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contemporain - Page 5

  • No Dames, no drames

    C’est une anthologie à la fois étonnante et engagée que propose le contralto Théophile Alexandre, accompagné du Quatuor Zaïde. Charlotte Maclet, Leslie Boulin Raulet, Sarah Chenaf et Juliette Salmona sont évidemment au cœur d’un album singulièrement titré  No(s) Dames.

    Le propos de l’opus est de s’intéresser aux grandes héroïnes de l’art lyrique pour qui "dames" rimaient surtout avec "drames". Parmi ces femmes fatales, figurent Carmen (Bizet), Salomé (Strauss), La Reine de la Nuit (La Flûte enchantée de Mozart), Manon (Massenet), Eurydice (Orfeo Ed Euridice, Gluck), Violetta (La Traviata de Verdi) ou Dalila (Saint-Saëns).

    La principale singularité de l’opus est de "réunir 23 icônes opératiques de 17 compositeurs différents, dans un cadavre exquis musical reliant ces arias les unes aux autres, dérangeant leurs clichés de madones, de putains ou de sorcières, et dessinant en creux le portrait d’une seule et même idole masculine : la Dame, telle que fantasmée et imposée aux femmes par les hommes depuis des siècles, par-delà les cultures ou les continents."

    L’auditeur pourra trouver quelques grands tubes du répertoire classique, baroque et lyrique :  La Sonnambula de Bellini ("Ah! non credea", acte 2), La Force du Destin et La Traviata de Verdi, Bellini (Norma, I Capuleti E I Montecchi) ou le bouleversant "L'ho perduta" des Noces de Figaro de Mozart.

    Le chef d’œuvre qu’est "Youkali"

    La chanson de Solveig de Peer Gynt de Grieg sonnera doucement aux oreilles françaises qui retrouveront bien entendu la mélodie qui a inspiré "Lost Song" de Serge Gainsbourg.

    Théophile Alexandre s’épanouit avec panache dans des airs baroques, que ce soit l’Orfeo Ed Euridice de Gluck ("Odio, furor, dispetto", Armida d’Haydn ou Alcina d’Haendel ("Ah! Mio Cor"). On frissonne au son de Cavalli, "Dell' antro magico" (Il Giasone), avec cette expressivité servie par la voix puissante et tourmentée de Théophile Alexandre.

    Le quatuor à cordes féminin Zaïde s’attaque en instrumental à d'autres morceaux du répertoire classique :  le "Barcarolle" des Contes d'Hoffmann, le prélude d'I Masnadieri de Verdi, un autre prélude, celui de Samson et Dalila de Saint-Saëns et "La Reine de la Nuit" de La Flûte enchantée.

    Il faut aussi s’arrêter sur ces titres que sont l’étonnant extrait de La Pucelle d'Orléans ("Adieu, forêts") de Tchaïkovski, le tango "Yo soy María" tiré de María De Buenos Aires de Piazzolla, sans oublier, bien entendu, l’aria de l’opéra Zaïde de Mozart ("Tiger, Wetze nur die Klauen!").

    Dans cet album, il faut enfin ne pas passer à côté de ce chef d’œuvre qu’est "Youkali", le bouleversant tango tiré de l’opéra Marie-Galante de Kurt Weil.

    Un énorme vent de liberté souffle sur l’album de Théophile Alexandre & Quatuor Zaïde, avec le projet que, pour une fois, "drame" ne rime plus avec "dame".

    Théophile Alexandre & Quatuor Zaïde, No(s) Dames, 2022
    http://www.theophilealexandre.com
    https://www.quatuorzaide.com

    Voir aussi : "Emoción à tous les étages"

    Photo © Julien Benhamou

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  • Deux pour le prix d’un

    Voilà à mon avis un des projets lyriques les plus étonnants de ces dernières années : proposer en une création unique deux opéras du XXe siècle, aussi éloignés l’un de l’autre que Le Château de Barbe Bleue de Béla Bartók et La Voix humaine de Francis Poulenc. Cette production de l'Opéra de Paris est disponible en DVD.

    Deux opéras du XXe siècle en un, composés à quelques dizaines d’années d’écart – 1918 pour l’un et 1959 pour l’autre – ayant pour unique point commun de parler de deux femmes piégées par l’amour et la mort : une épouse de Barbe Bleue et une amoureuse éconduite que Poulenc nomme simplement "elle", pour mieux en souligner l’universalité.

