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chanson - Page 5

  • Avant les Grandes Panathénées

    Figure singulière de la scène française, Louis Arlette a su tracer sa route entre chanson française, rock, sons électro, influences orientales ("Lapis lazuli") et poésie. Une poésie que le musicien avait pleinement assumé dans son précédent opus, "Sacrilège" consacré à de grands noms de la littérature.

    Le voici de retour avec un nouvel album, le bien nommé Chrysalide, qui sonne autant comme une renaissance qu’une redécouverte. Un voyage entre l’Abyssinie et Amsterdam ("Amsterdam en peine"), en passant par Babylone, le zoo de Vincennes, Troie et la Rome d’Énée.

    Dès le premier morceau, "Lapis lazulis", nous voici dans son univers onirique, préambule à un opus d’une rare qualité d’écriture. Louis Arlette fait le choix du parlé-chanté dans cette pérégrination au titre éloquent, "Magnifique" : "Alors y’aura : / Athéna, Énée, et moi… / Mais oui, je sais,  / J’étais pas né / Pendant les grandes Panathénées". 

    Zéro calcul pour Louis Arlette qui se livre ici comme rarement

    Contemporain et bien dans son époque, Louis Arlette ne s’interdit pas de puiser dans les mythes et les traditions gréco-romaines, à l’instar du petit joyau d’écriture qu’est "Dis donc, Énée", construction poétique, "Un récit sans fin ni début / Psychédélique / Ex-libris / Ou bien délirant délice". Sans oublier le gothique et pop-rock "Sardanapale", rendu célèbre par le tableau de Delacroix.

    Les mots de Louis Arlette s’imposent dans cette chanson française ou les sons urbains ne sont pas en reste, à l’instar de "Babylone + calories Calimero", le plus long morceau de l’opus. Le chanteur se lance dans un slam incroyable. Zéro calcul pour Louis Arlette qui se livre ici comme rarement.  

    Il y a du Serge Gainsbourg dans cette manière de jouer des mots, des images frappantes et des rimes en usant le talk-over. Louis Arlette ose le grand écart séduisant entre l’antique et l’hyper-moderne. À l’écoute des titres rap "Samsung enragé" mais aussi de "Croque Odile", c’est un autre artiste qui vient en tête : MC Solaar. Sens du rythme, écriture précise, jusqu’au timbre de Louis Arlette.    

    Voilà un beau voyage en neuf titres, dépaysant, poétique, soufflant un vent de fraîcheur par un artiste qui impose son univers avec audace. 

    Louis Arlette, Chrysalide, Le Bruit Blanc, 2024
    https://www.facebook.com/louisarlette
    https://www.instagram.com/louisarlette

    Voir aussi : "Louis Arlette, classique et moderne"

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  • Mat Hilde rêve de gloire

    Focus aujourd’hui sur Mat Hilde, une chanteuse qui s’est faite désirée quelques années – maternité oblige – avant de revenir avec un nouveau single intitulé "Rêve de gloire".  

    En 2012, la jeune artiste de 27 ans remporte le prix Talent Europe 1 et signe par la suite un contrat avec Universal Publishing qui l'a accompagnée sur le développement de son premier EP. La suite c’est Taratata, ainsi que des premières parties d'Olivia Ruiz, d'Izia ou de Tom McRae.

    Mat Hilde chante son besoin de musique, de reconnaissance et finalement pouvoir accomplir un rêve de beaucoup d’artistes : "Rêve de gloire / Je veux du rouge sur le tapis / Je veux de l'or sinon tant pis / La fille dans le miroir / Tous ses doutes elle les a laissé dans le noir / Elle a trouvé une autre issue loin du brouillard".

    On saluera la production soignée du single comme la qualité du clip. Mat Hilde se relance grâce à ce single, préambule, on n'en doute pas, à un futur album. Du moins, espérons.

    Mat Hilde, Rêve de gloire, 2024
    https://www.youtube.com/@mathilde86
    https://www.facebook.com/Mat-Hilde
    https://www.instagram.com/mat_hilde_music/?hl=fr

    Voir aussi : "Mat Hilde est revenue"

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  • Sacrée Bestiole

    Ces dernières années, la chanson française a su se renouveler, sans trahir ses valeurs. Armelle Yons en est un des exemples avec son premier album, Mon Secret, sorti en ce début d’année.

