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Dans son nouveau single, "Je suis mort", sur le rythme d'un battement de cœur, Romain Lemire parle à la première personne d’un moribond. Il s'agit d’une forme d'inventaire après décès : "Je suis mort et tu es venu / Me gratifier d’un dernier geste / M’adresser un dernier salut / Faire l’inventaire de ceux qui restent".
Sur une chanson murmurée, à l’orchestration soignée et ambitieuse, Romain Lemire déploie un texte dense et d’une grande puissance poétique autant que métaphysique : "Il a plu on a fait avec / On a poursuivi des poursuites/ Et la mort n’est pas un échec / C’est la fin d’une réussite".
Ce brillant single promet un futur album, le deuxième de l’artiste, déjà passionnant. Ce sera à découvrir le 28 janvier prochain avec le bien nommé Monument aux Vivants.
Voilà un disque absolument parfait pour les fêtes de fin d’année : Yves Carini propose en ce moment son album de reprise The Way You Are, au parfum délicieux et hors du temps : celui des comédies musicales, des grands orchestres et des crooners romantiques.
Pour son projet musical, constitué de neuf reprises et de deux inédits ("Sous les Mains d’Elsa" et le public "Savoir faire"), Yves Carini s’est entouré des meilleurs arrangeurs, notamment Jorge Calandrelli, producteur, arrangeur qui cumule six Grammy Awards, avec à son crédit tous les albums de Tony Bennett. À ses côtés, on retrouve aussi Randy Waldman, arrangeur et pianiste de Barbra Streisand et qui a travaillé notamment avec Frank Sinatra. Avec de telles collaborations, The Way You Are ne pouvait que se parer de couleurs jazz et crooner. "L’album s’écoute comme un spectacle de Broadway", confie à ce sujet le musicien frenchy.
L’auditeur trouvera dans cet album des reprises tombant sous le sens, à l’exemple du fameux "Hymne à l’amour" d’Édith Piaf, du succès international "Eye In The Sky" des The Alan Parsons Project ou encore du tube intersidéral "Just The Way You Are" qu’avaient chanté Billy Joel, Barry White ou Bruno Mars.
L’incroyable reprise de "Saint Claude" de Christine and The Queens
La première surprise vient de la reprise du désormais classique "Un homme heureux", une revisite dont nous avions déjà parlé sur Bla Bla Blog. Yves Carini abandonne la ballade murmurée, timide et plaintive de William Sheller pour un titre alliant recherche amoureuse, mélancolie et espoir. Il faut entendre comment Yves Carini choisit de chanter le droit au bonheur et à l’amour sur un rythme jazzy, avec la guitare brillante de Larry Koonse qu’il faut absolument mentionner ici.
L’auditeur français découvrira sans doute le standard de jazz italien "Estate", composé par Bruno Martino et popularisé par Joao Gilberto. Avec cette reprise d’Yves Carini, nous voilà dans La Dolce Vita. Il n’y a qu’à fermer les yeux pour se retrouver dans le film de Federico Fellini, avec Marcello Mastroianni et Anita Ekberg, une nuit à Rome. Quoi de plus romantique ?
On est toujours dans l’amour avec la version singulière de "Love Me Like You Do" d'Ellie Goulding. Le crooner français fait même une version française et romantique ("Aime-moi comme tu es") de ce titre qui a illustré la bande originale de Cinquante Nuances de Grey !
Yves Carini sait surprendre son public avec l’incroyable reprise de "Saint Claude" de Christine and The Queens. Le musicien reprend une scène grise et cruelle vécue à Nantes par la chanteuse pop française pour en faire l’histoire d’une rencontre envoûtante. Il colore le tube de Christine and The Queens d’un rythme jazz audacieux, au point d’en faire un standard digne de Broadway. Qui l'eût cru ?
Après cette revisite ébouriffante et désarçonnante qui ne laissera personne indifférent, Yves Carini propose une reprise aussi classique qu’élégante des "Mots bleus", dans une mélancolie très smooth.
