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Nouveau visage de la scène française, ArchiPol se distingue autant par son look tout en élégance et en dandysme que par son univers et ses chansons où parler du quotidien n’exonère pas de faire poésie.
Chanson française, orchestration acoustique, rythmes urbains et slam s’agencent avec intelligence et classe dans "L’amour vache", listant tous les états d’amour, sans rien cacher de leur cruauté : "Ou est-ce que toi qui te lasses ? / On s’blesse, on s’griffe, qu’on soit cash ou qu’on s’cache / On se trashe, on rabâche la mélasse, et puis on s’casse, / Y a ces portes qui claquent, tous les deux le cœur en vrac".
Avec "Au pays de la Glanderie", ArchiPol s’inscrit dans une chanson française à la fois drôle, impertinente et non sans dérision, suivant les pas de Sanseverino.
Il faut enfin absolument noter que son album Au Naturel, sorti en septembre dernier, a été enregistré entièrement sur bande magnétique, à contre-courant de notre époque du “tout digital”, une démarche que l’on ne peut que saluer.
Voilà a priori une facture somme toute classique pour ce premier EP de Max Darmon. Son opus, La grande aventure, coche toutes les cases d’un bon album de chansons françaises : très bon travail mélodique, des textes personnels, une voix masculine impeccable et l’influence des eighties. "Fuis moi" en est un parfait exemple, tout comme "Pourquoi faut-il ?".
Ce que l’auditeur va aussi et surtout apprécier c’est la production soignée (Max Darmon s’est entourée de Florian Robin aux claviers, Romain Roussouliere à la guitare, Wendy Killman et Florian Gouello à la batterie et Jérémy Rassat à la réalisation et direction artistique) aussi bien que le caractère robuste de cet EP. Dans le titre qui donne son nom à l’opus, Max Darmon s’affirme avec une belle densité : "Viens on s’casse, toi et moi c’est la grande aventure tu sais / Réfléchis pas, prends ton sac tes clefs puis on y va".
Un EP plus robuste qu’il n’y paraît
Il faut être tout aussi attentif à la manière dont a été écrit La grande aventure. L’opus se veut un (mini) concept album sur le thème du voyage, avec des titres éloquents : "Fuis moi", "Te retrouver", "L’itinérante, "Allez viens" et bien sûr "La grande aventure".
Max Darmon sait chanter l’amour avec une insouciance à la fois troublante et attachante ("Te retrouver"). Ne nous posons pas de question, dit l’artiste, qui adresse une belle déclaration à sa belle, quitte à faire de "beaux excès".
Lorsque le talk-over est mené avec soin, cela donne "L’itinérante" : poétique, très eighties, Max Darmon dresse le constat d’un amour difficilement compatible avec une itinérance compliquée : "Mais face à face tout paraissait plus simple / Chérie / J’te regarde partir / L’itinérance c’est ta vie".
L’EP se termine par "Allez viens", langoureux et sensuel slow qui nous entraîne, encore une fois, du côté des années 80. C’est impeccable, rondement mené et promet pour Max Darmon une belle aventure musicale pour la suite.
Aïtone revient avec un deuxième album, Follow, à la facture des plus séduisante. C’est à l’image du premier titre, "Inner Child", une pop éthérée, d’une belle délicatesse, très british (tout l’album est en anglais), avec la voix juste et haute d’Aïtone.
Oui, il faut suivre Aïtone, pour reprendre le titre du morceau qui donne son nom à l’album ("Follow"). Son deuxième opus prend des chemins pop, et même britpop, avec ses sonorités claires et ses intonations que l’on dirait vaporeuses. On peut dire que le mystère court sur Follow, un mystère non exempt de souffrances et de mélancolie ("As Fire We Fall").
On baigne dans cet album comme dans un océan musical aux délicats reflets musicaux ("Happy Thought"), aux teintes pastel ("Sail Away"). Le tout est appuyé par une production et une orchestration sans faille. Du grand classique et un vrai retour aux sources, dans une pop non sans teintes psychédéliques.
