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Bla Bla Blog aime Sophie Le Cam : son intelligence, sa fraîcheur, son humour et son amour de la chanson française… et des garçons.
Elle revient ce printemps avec un nouveau single, "Chanson Hype", avant un nouvel album en septembre, Vedette. Le sujet de sa nouvelle chanson ? Philippe Katerine et Renaud ont une fille et elle s’appelle Sophie Le Cam. Elle veut faire un tube : sa "Chanson Hype".
Notre Angèle à nous, mais en beaucoup plus drôle
Et si on se remettait à rêver ? Et si "Chanson Hype", avec cette facture années 2000, devenait "un tube intersidéral de la Haute Loire au Cantal" ? C’est tout le mal qu’on souhaite à Sophie Le Cam. Sophie Le Cam, notre Angèle à nous, mais en beaucoup plus drôle !
Et si l’on reste dans les comparaisons, vous aimiez Philippe Katerine ? Vous allez adorer Sophie Le Cam.
Pas la peine de crier fort pour faire entendre haut et fort ses messages. Après l’exemple de Sarah Mikovski que nous avions chroniquée ("Le pôle nord"), lCasagrande, chanteur de la nouvelle scène française, le prouve de bien belle manière. Il s’inscrit dans une veine traditionnelle de la chanson française, et le nom de Véronique Sanson peut par exemple être évoqué.
Son nouveau titre, "Silure" parle de choses vues, de souvenirs mais aussi d’interrogations sur l’avenir : "Il est tard, la fin de l’anthropocène, / On sait pas trop où ça nous mène / Nous c’est la rivière que l’on aime / Et ses reflets de porcelaine".
L’auditeur sera touché par la production soignée de ce titre et par le timbre de Casagrande. Des qualités qui permettent à l’artiste de rendre plus efficace encore ses mots : "J’ai trouvé un oisillon mort hier après-midi / On creusera un trou dans le champ / Que mettrons nous en terre / L’oiseau ou des souvenirs d’enfants ?"
C’est sous forme de compte-à-rebours qu’a été conçu l’EP de Casareggio. Un Voyage extraordinaire, comme le promet leur mineur album, qui commence par un tour du côté de Saint-Tropez ("J’aime Saint Tropez"). Sur des teintes jaunes et jeunes, le groupe de Frenchies entend pourfendre l’hypocrisie, les faux-semblants et l’arène finalement triste de ce lieu faussement léger et finalement déprimant. La solution ? Le départ, loin, comme l’invite le court titre "Bienvenue à bord".
"En composant cet EP, nous avons voulu représenter le cheminement que chaque personne doit accomplir pour trouver sa voie. Il est organisé autour de cinq titres dévoilant chronologiquement les différentes étapes de ce processus qui permettra au public de découvrir et de se reconnaître dans notre musique.", confie Casareggio.
Une chanson pop acidulée, mêlant acoustique et électro
Casareggio et son groupe proposent une chanson pop acidulée, mêlant acoustique et électro, comme l’illustre cet autre morceau, l’un des plus réussis de l’EP, "Saunan, Hammam, Jacuzzi". Un voyage physique, oui, mais aussi intérieur et artistique. Les cinq artistes se font le chantre de l’aventure, de l’insouciance, du plaisir, mais aussi du respect : "Je roule à contresens sans blesser les gens", assument-ils ("En voiture").
Comme tout premier opus, le Voyage extraordinaire de Casareggio est imprégné de réflexions personnelles ("BDM").
L’auditeur sera sans doute plus sensible au titre pop-folk acoustique "Une histoire de famille", hommage et chant d’amour au cercle familial des Casareggio, sur fond de vagues marines. Ce court morceau a été écrit comme le prélude au dernier titre de l’EP, "Comme des pirates".
Il s’agit d’un mélange de talk-over, d’un slam et d’un titre folk, mélancolique et voyageur, là aussi. Une belle manière d’allier confidences, mélodies entêtantes et air dansant. Il est vrai que le printemps est là, tout comme les beaux jours.
Homme des années 80 comme il le chante lui-même ("80’s Born"), Guillaume Léglise frappe un grand coup avec son album, son premier véritable opus solo, Autofictions.
Sa voix grave et chaleureuse, aux lointains airs de Jean-Louis Murat, s’appuie sur une musique sophistiquée à souhait d’un dandysme attrayant et évidemment autobiographique, comme l’indique le titre de l’opus. "Je voulais faire de chacune de mes chansons des récits scénarisés, des histoires de rencontres, de séparations, d’amours heureux ou contrariés. Chaque histoire pouvant se suffire à elle-même ou être écoutée comme un puzzle, se répondant les unes aux autres. Pour chaque titre j'ai cherché une orchestration et des sonorités qui bousculeraient le format « chanson française »", commente ainsi le chanteur.
En parlant d’artistes emblématiques des eighties, il y a du Serge Gainsbourg mais aussi du Alain Chamfort dans cette manière de chanter l’érotisme avec classe, à l’instar de "Prononce mon nom", en duo avec Lisa Li-Lund : "Fais-moi rougir, en public ou dans le noir / Un sourire, une main ou un mot / Qu’on n’oublie pas".
Sophistiqué, dandy, sensible et sensuel
Impossible non plus de ne pas citer cet autre morceau, "L.O.V.", en forme de confession sur une rencontre et un coup de foudre : "Ce moment si brûlant" serait-il "la grande histoire" ? Guillaume Léglise s’interroge, grâce à une pop aussi séduisante que cette fille croisée par hasard : rythmique impeccable, trouvailles sonores étranges et cette belle voix envoûtante. Dandy dans l’âme, Guillaume Léglise n’hésite pare certains morceaux d’une noirceur éclatante ("Monde incandescent").
