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chanson - Page 34

  • Où es-tu, Berry ?

    On avait quitté Berry en 2012, avec l’album Les Passagers. La chanteuse avait choisi le fil conducteur du voyage pour des chansons délicates et pudiques, portées par une voix caressante, l’une des plus belle sans doute de la scène française. Est-elle revenue de ses voyages ? Où est-elle aujourd’hui et quelle est son actualité ?

    Il convient au préalable de faire quelques rappels sur la carrière de Berry, commencée en 2008 avec un premier album, Mademoiselle, remarqué par la critique et le grand public. Disque d'or, il a été suivi de plusieurs centaines de concerts en France comme à l'étranger (Brésil, Corée du Sud ou Serbie). Mademoiselle ce sont 10 joyaux musicaux que la chanteuse a sculpté avec ses acolytes Manou et Lionel Dudognon.

    L’univers de celle qui a commencé sur les planches de théâtre est déjà là, dans des chansons intimistes, mélancoliques et non sans noirceur, portées par une orchestration soignée et une voix claire et chaleureuse.

    Le disque s’ouvre sur le morceau qui donne son titre à l’album : Mademoiselle c’est le portrait d’une jeune femme d’aujourd’hui, plus tout à fait adolescente, pas encore adulte ("Mademoiselle / J’ai des secrets / Des choses que je sais / Que je tais / Un vieux bubble gum / Qui colle à la peau / Comme un homme"). Ce premier album allie la grâce à une sombre mélancolie. La musicienne sait transformer une balade amoureuse en déchirant chant d’adieu (Plus Loin), nous faire voyager avec Las Vegas dans un road-movie dans l’Amérique fantasmée du cinéma de Martin Scorcese, Terry Gillian (Las Vegas Parano) ou des frères Cohen. Berry sait jouer avec l’impudeur et impudeur (Belle comme Tout), toiser et mépriser avec élégance (Enfant de Salaud) et parler du bonheur éphémère (Le Bonheur) comme des combats quotidiens (Demain ou Chéri).

    Qautre ans plus tard, le deuxième disque de Berry, Les Passagers, a pris contre-pied son public. Avec le même raffinement et la même fragilité, l’artiste a construit un album sur le thème du départ et du voyage. Cette cohérence, assure l’artiste, n’est qu’une succession d’heureux hasards et d’intuitions. Pour Les Passagers, Berry a embarqué ses deux musiciens complices de Mademoiselle jusqu'à New York puis Paris, après une série d'enregistrements dans le Centre de la France (le Berry ?).

    International, ce deuxième disque l’est jusque dans les influences et les collaborations artistiques : l’arrangeur brésilien Eumir Deodato, Johan Dalgaard pour les claviers, l’ex Taxi Girl Daniel Darc ou l'auteur et compositeur hawaïen Troy Von Balthazar (Chokebore). Ces collaborations tous azimuts apportent des couleurs incomparables à un album qui n’a pourtant pas eu le même succès que Mademoiselle.

    Les Passagers mérite d’être redécouvert et réévalué pour sa richesse et son souffle : l’ouverture pop de Si Souvent, les guitares acoustiques des Mouchoirs blancs, le piano sobre de Ce Matin ou la touche country de Like A River, l’orchestration dense et bouleversante de Partir Léger ou la facture brésilienne de Voir du Pays. La chanteuse française assume tout autant l’influence de Serge Gainsbourg, notamment avec le parler-chanter du titre Brune, aux accents de You’re Under Arrest. Birkinienne, Berry l’est dans l’envoûtant For Ever, l’un des meilleurs tires de l’album, porté par une guitare easy-listening, des paroles mâtinées de franglais et toujours cette voix irrésistible.

    L'artiste a construit un deuxième album dépaysant, à la fois sombre et lumineux. La voix cristalline et délicate de Berry nous parle de départs, de voyages éphémères ou définitifs, de ruptures amoureuses (Les Mouchoirs blancs), de besoin de fuites (Non Ne Le Dis Plus) et de cette mort qui nous attend au tournant (Partir Léger). L’auditeur devient voyageur, sur les traces d’une Berry, plus américaine que jamais.

    Aujourd’hui, où est-elle, alors qu’aucun nouvel album ne se profile à l’horizon ? La réponse à cette question est dans le calendrier de ses tournées, en France comme à l’étranger. Berry se produira en effet les 12 et 13 juin 2017 à l'Européen, avant de s’envoler aux États-Unis au Nouveau Mexique (Taos) et à Chicago. Nous voilà rassurés.

