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Et si on tenait, avec LA Laura Paris un futur phénomène de la pop ? C'est bien ce que l'on se dit à l'écoute de son dernier titre, "Bonbon". Et c'est en tout cas tout le mal que l'on espère pour cette artiste franco-belge, ayant déjà pas mal roulé sa bosse entre cours de violon et piano à l'Académie Royale de Musique de Bruxelles.
La jeune artiste multiplie les talents et les qualités : la danse, l'engagement pour l’utilisation de la langue des signes dans ses chorégraphies, le mannequinat, la mode, l'art visuel, la comédie, les clips (elle a remporté un Award et a été nominée pour ses clips vidéo "I'm Leaving Right Away" et "Kissing Boys") et, bien entendu, la musique. N’en jetez plus.
C’est dans la pop que LA Laura Paris fait assurément des étincelles et, s’il est vrai que le concept d’hyperpop prend de l’ampleur depuis quelques années, LA Laura Paris mérite d’y figurer à l’aise.
Après ses tours de force que furent "I'm Leaving Right Away" et "Kissing Boys", la plus internationale des Parisiennes, marchant sur les pas de Lady Gaga, fait du bonbon la plus sexy des friandises, avec un titre idéal pour les dancefloors, et sublimé par le featuring d'Alezander.
Allez, on la laisse "faire des bêtises" sans problème et on va suivre avec beaucoup d’intérêt cette singulière personnalité de la pop. Pardon, de l’hyperpop.
Nouvelle voix de la chanson française, Buridane fait partie de ces artistes passionnantes, nous entraînant dans un univers à la fois dense, poétique et autobiographique. Pour ce troisième opus, Colette Fantôme, la chanteuse s’est fait accompagnée par Féloche à la réalisation et à la production, sans oublier des collaborations bienvenues, notamment Pauline Croze, apportant sa facétie autant que sa pertinence pour l’extrait "Pourquoi Tu Me Fais Pas", consacré à la question de l’enfantement.
Dans cet album, Buridane se dépeint avec toute sa fragilité, sa sensibilité, se confessant sur ses doutes et ses échecs, à l’instar du sans concession "Total fiasco".
Le titre qui donne son nom à l’album est des plus pertinents, en cette année de commémoration de l’auteure du Blé en Herbe ou de Sido (nous en parlions ici, sur Bla Bla Blog). "Colette Fantôme" propose ici un singulier hommage, sous forme d’un dialogue entre Buridane et Colette, tout en y insufflant de l’ardeur, de la modernité et un rythme infernal.
La créativité musicale de la chanteuse est tout aussi réjouissante dans le bien-nommé "Slave", romanesque, romantique, brut et amoureux ("Slave est notre âme").
"Tambourine tambourine / Comme un bruit de carabine / Dose d’endomorphine / Un fou que l’on déconfine"
Sans doute peut-on parler de Buridane comme d’une musicienne jamais aussi à l’aise que lorsqu’elle se nourrit d’influences venues d’ailleurs ("Ni Kalifa Ala Ma"), que ce soit les Pays d’Europe centrale ou de l’est, ou encore des Caraïbes ou de l’Afrique, à l’instar également de "Pluie vaudou". Buridane choisit, pour ce dernier morceau, le contre-pied, avec un talk-over gainsbourien et des sons venus d’ailleurs, pop d’eighties et boostés d’électronique. Sans oublier cette voix envoûtante.
L’auditeur sera sans doute happé par "Tambourine", au texte malin, riche, irrésistible et d’une belle pertinence. Il s’agit sans aucun doute d’un des meilleurs titres de l’album. "Tambourine, tambourine / A ma porte à ma poitrine / Un désir amphétamine / Le sang coule de ma marine / Tambourine tambourine / Comme un bruit de carabine / Dose d’endomorphine / Un fou que l’on déconfine".
