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chanteur - Page 13

  • Le top 10 de Bla Bla Blog pour 2019

    Ding ding ding ! Nous sommes en début d’année. 2020, l’année de toutes les promesses. Mais il est aussi temps de se retourner vers 2019. Contre vents et marées, Bla Bla Blog continue ses explorations : livres, musiques, cinéma, séries… Après 227 chroniques parues en 2019, quelles ont été celles qui ont été les plus populaires ? Cette année encore, nous vous proposons un top 10.

    10 Nathalie Cougny : "J’aime bien surprendre, sinon c’est pas drôle !"

    Le top de Bla Bla Blog commence ce classement par une artiste bien connue sur ce site. Nathalie Cougny. Femme de lettre, poète et peintre, qui a fait l’objet de plusieurs chroniques depuis 2015, Nathalie Cougny a bien voulu nous accorder une interview, à l’occasion de la sortie de son roman Paris Rome, consacré à Nietzsche.

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    "Nathalie Cougny fait partie des artistes que Bla Bla Blog suit avec intérêt : peinture, romans, théâtre, poésie, engagement. Cette artiste est partout et toujours avec passion. Sa dernière actualité est un roman, Paris Rome, qui imagine la rencontre de nos jours d'une jeune peintre médiatique avec Nietzsche. Rencontre improbable et incroyable qui méritait bien qu'on pose quelques questions à l'auteure..."

    La suite ici...

     9  Gauvain Sers, l’autre chanteur énervé

    S’il y a un chanteur qui a fait parlé de lui cette année, c’est bien Gauvain Sers. Musicien détesté par certains, adoré par d’autres, Gauvain Sers est dans la lignée des artistes populaires aussi bien capable de chanter des saynètes de la vie quotidienne que de traduire des faits de notre époque.

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    "La chanson titre Les Oubliés de Gauvain Sers, en marquant les esprits (la dénonciation de la fermeture d’une école dans la Somme et, par là-même, un chant sur les oubliés de la France rurale) ne doit pas cacher tout ce qui fait la richesse et la qualité d’un album.
    Les Oubliés ne saurait se limiter à un album engagé en pleine crise des gilets jaunes ("Qu'il est triste le patelin avec tous ces ronds-points / Qui font tourner les têtes"). Il est bien plus encore : l’œuvre d’un artiste important assumant sa filiation avec Renaud et partageant avec l’auteur d’Hexagone l’art de parler de l’amitié (Changement de programme ou L’épaule d’un copain), du bonheur ordinaire mais non sans aspérités (Petite piaule) et des choses simples de la vie (Tu sais mon grand), grâce à des texte écrits avec une rare exigence littéraire (Dans la langue de Prévert)..."

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     8  Prenom : Marlene

    Parmi les découvertes de Bla Bla Blog cette année, figure en bonne place Prénom Marlene, dont le premier titre n’est que le début d’une carrière prometteuse. 

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    "Saint Valentin oblige, c’est aux cœurs de guimauve que se destine ce titre en exclusivité de Prénom Marlene, une jeune artiste qui vient de sortir son premier titre, Les mots qui rassurent.
    À découvrir – en attendant un premier album ?"

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     7  Jain en Soulitaire

    C’est l’une des artistes françaises les plus en vue et les plus populaires en France et dans le monde. Jain avait fait sensation en 2018 avec son deuxième album, Souldier. En 2019, elle était en tournée, démontrant qu’elle était aussi une show woman d’exception. Nous étions à Orléans pour la découvrir sur scène. La chronique sur ce spectacle est l’un des tops de cette année.

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    "Jain est actuellement en tournée mondiale et en France. C'est à Orléans qu’elle a pu être applaudie le jeudi 14 mars, dans un zénith conquis par l’étape de son Souldier Tour, faisant suite à son dernier album, Soudier. Nous y étions.
    Seule sur scène, en combinaison bleue roi avec col et épaules rouges et baskets blanches, la plus internationale sans doute des artistes françaises prouve sa solidité, sa flamme et son professionnalisme dans un show calibré au millimètre.
    Sous une double arche croisée installée au milieu de la scène, Jain commande son spectacle derrière une console, le seul instrument visible. Du haut de ses 27 ans, la musicienne lance, rythme et nourrit sa prestation avec la maîtrise d’une DJ aguerrie ou, mieux, d’un pilote de vaisseau spatial tout droit sorti des
    Gardiens de la Galaxie..."

