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Séries et TV - Page 8

  • Un dernier 10%

    Quatrième et, a priori, dernière saison pour la série désormais culte Dix pour cent. Qui a dit que les grandes chaînes généralistes, dont France Télévision, étaient incapables de produire des créations originales et de qualité ?

    Avec cette quatrième saison de Fanny Herrero, nous voilà de retour dans l’agence ASK avec ses quatre agents vedettes : Andréa Martel (Camille Cottin), Mathias Barneville (Thibault de Montalembert), Gabriel Sarda (Grégory Montel) et leur aînée Arlette Azémar (Liliane Rovère), toujours accompagnée de son chien Jean Gabin.

    Vous l’aurez compris, l’agence ASK et leurs employés naviguent dans le milieu passionnant mais – ô combien ! – impitoyable du cinéma. Leur mission ? Prospecter des artistes, gérer l’ego de stars comme Jean Dujardin, Isabelle Huppert ou Nathalie Baye, et faire en sorte que les tournages arrivent à leur terme à peu près sans encombre. Tout cela, sans oublier les humeurs des uns et des autres, les petites et grandes jalousies et les ambitions personnelles et professionnelles. Pour seconder Andréa, Mathias, Gabriel et Arlette, il faut compter sur leurs irrésistibles assistant·e·s : Camille Valentini, la fille cachée de Mathias (Fanny Sidney), la formidable Noémie Leclerc (Laure Calamy) et le non-moins attachant Hervé André-Jezack (Nicolas Maury).

    Des guest stars jouant leur propre rôle, quitte à appuyer leurs traits

    La fin de la saison 3 marquait un retour en grâce de Sofia Leprince (Stéfi Celma), en dépit d’un choix artistique hasardeux avec Julien Doré, alors même que Mathias Barneville se lançait dans un projet périlleux pour l’agence. Pendant ce temps, l’insupportable et ambitieuse Andrea voyait sa vie personnelle bouleversée.

    Impossible de parler de Dix pour cent sans parler de ses guest stars jouant leur propre rôle, quitte à appuyer leurs traits. Il est visible que les acteurs ayant participé à la série y ont pris un grand plaisir, que ce soit François Berléand, Line Renaud, Jean Dujardin ou Isabelle Huppert qui se surpasse dans son rôle de star hyperactive, ultra sollicitée et complètement inconsciente.

    Les deux premiers épisodes de la saison 4 voient débarquer Charlotte Gainsbourg, en actrice prise au piège par un ami s’improvisant scénariste et réalisateur, mais aussi Mimie Mathy, Xavier Beauvois, Franck Dubosc ou Nathalie Baye, de retour auprès des agents d’ASK.

    Cette série française, qui est aussi un hommage au cinéma (avec une bande-son choisie avec soin), est à ne surtout manquer. Quatrième et dernière saison donc. Normalement.

    Dix pour cent, série française de Fanny Herrero, avec Camille Cottin, Thibault de Montalembert,
    Grégory Montel, Liliane Rovère,
    Fanny Sidney, Laure Calamy, Nicolas Maury, Stéfi Celma et Assaâd Bouab,
    produit par Mon Voisin Productions, Mother Production, Ce qui me meut
    et France Télévisions, 4 saisons de 6 épisodes

    https://www.france.tv/france-2/dix-pour-cent
    @dixpourcent_F2

    Voir aussi : "Triple zéro"

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  • Triple zéro

    Il paraît que les milieux de la mafia ont adoré le traitement qui leur était réservé par Francis Ford Coppola dans son triptyque génial du Parrain : des scènes devenus mythologiques, la violence stylisée, la place laissée à la famille et des anti-héros flamboyants… Un tableau de la mafia italo-américaine adoré, semble-t-il, par ces hors-la-loi .

    Ils seront sans doute beaucoup moins flattés par ZeroZeroZero, la série italienne adaptée du roman éponyme de Roberto Saviano, dont la tête a été mise à prix par le milieu de la Camorra depuis la publication de Gomorra. Place ici à une nouvelle incursion dans le milieu de la mafia, cette fois sous forme d'une fiction dont l'horizon est élargie aux quatre coins du dmonde.

