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chanteuse - Page 24

  • Kara Marni, logique

    Kara Marni pourrait bientôt figurer dans votre playlist. Finalement, ce ne serait que logique, tant la chanteuse anglaise manie une soul chaleureuse (un peu de Witney Houston, une pincée de Diana Ross et un soupçon de Beyonce) avec une voix caressante, chaleureuse et proche de la perfection (Lose my love, No Logic).

    Bien plus travaillés que ne le laisse croire une première écoute, le son et la facture nineties (Opposite, Caught up) servent un EP à la production et à l’enregistrement remarquables.

    Kara Marni parle d’amour, de ses irrésistibles attractions et de leur aliénation dans cet opus maîtrisé, après un premier album remarqué et une série de tournées au Royaume-Uni et dans le reste de l’Europe l’an dernier.

    Fans de RnB et de soul, la chanteuse londonienne est pour vous, grâce à une pop qui revendique des influences remarquables, que ce soit Diana Ross ou Chaka Khan, insufflant par moment des accents rock, si l’on pense au très réussi Lay Your Blame, avec J. Warner.

    Le grain de voix de la chanteuse est un divin miracle, comme le prouve, s’il en était besoin, le morceau All Night, un titre présent dans deux versions. Pour l’occasion, Kara Marni s’est offerte le concours du producteur et DJ anglais Champion. Si l’on parle de miracle c’est qu’en toute logique Kara Marni a le droit de rêver d’une longue et fructueuse carrière. Remarquable.

    Kara Marni, No logic, Access Records, 2019
    http://karamarni.com
    https://www.facebook.com/KaraMarni
    https://www.instagram.com/karamarni

    Voir aussi : "Comme un air de Motown"

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  • Dua Lipa, au pop de sa forme

    Une fois n’est pas coutume sur Bla Bla Blog, c’est de la pop urbaine et hyper populaire dont il sera question dans cette chronique.

    L’artiste ? Ni plus ni moins que Dua Lipa, en pleine ascension avec son titre Don’t Start Now. Ça risque de chauffer sur les pistes à l’écoute de son nouveau titre, Physical, le deuxième single de son futur album, Future Nostalgia, annoncé pour le 3 avril prochain.

    Physical annonce bien la couleur : du rythme, du son bien construit, une chanteuse à la voix musclée à défaut d’être révolutionnaire, de la danse et une bonne dose d’extravagance. Sans oublier un clip aux moyens certains et louchant du côté des années 80.

    Dua Lipa sera également en concert à Paris, à l’Accorhotels Arena le 4 mai prochain.

    Dua Lipa, Physical, Warner Records, 2020
    http://dualipa.co/official

    Voir aussi : "Marie, j’adore"

    © Hugo Comte

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  • Le top 10 de Bla Bla Blog pour 2019

    Ding ding ding ! Nous sommes en début d’année. 2020, l’année de toutes les promesses. Mais il est aussi temps de se retourner vers 2019. Contre vents et marées, Bla Bla Blog continue ses explorations : livres, musiques, cinéma, séries… Après 227 chroniques parues en 2019, quelles ont été celles qui ont été les plus populaires ? Cette année encore, nous vous proposons un top 10.

    10 Nathalie Cougny : "J’aime bien surprendre, sinon c’est pas drôle !"

    Le top de Bla Bla Blog commence ce classement par une artiste bien connue sur ce site. Nathalie Cougny. Femme de lettre, poète et peintre, qui a fait l’objet de plusieurs chroniques depuis 2015, Nathalie Cougny a bien voulu nous accorder une interview, à l’occasion de la sortie de son roman Paris Rome, consacré à Nietzsche.

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    "Nathalie Cougny fait partie des artistes que Bla Bla Blog suit avec intérêt : peinture, romans, théâtre, poésie, engagement. Cette artiste est partout et toujours avec passion. Sa dernière actualité est un roman, Paris Rome, qui imagine la rencontre de nos jours d'une jeune peintre médiatique avec Nietzsche. Rencontre improbable et incroyable qui méritait bien qu'on pose quelques questions à l'auteure..."

    La suite ici...

     9  Gauvain Sers, l’autre chanteur énervé

    S’il y a un chanteur qui a fait parlé de lui cette année, c’est bien Gauvain Sers. Musicien détesté par certains, adoré par d’autres, Gauvain Sers est dans la lignée des artistes populaires aussi bien capable de chanter des saynètes de la vie quotidienne que de traduire des faits de notre époque.