    Berry, en concert à l'Européen, les 12 et 13 juin 2017
    Berry, Mademoiselle, Casablanca Records, 2008
    Berry, Les Passagers, Casablanca Records, 2012

    http://www.casadeberry.com

  • Foutu caractère indomptable

    Sombre et attachant est l’univers de Camicela qui a fait du violoncelle, son instrument fétiche, le compagnon de chansons intimistes, dures et fragiles à la fois. Elle nous slame, dans le premier titre de son EP Parfois Si Sombre, être "en perte de repères / Pour ne pas perdre pied." Et d’ajouter : “J’ai mes sens qui partent en vrille / Mon corps qui me renie / La folie est l’essence même de mon être / Ma lâché elle aussi / Je sais plus qui je suis" (Parfois Si Sombre).

    "Foutu caractère indomptable" que cette musicienne qui sait utiliser le plus classique des instruments – le violoncelle – dans des chansons hyper actuelles, personnelles et gothiques.

    Une artiste d’aujourd’hui, Camicela l’est assurément. L’influence de Camille est présente dans le titre Tu sais. La voix juvénile accompagne le violoncelle, tel un fil conducteur faisant vibrer cette chanson faussement enlevée. La musicienne nous parle de rupture, de l’abandon et de la recherche de soi : "Depuis que la vie m’a fait faux-bond / J’ai perdu la raison / Après ces longues discussions / Avec mon esprit défiant / Mon cœur mon âme mes démons / C’est la vie qui m’a fait faux-bond."

    Dans Tempete, titre électro-pop, l’artiste laisse son instrument fétiche au second plan, au profit de claviers cristallins très 80’s, donnant à cette histoire d’amour déçue l’allure d’un chant funèbre. : "Je resterais figé / Chaque jour que la vie fait / Le long de ce rivage / Où tu es parti faire ce voyage / Je te suivrais à l’horizon / Je crierais ton nom."

    Les premières notes de Venins sonnent comme un slam interprété lors d’un concert de musique de chambre, avant que Camicela ne s’aventure sur un air de habanera : "Tu as soif de ce venin malsain / Tu en as besoin / Il te comble sans fin / Je te le dis / Et sans moindre dédain / Prends garde à toi." Camicela, nouvelle Carmen nourrie au classique comme à la musique urbaine, serait-elle cette femme fatale à l’instar de l’héroïne de Bizet ?

    Sans doute. L’artiste serait donc définitivement cette grande et sombre romantique. C’est du moins ce qu’elle montre dans le dernier titre de son EP, Poivre Et Sel, un morceau sombre et bouleversant à la mélodie entêtante : "Poivre et seul / Sans ami sans amant / Sans désir d’avenir / Pas sans toi / Poivre et sel / sans envie dans le temps / Avec seulement / L’espoir que tu reviennes vers moi." Impossible de ne pas flancher à l’écoute de cette "histoire sans lendemain" qui parle d’un idéal qui ne reviendra plus : "Des heures à voir ce reflet / Reflet de mon visage incertain / Des jours des mois des années / Reflet de notre histoire sans lendemain." Camicela chante ces chagrins éternels et nous parle du choix de "passer à côté d’histoires poivrées et d’histoires salées", "quitte à venir vieille et folle / Échevelée et sans dent."

    Rien que pour ce titre, le dernier EP mérite la découverte de cette foutue fille au violoncelle, indomptable et déchirante.

    Camicela, Parfois Si Sombre, Label #14 Records, 2017
    Page Facebook de Calmicela
    http://diese14.com

    © Camicela
    Photo © Marie Furlan 

  • Bouquet de Fleur

    Pour une fois, le bloggeur n'a pas eu à se creuser longtemps les méninges pour trouver le titre de cette chronique qui est consacrée au dernier album de Fleur Offwood, Bouquet. Bla Bla Blog avait déjà chroniqué cette artiste à l'occasion d'une pièce de musique contemporaine, L'Orage nu. Le parcours hétéroclite de la musicienne surdouée (musiques de films, bandes sons publicitaires, électronique, remixes ou spectacles avec le duo des Smartines) s'enrichit avec cette fois un album de chansons à la fois classiques et aux multiples influences.

    Le premier titre, Mon amour, très easy-listening, accroche immédiatement l'oreille grâce à la voix claire, juvénile et ingénue de Fleur Offwood, et qui n'est pas sans rappeler Anaïs et son tube Mon Coeur Mon amour. Là aussi, il est question d'amour à distance : "Mais quand je désire dire / des mots pour te séduire / C'est contre ton oreille / Et dans le plus simple appareil."