    La 'Ndrangheta, organisation mafieuse calabraise en proie à une guerre interne et violente, organise, via son chef Don Minu La Piana (Adriano Chiaramida), l’achat de cocaïne mexicaine pure (la "zerozerozero" dans le jargon criminel). De l’autre côté de l’Atlantique, les producteurs et vendeurs, les frères Enrique et Jacinto Leyra, s’organisent dans un climat de guerre civile, entre lutte de clans et interventions d’une troupe des forces spéciales menées par un chef corrompu, Manuel Contreras (Harold Torres). Un troisième intervenant prend contact : il s’agit d’intermédiaires américains, le père et la sœur Emma et Edward Lynwood (respectivement Andrea Riseborough et Gabriel Byrne), bientôt rejoints par le jeune fils Chris (Dane DeHaan), gravement malade. Ceux-ci sont chargés de transporter la cargaison de drogue par bateau. Un  transport qui ne va pas se dérouler sans heurts.

    Tragédie antique

    ZeroZeroZero se démarque des nombreuses fictions de la mafia d’abord par sa forme : une série se développant avec patience mais aussi précision sur plusieurs lieux éclatés. Le fait que Roberto Saviano soit aux origines de cette création télé garantit le sérieux du travail. Non seulement les arcanes de des organisations mafieuses sont décrites avec réalisme (y compris dans la violence) mais le journaliste et auteur italien choisit de faire le récit d’une criminalité mondialisée, entre l’Italie, le Mexique et les Etats-Unis, et jusqu’en Afrique. L’intrigue avance pas-à-pas, à l’image de cette cargaison, au centre de toutes les convoitises. Les guerres pour la possession de territoires – que ce soit dans la vieille Europe ou en Amérique centrale – ne connaît aucune règle et se transforme vite en tragédie que l’on pourrait qualifier d'antique – avec cette place capitale des liens familiaux, qu’ils soient italiens ou américains.

    On sort complètement esquinté par cette plongée en enfer. Pas sûr que les criminels de la pieuvre apprécieront pareil tableau.

    ZeroZeroZero, série policière italienne de Stefano Sollima, Leonardo Fasoli et Mauricio Katz, avec Andrea Riseborough, Dane DeHaan, Giuseppe De Domenico, Adriano Chiaramida, Harold Torres et Gabriel Byrne, saison 1, 8 épisodes, 2020, Canal+, OCS
    https://www.canalplus.com/series/zerozerozero

    Voir aussi : "Le pizzaiolo, l’intello, le bricoleur et la prostituée"

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  • Le pizzaiolo, l’intello, le bricoleur et la prostituée

    Fans de polars alambiqués et tordus à souhait, je vous invite à découvrir un fait divers réel à travers un documentaire passionnant proposé par Netflix, Les Génies du Mal. La saison 1 revient sur cette histoire incroyable.

    Elle remonte à 2013, et il est probable que plus d’un spectateur soit passé à côté de cette affaire judiciaire qui a pourtant fait les gros titres de la presse américaine, au point que le procès qui a eu lieu en 2010 ait été qualifié de "procès du siècle." Bon, vous me direz que cette expression a été tellement rebattue qu’elle n’impressionne plus grand monde. Il n’en est pas moins vraie que cette affaire criminelle risque bien de vous tenir en haleine pendant les quatre épisodes de ce qui s’apparente à une enquête, commentée par Mark Duplass, le producteur de la mini-série.

    Nous sommes en août 2013 en Pennsylvanie, dans la ville d’Erié. Un braquage de banque a lieu. Mais ce braquage a ceci de particulier que Brian Wells, l’homme qui vient réclamer les fonds de l’établissement, est un obscur pizzaiolo, portant autour du cou un collier d’explosif. S’agit-il d’un otage ou d’un complice ? La question se pose car l’homme semble suivre des directives ressemblant à un jeu de piste macabre. L’homme ne pourra jamais aller au bout de celles-ci car la bombe qu’il porte s’avère non factice et explose.