Pour l'enregistrement de ce nouvel opus, Aïtone a fait appel à François Poitou, arrangeur au sonorités originellement plutôt tournées vers le jazz, et qui apporte aux compositions un souffle et une ampleur nouvelles. Nous retrouvons aussi sur le disque Benjamin Colin et Quentin Gouraud à la batterie et aux guitares, et François Poitou à la basse.
Un océan musical aux délicats reflets musicaux
Mais le rock et la fureur ne sont pas absents, à l’instar du morceau très eighties, "We’re The Same" ou "Le temps de l’autre" – en anglais, contrairement à ce que son titre l’indique, sans doute l’un des meilleurs extraits de l’opus.
L’auditeur sera sans doute plus sensible à la superbe ballade "Nightmare", sans doute l’une des plus jolies créations de l’album. Aïtone est comme ça : il propose une pop à la fois sophistiquée, moderne, avançant à petits pas, et avec une sensibilité qui frappe au cœur. C’est le très joli "Yards Of Limbs", l’autre très grand morceau de l’opus qui mériterait de figurer sur beaucoup de playlists.
Après un "Cold & Fever" franchement planant et fiévreux – justement –, Follow se clôt de la plus belle des manière avec "Set On Fire", ballade faisant le pari de la mélancolie et de l’une forme classique avec cordes, à l’instar des Tindersticks. Un vrai retour aux sources.
On ne saurait que conseiller de se précipiter sur Sacrilèges, le dernier album de Louis Arlette qui avait déjà, par le passé, séduit Bla Bla Blog. Sa personnalité, son univers et la densité de sa musique ne peuvent que frapper. Mais là où le musicien s’avère indispensable – oui, indispensable ! – c’est dans sa revisite de textes classiques de la littérature française. Une revisite ou un sacrilège comme le laisse penser le musicien ? "Je prends un poème que j’adore. Je le déshonore ! Un premier poème. Puis deux... Le plaisir est devenu ivresse. Plongée en apnée....", confie-t-il. François Villon, Ronsard, Alfred de Musset, Gérard de Nerval et – bien sûr – Baudelaire sont les héros de son dernier EP, Sacrilèges. La mort et la fin sont le fil conducteur de cet EP.
L’auditeur pourra se replonger dans un des premiers grands monuments de la littérature française. Au XVe siècle, alors que Villon, vaurien condamné par la justice, attendait, dit la légende, son exécution, il donne par écrit la parole à des morts pendus. Poignant, humain et exemplaire : "Frères humains, qui après nous vivez, / N’ayez les cœurs contre nous endurcis, / Car, si pitié de nous pauvres avez, / Dieu en aura plus tôt de vous mercis". Ici, Louis Arlette rhabille ce grand classique du Moyen-Âge de sons électro, en redonnant la densité à ce texte à redécouvrir.
Pierre de Ronsard est lui aussi dépoussiéré. À l’instar de Maurice Ravel qui, en 1924, avait mis en musique le poème "À son âme", Louis Arlette propose une lecture pop-folk et faussement légère d’un texte, en forme d’épitaphe, sur l’âme de l’écrivain et sur sa mort à venir : "Passant, j’ay dit, suy ta fortune / Ne trouble mon repos, je dors".
Séduisant et incontournable EP
La revisite de Musset et de son poème "Tristesse" séduira tout autant, avec une mention spéciale pour la flûte métaphysique accompagnant la voix toute en retenue du chanteur : "Quand j’ai connu la Vérité, / J’ai cru que c’était une amie ; / Quand je l’ai comprise et sentie, / J’en étais déjà dégoûté".
Louis Arlette a fait le choix d’un grand texte de Gérard de Nerval. "El Desdichado" fait partie des "Chimères", la dernière partie des Filles de feu de l’un des grands artistes maudits du XIXe siècle. "El Desdichado" est exemplaire de construction, de poésie et de puissance d’évocation ("Je suis le Ténébreux, – le Veuf, – l’Inconsolé, / Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie : / Ma seule Etoile est morte, – et mon luth constellé / Porte le Soleil noir de la Mélancolie"). Il fallait du cran et de l’audace pour adapter ce chef-d’œuvre en 2023. Louis Arlette le fait avec une gourmandise non dissimulée, délivrant ce sonnet comme on entonne une chanson populaire de marin au long cours.
