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Absolument tout fait de Babylon Berlin, cette série venue d’outre-Rhin, un vrai chef d’œuvre : le scénario, les intrigues criminelles, la reconstitution du Berlin des années 30, les décors, les costumes, la musique et des personnages à la fois complexes et attachants.
Parlons en des personnages, justement. Babylon Berlin tourne autour de ses deux protagonistes principaux qui n’ont pas fini de vous rester en tête : Gereon et Charlotte.
Nous sommes en 1929. L’inspecteur Gereon Rath (Volker Bruch), qui est arrivé dans la capitale allemande en tout début de la saison 1 pour s’occuper d’un étrange film pornographique très compromettant (et oui : ce genre est presque aussi ancien que le cinéma lui-même !), est chargé d’une autre affaire : un étrange train, envoyé depuis la jeune Union Soviétique, est détourné et s’arrête à Berlin. Son chargement d’or et de gaz toxique est âprement convoité par un malfrat arménien au bras long, mais aussi par des groupuscules communistes et d’extrême droite qui vont entre-déchirer pour son précieux chargement. Pour accompagner Gereon, Charlotte Ritter ( Liv Lisa Fries) tente de faire sa place. Et ce n’est pas facile pour cette jeune femme, obligée pour survivre de multiplier des tâches ponctuelles de secrétariat auprès de la police criminelle mais aussi des passes dans le milieu de la nuit berlinois.
Après une saison 2 creusant un peu plus encore cette histoire de "train d’or" et mettant en scène de multiples enjeux historico-criminels, la dernière saison continue de suivre l’inspecteur "marlowien" au Stetson et sa désormais assistante, "Lotte", dont le talent et la pugnacité ne se démentent pas. Cette fois, toujours dans l’Allemagne bouillante de 1929 et qui va bientôt entrer dans un chaos infernal, l’équipe policière est chargée d’enquêter sur le meurtre d’une actrice en plein tournage. Encore une histoire de cinéma, donc. Et nous retrouvons également Edgar, le malfrat arménien, l’un des producteurs du film.
La série la plus chère de l’histoire de la télévision européenne
Comme pour les saisons précédentes, d’autres intrigues se croisent : un procès aux conséquences politiques, les luttes d'influence entre communistes et le parti nazi en plein ascension, les manigances de l’industriel Nyssen, les relations entre Gereon et Helga, la femme de son frère Anno disparu pendant la première guerre mondiale et les difficultés de Charlotte avec sa famille vivant dans une extrême pauvreté.
Les fans de Babylon Berlin sont invité à se rendre sur l’excellent blog http://babylon-berlin.blogspot.com, qui propose de faire une série de zoom sur la série la plus chère de l’histoire de la télévision européenne. Rien d’étonnant à cela si l’on pense aux décors, aux costumes, aux accessoires et aux lieux de tournage qui rendent cette création télévisuelle plus vraie que nature, jusque dans la manière dont elle dépeint la vie quotidienne dans les années 30. Les showrunners font d’ailleurs intervenir des personnages réels de cette époque, même s’ils ne sont pas les plus connus : les hommes politiques Gustav Stresemann et Aristide Briand , le chef de la police de Berlin Karl Friedrich Zörgiebel, le directeur de la police criminel berlinoise Ernst Gennat ou l’avocat Hans Litten (source : http://babylon-berlin.blogspot.com). La série multiplie également les références à l’art et au cinéma expressionniste allemand des années 20 et 30, sans oublier son générique somptueux inspiré du courant Bauhaus et ses nombreux clins d’œil, que ce soit à Louise Brooks, à Fritz Lang et plus généralement au cinéma muet des années 20.
Vous aurez compris que Babylon Berlin est une série addictive. La saison 4 a connu un gros retard suite à la crise sanitaire, et elle ne devrait arriver en France qu’en 2022. L’attente va être très longue !
La mini-série à succès de Netflix, Le Jeu de la dame, avec Anya Taylor-Joy dans le rôle titre, est d’abord l’histoire d’un destin exceptionnel – et inventé, bien que la carrière d’Elisabeth Harmon se soit inspirée de celle de la hongroise Judit Polgár, Grand maître international aux échecs l’âge de à 15 ans, et largement snobée par ses homologues hommes du fait de son sexe.