On aime la simplicité – on pourrait aussi parler d'efficacité – de cet album. Il va à l’essentiel, et dans les paroles, et dans la musique ("Pourquoi tu m’fais pas"), ce qui n’empêche pas la chanteuse de se montrer éclatante, vivifiante et lyrique ("Chasser la nuit"). Quant à "Game Over The Rainbow", il mêle avec bonheur joie, mélancolie et espoir
L’album se termine avec un très beau morceau, voix et guitare. "Tombeau", qui, contrairement à ce que laisserait supposer le titre, n’invite ni à la tristesse ni à la désespérance, mais se veut une déambulation méditative : "L’amour n’est pas un tombeau". La vie avant tout, semble nous dire Buridane tout au long de ce Colette Fantôme.
Burdiane sera en concert le 1er août à Barjac (30), pour "Barjac M'en Chante".
Il fallait bien que Bla Bla Blog s’intéresse à Sophie Le Cam, puisque la chanteuse avait fait l’objet de plusieurs chroniques. La dernière était consacrée à son single "Mais c'est Roland Garros", avant son premier album Vedette qui sortira le 1er septembre 2023 au label Le Furieux. Rencontre inédite avec une voix et une personnalité singulière, à l’univers très riche.
Bla Bla Blog – Bonjour, Sophie. Votre dernier single "Mais c'est Roland Garros" vient de sortir. C’est l’occasion de vous demander si vous avez suivi le tournoi de cette année et, si oui, qu’en avez-vous pensé. Sophie Le Cam – Hélas cette année je n’ai pu voir que deux matchs en entier : le dernier tour de Léolia Jeanjean dont le parcours atypique me fascine et la finale hommes dans laquelle j’aurais préféré voir Alcaraz, mon chouchou !
BBB – Dans ce single, chanter Roland Garros semble dépasser le strict cadre sportif. De quoi notre tournoi du grand chelem est-il évocateur ? Des révisions du bac quand vous étiez lycéenne ? Des après-midi de chaleur l’été ? Des vacances approchant ? De la grosse glande ? Ou d’autre chose ? SLC – Ce tournoi est à la fois une madeleine de Proust et un antidépresseur puissant: voir du grand tennis – sport que j’ai beaucoup pratiqué –, espérer qu’un français passe la première semaine, s’envelopper dans le son des frappes, des glissades sur la terre battue, des spectateurs, des commentaires, toucher du doigt les beaux jours, l’approche des vacances, éprouver le soulagement de ne pas avoir à réviser le bac, retrouver des souvenirs de lycée, retrouver Nelson Monfort… Tout ça forme une parenthèse infiniment réjouissante.
BBB – "Chanson Hype" était le premier extrait de votre futur album, Vedette, qui sortira le 1er septembre prochain. "Vedette" : voilà d’ailleurs un étrange mot que vous sortez du vocabulaire des années 80, période "Champs-Élysées" et Michel Drucker. Alors Sophie, nostalgique de cette période – si tant est que vous l’ayez connue ? SLC – Je ne suis pas nostalgique de cette période mais je suis férue d’expressions et de mots désuets. Je fais une petite collection.
"Je suis férue d’expressions et de mots désuets"
BBB – Quel sera le fil rouge de ce premier album, tant du point de vue musical que textuel ? Et d’ailleurs, y aura-t-il un fil conducteur ? SLC – L’album est un kaléidoscope de rêveries juvéniles. Sur la forme, les synthés lo-fi et les boîtes à rythmes des années 90 tissent le fil conducteur, agrémentés par quelques petites touches acoustiques (guitare, piano, bugle).
BBB – Quels sont vos influences ? On pense à Philippe Katerine, Renaud, mais aussi Giedré – en moins trash. Vrai ou faux ? J’imagine aussi vous allez nous citer d’autres noms. SLC – Katerine et Renaud sont des influences majeures et s’il faut en citer d’autres je vous parlerais de Dutronc, Souchon et Vincent Delerm. J’aime beaucoup le travail de Giedré bien que je l’ai découvert alors que mes chansons étaient déjà nées, il y a donc probablement une cousinade plutôt qu’une influence.
