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La chanteuse Oré, découverte en 2019 lors des INOUïS du Printemps de Bourges, aime la chanson française, et elle le montre bien.
En attendant la sortie de son deuxième EP, Le spectacle, elle dévoile son nouveau single, "Des chiffres".
Le clip réalisé par Louis Dureau, bourré d’humour, met en image le titre délicat dans lequel Oré, accompagné de son incontournable ukulélé, s’interroge sur l’amour, le couple et la vie à deux ("C’est l’histoire d’une main qui a frôlé la mienne / De tes deux yeux qui ont croisés les miens / De deux trois moments parfois un peu gênants / De quatre mains prêtes à écrire la suite").
C’est aussi une histoire de chiffres, comme le chante Oré : "Il paraît que l’amour dure trois ans / Encore hier j’en ai fait des cauchemars / Quand tu déposes sur ma bouche nos vingts ans / J’ai vraiment du mal à y croire".
Pas question pour Oré d’en appeler à l’angoisse du lendemain et à la fin inéluctable des belles histoires. Profitons, dit en substance cette nouvelle figure de la chanson française.
On attend évidemment son nouvel EP avec impatience.
Le groupe Sigal, c’est avant tout Marie Sigal, artiste touche à tout géniale et à la voix irrésistible. Elle s’est entourée de complices musiciens, dont Philippe Waterballs qui co-compose plusieurs morceaux de l’EP Minotaure. Dorian Dutech et Simon Portefaix complètent le groupe.
En six titres pop-rock, Sigal impose son univers et ses messages : il est question du labyrinthe qu’est notre vie, rythmée par la naissance, l’amour, le sexe, les ruptures, les relations hommes-femmes et les pulsions.
Disons le aussi : il y a du parfum des années 80 et de la new wave boostée à l’électro dans ce premier EP de Sigal, à l’image du premier morceau, "Le jour d’après ma mort". Avec ce paradoxal ode à la vie, Sigal choisit le contre-pied, à l’image de cette géniale rupture de rythme funk et disco à la fin du titre qui parle avant tout de la vie : "Le jour d’après ma mort, / je retrouverai mes plantes et puis mes chats / y aura plus de place pour le tralala" avec la fin de tous les soucis : "J’en aurai fini de l’Atarax et du Xanax / Ataraxie jolie jolie… Je jour d’après ma mort / Je n’irai pas au supermarché / Je ferai tout ce que je n’ai jamais fait : / Être autre chose qu’un enfoiré".
Pour l’extrait "Minotaure", le son eighties est encore là, dans ce récit amoureux sensuel et sexuel, écrit sous l’angle mythologique, imagé avec soufre, humour et poésie tout à la fois : "Ici sa main qui te caresse / Qui file à l’anglaise / Voici une nuit d’orage et de braise / Petite mort princesse". Le morceau qui donne son nom à l’EP, peut être vu comme un hymne au plaisir et au désir féminin : "C’est un homme c’est un dédale / Waiting for me / C’est un monstre un animal".
Disons le aussi : il y a du parfum des années 80 et de la new wave boostée à l’électro
Pour "La couveuse", Sigal choisit le talk-over pour se mettre dans la peau d’un nouveau-né. C’est un choix artistique rare. Il faut écouter comment la chanteuse évoque le monde vu par un bébé prématuré "dans le silence de la couveuse" d’une maternité. La chanson se termine par une émouvante adresse, celle d’une mère pour son jeune enfant : "Oh toi mon nouveau né / C’est fini la couveuse C’est fini".
L’amour nourrit l’EP de Sigal avec une fraîcheur et une joie communicative, y compris dans ce portrait singulier qu’est "François" : "François rebelle mon paradis / C’est démodé toute cette folie / François tu es ma maladie". Un portrait mais aussi, vous l’aurez compris, une déclaration d’amour – contrarié : "François, ma mélancolie".