Optimiste, Marc Hévéa l’est, sans aucun doute, comme il le dit dans la chanson qui ouvre son album Insolites solos. Le titre du morceau ? "Le métier d'optimiste", comme de bien entendu… Le chanteur fait l’éloge d’un combat souvent perdu d’avance contre la morosité ambiante : "C'est de l'orfèvrerie du travail d'artiste pas facile le métier d'optimiste" mais qui peut s'avérer un joli piège à filles".
Insolites Solos fait partie de ces opus faussement légers et "feel good", plus mélancoliques qu’il n’y paraît, à l’instar de "J'ai aimé notre rencontre", une jolie ballade délicieusement vintage, nostalgique délicate et capable de faire briller les yeux.
Marc Hévéa est capable de prendre l’auditeur à contre-pied, à l’exemple de "Y'a quelqu'un derrière", une vraie étrangeté schizophrène : "Y a un type qui parle dans ma tête et ce type qui parle c'est moi. Rien à voir avec mon enveloppe... Ce type qui me parle dans ma tête n'a pas la voix de ma voix. Il n'a pas non plus la tête de ma tête. Alors quand tu vois ma tête tu ne sais pas tout de moi".
Musicalement, Marc Hévéa surprend son monde par sa capacité de s’affranchir de toute étiquette, que ce soit "Me dézapper les idées ", un titre engagé, enlevé et a capela sur la société de consommation, "Tous les deux complices", une chanson d'amour et de fusion sur un rythme jazz, le bien nommé "Le blues eh oui", dans la droite ligne de Sinclair ou encore le gospel ("Gospel", tout simplement).
Marc Hévéa surprend son monde par sa capacité de s’affranchir de toute étiquette
L’auditeur s’arrêtera avec un mélange de curiosité et d’admiration sur "Les mots croisés", une jolie chanson d'amour cruciverbiste : "Un seul mot supposé nous met le feu sans artifice . Celui que tout le monde espère le cœur serré les bras croisés." Comment faire d'une partie ordinaire et à priori peu sexy une très belle déclaration sensuelle ? Marc Hévéa a peut-être la réponse : "J'aimerais qu'on sonne ensemble comme deux voyelles complémentaires... Mais tisser nos êtres jusqu'à en faire des êtres verticalement horizontalement. J'aimerais tellement."
La chanson est le terrain de jeu du musicien occitan, à l’instar de "Ma chanson ne t'intéresse plus" où la musique est le témoin cruel autant que la preuve d’une rupture amoureuse : "Mes chansons ne te n'intéressent pas / Mais je les écris toujours pour toi... un jour je t'en enchanterai une".
Plus sombre encore, "Alors voilà je suis mort" s’écoute comme les confidences d’un mort, à la manière du "Moribond" de Jacques Brel, moins caustique mais mêlant un certain nihilisme à une réflexion existentialiste : "Je sais tout ce que j'ai tant voulu savoir... Plus de problèmes entre l'être et l'avoir", dit-il, la gorge nouée.
Ce titre sur la mort est immédiatement contrebalancé par cette autre chanson sur la fin, "Homme sweet homme", cette fois plus blues. Le chanteur, se projetant dans l’au-delà, se déclare prêt à replonger vers la vie : "Hommes, femmes venez profiter de mon âme d'occasion", chante-t-il.
L'album se termine avec "Rien de plus", une samba sur une relation qui est aussi une "évidence", une "chance" et une "destinée" : "Notre amour est là ça fait si longtemps que j'attends ça pas question de le laisser s'éteindre en restant planter là".
La chanteuse est de retour, cette fois en featuring avec Marius, pour son nouveau single, "Anonymes". Da sa voix cristalline, Caryn Trinca et Marius se font les porte-paroles de prisonniers oubliés, en Chine : le thème est suffisamment rare pour ne pas parler de ce single, porté avec conviction et talent.
"Anonymes" a été écrite par Caryn Trinca, composée et arrangée par Sébastien Debard. Elle illustre un duo particulièrement émouvant entre une mère et son fils et rendant hommage aux Ouïghours, un peuple opprimé en Chine. Sur ce fond d’actualité, Le titre raconte l’histoire fictive de deux anonymes dont les destins vont être liés malgré eux.