BBB – Il y a un côté artisanal dans vos créations, que ce soit musicalement ou dans les clips. Comment travaillez-vous, et où ? SLC – L’album a été enregistré dans ma chambre d’adolescente, ou tout comme, et il a été réalisé par Antoine Sahler qui souhaitait en effet conférer aux arrangements un côté lo-fi délibérément minimaliste. Un petit défi d’enregistrer un premier album en pyjama pilou, dans une chambre encore tapissée de posters des Spice Girls ou de Léonardo Di Caprio. Pour les clips et de manière générale l’aspect visuel de mon travail, il est vrai que je nourris un goût certain pour le décalé, le kitch, l’auto-dérision et la poésie de la maladresse.
BBB – J’ai envie de vous demander si vous avez d’autres sources d’inspiration : cinéma, livres, séries, expositions. Peut-être aussi le sport, pour en revenir à Roland Garros ? SLC – Le cinéma, que j’ai étudié à l’université, m’inspire beaucoup, ainsi que le théâtre, discipline à laquelle je me suis formée au conservatoire. Le sport a énormément compté dans ma construction personnelle et il y un caractère intrinsèquement très visuel, très codé, très théâtral en somme, que je trouve intéressant à transposer en vidéo ou sur scène.
BBB – En plus de ce futur album, qui est un événement important, quelle sera vote actualité pour le deuxième semestre 2023 et le début 2024 ? SLC – Je n’ai pas encore de visibilité sur cette période. J’espère que la sortie de cet album aura porté ses fruits.
Voilà a priori une facture somme toute classique pour ce premier EP de Max Darmon. Son opus, La grande aventure, coche toutes les cases d’un bon album de chansons françaises : très bon travail mélodique, des textes personnels, une voix masculine impeccable et l’influence des eighties. "Fuis moi" en est un parfait exemple, tout comme "Pourquoi faut-il ?".
Ce que l’auditeur va aussi et surtout apprécier c’est la production soignée (Max Darmon s’est entourée de Florian Robin aux claviers, Romain Roussouliere à la guitare, Wendy Killman et Florian Gouello à la batterie et Jérémy Rassat à la réalisation et direction artistique) aussi bien que le caractère robuste de cet EP. Dans le titre qui donne son nom à l’opus, Max Darmon s’affirme avec une belle densité : "Viens on s’casse, toi et moi c’est la grande aventure tu sais / Réfléchis pas, prends ton sac tes clefs puis on y va".
Un EP plus robuste qu’il n’y paraît
Il faut être tout aussi attentif à la manière dont a été écrit La grande aventure. L’opus se veut un (mini) concept album sur le thème du voyage, avec des titres éloquents : "Fuis moi", "Te retrouver", "L’itinérante, "Allez viens" et bien sûr "La grande aventure".
Max Darmon sait chanter l’amour avec une insouciance à la fois troublante et attachante ("Te retrouver"). Ne nous posons pas de question, dit l’artiste, qui adresse une belle déclaration à sa belle, quitte à faire de "beaux excès".
Lorsque le talk-over est mené avec soin, cela donne "L’itinérante" : poétique, très eighties, Max Darmon dresse le constat d’un amour difficilement compatible avec une itinérance compliquée : "Mais face à face tout paraissait plus simple / Chérie / J’te regarde partir / L’itinérance c’est ta vie".
L’EP se termine par "Allez viens", langoureux et sensuel slow qui nous entraîne, encore une fois, du côté des années 80. C’est impeccable, rondement mené et promet pour Max Darmon une belle aventure musicale pour la suite.
On ne saurait que conseiller de se précipiter sur Sacrilèges, le dernier album de Louis Arlette qui avait déjà, par le passé, séduit Bla Bla Blog. Sa personnalité, son univers et la densité de sa musique ne peuvent que frapper. Mais là où le musicien s’avère indispensable – oui, indispensable ! – c’est dans sa revisite de textes classiques de la littérature française. Une revisite ou un sacrilège comme le laisse penser le musicien ? "Je prends un poème que j’adore. Je le déshonore ! Un premier poème. Puis deux... Le plaisir est devenu ivresse. Plongée en apnée....", confie-t-il. François Villon, Ronsard, Alfred de Musset, Gérard de Nerval et – bien sûr – Baudelaire sont les héros de son dernier EP, Sacrilèges. La mort et la fin sont le fil conducteur de cet EP.