    La chanteuse s’est entourée du duo rock La Bestiole, chargé de mettre en rythmes et en sons les paroles d’Armelle Yons, dans un opus personnel, pour ne pas dire autobiographique ("Je n’ai pas peur de la nuit / Des rêves ébouriffés / J’ai mon Styx / Mon corsage nocturne / C’est mon secret irisé", "C’est mon secret").

    Armelle Yons c’est une vraie personnalité et une vraie singularité, que ce soit dans l’utilisation du talk-over ("C’est mon secret"), de l’appropriation du rock ("Sur le bord de la route") à des fins poétiques ("Tranquille et bien au chaud / A travers mon hublot / Je rêve et j’imagine", "Ici tout simplement") ou d’orchestrations traditionnelles ("Tango Padadam").  

    Mon Secret emprunte des chemins également pop. C’est le cas de "Je me souviens" dans lequel Armelle Yons se confie sur son enfance, avec un mélange de nostalgie et de gravité : "Je me souviens / Des mûres à pleine bouche / Murmures… / Je m’en invente une prière". C’est aussi la jolie déclaration d’amour "Croquis". On s’arrêtera particulièrement sur un autre titre, "À mes poignets", dans lequel la chanteuse met en valeur cette autre déclaration, plus poétique encore, parlant d’un amour envoûtant représenté par une poupée vaudou. Il s’agit d’un morceau voix-guitare aux accents blues : "À mes poignets souvent je pends / Des rimes de toi et des pendules  / J’ai un penchant pour les perdants… / J’ai mes grigris porte-bonheur / Mon élixir du Gévaudan".

    L’auditeur ne devra absolument pas passer à côté de la revisite du "Bout des lèvres" de Barbara, dans une version rock

    L’auditeur ne pourra que s’incliner devant le travail sur les textes, à l’instar du magnétique et engagé "No Scrupule", en duo avec Cat Loris. L’artiste se fait "marquise sans particule" pour se sauver de "soirées mondaines" au sujet desquels on ne peut pas dire que la musicienne soit tendre. Féministe ? Oui, et même plutôt deux fois qu’une ! Mâles sans scrupules, passez votre chemin, car l’arme de cette femme sont des mots "obsolètes", des phrases "désuètes", des "rimes en toc" contre ces "salauds modernes". L’humour, Armelle Yvons n’en a pas, y compris lorsqu’elle parle de vague à l’âme et de mal d’amour (le délicieux "Passe-moi le cric" aux accents blues).

    L’auditeur ne devra absolument pas passer à côté de la revisite du "Bout des lèvres" de Barbara, dans une version rock qui ne perd pas la force politique de la Dame Brune. Au fur et à mesure que l’opus avance, Armelle Yvons se fait plus nostalgique ("Les clés du temps"), voire plus philosophe, à l’exemple de ce titre apaisant – et blues rock – qu’est "Les essentiels" dans lequel la musicienne se félicite d’avoir eu "du cran pour couper le courant / Le bleu à l’âme… Le rouge au cœur". 

    Une jolie découverte par une musicienne qui ne ferme aucune porte à son univers riche et passionnant.

    Armelle Yons, Mon Secret, Avanti Music / Believe, 2024
    https://www.facebook.com/ArmelleYonsMusic
    https://www.instagram.com/armelle_yons

    Voir aussi : "Hypersensible, Cat Loris"
    "Pas la dernière pour Vanessa Philippe"

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  • J’ai entendu la mer

    C’est aussi bien le clip que la chanson qui attirent l’œil dans le nouveau titre de Lucie Valentine, Il y a la mer. Il s’agit du premier de son EP prévu pour 2024, avec un clip tourné à la Côte d'Opale.

    La chanteuse belge Lucie Valentine y parle des moments de douleur, de grande solitude, du sentiment d’oppression et de la mer, élément puissant mais aussi vivifiant : "Il y a la mer quand le temps de l’amour est éphémère / Il y a la mer quand la maladie dégénère".

    "Ce premier morceau d'un nouveau cycle symbolise pour moi un désir infini de renaissance après les tempêtes de la vie, un recommencement perpétuel au rythme du va et vient des vagues à l'âme" confie l’artiste. 
    Bouleversant.

    C’est à découvrir en ce moment. 