Le Jeu de la dame commence dans l’Amérique des années 50. La toute jeune Elisabeth Harmon se retrouve placé en orphelinat suite à une double tragédie : l’abandon de son père et le suicide de sa mère. Dans le milieu austère de cet établissement, la jeune fille rencontre un vieux gardien bourru et découvre avec lui les échecs. Elle prend pour habitude de jouer avec lui des parties en cachette et se dévoile très rapidement comme une joueuse exceptionnelle.
Devenue adolescente et adoptée, elle découvre un nouveau foyer et une mère de substitution. Contre toute attente, elle renoue avec les échecs et commence à faire parler d’elle. Les tournois s’enchaînent, avec en ligne de mire le numéro 1 mondial soviétique Vasily Borgov.
Un destin exceptionnel – et inventé
Le grand intérêt de cette série, hormis l’interprétation de l’excellente Anya Taylor-Joy, est de faire une grande et passionnante série sur les échecs : gambit, défense sicilienne, roques, attaques. Les créateurs ont fait appel à une sérieuse documentation, ainsi qu’au concours du Grand Maître Gary Kasparov qui a élaboré d’authentiques parties pour rendre la série crédible.
Le féminisme est bien entendu l’une des clés de lecture du Jeu de la dame, adaptation du roman de Walter Tevis, The Queen's Gambit. Les showrunners ont situé l’intrigue dans les années 50 et 60, dans une Amérique prospère mais aussi puritaine. En se révélant comme une génie des échecs, la personnage principale découvre à la fois l’indépendance et l’ivresse d’une liberté qu’il faudra qu’elle dompte, d’échecs en échecs, dans un milieu exclusivement masculin. Et paradoxalement, ce sont "les hommes de sa vie" - Monsieur Shaibel, Harry Beltik, Townes ou Benny Watts – qui vont l’aider à s’émanciper.
Une grande, époustouflante et passionnante réussite.
Le Jeu de la dame, mini-série américaine de Scott Frank et Allan Scott, avec Anya Taylor-Joy, Marielle Heller, Thomas Brodie-Sangster, Harry Melling et Bill Camp, saison 1, 7 épisodes, 2020 https://www.netflix.com/fr/title/80234304
Une canne, un chapeau melon trop petit, un pantalon trop large, une veste très cintrée, des chaussures de plusieurs tailles plus grandes et une petite moustache pour vieillir Chaplin jugée trop jeune à l’époque où il est engagé pour son premier rôle au cinéma – nous sommes en 1913 et il n’a pas 25 ans : le vagabond est né. Il n’a pas de nom mais en France il s’appellera Charlot. Un personnage né en quelques minutes, "mais il vient de loin en réalité", commente Mathieu Almaric dans l’excellent documentaire de près de 2H30 consacré à Charlie Chaplin.
France 3 proposait ce mercredi en prime-time Charlie Chaplin, le génie de la liberté, l'excellent film d’Yves Jeuland. Puisque France Télévision a la fâcheuse habitude de restreindre ses programmes en replay à 8 jours après leur diffusion en direct, il ne vous reste qu’une semaine pour le découvrir. Autre regret : que les extraits des films ne soient ni doublés ni sous-titrés.
2H30 : c’est à la fois long pour un documentaire et court pour retracer une carrière exceptionnelle commencée très tôt, à Londres, puisque le jeune Charles Spencer Chaplin, né en 1889, a brûlé les planches dès son plus jeune âge. Une vraie enfance à la Dickens : un père alcoolique les ayant abandonné, une mère courage enfermée épisodiquement dans un asile après une carrière de comédienne pantomime. Cette dernière, nous apprend le documentaire, élevait ses enfants de telle manière qu’ils agissent comme des aristocrates distingués, ce qui sera l'une des caractéristiques de Charlot. C’est à sa mère et à son enfance anglaise que Chaplin doit de nombreuses inspirations, et en premier lieu son fameux personnage, vagabond apatride, digne et humain, qui est aussi un hommage à un clochard londonien élégant qu’il imitait enfant pour faire rire sa mère.
