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chanson - Page 7

  • Histoires de roux et de rousses

    Je vous parlais il y a peu de l’étonnante et rafraîchissante compilation de Camille et Julie Berthollet consacré aux génériques télé (Series). Tout aussi vivifiant, leur version des Quatre Saisons de Vivaldi, sortie en 2019, mérite que l’on s’y intéresse.

    Certes, depuis les revisites baroques sur instruments d’époque au cours des années 80 et 90, le chef d’œuvre populaire du compositeur roux vénitien semble avoir été assez peu dépoussiéré – si l’on excepte celle de Nemanja Radulovic en 2011. Or, soyons honnêtes, les jeunes divas rousses de la musique classique ne révolutionnent pas la lecture des célèbres quatre concertos pour violon.

    C’est un retour à une œuvre classique, archi-jouée, archi-connue et archi-réutilisée que Camille et Julie Berthollet proposent, et l’on doit bien admettre que les violonistes se tirent très bien de cet exercice, si l’on pense au "Printemps ». Pour "L’été", les interprètes mettent la jeunesse, l’enthousiasme et la vivacité à l’honneur, dans un premier mouvement "Allegro non molto" mené tambour battant et un "Allegro" naturaliste et nerveux.

    L’auditeur ne se sentira pas dépaysé par cette version somme toute classique des Quatre Saisons, dont chaque concerto ne dépasse pas les douze minutes, ce qui rend cette œuvre d’autant plus dense, efficace et imagée : les danses villageoises aux beaux jours, les paysages écrasés de soleil, les couleurs de l’automne, la nature qui s’endort (l’"Adagio Molto" de "L’automne"), sans oublier les tourbillons musicaux incroyables dans "L’hiver", sont sans aucun doute l’un des summums de la musique classique. 

    Pop

    Si les sœurs Berthollet ont appelé leur album Nos 4 Saisons, ce n’est évidemment pas sans raison. Comme elles l’écrivent en présentation de leur disque, les interprètes insistent sur la puissance et l’influence de cette œuvre du "prêtre roux" dans l’histoire de la musique : "Si on écoute bien, on retrouve ses harmonies dans toute la musique pop d’aujourd’hui".

    "Pop". Le mot est dit et assumé. Camille et Julie Berthollet assument cette idée en proposant, suite à leur version des concertos de Vivaldi, quatre chansons composées en grande partie par les sœurs Berthollet d’après des fragments et des extraits des Quatre Saisons. C’est "Pour être une femme", en featuring avec Joyce Jonathan, d’après "L’hiver", c’est "Même étoile", avec Ycare, d’après "L’automne". C’est aussi "Crash d’amour", avec Foé d’après "Le printemps". Il faut aussi parler de "Regard d’été" écrit, composé et interprété (on aimerait même dire slamé) avec grâce par Camille et Julie Berthollet. Cette chanson est sans doute l’un des bijoux surprises de cet étonnant opus, opus plaisir qui entend dépoussiérer les monuments du classique.  

    Comme beaucoup d’enregistrements des Quatre Saisons, celui-ci se termine avec une version de L’estro armonico, un ensemble de concertos pour violon, mené avec maestria et un plaisir manifeste. Et comme les sœurs Berthollet entendent assumer jusqu’au bout leurs envies de décloisonner les genres, elles clôturent leur album avec une chanson originale, "Falling", prouvant que ces artistes ne sont pas que des interprètes inspirées. Elles sont aussi des compositrices, aussi à l’aise dans le classique que dans la pop et la chanson. 

    Camille & Julie Berthollet, Nos 4 Saisons, Warner Classics, 2019
    https://www.warnerclassics.com/fr/release/4saisons
    https://www.camilleetjulieberthollet.com
    https://www.facebook.com/camilleetjulieberthollet
    https://www.instagram.com/julieberthollet
    https://www.instagram.com/camilleberthollet
    https://www.youtube.com/channel/UCd4tZR7nSGBtHF5Gbt4BZQg

    Voir aussi : "Chiller avec les sœurs Berthollet"

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  • Voyageuse amoureuse

    Vanessa Philippe est de retour avec un nouveau single, "Embrasse-moi". Un petit événement en soi, dans la mesure où il annonce la sortie de son prochain album prévu pour février 2024.

    Bla Bla Blog aime Vanessa Philippe et est tombé sous le charme de son opus précédent,  Soudain les oiseaux, qui était dédié à sa sœur prématurément disparue.

