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Cet hiver, le bloggeur propose dans le dernier numéro d'Hexagone, la revue trimestrielle de la chanson une chronique sur Armelle Ita, pour son EP III. Un nouveau visage de la chanson française, assurément.
Non, la création graphique n’est pas réservée à ceux qui peuvent se permettre financièrement de s’acheter des logiciels de PAO à prix exorbitants. Il y a bien entendu les applications libres et gratuites (The Gimp, SoftMaker ou Scribus). Et puis, il y a l’alternative Internet, et parmi ces alternatives, il y a Canva.
La storytelling de cette start-up née en 2007 en Australie raconte comment Melanie Perkins, une étudiante à la University of Western Australia, a souhaité démocratiser la Publication Assistée par Ordinateur à des étudiants qui trouvaient InDesign ou Photoshop bien trop compliqués. Melanie Perkins créé avec Cliff Obrecht un premier outil en ligne, Fusion Books, au joli succès en Australie et en Nouvelle Zélande . Ce sera la première marche vers un site plus général et plus complet, Canva, qu’ils fondent avec un troisième associé, Cameron Adams.
Voilà pour l’histoire. Parlons maintenant du site en lui-même. Bla Bla Blog s’est mis dans la peau d’un utilisateur lambda, a priori nul en PAO. Ouvrons donc Canva pour voir ce qu’il a dans le ventre.
La première étape est de vous enregistrer. C’est gratuit, sauf si vous choisissez la méthode payante, Canva For Works. Il vous en coûtera 12,95 $ par mois. C’est une possibilité si vous avez à vous occuper d’une entreprise ou d’une grosse association.
Une fois votre compte validé, vous voilà prêt à vous mettre dans la peau d’un graphiste aguerri. L’ergonomie de Canva a été étudiée pour permettre une navigation intuitive. Cela s’avère d’autant plus nécessaire pour un site qui propose d’importantes possibilités de projets à réaliser chez soi, comme un professionnel : affiches, flyers, couvertures, bannières ou logos.
Une fois que l’on a choisi le type de document à réaliser, on a en gros deux possibilités : créer son document de A à Z ou bien se servir d’un modèle tout fait avec des images et des textes agencés de telle ou telle manière, à charge à vous de les modifier et de les recadrer.
La créativité du "Picasso en Photoshop" qui sommeille en vous
Les images et les modèles sont généralement gratuites. L’éditeur annonce la possibilité d’utiliser des images payantes moyennant, généralement, un dollar. Pourquoi pas. Bla Bla Blog a choisi une autre option : télécharger directement un visuel de sa propre bibliothèque (le bouton "Télécharger"). Il ne reste plus ensuite qu’à glisser et déposer l’image sur le modèle. Un vrai jeu d’enfant.
Vous pouvez tout aussi bien faire vous même votre modèle en partant d’un fond blanc. J’ai choisi, pour les besoins d’une chronique sur le court-métrage La Lutte des Classes, de créer une bannière constituée d’un collages de neuf portraits. Ce modèle n’était pas proposé par Canva. J’ai donc choisi de créer mon propre montage grâce au bouton "Eléments", qui propose des cadres vides à glisser et déposer. L’étape suivante est de télécharger les portraits, les glisser, déposer et calibrer : effet garanti. Il ne reste plus ensuite qu’à télécharger sur votre ordinateur le résultat final en format image ou bien PDF.
Y a-t-il des bémols dans les services proposés ? Les professionnels trouveront bien entendu ce site trop balisé et pouvant brider la créativité du "Picasso en Photoshop" qui sommeille en vous... Mais pour les nuls et les moins nuls en PAO, on ne boudera pas son plaisir. Pour pinailler, le blabla-bloggeur trouverait cependant deux manques : Canva ne propose pas de polices de caractère en nombre suffisant – ou du moins celle qu’il souhait ne s’y trouvait pas. Par ailleurs, le site a un choix de filtres qui peut être jugé insuffisant. J’ai par exemple choisi d’utiliser Gimp (un autre outil gratuit) pour parfaire un de mes modèles.
Ce sont les seuls points que je jugerais faibles pour ce site parce que, pour le reste, Canva peut définitivement être mis parmi vos favoris sur votre ordinateur.