Voilà qui rappelle aussi The Kid (1921), son premier long-métrage, qui est aussi le plus personnel. C’est d’ailleurs de ce film que traite en ouverture le documentaire d’Yves Jeuland : le Charlot gagman génial et parfois féroce se transforme grâce à ce film en chevalier désargenté et généreux, recueillant un gamin qui avait son âge lorsque sa mère fut internée et qu’il dut se débrouiller seul.
Pas tout à fait seul, cependant. Son frère Spencer lui permet, malgré son jeune âge, de rejoindre une troupe de spectacles, celle de Fred Karno. Il y fait se ses premières armes, se fait remarquer par son génie comique et conçoit des postures qui lui vont lui servir des années plus tard, à l’instar des virages à cloche-pied et à angle droit, une des habitudes de Charlot. Il rencontre aussi un certain Arthur Stanley Jeffersson, sa doublure et qui deviendra plus tard Stan Laurel.
Une tournée aux États-Unis lui permet d’être remarqué puis recruté en 1913 pour jouer dans un de ces innombrables films dans lequel apparaît le personnage de Charlot.
Au bout de deux ans, Chaplin devient "l’homme le plus célèbre au monde". Le documentaire parle de 12 millions de spectateurs par jour. "La folie Chaplin" se mesure en nombre de livres, de BD, de chansons, de dessins animés, de produits dérivés mais aussi de (mauvais) plagiats – y compris féminins ! – et de (pathétiques) imitations. Et pourtant, il n’a que 27 ans et n’a tourné aucun long-métrage.
La perfection guide son travail de comédie, menée à l’excellence. Tout est chronométré dans les gags et ses histoires rappellent son passé fait de privations, de violences, de faim et d’humiliations. L’Émigrant, est-il dit, est son film préféré de l’époque.
"L’homme le plus célèbre au monde"
Après la création en 1919 de la compagnie United Artists avec Mary Pickford – "la petite fiancée de l’Amérique" –, Douglas Fairbanks (son véritable ami) et D. W. Griffith, Chaplin se lance sans ses grands longs-métrages : La ruée vers l’or (1925), Le cirque (1928), un de ses grands chefs d’œuvre et Les Lumières de la ville. Ce film de 1931 sort alors que le cinéma parlant commence à tout écraser. En plein crépuscule du muet, Chaplin créé un film toujours muet, avec une ouverture sonore mais sans parole (1931), avec la scène finale sans doute la plus bouleversante de l’histoire du cinéma. C’est un de ses grands triomphes, qui finit de lui apporter la gloire. En contrepoint à ce succès, le documentaire ne passe pas sous silence des histoires de mœurs dans l’Amérique puritaine : une liaison avec Lita Grey, mineure à l’époque, et qui se conclue par un mariage arrangé.
Après un voyage en Europe et en Asie digne d’un chef d’État, il s’attaque à un autre de ses grands films : Les Temps modernes, tourné et sorti en pleine Dépression (1936). Il a engagé, comme partenaire aux côtés de Charlot, Paulette Goddard avec qui il s’est marié en toute intimité. Pour la première fois, la voix de Charlot se fait entendre, mais en musique uniquement, et dans une langue inventée – un nouveau pied de nez à l’industrie du cinéma parlant, auquel le réalisateur n'adhèrera jamais complètement.
Suivra Le Dictateur (1940), une comédie engagée, enragée et irrésistible contre Adolf Hitler. Les deux hommes sont nés la même année, le même mois, la même semaine, rappelle le documentaire. Chaplin faisait remarquer que le dictateur allemand a adopté la même petite moustache de Charlot : "Charlie joue deux rôles : le requin et le petit poisson… Le dictateur et le coiffeur, mais surtout Hitler et Chaplin. Pastiche et postiche . Un duel au sommet entre les deux personnages les plus connus du monde. L’homme qui fait rire face à l’homme qui fait peur." Chaplin a écrit ceci à propos de ce nouveau chef-d’œuvre : "Le dictateur est mon premier film dans lequel l’historie est plus grande que mon petit vagabond". Le premier film antinazi de l’histoire du cinéma, un triomphe public et un événement majeur, est paradoxalement le chant du cygne d’un artiste au sujet duquel les critiques américaines ne sont pas tendres : antimilitariste, Chaplin est jugé comme "sentimentaliste", "déplacé" et même "marxiste" !