    Une création unique donc, favorisée par la durée courte de ces deux opéras : grosso modo une heure pour raconter deux tragédies, deux drames amoureux, qui nous parlent de tromperies, de personnages dupés et finalement de mort, à l’instar de l’opéra de Bartók, inspiré d’un célèbre conte.

    Krzysztof Warlikowski agence ces deux opéras, comme si l’un répondait à l’autre, au-delà des périodes difdérentes et de leur inconciliabilité apparente – l’adaptation d’un conte d’une part et un drame intimiste et moderne de l’autre. Il est vrai que pour Le Château de Barbe Bleue, le metteur en scène et l’opéra de Paris ont choisi un décor hyper moderne, délaissant le château traditionnel pour un intérieur clinique fait d’écrans HD, de canapé somptueux et de mobilier. Ce choix esthétique colle parfaitement avec le drame intimiste de Francis Poulenc.

    Le spectacle commence donc par Le Château de Barbe Bleue. Judith, jouée par une magnétique Ekaterina Gubanova électrisée, est follement amoureuse de son époux Barbe Bleue, l’inquiétant et torturé John Relyea. Tout juste mariée, la jeune femme découvre le château inquiétant du tueur légendaire. Bartók fait de cette demeure un être à part entière : "Ton château pleure", "C’est ton château qui soupirait", "Ton château saigne" : voilà ce que chante la nouvelle épouse de Barbe Bleue. Le lieu de ses crimes prend une figure métaphorique, pour ne pas dire psychanalytique : "J’assécherai les murs humides de mes lèvres" et "Les tristes pierres frémissent de plaisir" dit Judith à son mari, avant de réclamer de visiter le château pour découvrir ses secrets. Mal lui en prendra : "À présent il n’y aura plus que la nuit".

    Pour illustrer Le Château de Barbe Bleue, la mise en scène de Krzysztof Warlikowski s’appuie sur un décor glacial et inquiétant, traversé par des explosions de couleurs vives : la robe verte de Judith, la salle de torture rouge et les projections de sang sur les vidéos en noir et blanc de l’enfant. Le surréalisme et l’humour noir ne sont pas absents, à l’image de la boule de Noël, symbolisant l’empire dont se vante le meurtrier. Les projections d’extraits du film La Belle et la Bête de Jean Cocteau viennent donner un contre-point fabuleux à l’opéra de Bartók. Le metteur en scène veut aussi faire le lien avec le deuxième opéra, La Voix humaine, dont le livret a été écrit par Jean Cocteau lui-même. 

    Le moins que l’on puisse dire c’est que Barbara Hannigan donne complètement de sa personne

    Lorsque Le Château de Barbe Bleue s'achève sur l’image des victimes du criminel, une autre femme apparaît sur scène : Barbara Hannigan. La soprano canadienne, sans aucun doute l’une des plus grandes chanteuses lyriques du moment, porte à bout de bras l’œuvre de Poulenc, avec son audace, son engagement total, ses envolées bouleversantes ("J’ai eu un rêve...") et son expressivité, servie par une mise en scène tout aussi baroque. Le moins que l’on puisse dire c’est que Barbara Hannigan donne complètement de sa personne, comme elle l’avait montré dans Lulu de Berg, l’opéra où elle avait éclaboussé la scène de son talent exceptionnel.

    Cette version de La Voix humaine restera à coup sûr dans les annales. Pour ce mélodrame épuré – une jeune femme apprend au téléphone que son amant la quitte – Krzysztof Warlikowski choisit la même facture que sa mise en scène du Château de Barbe Bleue. Une audace récompensée : le spectateur oublie à quel point les opéras de Bartók et de Poulenc sont aussi éloignés l’un que l’autre.

    Contrairement aux représentations traditionnelles de La Voix Humaine, le téléphone est abandonnée dès le début de l’œuvre pour laisser voir une femme abandonnée et blessée, se refaisant à voix haute l’échange qu’elle a eue avec "lui".  En tailleur sombre, chaussures à talons hauts et fard à paupières dégoulinant, Barbara Hannigan traduit toutes les étapes de la rupture : la colère contre elle-même ("J’ai ce que je mérite") ou contre lui ("Regardez-moi cette vilaine petite gueule"), l’incompréhension ("Le coup aurait été trop brutal, tandis que là, j’ai eu le temps de m’habituer, de comprendre… Quelle comédie ?"), la rancœur ("Je te vois, tu sais"), la nostalgie ("Dans le temps, on se voyait. On pouvait perdre la tête, oublier ses promesses, risquer l'impossible") et l’amour malgré tout (" Dépêche-toi. Coupe ! Coupe vite ! Coupe ! Je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime…").