"Je Veux Naître" et "Anonymes", les deux singles déjà disponibles de Caryn Trinca, annoncent un album prévu en 2022, et réalisé par Sébastien Debard. Tout au long de l'album, les orchestrations extrêmement lyriques sont mises au service de la mélodie et de la voix aérienne de la chanteuse.
C’est à Paris que vit Ryan Egan depuis deux ans. Après une vie passée dans le New Jersey et à New York, l’un des plus français des musiciens américains a choisi notre pays pour son nouveau projet musical. En attendant son futur album, Soft Power, qui promet d’être passionnant, il sort un premier single.
"Weeknights" c’est de la pop assumée jusqu’au bout, dense, intelligente et derrière laquelle se lit l’expérience et l’assurance de Ryan Egan, après plusieurs EP sortis de l’autre côté de l’Atlantique (Postures, Fever & Bloom). De jolis essais donc, que le musicien entend bien transformer.
"Weeknights" assume ses influences rock, pop et funk, grâce à une orchestration soignée. Cette chanson a été coproduite avec Kevin Basko (Foxygen, Rubber Band Gun) et enregistrée à Philadelphie, New York et dans le New Jersey en hiver 2021.
Weeknights raconte l'histoire d'un jeune homme qui tombe amoureux d'une femme plus âgée que lui pendant les vacances d'été dans le sud de l'Italie. Le clip a été entièrement réalisé par Hugo Cohen, un cinéaste et photographe français qui vit entre Paris et Rome. Il a voulu mettre en image, sur la musique de Ryen Egan, un récit mettant en scène sa compagne Isabella Jahns qui devient le centre de l'engouement du jeune garçon joué par Ernesto Lione. La vidéo a été tournée durant l'été 2021 à Palinuro, dans le sud de l'Italie
La voix veloutée de Ryan Egan n’est pas le moindre atout de ce single sensuel et au rythme imparable. Parfait pour de douces et chaudes soirées avec la personne de vos jours et de vos nuits.
Sorti au début de l’été, le dernier album de Frédéric Zeitoun, J’aimerais, est une occasion en or de découvrir un artiste complet et à la carrière incroyable : auteur, parolier, chroniqueur à la radio et à la télé, comédien mais aussi chanteur bien dans son époque, sachant aussi bien manier sa plume dans l’encre bleue délicate que dans le vitriol.
Au vu du pedigree du personnage, l’auditeur ne sera pas surpris de découvrir un album s’inscrivant dans le registre d’une chanson française classique alliant écriture soignée des textes et orchestration traditionnelle. Frédéric Zeitoun propose une production attrayante et élégante : piano, accordéon, cordes ou guitares et non sans accents orientaux ("Vivre vivre").
De quoi est-il question dans cet album dont la sincérité est indéniable ? "J’aime tout le monde" proclame par exemple Frédéric Zeitoun sur un air de jazz manouche, dans ce qui apparaît comme l’aveu d’un vrai gentil : "J'ai envie d'embrasser / À bouche que veux tu / Mes ennemis d'hier / Et même des inconnus / Rancunier de nature / Je deviens écolo / Et la terre est si belle".
À ce morceau altruiste autant qu'amoureux vient en écho cet autre titre, "J’aimerais", que l’on pourrait qualifier comme une prière pour soi, chacun et autrui : "J’aimerais que les points sur les i ne soient plus jamais dans la gueule. J’aimerais qu’on respecte la vie pas seulement dans un linceul…. Au conditionnel improbable, j’aimerais tant et tant de choses, magnifiques et invraisemblables, comme une terre jonchée de roses".
L’aveu d’un vrai gentil
Vrai album humaniste, J’aimerais parle de vie ("Les pires mensonges") d’épanouissement mais aussi d’amour ("Tant que tu es là"). C’est aussi "Apprends à désobéir", une adresse destinée au fils du chanteur ("Apprends à désobéir / Ne ploie jamais sans réfléchir / C’est ton onzième commandement / Comme les dix premiers / Souviens-t-en."). C’est encore "Vivre vivre", un morceau sur "l’urgence" de vivre et de "dire aux gens qu’on les aime tant". Frédéric Zeitoun entend parler de son expérience : "Est-ce le privilège de l’âge ? / Les années nous rendent plus sage / Je sais le bonheur bien fragile / Je sais tout ne tient qu’à un fil". "Parenthèse" parle, lui, de lâcher prise : "Prendre un pari sur l’inconnu" pour "imposer" son histoire et "préférer le risque aux regrets" pour se laisser diriger par son cœur seul.