    Libre Laura propose un dépaysant et touchant road-movie en Amérique du Nord. L'artiste trace le portrait d'une femme en révolte contre sa condition et en lutte pour sa liberté : "Elle a les cheveux courts parce qu'on les lui a tirés / Et elle se tient bien droite parce qu'on l'a agenouillée /Elle ouvre sa gueule parce qu'on la lui a fermée." Ce voyage folk à la Nick Drake est un trip social et un chant pour l'émancipation féminine : "Elle dévore des livres / Parce qu'on l'a illettrée / Et elle s'est trouvée /Parce qu'on l'a abandonnée / Elle arbore un grand sourire /Parce qu'on l'a fait tant pleurer."

    La musique de films est l'un des dadas de Fleur Offwood. La musicienne adresse un clin à Ennio Morricone avec la ballade Elle et Lui. Dans cet hommage aux westerns, rien ne manque : le cow-boy bourru et solitaire, la jolie et jeune captive, le motel tragique des amoureux, la soif de l'or, la mort de la douce innocente et le départ du héros au crépuscule.

    Le coup de maître de Fleur est sans doute dans Ici et Maintenant, une chanson minimaliste irrésistible et au texte finement ciselé : "Tout délaisser / Se dé-saler / Cramer sous le lait et la crème / glacée / Ici et maintenant / L'océan bleu / Le sable blanc / Hypersensible et indolent." On entre dans la vie d'un couple : "Jouir et se jouer des jours d'orages / Changer le on en nous / Le nous en je." Fleur Offwood parle des petits "malheurs qui passent" et finalement ne passent pas. Chacun pourra trouver chez lui des échos à ces petits coups de canif dans le quotidien – "se faire la gueule" : "Pourquoi ?"

    Chez Roberto Barr est la chanson la plus légère de cet album. Sur un air de samba, la chanteuse nous fait entrer par procuration dans le Brésil d'un certain Roberto Barr. Les descriptions colorées sont à l'avenant : "Une mamma géante et des angelots", "des crapauds qui jouent les princes avec leurs banjos", "des rayures flashy d'associations incroyables", "des tableaux multicolores." Mieux qu'une chanson, cette jolie carte postale est la meilleure des pubs pour la boutique Roberto Barr, dit Beto : "Bruxelles, rue Blas, 41".

    Dans Dilemme, l'auditeur pourra trouver l'influence de brillants aînés : Léo Ferré, mais aussi Serge Gainsbourg. On croirait entendre la voix de Jane Birkin dans ce titre à fleur de peau : "Un jour le paradis / Le lendemain l'enfer / Au matin on oublie / Et le soir le contraire / On se fuit on se suit / On s'est crû presque cuit / Sage comme des images / revenant d'un naufrage."

    L'art gainsbourien – mais un Gainsbourg des années 50 – est également présent dans "Tu me mot dis." Fleur Offwood, musicienne-caméléon se transforme en chanteuse de cabaret – porte-cigarette, boa et talons aiguilles inclus ? – pour un titre chaloupé et vintage. Les amoureux du calembour seront servis : "Je te maudis / A demi-mot / Je psalmodie / Ton nom / Dans mes litanies."

    My best f... Friend. Folk et enlevé, vient terminer en beauté un album chaleureux qui devient familier dès la première écoute. Bla Bla Blog s'était promis de suivre Fleur Offwood. Cette promesse tient toujours, plus que jamais.

    Fleur Offwood, Bouquet, Warner Chappell Music, printemps 2017
    "Une Fleur pour l’Orage nu"

  • C’est le plus dandy des albums

    Si L’Absinthe de MoonCCat, était sorti il y a plus de quinze ans, le bloggeur (et sans doute pas que lui) se serait fait une joie de le classifier parmi les œuvres "fin de siècle." Décadent, dandy, d’un romantisme noir : les qualificatifs ne manquent pas pour ce deuxième album d’un artiste atypique sur la scène musicale française, et qui a fait récemment la première partie d’un concert de La Femme à La Rochelle, le 26 janvier dernier.

    MoonCCat fait de l’absinthe, cette boisson verte alcoolisée mythique et polémique, le thème d’un album enivrant et puisant ses références dans la cohorte d’artistes dits "décadents" de la seconde moitié du XIXe siècle : Charles Baudelaire, Oscar Wilde, Edgar Allan Poe ou Thomas Lovell Beddoes.

