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chanteuse - Page 6

  • Une bonne dose de Buridane

    Nouvelle voix de la chanson française, Buridane fait partie de ces artistes passionnantes, nous entraînant dans un univers à la fois dense, poétique et autobiographique. Pour ce troisième opus, Colette Fantôme, la chanteuse s’est fait accompagnée par Féloche à la réalisation et à la production, sans oublier des collaborations bienvenues, notamment Pauline Croze, apportant sa facétie autant que sa pertinence pour l’extrait "Pourquoi Tu Me Fais Pas", consacré à la question de l’enfantement.

    Dans cet album, Buridane se dépeint avec toute sa fragilité, sa sensibilité, se confessant sur ses doutes et ses échecs, à l’instar du sans concession "Total fiasco".

    Le titre qui donne son nom à l’album est des plus pertinents, en cette année de commémoration de l’auteure du Blé en Herbe ou de Sido (nous en parlions ici, sur Bla Bla Blog). "Colette Fantôme" propose ici un singulier hommage, sous forme d’un dialogue entre Buridane et Colette, tout en y insufflant de l’ardeur, de la modernité et un rythme infernal.

    La créativité musicale de la chanteuse est tout aussi réjouissante dans le bien-nommé "Slave", romanesque, romantique, brut et amoureux ("Slave est notre âme").

    "Tambourine tambourine / Comme un bruit de carabine / Dose d’endomorphine / Un fou que l’on déconfine"

    Sans doute peut-on parler de Buridane comme d’une musicienne jamais aussi à l’aise que lorsqu’elle se nourrit d’influences venues d’ailleurs ("Ni Kalifa Ala Ma"), que ce soit les Pays d’Europe centrale ou de l’est, ou encore des Caraïbes ou de l’Afrique, à l’instar également de "Pluie vaudou". Buridane choisit, pour ce dernier morceau, le contre-pied, avec un talk-over gainsbourien et des sons venus d’ailleurs, pop d’eighties et boostés d’électronique. Sans oublier cette voix envoûtante.  

    L’auditeur sera sans doute happé par "Tambourine", au texte malin, riche, irrésistible et d’une belle pertinence. Il s’agit sans aucun doute d’un des meilleurs titres de l’album. "Tambourine, tambourine /  A ma porte à ma poitrine / Un désir amphétamine / Le sang coule de ma marine / Tambourine tambourine / Comme un bruit de carabine / Dose d’endomorphine / Un fou que l’on déconfine".

    On aime la simplicité – on pourrait aussi parler d'efficacité – de cet album. Il va à l’essentiel, et dans les paroles, et dans la musique ("Pourquoi tu m’fais pas"), ce qui n’empêche pas la chanteuse de se montrer éclatante, vivifiante et lyrique ("Chasser la nuit").  Quant à "Game Over The Rainbow", il mêle avec bonheur joie, mélancolie et espoir

    L’album se termine avec un très beau morceau, voix et guitare. "Tombeau", qui, contrairement à ce que laisserait supposer le titre, n’invite ni à la tristesse ni à la désespérance, mais se veut une déambulation méditative : "L’amour n’est pas un tombeau". La vie avant tout, semble nous dire Buridane tout au long de ce Colette Fantôme.

    Burdiane sera en concert le 1er août à Barjac (30), pour "Barjac M'en Chante".

    Buridane, Colette Fantôme, Silbo Records, 2023
    https://www.buridane-officiel.com
    https://www.facebook.com/buridane
    https://www.instagram.com/buridane_officiel

    Voir aussi : "Revoilà Féloche"
    "Pauline Croze a la solution"
    "L'Yonne célèbre les 150 ans de Colette"

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  • Sophie Le Cam : "Un goût certain pour le décalé, le kitch, l’auto-dérision et la poésie de la maladresse"

    Il fallait bien que Bla Bla Blog s’intéresse à Sophie Le Cam, puisque la chanteuse avait fait l’objet de plusieurs chroniques. La dernière était consacrée à son single "Mais c'est Roland Garros", avant son premier album Vedette qui sortira le 1er septembre 2023 au label Le Furieux. Rencontre inédite avec une voix et une personnalité singulière, à l’univers très riche.