    "Embrasse-moi" respire une forme d’apaisement tout comme un retour à la vie, et à l’amour, bien évidemment : "Pose tes lèvres / Sur les miennes / Pose tes lèvres / Avec la langue / Pose tes lèvres / On ira mourir / Demain".

    Qui dit single de Vanessa Philippe, dit clip que l’artiste a réalisé elle-même, comme à la maison. Efficacité de la mise en scène, arrangements cartoonesques, couleurs vives, inspirations de Salvador Dali ("Canapé Boca") : Vanessa Philippe montre qu’elle est une artiste complète et, décidément, particulièrement attachante. Son prochain album sera bien sûr à suivre début 2024.

    Vanessa Philippe, Embrasse-moi, Le Poisson Spatial / Modulor, 2023
    https://www.vanessaphilippe.com
    https://www.facebook.com/vanessaphilippemusic
    https://www.instagram.com/vansphi 

    Voir aussi : "Un nouveau single de Vanessa Philippe pour la Saint-Valentin"
    "Soudain, Vanessa Philippe"

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  • À hauteur de Lhomé

    Une fois n’est pas coutume, c’est de rap, dont il sera question dans cette chronique. Mais c’est un rap à la fois ambitieux et d’une belle ambition littéraire, autant que musicale.

    Celui à qui on doit ce "Miracle(s)" – c'est le nom de son troisième album – est Lhomé, qui nous présente lui-même son opus dans son "Incipit" : "En chasseur d’âmes, j’traverse la mer des hommes en « Apnée » / J’écris des vagues au bout d’un songe, je suis « Au bout du monde » / Un dernier disque, un dernier rêve qui sonne au fouet du fiacre / Et cet album qui dans mon cœur s’annonce comme un « Miracle »". L’artiste ne le dit pas autrement dans "L’arche" : "J’défends le texte ad vitam æternam Lhomé c‘est pur, Lhomé c‘est du khalam".

    Quand je vous parlais de travail sur le texte, je ne vous mentais pas. Mais il faut ajouter aussi l’engagement, aux antipodes de beaucoup de rappeurs. Il y a du social, du positif et un regard porté à hauteur d’homme. Que l’on écoute ce formidable titre, "LBTC", une invitation à "laisser battre son cœur" et assumer son  bonheur. L’auditeur sera indéniablement touché par "Malik" consacré au deuil d’un enfant victime de la violence.

    Chez Lhomé, pas de textes où domine l’ego, mais des paroles pleines de sens tournées vers les autres, sans pour autant laisser de côté les préoccupations d’un artiste de son temps ("Miracle", "La clé"). Impossible non plus de ne pas parler de ce très beau titre qu’est "Sur mes pas", dans lequel le rappeur se retourne avec nostalgie sur ses souvenirs, ses bonheurs et ces petits bouts de vie, de bonheur et d’amour ("Je reviens sur mes pas / L’amour en mémoire").

    Chez Lhomé, pas de textes où domine l’ego mais des paroles pleines de sens

    Le rap de Lhomé navigue avec bonheur entre slam (le sombre, poignant et sans concession "Comme toi"), chanson françaises ("Plus que toi"), d’électro ("La musique faire", étonnant et passionnant renouvellement du rap urbain) ou  d’inspirations world (le très beau "Danser dans le ciel"). De ces influences vient sans doute le soyeux de ses compositions musicales, à l’instar de l’"Incipit", de "Process" ou encore des sons résolument pop de "La clé", en featuring avec Mirana. Ce qui n’empêche pas Lhomé de s’avancer vers le rap urbain. C’est "Sans thème", en featuring avec DDK, dans lequel l’artiste parle d’identité, de sa place dans la société, de ses rêves mais surtout d’authenticité. Que l’on pense également à "Golgotha (Pris sur moi)", véritable hymne au combat intérieur, à l’honnêteté en dépit des coups mais aussi à la générosité ("Accepter de ne rien recevoir en retour / Rien que des vautours").

    L’album se termine avec le passionnant et ambitieux "Kingsman". Lhomé s’y livre avec passion et montrant sa formidable maîtrise du son comme des textes, et dans lequel le rappeur clame haut ses ambitions : "Ma mission est claire, élever les cœurs, au rang des étoiles". Pari réussi.  

