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De sa voix à la Enzo Enzo, Carole Masseport propose, avec son dernier single On se remet de tout, la plus belle des consolations. Le clip a été réalisé par Michaël Terraz.
La musicienne chante les petites et les grandes blessures de la vie : "On dit qu’on se remet de tout / Jusqu’à ce que l’on ne s’en remet plus / On dit qu’il faut se mettre à genoux pour aimer tout ce qu’on a perdu".
Passer à côté de tout, échouer, essayer de comprendre, n’attendre rien de personne, pardonner au risque de ne pas se respecter : de ces faux-pas et échecs, Carole Masseport en fait des incidents de parcours que chacun peut dépasser, avec optimisme : "On dit que la vie n’est qu’un jeu / Que nul part ce sera mieux / Qu’on verra quand on sera vieux / A quoi bon être malheureux."
On se remet de tout est le premier extrait de son nouvel album qui sort en mars, et sur lequel on croise JP Nataf, Albin de la Simone ou Jean-Jacques Nyssen.
Fanelly débarque avec son dernier morceau,It's Gonna Make A Little Difference. La musicienne, née en Italie dans les Pouilles et parisienne d’adoption, propose un titre sombre dans le propos et lumineux dans la forme.
It's Gonna Make A Little Difference a été écrit peu de temps après les attentats de Paris de novembre 2015. Fanelly parle de cet événement comme un de ces moments qui nous transforme ("It’s gonna make a little difference / Happiness has another taste / I understand that life has to go on").
Avec une voix délicate et intense, et servie par une orchestration acoustique ramassée (guitares, contrebasse et batterie), Fanelli chante la douleur, la désillusion ("It happens that we’ve not the same heroes") et la fadeur des pensées ordinaires et quotidiennes face à ces grands drames ("Daily thoughts then seem so far").
La musique pop-folk et jazzy s’appuie sur un texte fait de ruptures et de suspensions, à la conclusion définitive : "You’re not my hero… you’re not my hero…"
À noter que la chanteuse a enregistré également une très convaincante adaptation de Smooth Operator de Sade.
La contrebassiste Sélène Saint Aimé, le guitariste Matthieu Barjolin et Davide Chiarelli à la batterie et aux percussions collaborent à la réalisation de son premier album Metro Stories prévu pour début 2021.
Si je dis que Zoé Morin est une nouvelle voix sur la scène de la chanson francophone, l’expression est à prendre dans les deux sens. Dans son premier EP La flamme, l'artiste frappe par sa voix assurée, singulièrement posée et scandant des textes sombres et engagés sur une musique électro-pop.
Zoé Morin souffle un vent de fraîcheur, et cette impression se confirme au vu du pedigree de l’artiste : l’adolescente de 13 ans, auteure, compositeur et interprète, seule au clavier et à la guitare, sert des textes engagés, comme elle le dit elle-même : "« Qui prétend faire du rap sans prendre position ? » disait l'autre. La pop 2.0 a la même ambition. C'est pourquoi mes chansons, à la guitare et au piano, parlent de féminisme, d'écologie, de notre société et de comment nous, les jeunes artistes, nous devons réussir à prendre position tout en divertissant. C'est le but de mon projet musical."
13 ans et quelques
La mort, la maladie ("La dame en noir"), le féminisme ("Est-ce que tu sais que les flammes / sont souvent du côté des femmes", "Les flammes"), mais aussi l’amour chanté par une jeune fille ("Sous ton aile"). Pas d’enfantillage ni de facilité chez Zoé Morin, capable de lucidité et de noirceur "La pluie et le beau temps", "Casse toi"). Du haut de ses 13 ans et quelques, Zoé Marin parle aussi de l’enfance et de tous les rêves y afférant ("Quand on a sept ans"), avec une rare délicatesse et un sens de la poésie indéniable.
On sort de cet EP assommé par une telle précocité, dans un EP autoproduit avec une belle audace, une intensité et une assurance remarquable. Une nouvelle voix de la chanson, vous disais-je.
Le public français découvrira avec la plus grande curiosité Marie-Gold, ancienne membre du collectif canadien Bad Nylon. Cette musicienne nous vient du Québec et propose un rap venu de ce coin de l'autre côté de l’Atlantique.