La sensibilité de Signal est tout autant évidente et "sans équivoque" dans "Tu danses", une déclaration tendre, amoureuse et admirative derrière laquelle se lit l’influence de Zazie : "Ton corps est avalanche ton cœur est abondance".
Il y a même sensualité dans cet appel au lâcher-prise, à la liberté et à l’hédonisme dans le subjuguant "Open bar" : "Exigeons / Des mains repues des bouches rougies / Des étendards des insomnies / Sens éperdus sens interdits / Des gyrophares / Des bains de minuit".
Nous avions parlé avec gourmandise d’Adé, avec son premier single solo, "Si tu partais", véritable coup de cœur de cette rentrée. Voilà donc l’ex de Thérapie Taxi avec son premier album, Et alors ? Le point d’interrogation est important, tant il interroge autant qu’il toise l’auditeur : oui, Adé n’est pas que cette rockeuse impertinente.
"Et alors ?" La chanson qui ouvre l’album, avec une introduction donnant le ton d’un opus assumant totalement ses influences country ("À peu près"). La pop d’Adé ne désarçonnera cependant pas totalement l’auditeur : rockeuse jusqu’au bout des ongles ("Avec des si"), Adé chante aussi bien le lâché-prise, la liberté (« Et alors ?") que l’amour ("Sunset" et le fameux "Si tu partais").
Le fan de Thérapie Taxi sourira à l’écoute de "Q", un morceau qui peut être lu comme un clin d’œil formé par Adélaïde Chabannes de Balsac – Adé, donc – et Zaoui : "Alors mêle toi d'ton cul, ouais / Et je sais que c'est dur ouais".
L’amour que chante Adé ne joue plus avec la provocation qui a fait le succès de Thérapie Taxi
Et alors ? est le premier album solo d’une jeune femme se cherchant, entre force et fragilité : "Quand j'en aurai marre de rêver, j'en aurai marre de tomber / J'pourrais renaître, j'vais rassembler mes cendres et admirer… Être un cowboy, peu importe / Quand je suis faible, je suis forte / Je rentre et j'arrache la porte" ("Avec des si"). Introspection encore avec ces confessions faites à haute voix dans la jolie ballade "Insomnies" : "Alors je pense mais je pense à quoi / Je pense que j'assume pas / J'pense trop dans ces cas-là".
L’amour que chante Adé ne joue plus avec la provocation qui a fait le succès de Thérapie Taxi. L’ex-chanteuse du groupe de rock parle d’insatisfaction, d’erreurs ("Bonne année"), de rupture et de frustrations ("À peu près"). La fin d’une relation est chantée avec un fausse légèreté dans "Les silences" ("Toutes les blessures invisibles / Qu'on s'est faites sans rien dire sur nos faiblesses / J'ai évité les conflits / Mais je n'peux plus tenir toutes mes promesses") puis dans "Solitude imprévue", un futur tube prouvant à lui seul la qualité d’écriture d’une artiste importante de la scène française.
Sur des images tournées en Super 8, Lina Stalyte propose son nouveau clip et single, "Summer Nights", dans une facture tout autant seventies.
Avant son futur album éponyme prévu en octobre, la Parisienne d’adoption ("Je ne parle pas français", chantait-elle et confiait-elle avec humour dans un précédent morceau) choisit des sons acidulées mêlant pop, R&B, soul et jazz, dans un titre qui sent bon l’été indien.
Un titre qui sent bon l’été indien
"Summer Nights", à la douce mélancolie, est inspirée par une première expérience amoureuse au bord de la Mer Baltique lituanienne. Voilà qui explique pourquoi ce morceau, servi par une voix veloutée, chaloupe les cœurs.
En attendant la sortie de son album à l'automne, Lina Stalyte annonce déjà la couleur : "[Mon] nouvel album Summer Nights [exprimera] mon rapport au corps, à l’amour et aux maux de l’âme. Construit comme une pièce de théâtre en trois actes, ces nouveaux titres sont une ode à l’amour de soi et à l’audace, à la sensualité et à la féminité, des thèmes qui me sont chers".