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    "La chanson titre Les Oubliés de Gauvain Sers, en marquant les esprits (la dénonciation de la fermeture d’une école dans la Somme et, par là-même, un chant sur les oubliés de la France rurale) ne doit pas cacher tout ce qui fait la richesse et la qualité d’un album.
    Les Oubliés ne saurait se limiter à un album engagé en pleine crise des gilets jaunes ("Qu'il est triste le patelin avec tous ces ronds-points / Qui font tourner les têtes"). Il est bien plus encore : l’œuvre d’un artiste important assumant sa filiation avec Renaud et partageant avec l’auteur d’Hexagone l’art de parler de l’amitié (Changement de programme ou L’épaule d’un copain), du bonheur ordinaire mais non sans aspérités (Petite piaule) et des choses simples de la vie (Tu sais mon grand), grâce à des texte écrits avec une rare exigence littéraire (Dans la langue de Prévert)..."

    La suite ici...

     8  Prenom : Marlene

    Parmi les découvertes de Bla Bla Blog cette année, figure en bonne place Prénom Marlene, dont le premier titre n’est que le début d’une carrière prometteuse. 

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    "Saint Valentin oblige, c’est aux cœurs de guimauve que se destine ce titre en exclusivité de Prénom Marlene, une jeune artiste qui vient de sortir son premier titre, Les mots qui rassurent.
    À découvrir – en attendant un premier album ?"

    La suite ici…

     7  Jain en Soulitaire

    C’est l’une des artistes françaises les plus en vue et les plus populaires en France et dans le monde. Jain avait fait sensation en 2018 avec son deuxième album, Souldier. En 2019, elle était en tournée, démontrant qu’elle était aussi une show woman d’exception. Nous étions à Orléans pour la découvrir sur scène. La chronique sur ce spectacle est l’un des tops de cette année.

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    "Jain est actuellement en tournée mondiale et en France. C'est à Orléans qu’elle a pu être applaudie le jeudi 14 mars, dans un zénith conquis par l’étape de son Souldier Tour, faisant suite à son dernier album, Soudier. Nous y étions.
    Seule sur scène, en combinaison bleue roi avec col et épaules rouges et baskets blanches, la plus internationale sans doute des artistes françaises prouve sa solidité, sa flamme et son professionnalisme dans un show calibré au millimètre.
    Sous une double arche croisée installée au milieu de la scène, Jain commande son spectacle derrière une console, le seul instrument visible. Du haut de ses 27 ans, la musicienne lance, rythme et nourrit sa prestation avec la maîtrise d’une DJ aguerrie ou, mieux, d’un pilote de vaisseau spatial tout droit sorti des
    Gardiens de la Galaxie..."

    La suite ici…

     6  Bombardement de saveurs au B-29

    Bla Bla Blog a commencé fin 2018 une série de chroniques sur la gastronomie. Cette année, un article consacré à un restaurant entre en 6e position de ce top. Et pas n’importe lequel : un fast-food breton...

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    "Et si les meilleurs burgers du monde se dégustaient en Bretagne ? C’est ce que l’on peut légitimement se dire quelques mois après l’élection du meilleur burger de France qui a désigné le Bistrot d’Lao de Quimper.
    Mais un autre restaurant breton a attiré l’attention de Bla Bla Blog : le B-29 à Concarneau. Évidemment, les touristes de cette ville balnéaire seraient a priori plus tentés de partir à la pêche aux crêperies ou aux restaurants de fruits de mer qu’à un fast-food. Grossière erreur car, parmi les établissements culinaires à découvrir absolument à Concarneau, figure le B-29, au nom fleurant bon les années 50, la Guerre Froide mais aussi... le département du Finistère..."

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     5  Rencontre avec Patricia LM

    Bla Bla Blog aime Patricia LM, et ce depuis 2016, date de la découverte de sa galerie dans une petite rue de Concarneau.Ses photos extrêmement travaillées, ses modèles traités avec grâce et sensualité, son travail sur la couleur, et surtout l’humanité de cette artiste. Nous l’avons interrogée pour en savoir plus sur cette photographe exceptionnelle.