    Bla Bla Blog – Bonjour, Sophie. Votre dernier single "Mais c'est Roland Garros" vient de sortir. C’est l’occasion de vous demander si vous avez suivi le tournoi de cette année et, si oui, qu’en avez-vous pensé. 
    Sophie Le Cam – Hélas cette année je n’ai pu voir que deux matchs en entier : le dernier tour de Léolia Jeanjean dont le parcours atypique me fascine et la finale hommes dans laquelle j’aurais préféré voir Alcaraz, mon chouchou !

    BBB – Dans ce single, chanter Roland Garros semble dépasser le strict cadre sportif. De quoi notre tournoi du grand chelem est-il évocateur ? Des révisions du bac quand vous étiez lycéenne ? Des après-midi de chaleur l’été ? Des vacances approchant ? De la grosse glande ? Ou d’autre chose ? 
    SLC – Ce tournoi est à la fois une madeleine de Proust et un antidépresseur puissant: voir du grand tennis – sport que j’ai beaucoup pratiqué –, espérer qu’un français passe la première semaine, s’envelopper dans le son des frappes, des glissades sur la terre battue, des spectateurs, des commentaires, toucher du doigt les beaux jours, l’approche des vacances, éprouver le soulagement de ne pas avoir à réviser le bac, retrouver des souvenirs de lycée, retrouver Nelson Monfort… Tout ça forme une parenthèse infiniment réjouissante.

    BBB – "Chanson Hype" était le premier extrait de votre futur album, Vedette, qui sortira le 1er septembre prochain. "Vedette" : voilà d’ailleurs un étrange mot que vous sortez du vocabulaire des années 80, période "Champs-Élysées" et Michel Drucker. Alors Sophie, nostalgique de cette période – si tant est que vous l’ayez connue ? 
    SLC – Je ne suis pas nostalgique de cette période mais je suis férue d’expressions et de mots désuets. Je fais une petite collection.

    "Je suis férue d’expressions et de mots désuets"

    BBB – Quel sera le fil rouge de ce premier album, tant du point de vue musical que textuel ? Et d’ailleurs, y aura-t-il un fil conducteur ?
    SLC – L’album est un kaléidoscope de rêveries juvéniles. Sur la forme, les synthés lo-fi et les boîtes à rythmes des années 90 tissent le fil conducteur, agrémentés par quelques petites touches acoustiques (guitare, piano, bugle).

    BBB – Quels sont vos influences ? On pense à Philippe Katerine, Renaud, mais aussi Giedré – en moins trash. Vrai ou faux ? J’imagine aussi vous allez nous citer d’autres noms.
    SLC – Katerine et Renaud sont des influences majeures et s’il faut en citer d’autres je vous parlerais de Dutronc, Souchon et Vincent Delerm. J’aime beaucoup le travail de Giedré bien que je l’ai découvert alors que mes chansons étaient déjà nées, il y a donc probablement une cousinade plutôt qu’une influence.

    BBB – Il y a un côté artisanal dans vos créations, que ce soit musicalement ou dans les clips. Comment travaillez-vous, et où ? 
    SLC – L’album a été enregistré dans ma chambre d’adolescente, ou tout comme, et il a été réalisé par Antoine Sahler qui souhaitait en effet conférer aux arrangements un côté lo-fi délibérément minimaliste. Un petit défi d’enregistrer un premier album en pyjama pilou, dans une chambre encore tapissée de posters des Spice Girls ou de Léonardo Di Caprio. Pour les clips et de manière générale l’aspect visuel de mon travail, il est vrai que je nourris un goût certain pour le décalé, le kitch, l’auto-dérision et la poésie de la maladresse.

    BBB – J’ai envie de vous demander si vous avez d’autres sources d’inspiration : cinéma, livres, séries, expositions. Peut-être aussi le sport, pour en revenir à Roland Garros ?
    SLC – Le cinéma, que j’ai étudié à l’université, m’inspire beaucoup, ainsi que le théâtre, discipline à laquelle je me suis formée au conservatoire. Le sport a énormément compté dans ma construction personnelle et il y un caractère intrinsèquement très visuel, très codé, très théâtral en somme, que je trouve intéressant à transposer en vidéo ou sur scène.

    BBB – En plus de ce futur album, qui est un événement important, quelle sera vote actualité pour le deuxième semestre 2023 et le début 2024 ?
    SLC – Je n’ai pas encore de visibilité sur cette période. J’espère que la sortie de cet album aura porté ses fruits. 

    BBB – Merci, Sophie.