C’est bien connu : dans la jungle des blogs culturels, les pépites sont souvent à chercher dans quelques-unes des innombrables niches. La fantasy est un genre devenu particulièrement en vogue depuis l’adaptation du Seigneur des Anneaux par Peter Jackson et surtout la série Game of Thrones. Jessica Lefrançois, aux manettes de son blog Fantasy à la Carte, baigne dans ce genre depuis des années et s’y déplace comme si elle voyageait dans un territoire familier.
Les publications de fantasy sont légion et Fantasy à la Carte n’a pas pour d’autres ambition que d’être une boussole – ou plutôt un "Portoloin" – afin de se mouvoir dans les univers innombrables d’une littérature de plus en plus populaire. Ce blog, qui est parvenu à se forger une petite notoriété dans le milieu, ne s’interdit rien : guerriers sans peur et sans reproche, dragons de toute nature, fées bienveillantes, sorciers maléfiques ou vampires sexy y trouvent leur place, tant il est vrai que l’imaginaire se veut un genre pluriel capable plus que n’importe quelle littérature de faire tomber les frontières et de se décliner dans des sous-genres particulièrement prolifiques – heroic fantasy, fantasy urbaine, bit-lit, steampunk ou dark fantasy.
Bien entendu, Fantasy à la Carte réserve une bonne place aux grands classiques de l’imaginaire, que ce soit Tolkien, JK Rowling, GRR Martin ou Robin Hobb. Des chroniques riches et passionnantes reviennent sur les pionniers d’un genre longtemps décrié et considéré comme peu sérieux. Une injustice que la chroniqueuse répare, avec une belle acuité. Ainsi, un article sur Marion Zimmer Bradley rappelle que cette auteure américaine, "une pionnière en littérature fantasy et science-fiction [a] beaucoup surfé entre deux genres: la space fantasy et la science fantasy." Les lecteurs du site feront des découvertes étonnantes : celle par exemple de Lord Dunsany, un précurseur à la littérature fantasy avec notamment son œuvre la plus aboutie, La Fille du roi des Elfes.
Un genre longtemps décrié et considéré comme peu sérieux
Mais Fantasy à la carte n’est pas seulement tourné vers le passé et n’entend pas s’endormir sur les grands classiques ou se contentant de chroniquer des ouvrages aussi populaires que Game of Thrones, L’Assassin royal ou Le Seigneur des Anneaux. Il est aussi un site en perpétuelle évolution, tourné vers les publications les plus récentes, preuves que ce genre, l’un des plus en vogue, est aussi celui qui sait le plus évoluer. La fantasy française y trouve une place de choix, faisant de ce blog spécialisé l’un des meilleurs baromètres du genre. Les dernières chroniques portaient par exemple sur le roman jeunesse de Nadia Coste, Jivana (éd. ActuSF), et son monde féerique (celui des Feydelin), sur le troisième volume du cycle deL'Héritier d'Asgard de Bertrand Crapez (éd. Zinedi), "une trilogie qui a permis à une belle plume de sortir de l'ombre", mais aussi sur la deuxième et dernière partie d’Olangar de Clément Bouhélier (éd. Critic), un "récit qui distille à doses thérapeutiques le suspense nécessaire pour donner l'envie de continuer cette histoire."
Mais Fantasy à la carte ne se cantonne pas aux livres. Outre ses focus sur les salons incontournables, le blog s’ouvre également à l’art – les illustrations pour l’essentiel –, aux films et aux séries. Dans ce domaine, les visiteurs du blog pourront trouver de quoi passer des week-ends de binge-watching dans des univers extraordinaires. Outre des chroniques sur des créations récentes (The Magicians), le plaisir régressif est de mise avec ce rappel de séries rares ou au contraire devenues cultes, que ce soit Charmed, La Caverne de la Rose d’Or ou Buffy contre les Vampires.
Un site passionnant par une passionnée, et qui offre à la fantasy l’une de ses vitrines les plus pertinentes.
Le bloggeur chronique sur Hexagone, le magazine trimestriel de la chanson.
Dans le numéro de cet automne, vous retrouverez une chronique sur le dernier EP de Fabian Tharin, Fosbury, et une critique de l'album de Dick Annegarn, 12 Villes 12 Chansons.
Cet été, comme l’an dernier, la chaîne Arte propose sur Instagram sa série de l’été. Un feuilleton à la fois intime et rafraîchissant dans lequel l’internaute et lecteur suit les pérégrinations d’Olivia. Une Olivia qui balance entre deux hommes, Julien et surtout Abel.