    Rapidement, les officiers de police et du FBI, qui prennent rapidement la main sur ce dossier, s’aperçoivent qu’ils sont face à un dossier complexe et, malgré la mort d’un second pizzaiolo, ils sont face à de multiples questions et aucun indice autre qu’une bombe artisanale.

    Mais quelques jours plus tard, un étrange individu, Bill Rothstein, les met sur la trace d’un cadavre congelé dans une maison particulière. Il dénonce la personne responsable de ce crime : il s’agit d’une femme, Marjorie Diehl-Armstrong, à la personnalité et au parcours atypiques. Bientôt, l’affaire Brian Wells rebondit, et les enquêteurs ne sont pas au bout de leur surprise.

    Cette incroyable histoire criminelle parvient à tenir en haleine tout au long de ses quatre épisodes, truffés de rebondissements et de protagonistes mystérieux. À découvrir, jusqu’au dernier épisode.

    Les Génies du Mal, documentaire américain de Barbara Schroeder,
    saison 1, mini-série de 4 épisodes, 2018, Netflix

    https://www.netflix.com/fr/title/80158319

    Voir aussi : "Vendanges amères"

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  • Une autre Amérique

    C’était en 2007. L’écrivain américain Philip Roth décrivait dans Le Complot contre l'Amérique une uchronie. Il imaginait la prise au pouvoir en 1940 de Charles Lindbergh, le héros de la traversée de l’Atlantique (1927). Alors que l’Europe plongeait dans la catastrophe nazie, les États-Unis s’enfermait dans un neutralisme coupable, attisés par des relents d’antisémitisme et de complicité avec l’Allemagne du IIIe Reich.

    The Plot Against America est l’adaptation en mini-série de cette réécriture de l’histoire, sur le modèle du Maître du Haut Château de Philip K. Dick. Que se serait-il passé si, au lieu du deuxième mandat de F.D. Roosevelt, les Américains avaient choisi le "héros de l’Atlantique" et de personnalités respectées, à l’exemple d’Henry Ford ? La question n’a rien d’absurde, tant l’opinion américaine était à l'époque partagée au sujet de l’interventionnisme. Ajoutez à cela la peur du communisme et l’antisémitisme bien présent. Le terme de "complot" prend tout son sens, et le spectateur de 2020 verra dans cette histoire écrite il y a plus de dix ans de troublantes analogies avec les soubresauts du monde moderne : la peur, les "aventuriers"en politique ou les extrémismes de tout bord. Ça ne vous rappelle rien ?

    Uchronie

    Pour cette uchronie dont le récit s’étale sur six épisodes, les showrunners Ed Burns et David Simon font le choix de la fidélité au roman de Philip Roth. Charles Lindbergh est singulièrement peu présent dans la mini-série, ce qui peut être regrettable, car il y avait sans doute matière à booster cette uchronie grâce à l’histoire tragique de l’enlèvement médiatisé de son fils.

    Cette Amérique imaginaire mais plus vraie que nature est vue sous l'angle d'un petit garçon juif, Philip – comme l'auteur. La mini-série HBO reconstitue avec soin l’Amérique des années 40, tout en déployant avec soin une histoire familiale, qui est aussi le récit d’une enfance.

    Y figurent en bonne place les parents de Philip, Alvin (Anthony Boyle) et Elizabeth Levin (Zoe Kazan, formidable). Mais il convient de dire que ce sont deux autres personnages, bien que mis au second plan, qui sont les plus intéressants : John Turturro  dans le rôle du rabbin Lionel Bengelsdorf et Winona Ryder. Cette dernière irradie, fascine et exaspère à chaque plan dans son rôle de compagne admirative et aveuglée d’amour pour cet homme influent d'obédience juive qui a choisi, contre toute attente, le camp de Lindbergh.

    Ces deux protagonistes sont sans doute les deux grands atouts d’une série qui nous interroge – parfois maladroitement et de manière trop appuyée – sur ces complots qui menacent nos démocraties et sur la manière dont un pays peut se déshonorer.