Il y a ces albums, comme ça, dont l’écoute des trois premiers titres augurent de manière certaine que vous êtes en passe de vous laisser submerger et conquérir totalement par une œuvre incroyable et bouleversante. C’est simple : Rayons gamma, le premier album de PR2B sorti l’an dernier, est un opus incontournable, faisant de cette chanteuse une figure qui va devenir essentielle pour la scène française.
Rayons gamma promet de rester parmi les albums de chanson à absolument avoir avec soi, ou du moins à découvrir, tant le talent de Pauline Rambeau de Baralon (son vrai nom) explose en pleine figure.
"La chanson du bal" vous emballe avec cette chanson électro pop dans lequel la fête, l’insouciance, la drague et la séduction se mêlent au spleen et à la mélancolie : "J'avais ma robe couleur de spleen / Et verre de gin / Il ne fallait rien pour me parler / Ni pour m'aimer".
De mélancolie, il en est justement question dans cet autre bijou, assurément un futur classique. Dans la grande tradition de la chanson française, PR2B donne à voir un sentiment diffus et obsédant : " Tu reviendras toutes les nuits / Même si je ne t'appelle pas / Je te rêve l'après-midi / Je te cherche dans les draps / On t'appelle Mélancolie" ("Mélancolie").
Le morceau qui donne son nom à l’album est celui qui a fait découvrir l’artiste originaire de Bourges. PR2B montre une fois de plus son caractère autant que sa sensibilité à fleur de peau. Le son électro-pop sert magnifiquement cette déclaration d’amour aussi magique et fantastique que le titre : "Alors c'est comme ça / On faisait comment déjà / Sans les rayons gamma ?" Amour encore avec ce magnétique "Ma meilleure vie", qui se transforme en confession et en introspection mais aussi en chant sur les rêves, parfois déçus, et, finalement, l’espoir.
Le moins que l’on puisse dire est que Pauline Rambeau de Baralon clôt en beauté son album
Le bouleversant "Lettre à P." est le premier volet que PR2B consacre à sa famille. Cette lettre à un père trop disparu ("Oh si tu étais là pour voir / Ce qu'ils sont sages / Ce qu'ils font page / Papa tu es mort au bon âge"), ou cette tendre confession pour sa mère en forme de demande d’amour et de consolations ("Si je viens dans tes bras / Peut-être que j’oublierai", "Mama") par une jeune femme qui parle de liens indéfectibles ("Pourquoi je te ressemble traits pour traits / Aurais-tu manqué d’inspiration ?"). De ressemblance physique, il n’en est pas question lorsqu’elle parle de son frère : "Tu n’as pas le même sang que moi". Dans une facture rappelant quelques-uns des chefs d’œuvres de Barbara, PR2B parle de l’enfance, de l’adolescence, des liens entre frère et sœur et des différences qui rapprochent : "On peut compter sur les doigts / Les fois où l’on s’est quittés / Je t’ai vu prier tu m’as vu chanter / On peut compter sur les doigts / Les fois où l’on s’est détestés" ("Mon frère").
Dans une électro-pop urbaine et tout aussi inspirée, la musicienne berrichonne parle, dans "Qui sont les coupables", d’une "petite fille de province d'une ville de diagonale". Dans cet univers triste et étriqué, dans une attente de fin du monde, PR2B pose cette question : "Pourquoi il n'y a que les prisonniers qui s'évadent ?"
L’auditeur sera sans doute autant frappé par la fausse insouciance de "La piscine", un morceau plus cruel qu’il n’y paraît si on tend bien l’oreille : "Combien de larmes pour remplir la piscine / Avant que les amis ne me prennent de court / Et qu’ils baisent et qu’ils rient au fond de la piscine / Quand je finis les verres là au fond de la cour". Tout aussi sombre est le titre au rythme rap "Plus rien de bien", confession qui dit le malaise d’une jeune femme en colère : " Les femmes se font fumer bien mieux dans la vie qu’à la télé".