    Lucie Valentine, Il y a la mer, 2024
    https://www.lucievalentine.com 
    https://www.facebook.com/lucievalentinemusic
    https://www.instagram.com/lucievalentinemusic

    Voir aussi : "Loulia, libre et amoureuse"

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  • Pas la dernière pour Vanessa Philippe

    En attendant le 8 mars et la sortie de son nouvel album L'amour c'est chiant, notre chouchou Vanessa Philippe en propose un nouvel extrait, "La dernière fois".

    La fragilité de Vanessa Philippe semble être le moteur de cette chanteuse qui avait visé au cœur avec son précédent opus Soudain les oiseaux, un album consacré à la mort de sa grande sœur en 2019.

    La musicienne revient cette fois plus un peu plus apaisée avec deux morceaux qui interrogent le sentiment amoureux, avec tendresse mais aussi lucidité ("Embrasse-moi", "L'amour c'est chiant").

    Il est encore question d’amour avec ce nouveau titre, "La dernière fois". De sa voix fragile et enfantine, Vanessa Philippe s’interroge sur un sentiment amoureux qui semble loin, ou en tout cas qui a perdu de sa saveur ("C’est quand / La dernière fois / Celle où j’étais / Dans tes bras").

    Une des chanteuses les plus douées et les plus touchantes de la scène française actuelle

    Sur un rythme et des sons électropop eighties, la chanteuse pose avec simplicité des mots à la fois tendres et mélancoliques. Une chanson entêtante qui fait de Vanessa Philippe une des chanteuses les plus douées et les plus touchantes de la scène française actuelle.

    Notons enfin que l’artiste, non contente d’écrire et de composer ses morceaux, réalise ses clips – en se mettant en scène bien sûr. Des clips régulièrement primés dans des festivals internationaux. Celui-là risque de faire lui aussi son effet, avec une musicienne danseuse, artiste performeuse et se jouant de l’univers du jeu vidéo, tout comme son précédent single "L’amour c’est chiant".

    À découvrir de toute urgence avant la sortie de son nouvel album.     

    Vanessa Philippe, La dernière fois, 2024
    https://www.diggersfactory.com/fr/vinyl/315143/vanessa-philippe-lamour-cest-chiant
    https://www.vanessaphilippe.com
    https://www.facebook.com/vanessaphilippemusic
    https://www.instagram.com/vansphi 

    Voir aussi : "L’amour, comme un jeu vidéo"
    "Soudain, Vanessa Philippe"
    "Voyageuse amoureuse"

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  • Jazz-songs

    Lorsque la chanson française se pare de jazz, ça donne A French Songbook, un album du Antoine Delaunay Quintette, un ensemble mené par Antoine Delaunay, avec la chanteuse Mélanie Dahan en vedette, Gilles Barikosky au sax ténor, Marc-Michel Le Bévillon à la contrebasse et Luc Isenmann à la batterie.

    L’opus commence dans le mystère et la mélancolie avec la reprise des "Passantes" le classique de Brassens, sur un air de jazz épuré, chanté par Mélanie Dahan, une vraie revisite jazz. "Je veux dédier ce poème / À toutes les femmes qu'on aime / Pendant quelques instants secrets".    

    On sera sans doute un peu plus décontenancée par cette "Jolie Môme", moins espiègle que la version de Léo Ferré. On a là une promenade germanopratine et joyeuse propre à autant éclairer les cœurs que la "Jolie Môme" originelle, avec en plus les improvisations d’Antoine Delaunay.

    L’une des grandes réussites de cet opus est "Cécile ma fille", que l’on trouve d’ailleurs dans deux versions. On connaît l’amour de Claude Nougaro pour le jazz. Il avait complètement sa place pour le quintette d’Antoine Delaunay. Mélanie Dahan navigue dans le morceau avec une aisance et une grâce que l’on peut saluer. 