    La Voix humaine fait du téléphone une "arme effrayante", alors qu’une arme – une vraie, celle-là – gît non loin d’"elle". Tout comme Le Château de Barbe Bleue, l’amour et la mort se disputent la première place, avec encore une fois une chanteuse majeure, Barbara Hannigan, à qui le public de l’Opéra Garnier a réservé un triomphe en 2015. Triomphe évidemment mérité. 

    Béla Bartók et Francis Poulenc, Le Château De Barbe Bleue/La Voix Humaine,
    opéras hongrois et français, mise en scène de Krzysztof Warlikowski,
    avec Barbara Hannigan, Ekaterina Gubanova, John Relyea et Claude Bardouil,
    Orchestre de Paris dirigé par Esa-Pekka Salonen, Arthaus Musik, 2018

    Filmé en direct du Palais Garnier en décembre 2015
    https://www.operadeparis.fr
    https://www.barbarahannigan.com

    Voir aussi : "Barbara Hannigan est Lulu"

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  • Simple et basique

    Un seul mouvement pour cette œuvre de Jürg Frey, I Listened to the Wind Again, d’un peu plus de 43 minutes, mais ne nous y trompons pas : derrière cette apparente simplicité, jusque dans l’orchestration ramassée (une voix, un violon, un alto, un violoncelle et des percussions), se cache en réalité une création d’une grande densité et aux multiples variations.

    Il y a quelque chose d’organique dans cet opus écrit en 2017 et proposé aujourd’hui en enregistrement par la Louth Contemporary Music Society. Le compositeur suisse Jürg Frey fait le choix d’une ligne musicale épurée et infiniment lente, au service d’une plainte qui n’en finit pas de mourir. Là, il semble que la musique concrète rejoigne des sons primitifs, comme s’il était autant question de temps lointains que de futur. Une voix féminine vient se superposer à cette première ligne, dans une incantation éthérée et presque religieuse. La soprano Hélène Fauchère vient apporter cette humanité et cette féminité dans une œuvre qui se nomme, rappelons-le :  I Listened to the Wind Again.

    Au terme d’austérité, il faut sans doute préférer le terme de minimalisme dans ce chant méditatif et d’introspection qui semble se dérouler dans un paysage désolé, reflet d’une âme en peine et de ces disparus.

    Pour ses textes, le compositeur s’est appuyé sur des œuvres des poètes suisses Gustave Roud et Pierre Chappuis, du poète de la dynastie Tang Bai Juyi (VIII-IX siècle ap. JC) et de la poétesse américano-libanaise Etel Adnan.

    Au terme d’austérité, il faut sans doute préférer le terme de minimalisme

    La musique du compositeur suisse, essentielle dans tous les sens du terme, propose des jeux de nuances les plus infimes. L’immobilité est toute relative durant les 43 minutes, grâce à ces respirations, à la voix bouleversante d’Hélène Fauchère et aux subtiles ruptures de rythme, à l’instar de ces percussions cristallines ponctuant le chant douloureux ou encore à la domination des cordes à partir de la seconde moitié du morceau.

    Si l’on veut parler de références et d’inspirations, impossible de ne pas citer, notamment pour le dernier quart de l’opus, la Troisième symphonie d’Henryk Górecki, dans sa version historique de Dawn Upshaw (1991).

    Il faut bien entendu saluer les performances des interprètes, particulièrement pour des œuvres contemporaines exigeantes comme celle-ci : l’altiste Garth Knox, la violoniste Nathalie Chabot, la violoncelliste Agnès Vestermann, le percussionniste Sylvain Lemêtre et la clarinettiste Carol Robinson.

    Pour Bla Bla Blog, I Listened to the Wind Again est une découverte passionnante que les amateurs de musique contemporaines ne devront pas manquer.