    Lhomé, Miracle(s), L'atelier du Pélican / Absilone, 2023
    https://www.lhome.fr
    https://www.facebook.com/Lhomeofficiel
    https://www.instagram.com/lhome.officiel

    Voir aussi : "Méfiez-vous de Ferielle"

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  • Mille milliards d'éclairs de génie

    Voici sans doute l’un des meilleurs albums de 2023. Un vrai coup de poing à l’estomac par une musicienne, nouvelle venue de la scène française. Zaho de Sagazan propose avec La Symphonie des Éclairs un choc musical autant que poétique, mixant chanson française, électro et textes aux jaillissements inoubliables. Que l’on pense aux premiers vers de La "Fontaine de sang" qui ouvre l’opus : "Le vin de ses vaisseaux / Au rythme de son cœur / Coule et donne à boire / À des bouches au hasard".

    Pour ses grands et brillants débuts, Zaho de Sagazan puise à la fois dans son quotidien et dans ses "aspirations". C’est d’ailleurs le titre du deuxième morceau, véritable hymne à la cigarette par une chanteuse dont la voix si caractéristique l’a rendue reconnaissable entre toutes. Une voix au grain incroyable rend d’autant plus bouleversant et irrésistible ce chant d’amour pour l’amour qu’est "Les Dormantes" : "L'amour qui fait tomber les cheveux / L'amour qui nous bande les yeux / L'amour vendu aux plus sensibles / Par des putains de vicieux / L'amour qui nous faire croire que lui, c'est eux / Que ça n'sera jamais mieux".

    L’amour est bien ce qui porte Zaho de Sagazan. Que l’on pense à "Les Garçons", en forme de listing et d’hommage, à la déclaration "Langage", au fragile et délicat voix-piano "Dis-moi que tu m’aimes" ("J’en ai vécus des amours miséreux / Alors, prends-en soin / Prends soin du cœur que tu as entre les mains"), sans oublier l’électrisant "Mon inconnu" ("Je crois que j'suis amoureuse d'un inconnu / Impossible Mon Père de l'oublier / Depuis que je l'ai vu, j'en ai honte / En manque d'amour, ou détraquée, ah / Putain, je suis détraquée").

    Réussite totale

    Femme de lettres – on peut le dire – Zaho de Sagazan est tout aussi douée dans ses compositions et sa manière de retourner les cœurs. C’est, par exemple, "Je rêve", en forme de slow qui proclame que le rêve est la réalité. Une vraie philosophie et, de nouveau, une déclaration d’amour. Cette manière de renouveler la chanson française grâce au son électronique est une vraie marque de fabrique de la native de Saint-Nazaire. Les nappes synthétiques enveloppent un texte réduit à son essentiel : "Je t'aime / Passionnément, tu m'aimes / Suffisamment, pour que je reste / Mais pourquoi je reste".  Cette pureté se veut pudeur, fort à propos dans le titre aérien "Mon corps", en forme de confession et de jeu de miroir, que le morceau "Ne te regarde pas" assume plus encore.

    Le public a été frappé par "Tristesse", formidable composition tendue électro-pop au texte de combattante autant que d’artiste exigeante. La réussite est si totale que l’auditeur aura longtemps en tête les paroles exigeantes et existentialistes : "Marionnettiste je suis / Et sûrement pas l'inverse".

    À ce point de la chronique, il faut parler de ce chef d’œuvre qu’est le morceau "La Symphonie des éclairs", qui a donné le nom à l’album. Les mots de cette chronique sont trop faibles pour parler de cette chanson aérienne, hymne dédiée au pouvoir de la musique, à la puissance poétique rarissime. Il faut juste écouter, réécouter et se laisser porter par cette œuvre incroyable : "Il fait toujours beau au dessus des nuages / Mais moi je suis de ces oiseaux qui nous font danser sous l'orage / Je traverserai tous les nuages pour trouver la lumière / En chantant sous la pluie la symphonie des éclairs".

    Une réussite totale, vraiment. 

    Zaho de Sagazan, La Symphonie des Éclairs, 2023
    https://www.instagram.com/zahodesagazan
    https://www.facebook.com/zahodesagazan
    https://zahodesagazan.store

    Voir aussi : "Dingue d'amour"

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  • Méfiez-vous de Ferielle

    Oui, méfions-nous de l’eau qui dort, comme le dit le titre du premier EP de Ferielle. Il faut avoir l’oreille attentive sur le rock décomplexée de cette petite nouvelle de la scène française, franchement à découvrir.