Baudelaire ne pouvait pas ne pas apparaître dans cet album. Intelligemment, Louis Arlette a choisi "La fin de la journée", un poème des Fleurs du Mal où la mort est identifié à la nuit, ces "rafraîchissantes ténèbres" : "La nuit voluptueuse monte, / Apaisant tout, même la faim".
Assurément, ces revisites de classiques français sont délivrées avec intelligence, et sans esprit de "sacrilège" comme le laisserait penser le titre de ce séduisant et incontournable EP.
L’anglo-suédois Caesar Spencer arrive avec un premier album ambitieux, qu’il résume ainsi : "Je voulais démontrer qu’en France, il y a une sophistication dans la créativité musicale qui n’existe nulle part ailleurs. Je prends mon univers anglo-saxon et je le déplace dans un contexte français avec tous les personnages qui vont avec. C’est à la fois étrange, et fascinant."
Get Out Into Yourself, c’est ça : du son pop-rock dense, coloré, attrayant, mélodique et aux influences des plus nobles : de Scott Walker à Lee Hazlewood, Morrissey ou Pete Doherty. Quand je vous parlais d’ambition. Et pour ne rien arranger, Caesar Spencer s’est offert de très bons featurings : Jo Wedin, omniprésente, mais aussi Jean Felzine, Gilles Tandy, Mareva Galanter et même Jacqueline Taïeb.
Gilles Tandy, figure du punk à la française apparaît dans "Hail Caesar", un rock pur sans chichi, avec également Jean Felzine, du groupe Mustang. De l’instrumental, guitares et un soupçon de sons électros. Après cette entrée en matière instrumentale, intéressons nous à ce "Get Out Into The Pigs", au parfum eighties, que Morrissey et sa bande des Smiths n’auraient pas renié. Le plaisir est évident dans ce morceau d’une belle générosité.
Disons-le : la pop de Caesar Spencer se déguste comme une sucrerie, sans prise de tête et sans se poser de questions. L’album a été produit avec soin, à l’instar du séduisant morceau "Isn’t That What Jimi Said", dans lequel le duo Jo Wedin et Jean Felzine fonctionne à merveille.
La pop de Caesar Spencer se déguste comme une sucrerie
Il y a ce je ne sais quoi de dandysme très eighties dans cette manière d’aborder un album séduisant du début à la fin, à l’instar de "When I Whisper In Your Ear", hommage à Serge Gainsbourg et Ennio Morricone : orchestration soignée, voix au diapason et caressantes et avec Mareva Galanter en featuring, s’il vous plaît.
Les nineties ne sont pas en reste dans ce retour plein de nostalgie, à l’exemple du lancinant "Jane Loves The Highway", en forme de road-movie musical. Citons aussi le plus sombre "Requiem", sombre mais sexy… en diable, ou encore le plus classique "Broken By The Song". Ce qui n’empêche pas Caesar Spencer de s’engager, à l’exemple de "Cult Of Personality", dans un morceau efficace et au solide tempérament.
"Get Out Into Yourself", qui donne son titre à l’album, lorgne du côté de la pop seventies, avec ces sons planants, ses sonorités claires et ses recherches sonores et mélodiques.
L’album se termine en beauté avec "Knew That One Day", l’un des morceaux les plus réussis de l’album, finalement tout aussi enjoué, mélodique et bien foutu que tout le reste, avec toujours la présence lumineuse de Jo Wedijn et Jean Felzine. Décidément inséparables, et qui donnent sons contexte ce lustre supplémentaire à l’opus de Caesar Spenser
C’est du bon rock, mais du rock poétique, que nous propose Sam Frank Blunier dans son dernier opus, Loterie, qui est également le titre d’un des nombreux morceaux engagés de ce dernier opus.