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    "C’est en Bretagne sud que l’on a le plus de chance de croiser Patricia LM. La photographe y a des attaches fortes. Elle y expose régulièrement ses œuvres, bien éloignées des créations classiques qu’offrent les galeries nombreuses autour de Concarneau, Pont-Aven ou Douarnenez. Patricia LM fait des corps sa matière brute, qu’elle travaille en les rehaussant de couleurs pop-art. Questions-réponses avec une artiste passionnante et à l’univers attachant..."

    La suite ici…

     4  Brigitte Bellac, toujours debout

    Brigitte Bellac a été une belle découverte cette année. L’ancienne actrice, passée aussi bien par la télévision, le théâtre que le cinéma, offre à travers le récit de sa vie autant un portrait de la France des années 70 et 80 qu’un puissant appel à la vie et à la résilience. Exemplaire !

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    "« On veut du cru, de la viande humaine, du sang, des larmes. On veut avoir vraiment mal, comme celui ou celle qui narre. Pareil »  : ainsi commence Je -Nous (Éditions du bord du Lot), le récit de Brigitte Bellac, une figure oubliée du cinéma français. Le grand public l’a découverte à la fin des années 70 dans le film de Michel Lang, À nous les petites Anglaises.
    De cinéma, de théâtre et de télévision, il en est bien entendu question dans ce livre. Mais pas que. Car, comme l’indique l’auteure à l’ouverture de Je-Nous, son histoire est aussi celle d’une vie en forme de montagnes russes, d’arrêts nets en raison de graves problèmes de santé, de désillusions, mais aussi de courage et de résurrections, sans que jamais ces épreuves ne la mettent à terre..."

    La suite ici…

     3  Death is not the end

    Sur le podium de cette année figure, une fois n’est pas coutume, un livre. Un témoignage en réalité : celui d’un médium. Fantômes, esprits, âmes errantes : car nous sommes tous mortels, de tels sujets n’ont pas été sans fasciner les internautes de Bla Bla Blog. Un top surprise pour cette 3e place.

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    "Vous qui entrez dans la lecture du dernier ouvrage d’Alain Joseph Bellet, Écoutez ce que les défunts nous disent (Presses du Châtelet), abandonnez toutes vos certitudes. À la suite de son précédent ouvrage, Les Morts sont parmi nous, le médium breton répond aux questions "devons-nous avoir peur de la mort ?" et "l’être humain est-il préparé à ce qui l’attend dans l’autre monde ?" grâce à une série de témoignages et d’expériences qui devraient en troubler plus d’un..."

    La suite ici…

     2  Laurie Darmon à nu

    On adore Laurie Darmon : son audace, son flow, son sex-appeal. Pour son EP sorti il y a un an, l’auteure de La Rupture a choisi de sortir des sentiers battus et de proposer un mini-album dans lequel elle se met à nu, dans tous les sens du terme.

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    "Il y a tout juste un an, il était question sur Bla Bla Blog du premier album de Laurie Darmon, Février 91. Quelques mois, plus tard, l’artiste a choisi de ne pas se reposer sur cet opus réussi et s’est aventurée sur un terrain autrement plus audacieux et culotté. Elle sort en ce moment son nouvel EP, Dévêtue, créé et distribué dans une totale liberté. Que la chanteuse se mette à nu dans ce cinq titres est un euphémisme : Laurie Darmon y parle d’amour dans ce qu’il y a de plus brut, d’instinctif et, finalement, d’authentique..."

    La suite ici…

      Le petit monde d’Élodie Suigo

    Et la grande gagnante cette année est… Élodie Suigo. Cette femme de radio est aux manettes pour des interviews denses et sensibles avec des personnalités que nous connaissons tous, mais que la journaliste de France Info parvient à dévoiler comme personne. Elle décroche le pompon cette année, un an après la chanteuse Berry.

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    "On ne parle pas assez de la radio, ce média ouvert, protéiforme et souvent inventif. J’ai envie de vous parler d’Élodie Suigo et de son émission quotidienne Le Monde d’Élodie, diffusé sur France Info.
    Mine de rien, cette série de chroniques a la capacité de vous accrocher très rapidement et de devenir un rendez-vous familier grâce à des qualités finalement très simples : des interviews courtes et sensibles, sans esbroufe ni sens de la provocation..."