Pour "Punta cana", l’écriture précise et incisive disent les interrogations d’une jeune femme, lucide sur notre monde contemporain : "J’aimerais qu’on raconte sa vie comme au ciné / Tout est faux mais en vrai / Mes mensonges vérités". Quelle est notre place ? Pourquoi et "pour qui on travaille à la chaîne" ? PR2B se portraitise avec sévérité, tout en cherchant la bienveillance chez ses proches – sa mère, de nouveau: "Ma mère regarde le beau en moi / Sans voir le pire de ma raison". La musicienne lance encore ce constat : "Chienne de vie, amour diluvienne".
Cette "chienne de vie" est l’objet du titre éponyme qui clôt Rayons gamma. Le moins que l’on puisse dire est que Pauline Rambeau de Baralon clôt en beauté son album. Sans nul doute, l’auditeur gardera longtemps en mémoire la mélodie et les paroles de cette ballade à la mélancolie bouleversante : "Les chiens sont toujours fidèles / Quand ils ont la bouche pleine / Les étoiles les oublient / Quand ils sont dans leur nid / Je regarde le golden que la nuit je promène / Je me demande qui de nous deux a les rênes".
La découverte du dernier album de la jazzwoman Laura Anglade, Venez donc chez moi, que nous avions chroniqué sur Bla Bla Blog, nous a donné envie d’interviewer la chanteuse, un pied en France et l’autre de l’autre côté de l’Atlantique. Rencontre avec une artiste qui voue un amour immodéré pour la chanson française, y compris le répertoire moins connu des années 30.
Bla Bla Blog – Bonjour Laura. Le public français vous découvre cette année avec votre reprise de standards de la chanson française, l’album Venez donc chez moi. Au Canada, vous êtes une des voix montantes de la scène jazz. Franco-américaine, quels sont vos rapports avec le Canada et la France ? Laura Anglade – Merci. J’ai quitté le Connecticut à l’âge de 18 ans, à la fin du lycée. Je suis partie à Montréal, à l’université Concordia, pour suivre des études de Traduction. J’ai toujours été fascinée par les langues, depuis toute petite. Je n’avais pas du tout envisagé de suivre une carrière en musique à ce moment-là. Cette ville me tentait bien, et le programme surtout…et depuis je n’ai pas quitté le Canada !
BBB – Pour cet album de reprises, vous avez choisi des titres qui ne sont pas forcément les plus connus : "Venez donc chez moi", qui donne le titre à l’opus, mais aussi "Vous qui passez sans me voir" ou "Jamais je ne t’ai dit que je t’aimerai toujours". Pourquoi ces choix ? LA –Venez Donc Chez Moi, tout d’abord met en avant mon identité française, mon “chez moi”, mais aussi, à un autre niveau, un album est une œuvre qui représente un moment précis, un peu comme la photographie. Nous avons enregistré cet album en pleine période de pandémie, bloqués chez nous. Avec Sam, le guitariste, on voulait inviter le public à passer un beau moment intime d’écoute, chez eux, en attendant de venir nous voir en concert peut-être un jour. En ce qui concerne les autres titres, Charles Trenet est le chanteur préféré de mon grand-père, il me chantait souvent ses chansons quand j’étais petite. Je connais pratiquement toutes ses chansons par cœur. Je voulais rendre hommage à ma famille, en leur faisant ce cadeau, pour qu’ils puissent chanter avec moi en écoutant mon disque. Ils sont loin, donc au moins cela nous permet de nous rapprocher un peu, comme si une partie de moi était là, avec eux. D’après moi, “Jamais je ne t’ai dit que je t’aimerai toujours” est une belle leçon. Quand on se lance dans une histoire avec quelqu’un en tout début de relation, il y a toujours un moment d’hésitation. On essaye de se protéger, sûrement pour ne pas s’emballer trop vite. On ne veut pas trop se projeter, par peur d’être rejeté, mais quand ça doit marcher, les choses se mettent en place petit à petit, naturellement. On a pas besoin de se faire des promesses ni des plans, on peut simplement vivre jour après jour, sans attente. Je trouve ce message magnifique.