    Ferielle gagne à être connu. C’est ce que l’on se dit à l’écoute d’un mini-album personnel, à l’exemple de "JAMAIS", récit amoureux et impossible ("J’ferme les yeux / Mais je ne vois plus que toi"), suivi presque naturellement de "JETER UN SORT", de nouveau une histoire de passion ("Tu m’as demandé / Est-ce que je peux t’embrasser ? / Je me suis laissée tenter / Pour la première fois"). Mais comme les histoires d’amour finissent mal en général, Ferielle chante avec énergie – et presque joie – un appel à l’être qui manque, en maniant l’art des larmes autant que du fiel : "Je voudrais lui jeter un sort / Pour lui montrer qu’il a tort / De rester dans son confort / Au lieu de m’aimer fort".

    Au passage, la jeune musicienne fait preuve d’humour et d’auto-dérision lorsqu’elle parle du clip : "J’avais envie de faire un clip rigolo à regarder autant qu’à faire… Propriétaire d’un master en dramaqueen, j’adore ridiculiser ma tristesse pour passer à travers. Me mettre en scène en train de boire de l’eau de javel, me noyer sous un verre de vin ainsi qu’être menaçante avec un diadème et un couteau, c’est le meilleur moyen que j’ai pour rire au lieu de pleurer toutes les larmes de mon corps."

    "Dis-moi où on va", plus pop, est entré dans la BO de la série-culte Emily in Paris (saison 3)

    Ferielle, au texte et à la musique, propose en six titres un vrai bel univers, rafraîchissant et enthousiasmant. C’est "Face à face", au rock franc et assumé. C’est encore cette jolie ballade, "Aimant" – tout simplement –, introspectif et, quelque part, universel : "Je suis coupable / C’est un délit de fuite / Si c’est moi le problème / C’est que j’ai pas de problème / Je sais que le monde est beau / J’aurai le dernier mot".

    Quant à "Riviera", c'est un rock sur l’histoire d’une rupture, propre, nette et (presque) sans bavure : "L’été avec toi c’était l’enfer / pire que d’attendre dans le RER / A A A… / Moi sur la Riviera tu me reverras pas". Voilà qui méritait d’être dit.

    La preuve que Ferielle a déjà su taper dans l’œil ? Son titre "Dis-moi où on va", plus pop, est entré dans la BO de la série-culte Emily in Paris (saison 3). C’est assurément le signe que Ferielle est à suivre de manière très, très sérieuse.

    Quand on vous disait qu’il fallait se méfier de l’eau qui dort.

    Ferielle, L'eau qui dort, Finalistes, 2023
    https://www.facebook.com/ferielle.fever
    https://www.instagram.com/hyperferielle

    Voir aussi : "Amours sauvages"

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  • LA Laura Paris, un bonbon hyperpop 

    Et si on tenait, avec LA Laura Paris un futur phénomène de la pop ? C'est bien ce que l'on se dit à l'écoute de son dernier titre, "Bonbon"Et c'est en tout cas tout le mal que l'on espère pour cette artiste franco-belge, ayant déjà pas mal roulé sa bosse entre cours de violon et piano à l'Académie Royale de Musique de Bruxelles.

    La jeune artiste multiplie les talents et les qualités : la danse, l'engagement pour l’utilisation de la langue des signes dans ses chorégraphies, le mannequinat, la mode, l'art visuel, la comédie, les clips (elle a remporté un Award et a été nominée pour ses clips vidéo "I'm Leaving Right Away" et "Kissing Boys") et, bien entendu, la musique. N’en jetez plus.

    C’est dans la pop que LA Laura Paris fait assurément des étincelles et, s’il est vrai que le concept d’hyperpop prend de l’ampleur depuis quelques années, LA Laura Paris mérite d’y figurer à l’aise.

    Après ses tours de force que furent "I'm Leaving Right Away" et "Kissing Boys", la plus internationale des Parisiennes, marchant sur les pas de Lady Gaga, fait du bonbon la plus sexy des friandises, avec un titre idéal pour les dancefloors, et sublimé par le featuring d'Alezander.  

    Allez, on la laisse "faire des bêtises" sans problème et on va suivre avec beaucoup d’intérêt cette singulière personnalité de la pop. Pardon, de l’hyperpop.