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     6  Bombardement de saveurs au B-29

    Bla Bla Blog a commencé fin 2018 une série de chroniques sur la gastronomie. Cette année, un article consacré à un restaurant entre en 6e position de ce top. Et pas n’importe lequel : un fast-food breton...

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    "Et si les meilleurs burgers du monde se dégustaient en Bretagne ? C’est ce que l’on peut légitimement se dire quelques mois après l’élection du meilleur burger de France qui a désigné le Bistrot d’Lao de Quimper.
    Mais un autre restaurant breton a attiré l’attention de Bla Bla Blog : le B-29 à Concarneau. Évidemment, les touristes de cette ville balnéaire seraient a priori plus tentés de partir à la pêche aux crêperies ou aux restaurants de fruits de mer qu’à un fast-food. Grossière erreur car, parmi les établissements culinaires à découvrir absolument à Concarneau, figure le B-29, au nom fleurant bon les années 50, la Guerre Froide mais aussi... le département du Finistère..."

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     5  Rencontre avec Patricia LM

    Bla Bla Blog aime Patricia LM, et ce depuis 2016, date de la découverte de sa galerie dans une petite rue de Concarneau.Ses photos extrêmement travaillées, ses modèles traités avec grâce et sensualité, son travail sur la couleur, et surtout l’humanité de cette artiste. Nous l’avons interrogée pour en savoir plus sur cette photographe exceptionnelle.

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    "C’est en Bretagne sud que l’on a le plus de chance de croiser Patricia LM. La photographe y a des attaches fortes. Elle y expose régulièrement ses œuvres, bien éloignées des créations classiques qu’offrent les galeries nombreuses autour de Concarneau, Pont-Aven ou Douarnenez. Patricia LM fait des corps sa matière brute, qu’elle travaille en les rehaussant de couleurs pop-art. Questions-réponses avec une artiste passionnante et à l’univers attachant..."

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     4  Brigitte Bellac, toujours debout

    Brigitte Bellac a été une belle découverte cette année. L’ancienne actrice, passée aussi bien par la télévision, le théâtre que le cinéma, offre à travers le récit de sa vie autant un portrait de la France des années 70 et 80 qu’un puissant appel à la vie et à la résilience. Exemplaire !

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    "« On veut du cru, de la viande humaine, du sang, des larmes. On veut avoir vraiment mal, comme celui ou celle qui narre. Pareil »  : ainsi commence Je -Nous (Éditions du bord du Lot), le récit de Brigitte Bellac, une figure oubliée du cinéma français. Le grand public l’a découverte à la fin des années 70 dans le film de Michel Lang, À nous les petites Anglaises.
    De cinéma, de théâtre et de télévision, il en est bien entendu question dans ce livre. Mais pas que. Car, comme l’indique l’auteure à l’ouverture de Je-Nous, son histoire est aussi celle d’une vie en forme de montagnes russes, d’arrêts nets en raison de graves problèmes de santé, de désillusions, mais aussi de courage et de résurrections, sans que jamais ces épreuves ne la mettent à terre..."

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     3  Death is not the end

    Sur le podium de cette année figure, une fois n’est pas coutume, un livre. Un témoignage en réalité : celui d’un médium. Fantômes, esprits, âmes errantes : car nous sommes tous mortels, de tels sujets n’ont pas été sans fasciner les internautes de Bla Bla Blog. Un top surprise pour cette 3e place.

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    "Vous qui entrez dans la lecture du dernier ouvrage d’Alain Joseph Bellet, Écoutez ce que les défunts nous disent (Presses du Châtelet), abandonnez toutes vos certitudes. À la suite de son précédent ouvrage, Les Morts sont parmi nous, le médium breton répond aux questions "devons-nous avoir peur de la mort ?" et "l’être humain est-il préparé à ce qui l’attend dans l’autre monde ?" grâce à une série de témoignages et d’expériences qui devraient en troubler plus d’un..."

    La suite ici…

     2  Laurie Darmon à nu

    On adore Laurie Darmon : son audace, son flow, son sex-appeal. Pour son EP sorti il y a un an, l’auteure de La Rupture a choisi de sortir des sentiers battus et de proposer un mini-album dans lequel elle se met à nu, dans tous les sens du terme.

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    "Il y a tout juste un an, il était question sur Bla Bla Blog du premier album de Laurie Darmon, Février 91. Quelques mois, plus tard, l’artiste a choisi de ne pas se reposer sur cet opus réussi et s’est aventurée sur un terrain autrement plus audacieux et culotté. Elle sort en ce moment son nouvel EP, Dévêtue, créé et distribué dans une totale liberté. Que la chanteuse se mette à nu dans ce cinq titres est un euphémisme : Laurie Darmon y parle d’amour dans ce qu’il y a de plus brut, d’instinctif et, finalement, d’authentique..."