    La "fée verte" a inspiré au poète et musicien des titres sombres, élégants, étranges et renvoyant l’auditeur à une certaine idée de l’artiste maudit.

    MoonCCat impose son univers avec une constance qui impose l’admiration. Les textes parlent d’ivresses, de visions gothiques ou d’amours noirs, à l’exemple de Poison, une adaptation d’un poème de Charles Baudelaire : "Tout cela ne vaut pas le poison qui découle / De tes yeux, de tes yeux verts, / Lacs où mon âme tremble et se voit à l'envers."

    MoonCCat instille ce je ne sais quoi de poison raffiné dans les onze titres de cet album pop-rock et lo-fi. Le style du chanteur n’est pas sans rappeler Bryan Ferry, donnant à L’Absinthe l’éclat d’un diamant noir. Enivrant comme la fée verte, vous disais-je.

    MoonCCat, L’Absinthe, Vert d’Absinthe, 2016
    www.moonccat.com

  • Marie Baraton en concert

    Bla Bla Blog avait parlé de Marie Baraton il y a quelques jours.

    La chanteuse sera en concert au Sunset Sunside (60 rue des lombards Paris 1er), le samedi 25 février à 19 heures, pour un nouveau tour et de nouvelles chansons, avec Michel Haumont, Pierre-André Athané, Jean-My Truong et Etienne Roumanet.

    Page Facebook de Marie Baraton

     

  • Mon rendez-vous avec Marie Baraton

    Marie Baraton fait partie des nouvelles venues dans le pays musical français. La chanteuse a sorti il y a quelques mois son deuxième album Ma Folie aime. La justesse de la musicienne, accompagnée de ses complices Pierre-André Athané et Michel Haumont, l'efficacité mélodique, les textes travaillés avec soin et le choix de l'acoustique conduisent l'auditeur vers un univers immédiatement attachant.

    Les influences de Marie Baraton sont à chercher du côté du jazz manouche (Mon rendez-vous), du tango (Tango gris), de la comptine (Les étoiles te disent bonne nuit) mais aussi du répertoire classique, avec Épilogue, une courte pièce de musique de chambre qui vient clore l'album. L'auditeur pourra aussi trouver l'influence d'une autre chanteuse, Enzo Enzo: la voix chaleureuse et sans fioritures, le timbre clair et un univers où la chanson française (celle de Barbara, de Jacques Brel, de Sanseverino ou de Jeanne Cherhal) se marie au poil avec le swing.

    Marie Baraton frappe fort dès l'ouverture de Ma Folie aime avec Dénoués, une déchirante complainte sur la séparation et sur la perte : "Qui fera danser ta guitare / Donnera sa vie à mon piano ? / Tout part à l'envers / Ma plume en hiver / Sable et désert." À ce chant du départ, "l'éphémère de nos vies", semble répondre l'invitation à demeurer Rien d'autre que nous mêmes. Avec un peu d'attention, certains pourront remarquer la patte du compositeur Pierre-André Athané : "Et comme de nos liens de nos haines / Nous voudrions nous arracher / De ces routines qui nous enchaînent / A nos cages les mains liées / Que sommes-nous devenus mon frère / Où est ce paradis perdu ?" Ces paradis perdus renvoient au titre d'une pièce contemporaine de ce musicien (Paradis perdu, 2011).

    Petit Matin parle lui aussi de ces paradis perdus, ceux de l'enfance. Sans esbroufe, avec nostalgie et une retenue bienvenue, Marie Baraton trace, dans la même veine que Barbara, l'hommage le plus beau qui soit à sa mère : "Vous êtes ma mère / Ma tendre lumière / Sans nous deux que serions-nous ? / Belle ombre sereine / Ma paisible mère." Une jolie déclaration sur l'enfance à laquelle pourrait répondre la délicate berceuse, Les étoiles te disent bonne nuit, qu'une maman chanterait à sa fille, le soir : "Doucement, doucement / Si tu ne fais pas de bruit / Tu entendrais les étoiles te dire bonne nuit."

    Marie Baraton sait aussi être cette fille un brin canaille, capable de nous entraîner dans des voyages swing. Dans Mon Rendez-vous, Marie Baraton nous prend par la main pour une balade dans Paris, aux accents manouches. Ma Folie Aime, qui donne le titre à l'album, séduira autant pour son texte finement ciselé que pour sa mélodie et sa facture jazz tzigane : "Ma folie aime l'air des comptoirs / La chaleur des sales petits bars / L'alcool qui vide les regards."