    LA Laura Paris, Bonbon, 2023
    https://www.la-official.com
    https://www.facebook.com/LALauraParis
    https://www.tiktok.com/@lalauraparis

    Voir aussi : "Une bonne dose de Buridane"

    LA Laura Paris · Bonbon (feat. Alezander)

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  • Une bonne dose de Buridane

    Nouvelle voix de la chanson française, Buridane fait partie de ces artistes passionnantes, nous entraînant dans un univers à la fois dense, poétique et autobiographique. Pour ce troisième opus, Colette Fantôme, la chanteuse s’est fait accompagnée par Féloche à la réalisation et à la production, sans oublier des collaborations bienvenues, notamment Pauline Croze, apportant sa facétie autant que sa pertinence pour l’extrait "Pourquoi Tu Me Fais Pas", consacré à la question de l’enfantement.

    Dans cet album, Buridane se dépeint avec toute sa fragilité, sa sensibilité, se confessant sur ses doutes et ses échecs, à l’instar du sans concession "Total fiasco".

    Le titre qui donne son nom à l’album est des plus pertinents, en cette année de commémoration de l’auteure du Blé en Herbe ou de Sido (nous en parlions ici, sur Bla Bla Blog). "Colette Fantôme" propose ici un singulier hommage, sous forme d’un dialogue entre Buridane et Colette, tout en y insufflant de l’ardeur, de la modernité et un rythme infernal.

    La créativité musicale de la chanteuse est tout aussi réjouissante dans le bien-nommé "Slave", romanesque, romantique, brut et amoureux ("Slave est notre âme").

    "Tambourine tambourine / Comme un bruit de carabine / Dose d’endomorphine / Un fou que l’on déconfine"

    Sans doute peut-on parler de Buridane comme d’une musicienne jamais aussi à l’aise que lorsqu’elle se nourrit d’influences venues d’ailleurs ("Ni Kalifa Ala Ma"), que ce soit les Pays d’Europe centrale ou de l’est, ou encore des Caraïbes ou de l’Afrique, à l’instar également de "Pluie vaudou". Buridane choisit, pour ce dernier morceau, le contre-pied, avec un talk-over gainsbourien et des sons venus d’ailleurs, pop d’eighties et boostés d’électronique. Sans oublier cette voix envoûtante.  

    L’auditeur sera sans doute happé par "Tambourine", au texte malin, riche, irrésistible et d’une belle pertinence. Il s’agit sans aucun doute d’un des meilleurs titres de l’album. "Tambourine, tambourine /  A ma porte à ma poitrine / Un désir amphétamine / Le sang coule de ma marine / Tambourine tambourine / Comme un bruit de carabine / Dose d’endomorphine / Un fou que l’on déconfine".

    On aime la simplicité – on pourrait aussi parler d'efficacité – de cet album. Il va à l’essentiel, et dans les paroles, et dans la musique ("Pourquoi tu m’fais pas"), ce qui n’empêche pas la chanteuse de se montrer éclatante, vivifiante et lyrique ("Chasser la nuit").  Quant à "Game Over The Rainbow", il mêle avec bonheur joie, mélancolie et espoir

    L’album se termine avec un très beau morceau, voix et guitare. "Tombeau", qui, contrairement à ce que laisserait supposer le titre, n’invite ni à la tristesse ni à la désespérance, mais se veut une déambulation méditative : "L’amour n’est pas un tombeau". La vie avant tout, semble nous dire Buridane tout au long de ce Colette Fantôme.

    Burdiane sera en concert le 1er août à Barjac (30), pour "Barjac M'en Chante".

    Buridane, Colette Fantôme, Silbo Records, 2023
    https://www.buridane-officiel.com
    https://www.facebook.com/buridane
    https://www.instagram.com/buridane_officiel

    Voir aussi : "Revoilà Féloche"
    "Pauline Croze a la solution"
    "L'Yonne célèbre les 150 ans de Colette"

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  • Sophie Le Cam : "Un goût certain pour le décalé, le kitch, l’auto-dérision et la poésie de la maladresse"

    Il fallait bien que Bla Bla Blog s’intéresse à Sophie Le Cam, puisque la chanteuse avait fait l’objet de plusieurs chroniques. La dernière était consacrée à son single "Mais c'est Roland Garros", avant son premier album Vedette qui sortira le 1er septembre 2023 au label Le Furieux. Rencontre inédite avec une voix et une personnalité singulière, à l’univers très riche.

    Bla Bla Blog – Bonjour, Sophie. Votre dernier single "Mais c'est Roland Garros" vient de sortir. C’est l’occasion de vous demander si vous avez suivi le tournoi de cette année et, si oui, qu’en avez-vous pensé. 
    Sophie Le Cam – Hélas cette année je n’ai pu voir que deux matchs en entier : le dernier tour de Léolia Jeanjean dont le parcours atypique me fascine et la finale hommes dans laquelle j’aurais préféré voir Alcaraz, mon chouchou !