La dernière partie du documentaire traite de la partie la plus sombre de celui qui figure parmi les 5 plus grands cinéastes de l’histoire.
Le FBI le place sous écoute en raison de ses sympathies communistes. L’affaire Barry, du nom de Joan Barry une jeune actrice qui le fait chanter après une aventure malheureuse, jette en pâture un Charlie Chaplin écœuré. Son film suivant, la comédie meurtrière Monsieur Verdoux (1947) - cette fois sans Charlot – n’a plus l’éclat des films précédents.
Une tournée européenne en 1952 pour la promotion de son long-métrage Les Feux de la rampe l’éloigne pour le bon des États-Unis. Son visa américain ayant été révoqué, Chaplin décide de ne plus y revenir.
Il termine les 25 dernières années de sa vie en Suisse, continuant de travailler sans relâche sur sa musique, sur ses mémoires mais aussi sur ses derniers films, Un roi à New York (1954) et La Comtesse de Hong-Kong (1967).
Le film se termine sur le dernier hommage que lui a finalement rendu l’Amérique à la faveur d’une récompense aux Oscars en 1972, 5 ans seulement avant son décès. A 83 ans, on lui accorde un visa de 10 jours, le temps de son voyage aux États-Unis : "C’est bien. Ils ont encore peur de moi" commente, sarcastique, Charlie Chaplin. Le soir où l’oscar lui est remis, l’enthousiasme de la salle le bouleverse. Dans le public, il y a Jackie Coogan, l’acteur qui jouait le gamin du Kid, le petit vagabond auquel il s'est tellement identifié.
Cette foutue année 2020 se termine, et, comme de coutume en ce début janvier, il est temps de faire le bilan.
Pour Bla Bla Blog, l’année a été particulièrement riche avec très exactement 380 chroniques parues cette année, soit plus d’une par jour. 2020, on s’en doute, a drainé beaucoup de surprises – souvent très bonnes – et a mis à l’honneur des dizaines d’artistes et d’œuvres, avec une très large part consacrée à la musique – qui est pour autant quasi absente du classement.
Quelles sont les chroniques ayant fait le plus gros buzz. Roulement de tambour, avant de découvrir le podium. Commençons pas le…
N°10 et un "Gros big up pour Clémence Pouletty" ! Elle est jeune, elle est brillante, elle est douée et elle fait vivre la culture sur sa chaîne Youtube. Elle, c’est Clémence Pouletty, la première influenceuse de ce classement annuel. Elle ouvre en beauté un top 10 très éclectique et riche en surprises.
Extrait : "Focus aujourd’hui sur la chaîne Youtube d’une passionnée de littérature, de philosophie ou de cinéma : voilà qui ne pouvait qu’intéresser Bla Bla Blog. Clémence Pouletty partage ses lectures avec insouciance mais aussi avec une sacrée qualité à vulgariser des sujets parfois ardus : L’amour et Sartre, L’art d’avoir toujours raison de Schopenhauer ou L’art d’être heureux du même Arthur…"
N°9: "Ton univers impitoyable" Quelle plaisir de voir à cette 9e place une chronique publiée en janvier 2020 sur des très grandes séries télé, Succession. Du grand art grâce à la famille Roy, aussi riche et puissante que complètement dégénérée. C’est glaçant, impitoyable, passionnant, servi par des acteurs et actrices multiprimés, et pour Bla Bla Blog, Succession fait partie des chroniques les plus lues.