    La suite ici…

    Voir aussi : "Top 10 de Bla Bla Blog pour 2018"

    Photo de couverture : Élodie Suigo

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  • Condore passa

    Condore est le projet de Léticia Collet, claviériste de Dan San. À la croisée des chemins entre Agnes Obel, Patrick Watson et Charlotte Gainsbourg, Condore propose un son aérien et mélodique à la mélancolie saisissante à découvrir sur son premier EP, Jaws.

    L'univers de Léticia Collet est intime et harmonieux, basé sur une relation forte et singulière entre elle et son piano.

    Après avoir dévoilé les titres Lootus et Love Zombies, Condore poursuit son échappée belle avec Boring, dont le clip propose un refuge sensible, intime et délicat où la part sombre s’apaise grâce à cet environnement chaleureux.

    Tout au long de Jaws, produit par Yann Arnaud, ela musique de Condore se construit par l’entrelacement du piano et de la voix, dans une succession d’arpèges, de mélodies et d’harmonies vocales. Une beauté rare.

    Et Condore passa, sans doute pour un bout de temps. 

    Condore, Jaws, EP, JauneOrange/Pias, 2019
    https://condore.be
    https://www.facebook.com/CondoreMusic

    Voir aussi : "Clio, la fille en fusion"

    Merci à Xavier Chezleprêtre / Attitude

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  • Chaud, fort et bon

    Et si Haylen était la future grande voix de la soul ? Cette question très sérieuse mérite d’être posée après l’écoute de son premier EP, Out Of Line, sorti il y a un an et que je ne découvre qu’aujourd’hui. Mais mieux vaut tard que jamais, pas vrai ?

    Les cinq titres de son opus, d’une belle homogénéité et faisant se rencontrer pop, rock, jazz et soul, marquent sans doute la naissance d’une vraie crooneuse.

    Le sens du spectacle, la chanteuse et guitariste parisienne l’a, sans aucun doute : meneuse de revue au Crazy Horse, Haylen a également arpenté la scène de l’American Tours, nous apprend le magazine Rolling Stones dans son numéro de septembre 2019, sans compter un passage par The Voice en 2016.

    Mais revenons à ce premier EP, qui est à sa manière un hymne à la beauté et à l’amour. La voix veloutée de la chanteuse délivre une pop rock langoureuse et chaleureuse (Don’t Give Up). Dans ce mini album, en anglais pour l'essentiel, Haylen propose ausi un titre en français, Encore Une Nuit, délicat et mélancolique chant d’amour : "Encore une nuit / Qui ne t'invente pas / Encore une nuit / Seule Dans ce grand lit froid / Les larmes ont séchées sur mon visage / Depuis ce dernier baiser trop sage / Cette histoire dissimulé / Vaut le coup de doux moment comme captivé / Enivré dans la chaleur de tes bras / Ceux qui me seraient fort ce matin là."

    Le funk langoureux de Little Star est porté par une voix qui vient s’épanouir dans des volutes. Plus érotique encore, Out Of Line, qui donne le nom à l’EP d’Haylen, se déplie avec des accents de danse nuptiale, sur des sons débarrassés de tout artifice, comme si la musique se mettait à nu elle aussi : "All alone one more time / On my own with a broken heart / Tears sweaping the boulevard / Lord hear me I'm praying the stars / Everytime I walk out of line / Out of line."

    Si le slow pouvait revenir hanter les pistes de danse et rapprocher enfin les corps, c’est sans doute sur cet album d’Haylen que l’on jetterait son dévolu, et en particulier sur le dernier titre, Good Things. Chaud, fort et bon ! : "You can call me a dreamer / But no one can stop me tonight / in this world so strange / We all have to play the same game / And I can't imagine what it would be / A place without darkness and misery."

    Violon, guitare, saxo et voix puissante : rien de trop pour faire de la chanteuse anglaise une passionnante crooneuse à suivre avec passion.