Homme de son époque, Frédéric Zeitoun règle également ses comptes avec notre époque corsetée et un peu trop sérieuse. C’est le sujet de "Rire de tout" : "Les temps se font dures… régime sans sucre et sans sel, régime sans sexe et sans gluten". Contre "la pensée unique" et le prêt à penser, l’artiste propose une chanson contre les censures de tout poil et pour l’impertinence.
En parlant de chanson, celle "sans chanteur" propose, sur un thème assez classique, de faire s’exprimer une chanson attendant son interprète ("Facile à habiller un piano seul me suffirait."), son public et le succès ("Pourquoi elle et pas moi ?"). "La chanson sans chanteur" a du sens pour un parolier qui a signé pour une pléthore d’artistes.
Citons aussi cet autre titre, "La vie sur son visage" qui est le portrait d’un vieil homme à Lisbonne, durant l’été 2019. Il s’agit du portrait d’un bel homme aux cheveux blanc portant fièrement "la vie sur son visage", chante Frédéric Zeitoun qui dédie cet extrait à Gérard Davoust.
Le musicien ne pouvait pas terminer mieux son album que par le morceau "En mieux", une chanson autobiographique merveilleuse qui résume l’état d’esprit d’un artiste hors-pair : "À l’éternelle question / Si c’était à refaire... / Je réponds sans ambages en regardant les cieux / Je ferais tout pareil mais en mieux".
Étrange album : avec Pelerinaj, Érol Josué transporte l’auditeur du côté des Caraïbes dans une musique mêlant avec bonheur world , électro, pop, chanson, jazz… et vaudou haïtien.
Oui, vaudou. Car Érol Josué, chanteur, danseur, conteur, chorégraphe, anthropologue mais aussi prêtre vaudou ("houngan"), fait de son opus aux 18 titres un vrai pèlerinage (d’où le titre de l’album) dans un pays riche, coloré, bruyant, complexe mais aussi blessé. C’est ainsi que l’on doit comprendre le titre créole "Je suis grand nèg" qui est aussi le chant d’un haïtien portant la voix de son peuple et des cinq piliers de ses souffrances : division, colonisation, division, évangélisation et corruption.
À l’image de ce pays, c’est le syncrétisme musical qui domine dans cet album riche, solide et cohérent. Syncrétisme car la place du religieux est bien présent, que ce soit dans les chœurs de "Mitolo", dans l’harmonium de "Pèlerinaj fla vodou" ou encore dans cette reprise folk et créole de l’"Ave Maria" de Gounod ("Palave Maria").
Chanteur, danseur, conteur, chorégraphe mais aussi prêtre vaudou
Érol Josué a pris son temps pour cet album personnel a plus d’un égard. La voix du chanteur s’envole avec grâce ("Badji") tout en se jouant de tous les registres : douleur ("Je suis grand nèg"), retenue ("Tchèbè tchèbè"), tendresse ("Avelekete"), sans jamais renier les traditions musicales haïtiennes ("Kafou", "Kase tonèl").
Le travail sur les sons est remarquable dans cet opus balançant sans cesse entre traditions et modernité. Pour "Gede Nibo" c’est du côté du jazz que s’aventure Erol Josué dans une musique métissée qui ne fait pas l’impasse sur les sons caribéens. "Sim goute w" est sans doute aussi le meilleur exemple de cette pop-folk teintée de musique traditionnelle… à moins que ce ne soit l’inverse. Quant à "Ati sole", on est dans cette musique vaudou mâtinée de sons rock, au service de l’identité haïtienne. L’électro n’est pas en reste ("Rèn sobo","Ati sole"), pas plus que ces recherches de sons inattendus, que ce soit des riffs de guitares ou des claquements de fouets ("Erzulie").