Extrait : "Succession, dont une troisième saison est prévue pour l’été 2020, est une plongée dans les arcanes d’une multinationale mêlant médias, divertissements et communication. Un univers impitoyable, pour reprendre le générique de Dallas, une autre série, certes datée, mais qui faisait elle aussi d’une famille richissime américaine un lieu d’affrontement autour de l’argent, du pouvoir, des ambitions et des rancœurs. Plus intense, plus âpre, plus cruelle et et plus passionnante que la série culte des années 80, Succession est une tragédie familiale autant qu’un tableau d’une Amérique pervertie, amorale et empoisonnée par l’argent…"
N°8: "Rencontre avec Elle sans Lui" C’est l’une des rares musiciennes présente dans ce classement, et il s’agit d’une interview. Derrière le duo Elle&Lui se cache une seule artiste, Lana. Nous l’avons interrogée. Elle vous a plus qu’intéressés puisque la chanteuse, pour son nouveau single ("Fleur de sel") se classe en 8e position.
Extrait : "Cette chanson c’est le début d’une très belle aventure pour moi! Je voulais vraiment créer un titre good vibes. Je trouve qu’on en manque cruellement! Du coup je vous propose un son super ensoleillé! L’idée c’était vraiment de créer un titre qui ferait danser les gens, qui amènerait un peu de paillettes dans leurs vies quoi !…"
N°7: "Matt et brillant" Muriel Matt décroche une très belle 7e place. C’est aussi la découverte d’un talent hors pair que plusieurs centaines de lecteurs de Bla Bla Blog ont découvert. Pas de doute : même en 2020, la peinture continue de bouger et de nous émerveiller. La preuve en images.
Extrait : "L’univers de Muriel Matt sonne comme une évidence. Découvrir ses peintures c’est, à vrai dire, comme retrouver un monde que l’on pensait disparu. Que ce soit pour ses animaux, ses couples, ses nus ou ses abstractions, l’œuvre de cette artiste, qui nous vient de la région nantaise, assume totalement ses influences de la période moderne, et en premier lieu Picasso, Matisse (Nus), Cocteau ou Miro (la série des Bubbles). Excusez du peu…"
N°6 : "Galerie virtuelle chez Cyril Guernieri" Le Grand Confinement de Printemps, et celui qui l’a suivi en fin d’année, a été un désastre pour des millions de professionnels ou d’amateurs des arts. Bla Bla Blog a choisi de consacrer un hors-série "Grand Confinement" pour mettre à l’honneur musiciens, écrivains et galeristes. Parmi ceux-ci, Cyril Guernieri, exposant au 29, rue Mazarine, à Paris. Il vous a passionné. Normal.
Extrait : "Les galeries d'art étant fermés en ce moment, Bla Bla Blog vous invite à découvrir en ligne une exposition virtuelle proposée par la Galerie Cyril Guernieri. Jean-Daniel Bouvard et Marc Dailly y sont à l'honneur…"
Extrait : "Je me disais il y a peu cela faisait quelques mois que je ne vous avais pas parlé de gastronomie. D’où cette chronique aujourd’hui, qui s’intéresse à un site culinaire, C’est meilleur quand c’est bon. Cette chaîne Youtube a été créée il y a trois ans par Emmanuelle Jary. Elle est aux manettes de ces vidéos de quelques minutes, toutes dédiées à la bonne bouffe, aux restaurants, aux bistrots et autres troquets. Les métiers traditionnels sont tout autant mis à l’honneur : traiteurs, poissonniers, bouchers, épiciers, et bien sûr cuistots…"
N°4 : "Galerie virtuelle de Patricia LM" La photographe Patricia LM est une nouvelle fois à l’honneur avec une 4e position qui nous réjouit. Le confinement de printemps et la fermeture des galeries a poussé Bla Bla Blog à ouvrir son blog à des expositions virtuelles, qui certes ne remplaceront jamais les vraies galeries, mais qui en tout cas montrerons que nous n’oublions pas les artistes qui font bouger l’art. Comme Patricia LM, que l’on adore !
