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Le violoncelle est à l’honneur avec le documentaire signé par le Duo Brady, Et le violoncelle dans tout ça ?Le violoncelle, mais aussi la musique en général, un secteur bien mal en point depuis l’apparition d’un certain virus chinois.
Cela fait un an que le monde entier semble avoir retenu son souffle : des pans entiers de la société et de l’économie ont été mis en veille en attendant le retour de jours meilleurs. Le monde de l’art a été particulièrement impacté. Le 14 novembre 2020, au cœur du second confinement, 12 violoncellistes et plusieurs techniciens se sont rencontrés au Lavoir Moderne Parisien pour témoigner sur la manière dont ils vivent leur travail et leur art.
Le film s’articule autour de trois questions posées : "L’impact de l’arrêt des concerts", "Et la culture dans tour ça ?" et "« Un temps donné ?"
Pour répondre au premier point, au-delà de l’aspect matériel et financier, les musiciens et musiciennes avouent leur désarroi : "On a du mal à se projeter", dit l’une d’elle. L’ingénieure du son Anaïs Georgel déplore n’avoir travaillé que sur un seul concert en un an. Et même si le système d’intermittence du spectacle permet au moins de tenir financièrement, reconnaît Louis Rodde, les conditions des artistes sont de plus en plus compliquées.
"Et la culture dans tour ça ?" À cette question, les musiciens parlent de son importance capitale, comme du manque flagrant de concerts, de représentations, de rencontres avec le public mais aussi avec leurs homologues, "ce qui ne sera jamais compensé par le distanciel." La question de faire de l’art en pleine crise sanitaire s’avère être un problème insoluble. Michèle Pierre, du Duo Brady, avoue son dépit, certes avec le sourire : démarcher devient vite autant fastidieux que décourageant et, ajoute son acolyte Romain Chauvet, les cours à distance ont pu être amusants lors du premier confinement, mais ils finissent par ne plus faire rire personne, quand ils ne découragent pas.
Violoncelliste et fromager
La question "Un temps donné ?" s’interroge sur la manière de mettre à profit ces périodes de confinement, sans spectacles, sans cours en présentiel et sans interventions publiques dans les écoles ou les hôpitaux : le temps doit être mis à profit pour s’arrêter de courir et ne plus être dans le stress, réagit Amandine Robilliard. Cet état d’esprit était présent pendant le Grand Confinement de Printemps. Les artistes interrogés reconnaissent aussi que cette période hors-norme peut être un moyen de "forger le son" de son instrument, de travailler sur un répertoire, de créer… voire de s'essayer au chant !
Des plages musicales ponctuent ces entretiens montés de manière dynamique : Le chant des oiseaux de Pablo Casals par Justine Metral du Trio Metral, la Suite pour violoncelle de Cassado, (3e mouvement) par Romain Chauvet et Bach, évidemment, par Amandine Robilliard. Côté création, le documentaire permet de découvrir NH,, une création du Duo Brady ainsi qu’une improvisation afro-brésilienne par Olivier Schlelgelmilch. Louis Rodde, du trio Karenine, interprète de son côté Henri Dutilleux et sa première des Trois Strophes sur le nom de Sacher, tandis qu’Ela Jarrige s’attaque à la première suite de Benjamin Britten.
L’un des beaux passages du film est un trio de Chloé Lucas (contrebassiste), Gauthier Broutin (violoncelle baroque) et Agnès Boissonnot (viole de gambe), trois des quatre membres du quatuor Cet Étrange Éclat, avec une délicate sonate de Francesco Geminiani.
Et le violoncelle dans tout ça ? parvient à déjouer le piège de l’apitoiement. Pour preuve, ce focus sur Frédéric Deville, violoncelliste parisien free-lance et… fromager. Il présente l’une de ses créations, Eurydice, un morceau mélancolique et traversé d’espoir tout en même temps.
Le spectateur découvrira avec plaisir et émotion cette bande de musiciens, partageant en commun l’amour de leur instrument, de leur art, et l’envie de "jouer avec les copains". Ce qu’a permis cette rencontre du Lavoir Moderne.
Cette foutue année 2020 se termine, et, comme de coutume en ce début janvier, il est temps de faire le bilan.
Pour Bla Bla Blog, l’année a été particulièrement riche avec très exactement 380 chroniques parues cette année, soit plus d’une par jour. 2020, on s’en doute, a drainé beaucoup de surprises – souvent très bonnes – et a mis à l’honneur des dizaines d’artistes et d’œuvres, avec une très large part consacrée à la musique – qui est pour autant quasi absente du classement.
