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Des vœux de santé, de bonheur, de réussites mais aussi de découvertes. Et des découvertes, il en sera question ici, dans les prochains jours. Je vous parlerai également très bientôt des artistes et œuvres qui ont marqué 2022.
A bientôt !
Photo : Pexels - Engin Akyurt
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Piano-voix : voilà un style musical qui prend tout son sens dans le dernier single de Turquoise M, "À mon piano", que la chanteuse présente avec un clip d’une belle poésie réalisé par Pénélope Marcadé.
Le piano est bien entendu au centre de cette chanson qui est une déclaration d’amour pour un instrument autant qu’un hommage à la chanson française : "Sans toi je suis sans défense / t'es le seul endroit où je suis en transe / Samedi soir ou même dimanche / Je ne vois personne t'es ma romance quand je travaille sur tes notes". Une vraie belle histoire d’amour avec un piano qui accompagne sa vie et ses créations.
Avec "À mon piano", Turquoise M clôt ce premier cycle de piano-voix très épurés
Turquoise M revendique ses racines musicales, à commencer par Véronique Sanson : "On me dit c'est fou t'as le même grain de voix que Veronique Sanson / On me dit c'est drôle tu restes accrochée à cet âge d'or des chansons".
Avec "À mon piano", Turquoise M clôt ce premier cycle de piano-voix très épurés en s'adressant directement à l'instrument qui l'accompagne depuis l'enfance. Heureuse de s'être d'abord révélée au public avec des chansons brutes et "dénudées", elle travaille maintenant avec Colin Russeil pour trouver les arrangements qui permettront d'habiller au mieux les morceaux de son premier EP, dont la sortie est prévue pour 2023. Elle promet plus de rythme, de chœurs ou de synthés, mais toujours autant d'émotion dans la voix.
En attendant son futur album Longitudes prévu en février 2023 qui nous réserve un voyage au long cours, Sophie Maurin propose son premier single, "Longitudes", justement.
Le moins que l’on puisse dire est que la chanteuse varoise a su marquer les esprits dès son premier opus : Coup de cœur de l’Académie Charles Cros, un "4F" chez Télérama, lauréate du FAIR, le Prix Francos Adami, sans compter des louanges des critiques. Une autre consécration inattendue a marqué les esprits : un duo avec Jamie Cullum pour son titre "Far Away", signe que Sophie Maurin est déjà entrée dans la cour des grands.
Mais parlons du présent et aussi de l’avenir avec ce titre très réussi qu’est "Longitude", servi par un clip magnétique et décalé de Carol Teillard d’Eyry.
Un phrasé incroyable
C’est un voyage intime, intérieur et pop que propose la chanteuse. Dans un périple immobile dans lequel le seul décor est celui d’un salon, Sophie Maurin parle justement de nos immobilités du quotidien et du besoin de partir. Mais partir pour quoi ? "On court, on court les longitudes / Les jours et les kilomètres de solitude".
L’hyper-talent de Sophie Maurin est évident, grâce à sa voix veloutée de la chanteuse, au texte poétique et efficace mais aussi à son phrasé incroyable ("UTC, Temps Universel Coordonné/ D’où t’es, tant d’heures à déplacer").
On aime Vanessa Philippe sur Bla Bla Blog. Il paraissait donc naturel de parler de son dernier clip et douzième single de son formidable album Soudain les oiseaux.
À l’image de l’opus, le titre "Paradise" cache derrière sa facture enlevée et la voix enfantine de la chanteuse, une douleur indicible.
Vanessa Philippe a écrit Soudain les oiseaux pour sa sœur décédée en 2019. "Paradise" parle – en anglais – du deuil impossible et de l’espoir qu’elle est heureuse, là-haut : "Tell me that’s not true / You will come back / From heaven… Hope you’re still / In a Paradise".
Il plane toutefois sur ce dernier extrait un peu de réconfort et d’apaisement, à l’image d’un clip que Vanessa Philippe a réalisé et où elle se met en scène. Ajoutons que l’artiste a obtenu plusieurs récompenses pour ses clips. "Parfois", sorti il y a deux mois, vient de gagner le prix du "Meilleur clip" au Florida Shorts Festival.
Oaio a besoin d’amour et de voyages. Elle le chante dans son dernier album Bizarre Monde, aussi poétique que musicalement passionnant.