    Jürg Frey, I Listened to the Wind Again, Louth Contemporary Music CGL, 2021, 44 mn 
    Avec Hélène Fauchère, Garth Knox, Agnès Vestermann, Sylvain Lemêtre, Carol Robinson et Nathalie Chabot
    https://www.louthcms.org
    https://www.juergfrey.com

    Voir aussi : "Camille Pépin, sans coup férir"

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  • Lulu de retour à Bruxelles

    Il y a quelques temps déjà, je vous parlais de l’un des opéras les plus emblématiques du XXe siècle, Lulu, avec Barbara Hannigan dans une des interprétations les plus marquantes du personnage d’Albain Berg. La chanteuse canadienne a rendossé ce rôle pour le Théâtre de la Monnaie de Bruxelles, dans la même mise en scène de Krzysztof Warlikowski.

    C’est l’occasion de revenir sur la critique que j’avais faute en 2015 de l’opéra de Berg, un opéra disponible en DVD et Blu-Ray dans la version historique de Barbara Hannigan.

    Extrait : 
    Pour jouer Lulu, rôle phare de l'opéra le plus célèbre du XXe siècle, combien de sopranos auraient le coffre de s'y frotter ? Or, non content d'avoir relevé le gant pour la Monnaie de Bruxelles en 2012, Barbara Hannigan mérite de voir son interprétation devenir une référence légendaire.

    Lulu, l'opéra dodécaphonique en trois actes d'Alban Berg (le dodécaphonisme étant cette technique inventée par Arnold Schoenberg donnant une importance comparable aux douze notes de la gamme chromatique, rejetant de fait toute tonalité), écrit en 1935 et resté inachevé par le compositeur (le troisième acte a été terminé par Friedrich Cerha), conte le destin de Lulu.

    Celle que l'on nomme et surnomme également Eva, Mignon, Nelly ou Lilith est une beauté légendaire, une femme fatale, "un ange exterminateur" et "la putain la plus raffinée qui ait jamais ruiné un homme" comme le dit un de ses amants et victimes…

    La suite ici…

    Alban Berg, Lulu, dirigé par Alain Altinoglu, mise en scène de Krzysztof Warlikowski,
    avec Barbara Hannigan, Lilly Jørstad, Gérard Lavalle, Rainer Trost et Toby Spence

    https://www.lamonnaie.be/fr/program/1953-lulu
    http://www.barbarahannigan.com

    Voir aussi : "Barbara Hannigan est Lulu"

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  • Stars cheap troopers d’Adrien Vinet

    Il faut toujours bien faire attention au nom des séries proposés par les artistes plasticiens. Elles donnent en effet la clé de leur travail qui peut étonner, sinon déstabiliser. Le sculpteur Adrien Vinet ne déroge pas à la règle, lui qui propose des créations regroupés sous les noms de "Retour à la terre" et "Fantasy d’intérieur". Voilà qui donne une idée de ses inspirations : l’environnement, le recyclage, mais aussi la fantasy et la SF.

    Sur son site, l’artiste a choisi de mettre en scène dans un environnement soit naturel ( "Retour à la terre") soit d’intérieur ("Retour à la terre") de drôles de bestioles venues de mondes soit imaginaires, soit futuristes.

    "Comment redonner vie à la matière usée, oubliée ? Comment rendre une âme aux objets que l'on jette ?" questionne aussi l’artiste. Les matériaux récupérés, qu’ils soient en métal ou en plastique, lui ont servi à créer de singuliers êtres que l’on croirait sorti du film d’un dessin animé de SF ou du film Starship Troopers de Paul Verhoeven : libellules argentées, personnages anthropomorphiques et romantiques, serpents métalliques inquiétants ou cyclopes venus d’une autre planète côtoient des robots se réchauffant à la lueur d’une ampoule incandescente ou des êtres à la chevelure impressionnante.  

    Comment rendre une âme aux objets que l'on jette ?

    Dans le travail d’Adrien Vinet, les influences sont à chercher, nous l'avons dit, du côté de la science-fiction, de la culture Fantasy, mais aussi de la mythologie, à l’exemple de ce centaure créé astucieusement et avec un économie de moyen avec des fils de fer ou de plastique. Rien ne se perd, semble nous dire l’artiste, qui profite de chaque boulon, chaque pointe et chaque rebus anodin de notre société de consommation pour créer ces petites stars mises en scène, et non sans humour.