Parce que nos cousins canadiens tiennent à leur langue tout autant que nous, il est passionnant de voir comment Marie-Gold parvient à libérer son flow dans son premier album solo opportunément intitulé Règle d'Or, évidemment en rapport avec son nom. Mais il s'agit aussi d'une référence à une citation de George Bernard Shaw: "La seule règle d’or est qu’il n’y a pas de règle d’or". Vous avez quatre heures pour disserter...
Dans cet opus, conçu en collaboration avec des beatmakers montréalais, français et belges, la chanteuse se livre à corps perdu : "Marie-Gold dans la jungle des animaux / S’accroche à son style comme une anémone / Si tu veux blesser je connais les mots", comme elle le scande dans "JACK". Libre dans sa tête, libre dans son corps, la rappeuse délivre "La seule règle" qui vaille : un album aux rythmes hip hop ("Goélands"), volontiers minimaliste et lorgnant aussi largement du côté de la chanson française ("La seule règle").
Écrit à la première personne, Marie-Gold pousse son travail d’écriture jusqu’à proposer des textes à la langue charpentée et largement mâtinée d’anglais : "Car je passe mes journées à faire des maths / En m'demandant qu'est-ce que je calice à pas faire plus de rap / But I guess que c'est calculé, l'encre still finit par couler / J'ai fais un portrait du futur, je l'ai juste mal cloué" ("Pousse ta luck").
A l’instar de "Crache sur vos tombes", la Québécoise délivre un album rugueux qui plonge dans son quotidien, son passé, ses espoirs, ses rêves mais aussi les déceptions d’une artiste : "J'ai pas manqué de flair, en renonçant à vos sons / So vous m'oublierez, j'espère pis j'irai cracher sur vos tombes". Sans oublier ce foutu argent ("Aucun bling"). Écouter Règle d’or c’est entrer dans la tête d’une fille d’aujourd’hui, avec ses galères, ses interrogations et ses ras-le-bols : "J’peux pas sortir d’mon lit / J’ai l’système démoli / Perico et Molly / La drogue nous fait faire des folies / J’peux pas quitter l’logis" ("Goélands").
Libre dans sa tête, libre dans son corps
"Mémoire" est l’un des meilleurs morceaux, à la composition particulièrement soignée et mêlant rap et chanson, avec un message féministe, à l’instar de sa consœur Samuele : "Les gentilles filles ont aussi le droit d'être en colère / Mais t'oublies de te contenir, il faut le reconnaître / Les gens exagèrent, pardonne-leur… / Rappelle-toi ceux qui t'aiment, t'aiment, t'aiment / Oublie ceux qui te down, down, down / Malgré tout ce que tu donnes, everything's never enough / Au moins tu dormiras bien dans ta tombe."
Marie-Gold assène ses titres avec une rare puissance, ponctuant ça et là son album de titres insouciants, voire aux trouées lumineuses. C’est le cas du duo avec Stone, riche de promesses en weed et en nuits blanches : "J'veux faire tourner la terre / J'veux faire tourner les têtes / Quitte à m'en jeter à terre / Smoke weed ‘til I die - excès, tu adhères / On en reparle plus, on revient à nos affaires" ("s.w.t.i.d."). C’est aussi le cas du titre "Doser", plus électro que rap, au texte dense, surréaliste et poétique : "Je préfère être l’amour qu’être celle qu’on adore / Je vous salue Marie, j’peux-tu croire en Chloé ? / Dans ce pays d’Oz aux idoles krizokal et aux âmes encodées / Où l’espérance se dose / En frappant tous les murs dans la boîte de Pandore? / Démesure ! / Même l’histoire ne m’a pas dosée ! / Au futur, il me souffla ! La vérité".
La vérité, l’amour, le combat quotidien pour être soi, la liberté. La vie selon Marie-Gold, quoi.
S’il y a bien une ville qui a inspiré les auteurs, c’est bien Paris. De Charles Trénet à Marc Lavoine, en passant par Serge Gainsbourg ou, plus près de nous, Marc Lavoine et Benjamin Biolay, la Ville Lumière est une source intarissable.