L’auditeur s’arrêtera assurément sur le morceau "Kwi a". Tout est là : l’efficacité de l’orchestration, le texte en créole et les percussions irrésistibles de justesse et de subtilité. Envoûtant, Pelerinaj l’est jusqu’aux dernières notes de "Kase tonèl", aux rythmiques envoûtantes. Sans oublier ces chœurs qui font toute la richesse d’un album bigarré, dense et ambitieux.
C’est une merveille que je vous invite à découvrir : Spirit Tree de Kia Skov est un album brillant de mille feux. Chaque écoute fait surgir de nouveaux pans de cet opus à la sombre et sensuelle beauté. Et c’est là le propre des très grands albums que vous devez absolument avoir avec vous, et si possible au format CD ou vinyle. Je vous expliquerai en fin de chronique pourquoi.
Une vraie famille comme le suggère Kira Skov lorsqu’elle présente ses collaborations dans un arbre "généalogique". Il est vrai que cet album de duos porte le titre de Spirit Tree, ce qui est logique et assumé. Elle dit ceci au sujet de cet opus conçu en pleine crise sanitaire : "Je suis tellement heureuse que tout le monde ait bien voulu participer au projet. L'album est né d'un véritable échange musical : Les bandes son ont toutes été enregistrées en direct à Copenhague, j'ai adressé les chansons aux uns et aux autres sous forme de fichiers audio et chacun y a ajouté sa voix au fur et à mesure."
Spirit Tree est une œuvre incroyable aux sons folk et aérien, portés par une voix sensuelle, soyeuse et aérienne ("We Won’t Go Quietly", "Pick Me Up", "Tidal Heart"). Il se dégage de l’album une indéniable mélancolie. Lorsque, à l’instar du morceau "In The End" (en duo avec Bonnie "Prince" Billy, à la voix de crooner irrésistible), le désespoir affleure, la musique et les voix se révèlent aussi sensuelles et belles que le légendaire "Where The Wild Roses Grow" de Nick Cave et Kylie Minogue : "Lover anoint me / find me, destroy me / I am the daughter, sister, lover child / show me no mercy / spare me not the detail / I want to suffer for my sins."
Une élégance désarçonnante dans cette pop-folk faussement désinvolte
C’est encore en duo avec Bonnie "Prince" Billy qu’elle se lance dans une magnifique déclaration d’amour, "Some Kinds Of Lovers" ("I wanna walk with you through the forests / Like some kind of lovers / Like many have before us / Hovering above us is a sky of distant stars and memories").
Il y a une élégance désarçonnante dans cette pop-folk faussement désinvolte, à l’instar de "Horses", un morceau qui commence a capela avant de s’envoler dans une pop rutilante aux voix fragiles. Citons aussi "Burn Down The House" ou la formidable ode aux poètes, "Ode To The Poets", née d’un dialogue imaginaire entre Jack Kerouac et Dylan Thomas et qu’interprètent Kira Skov et Mette Lindberg.
Il faut aussi parler du lent et lancinant "Love Is a Force", aussi menaçant qu’une plainte sourde, ou encore le sombre, mystérieux et onirique "Deep Poetry", soutenu par les mots en français de Lionel Limiñana : "Ma reine d’Ecosse / Féroce / Je t’ai tellement aimé / Je rêvais… / Anesthésié / De me faire la malle / Un de ces quatre / Avec mon couteau / À cran d’arrêt".
On s’arrêtera tout autant sur "Dusty Kate" un titre pop qu’elle chante en duo avec Mette Lindberg et qui est un hommage à Kate Bush. Quant à "Lenny’s Theme", Kira Skov propose un dialogue parlé-chanté avec Lenny Kays : "So, Lenny, tell me / What is it to duet ? / Tell me of the sacred dance / And the mystery of It" .
Pour être complet sur Spirit Tree, il faut enfin absolument citer Mette Geisler, l’auteure des dessins réalisés pour un album qui est absolument à acquérir dans sa version physique. Une merveille musicale et vocale en même temps que graphique et éditoriale. Un chef d’œuvre : j’ose dire le mot.