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      Le petit monde d’Élodie Suigo

    Et la grande gagnante cette année est… Élodie Suigo. Cette femme de radio est aux manettes pour des interviews denses et sensibles avec des personnalités que nous connaissons tous, mais que la journaliste de France Info parvient à dévoiler comme personne. Elle décroche le pompon cette année, un an après la chanteuse Berry.

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    "On ne parle pas assez de la radio, ce média ouvert, protéiforme et souvent inventif. J’ai envie de vous parler d’Élodie Suigo et de son émission quotidienne Le Monde d’Élodie, diffusé sur France Info.
    Mine de rien, cette série de chroniques a la capacité de vous accrocher très rapidement et de devenir un rendez-vous familier grâce à des qualités finalement très simples : des interviews courtes et sensibles, sans esbroufe ni sens de la provocation..."

    La suite ici…

    Voir aussi : "Top 10 de Bla Bla Blog pour 2018"

    Photo de couverture : Élodie Suigo

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  • Naissance de LeHache

    "Qui n’est occupé à naître est occupé à mourir" : cette citation de Bob Dylan illustre à merveille le premier album de LeHache, Né ! Une vraie naissance musicale pour un auteur-compositeur qui s’est autant nourri de littérature et de poésie françaises (François Villon, Victor Hugo, Jack Kerouac ou Henry Miller) que de musiciens folks (Woody Guthrie, Yves Simon ou Bob Dylan, justement). D’autre noms peuvent être invoqués à l’écoute de l’opus de LeHache : Georges Brassens, Anne Sylvestre et même Bobby Lapointe.

    Christian Le Hache, dans l’état-civil, a fait longuement infuser son art en se frottant à des projets tous azimuts, essentiellement dans la région Rhône-Alpes : Jazz avec Kayros (Jazz Clubs de Chalon sur Saône, Bourg En Bresse et Lyon), le collectif AFAG (Festival Un Doua De Jazz à Villeurbanne), l’électro-jazz avec le duo NH++ (Nuit de tous les jazz à Porte-Les-Valence), l’adaptation rock autour du répertoire de Bob Dylan avec Edith Grove (SMAC La Tannerie, Bourg En Bresse) ou encore la création du trio a cappella Cortex Sumus en 2011.

    Né !, écrit avec son co-parolier Gérard Viry, sonne comme l’aboutissement d’un parcours artistique atypique que le musicien retrace à sa manière, faisant de son opus un autoportrait, riche de souvenirs (Jalousie, Honfleur), de confessions (Le jardin retrouvé) et de saynètes intimes, à l’instar de La revanche de L'Édredon ou de Mes Gauloises bleues.

    Ces fameuses Gauloises bleues renvoient bien entendu aux cigarettes emblématiques de Serge Gainsbourg, à une époque où les préoccupations sanitaires n’étaient pas celles d’aujourd’hui, mais aussi à Yves Simon et à sa chanson Les Gauloises bleues. LeHache confie ceci : "Je pense à ces nuages de l'époque. Gainsbourg pour les nuages (mais il était plus Gitanes que Gauloises) et Yves Simon, bien sûr, référence majeure… Cependant Yves Simon évoque les Gauloises comme un jardin secret de jeunes gens. Dans Mes Gauloises Bleues nous [Gérard Viry et LeHache] évoquons plutôt un type devenu vieux, qui s'envole pour le dernier voyage."

    Sincérité, simplicité et exigence

    La mort n’est pas absente de cet album singulièrement nommé Né ! Cet premier opus frappe par sa sincérité, sa simplicité et son exigence. Guitare sèche et voix au grain âpre : nous ne sommes pas en terrain tout à fait inconnu avec ce chanteur qui a digéré de multiples influences tout au long de sa carrière, que ce soit Georges Brassens (Onde vagabonde), Hugues Aufray (Ce pays est à toi), Boris Vian ou Sanseverino (La jeune bouchère, Né !).

    Le choix de l’acoustique permet à l’auteur-compositeur de laisser un boulevard à des mélodies parfois étonnantes de complexité, à l’instar de Jalousie, et surtout aux textes ("Mon petit doigt me dit qu’il n’est point spectaculaire / D’arpenter chaque jour les mêmes recoins de la terre / La vie fait des mystères mais d’une chose je suis sûr / J’aime le bout du nez au milieu de la figure", Né!).