BBB – On sent chez vous un attachement au répertoire des années 30 et aussi au compositeur Paul Misraki, peu connu, et qui a écrit deux de vos reprises ("Venez donc chez moi" et "Vous qui passez sans me voir"). Est-ce une invitation à redécouvrir le patrimoine musical français oublié et les chansons de Lucienne Boyer, Ray Ventura, voire Charles Trénet ? LA – Effectivement. Je trouve que ces chansons sont intemporelles. On arrive à plonger dans ces histoires et ces mélodies, comme un bon livre. Ce sont des thèmes nostalgiques, mais en même temps encore courants. On s’y retrouve.
BBB – On est peu surpris de voir apparaître Michel Legrand ; on l’est plus par le choix de vos reprises : au lieu des "Moulins de mon cœur" ou de la "Recette du cake d’amour", vous avez choisi la magnifique "Chanson de Maxence" et de la "Valse des lilas". Pourquoi le choix de ces morceaux ? LA – "La Chanson de Maxence", de la comédie musicale Les Demoiselles de Rochefort par Michel Legrand est l’une de ses plus belles chansons. Elle a été adaptée en anglais, et raconte une histoire complètement différente de l’originale. En général, je choisis de chanter une chanson si je trouve les paroles captivantes. Dans ce cas, je me laisse emporter par la mélodie, complexe et à la fois mémorable et nostalgique, des thèmes que l’on reconnaît facilement à travers toutes les œuvres de Michel Legrand. "La Valse des Lilas" a aussi été adaptée en anglais, c’est une chanson pleine d’espoir, comme les premières fleurs au printemps.
"Mon rêve serait de lui chanter « Chez Laurette » un jour dans son ancien café, et peut-être même d’aller y boire un verre ensemble !"
BBB – Deux femmes ont les honneurs de votre opus : Jeanne Moreau, l’interprète de "Jamais je ne t’ai dit que je t’aimerai toujours et surtout "Barbara ("Précy Jardin" et "Ce matin-là"). J’imagine que c’est tout sauf un hasard de voir Barbara figurer sur cet album. LA – Barbara a toujours été une grande source d’inspiration. "Precy Jardin" est la chanson de Barbara ou je me reconnais le plus. Chaque été depuis mon enfance, ma famille retournait dans notre petit village dans le sud de la France. En 1973, Barbara a quitté Paris pour aller vivre à Précy sur Marne, à la campagne, et c’est là ou elle a passé ses dernières années. Dans ce lieu paisible, loin de tout, près de la nature, Barbara est au paradis. Je reconnais mon petit village, Brousse le Château, à travers les paroles, “juste le clocher qui sonne minuit”.
BBB – L’auditeur français sera heureux de trouver une reprise de "Chez Laurette". À ma connaissance, c’est l’une des première fois que Michel Delpech côtoie Charles Trénet, Charles Aznavour ou Barbara. "Chez Laurette" se devait de figurer dans votre album ? Et spécialement cette chanson, la plus célèbre sans doute de son répertoire ? LA – "Chez Laurette", de Michel Delpech, est une de mes chansons préférées de tout l’album. J’ai appris que le chanteur a écrit la chanson en une traite durant un court trajet en train. Chez Laurette raconte l’amitié entre un jeune garçon et la dame qui tient le café au coin de la rue. Laurette devient vite la confidente de lui et de tous ses amis. Chaque chagrin d’amour, chaque fou rire, elle les voit grandir au fur et à mesure des années qui passent. C’est une belle confiance qui se construit, surtout pendant les années les plus importantes, elle les aident à naviguer l’adolescence. Quand j’écoute cette chanson, pour moi c’est la culture française dans toute sa splendeur. Ça me rappelle de beaux souvenirs avec ma mère, quand on allait faire les boutiques en ville chaque été et qu’on retrouvait toujours les mêmes vendeuses, qui me disaient avec leur sourire familier, “alors ça pousse !” ou quand on allait chercher la viande chez le boucher de ma grand-mère, qui a vu ma mère grandir, et maintenant voyait ses enfants grandir aussi. La vie passe tellement vite. Ce sont ces personnes, ces liens qu’on crée de génération en génération qui forment nos valeurs et ce que l’on devient. J’ai aussi choisi la chanson parce que c’est une des chansons préférées de mon grand-père. Même si Michel Delpech n’est plus parmi nous, j’ai appris que cette “Laurette” est inspirée d’une vraie personne, qui existe toujours, et que ce fameux café aussi ! Mon rêve serait de lui chanter cette chanson un jour dans son ancien café, et peut-être même d’aller y boire un verre ensemble !