Bien dans son époque, le chanteur s’appuie sur des textes rigoureux pour nous parler de la grande loterie qu’est notre vie et notre société hyperconnectée ("Web, promesses & vidéo"). Un vaste miroir aux alouettes, dit l’artiste dans une électro pop rock enjouée. Sam Frank Blunier se fait le chantre de la liberté, la vraie, au-delà des apparences et du virtuel : "Il te faut des printemps prometteurs aux parfums tellement enivrants qui te f’ront voyager plus loin que le désir" ("Klein Twitterin").
Qu’on ne s’y trompe pas : le chanteur suisse est un poète et un sage, certes très rock. La maîtrise de son album est évidente. Le musicien y met de l’urgence et de l’engagement, non sans se priver de conseils et de notes d’espoir ("T’as dansé", "Mon bel amour").
Musicalement, Sam Frank Blunier assume ses influences du côté des eighties - le délicat "Maria (au petit jour)" - et non sans des décrochages du côté de l’urbain ("Loterie", avec Lady_o en featuring)
Il y a du Bernard Lavilliers dans ces morceaux bruts et au sombre lyrisme
Le deuxième partie de l’album est consacrée à ces électro-poèmes, tout aussi engagées. Il y a du Bernard Lavilliers dans ces morceaux bruts et au sombre lyrisme ("J’utilise la nuit, le matériau brut des poèmes", "On m’attend quelque part"), mais un Bernard Lavilliers qui se serait nourri de sons d’aujourd’hui.
"Désir" illustre parfaitement ces "électro-poèmes". L’artiste propose un texte dont la noirceur brille avec l’éclat des textes parnassiens. La musique accompagne avec justesse et sobriété cette déclaration d’amour d’un authentique auteur de fin de siècle ("Je voudrais voir l’aurore sur le galbe de tes seins / Dans une chambre d’hôtel qui ne ressemble à rien / Et que l’on rie du plafond et des motifs anciens / Qui serpentent sur les plinthes et le papier peint").
"Pochimou" a la facture des beaux textes slamés, sur le thème du voyage (le texte est dédié à Blaise Cendars), où la nuit et l’insomnie ont le beau rôle ("La nuit est rousse / Je peux la tousser / La nuit est douce / Elle vient me caresser"), appuyée par une musique rock planante et minimaliste.
Tout aussi sobre et porté par un séduisant et sensuel talk-over, le morceau "Elle parlait" laisse là aussi la part belle au texte et à ce poème en forme de road-movie mais aussi de retour vers un souvenir d’adolescent. L’auditeur sera sensible à ce souvenir poignant d’une amour à la fois puissant et éphémère, de ceux que l’on n’oublie jamais.
"L’Avenue des Amériques", qui vient clore cet opus à la fois musical et littéraire, prouve l’exigence artistique de Sam Frank Blunier. L’artiste musicien propose un album infiniment personnel. L’œuvre d’un homme se tournant vers son passé avec nostalgie, avec regret aussi. Oui, semble-t-il nous dire, la vie est une loterie. Mais que cette loterie est belle !
Pas la peine de crier fort pour faire entendre haut et fort ses messages. Après l’exemple de Sarah Mikovski que nous avions chroniquée ("Le pôle nord"), lCasagrande, chanteur de la nouvelle scène française, le prouve de bien belle manière. Il s’inscrit dans une veine traditionnelle de la chanson française, et le nom de Véronique Sanson peut par exemple être évoqué.
Son nouveau titre, "Silure" parle de choses vues, de souvenirs mais aussi d’interrogations sur l’avenir : "Il est tard, la fin de l’anthropocène, / On sait pas trop où ça nous mène / Nous c’est la rivière que l’on aime / Et ses reflets de porcelaine".
L’auditeur sera touché par la production soignée de ce titre et par le timbre de Casagrande. Des qualités qui permettent à l’artiste de rendre plus efficace encore ses mots : "J’ai trouvé un oisillon mort hier après-midi / On creusera un trou dans le champ / Que mettrons nous en terre / L’oiseau ou des souvenirs d’enfants ?"