Extrait : "C'est à une photographe talentueuse que nous ouvrons cette galerie virtuelle. Patricia LM avait accordé une interview à Bla Bla Blog. En attendant de pouvoir admirer ses créations, cette chronique va vous donner envie d'entrer dans son univers coloré et sensuel…"
N°3: "La Suisse est un pays chaud" Chaud, chaud, chaud pour cette 3e place largement méritée, avec une chronique sur le document sulfureux d’Adeline Lafouine, Fais-le bien et laisse dire (éd. Tabou). C’est aussi le seul livre classé cette année dans notre top 2020. Une plongée dans le parcours d’une femme sans aucun complexe, et qui nous prouve que la Suisse peut être un pays vraiment très, très torride.
Extrait : "Scandale à tous les étages pour ce témoignage à ne pas mettre entre toutes les mains : son auteure, Adeline Lafouine, propose avec Fais-le bien et laisse dire (éd. Tabou) un document assez exceptionnel à plus d’un titre. Il commence par une affaire dont la Suisse dite "vertueuse" se serait bien passée. Nous sommes en août 2014 lorsque la presse à scandale déniche un selfie sexy posté sur le compte Twitter d’une inconnue, mariée et mère d’un enfant. Elle se fait surnommer Adeline Lafouine…"
N°3 : "Rock’n’roll, rouflaquettes, chrome et pin-ups en Bourgogne" Sur la deuxième marche du podium, nous voyons singulièrement apparaître Vintageland, un de ces événements populaires qui a échappé en partie aux fourches caudines de la crise sanitaire. Ça se passait en Bourgogne, et Vintageland proposait une plongée dans l’Amérique prospère des 30 Glorieuses. Gros coup de nostalgie, à bien des égards. Et un grand bravo à Vintageland.
Extrait : "Voyage dans le temps garanti cet été en Bourgogne avec le Vintageland, dont les organisateurs promettent ni plus ni moins qu’une immersion dans les années 50 à 80. Pour tenir cet engagement, du 31 juillet au 4 octobre, des animations sont proposées, mêlant cinéma, concerts (la troupe Abba story, le groupe Woodstock spirit, les Satin Dolls Sisters ou les Vagabonds), cabarets, arts forains et défilés de voitures anciennes, afin de revivre ce que l’on est tenté d’appeler avec du recul « les années insouciantes »…"
Et pour finir, le grand n°1 est :Benjamin Schmit, "On est sérieux quand on n’a pas 17 ans" Le tout jeune musicien d’électro marseillais proposait avec "Uptown Funk Ben Remix" tout son talent. Des milliers de lecteurs de Bla Bla Blog l’ont découvert ou redécouvert : on ne peut que lui souhaiter le même succès dans sa carrière qui ne promet que le meilleur. Il est cette année le grand numéro 1 de Bla Bla Blog. Sur 380 chroniques parues, c’est réellement remarquable !
Extrait : "L’école marseillaise du rap commence à être connue, moins celle de l’électro. Elle est pourtant très active : pour preuve, cette chronique sur Benjamin Schmit, jeune DJ de 16 ans, bien décidé à faire sa place sur cette scène exigeante. Le remix du titre "Uptown Funk" s’inscrit dans la veine french touch, avec ce qu’il faut de sophistication et de trouvailles sonores pour un morceau dansant, à la fois funk, house et électro : "Faire danser les gens, c’est avant tout les réunir et les voir sourire", commente ainsi le jeune musicien, biberonné aussi bien aux tubes de Céline Dion ou Boney M qu’aux artistes plus de sa génération – Dua Lipa, Lil Nas X ou The Week-end…"
J’ai lu quelque part des propos pas très sympas sur cette dernière saison d’Engrenages: moins féroce, voire plus lumineuse, sinon plan-plan. Aurait-on perdu l’ADN de l’une des meilleures séries françaises, ayant si bien capter l’univers policier et, au-delà, les dérives de notre société ?
Alors, bien sûr, certains personnages ont disparu progressivement. Il n’en reste pas moins vrai que les fans d’Engrenage retrouveront avec plaisir – mais aussi un petit pincement au cœur, cette saison étant la dernière – l’équipe du capitaine Berthaud (Caroline Proust) : Gilou ( Thierry Godard), Ali (l’excellent Tewfik Jallab) et l’inoubliable avocate Joséphine Karlsson (Audrey Fleurot). Un invité de marque s’impose : Kool Shen, en malfrat reconverti dans une boîte de nuit qui pourrait bien cacher d’autres plans.