    Le message d’Adrien Vinet est lisible derrière ces créations à la fois cheap et conçues avec intelligence : "Cet univers SF récup ou fantasy Récup nous conte un monde peuplé de vestiges métalliques, souvenirs d'une époque où l'organique était roi et enfantait un synthétique, qui enflait, sans limite… Ce sont des statues dans un dernier désir de vie, derniers stigmates parfois monstrueux d'une humanité qui s'est fourvoyé par excès d'orgueil."

    Adrien Vinet,  Récup Vortex RecupArt
    https://www.vortex-recupart.com
    https://www.facebook.com/VortexRecupArt
    https://www.instagram.com/vortex_recupart

    Voir aussi : "Dix ans d’âge métal"
    "De l’art de composer"

    Créations et photos : Adrien Vinet

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  • Un aperçu d'Entre les lignes

    Il y a quelques jours, nous avions parlé sur Bla Bla Blog de l’exposition nantaise "Entre les lignes", présentant des œuvres d’Olivier Garraud et de Gianpaolo Pagni.

    Pour aller plus loin, voici un aperçu visuel de cette exposition, visible jusqu’au 27 août à l’atelier d’artistes Collectif Bonus. 

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    Olivier Garraud, L'Office du dessin, n°168B, 2019, papier quadrillé, acrylique, L21 x H29,7 cm

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    Olivier Garraud, L'Office du dessin, n°223, 2020, papier quadrillé, acrylique, L42 x H59,4 cm

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    Gianpaolo Pagni, album Flora & Fauna, ensemble, 2021, 48 dessins, peinture acrylique sur stickers, page d'album Flora & Fauna, édition Edis 1983, L21 x H28 cm / L33 x H26 cm, encadré

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    Gianpaolo Pagni, Fotoromanzo For Me, extrait pour un autoportrait, série 2019-2020, tampon sur papier, L21 x H29,7 cm / L26 x H34,7 cm encadré, à propos d'Alighiero Boetti, 1988

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    Vue de l'exposition "Entre les lignes",  à l'espace d'exposition du Collectif Bonus, 36 mail des chantiers, 44000 Nantes, du 6 au 27 août 2021

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    Olivier Garraud, L'Office du dessin, n° 225B, 2021, papier quadrillé, acrylique, L 21 x H 29,7cm

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    Vue de l'exposition "Entre les lignes",  à l'espace d'exposition du Collectif Bonus, 36 mail des chantiers, 44000 Nantes, du 6 au 27 août 2021

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    Gianpaolo Pagni, Album dessin n°4, 2021, stick oil sur toile imprimée non tissée, L 110 x H 140 cm

    Il ne reste plus que quelques jours pour découvrir cette exposition à Nantes. 

    Exposition "Entre les lignes", Olivier Garraud et Gianpaolo Pagni
    Collectif Bonus, atelier d’artistes, Nantes
    Îlot des Îles, 36 mail des chantiers, 44000 Nantes
    Du 6 au 27 août 2021
    https://www.collectifbonus.fr/exposition-entre-les-lignes
    http://www.gianpaolopagni.com
    https://www.oliviergarraud.com

    Voir aussi : "En première ligne"

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  • Nul n’est prophète en son pays

    Le nom de Riopy dira sans doute moins que la publicité pour une marque automobile dont il a signé la musique. Bliss, l’album qu’il sort cette année, a la même facture néo-classique : mélodies soignées et minimalistes, piano élégant et influence du courant répétitif contemporain ("La Vernatelle").

    Riopy s’est taillée une solide audience grâce à ses compositions alliant classicisme, contemporain, jazz et pop : le musicien français cumule près de 200 millions d’écoutes sur les plateformes de streaming. Pour son dernier opus, les titres sont relativement brefs (aucun ne dépasse les 4 minutes), ce qui permet à l’auditeur de passer naturellement d’un univers à un autre grâce à des vagues de piano harmonieuses ("Epiphany").

    Bliss démontre que la musique actuelle peut revenir à des fondamentaux sans perdre son âme : l’art de la composition, l’interprétation juste, la simplicité ("Joy"), l’apaisement ("Sweet Awakening") et l’émotion distillée par touches impressionnistes ("Noah"). Debussy semble s’être penché au dessus des épaules de Riopy ("Blee", "Lullaby"), avec toujours cette mélancolie ( "Sense Of Hope").