BBB – Après cet album, quels sont vos futurs projets ? Une tournée est-elle prévue en France ? Ou un album en préparation ? LA – Je viens de faire une mini tournée à Paris dernièrement en juin 2022. J’espère y revenir le plus vite possible, j’adore cette ville, surtout au printemps. Je pars en tournée avec Melody Gardot en septembre, j’ai vraiment hâte. En ce moment, oui, je pense à un futur album aussi. Plein de belles choses ! Merci beaucoup.
Chanteuse et actrice comme sa consœur et aînée, Tiphanie Doucet revient cette fois avec un single inédit, "Une love song", qui est le premier extrait de son 2e album prévu pour fin 2022 et co-produit avec Raphael D'hervez (Minitel Rose, Pégase, FVTVR Records) et Bill Cox.
Décidément, Tiphanie Doucet sait se faire aimer
Sur une musique résolument pop, Tiphanie Doucet propose une jolie déclaration d’amour. Et c’est à l’ancienne que la chanteuse le fait dans un clip acidulé, avec du papier à lettres, un crayon, une enveloppe colorée à poster et des mots choisis avec soin : "Si j’t’envoyais une love song / Une lettre sur ton palier / Everybody would tell me / Not to do this way".
On craque pour la voix veloutée de cette nouvelle figure de la scène française. Pas de doute : Décidément, Tiphanie Doucet sait se faire aimer.
"Une love song" est à découvrir absolument, avant son prochain album.
C’était à Paris, dans le 18e arrondissement, cet été, en pleine canicule. La chanteuse mexicaine Silvia Estrada se produisait au milieu d’un public d’admirateurs et de badauds et leur faisait découvrir son dernier single, "Brindo".
Quelques mois après la parution de son album Marchita et quelques semaines avant son futur EP Anbrazo, Silvia Estrada est partie à la rencontre des Parisiens pour faire goûter cette ballade en espagnol. Le duo avec l’accordéon de Maryll Abbas donne à ce single un délicieux parfum parisien, comme si deux cultures – française et mexicaine – parvenaient à communiquer à l’unisson.
Jamais en manque de générosité, l’artiste mexicaine dit ceci : "Durant ces mois d'enfermement [pendant le Covid], j'ai beaucoup réfléchi à l'idée d'espoir, à la lumière qui nous guérit et nous renouvelle. L'idée d'un amour humain et universel qui nous entoure dans les moments difficiles. Un « abrazo », un câlin."
Son premier single "Brindo" annonce la couleur du futur EP, le bien nommé Abrazo, justement. "Pour moi, le « brindar », l'action de porter un toast, est l'un des gestes les plus heureux, les plus affectueux et les plus porteurs d'espoir que nous ayons dans notre vie quotidienne", explique Silvana Estrada. "Il implique la communauté et la célébration, parfois nous n'avons même pas besoin d'une raison pour trinquer, nous célébrons simplement le fait d'être ensemble et en vie."
Un vrai hymne au vivre ensemble, chanté mélodieusement et avec chaleur. À découvrir.