    Hyper-modernisée et hyper-jazzifiée

    Julien Clerc est présent à travers son célèbre "Fais-moi une place", coécrit avec Françoise Hardy. C’est délicat, velouté et souriant ("Fais-moi une place au fond d'ton cœur / Pour que j't'embrasse lorsque tu pleures / Je deviendrai tout fou, tout clown, gentil / Pour qu'tu souries"), avec l’éclairage du piano d’Antoine Delaunay. Chanson d’amour également avec "Forteresse", écrite par Michel Fugain et Brice Homs et que Maurane a immortalisée ("L'amour est une forteresse / Dont les murs sont faits de promesses / C'est là que dorment les amants / Cachés de tout, cachés du temps"). La chanteuse belge est également présente avec une reprise de son titre "Balancer", un morceau romantique, dansante et sexy : "Balancer, valser, balancer jusqu'à toi / Balancer java de haut en bas / Balancer reggae, balancer bossa / Déboussole-moi, déshabille-moi".    
    L’auditeur s’arrêtera sans doute sur un titre plus étonnant car moins connu. Il s’agit du délicieux "Fontaine de lait" de Camille, déclaration d’amour comme il y en a peu, transformée en un titre jazz de fort belle facture : "Et voilà que je fais / Une fontaine de lui / Et voilà que je suis / Une fontaine de lait". 
    Deux créations d’Antoine Delaunay sont proposée dans l’opus. C’est "A vous qui naissez dans le rose", un morceau de chanson française jazzy, véritable hymne aux incompris, déçus et laissez-pour-compte. C’est aussi "Vingt ans encore", jolie déclaration amour bafouant le temps, toute en simplicité.  
    Le Quintette d’Antoine Delaunay offre une place à un standard de jazz, en l’occurrence, "Caravan" de Irving Mills, Duke Ellington, et Juan Tizol mais aussi le classique "Carmen", dans une version de Stromae, évidemment hyper-modernisée et hyper-jazzifiée.  
    A French Songbook se termine de la plus belle manière, avec le magnifique, ténébreux et bouleversant "La noyée", traitée cette fois avec des teintes claires… et bien sûr jazz. 

    Antoine Delaunay Quintette, A French Songbook, Inouïe, 2024
    https://antoinedelaunay.com
    https://www.facebook.com/profile.php?id=100007180695186
    https://www.instagram.com/delaunay
    Le 02/03/24 à Chanteloup-les-Vignes, saison culturelle, quintet
    Le 16/03/24 au Sunside, Paris, quintet
    Le 20/04/24 à la Salle Edmond Desouches, Lucé, quintet
    Le 24/05/24 à Saint-Maur-des-Fossés, quintet

    Voir aussi : "Le pouvoir de consolation de Sarah Lancman"

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  • Amour cérébral

    Derrière le groupe Falling For Frankie, il y a en premier lieu Delphine Godin, aux commandes de l’album Animal Cérébral, à la fois pop et d’une jolie facture chanson française.

    Delphine Godin se prélasse amoureusement, pour ne pas dire lascivement dans le premier titre, "Nos corps", sensuel à souhait, un "érotique track d’une allumée", comme elle le chante.

    Il y a assurément de la pop eighties dans cette manière de proposer des morceaux cachant derrière leur légèreté apparente une vraie épaisseur. C’est par exemple cette confession d’"Animal cérébral" qui donne son nom à l’opus. Delphine Godin – véritable Dr Jeckill de Ms Hyde –  se livre amoureusement : "Je te sens emmuré / Moi j’ai envie de crier / Tu deviens cérébral / Moi je me sens animal". La jeune femme se dit prête à se faire violence et à oser tout, y compris à calmer ses ardeurs : "Quand finiras-tu par comprendre / Je suis prête à tout même attendre".

    L’amour est ce qui guide et même fait cogiter Falling For Frankie, comme le laisse entendre la pochette de l’album. C’est aussi le cœur de cet autre extrait, "Mots d’amour". Moins sensuelle et joueuse, Delphine Godin fait le constat de la fin d’une belle histoire ("Je me souviens d’avoir pleuré vraiment / Le jour où j’ai compris qu’il était temps De dire adieu à mon âme d’enfant"), avec dureté ("Fuck les mots d’amour / Va-t-en"), mais non sans nostalgie ("Je garde en moi le goût de tes baisers / Le son de ta voix pour m’apaiser / Des mots si doux qu’on voudrait en crever").

    Espiègle et faussement légère ("De travers"), la leadeuse de Falling For Frankie impose sa voix fragile au service d’une chanson pop à l’instrumentation synthétique soignée (la mélancolique "Si belle"), et avec ce sens du texte que l’on ne peut qu’admirer dans "Règles de bonne conduite", ou comment transformer une soirée en en boîte de nuit en charge féministe et contre tous les relous qui vous empêchent de passer une excellente soirée. Et tout cela sur des rythmes électro. Sans doute l’un des meilleurs titres de l’opus. 