L’auditeur pourra se replonger dans un des premiers grands monuments de la littérature française. Au XVe siècle, alors que Villon, vaurien condamné par la justice, attendait, dit la légende, son exécution, il donne par écrit la parole à des morts pendus. Poignant, humain et exemplaire : "Frères humains, qui après nous vivez, / N’ayez les cœurs contre nous endurcis, / Car, si pitié de nous pauvres avez, / Dieu en aura plus tôt de vous mercis". Ici, Louis Arlette rhabille ce grand classique du Moyen-Âge de sons électro, en redonnant la densité à ce texte à redécouvrir.
Pierre de Ronsard est lui aussi dépoussiéré. À l’instar de Maurice Ravel qui, en 1924, avait mis en musique le poème "À son âme", Louis Arlette propose une lecture pop-folk et faussement légère d’un texte, en forme d’épitaphe, sur l’âme de l’écrivain et sur sa mort à venir : "Passant, j’ay dit, suy ta fortune / Ne trouble mon repos, je dors".
Séduisant et incontournable EP
La revisite de Musset et de son poème "Tristesse" séduira tout autant, avec une mention spéciale pour la flûte métaphysique accompagnant la voix toute en retenue du chanteur : "Quand j’ai connu la Vérité, / J’ai cru que c’était une amie ; / Quand je l’ai comprise et sentie, / J’en étais déjà dégoûté".
Louis Arlette a fait le choix d’un grand texte de Gérard de Nerval. "El Desdichado" fait partie des "Chimères", la dernière partie des Filles de feu de l’un des grands artistes maudits du XIXe siècle. "El Desdichado" est exemplaire de construction, de poésie et de puissance d’évocation ("Je suis le Ténébreux, – le Veuf, – l’Inconsolé, / Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie : / Ma seule Etoile est morte, – et mon luth constellé / Porte le Soleil noir de la Mélancolie"). Il fallait du cran et de l’audace pour adapter ce chef-d’œuvre en 2023. Louis Arlette le fait avec une gourmandise non dissimulée, délivrant ce sonnet comme on entonne une chanson populaire de marin au long cours.
Baudelaire ne pouvait pas ne pas apparaître dans cet album. Intelligemment, Louis Arlette a choisi "La fin de la journée", un poème des Fleurs du Mal où la mort est identifié à la nuit, ces "rafraîchissantes ténèbres" : "La nuit voluptueuse monte, / Apaisant tout, même la faim".
Assurément, ces revisites de classiques français sont délivrées avec intelligence, et sans esprit de "sacrilège" comme le laisserait penser le titre de ce séduisant et incontournable EP.
L’amour, le désir, le besoin de l’autre, la vie à deux et finalement la séparation et le manque : les grandes aventures amoureuses sont d’insatiables sources d’influences pour les artistes.
La preuve de nouveau avec le dernier single d’Andrea Ponti,"Je ne t’ai pas, dit". La chanteuse française parle avec sincérité d’une séparation douloureuse, mettant en mots et en notes, justement, ce qu’elle n’a pas dit : "Pourquoi je ne t’ai pas dit de rester / Pourquoi je ne t’ai pas dit de m’aimer / Encore, et encore / Sans t’arrêter".
"Je ne t'ai pas dit", véritable ode à la sensibilité et à la vulnérabilité, est aussi un appel vibrant à dire aux autres qu'on les aime.
D’une voix claire et chaude, sur une musique qui réchauffera les oreilles sans les agresser, et soutenue par un clip à la facture classique mais néanmoins efficace, Andrea Ponti continue à tracer son chemin où l’intime a le plus beau rôle.
Ouais, c’est Sophie Le Cam ! Oui, c’est Roland Garros ! Le mois de juin, le début de l’été, les après-midis passés devant la télé à suivre en cinq sets les petites balles jaunes et les exploits des tennismen français… Euh, en fait, non !