    The Plot Against America, série uchronique américaine d’Ed Burns et David Simon,
    avec Winona Ryder, Zoe Kazan, Morgan Spector,
    John Turturro et Anthony Boyle, saison 1, 6 épisodes, 2020, sur OCS et Canal+

    Philip Roth, Le Complot contre l'Amérique, éd, Gallimard, 2007, 476 p.
    https://www.hbo.com/the-plot-against-america
    https://www.ocs.fr
    https://www.philiprothsociety.org

    Voir aussi : "Matthew Rhys sur les pas de Raymond Burr"

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  • Matthew Rhys sur les pas de Raymond Burr

    On l’a sans doute un peu oublié, mais Perry Mason fait figure de monument télé depuis une cinquantaine d’années. L’avocat américain créé par l'écrivain Erle Stanley Gardner a fait l’objet de plus de 80 romans policiers avant de devenir célèbre dans le monde entier grâce à une série télé dans les années 60, incarnée par le non-moins légendaire Raymond Burr. Un Raymond Burr qui reviendra presque vingt ans plus tard pour rempiler dans une trentaine de téléfilms, jusqu’à la mort de l’acteur.

    HBO a eu la bonne idée de redonner vie à Perry Mason, tout en choisissant de propulser notre avocat particulièrement obstiné, dans les années 30. Les fans de Raymond Burr s’en étonneront sans doute, mais, réflexion faire, ce choix paraît judicieux pour un personnage qui a été créé en pleine Dépression américaine.

    Pour jouer le rôle de Perry Mason, il fallait un acteur d’envergure qui puisse faire oublier l’acteur qui lui a donné vie pendant cinquante ans. Pour la série sortie cette année, c’est Matthew Rhys qui se colle à l’exercice, et l’on est bien obligé d’admettre qu’il incarne avec justesse et talent le rôle de cet avocat, qui n'est plus la figure aristocratique incarnée par Raymond Burr mais un homme blessé par son passé et un écorché vif.

    Monument télé

    Celui qui n’est au début de la série qu’un détective privée attaché au service du cabinet d’avocat d’EB Jonathan peine à se remettre de son expérience sur le front français pendant la Grande Guerre.

    Dans le Los Angeles des années 30 pourri par la crise et la misère, un enfant est tué après avoir été enlevé à ses parents, deux fervents croyants d’une secte chrétienne, menée par une gourou illuminée, sœur Alice McKeegan (Tatiana Maslany). Cette histoire de meurtre sordide devient bientôt une affaire dans laquelle se mêlent politique, religion, business, règlements de compte mais aussi les rumeurs les plus folles puisque le père puis la mère du petit Charlie sont tour à tour accusés de la mort e leur propre enfant. Perry Mason suit l’affaire qui va bientôt avoir des conséquences inattendues.

    Dans cette série estampillée HBO, la qualité est au rendez-vous pour ce qui s’apparente à une superproduction avec costumes d’époque et reconstitution fidèle du Los Angeles des années 30. Matthew Rhys, qui avait été révélé dans cet autre chef d’œuvre qu’est The Americans, parvient à faire oublier Raymond Burr en donnant à son Perry Mason l’épaisseur d’un antihéros pugnace, perspicace mais aussi fragile. À noter aussi la présence de Della Street, interprétée par la formidable Juliet Rylance.

    J’oubliais : on apprend cette semaine qu’une deuxième saison de Perry Mason est déjà programmée. Chic.

    Perry Mason, série dramatique américaine de Rolin Jones et Ron Fitzgerald,
    avec Matthew Rhys, Tatiana Maslany, John Lithgow,
    Chris Chalk, Shea Whigham et Juliet Rylance,
    HBO, saison 1, 8 épisodes, 2020, sur OCS et Canal+

    https://www.hbo.com/perry-mason
    https://www.canalplus.com
    https://www.ocs.fr

    Voir aussi : "Le paradis d'Hollywood"

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  • Sacré Graal

    Nous avions parlé il y a quelques semaines de La légende de Carmarthen. Honneur à une autre websérie arthurienne, Le Grall, du réalisateur quimpérois Corentin Mourier Gervy – également à la musique. La première saison est disponible sur YouTube et a déjà cumulé plus de 27 000 vues en un an et demi.