    Celui qui le monde entier écoute reste peu connu dans son propre pays

    Au grand jeu des références, l’auditeur pourra retrouver l’influence du compositeur Michael Nyman ("Blee"). Riopy sait de qui il tient : une culture musicale soignée et un don pour des compositions immédiatement reconnaissables. Ainsi, "Be A Prelude" est un titre aux multiples éclats alliant romantisme et modernité et serait digne de figurer dans une bande originale de film.

    On peut aussi voir dans l’œuvre de Riopy des compositions aux vertus relaxantes, pour ne pas dire thérapeutiques. Mais comme nul n’est prophète en son pays, celui qui le monde entier écoute avec passion, que ce soit aux États-Unis ou en Chine, reste peu connu dans son propre pays. Inutile de dire qu’il est absolument à découvrir.

    Riopy, Bliss, Warner Classics, 2021
    https://www.riopymusic.com
    https://www.facebook.com/riopymusic

    Voir aussi : "Joli grabuge"

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  • En première ligne

    Ça se passe à Nantes tout ce mois d’août à l’atelier d’artistes du collectif Bonus. Les artistes Olivier Garraud et Gianpaolo Pagni ont été réunis par la commissaire d’exposition Capucine Bas Lorillot pour l’exposition "Entre les lignes".

    Le dessin : voilà l’art qui réunit ces créateurs. Le dessin et plus spécialement la ligne, car c’est le maître-mot de cette exposition présentant deux artistes contemporains à découvrir.

    Qu’est-ce que le dessin a encore à nous dire ? Quelle place peut-il encore à voir dans un domaine dominé par la peinture, la sculpture ou la performance ? Une première réponse peut se se formuler ainsi : le dessin permet de formuler la pensée et de la matérialiser en y laissant une empreinte.

    Olivier Garraud et Gianpaolo Pagni s’y emploient avec leur style propre mêlant humour, naïveté et réflexions sur notre société. Que l’on pense à la série d’Olivier Garraud, L’Office du dessin : ses noirs et blancs contrastés, la simplicité enfantine des traits et ses messages dévoilés, par exemple, dans ce dessin d’une mairie sur le fronton duquel apparaît une devise républicaine reformulée ainsi : "Rentabilité, efficacité, productivité".

    "Rentabilité, efficacité, productivité"

    Son aîné Gianpaolo Pagni, né à Turin mais vivant et travaillant en France, questionne la notion de mémoire à travers une technique singulière : le dessin au tampon. Le plasticien a travaillé sur des matériaux recyclés (notices de médicaments, livres scolaires anciens ou albums Panini) pour bâtir une œuvre qui peut se voir comme "une archéologie à la fois personnelle et collective". Gianpaolo Pagni ne s’arrête pas à une seule technique : il s'investit autant dans la peinture, l'installation ou l'édition. Sa pièce Wall Stamping Book n°1 est entrée cette année dans la Collection Farnesina, la collection d’art contemporain du Ministère des Affaires Étrangères d’Italie à Rome.

    Cet été, à Nantes, c’est le dessin, dans sa forme la plus simple et la plus efficace, qui est en première ligne d’une exposition à découvrir. Dans un univers quadrillé empruntant à la bande dessinée et jouant sur un langage démystifié, Olivier Garraud et Gianpaolo Pagni investissent pour la première fois l’espace du Collectif Bonus de Nantes en mettant en lumière leur réflexion sur la société et leur histoire personnelle.

    Ça se passe dans la Cité des Ducs de Bretagne cet été, du 6 au 27 août.

    Exposition "Entre les lignes", Olivier Garraud et Gianpaolo Pagni
    Collectif Bonus, atelier d’artistes, Nantes
    Îlot des Îles, 36 mail des chantiers, 44000 Nantes
    Du 6 au 27 août 2021
    https://www.collectifbonus.fr/exposition-entre-les-lignes
    http://www.gianpaolopagni.com
    https://www.oliviergarraud.com

    Voir aussi : "Hopare au Forum des Halles"
    "Aurélie Dubois unmakes sex"

    Olivier Garraud, L’Office du dessin, 2020, papier quadrillé, acrylique, format 21x29,7
    Olivier Garraud, L’Office du dessin, 2020, numéro 205, papier quadrillé, acrylique, format 21x29,7
    Gianpaolo Pagni, Fotoromanzo For Me, série, 2020, tampon sur papier, 21 x 29,7 cm
    Gianpaolo Pagni, Fotoromanzo For Me, série, 2020, tampon sur papier, 21 x 29,7 cm

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