    Sophie Le Cam, Mais c'est Roland Garros, Le Furieux, 2023
    http://www.sophielecam.fr
    https://www.facebook.com/chansonsdemoi.sophielecam
    https://www.facebook.com/sophie.lecam.52

    Voir aussi : "La glande avec Roland Garros"
    "Sophie le Cam est hype"

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  • Le pouvoir de consolation de Sarah Lancman

    Sarah Lancman est de retour avec un nouvel album, Le Pouvoir des Mots, dans lequel la jazzwoman s’épanouit dans des compositions où la chanson française se teinte harmonieusement de jazz. Est-il encore utile de répéter que la musicienne s’aventure sur les pas de Michel Legrand ? Une influence qu’elle revendique au travers de sa reprise de "Que feras-tu de ta vie ?", titre composé à l’origine pour le film The Happy Ending et pour lequel Michel Legrand a été nommé en 1970 pour le Golden Globe de la meilleure chanson originale et pour l'Oscar de la meilleure chanson originale. "Les Feuilles mortes" est l’autre reprise, en bonus track, de l’opus. Saluons au passage l’interprétation mezza-voce et jazzy de Sarah Lancman dans ce classique de Prévert et Kosma. 

    La musicienne se fait aussi compositrice dans ce nouvel album, concocté, on l’imagine, avec un soin particulier. Du bel ouvrage. Dès le début de son opus, la Parisienne rend un superbe hommage à la plus belle ville du monde avec "Nostalgia in Paris" : romantisme, mélancolie, voix veloutée et orchestration impeccable font de ce morceau un magnifique joyau de l’album.

    Sarah Lancman sait aussi quitter les sentiers battus et surprendre avec un boléro ("Boléro Nocturne n°3) pour une succulente et soyeuse déclaration d’amour, sous le signe de la danse à deux, joue contre joue : "Tu as le beau rôle / Toi mon héros".

    L’auditeur sera également frappé par une autre danse, cette fois un tango qui sert de trame à une chanson de séparation. Paradoxal et pertinent choix de faire de la plus sensuelle des danses à deux le rythme d’une séparation. Mais une séparation douce et rassurante, comme un joli beau baume à l’âme. "Mon amour ne me fait pas souffrir / C’est quand il a disparu / Que le cœur a si mal se déchire / On souffre quand on n’aime plus".

    Jazzwoman jusque dans ses tripes

    Jazzwoman jusque dans ses tripes (son "Interlude musical" au piano) , Sarah Lancman propose avec la chanson qui donne son titre à l’album une revisite du poème "Liberté" de Paul Éluard. La musicienne s'inspire du texte emblématique de l’écrivain en chantant un message universaliste, susurré comme un désir ardent : "Mais c’est bien le pouvoir des mots / Qui rendre le monde plus beau / Démolissant les interdits."

    Outre le morceau personnel et autobiographique "Je le sais", dont Bla Blog avait parlé, Sarah Lancman prend l’auditeur par la main pour un voyage intime, chaleureux et réconfortant. C’est cette "Ôde à l’amitié" touchante ("Toi"). C’est aussi "Les hommes que j’aime" que l’on goutte avec plaisir. Sarah Lancman se lance dans un hommage aux hommes sous forme d’une liste de qualités que beaucoup reconnaîtront sans doute : "Les atypiques / Les astucieux / Les lunatiques / Les audacieux / Les romanesques / Les courageux / Les passionnés…" C’est léger et frais comme une coupe de champagne.

    On sera tout autant touché par "Ma prière", une prière païenne en vérité dans laquelle Sarah Lancman parle de chagrin, de résilience et d’un "signe" qui se fait attendre : "Que ma voix me porte / Pour tracer ma voie / Vulnérable ou forte / Je chanterai pour toi".

    Il y a un parfum de résilience, voire de consolation, dans cet album, à la fois léger dans sa forme et profond dans son message. C’est un peu à l’image de "Danse avec ta peine", un titre qui entend nous ragaillardir, et nous appeler à aller de l’avant, en un mot à aimer : "Est venu le temps de dire au revoir / Aux larmes et aux regrets / Pour enfin retrouver l’espoir / D’aimer encore et encore". 