Rien de tel que deux mois de vacances pour faire le point. Deux mois de totale liberté, mais qui vont être marqué par un événement tragique : le décès Suzanne, sa grand-mère. Olivia à Florac, le village de son enfance. La jeune femme y découvre un secret que cachait la respectable vieille dame.
Ce mélodrame, à suivre sur Instagram, suit les traces d’Olivia, dans un récit où se mêle histoire d’amour, féminisme et secrets de famille.
Été, de Thomas Cadène, Joseph Safieddine & Camille Duvelleroy, dessin & couleur : Erwann Surcouf, musique de Santoré, ARTE / Bigger Than Fiction https://www.instagram.com/ete_arte/?hl=fr
Voilà un hors-série estival qui devrait intéresser pas mal de passionnés de séries télé. Bien entendu, tout le monde ou presque connaît les séries mythiques Breaking Bad, Soprano, Game of Thrones ou, plus loin de nous, Le Prisonnier, La Quatrième Dimension ou Chapeau Melon et Bottes de Cuir. Mais qui a déjà entendu parler de John from Cincinnati (une saison, 2007), la version britannique de House of Cards (une seule saison, 1990) ou encore la comédie satirique Grosse Pointe, supprimée en pleine gloire en 2001, après seulement 17 épisodes ?
Première propose cet été, dans un hors-série qui ravira les sériephiles – souvent amnésiques – et qui nous rappelle que ce genre très en vogue n’est pas né avec HBO. D’ailleurs, un chapitre ("Old Cool") est consacré à quelques-uns de ces authentiques monuments historiques qui peuvent avoir le goût d’une madeleine de Proust : Automan créé par Glen A. Larson (1983-1984), la série anglaise d’épouvante Thriller (six saisons entre 1973 et 1976) ou Sapphire & Steel (six saisons entre 1979 et 1982), autre création britannique avec Joanna Lumley (une des "madame bottes de cuir") et David McCallul et véritable précurseur deStranger Things.
Un certain Steven Spielberg
Les rédacteurs de Première parviennent à dénicher d’authentiques joyaux autant que des pièces rares de futurs grands réalisateurs et showrunners. Ainsi, durant les trois saisons de Night Gallery (1969-1973), Rod Sterling, le créateur de Twilight Zone, parvient à faire signer un certain Steven Spielberg , 22 ans en 1969. Ce sera Eyes, un épisode avec Joan Crawford. Au début des années 2000, c’est dans Los Angeles : Division Homicide que Michael Mann s’essayait à la série télé. En 2000, l’ancien journaliste David Simon ne sortait de terre qu’une seule saison de The Corner. Une fin sèche mais qui allait annoncer son chef d’œuvre The Wire (Sur Écoute).
La France fait figure de parent pauvre – à juste titre. Au contraire de la Grande-Bretagne qui a droit à un chapitre consacré ("Ils sont fous ces Anglais"), peu de séries trouvent grâce aux yeux de nos spécialistes : Noires sont les Galaxies (une seule saison en 1981), Au-delà des Murs (une saison franco-belge en 2015) et l’étonnante série autofictionnelle Inside Jamel Comedy Club, créé par Blanche Gardin et Fabrice Éboué en 2009 (une seule saison là aussi). Première a droit à une interview de ces deux artistes surdoué·es qui reviennent sur la genèse et la fabrication étonnante de ce format d’un autre genre.
J’oubliais une dernière chose importante : le hors-série Première explique comment voir chacune de ses séries, histoire de ne pas sortir complètement frustrés et de se souvenir que dans la vie d’une série seuls les diffuseurs ont droit de vie et de mort sur les plus géniales de ces créations audiovisuelles.
"Les 100 meilleures séries que vous n’avez pas vues," in Première, hors-série, juillet-août 2018 http://www.premiere.fr
Question : quel film de Steven Speilberg, classé comme l’un des 100 meilleurs films de l’histoire du cinéma par l’American Film Institute, le réalisateur américain tenta-t-il de faire retirer, au motif qu’il ne le sentait pas digne d’y figurer ? E.T. l'extra-terrestre ? La Couleur pourpre ? La Liste de Schindler ? Vous n’y êtes pas. Le long-métrage mythique et adulé que Spielberg considère comme une œuvre traumatisante est Jaws, sorti en France sous le titre des Dents de la Mer au cœur de l’été 1975.