    Les chansons de LeHache sont teintées de couleurs pop-folk (Ce pays est à toi), manouches (La jeune bouchère) ou latinos (À force de lumières). Né ! Est un vrai album généreux et une invitation bienvenue à une France à la fois plurielle mais jamais amnésique de ses traditions musicales (le Gainsbourg, en filigrane de Mes Gauloises Bleues, nous l’avons dit) et même littéraires (Henry Miller).

    Faux désinvolte et vrai troubadour contemporain à l’heure des Trente Piteuses, LeHache propose des déambulations et des voyages – intérieurs ou non – qui sont prétextes à des flux de souvenirs, quand ce ne sont pas des regrets (Honfleur). L’autodérision n’est jamais absente, lorsque par exemple le chanteur parle de lui-même ("Je sais rien faire de mes dix doigts / Quand je bricole je bousille / Si j’aide dans un chantier / Ça faire rire les filles / À mon âge avancé je suis célibataire / Car je cherche une femme qui aurait les goûts de ma mère", Le jardin retrouvé). Il sait aussi se faire touchant à l’évocation d’un premier amour, évanescent et éternel tout à la fois (Durance).

    Dans cet opus à la folk aventureuse (Guapo), les introspections deviennent des cavalcades, avec la voix sans fard de LeHache, la guitare bien calée contre lui. Une naissance, certes sur le tard, d’un auteur-compositeur à suivre.

    LeHache, avec Gérard Viry, Né !, autoproduit, 2019
    www.lehache.fr
    "De fièvre et de Sang"

    http://www.sylviethouron.fr

    Voir aussi : "Du plaisir à Eugene avec Loftän"

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  • Haut Suzane

    Cet été, c’est l’artiste que l’on a sans doute le plus vue sur les scènes de France. Suzane, 28 ans, à peine découverte grâce à son EP éponyme, ne s’est pas ménagée et remettra ses vacances à un peu plus tard.

    Le quotidien La Provence (édition du 28 août 2019) a fait le compte : 32 festivals, soit 10 de plus que ses homologues Clara Luciani, Therapie Taxi ou Eddy de Pretto, 15 de plus qu’Orelsan et 9 de plus que Boulevard des Airs. On a ainsi vu la native d’Avignon aux Vieilles Charrues, au festival de Poupet en Vendée ou au festival de jazz de Montreux.

    L’ascension de Suzane a été pour le moins spectaculaire. En quelques mois seulement, la jeune chanteuse est devenue une figure sur laquelle la scène française peut compter, et alors même qu’on ne lui doit pour l’instant qu’un EP – avant un album déjà attendu avec impatience.

    Suzane c’est d’abord un look : combinaison bleue et noire et coupe au carré impeccable. Dans la lignée de Jain, la chanteuse est immanquable grâce à un uniforme sobre et néanmoins hyper moderne. Uniforme n’est du reste pas un terme galvaudé tant l’artiste se révèle comme une soldate engagée et féministe.

    Soldate engagée et féministe

    Dans SLT, l’un des quatre titres de son premier EP, Suzane parle de saynètes brutes dénoncées avec force depuis les raz-de-marée de #Metoo ou #Balancetonporc : la drague de rue, le harcèlement sexuel au travail ou les insultes sexistes sur les réseaux sociaux ("Souffle, sois prudente / Marche dans le couloir d'à-côté / « T'es une pouffe », c'est devenu courant / De l'entendre trois fois par journée / Un gentil peut devenir méchant / Faut pas croire aux Disney / Bats-toi fillette"). Disons-le tout de go : les hommes ne sont pas ménagées dans cet EP écrit avec les tripes (L’Insatisfait).

    L’auditeur ne devra pas passer à côté d’Anouchka, un titre aussi fin et délicat que ne l’est cette "poupée russe." Délaissant l’électro-pop rythmée, Suzane choisit cette fois une orchestration sobre donnant tout son aspect romanesque à ce magnifique hommage à cette troublante jeune femme : "La plus belle fille du lycée / N'est jamais accompagnée / Et sa famille ce demande pourquoi / Pourquoi les garçons pleurent / Ils pleurent en secret / Leur ego se meure / Sur leurs joues trempées / Alors les garçons pleurent / Font des simagrées / Quand Anouchka passe / Sans les regarder."