    Sarah Lancman, Le Pouvoir des Mots, Inouïe Distribution, 2023
    https://www.sarahlancman.com
    https://www.facebook.com/sarahlancmanjazz
    https://www.instagram.com/sarahlancman

    Voir aussi : "Sarah Lancman, on le sait"
    "Sarah Lancman amoureuse"
    "Sarah Lancman : 'Oser oser !'"
    "Les bonnes fées de Sarah Lancman"

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  • Séparation en beauté

    L’amour, le désir, le besoin de l’autre, la vie à deux et finalement la séparation et le manque : les grandes aventures amoureuses sont d’insatiables sources d’influences pour les artistes.

    La preuve de nouveau avec le dernier single d’Andrea Ponti, "Je ne t’ai pas, dit". La chanteuse française parle avec sincérité d’une séparation douloureuse, mettant en mots et en notes, justement, ce qu’elle n’a pas dit :  "Pourquoi je ne t’ai pas dit de rester / Pourquoi je ne t’ai pas dit de m’aimer / Encore, et encore / Sans t’arrêter".

    "Je ne t'ai pas dit", véritable ode à la sensibilité et à la vulnérabilité, est aussi un appel vibrant à dire aux autres qu'on les aime.

    D’une voix claire et chaude, sur une musique qui réchauffera les oreilles sans les agresser, et soutenue par un clip à la facture classique mais néanmoins efficace, Andrea Ponti continue à tracer son chemin où l’intime a le plus beau rôle.  

    Andrea Ponti, Je ne t'ai pas dit, 2023
    https://www.facebook.com/andreaponti.off
    https://www.instagram.com/andreaponti_off

    Voir aussi : "Andréa Ponti et sa musique"
    "La vie commence à 40 ans"

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  • La glande avec Roland Garros

    Ouais, c’est Sophie Le Cam ! Oui, c’est Roland Garros ! Le mois de juin, le début de l’été, les après-midis passés devant la télé à suivre en cinq sets les petites balles jaunes et les exploits des tennismen français… Euh, en fait, non !

    Sophie Le Cam, que l’on adore, est de retour avec son nouveau single "Mais c'est Roland Garros". Avec sa pop joliment bricolée et son humour, cette irrésistible voix de la scène française propose un hommage tendre au célèbre tournoi, non sans quelques coups de griffe à destination de nos tristes préoccupations quotidiennes : "Faut réserver ses vacances / Au moins 4 mois à l'avance / Et avoir vite des enfants / Et aussi une Peugeot / Mais c'est Roland Garros".

    "Mais c'est Roland Garros" est le deuxième single extrait de son premier album Vedette qui sortira le 1er septembre 2023 au label Le Furieux.

    Sophie Le Cam, Mais c'est Roland Garros, Le Furieux, 2023
    http://www.sophielecam.fr
    https://www.facebook.com/chansonsdemoi.sophielecam

    Voir aussi : "Sophie le Cam est hype"
    "À cause des garçons"

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  • À la source vive d’Almée

    Partons à la découverte d’un nouveau visage de la scène française. Elle se nomme Almée et propose ce printemps son dernier single et clip, "La source vive".

    Musicalement, Almée semble marcher sur les pas de Zazie : voix cristalline, paroles poétiques et qui claquent au vent et une chanson française dépoussiérée et enrichie de sons électro.  

    C’est la recherche de soi-même, de l’autre autant que d’une éternité qu’appelle Almée dans ce très joli titre : "L'été revient et nous révèle / Nos âmes se parlent, et se rappellent / En nous sommeille - un éternel".  

    Almée, La Source Vive, 2023
    https://www.youtube.com/@iamalmee/videos
    https://www.facebook.com/iamalmee

    Voir aussi : "Love Tokyo with Lizzy Ling"

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  • Giulia Falcone, nouvelle pousse de The Voice

    Même les détracteurs de The Voice le concéderont : le célèbre télécrochet permet régulièrement de découvrir de découvrir de nouveaux talents, qui auraient sans doute eu du mal à émerger sans l’émission populaire de TF1.

    Une nouvelle preuve avec Giulia Falcone, issue de la pépinière de The Voice. Elle sort en ce moment son premier single "Lettre à mes parents". La jeune femme et artiste se confie en musique sur les rêves et espoirs d’une Provinciale arrivée à Paris. L’artiste entend bien leur prouver qu’elle a du talent, comme le chantait une certaine légende ("Je veux crier ma vie, ma joie, mes sentiments / Chanter cette flamme qui brûle, toucher au cœur ces gens"). En même temps, cette lettre vocale est aussi une chanson pleine d’amour pour ses parents et énormément de nostalgie pour son pays, ses racines italiennes et sa famille : "Et je reviendrai pour Noël / Les bagages lourd et le cœur léger".