Comme chaque saison, Engrenages retrace, comme son nom l’indique, une enquête aux multiples ramifications. L’équipe de Berthaud, sans Gilou mais avec Ali, est appelée en renfort suite à la découverte d’un enfant retrouvé mort dans une laverie automatique. Les soupçons se portent rapidement sur des gamins des rues, immigrés et survivant uniquement grâce à de petites rapines.
Les frontières entre ces délinquants s’avèrent souvent poreuses
Ce qui paraissait être un fait divers tristement balade se transforme en dossier criminel complexe, aux multiples ramifications, et où Gilou, en maille avec la police des polices, aura sa place.
Engrenages parvient cette fois encore à brosser un tableau sombre de Paris et des milieux interlopes, que ce soit les petits malfrats, les délinquants en col blanc et les trafiquants en tout genre, les frontières entre ces hors-la-loi, que tout a priori distingue, s’avérant souvent poreuses.
Au milieu de tout cela, Laure, Gilou, Joséphine ou Ali doivent jongler avec leur propre vie et leurs obligations : Laure et sa jeune enfants, Gilou et son hypothétique retour au sein de la police judiciaire ou Joséphine et ses liens avec Lola ou Éric Edelman, qui, au fur et à mesure des épisodes, prend de la consistance.
Les fidèles regretteront de ne pas retrouver certains protagonistes, remplacés par d’autres le temps d’une saison (Clara Bonnet dans le rôle de la juge Lucie Bourdieu, notamment) : il n’en reste pas moins vrai que découvrir cette enquête menée de main de maître par l’équipe du Capitaine Berthaud réjouira les fans. Mais ce sera la dernière. Snif.
Au jeu des petites différences, ou du moins des points communs, le spectateur trouvera peut-être dans la série The Undoing des similitudes avec un long-métrage vieux d’un peu plus de 20 ans, Eyes Wide Shut. Évidemment, nous ne sommes pas ici dans la perfection scénaristique et visuelle de Stanley Kubrick : Undoing, adaptation des Premières impressions de Jean Hanff Korelitz respecte les canons classiques de la série thriller, tout en prenant soin du décorum d’une famille bourgeoise new-yorkaise broyée par un scandale et un meurtre.
Nicole Kidman est Grace Fraser, la personnage principale, une psychanalyste et mère de famille installée, mais sans Tom Cruise cette fois. C’est une autre star qui joue son mari de Nicole Kidman, un homme au comportement et au passé trouble : Hugh Grant, un chirurgien à la mise impeccable et au parcours a priori sans faille. C'est aussi un autre médecin, comme l’était Bill Harford, le personnage d'Eyes Wide Shut, happé par une nuit à la fois inquiétante et excitante.
Les premières apparitions de l’actrice australienne renvoient bien sûr au début de Eyes Wide Shut, avec une vue de New York (cette fois le matin) et la toilette de Grace, en petite tenue. Nul doute que David E. Kelley s’est permis un coup d’œil appuyé en direction de son brillant aîné.
Maligne, tordue et d’une perversité réjouissante
Pour Uncoming, le récit tient plus de Hitchcock que de Kubrick : une jeune et mystérieuse femme, Elena Alves débarque dans le petit milieu propret et bon chic bon genre de Grace Fraser. Très vite, la sémillante psychanalyste est troublée par la présence vénéneuse de cette mère de famille désargentée et artiste peintre.
Le jour où son mari Jonathan disparaît sans laisser de trace, Grace s’inquiète puis prend peur. Le chirurgien n'a pas emmené son portable et il n'a été enregistré dans aucun des hôtels où il devait se rendre pour raison professionnelle. Or, dans le même temps, Elena est retrouvée sauvagement assassinée dans son atelier. Dès lors, pour la brillante psy, sa vie bascule entre cauchemar éveillé, révélations insupportables et reproches de son père (Donald Sutherland). Sa vie bien rangée d’avant s’écroule comme un château de carte.