    Dans son premier mini-album, Suzane fait également son autoportrait sous la forme de dialogues au sujet de son rêve "irréaliste" d’être musicienne ("Qu'est-ce que tu veux faire plus tard / Ah, tu veux être chanteuse ? / Et pour vivre tu fais quoi ? / Ah, donc tu es serveuse / Derrière ton bar en bois / Sauf pendant les heures creuses / Tu rêves de l'Olympia /D'exister devant la foule curieuse"). Un projet mené de haute lutte, au prix de combats contre vents et marées. Pari réussi.

    La tournée estivale de Suzane n’est pas tout à fait terminée car cette semaine, le 5 septembre, l’ancienne serveuse devenue en quelques mois artiste incontournable sera à Veyras, en Suisse, aux côtés de Maître Gims. L'ascension continue. Jusqu'où ?

    Suzane, Suzane, Wagram Music / 3ème Bureau, 2019
    https://www.facebook.com/suzanemusique

    Voir aussi : "La Femme libérée"

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  • Eleganz en diable

    James Eleganz : voilà un nom fort à propos pour un artiste qui a choisi un pop-folk-rock racé pour son retour musical avec l’album The Only One.

    L’ancien leader de Success choisit de nous emmener sur des terres américaines familières et aventureuses pour dix titres à vous donner la chair de poule, portés par une voix tour à tour élégante (Lasso The Moon), posée (The Only One), à vif (The Horse Song), romantique (Better Man) ou sexy (Hide Away).

    Pour la petite histoire, James Eleganz est le premier Français à enregistrer au légendaire studio Rancho de la Luna en Californie où quelques disques mythiques ont vu le jour (Queens of the Stone Age, Arctic Monkeys ou Marc Lanegan). The Only One a d’ailleurs été enregistré en compagnie de figures mythiques du rock : Toby Dammit, clavier des Bad Seeds, et longtemps batteur d’Iggy Pop, et Mike Watt, fondateur des Minutemen et bassiste des Stooges.

    James Eleganz insuffle dans son album ce souffle épique, ambitieux et d’une noirceur poétique hallucinante de créativité, à l’instar du formidable Forgive Me, Forget Me et son piano comme sorti d’outre-tombe.

    Il coule aussi dans les veines du Consolation un rock classique non-frelaté. Les guitares et la voix grave du Frenchy particulièrement inspirée nous transportent dans un road-movie poussiéreux et enivrant.

    The Wedding Song clôture l’album de manière majestueuse et sombre, un titre diabolique que n’aurait pas renié Quentin Tarantino ou Nick Cave : "Murder / On a dirty Snow / There’s a Body : It’s cold / Blood / On my shaking Hands / I’ve killed my Love / And I’m punished / Today / Must be / Our Wedding Day."

    Impossible enfin de ne pas parler de cet opus sans évoquer cette trilogie californienne que sont les trois clips réalisés pour l’occasion par le musicien rennais. Lasso The Moon, The Only One et The Wedding Song forment le triptyque de The Californian Trilogy, une ambitieuse production à la fois musicale et visuelle.

    De la très grande classe, de la part de James Eleganz.

    James Eleganz, The Only One, ZRP, 2019
    http://www.facebook.com/jameseleganz

    Voir aussi : "Charlotte for ever"

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  • Guillo, macadam cow-boy

    Le dernier album de Guillo, Macadam animal, commence par un coup en plein cœur, avec Nous aimions la terre, une histoire d’exil à la portée si universelle que l’auditeur pourra y lire un message adressée à chacune et chacun d’entre nous, en cette période d’interrogation sur notre planète. Ne pourrions-nous pas être à notre tour des migrants ? "Un âge d’or prend fin sur ce continent / Jours évanescents / Que sera demain / Nous aimions la terre / Nous y étions nés / Mais n’avons pu rester."

    Ce premier titre est à mettre en parallèle avec Sans fusils, sans or, sans trains, une autre chanson sur une terre adorée et volée ? Guillo parle cette fois du génocide et de l’ethnocide indien, un sujet abordé avec passion et lyrisme par Guillo, en cow-boy révolté.

    Ces deux chansons donnent le ton d’un opus engagé, musicalement ambitieux, avec une large part faite à des textes imagés, à l’exemple de Tout baigne, un titre sombre et neurasthénique. Guillo y traite dans un pop-rock renvoyant à Bashung une vie par procuration  : "Ce soir tout baigne tout baigne dans le bonheur / La tête sous l'eau." Engagement à vif avec Un caillou, l’histoire d’un "caillou ordinaire [qui] pleure la mort d’un enfant" en pleine Intifada.

    Une vie par procuration

    Mais Guillo sait aussi surfer sur les récits plus intimistes à l’exemple de Ton cœur ou du titre folk Vendu. Ce dernier récit est celui d’une maison familiale que l’on est obligé d’abandonner est aussi celui de la fin d’une époque : des souvenirs remontant douloureusement en mémoire et la disparition d’un "paradis perdu."