Oui, Guillaume Léglise a tout pour séduire, dans sa pop chatoyante et amoureuse et mélodieuse ("Elle"), tout en proposant un album intime dans lequel l’auteur, compositeur et interprète avoue paradoxalement sa difficulté à "trouver les mots" pour parler d’amour ("Les mots").
Cléa Vincent l’accompagne dans cette douce et aventurière ballade dans "Les dunes". La délicate et aérienne voix de la chanteuse parisienne donne à ce titre plus nineties qu’eighties une fraîcheur indéniable à écouter en voiture – en balade, bien entendu.
Guillaume Léglise fait le choix du talk-over dans "Flashback", une suite de pérégrinations sentimentales en de flash-back à la fois nostalgiques et tendres ("Je me souviens de tout… Je me souviens de vous") mais aussi de sons eighties ("À la lueur de l’eau").
Sophistiqué, dandy, sensible et sensuel, Guillaume Léglise offre avec Autofictions un peu de son univers et de son talent, jusqu’à cet ultime titre bref, "Les rives du lac", qui pourrait s’écouter comme un hommage planant aux romantiques du XIXe siècle, comme si Lamartine s’était transporté en 2023.
Loulia aime à se présenter comme une troubadour des temps modernes. Et pourquoi pas ?
Son premier single en français, "Loin", accompagné d’un clip d’Hicham Touili-Idrissi, nous présente le portrait d’une femme et artiste libre, romantique et écorchée vive, se mettant en scène au fil de voyages, de rendez-vous et de dates.
"Loin" est surtout une confession sur un amour disparu, renvoyant universellement à tous les amours : "Les gens m’énervent lorsqu’ils sont là trop longtemps / Mais toi je te voudrais près de moi plus souvent / J’imagine une histoire où tu t’en vas pas", chante la musicienne originaire de Charente et qui est passée par la Corée du Sud et Berlin.
"Loin" est né d’un sentiment d’urgence. Assise dans un café de Séoul, Loulia se languit de cet être aimé qui n’est plus là. Il n’est pas mort, il est quelque part, ailleurs et si loin. Les rendez-vous et les dates se succèdent, mais à quoi bon ?
La rencontre, la recherche de l’amour, les difficultés à se comprendre : Loulia se dévoile sans calcul dans un clip filmé aussi authentique que l’artiste. Une jolie découverte, assurément.
Auren, de retour avec un nouvel album, Il s’est passé quelque chose. Elle propose une chanson française hyper pop, à la fois urbaine et électro, à l’instar du titre "Au bord de la nuit", moins noctambule que le récit d’une insomnie remplie d’"idées noires". Ah, qui n’a pas ressassé et refait son film : "Si j’avais su, j’aurais dû, j’aurais pu… et le réveil qui n’avance pas" !
Auren se dévoile dans ce nouvel opus, avec un mélange d’authenticité et de sophistication dans la facture. Citons "Davantage", une déclaration d’amour faite d’attente, d’envies, de désirs ("Je te veux davantage / Débordant et sauvage"), avec l’insatisfaction au bout du compte : "Et personne à ma porte / Que le diable m’emporte".
"Je m’enfonce" peut s’écouter comme une confession dans lequel Auren assume non sans humour grinçant son esprit cash, mais sans doute est-ce pour mieux se dissimuler : "J’altère et je déguise mes sentiments / En réponse on ne sait pas qui je suis… "Ma bouche est un crime presque parfait… J’avoue, j’avoue je m’en fous".
La pop d’Auren balance entre son des eighties, slam, électro bricolée et vraie ambition musicale
Dans Il s’est passé quelque chose, on a plaisir à retrouver Jeanne Cherhal, dans un duo complice, revivifiant et non sans sensualité. C’est le morceau "Vivante" : "Vois-tu comme je suis vivante / Vois-tu comme j’ai faim en moi / As-tu peur de ça dis-moi". Auren avait envie d'écrire une chanson qui considère vraiment la femme comme celle qui se connaît, qui aime, qui ressent, qui a faim… Et ce fut une évidence pour elle d’inviter Jeanne Cherhal (précurseuse en la matière) à partager ce titre.
À l’instar du morceau "Il s’est passé quelque chose", la pop d’Auren balance entre son des eighties, slam, électro bricolée et vraie ambition musicale. "Il s’est passé quelque chose" répète l’artiste dans l’un des titres les plus intéressants de l’album : engagement, féminisme, coups de colère.
L’opus d’Auren peut se lire évidemment comme le portrait d’une femme avec ses espoirs, et ses désirs et toutes ses fragilités (le poétique et lumineux "Avec des si"). Elle ne cache pas plus ses douleurs, ses regrets et ses appels (le sophistiqué "J’ai eu mon heure"). L’influence musicale des années 90 est évident à l’écoute de l’intime et amoureux "J’te laisse aller".
"Monde fini", qui vient clore l’album, séduit par son choix d’une facture pop-folk enrichie de sons électroniques et de variations vocales. L’auditeur, attentif, saluera, ici comme ailleurs, la qualité d’écriture du texte ("J’ai trouvé la liberté avec les mots", confie-t-elle d’ailleurs). Oui, vraiment, il se passe quelque chose avec Auren.
Auren sera en concert à la Boule Noire à Paris le 27 mars 2023 et en tournée.