François Grelet signe dans le magazine Première Classics un article solide et bien documenté ("Le jeune homme et la mer") sur ce film qui marqué l’histoire du cinéma, en même temps qu’il a inventé le concept du blockbuster. C’est peu de dire que l’auteur de la saga Indiana Jones n’assume toujours pas un film qui a définitivement lancé le jeune réalisateur sur une voie royale, après Duel (1971) puis le flop de Sugarland Express (1974) : "L’ex wonder-boy a continué malgré tout d’entretenir un rapport quasi traumatique à son premier succès comme s’il avait voulu le rayer de sa mémoire."
Il est vrai que le tournage des Dents de la Mer a été en soi une aventure infernale, commencée dans les couloirs d’une maison de production, la Zanuck/Brown Company, tout juste auréolée du succès de L’Arnaque (avec Robert Redford et Paul Newman) et qui mise en 1974 sur un certain Steven Spielberg, mais dont la sortie de Sugerland Express n’a pas eu le succès escompté, loin s'en faut. Or, voilà qu’un roman atterrit dans les bureaux des producteurs : Jaws (Mâchoires) de Peter Benchley. Les droits ont été achetés mais le film s’avère "infaisable" (nous sommes à des lieues des effets spéciaux d’aujourd’hui).
Pour Speilberg, ce challenge est excitant et bientôt le roman donne naissance à un premier scénario. La réécriture sera intensive, nous apprend François Grelet, avec plusieurs plumes s’acharnant à donner vie au requin tueur, malgré un roman qualifié de "sombre merde mal écrite" d’après Robert Shaw en personne, celui-là même qui endossera finalement le rôle de Quint, le chasseur de requins. Quelques noms étaient pressentis pour tenir le rôle du shérif Brody – Charlton Heston et Robert Duvall – mais c’est finalement Roy Scheider qui sera choisi.
"Sombre merde mal écrite"
Impossible de parler du tournage de Jaws sans s’arrêter sur le requin, qui sera l’un des personnages principaux de l’histoire. Comment montrer de la manière la plus réaliste la bête, alors que les effets numériques n’existent pas à l’époque ? Ramener un authentique squale de sept mètres dans les eaux américaines ? Filmer un animal depuis une cage minuscule avec un cascadeur de moins d’un mètre cinquante ? (sic) Spielberg choisit finalement les effets spéciaux et la construction d’un requin mécanique construit Bob Mattey, le concepteur du Nautilus pour le 20 000 Lieues sous les Mers de Richard Fleischer (1954). Un engin qui coûtera 600 000 dollars et qui ne fonctionnera qu’épisodiquement.
François Grelet décrit un tournage cauchemardesque sur l’île de Martha’s Vineyard, au sud de Boston : entre les régates estivales qui gênent les prises de vue, les critiques de Richard Dreyfuss pour un réalisateur encore novice de 25 ans, un budget qui a triplé, un tournage interminable et surtout les dysfonctionnements à répétition de "Bruce", le surnom du capricieux requin.
Jaws ne sera un film catastrophe que s’il ne rapporte pas d’argent, se lamente Spielberg au moment de la sortie du film. Sauf que les idées géniales du réalisateur, les astuces scénaristiques du film mais aussi la musique du film, avec les deux notes de musique les plus terrifiantes de l'histoire du cinéma, vont faire des Dents de la Mer un triomphe hors du commun : 250 millions de dollars aux Etats-Unis et 450 millions dans le monde. Du jamais vu. Ce pur film de divertissement parviendra jusqu’aux Oscars, mais sans décrocher toutefois la récompense du meilleur film (attribué cette année-là à 1976 : Vol au-dessus d'un nid de coucou de Miloš Forman). Spielberg concourt la même année que Stanley Kubrick et son Barry Lyndon.
Après avoir lu ce focus sur Jaws, il ne reste plus qu’à voir et revoir l’histoire de l’animal le plus célèbre de l’histoire du cinéma, mis en image par Spielberg et en musique par John Williams. Ta ta… Ta ta... Ta ta ta ta ta ta ta...
François Grelet, "Le jeune homme et la mer", in Première Classics, juillet-septembre 2018 Steven Spielbert, Les Dents de la Mer, avec Roy Scheider, Robert Shaw, Richard Dreyfuss, Lorraine Gary et Murray Hamilton, Universal Pictures France, 1975, 2004, DVD, 120 mn