    Pour Une autre fille, le musicien envoie une chanson d’amour fraîche, enlevée et espiègle… pour sa fille : "Elle est un peu comme toi en plus jeune / Un nouvel horizon / Au Train Bleu, elle et moi on déjeune / Je sens les papillons."

    Le chanteur, Guillaume Galiana dans le civil, coup de cœur de l'Académie Charles Cros en 2017, habille d’électro un texte visiblement hérité d'un grand-père paternel, écrit en Algérie en 1956 : "Manteau blanc de mousseline / La neige est tombée / Dans mon cœur elle illumine / Le rêve de mes jeunes années" (La neige). Avec Algania, nous sommes de nouveau dans cette terre de Sahel, cette fois encore dans une chanson engagée sur les peuples tentant de vivre, en vain, sur leur propre terre : "Paysages au péril nostalgique / Colonie vertébrale ancestrale historique / Tatouée au verso de ma peau." Pour Pont d’Arc, Guillo nous emmène via cette évocation d’un pont vers l’aube de l’humanité et l’évocation de ces tout premiers artistes : "Le présent dans l’argile / Chasseurs-cueilleurs agiles / Par-dessus nos pigments / À à la lueur des flammes / Sur les parois de l’âme / Et pour 36000 ans."

    Guillo a le regard aiguisé et particulièrement fin sur notre présent (que l’on pense au lyrique et symphonique titre Le bruit des balles), offrant le passé en guise de repère à la fois rassurant et vivifiant, capable, comme il le dit dans Laissez-moi entrer, de "nous guider sur ces chemins de pierre."

    Guillo, Macadam Animal, Cinq Secondes / Absilone-Believe, 2019
    En concert le 31 août à Graveson (concert chez l’habitant)
    http://www.guillolesite.fr

    Voir aussi : "Boule à facettes"

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  • Boule à facettes

    L’insolente fraîcheur de Boule tient sans doute à cette capacité à proposer dans un album à la production soignée un ensemble de titres moins légers et je m’en foutiste que ne le laisse deviner la pochette. Il est vrai que cette moumoute rousse et ce regard d’acier n’a rien pour laisser deviner que se cache derrière Appareil Volant Imitant l’Oiseau Naturel (en acronyme : A.V.I.O.N.) un album attachant, non dénué de tendresse, avec une série de portraits autobiographiques (Bicéphale). L’écriture est d’une sensibilité à fleur de peau, et souvent avec un mélange de détachement et de sarcasme : "Je prends ma retraite avant l’heure / Inutile de gesticuler / Tu peux me traiter de branleur / Va t e faire enculer / Par un ours polaire" (Ours polaire).

    Derrière la nonchalance de Boule, se cache cette noirceur poétique qui est l’ADN d’Appareil Volant Imitant L'Oiseau Naturel. Boule – Cédrik Boulard dans l’état civil – navigue sur des eaux mouvementées, à mi chemin entre Brigitte Fontaine (Ours Polaire) et William Sheller (Avion, en duo avec Jeanne Rochette), avec ce charmant zozotement en plus. Un musicien aux multiples facettes.

    Un artiste schopenhauerien

    À l’instar de Welcome in Hippopotamie, en featuring Lucrèce Sassella, le joyeux bazar de Boule ne saurait occulter la construction littéraire d’un poète à la Souchon (La lierre et la ronce). De même, Livreur de méthane est l’autoportrait en creux d’un homme en perdition dans une société en mal de grand air, de générosité et de paix : "Ce que tu aimes c’est bouffer des pizzas / En tripotant ton iPhone à la con" (Les pizzas).

    Voilà qui fait de boule un artiste schopenhauerien, même s’il exprime absurdité et cynisme avec la légèreté d’une samba (Je prends le temps), de l’easy listening (Tout le temps) et le plus souvent de l’humour décalé (Livreur de méthane).

    Il faut surtout écouter Franckie, singulier portrait d’un copain d’adolescence perdu de vue, une sorte de Jojo brelien à l’époque des Trente Piteuses. Et l’on se prend à rêver que Boule et ce Frankie puissent se revoir. Oui, on l’espère vraiment.