Voilà une des plus étonnantes résurrections du rock français. Au début des années 90, un artiste inconnu se faisant appeler BT93 envoie, sous format K7, la maquette d’un album à plusieurs maisons de disque indépendantes. Le projet se heurte à des refus polis mais, très vite, ladite maquette commence à se faire connaître en dehors de tous les circuits traditionnels (nous sommes quelques années avant le développement de l’Internet et, évidemment, les réseaux sociaux n’existent pas). L’album BT93 devient culte mais le musicien – qui chantait "La hiérarchie chie" – se range des voitures.
Après un revival en 2020 de son album éponyme (réédité grâce à Frédéric Lo), revoilà BT93 – alias Bernard Tanguy, ex-cadre à La Défense, puis entrepreneur avant de devenir cinéaste primé – de retour avec BT2023. Sainte Victoire a réalisé l’opus et s’est chargé, en collaboration avec le principal intéressé, des chœurs, des synthés et des arrangements.
Dès l’ouverture, le titre "BT93", autoportrait musical, on se trouve projeté au début des années 90 : les synthés, les rêves de carrière musicale, le travail de bureau et une tenace impression d’avoir été pris au piège : "’La hiérarchie chie’ je l’ai dans le baba / J’ai créé ma boîte la hiérarchie c’est moi".
Est-ce à dire que BT93 a enterré ses espoirs ? Non, répond il, ça mettra un peu plus de temps qui assume avec fierté son pseudo, tout en assumant son parcourt : "Il manque une dimension aux artistes qui n’ont jamais bossé dans un bureau". Dans un talk-over très eighties, "Où sont les puristes ?", "Où sont les altruistes ?" interroge le musicien qui se fait défenseur des poètes, des humanistes et des rêveurs – en un mot des vrais artistes – dans un monde qui semble ne pas fait pour eux ("Les altruistes").
"Il manque une dimension aux artistes qui n’ont jamais bossé dans un bureau"
Avec "Sentiment vague", nous sommes dans un son lo-fi résolument ancré dans la première moitié des années 90. BT93 chante la mélancolie ("C’est un trait qui nous unit") et l’amour tout sauf mièvre et tendre. Plutôt âpre et sans concession. Encore plus touchant et personnel, "Les doigts de la main » est une déclaration d’amour passionnée et une confession de la part d’un "pauvre quinca ado qui déraille". L’auditeur gouttera avec plaisir un morceau pop influencé par des sons country.
Plus léger et joyeux, l’instrumental "Festival" peut s’écouter comme les réminiscences d’un de ces festivals pop-rock dont l’ouest de la France est si friand.
À côté du titre engagés et sans concession "CNC", "François I miss you" est la contribution d’un cinéaste (Parenthèse en 2016) pour François Truffaut. BT93 égraine ses films et ses personnages mythiques, dont évidemment François Doisnel. Il est toujours question cinéma avec le titre "Le boulet de l’art et essai" qui retrace le parcours sans concession de Bernard Tanguy, après dix ans dans ce milieu et la création de courts-métrages primés (un Grand Prix Unifrance et un César, tout de même).
Poète et artiste gothique, BT93 l’est assurément. Pour preuve, le titre très fin de siècle "Mauvais rêve", sur un son pop là encore très années 80, avec un son synthétique et la voix de Sainte Victoire, hantant cet étrange morceau.
Le rock est omniprésent dans "BT2023", à l’instar du météporite "Ventemiglia Despair". L’auditeur saluera le travail sur le texte, ode à la liberté et à l’insouciance, mis en valeur par le parlé-chanté de BT93 et les chœurs aériens de Sainte Victoire.
L’album se clôt avec un séduisant et mélancolique duo avec Sainte Victoire ("Tu m’as aimé"). Voilà qui conclue de la plus belle manière le deuxième opus d’un artiste à la carrière passionnante.