Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

amour - Page 4

  • Nathalie Cougny, en adoration

    Sur Bla Bla Blog, nous adorons Nathalie Cougny pour des tas de raisons : son caractère entier, son opiniâtreté, son engagement auprès de causes qui lui tiennent à cœur (le féminisme et la protection de l’enfance) mais aussi et surtout son travail d’artiste se jouant des barrières et des étiquettes. N’avait-elle pas présenté au Julia (Paris 3e) en décembre 2015 son roman Amour et Confusions… (éd. Sudarènes) dans le cadre d’une exposition de peintures et de photos, au cours de laquelle étaient accrochée ses propres toiles ? Plus récemment, c’est le théâtre que l’artiste a choisi d’investir, à travers Sex&love.com, une pièce abrupte et sincère – sur l’amour et les femmes, toujours.

    Nathalie Cougny est entière, sincère et sans artifice. La poésie tient pour cette raison une place essentielle dans sa vie comme dans son œuvre. Mais il s’agit d’une poésie proche de nous, sensuelle et au plus près des corps : "Ma poésie traite essentiellement du sentiment amoureux. Depuis des changements importants dans ma vie personnelle, je pose des mots en musique, celle des émotions du corps et de l’âme" dit-elle au sujet de son dernier ouvrage.

    Adoration (éd. Mon Petit Éditeur) entre dans le domaine de l’intime, celle "des coups de reins, des coups de rien. / Emmêlés dans cette jouissance en fusion." Nathalie Cougny s’est emparée de la poésie pour libérer ses propres tourments et s’interroger sur l’amour, le thème le plus traité en littérature. Nathalie Cougny prend à bras le corps ce sentiment universel : "Tu éclaires tous les contre-jours de ma vie", écrit-elle dans un élan qui ne saurait faire de distinction de genre et de sexe. Dans sa bouche, l’amour devient une religion envoûtante qui se joue de toutes les règles : "Délivre-moi du bien /Jusqu’à la défaillance."

    Les poèmes en vers ou en prose de Nathalie Cougny ne s’embarrassent pas de mièvreries. Ils sont racés, colorés, épanouis, et en même temps piquants comme autant de roses offertes en bouquets : "Je voudrais pleurer encore, de cet amour-là, / Qui me parlait en secret, pour ne rien me dire. / M'étrangler de tes silences, en liberté, / Égoïste, je les veux tous pour moi."

    "La belle charogne"

    Il est question de pulsions insensées et libératrices ("Je m’offre à ton emprise, / Comme une viande / À la belle charogne, / Léchant jusqu’à l’aube, / Ma cuisse, mon sexe et l’autre. / Profite, salive, viens !"), mais aussi de trahisons ou de fuites ("Tu n’as pas su m’habiller de tes souffrances. / Tu as pris le chemin de la fuite en instance"), avec ces mots qui savent happer le lecteur, le séduire, le désarçonner et se jouer de lui : "De ton âge à mon âge il y a deux pas, / Encore et encore, il n’y a qu’un pas. / Que dit ton corps à demi-mot ? / Un pas de plus, un pas de trop."

    C’est à pas feutré que l’auteure nous fait entrer dans ces intimités, telle cette "chambre blanche" qui a accueilli les étreintes de deux amants éperdus : "Nos mains désinvoltes, offertes aux instants, : Qui ont tout pris de ton corps, de mon corps. / Caresses sur caresses, langues curieuses, / Assoiffées de désir, puis nos souffles, chauds."

    Un grand souffle chaud balaie ce recueil. Il respire de vies et d’envies : "Au risque de me perdre, je fais ce voyage, / De mon corps à ton corps, sans aucun bagage, / J’approche ma bouche de tes envies, / Tu es cette sublime et divine rêverie." Nathalie Cougny a choisi de faire de ces amours-là une matière littéraire et libératrice – qui fait du bien.

    Nathalie Cougny, Adoration Poésie libre et sensuelle, inclus : (Ta) Plénitude – Carnet amoureux, éd. Mon Petit Éditeur, 2017
    https://www.nathaliecougny.fr
    "Mes hommes"
    "En corps troublé"
    "Homo errectus on ligne"

    Photo © Walt27

  • Les deux manières de lire Driven

    driven,bromberg,new romance,sexeIl y a sans doute deux manières de lire Driven. La première pourrait être réservée aux millions de fans de cette trilogie de new romance : poursuivre la lecture des aventures sulfureuses de Rylee Thomas et Colton Donovan à travers un quatrième opus (ou plutôt une saison 3.5 pour reprendre le sous-titre de Driven – Raced). Ce tome rassemble en effet des scènes complémentaires des trois premiers volumes, Driven, Fueled et Crashed, que les amoureux de K. Bromberg retrouveront avec plaisir.