    Boule, Appareil Volant Imitant L'Oiseau Naturel, Cholbiz / L'Autre Distribution, 2019
    http://sitedeboule.com
    http://www.appareil-volant.fr

    Voir aussi : "Féloche, l’alchimiste musical"

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  • Marc Fichel connaît ses classiques

    Le visage de Marc Fichel est apparu fugacement à la télévision, dans un lieu des plus improbables : il était en concert le 21 juin dernier au Marché de Rungis à l’occasion de la Fête de la Musique. Le ministre de la culture Franck Riester était d’ailleurs en déplacement, occasion également de marquer les 50 ans du Marché d'Intérêt National.

    Marc Fichel était sur scène aux côtés, excusez du peu, d’Oldelaf, Art Mengo, Joyce Jonathan et Chimène Badi : une nouvelle preuve qu’il va falloir compter sur ce musicien qui, mine de rien, trace son chemin depuis les Halles de Rungis jusqu’aux studios de radio et salles de concert. Après un premier single consacré à son quotidien à Rungis (C’est ma vie dans les Halles, plus d’un million de vues sur Youtube), Marc Fichel sort cette année un nouvel EP, #il ou #elle, avant un premier album à la rentrée.

    Ne cherchez rien de révolutionnaire chez ce chanteur, véritable artisan ayant conçu avec le plus grand soin son nouvel opus, à la facture classique : piano, guitares, clarinette, basse, violon, saxophone, flûtes et accordéon, sans oublier la voix claire et posée d’un chanteur qui choisit la simplicité.

    Des clins d’œil appuyés en direction de Francis Cabrel, Gilbert Bécaud ou William Sheller

    Musicalement, l’auteur-compositeur se situe dans la droite ligne d’une chanson française qui ne renie pas ses origines – bien au contraire. Marc Fichel adresse ainsi des clins d’œil appuyés en direction de Francis Cabrel, Gilbert Bécaud ou William Sheller.

    Le talent est là, indéniablement, dans ce mini album à la production sage, sensible et efficace. Il parle de sujets qui toucheront forcément : l'amour au temps de réseaux sociaux (#il ou #elle), la vie à deux (Oxy J’aime), l'ultra moderne solitude (À côté de ma vie) ou les souvenirs d'enfance (Tu riais, tu chantais, tu dansais).

    Marc Fichel connaît ses classiques. Mais on devine que l'artiste en a sous la pédale pour un futur album capable de nous faire tourner la tête.

    Marc Fichel, #il ou #elle, EP, Faubourg du Monde / Absilone, 2019
    https://www.facebook.com/MarcFichelOfficiel

    Voir aussi : "Féloche, l’alchimiste musical"

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  • Chants songs

    art press,chanson,chanteuse,chanteur,cantologieQu’Art Press ait choisi de consacrer un numéro spécial à la chanson française est à la fois une belle surprise et une mise en perspective passionnante de la part d’un magazine qui s’est toujours intéressé à l’avant-garde. Un terme qui va si peu avec cet art de la chanson que Serge Gainsbourg l’avait considéré lors d’un échange mémorable avec Guy Béart comme mineur.

    Mais d’ailleurs, qu’est-ce que la chanson, cette "distraction régressive", s’interroge Philippe Forrest ? Pour y répondre il donne la parole à Stéphane Hirschi, professeur de littérature à l’université de Valenciennes et professeur d’une discipline scientifique qu’il a lui-même créée : la cantologie. Il met en avant les spécificités de cette "song" typiquement française, ce chant populaire mêlant étroitement une mélodie simple à mémoriser, un texte à la fois intelligible et infusant dans l’imaginaire et un interprète y insufflant moins sa technique – au contraire du bel canto – que son vécu. Il y a aussi cette fugacité de la chanson, explique l’universitaire, et c’est cette fugacité qui rend la chanson paradoxalement entêtante, comme un éternel retour, "le temps d’une chanson." La chanson porte une fausse légèreté (Je chante de Trénet) quand ce n’est pas une double lecture (La javanaise), voire l’autofiction (Laura de Johnny Hallyday) et l’auto-référence, car la chanson peut aussi parler d’elle-même (En chantant de Michel Sardou, Chante ! De Michel Fugain ou Le temps de la rengaine de Serge Lama).

    Après un retour par Benoît Dutertre sur les origines de la chanson de Mayol à Jacqueline Boyer, en passant par Joséphine Baker et Mistinguett, le trimestriel trace les portraits de quelques artistes marquants, et de toutes époques : Juliette Greco, Juliette Armanet, mais aussi l’étonnant Chaton (ex Siméo), Daniel Darc ou encore Bertrand Burgalat, figure majeure de la chanson, respectée quoique peu connue du grand public.