Mélie Fraisse chante à son pour la capitale française, à travers un titre délicat (PARIS), qui évoque la découverte par une jeune Provinciale – la chanteuse est originaire de Sète – d’une ville à ma fois monstrueuse, inhumaine ("Paris, je t’ai quitté, je t’ai perdu, j’n’ai pas tenue, noyée, sous ton nuage doré / Mais c’était plus mon rythme, je ne tenais plus la ligne, j’ai fini par lâcher") et fascinante ("Mais je t’aime quand même / Paris, sublime devant toi / Je m’incline / Mais je t’aime quand même / Paris, féline, dans tes bras, tout défile, je vacille").
Cette chanson délicate, à l’électro pop d’une grande subtilité, est une déclaration d’amour pour cette ville, mais il s'agit bien d'un l'amour lucide et désenchanté : "Paris j’ai suffoqué, je suis partie, pour respirer, pour vivre, ailleurs que sous ton pied."
Avec ce nouveau single PARIS, Mélie Fraisse annonce la sortie de son second EP dans les prochains mois.
La naissance d’un groupe n’est jamais anodine. Le duo Océline fait une entrée discrète mais convaincante sur la scène pop avec leur premier single, Turbulences, en attendant un premier EP prévu pour cette fin d’année, financé par KissKissBankBank.
Pour cette histoire d’amour fortement contrariée, les chanteuses ont choisi de tourner leur clip dans la forêt de Fontainebleau, un lieu cher à Bla Bla Blog.
L’osmose entre les deux interprètes d’Océline est évident : le duo a fait le choix d’une électro pop servant de manière équilibrée un texte sur une rupture douloureuse mais salvatrice : "Tu montes et moi je vais tomber / Et tout va se mettre à trembler / Décélère, va prendre l’air / Je te libère / De mon espace solaire."
Du beau travail qui augure le meilleur pour le groupe.
Si Morgane Ji était un personnage de fiction, il est certain qu’elle aurait choisi celui de cow-girl dans un western de Sergio Leone ou de Tarantino.
Il est vrai qu’il plane dans son album Woman Soldier un souffle à la fois sauvage, aventurier et aussi très actuel, grâce à ses compositions travaillées et l’utilisation de l’électronique. Avec "Mon Nom est personne", nous voilà dans un western à la chaleur plombante, et en français : "Mon nom est personne je ère dans ton désert comme personne / Je suis ta prisonnière. "
Un hommage bien sûr à Sergio Leone pour cette chanson d’amour qui finit mal : "Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse" ! Il flotte réellement sur cet opus cette atmosphère de western-spaghetti à l’exemple des rythmiques appuyées, lourdes comme un soleil désertique ("Fear No More"). Cette référence cinématographique est présent dans l’album dans une version électro. Électro comme du reste le premier morceau de l’opus, "Tom Thumb".
Le son soul et électro rock est porté par une voix tour à tour soyeuse et vindicative, dans un morceau rugueux. Il faut dire que Morgane Ji se révèle comme une vraie warrior, une guerrière de la guitare qui décoche ses notes comme on envoie des flèches en plein cœur. Gare à elle : "I feel like a ticking time bomb".
Morgane Ji nous séduit avec une pop à la fois sophistiquée, ponctuée ça et là de vagues d’électro ("Radio On"), et revenant aux classiques, comme le prouve le choix d’instruments acoustique : il y a les guitares, bien sûr, mais aussi cet étonnant banjo : "Somebody sang a song on the radio / I grabbed my banjo". Sans oublier sa voix, puissante et soul, à l’instar de "No", un titre consacré à une séparation : "We live in a world of separation / Where every man can be a lion… Stay out of myy land / We must try to remain friends... / Don’t stay so close."