    Haylen, Out Of Line, BackBeat Records, 2018
    https://haylenofficiel.bandcamp.com/releases
    https://www.facebook.com/haylenofficiel

    Voir aussi : "Comme un air de Motown"

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  • Clio, la fille en fusion

    Avec Clio, de retour avec son deuxième album Déjà Venise, c’est la fusion parfaite entre chanson et électro. Les textes sensibles d’une fille, dont on sent la lave bouillonner, battent dans un rythme syncopé, à l’instar du premier titre, T’as vu, qui est le récit du retour d’une femme après, l’imagine-t-on, une grave crise de couple : "Allez ça va / Je suis là / J’ai fait des tours autour de la maison / Fumer beaucoup / Mouiller mes joues / toucher le fond / J’ai shooté dans tous les cailloux des horizons / Et je suis rentré à la maison." Ce récit teintée d’amertume et de mélancolie est aussi l’histoire d’une réconciliation autant que l’aveu d’un amour inconditionnel malgré tout : "Plus jamais ça / Mais t’as crois quoi ? / Q’j’allais pas rentrer ? / Q’j’allais me barrer ? / Q’j’en allais en allumer un mieux dans la rue d’à côté ? / Mais non t’inquiète pas / Y’a pas mieux que toi."

    L’ouverture de Déjà Venise porte l’empreinte d’un opus romantique et sensible (Nous perdre au Louvre), mais sans concession. Clio revendique être une femme amoureuse, à la couleur guimauve et au cœur d’artichaut : "Je tombe amoureuse tous les trois jours / Je crois que j’ai des facultés pour / Il doit y avoir par là-dedans des récepteurs assez puissants / Je tombe amoureuse tous les mardis / Et malheureuse le mercredi / Qu’est-ce que je deviens qu’est-ce que je deviens / Moi si j’ai plus de chagrin demain."

    Musicalement, Clio digère, pour son album très personnel, des influences électros (T’as vu), urbaines (Sur les horodateurs), mais aussi… cinématographiques (Les Horodateurs, Romy S.). Ne pourrait-on d’ailleurs pas parler de touche rhomérienne dans l’écriture du titre Au bar de l’oubli ? L’utilisation, au service de textes mélancoliques, de sons synthétiques et de boîtes à rythme ne sont pas sans rappeler les influences de Dominique A et surtout de Françoiz Breut (Des pas dans la neige). L’album de Clio, à la beauté incandescente, est d’abord une déambulation romanesque aux arabesques envoûtantes, à l’exemple de Tristan, dont le choix acoustique à la sombre mélancolie renvoie à Maud Lübeck  : "Toi tu m’as plu / Tu m’as bien plus / Bien moins que lui / C’est évident / Mais bien longtemps que lui…"

    "Dans mon histoire d’amour je serais Romy Schneider"

    C’est un périple amoureux que propose Clio, ou plutôt des allers-retours dans lequel la chanteuse confie ses incertitudes et ses valses hésitations : Partir ou rester ? Retenir l’autre si c’est encore possible ? Se réconcilier ? "Mais elle est faite ta valise / Dans ta tête c’est déjà Venise /Mais elle est faite ta valise / Il y a les cintres / Plus les chemises / J’aurais dû y penser avant / Laisse-moi partir devant" (Déjà Venise). Pour cette chanson, qui donne le tire album, Clio parle dans un parlé-chanté gainsbourien, de réconciliations : Venise peut autant être le point de fuite d’un amour moribond qu’un nouveau voyage sentimental.

    Voyage sentimental, donc, mais aussi musical, tant Clio apporte vraiment quelque chose de plus dans le paysage de la chanson française : on peut parler de vraie d’audace pour cet opus qui n’aurait pu être qu’un simple album personnel. La chanteuse apporte un grand vent de fraîcheur, à l’instar de son adaptation française de Porque te vas, qui fait vraiment sens : peu d’artistes auraient pu être autant légitimes dans la reprise de ce tube de 1976 qui vient se fondre complètement dans Déjà Venise.

    Clio, artiste en fusion dans les deux sens du terme, croque à la sanguine les petites et les grandes aventures amoureuses, les rencontres ordinaires et fondamentales comme les douloureux états d’âmes, sur une rythmique nerveuse. Le rêve amoureux, les retrouvailles et les nouvelles passions sont toujours possibles, nous dit en substance Clio : "Dans mon histoire d’amour je serais Romy Schneider."

    Clio, Déjà Venise, 2019, uGo&Play Label / Un Plan Simple, 2019
    https://www.facebook.com/cliofficiel

    Le 15 novembre : Le Ponant, Pacé
    Le 15 et le 22 novembre : Le Scénacle, Besançon
    Le 4 décembre : Centre Culturel, Le Haillan

    Voir aussi : "Une session avec Françoiz Breut"
    "La vie à deux avec Maud Lübeck"

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  • Emma Lacour, bourge au bord de la crise de nerf

    Il n’y a pas d’âge pour "oser dire, oser se dire" : voilà qui pourrait résumer cette chronique qui s’intéresse à Emma Lacour, sorte de Brigitte Fontaine slameuse et électo égarée dans le 16e arrondissement. Cette artiste se révèle sur le tard avec un premier single, après, précise-t-elle, la révélation du djembé qu’elle apprend à l’âge de cinquante ans. 

