentaire (du moins si tout va bien), tout reste ouvert pour la grille de programme : diffusion hebdomadaire et non plus quotidienne pour les marionnettes satiriques, passage des Guignols en crypté, censure ou autocensure régie en règle...

    Disons pour être optimiste que la survie des célèbres marionnettes (PPDA, le commandant Sylvestre ou Sarkozy - l'ami de Bolloré souvent égratigné par les Guignols) est assurée. Cependant, l'avenir est sombre pour d'autres programmes de la chaîne privée. Ainsi, la suppression du Grand Journal, l'autre émission emblématique de Canal+, semble avoir été actée (voir ici), et ce n'est sans doute que le début d'une révolution de palais.

    La recherche de respectabilité et surtout le souci de faire de Canal+ un outil médiatique puissant au service de Vivendi, risque bien, à terme, de lasser les abonnés de la chaîne cryptée comme les spectateurs amoureux des Guignols ou du Petit Journal de Yann Barthès.   

    Les Guignols de l'Info
    Ozap.com, "Vincent Bolloré : "L'esprit Canal c'est parfois un peu trop de dérision
    "

    Europe1 : "Les Guignols de L'info sont maintenus"
    Le Point : "Clap de fin pour le Grand Journal"

  • True Detective : les références

    Il y a peu je parlais de la série True Detective, et de son succès tant critique que public. Une saison 2 débarque d'ailleurs d'ici quelques semaines. Le site Tumblr Tea and a movie nous offre une analyse cinématographique de la série d'HBO. On y découvre les multiples références de True Detective, à travers une courte vidéo. Les clins d'œil de cette série abondent : Seven de Finscher, Massacre à la Tronçonneuse de Tobe Hopper, Les Moissons du Ciel de Terrence Malick,  Le Silence des Agneaux de Jonathan Demme mais aussi... L’Enfance d’Ivan d'Andreï Tarkosvki.

    Une invitation supplémentaire à découvrir ou redécouvrir la création du showrunner Nic Pizzolatto.

    Tea and a movie
    True Detective : comparisons and references

    True Detective: Comparisons and References from MrRTJL on Vimeo.

  • Un détective, un vrai

    À quoi peut bien tenir la réussite d'une série ? La question se pose s'agissant de True Detective, créée par le talentueux scénariste et showrunner Nic Pizzolatto, quasi plébiscitée, récompensée à de multiples reprises et devenue une véritable référence du petit écran. 

    L'intrigue est pourtant d'une confondante simplicité : deux inspecteurs interrogent d'anciens policiers au sujet d'un dossier criminel classé sur lequel ils ont travaillé vingt ans plus tôt. Au milieu des années 90, une jeune femme est découverte assassinée. La mise en scène morbide et à connotation religieuse, des objets trouvés (des bois de cerf et une mystérieuse sculpture en bois) et la concordance avec une autre disparition indiquent qu'un serial-killer pourrait être à l'origine de ce crime. De fausses pistes en vrais indices, les policiers en charge de l'enquête mettent la main sur un coupable tout désigné. Mais les choses ne vont pas s'avérer aussi claires. Au bout de plusieurs années, le dossier est rouvert. 

    Rien de révolutionnaire dans ce pitch, en tout cas rien qui ne bouleverse profondément l'histoire de la fiction policière. Pour tout dire, l'enquête semblerait être même par moment le prétexte pour faire le portrait des deux personnages principaux, chacun  paumé à sa manière. Le premier, Martin Hart (Woody Harrelson), policier installé, marié et père de deux filles, s'annonce vite comme moins lisse qu'il n'y paraît. Personnage hâbleur, il va d'adultère en adultère. Son acolyte, Rust Cohle (le génial Matthew McConaughey), débarque dans le commissariat auréolé d'une réputation de policier doué et pugnace mais également d’une personnalité trouble. Peu aimé, cynique, indépendant, il s'avère être un détective hors du commun et doué pour faire confesser des suspects, lorsqu'il ne sombre pas dans ses travers : les drogues, l’alcool et la misanthropie. La performance de Matthew McConaughey, par ailleurs producteur de cette série créée par Nic Pizzolatto, est à saluer. L'acteur, oscarisé pour son rôle dans Dallas Buyers Club (2013), est impressionnant de présence. Son  partenaire Woody Harrelson parvient à imposer lui aussi son personnage de père de famille en voie de perdition. Je ne peux pas passer sous silence Michelle Monaghan qui joue à la perfection un second rôle particulièrement convaincant. 

    La mise en scène de Cary Fukunaga, soignée et impressionnante (je pense à un plan séquence vertigineux de dix minutes au cours du quatrième épisode), est au service de deux protagonistes, à la fois différents et solidaires pour le service de la même cause : la recherche de la vérité, une vérité qui mettra vingt ans à être dévoilée au grand jour.     