    BBB – Dans ce single, chanter Roland Garros semble dépasser le strict cadre sportif. De quoi notre tournoi du grand chelem est-il évocateur ? Des révisions du bac quand vous étiez lycéenne ? Des après-midi de chaleur l’été ? Des vacances approchant ? De la grosse glande ? Ou d’autre chose ? 
    SLC – Ce tournoi est à la fois une madeleine de Proust et un antidépresseur puissant: voir du grand tennis – sport que j’ai beaucoup pratiqué –, espérer qu’un français passe la première semaine, s’envelopper dans le son des frappes, des glissades sur la terre battue, des spectateurs, des commentaires, toucher du doigt les beaux jours, l’approche des vacances, éprouver le soulagement de ne pas avoir à réviser le bac, retrouver des souvenirs de lycée, retrouver Nelson Monfort… Tout ça forme une parenthèse infiniment réjouissante.

    BBB – "Chanson Hype" était le premier extrait de votre futur album, Vedette, qui sortira le 1er septembre prochain. "Vedette" : voilà d’ailleurs un étrange mot que vous sortez du vocabulaire des années 80, période "Champs-Élysées" et Michel Drucker. Alors Sophie, nostalgique de cette période – si tant est que vous l’ayez connue ? 
    SLC – Je ne suis pas nostalgique de cette période mais je suis férue d’expressions et de mots désuets. Je fais une petite collection.

    "Je suis férue d’expressions et de mots désuets"

    BBB – Quel sera le fil rouge de ce premier album, tant du point de vue musical que textuel ? Et d’ailleurs, y aura-t-il un fil conducteur ?
    SLC – L’album est un kaléidoscope de rêveries juvéniles. Sur la forme, les synthés lo-fi et les boîtes à rythmes des années 90 tissent le fil conducteur, agrémentés par quelques petites touches acoustiques (guitare, piano, bugle).

    BBB – Quels sont vos influences ? On pense à Philippe Katerine, Renaud, mais aussi Giedré – en moins trash. Vrai ou faux ? J’imagine aussi vous allez nous citer d’autres noms.
    SLC – Katerine et Renaud sont des influences majeures et s’il faut en citer d’autres je vous parlerais de Dutronc, Souchon et Vincent Delerm. J’aime beaucoup le travail de Giedré bien que je l’ai découvert alors que mes chansons étaient déjà nées, il y a donc probablement une cousinade plutôt qu’une influence.

    BBB – Il y a un côté artisanal dans vos créations, que ce soit musicalement ou dans les clips. Comment travaillez-vous, et où ? 
    SLC – L’album a été enregistré dans ma chambre d’adolescente, ou tout comme, et il a été réalisé par Antoine Sahler qui souhaitait en effet conférer aux arrangements un côté lo-fi délibérément minimaliste. Un petit défi d’enregistrer un premier album en pyjama pilou, dans une chambre encore tapissée de posters des Spice Girls ou de Léonardo Di Caprio. Pour les clips et de manière générale l’aspect visuel de mon travail, il est vrai que je nourris un goût certain pour le décalé, le kitch, l’auto-dérision et la poésie de la maladresse.

    BBB – J’ai envie de vous demander si vous avez d’autres sources d’inspiration : cinéma, livres, séries, expositions. Peut-être aussi le sport, pour en revenir à Roland Garros ?
    SLC – Le cinéma, que j’ai étudié à l’université, m’inspire beaucoup, ainsi que le théâtre, discipline à laquelle je me suis formée au conservatoire. Le sport a énormément compté dans ma construction personnelle et il y un caractère intrinsèquement très visuel, très codé, très théâtral en somme, que je trouve intéressant à transposer en vidéo ou sur scène.

    BBB – En plus de ce futur album, qui est un événement important, quelle sera vote actualité pour le deuxième semestre 2023 et le début 2024 ?
    SLC – Je n’ai pas encore de visibilité sur cette période. J’espère que la sortie de cet album aura porté ses fruits. 

    BBB – Merci, Sophie.

    Sophie Le Cam, Mais c'est Roland Garros, Le Furieux, 2023
    http://www.sophielecam.fr
    https://www.facebook.com/chansonsdemoi.sophielecam
    https://www.facebook.com/sophie.lecam.52

    Voir aussi : "La glande avec Roland Garros"
    "Sophie le Cam est hype"

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