    Son titre Asphyxiée, véritable cri de réveil d’une femme au bord de la crise de nerf, est, derrière sa facture fun et léchée, le témoignage d’une femme qui prend conscience de l’illusion qu’était jusqu’alors sa liberté, lorsqu’elle est prisonnière de schémas, d’archétypes et de conventions.

    Le clip Asphyxiée tape sur ce qui était - on l’imagine aisément - la vie d’avant de cette bourge du XVIe : "dîners superficiels", "mal-baisées", conversation insipides, bien-pensants, "bien-disants", "bien-nés" ou "faux rebelles." Emma Lacour balaie d’un revers de main un milieu qui l’a empêchée de se révéler et d’aller vers les autres : "Et moi je suis là et je me vois dans leur miroir tendu / Ça me déprime ça me décime et dans ma tête ça fait du bruit / Oui c’est bien moi ce reflet-là même si je n‘en peux plus / En vérité je passe mon temps à chercher qui je suis."

    Une Brigitte Fontaine slameuse et électo égarée dans le 16e

    Dans ce titre à l’électro-pop neurasthénique, Emma Lacour balance à tout va : les réseaux sociaux à gogo, le faux humanitaire et le vrai non-engagement, l’incapacité à renoncer au confort et, plus globalement, toute une "génération désengagée."

    Cette nouvelle Marie-Paule Belle, qui aurait troqué son piano droit contre une console de mixage, ose dire, ose chanter, ose slamer : "Encore les mêmes qui critiquent tout du fond de leur fauteuil cossu / Qui se sentent au-dessus de la mêlée car ils ont du pouvoir / Qui jouissent de leur blagues salaces au dépend des premières venus / Ça évite de regarder en soi ce qui pourrait tant décevoir."

    La Bourge du XVIe, moins un titre qu’une marque de reconnaissance qu’elle arbore comme un étendard, est la naissance d’une artiste singulière et décalée. Grinçante, drôle et ayant beaucoup à dire, Emma Lacour est sans nul doute à surveiller et à suivre à la trace.

    Allez, on prend les paris qu’elle va faire très vite parler d’elle.

    Emma Lacour, Asphyxiée, 2019
    https://www.instagram.com/labourgeduxvi
    https://twitter.com/LaBourgeDuXVI

    Voir aussi : "Cécile Hercule pour avoir Bonne Conscience"

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  • Cœur de Pirate de retour dans les bacs

    C’est une reprise étonnante que nous propose Cœur de Pirate, avec Femme Like U. Ce tube des années 90 de K. Maro, qui a fait les beaux jours des boîtes de nuit avant de tomber dans l’oubli, reprend vie grâce à notre Québécoise préférée.

    Femme Like You par Cœur de Pirate est le 3e titre de la compilation Back dans les bacs, après la sortie de Je Danse Le Mia repris par Corine et Angela des Saïan Supa Crew, révisité par Mathieu Boogaerts.

    Femme like U se pare de couleurs pop acidulées et d’une rythmique lancinante. Le clip est à l’avenant : l’auteure de Comme des enfants fait une lecture moins dansante que langoureuse du titre de K. Maro, qui ne pouvait pas rêver plus belle adaptation.

    Bla Bla Blog vous propose de découvrir de ce qui promet déjà d’être un incontournable tube pour cette fin d’année et un retour nostalgique vers les années 90.

    Pour la compilation de Back dans les bacs, Cœur de Pirate côtoira Alex Beaupain, Matthieu Boogaerts, Corine, Arielle Dombasle, Doriand, Élodie Frégé, Mareva Galanter, Holybrune, Igit, Madame Monsieur, Inna Modja, Navii, Lili Poe, Rocky et Shy’m.

    Cœur de Pirate, Femme like U, in Back Dans Les Bacs, E47 Records, 2019
    https://backdanslesbacs.lnk.to/FemmeLikeU

    Voir aussi : "Imagine all the people"

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