Révélation réunionnaise de l'année
Dans "Homo sapiens", morceau mêlant pop et world musique, Morgane JI se met dans la peau d’une australopithèque : "Dans ma tête d’australopithèque / Sous ma peau de bête rien ne m’arrête." Des rythmes tribaux mêlés à des sons électroniques propulsent l’auditeur dans le temps pour dire que le Sapiens ne change décidément jamais dans sa soif d’écraser l’autre et de "faire la guerre" : "Je fais la guerre et traque mes frères à grands coups de hache, / A coups de revolver, je veux plus de tout, surtout plus de terre." Oui, rien ne change, même si les mœurs sont a priori plus policés : "Je fais la guerre dans les rangs de derrière les affaires sont les affaires / J’ai les dents longues et une peau de bébé je suis homo habilis customisé… Mais faut pas me dire que je ne suis pas sérieux, costumes et boutons, / De manchettes, moi monsieur, j’ai des talonnettes."
Tout autant engagée, c’est sur des rythmes martiaux que Morgane Ji lance "Woman Soldier", un nouvel hommage au western autant qu’un chant féministe pour dire la puissance et la force des femmes : "I’m a soldier / A woman soldier, proud a a man. / A red rainbow through sunlight / One last arrow, one fast fight."
Pour "Maloya", qui se réfère à une musique et une danse réunionnaise, la chanteuse choisit le contrepied, avec un morceau qui faut le choix du créole, sans abandonner pour autant sa facture pop world étincelante et bouleversante, avec toujours ses ponctuations d’électro et de guitares électriques qui en font toute la modernité. Cette revisite du maloya fait sens pour une artiste qui a été consacrée cette année révélation réunionnaise de l'année pour cet album, justement. Sa biographie indique par ailleurs qu’elle a fait partie des 2000 enfants ex-mineurs transférés de la Réunion vers la métropole durant la page sombre de l'histoire des "enfants de la Creuse".
Avec "I Miss You", on découvre derrière une composition maîtrisée une femme délicate et plus attentionnée et attentive que l’on imagine : "Pardon me, Oh try / Excuse me, / New I’m so so sorry / Pardon me ! Oh try ! / Excuse me, / Now watch me ! / I’m small and petrified." Excuses acceptées.
Oui, voir des expositions est encore possible en cette période de confinement. C’est ce que propose Nicolas Vidal, chanteur, compositeur et aussi photographe, qui propose sur Faces un portfolio inédit.
Le thème ? La musique. Et plus précisément la pop et les concerts. Nicolas Vidal refuse l’apitoiement, comme il l’écrit lui-même, et choisit l’hommage aux salles de concert, aux festivals, aux boîtes de nuit, aux théâtres, aux stades et même aux appartements et aux plages où viennent se produire musiciens et musiciennes pop.
Un crève-cœur, bien sûr, pour tous les amoureux de la scène : "Qui eut cru il y a quelques mois qu’une pratique aussi naturelle qu’aller écouter de la musique en live allait être interdite par un virus et une pandémie mondiale ? L’économie de la musique, la vie des artistes, des musiciens, des techniciens ont changé radicalement et la perspective de retourner voir nos artistes préféré.e.s très amoindrie, en tout cas pour le moment".
Heureusement, il reste les images, et, pour Facezine, les photos et ce très beau portfolio en ligne qui rend hommage à ces chanteurs et chanteuses – ces dernières sont, du reste, en majorité.
Émilie Marsh, Marvin Jouno, Hervé, Beyoncé, Alain Chamfort, Cléa Vincent, Clara Ysé, Juliette Armanet, Zaza Fournier, PR2B, Pomme, Canine, Maud Lübeck, Minuit, Aya Nakamura ou Fleur Offwood font partie de ces artistes mis en l’honneur dans de splendides clichés en noir et blanc.
Un hommage autant qu’un rendez-vous pris pour retrouver ces artistes lorsque nous serons débarrassés de ce virus : "Et nous reviendrons dans les salles, nous taperons dans les mains, nous danserons ensemble, nous chanterons à tue-tête “Djadja” avec Aya Nakamura, nous danserons sur les chansons de Cléa Vincent, nous vibrerons avec les mots de Marvin Jouno, ensemble, nombreux ou à 5 dans une cave de Belleville, mais avec une joie tellement énorme, sur scène et en face, qu’on se dira que ça valait la peine d’être patient".
En attendant, il reste dès aujourd’hui cette exposition virtuelle : l’une des plus chouettes idées musicales en cette période de confinement.