    Arthur – pas le célèbre Roi mais un homonyme – vit entouré de ses fidèles amis chevaliers malgré eux, dans une petite contrée. Après avoir découvert l’existence du Graal dans la saison 1, tous partent à la recherche du précieux sésame dans la saison 2. Et si le chemin les menait vers un tout autre graal ?

    Avec 8 épisodes de 4 à 5 minutes par saison, la saison 2 du Graal est déjà en ligne et entend bien poursuivre sur sa veine humoristique "à la Kaamelott" : "Le but n’est pas de faire de la web-série Le Graal une reconstitution historique parfaite. C’est une légende complexe, déjà traitée par de grands noms. Et puis après tout… c’est une comédie, non ?", commente son créateur.

    Le Graal est né sur le papier en février 2018. Le tournage de la première saison débute en juin de cette même année au Château de la Motte Glain (44). Une équipe d’une vingtaine de techniciens pour la plupart étudiants en cinéma, ainsi qu’une dizaine de comédiens, professionnels ou non, se réunissent bénévolement pour donner vie au projet. L’écriture de la saison 2 des aventures d'Arthur reprend au printemps 2019, pour un tournage en automne, financé grâce à un crowdfunding Ulule. Les techniciens sont maintenant presque tous en dernière année d’école de cinéma.

    À découvrir.

    Le Graal, websérie française de Corentin Mourier Gervy
    Avec Thomas Gautreau, Vincent Renevey, Énora Le Cornec,
    Valentin Bahuaud, Julien Stanek et Jérémy Sanagheal
    https://www.youtube.com/c/LeGraallawebsérie
    https://www.facebook.com/legraal.web

    Voir aussi : "Arthur, Merlin et compagnie sur Ulule"

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  • Vendanges amères

    Le hasard est parfois bien fait : alors qu’il y a quelques jours je découvrais le podcast d’Affaires sensibles consacré à l’histoire de la plus grosse arnaque dans le monde du vin, cette semaine je tombais sur le film Sour Grapes consacré au même sujet, et qui est disponible sur Netflix.

    Le protagoniste de cette affaire s’appelle Rudy Kurniawan. Un pseudo en réalité, qui est aussi un hommage à un joueur de badminton indonésien. Notre Rudy Kurniawan vient lui aussi de ce pays, d’une famille à l’histoire compliquée pour la faire brève, et que le film de Jerry Rothwell explique dans les dernières vingt minutes de son documentaire.

    Lorsque le fringant jeune homme asiatique apparaît dans la communauté des collectionneurs de vin à partir de 2000, il se montre évasif sur sa fortune. Il se présente comme un héritier passionné de bons flacons, capable de dépenser une fortune dans des bouteilles d’exception, la plupart françaises, et dans des millésimes rarissimes : Mouton Rothschild 1945, Chambolle-Musigny 1962, Vosne-Romanée-Conti, Château Petrus 1947 ou des Clos-saint-denis millésimés de 1945 à 1971. Et sur à cause de ces derniers vins qu’il va se faire pincer.

    Omerta

    Rudy Kurniawan est doué d’une connaissance encyclopédique en œnologie et il impressionne ses nouveaux amis collectionneurs. En quelques années, il devient un personnage emblématique des salles de vente et il s’associe avec le commissaire-priseur new-yorkais John Kapon qui se charge de revendre les vins de sa collection. Non seulement Rudy Kurniawan gagne beaucoup d’argent, mais il contribue aussi à bouleverser le marché du vin et à faire grimper les prix. L’escroquerie va être dévoilée parallèlement par le milliardaire et collectionneur Bill Koch et le viticulteur bourguignon Laurent Ponsot qui s’aperçoit que certains crus… n’ont jamais existé.

    Pas la peine d’être un spécialiste du vin pour apprécier Sour Grapes (comme d’ailleurs le numéro d’Affaires sensibles). Le spectateur sera fasciné par l’histoire d’une arnaque savamment organisée qui a tellement roulé dans la farine des hommes d’affaire roublards qu’aujourd’hui encore on estime que près de 10 000 faux crus de Rudy Kurniawan sont encore en circulation dans le monde. Et personne ne semble vraiment tenir à ce qu’on les déniche.