À l’image du premier titre "Où ?", Oaio fait le choix d’une pop-folk riche et sensuelle. Sa voix à la Zazie se fait mélancolique lorsqu’elle s’interroge : "Où est-ce qu’on va si on se dit tout ?" Pour ne rien gâcher, l’univers folk se teinte de sons world. Il est vrai que la chanteuse est à la croisée de courants berbères, italiens et ardéchois.
Les huit titres de Bizarre Monde ont pour fil conducteur, outre l’amour, le voyage, les échanges, les rencontres et les destinations que l’on se donne – ou que l’on s’interdit.
Sur un rythme enlevé, "Carnaval" mélange les couleurs pour parler d’une relation qui se joue des frontières. Il est vrai que la biographie d’Oaio la décrit comme bourlingueuse. Avec une belle sensualité ("Fais moi une chanson avec ton corps"), "Carnaval" invite à refuser la lassitude de la vie : "A mon âge on est folle quand on nage en hiver et sans drapeau tricolore", chante-t-elle avec pertinence.
La vie, l’amour, l’espoir : voilà ce qui guide toute entière cette passionnante artiste de la scène française
La vie, l’amour, l’espoir : voilà ce qui guide toute entière cette passionnante artiste de la scène française. Mais aussi d'autres sujets comme l'environnement et la nature.
"Bizarre Monde", le morceau qui donne son nom a l’album, est une adresse autant qu’un plaidoyer humaniste et écolo : "T’es pas intéressant / Personne peut te promener à son bras", dit-elle à notre Grande Bleue, en si mauvais état. Rien n’est moins sexy qu’un long discours sur l’environnement, ajoute, en substance, l’artiste, un rien désabusée : "Tout est foutu / Pardon / T’es mal aimé pour un paradis / Bizarre monde arrondi".
Outre les deux titres en anglais, deux ballades, "That Song" et "Nice Day", "Fort" est un autre très beau morceau de l’opus : "Rêvons la nuit / Le jour oublions", chante Oaio, avant d’ajouter : "As-tu assez vu le monde ?" On l'imagine aisément sur un bateau, voguant à travers l’Atlantique, destination l'Argentine. Cet extrait est aussi la confession d’une forte tête qui, entre le silence et le parler fort, a fait son choix. On vous laisse deviner lequel. D’ailleurs, ajoute-t-elle en l’assumant, pourquoi se taire ? "J’ai assez d’amis / J’ai assez d’amour… C'est court la vie, as-tu assez vu le monde ?"
Parlons aussi de "Bonbon", porté par le ukulélé chéri de cette dame. "Que la terre est grande", chante-t-elle, à la manière une gamine émerveillée. Elle porte son regard vers ses souvenirs et son enfance. Encore une fois, il est question d’amour mais aussi d’absence.
Bizarre Monde vaut le détour pour ce mélange entre chanson française, pop-folk et world music, avec de jolies trouvailles dans les sons, à l’instar des chœurs de "Bizarre Monde" ou de "Simple". L’auditeur se laissera tout autant emporté par la concision des textes, leur efficacité et leur poésie.
Au terme de cette découverte (enrichie par une très belle et très étonnante pochette), que dire, sinon : "Quel caractère !" ?
Pour "Not Human", Tess chante en anglais la difficulté à vivre en société, à être comprise et à se sentir différente ("I know I’m different and they don’t understand me"). Tess affirme ainsi sa singularité dans ce morceau qu’elle a écrit, composé et qu’elle interprète : "I’m not from your world / I’m not human".
Le mystère enveloppe ce titre d’une grande délicatesse et qui s’écoute comme la confession d’une artiste attachante.
Ce troisième single précède de quelques jours la sortie de son nouvel album, 11 :11, sorti le 11 novembre.
Étrange, douce et envoûtante CATT. Plonger dans le clip de son dernier single, "Spell Me Free" c’est se faire croquer tout cru grâce à sa voix, à une mélodie imparable et un son pop-rock à la fois tendre et planant tout à la fois. C’est sans compter les images d’un somptueux et surréaliste clip réalisé par Michèl M. Almeida.
Voilà qui augure un album passionnant, Change, à paraître le 24 mars 2023 sur ListenRecords. La mélancolie est évidente dans ce magnifique single qu’est "Spell Me Free", un titre pop et européen orchestré et produit avec soin.