Un couple au bord de la rupture, des secrets, des fantasmes, et au bout du compte des drames : The Undoing séduit autant qu’il intrigue, en faisant de ses personnages des êtres finalement plus tordus et secrets qu’on ne le soupçonne au début.
Il n’y a bien sûr pas la marque de l’auteur d’Eyes Wide Shut, ni non plus la froide et implacable cruauté, mais le showrunner David E. Kelley parvient à donner à la mini-série américaine l’allure d’un polar à la Joël Dickers : maligne, tordue et d’une perversité réjouissante.
Voici une websérie qui se déguste aussi facilement qu’un bon cornet de frites. Son nom ? Fritures, justement. La première saison est en ligne depuis cette rentrée.
La facture "cheap" de cette création de Jonathan Rio – une modeste baraque à frites perdue au milieu de la campagne du nord – est compensée par une réalisation impeccable et une interprétation sans faille de ses deux interprètes principaux, Maryne Bertieaux et Michel Masiero.
Elle, c’est Éléna, jeune femme enthousiaste bien dans son époque malgré un passé de petites et grandes galères ; lui, c’est Archibald, son oncle au grand cœur mais bourru, mais aussi un peu old school ("alscoul"). Il est propriétaire du "Lys d’Or", une friterie qu’il tient contre vents et marées depuis 30 ans, et qu’il s’apprête à céder à sa nièce hyper motivée.
En attendant la cession du petit commerce, voilà nos deux compères réunis pour tenir la baraque, et ce n’est pas sans problèmes : entre petits heurts et plans foireux (un braquage désopilant dans l’épisode 6), des clients difficiles, un voisinage encombrant (un festival de musique dans l’épisode 7) ou des histoires de familles (l’objet du tout premier épisode).
Éléna et "Archi" doivent enfin et surtout apprendre à se dompter et à s’accepter avec leur fort caractère : étincelles garanties dans l’huile de cuisson !
Fritures propose des tranches de vie humoristiques qui nous font grâce des caricatures des gens du nord avec accent. La saison de la série est déjà disponible et est à découvrir sans modération sur Youtube.
Ce dimanche, M6 diffusera un documentaire exceptionnel réalisé par le multi primé William Karel.
Avec son film Le Monde selon Trump, le cinéaste propose un éclairage intransigeant sur le 45e Président, que les électeurs américains vont réélire ou non, le 3 novembre prochain.
L’homme d’affaire et chef d’état républicain et populiste, candidat à sa propre succession, est lancée dans une course contre son concurrent Joe Biden pour l’emporter sur une élection que tous les observateurs considèrent comme capitale pour le pays… et aussi dangereuse pour la démocratie américaine.
Dans quel état Donald Trump laissera-t-il son pays après quatre années d'un mandat déjà marqué par un nombre incalculable de décisions ubuesques, de scandales et de tweet rageurs ? Le plus imprévisible des dirigeants de l'histoire des États-Unis pourra-t-il être réélu ?
Intransigeant
William Karel retrace quatre années d'une présidence hors-normes qui a laissé l'Amérique profondément divisée. Pour raconter Donald Trump au pouvoir, de l'intérieur, William Karel a interviewé plusieurs de ses anciens proches collaborateurs, comme John Bolton, ex-conseiller à la sécurité nationale, et Anthony Scaramucci, ex-directeur de la communication de la Maison-Blanche, mais aussi des journalistes vedettes qu'il a pris pour cible dans sa croisade contre la presse. Le réalisateur a également rencontré des psychologues et des psychiatres qui ont étudié la personnalité de Trump et aussi les responsables sanitaires, une militante de Black Lives Matter et un pasteur évangélique qui, lui, le soutient sans réserve.
William Karel (Le Monde selon Bush, Opération Lune ou Poison d'avril) propose au final un portrait engagé, implacable et sans concessions sur le plus controversé des présidents américains, à quelques jours d'une élection décisive pour l'avenir des États-Unis.