    Il existe un autre personnage important dans cette série : la Louisiane. Une Louisiane à la fois magnifiée et terrible. Les paysages sont filmés dans toute leur beauté. Et au milieu des bayous, se terrent les plus lourds secrets et les pires criminels qui puissent se voir. Ils sortiront de l'ombre grâce à la perspicacité et à la pugnacité d'un détective, un vrai.  

    True Detective, saison 1, Canal +, en ce moment
    True Detective, saison 2, Canal +, bientôt

  • George RR Martin sur un Trône

    La série Le Trône de Fer (Game of Throne) poursuit son triomphe sur les petits écrans – et aussi sur Internet – suscitant articles, gloses, critiques (bonnes et moins bonnes) en nombre, et notamment sur ce site. Dernièrement, c’est une scène particulièrement violente (et considérée comme gratuite) qui a suscité une levée de boucliers de nombreux fans. Rappelons que Le Trône de Fer est avant tout une saga littéraire de George RR Martin, toujours en cours d’écriture (voir ici la critique du premier volume de ce cycle).

    Le blog Fantasy à la Carte propose une biographie brillante et pertinente de cet auteur de fantasy, un genre considéré encore avec un certain dédain, si ce n’est un certain snobisme. George Raymond Richard Martin est parvenu à dépasser John Ronald Reuel Tolkien (l’auteur du Seigneur des Anneaux) dans la notoriété. Le créateur du Trône de Fer peut se targuer d'être devenu en quelques années une figure majeure de la fantasy. 

    Retour sur la carrière de ce "roi littéraire", grâce au site Fantasy à la Carte :

    De son nom complet, George Raymond Richard Martin est un auteur américain renommé pour ses écrits de science-fiction et de fantasy. Né en 1948 dans le New Jersey, il a grandi dans une famille modeste. Au lycée, il découvre les comics et se met à écrire des fanfiction (des récits écrits par des fans dont le but est de continuer ou de modifier l’histoire d’un roman, d’une série…). En 1965, il obtient même un prix pour l’une de ses nouvelles. Son diplôme de journaliste en poche, il retourne dans sa ville natale en 1971 en pensant y décrocher un emploi. Il n’en trouvera point mais cette année-là, il se découvre un certain talent d’écrivain. Cependant, il faudra attendre 1979 pour qu’il se consacre pleinement à son art. Les premières années, il écrit essentiellement des romans et des nouvelles de science-fiction. Il reçoit de nombreux prix comme en 1980, sa nouvelle Les Roses des Sables remporte trois distinctions : le prix Hugo, le prix Locus et le prix Nebula. Une jolie consécration pour un auteur à succès en devenir. Plus tard, G.R.R. Martin s’essaie à l’horreur avec ses romans : Riverdream en 1982 ou Armageddon Rag en 1983. Au milieu des années 1980, commence pour lui un travail de scénariste pour la télévision. Ainsi, il est l’auteur de séries télévisées comme La Cinquième Dimension ou La Belle et la Bête. Parallèlement à cette activité professionnelle, il se lance dans la rédaction d’une anthologie de nouvelles et de romans de science-fiction, Wild Cards, mettant en scène des super-héros.

    C’est au début des années 1990, qu’il a l’idée d’écrire un cycle de fantasy, A Song of Ice and Fire, traduit en français par Le Trône de Fer

    La suite ici…

     

  • Le Président est un salaud (et sa femme ne vaut pas mieux)

    La saison 2 de House of Cards s'était achevée par un coup machiavélique de l'ancien vice-président le menant à son objectif ultime : la Maison Blanche.

    À la tête de la première puissance mondiale, Francis Underwood se révèle, dès le début de la saison 3, un Président américain aussi impopulaire auprès de ses administrés qu'il n'est (délicieusement) insupportable pour les millions de fidèles de cette série américaine. Interprété avec maestria par Kevin Spacey, le politicien prépare ses armes et ses cartouches contre des ennemis bien décidés à ne pas lui laisser un strapontin pour les prochaines élections, les sondages ne lui donnant aucune chance de l'emporter. Son plus fidèle soutien est sa propre femme, Claire Underwood (brillante Robin Wright), pistonnée par son mari ambassadrice à l'ONU, pour le meilleur et pour le pire. 

    Dans ce nœud de vipère qu'elle la maison blanche (un "château de cartes", comme le proclame le titre de la série), le spectateur assiste aux manœuvres d'un Président cynique, prêt à tout pour faire passer une loi impopulaire ("L'Amérique au Travail"), affronter un chef d'État russe sombre et aussi retors que lui (et dont le mimétisme avec Vladimir Poutine est frappante !) ou s'affirmer comme chef de guerre (et "assassin").    

    Autant la saison 2 avait paru s'engluer dans une intrique parfois obscure, autant cette saison part sur les chapeaux de roues et réserve son lot de surprises et de vengeances. Avec, the last but not the least, au centre de House of Cards, l'un des plus beaux couples de salauds qu'on ait vu sur écran.  

    Netflix a déjà annoncé une future saison 4 de cette série shakespearienne.