    Giulia Falcone interprète cette jolie déclaration avec délicatesse, et sans ostentation. Ce single devrait parvenir au cœur de beaucoup d’auditeurs.   

    Giulia Falcone, Lettre à mes parents, IDOL Distribution, 2023
    https://www.facebook.com/giulia.falcon
    https://www.instagram.com/giuliafalcone_official

    Voir aussi : "Comme un air de James Bond Girl"

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  • Noga en lumière

    Un  très beau titre anglo-saxon vient éclairer – si l’on peut dire – LEV, le superbe album de la chanteuse suisse Noga : Songs That Light The Night, littéralement : "Chansons qui éclairent la nuit". Et il est vrai que la lumière illumine cet opus, à l’instar du premier morceau "Rakia". Après les premières mesures tourmentées et très contemporaines, Noga s’installe, tout en douceur, grâce à une pop-folk qui ne peut pas laisser l’auditeur insensible, d’autant plus que de morceau s’inspire d’un psaume hébraïque.   

    Née de parents émigrés d'Israël, l’artiste propose un retour à ses origines et à sa culture en puisant son inspiration dans des poèmes ancestraux, issus des Psaumes (Le Livre des Téhilim) donc, mais aussi dans des chants traditionnels, à l’instar de cet "Eli Ata" dont Noga propose une version  jazzy. Jazz encore avec le beau, mélancolique "Shir", mêlant instruments traditionnels et sons électro (une prière psalmodiée par une voix masculine), et dans lequel la chanteuse suisse se laisse aller à la méditation. 

    On est avec LEV dans un album se plaçant à la confluence de la pop-folk, du jazz de la musique traditionnelle, sans qu’aucun des genres ne soit trahi ni dénaturé. L’auditeur s’en rendra compte avec le très beau "Me-Ayin", qui peut s’écouter comme une séduisante et langoureuse ballade. 

    Grâce à Nolan, les Psaumes habituellement confinés dans la sphère religieuses deviennent d’authentiques textes proches de nous, y compris pour les non-croyants

    Grâce à Nolan, les Psaumes habituellement confinés dans la sphère religieuses deviennent d’authentiques textes proches de nous, y compris pour les non-croyants. Que l’on pense au très beau "Shevet Hachayot", aux accents orientaux et au rythme envoûtant. La chanteuse en fait de très beaux joyeux musicaux, à l’exemple de "Lev", qui donne son titre à l’opus. De même, les textes multimillénaires semblent ne pas avoir pris une ride et parviennent à nos oreilles avec une nouvelle fraîcheur (l’étonnant et séduisant "Roi" se déployant avec volupté). Les collaborations des musiciens Patrick Bebey, Arnaud Laprêt aux percussions, Daniel de Morais (théorbe) ou Asher Varadi – ajoutons aussi Guillaume André, Sonja Morgenegg pour le vocal et Sohar Varadi au shofar – n’y sont bien entendu pas pour rien.

    Il faut abandonner l’impression que LEV serait un album sérieux et purement conceptuel. Il y a au contraire de la légèreté ("Honneni") mais aussi du modernisme indéniable, y compris dans les mises en musique de textes traditionnels ("Shalom Halechem"). Cela donne des titres singulièrement proches de nous ("Pitchu-Li"). 

    Saluons aussi le travail sur les voix de cet album. Il faut rappeler ici que Noga est aussi connue pour son association Catalyse qu’elle a fondée et qu’elle préside, avec à Genève un centre dédié à la voix. 

    On ne sera pas étonné que l’album de Noga se termine avec "hallelu",  comme un ultime hommage, salut et rappel à la réconciliation entre traditions, religions et création musicale. Et cette fois, c’est sur un rythme de gospel que la chanteuse suisse mâtine ce psaume. 

    Noga, LEV – Songs that light the night, Evidence Musique, 2023
    https://www.nogaspace.com
    https://www.facebook.com/Nogaofficiel
    https://www.instagram.com/nogaofficiel
    https://www.catalyse.ch

    Voir aussi : "Éternelle et musicale Norvège"

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