    Art Press nostalgique ? Voire. Car si le magazine contemporain omet quelques brillantes figures incontournables (Brel, Piaf, Brassens ou Ferrat), il donne à voir une chanson française bien vivante : Bertrand Belin, Marc Lavoine, Michel Houellebecq, Brigitte Fontaine ou Benjamin Biolay, sans pour autant oublier un répertoire ancien incontournable : c’est Aznavour comme passerelle entre l’Orient et l’Occident, c’est Depardieu chantant et vivant Barbara, c’est Claude François comme "Prince du rythme", c’est l’étonnant, singulier et libre Christophe ou encore Serge Lama, bouleversant dans Les Ballons rouges. Des focus sont également proposés au sujet de ces titres ou albums devenus légendaires : Dimanche à Orly de Gilbert Bécaud, La nuit je mens d’Alain Bashung, Métronomie de Nino Ferrer ou l’apport musical incroyable de Jean-Jacques Vannier, cocréateur du mythique Mélody Nelson avec Serge Gainsbourg.

    La chanson française se fait remarquer aujourd’hui par son insolente créativité

    Au milieu de la crise musicale, atteinte par le raz-de-marée de l’Internet, du streaming et du déclin inexorable du support physique, la chanson française se fait remarquer aujourd’hui par son insolente créativité. Sans cesse en mouvement et se nourrissant des influences pop, jazz, rock, électro ou rap, un brillant ancien a laissé un héritage indéniable : Léo Ferré. La revue s’intéresse à ces artistes, souvent peu connus, qui revendiquent sont influence : PR2B, Gontran, Michel Cloup ou Bruit Noir.

    Fort logiquement, Art Press ne pouvait pas passer sous silence cette chanson underground, hyper créative, fonctionnant dans la débrouille et sans le support des bandes FM, de la télé et encore moins des majors. "La chanson française ne s’est jamais autant développée hors des sentiers battus" constate Julien Bécourt qui s’arrête sur quelques noms qui ne diront sans doute rien à beaucoup de lecteurs : l’organisation Chanson française dégénérée ou les artistes Noir Boy George, Arne Vinzon, Rouge Gorge, Marie Klock ou le groupe Rose Mercie.

    Art Press pose aussi une question particulièrement pertinente : celle du répertoire outremer ou issu de l’immigration. Stéphane Malfettes fait remarquer avec justesse que "contrairement aux Britanniques qui ont su valoriser les productions musicales venues notamment des Caraïbes, la France a (...) souvent négligé l’importance des artistes issus de l’immigration et des Outre-mer." Le zouk n’est-il pas relégué en France dans un courant "parallèle, alors qu’aux États-Unis Kassav’ est considéré simplement comme un grand groupe français ?

    Outre un focus sur ces étranges, oubliées et parfois géniales faces B de 45 tours, des analyses plus pointues sont consacrées aux discours amoureux dans la nouvelle scène française : Therapie Taxie, Angèle et La Femme. On cherchera en vain un amour heureux, constate Laurent Perez. Pas de là, cependant, à s’affoler : "A les entendre chanter l’amour parmi ses ruines, on se prend à rêver que l’un d’entre-eux, dans vingt ans, saura écrire une nouvelle Chanson des vieux amants."

    Art Press ne pouvait pas faire l’impasse sur l’art contemporain ayant durablement influencé cette chanson populaire. Ce sont les pochettes de disques bien sûr (Pierre et Gilles pour l’album La Notte, la notte d’Étienne Daho), mais aussi le travail d’artistes plasticiens se nourrissant maintenant largement dans cette culture (Arnaud Maguet, Sivan Rubinstein, Sophie Calle ou Nicolas Comment, interviewé par Étienne Hatt).

    Un dernier domaine, finalement peu étudié par la revue et pourtant essentiel, est celui du clip : Art Press choisit de l’aborder assez justement avec Mylène Farmer, aux vidéos musicales à la narration complexe et à la réalisation soignée.

    Une preuve supplémentaire que la chanson française n’a pas fini de se réinventer, tout en restant toujours cet art, sinon mineur du moins capable de parler à tous, soulevant l’émotion en quelques minutes : "Une petite cantate du bout des doigts / Obsédante et maladroite, monte vers toi / Une petite cantate que nous jouions autrefois."

    Art Press 2 est en kiosque jusqu’en juillet.

    Art Press 2, "La chanson française", trimestriel, mai-juillet 2019
    https://www.artpress.com/category/artpress2

    Voir aussi : "Aznavour, le mal-aimé"
    "Gainsbourg, un enfant de la chance"

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