    Espiègle et faussement légère

    Laissez-moi vivre libre et aimer : c’est ainsi que l’on pourrait résumer le cœur de cet album. C’est aussi le thème du morceau, "Il voulait me couvrir de sable et d’or blanc", au rythme lancinant et emplit de douleurs. Douleurs et regrets, aurions-nous envie d’ajouter à l’écoute du très beau "Le jour d’après", qui est le récit d’un amour déçu ("Je sais / J’ai dit oui / Je suis toujours là / De bons amis / Regard bien droit / Comment peut-on / Faire semblant / Et tourner le dos / À tant d’instants / Troublants".

    L’album se termine sur un morceau très eighties, "Juste un détail". En digne héritière de Lio, Delphine Godin s’attaque avec ironie sur les mœurs de l’amour et de la drague à l’époque des réseaux sociaux : "L’amour version 2020 / En voilà un truc de bien / À coups de douzemecs.com / Que des femmes qui cherchent des hommes… Je suis pas une meuf comme ça / J’rêve d’un type sur une moto / Tatoué qui me fera rire / Juste avant de me faire jouir".

    On a beau être cérébral, chante en substance Delphine Godin, on n’en pas moins amoureuse. 

    Falling For Frankie, Animal Cérébral, Whatever / Kuroneko, 2023
    http://fallingforfrankie.com
    https://www.facebook.com/fallingforfrankie
    https://www.instagram.com/fallingforfrankie
    https://www.facebook.com/delphine.godin.73

    Voir aussi : "Loulia, libre et amoureuse"
    "D’abord un gros plan sur Muet"

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  • Aimer, dormir, mourir et finalement aimer

    Nous avions déjà parlez d’"Aimez-moi" de Kloé Lang", le premier single de son EP Ce que la nuit, qui sort en ce début d’année. Faussement léger, ce titre – et son clip – avait dévoilé une artiste partageant l’univers doux dingue de Clarika, de Camille, de Philippe Katerine ou encore de Sophie Le Cam.

    De nuit, il en est question dans le mélancolique, pour ne pas dire sombre, justement, dans le morceau "Ce que la nuit". La chanteuse laisse porter sa voix à nu déplorant un amour mort : "Ce que la nuit me donne un arrière-goût d’automne / De feuilles mortes sèches, de passé tête bêche".

    Dans le poignant "Maman", c’est une artiste perdue qui recherche les conseils d’une mère, dans un monde si difficile : "Que faut-il faire, Maman ? / Mentir tout le temps, Maman ? / Que faut-il être apparemment ? / Je ne comprends pas le monde Maman".

    La poésie est présente, dans toute son évidence, dans ce mini-album, à l’exemple du joli titre "Si dormir c’est mourir" : "Je dors ou je m’endors / Dormirai-je toujours / Jour sans fin, nuit sans lune / Lunatique vision".  

    Amour fini, amour possible ou amour qui se fait attendre

    C’est la simplicité qui frappe l’auditeur à l’écoute de "Mille Pages". Kloé Lang est devant sa page blanche et tente de parler de l’être aimé : "Je voulais écrire sur toi / Pour te parler et pour t’aimer / Pour t’avoir chaque soir à mes côtés / Écrire sur toi, te convoquer. / Mais je ne me sens pas inspirée".

    Amour fini, amour possible ou amour qui se fait attendre. L’amour se fait insaisissable autant que cruel. Dans "Si tu voulais", Kloé Lang interprète, avec la même pudeur et la même économie de moyen l’impossible route à deux : "Mais tu n’es pas prêt pourtant moi j’ai tant envie / De ce printemps, de cette folie".

    L’EP se termine par "Aimez-moi", à la fois joyeux, gentiment bricolé, gracieux. On y devine une femme assoiffée d’amour, jusqu’à la folie : "Me laissez pas partir sans jamais revenir / Attachez-moi si vous le pouvez / Que je ne puisse pas m’échapper / Que jamais je ne puisse m’évader".

    Comment, justement, ne pas aimer Kloé Lang ? Nous, on l'adore.

    Kloé Lang, Ce que la nuit, Kloche / Inouïe Distribution, 2023
    http://www.la-centrifugeuse.fr/kloelang
    https://www.kloelang.com
    https://www.facebook.com/kloelang.music
    https://www.instagram.com/kloelang

    Voir aussi : "Dingue d'amour"

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