    La seconde manière pourrait être celle d’un nouveau lecteur désireux de découvrir cette trilogie à succès : Raced peut en effet être parcouru chapitre par chapitre parallèlement lors de la lecture de chacun des trois tomes précédents. Voilà une manière originale de se plonger dans cette oeuvre de new romance. Et pourquoi pas ? Après tout, "la vraie vie commence au-delà de la limite de ta zone de confort", pour reprendre une citation de la romancière américaine.

    Soyons clair. Raced n’est pas stricto sensu un roman. Il s’agit autant d’une parenthèse littéraire à destination des fans de Driven que d’un projet éditorial autant qu’artistique. K Bromberg a choisi, dit-elle en préambule, d’écouter ses lecteurs – ou ses lectrices pour être plus exact : "J’ai décidé de me lancer un défi à moi-même… J’ai fait une sélection drastiques des scènes à réécrire." L’auteure américaine a pioché dans Driven, Fueled et Crashed ses scènes favorites, ainsi que celles de ses admiratrices consultées via son blog. À l’instar de Grey de EL James, K Bromberg revisite des passages de sa trilogie en se plaçant du point de vue du personnage principal masculin, Colton Donovan.

    Fans de Driven, vous vous retrouverez plongés dans un univers familier. Nouveaux lecteurs et curieux, Raced offrira une manière alternative de découvrir la trilogie à succès de K Bromberg, best-seller sur la liste du New York Times et de USA Today.

    K Bromberg, Driven, Raced, saison 3.5, éd. Hugo Roman, 2016, 230 p.
    http://www.kbromberg.com
    K. Bromberg sur Instagram

  • Layana et ses mecs

    Dans Black Lies, Layana Fairmont, sémillante et ambitieuse trentenaire californienne, avoue sortir avec deux hommes. Jusque-là, rien d’exceptionnel. Un roman ayant pour thème le triangle amoureux est un des classiques de la littérature au point que, sur ce sujet, tout semble avoir été dit. Mais attendez un peu la suite car cette histoire savamment épicée réserve son lot de surprise : "Si vous croyez avoir déjà lui une histoire comme la mienne, vous vous trompez" prévient Layana dans un prologue qui fleure bon la manipulation et le mystère.

    Brant et Lee sont donc les deux amants de la narratrice, deux amants aussi différents l’un que l’autre. Le premier est un brillant et fringant informaticien devenu directeur milliardaire de BSX, une multinationale que gère avec une main de fer la directrice financière Jillian Sharp. Le second mec de Layana, jardinier de son état (et l’on sait depuis Desperate Housewives le potentiel érotique insoupçonné de cette profession), est aussi rustre et brutal que son adversaire ne se montre attentionné et gentleman – trop gentleman ? Le feu couve sous la braise, et ce n’est pas dû qu’à cette relation amoureuse aussi compliquée qu’aventureuse. Entre ces deux hommes, qui choisir ? Et faut-il choisir ? "Allez-y. Jugez-moi. Vous ne pouvez pas imaginer les conséquences que cette situation entraîne."

    "Une montagne de mensonges" : tel est le cœur du roman d’Alessandra Torre qui cache derrière les scènes pimentées de Black Lies une intrigue savamment dissimulée que le bloggeur se gardera bien de dévoiler. Chacun des protagonistes dissimule une part d’artifice, y compris chez la narratrice qui prend chair comme rarement. Layana Fairmont a beau parfois tenir des propos faciles et entendus, elle ne devient jamais plus passionnante que lorsqu’elle est placée dans des situations extrêmes. Tour à tour, malmenée, aimée, dissimulatrice et manipulatrice, elle n’en devient que plus attachante parce que plus humaine. Là est la grosse réussite de ce roman. Le lecteur peut également se féliciter qu’Alessandra Torre ait pris soin de faire tomber les barrières de la new romance pour proposer une fiction mêlant sexe, mensonges, folie, thriller et bien entendu passion amoureuse. Une réussite dans le genre qui a permis à Black Lies de figurer dans la liste des meilleures ventes du New York TimesSi vous ne devez lire cette année qu’un seul ouvrage de la new romance, c’est celui-ci.

    Alessandra Torre, Black Lies, éd. Hugo, Paris, 2016, 422, p.
    www.Alessandratorre.com