"L'hiver dernier, j'ai vécu en dehors de Berlin pendant un certain temps. Une retraite après beaucoup de tournées et tout le bruit des mois précédents. Moi seul avec mes instruments", explique CATT, avant d’ajouter : "Il y a un jour où je me suis sentie très triste, presque comme si je portais la tristesse de toute l'humanité. Je suis allée au bord de l'eau et j'ai pleuré. Ensuite, Spell Me Free a jailli de moi comme si toute cette tristesse se transformait en espoir, en paix, en euphorie. C'était comme si je sortais de l'autre côté avec un cadeau dans les mains".
Partons à la découverte de Marl’n, une chanteuse à l’univers singulier qui a sorti l’an dernier son deuxième album, Renaissance, illustré par une pochette que Magritte n'aurait pas renié.
L’univers musical de cette artiste, originaire de la Drôme et installée aujourd’hui à Paris après un passage par Londres, c’est une pop-rock sucrée et sophistiquée, chantée avec une fausse légèreté, y compris lorsqu’il s’agit de parler d’un départ ou d’un "amour mort" ("Bien sûr").
Derrière son premier album Renaissance, on sent le travail et l’inspiration d’une musicienne se livrant avec sincérité : "Je sais beaucoup de choses / Je dis beaucoup de rien", dit Marl’n, confessant ses failles et ses doutes, mais aussi les liens si fragiles avec l’autre : "Qui sait que quelqu’un d’autre / Nous emmènera demain / Que tôt ou tard plus rien ne compte / Qu’on se lassera du quotidien" ("Comment").
Marl’n est capable d’entraîner l’auditeur en lévitation, à l’instar de cette ballade soyeuse qu’est "Délire", et qui fait le constat mélancolique d’un amour disparu : "Où sont passés tes mots et tes vers / Que tu envoyais cent fois chaque jour ?"
L’audace de l’artiste va jusqu’à proposer cet objet digne de Camille : "Partager le jour". Cette proposition de voyage à deux est un bijou vocal, à la rythmique incroyable.
L’un des plus beaux morceaux de l’opus, "La personne", déploie une parfaite ligne électro-pop, avec toujours ce joli brin de voix et cette facture nineties. La musique acidulée de Marl’n parvient à enrober des textes riches et denses sur l’abandon, la séparation, la déception, mais aussi la séduction et la sensualité : "J’ai senti un peu de tendresse / de la complaisance / Un brin d’obligeance / qui ont su tromper la meilleure vigilance".
La musique acidulée de Marl’n parvient à enrober des textes riches et denses
Plus léger, "Folie darling", le portrait enthousiaste d’une noctambule, a toutes les qualités d’un tube à la Alizée, à écouter les jours – ou plutôt les soirs – de spleen. On aime ou pas : en tout cas, ce morceau frappe par sa mélodie entêtante.
"De ta lune", aussi sombre qu’énigmatique, fait le choix de la poésie et de l’onirisme dans ce chant sur l’attente, le manque de l’autre et la séparation : "Je suis là sur l’étoile / Me vois tu de ta lune ?" Impossible de ne pas penser au désormais classique de Mecano, "Hijo de la Luna".
Retour à l’électro-pop avec "Ta place". Il est question du temps qui passe et de la difficulté de vivre à deux : "Qu’importe la distance quand on y pense / Pas à pas on avance / Tant que l’on aime / Tant que l’on s’aime". Comment faire durer un amour au quotidien ? "Qu’importe l’intendance", chante Marl’n avec sagesse.
C’est un slow infernal, précieux morceau que propose la chanteuse avec l’irrésistible "En fait non" : "Tu imposes / Dans une autre danse / La lenteur du flow / Et tu avances une autre chance pour qu’elle donne qu’elle ne voit ce que cache les choses / Tu noies dans la romance". La séduction, la drague, l’amour, le tout sur une piste de danse : "Non ce n’est pas ça dans les mots / Dans un autre langage / I miss you", chante Marl’n, non sans flamme, avec une maîtrise certaine et un univers attachant.
L’album Renaissance se termine avec "La septième". Ce morceau mêlant chanson française, électro-pop et rythme urbain prouve l’attachement de Marl’n au texte. Les lettres et les chiffres se mêlent aux notes de musique. Voilà qui est parfait pour terminer en légèreté un album que je vous invite à découvrir.
À noter qu’un troisième opus de Marl’n devrait sortir prochainement.