Sophie Le Cam, que l’on adore, est de retour avec son nouveau single "Mais c'est Roland Garros". Avec sa pop joliment bricolée et son humour, cette irrésistible voix de la scène française propose un hommage tendre au célèbre tournoi, non sans quelques coups de griffe à destination de nos tristes préoccupations quotidiennes : "Faut réserver ses vacances / Au moins 4 mois à l'avance / Et avoir vite des enfants / Et aussi une Peugeot / Mais c'est Roland Garros".
"Mais c'est Roland Garros" est le deuxième single extrait de son premier album Vedette qui sortira le 1er septembre 2023 au label Le Furieux.
C’est du bon rock, mais du rock poétique, que nous propose Sam Frank Blunier dans son dernier opus, Loterie, qui est également le titre d’un des nombreux morceaux engagés de ce dernier opus.
Bien dans son époque, le chanteur s’appuie sur des textes rigoureux pour nous parler de la grande loterie qu’est notre vie et notre société hyperconnectée ("Web, promesses & vidéo"). Un vaste miroir aux alouettes, dit l’artiste dans une électro pop rock enjouée. Sam Frank Blunier se fait le chantre de la liberté, la vraie, au-delà des apparences et du virtuel : "Il te faut des printemps prometteurs aux parfums tellement enivrants qui te f’ront voyager plus loin que le désir" ("Klein Twitterin").
Qu’on ne s’y trompe pas : le chanteur suisse est un poète et un sage, certes très rock. La maîtrise de son album est évidente. Le musicien y met de l’urgence et de l’engagement, non sans se priver de conseils et de notes d’espoir ("T’as dansé", "Mon bel amour").
Musicalement, Sam Frank Blunier assume ses influences du côté des eighties - le délicat "Maria (au petit jour)" - et non sans des décrochages du côté de l’urbain ("Loterie", avec Lady_o en featuring)
Il y a du Bernard Lavilliers dans ces morceaux bruts et au sombre lyrisme
Le deuxième partie de l’album est consacrée à ces électro-poèmes, tout aussi engagées. Il y a du Bernard Lavilliers dans ces morceaux bruts et au sombre lyrisme ("J’utilise la nuit, le matériau brut des poèmes", "On m’attend quelque part"), mais un Bernard Lavilliers qui se serait nourri de sons d’aujourd’hui.
"Désir" illustre parfaitement ces "électro-poèmes". L’artiste propose un texte dont la noirceur brille avec l’éclat des textes parnassiens. La musique accompagne avec justesse et sobriété cette déclaration d’amour d’un authentique auteur de fin de siècle ("Je voudrais voir l’aurore sur le galbe de tes seins / Dans une chambre d’hôtel qui ne ressemble à rien / Et que l’on rie du plafond et des motifs anciens / Qui serpentent sur les plinthes et le papier peint").
"Pochimou" a la facture des beaux textes slamés, sur le thème du voyage (le texte est dédié à Blaise Cendars), où la nuit et l’insomnie ont le beau rôle ("La nuit est rousse / Je peux la tousser / La nuit est douce / Elle vient me caresser"), appuyée par une musique rock planante et minimaliste.
Tout aussi sobre et porté par un séduisant et sensuel talk-over, le morceau "Elle parlait" laisse là aussi la part belle au texte et à ce poème en forme de road-movie mais aussi de retour vers un souvenir d’adolescent. L’auditeur sera sensible à ce souvenir poignant d’une amour à la fois puissant et éphémère, de ceux que l’on n’oublie jamais.
"L’Avenue des Amériques", qui vient clore cet opus à la fois musical et littéraire, prouve l’exigence artistique de Sam Frank Blunier. L’artiste musicien propose un album infiniment personnel. L’œuvre d’un homme se tournant vers son passé avec nostalgie, avec regret aussi. Oui, semble-t-il nous dire, la vie est une loterie. Mais que cette loterie est belle !