    Une vraie omerta qui a tout de même conduit derrière les barreaux un brillant spécialiste et fraudeur en vin, sans que l’on sache complètement toutes les complicités. Le milieu des collectionneurs de vin n’a pas été le moins gêné par cette escroquerie exceptionnelle. Et dans un milieu régi par le bling-bling, le fric et les signes extérieurs de richesse, on pourrait résumer ainsi les réactions des acheteurs des vins made in Kurniawan : "Qu’importe si mon Domaine de la Romanée-Conti à 85 000 dollars la bouteille est faux, du moment que l’étiquette indique que c’est un Domaine de la Romanée-Conti…"

    Sour Grapes, documentaire américain de Jerry Rothwell, avec Laurent Ponsot, Jay McInerney, Jefery Levy, Maureen Downey et Rudy Kurniawan, 2016, 85 mn, Netflix
    https://www.netflix.com
    "Le vigneron et le faussaire", Affaires sensibles, France Inter, 2017, en podcast
    https://www.franceinter.fr/emissions/affaires-sensibles

    Voir aussi : "Histoire sensible"

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  • Quand je pense à la vieille Anglaise

    C’est une adaptation brillante que je vous invite à découvrir : celle de La Maison biscornue, un roman policier méconnu et d’une rare cruauté d’Agatha Christie. Ce téléfilm britannique a été réalisé par un Français, Gilles Paquet-Brenner, avec au scénario Julian Fellowes. Le nom ne vous dit peut-être rien. Il s’agit pourtant du showrunner de la série Dowton Abbey. Il fallait bien ce talent pour mettre en image l’une des œuvres géniales de la vieille dame anglaise, devenue la papesse du crime.

    À la fin des années 40, L’homme d’affaire et célébrité Aristide Leonides a été tué chez lui, dans sa grande demeure, que la romancière britannique décrit ainsi : "C’était, là je le compris tout de suite, non pas une villa anglaise mais… un château manqué." Une maison biscornue (Crooked House) donc.

    L’enquêteur Charles Hayward est chargée par Sophia Leonides, la petite fille du millionnaire, de retrouver l’assassin. Le détective ne peut rien refuser à la jeune femme, avec qui il a eu une brève relation quelques années plus tôt en Égypte. Rapidement, les soupçons se portent sur les membres de la famille.

    Un château manqué

    Il y a Lady Edith de Havilland, la belle-sœur d’Aristide. Il ne faut pas oublier les filles et les belles-filles du tyrannique vieillard, sans oublier ses petits enfants, Josephine et Eustace et la veuve éplorée, Magda Leonides. Qui a donc empoisonné Aristide Leonides, et pourquoi, car le vieil homme gardait des secrets ?

    Je m‘arrête là sur l’intrigue qui aboutit, on s’en doute, à la découverte par le détective sans peur et (presque) sans reproche du, de la ou des coupables. Les fans de films d’époque se régaleront avec l’ambiance, les décors, les costumes et les coiffures de ce téléfilm d’une belle qualité, à la facture certes classique. Au scénario, Julian Fellowes a fait merveille pour adapter le policier d’Agatha Christie.

    Au casting, le spectateur découvrira un joli gratin. Glenn Close tient le rôle de la doyenne caustique et rude. Christina Hendricks, qui avait explosé dans Mad Men, est Brenda, la deuxième épouse du businessman, submergée par le chagrin (si tant est que ce n'est pas de la comédie). Sans oublier Gillian Anderson, méconnaissable en Magda Leonides, belle-fille illuminée autant qu'incomprise.   

    La Maison biscornue est à voir en ce moment sur Canal+.

    La Maison biscornue, téléfilm policier anglais de Gilles Paquet-Brenner, scénario de Julian Fellowes, avec Max Irons, Stéfanie Martini, Glenn Close, Honor Kneafsey, Christina Hendricks, Terence Stamp, Julian Sands, Gillian Anderson, Christian McKay, Amanda Abbington et Preston Nyman, 2017, sur Canal+
    Agatha Christie, La Maison biscornue, éd. Club des Masques, 1951, 189 p.
    https://www.canalplus.com/telefilms/la-maison-biscornue

    Voir aussi : "Maîtres et serviteurs à Downton Abbey"

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