    House of Cards, saison 3, Canal+, en ce moment

  • La vraie Laura Ingalls

    Pour des millions de personne, Laura Ingalls est l’éternelle gamine de La Petite Maison dans la Prairie. Cette série familiale culte a bercé l’enfance de nombreux spectateurs, fascinés par les aventures de la famille Ingalls, tirées d’une histoire vraie.

    Mais quel est la vérité sur Laura Ingalls ? Près de 60 ans après sa mort, c’est elle-même qui nous l’apprend, dans la version non-censurée de ses mémoires. En 1930 Laura Ingalls Wilder (du nom de son mari Almanzo James Wilder, lui aussi connu du grand public)  choisit d’écrire ses mémoires, qu’elle intitule Pioneer Girl. Mais son éditeur trouve le récit trop dur et choisit de le censurer et de l’édulcorer. La réécriture de cette autobiographie donne naissance à un premier ouvrage, La Petite Maison dans les Bois (Little House in the Big Woods).Face à ce succès, Laura Ingalls écrit la suite de cette saga familiale, s’étalant sur 11 volumes.  La popularité des Ingalls (Charles, Caroline, Mary, Carrie, Grace et bien entendu Laura) atteint son paroxysme avec l’adaptation télévisée à partir de 1975, un succès jamais démenti pour ce qui restait une œuvre familiale.

    Or, le public américain vient récemment de découvrir la "vraie" Laura Ingalls, à travers la publication inédite de la première version de son autobiographie, Pioneer Girl : The Annotated Autobiography. Ce qui est relaté est une histoire bien moins édifiante que l’image d’Épinal qu’en a laissé la fameuse série télévisée. On y découvre un Far West dur et violent, la vie misérable de la famille Ingalls ("À un moment donné, la famille a dû fuir en pleine nuit pour éviter de payer le loyer", dit l’éditrice Nacy Tystad Koupal dans une dépêche de l’AFP), l’alcoolisme et même la tentative de viol que Laura Ingalls a vécu alors que ses parents se rendaient au chevet d’une femme malade. 

    Gageons que cette autobiographie posthume sera bientôt traduite en français et aura le même succès qu’aux États-Unis, qui viennent de découvrir un autre aspect de leur histoire nationale – et aussi une figure emblématique de la vie littéraire américaine.

    Laura Ingalls, Pioneer Girl : The Annotated Autobiography, South Dakota State Historical Society , 2014 

  • "Game of Thrones" s'apprête à déferler (de nouveau)

    Rarement une série aura été autant surveillée. Depuis la fin de la saison 4 de Game of Thrones, l'an dernier, les fans du monde entier piaffaient d'impatience à l'idée de découvrir la suite de ce véritable phénomène de société. Leur attente sera récompensée le 18 mars prochain avec une diffusion de cette saison, en avant-première mondiale, à la Tour de Londres – un lieu emblématique tout désigné, rempli de souvenirs d'exécutions, de trahisons, de règlements de comptes, de tortures... et peuplé de fantômes. Quoi de mieux pour une série de fantasy contant les luttes de pouvoir sur fond d'intrigues, de guerres, de violence et de sexe ? HBO diffusera l'intégralité de cette saison à partir du 12 avril.  

    Les spécialistes rappellent à juste titre qu'en matière de fantasy la trilogie du Seigneur des Anneaux représentaient jusqu'alors l'alpha et l'oméga de ce genre littéraire, mal aimé des critiques mais très apprécié du public. Un ouvrage tellement majeur (devenu également une œuvre cinématographique majestueuse grâce à Peter Jackson) que les ouvrages de fantasy postérieurs, jusqu'à aujourd'hui, s'en inspiraient plus ou moins. Or, il semblerait bien que Game of Thrones (Le Trône de Fer pour la version française) soit en train de devenir une référence en matière de fantasy.

    Mais que trouvera-t-on au juste dans cette saison 5 ?

    Les créateurs entretiennent le secret, tout en distillant quelques bribes d'informations. Nous apprenons par exemple que cette saison sera plus spectaculaire et plus sanglante que les précédentes. Afin de masquer les pistes, l'auteur du roman, George RR Martin, nous révèle que des personnages importants vont mourir (rien de nouveau, répondront les fans...), alors que ce n'est pas le cas dans les livres ayant servi à l'adaptation  : "Tout le monde a intérêt à se tenir prêt. Les showrunners David Benioff et D.B. Weiss sont encore plus sanglants que moi", ajoute l'écrivain avec malice. 

    Qui passera l'arme à gauche ? Daenerys, Jon Snow, Arya Stark, Tyrion Lannister ? Les paris sont lancés !

    Les admirateurs de la saga peuvent enfin se réjouir : il y aura bien une saison 6 – succès oblige. Il y aurait en tout cas matière à en faire trois ou quatre de plus sans problème, ajoute l'auteur, qui met la dernière main à son cycle de fantasy : au moins 3000 pages en cours d'écriture. De quoi alimenter pour quelques années encore cette série culte.   

    Game of Thrones, saison 5, HBO, à partir du 12 avril 2015 
    Voir également cet article "Game of Thrones dans le texte"