    Dans Ma Petite main, titre minimaliste et très personnel, Marie Baraton nous parle avec tendresse et philosophie de sa main gauche malformée : "Elle est comme moi dans sa lune / Ma petite main / Et quand un enfant la regarde / Les yeux ronds et le doigt pointé / Elle est toujours un peu surprise / Ma petite main / D'être un défaut où l'on s'attarde / d'être une histoire à inventer."

    L'auditeur sera sans doute frappé par le titre le plus sombre de ce deuxième album : Tu Silences. Sur un air manouche, Marie Baraton déroule en 2:37, avec concision et sur des paroles précises, la vie d'un couple, des premiers émois jusqu'aux violents déchirements : "Il gueule fort / Tu tremblotes / Il éructe / Tu pleurniches / Il accuse / Tu victimes / Il dénonce / Tu coupables / Puis il s'isole / Plus tu replies / Plus il bravache / Plus tu silences / Il joue à l'homme / Tu joues sa femme." La voix tendue comme un fil donne par moment à la chanteuse originaire de Parthenay des accents de Camille : ("Toute une vie d'amour / Toute une vie d'amour").

    Marie Baraton fait déjà parlé de ces futures grandes voix de la chanson française, comme le prouve sa place de demie-finaliste au concours Georges Moustaki en 2014 pour son premier album L'Un et l'Autre (2012). Avec Ma Folie aime, la chanteuse enfonce le clou et nous invite à la suivre pour cet attrayant rendez-vous musical.

    Marie Baraton, Ma Folie aime, Absilone/la Musique Agence, 2016
    http://www.marie-baraton.com

  • Barbara et Depardieu par Depardieu

    Pour les malchanceux comme moi qui n’ont pas assisté au concert-hommage aux Bouffes du Nord de Gérard Depardieu, Depardieu chante Barbara (du 9 au 18 février 2017), il nous reste l’immense consolation de l’album.

    L’indicible émotion que l’on ressent à l’écoute de l’album est à la mesure de la surprise que constitue cet OVNI musical. Certes, l’acteur et la chanteuse étaient amis ; certes, les deux artistes ont été sur scène il y a trente ans dans Lili Passion ; certes, on connaît la fidélité en amitié de Depardieu (l’interprète de Cyrano a accompagné l’auteure de Göttingen pendant presque vingt ans). Mais enfin, quelle surprise que cette œuvre venue de nulle part et ce spectacle intimiste devenu disque appelé à devenir légendaire !

    La voie dépouillée s’exprime à plein et permet de redécouvrir les textes de la chanteuse. Depardieu utilise le talk-over (parlé-chanté) pour interpréter L’Aigle Noir, Dis quand reviendras-tu ?, Nantes, Le Soleil Noir ou Une petite Cantate. Pour interpréter quelques-uns des grands classiques de Barbara, Depardieu est accompagné au piano par Gérard Daguerre et par un orchestre réduit. L’acteur génial et imposant, se met à nu et délivre 14 titres poignants.

    Impossible de ne pas chavirer à l’écoute de la délicate Petite Cantate, chant d’amour autant que prière pour Barbara. L’Aigle Noir devient grâce à Gérard Depardieu un sombre et onirique joyau. Depardieu utilise toute la gamme de son talent d’acteur dans le bouleversant Nantes, conté sans pathos plus que chanté : "Au chemin qui longe la mer / A l’ombre du jardin de pierres / Je l’ai couché dessous les roses / Je crois que tranquille il repose / Mon père." Dans ses quatorze titres, l’auditeur découvrira À force de, une œuvre de son fils disparu Guillaume Depardieu : "Je t’ai perdu / Maintenant libre de toi, c’est là que tu me manques."

    Œuvre miraculeuse et improbable, Depardieu chante Barbara aurait pu être celle d’un éléphant dans un magasin de porcelaine ; c’était sans compter l’audace et le génie de Gérard Depardieu. L'hommage d'un géant pour la longue dame brune.

    Depardieu chante Barbara, avec Gérard Daguerre, Because Music, 2017

  • Fishbach, Y crois-tu ?

    En attendant son prochain concert à La Cigale le 14 mars prochain, Fishbach, l'une des révélations dont nous avions parlé il y a peu sur Bla Bla Blog, s'est produite pour les sessions Son & Lumière de Télérama. Elle y interprète Y crois-tu, le premier titre de son nouvel album A ta merci.

    "Fishbach, jamais rien vu d'aussi mortel"