Quelles sont les chroniques ayant fait le plus gros buzz. Roulement de tambour, avant de découvrir le podium. Commençons pas le…
N°10 et un "Gros big up pour Clémence Pouletty" ! Elle est jeune, elle est brillante, elle est douée et elle fait vivre la culture sur sa chaîne Youtube. Elle, c’est Clémence Pouletty, la première influenceuse de ce classement annuel. Elle ouvre en beauté un top 10 très éclectique et riche en surprises.
Extrait : "Focus aujourd’hui sur la chaîne Youtube d’une passionnée de littérature, de philosophie ou de cinéma : voilà qui ne pouvait qu’intéresser Bla Bla Blog. Clémence Pouletty partage ses lectures avec insouciance mais aussi avec une sacrée qualité à vulgariser des sujets parfois ardus : L’amour et Sartre, L’art d’avoir toujours raison de Schopenhauer ou L’art d’être heureux du même Arthur…"
N°9: "Ton univers impitoyable" Quelle plaisir de voir à cette 9e place une chronique publiée en janvier 2020 sur des très grandes séries télé, Succession. Du grand art grâce à la famille Roy, aussi riche et puissante que complètement dégénérée. C’est glaçant, impitoyable, passionnant, servi par des acteurs et actrices multiprimés, et pour Bla Bla Blog, Succession fait partie des chroniques les plus lues.
Extrait : "Succession, dont une troisième saison est prévue pour l’été 2020, est une plongée dans les arcanes d’une multinationale mêlant médias, divertissements et communication. Un univers impitoyable, pour reprendre le générique de Dallas, une autre série, certes datée, mais qui faisait elle aussi d’une famille richissime américaine un lieu d’affrontement autour de l’argent, du pouvoir, des ambitions et des rancœurs. Plus intense, plus âpre, plus cruelle et et plus passionnante que la série culte des années 80, Succession est une tragédie familiale autant qu’un tableau d’une Amérique pervertie, amorale et empoisonnée par l’argent…"
N°8: "Rencontre avec Elle sans Lui" C’est l’une des rares musiciennes présente dans ce classement, et il s’agit d’une interview. Derrière le duo Elle&Lui se cache une seule artiste, Lana. Nous l’avons interrogée. Elle vous a plus qu’intéressés puisque la chanteuse, pour son nouveau single ("Fleur de sel") se classe en 8e position.
Extrait : "Cette chanson c’est le début d’une très belle aventure pour moi! Je voulais vraiment créer un titre good vibes. Je trouve qu’on en manque cruellement! Du coup je vous propose un son super ensoleillé! L’idée c’était vraiment de créer un titre qui ferait danser les gens, qui amènerait un peu de paillettes dans leurs vies quoi !…"
N°7: "Matt et brillant" Muriel Matt décroche une très belle 7e place. C’est aussi la découverte d’un talent hors pair que plusieurs centaines de lecteurs de Bla Bla Blog ont découvert. Pas de doute : même en 2020, la peinture continue de bouger et de nous émerveiller. La preuve en images.
Extrait : "L’univers de Muriel Matt sonne comme une évidence. Découvrir ses peintures c’est, à vrai dire, comme retrouver un monde que l’on pensait disparu. Que ce soit pour ses animaux, ses couples, ses nus ou ses abstractions, l’œuvre de cette artiste, qui nous vient de la région nantaise, assume totalement ses influences de la période moderne, et en premier lieu Picasso, Matisse (Nus), Cocteau ou Miro (la série des Bubbles). Excusez du peu…"
N°6 : "Galerie virtuelle chez Cyril Guernieri" Le Grand Confinement de Printemps, et celui qui l’a suivi en fin d’année, a été un désastre pour des millions de professionnels ou d’amateurs des arts. Bla Bla Blog a choisi de consacrer un hors-série "Grand Confinement" pour mettre à l’honneur musiciens, écrivains et galeristes. Parmi ceux-ci, Cyril Guernieri, exposant au 29, rue Mazarine, à Paris. Il vous a passionné. Normal.
Extrait : "Les galeries d'art étant fermés en ce moment, Bla Bla Blog vous invite à découvrir en ligne une exposition virtuelle proposée par la Galerie Cyril Guernieri. Jean-Daniel Bouvard et Marc Dailly y sont à l'honneur…"
Extrait : "Je me disais il y a peu cela faisait quelques mois que je ne vous avais pas parlé de gastronomie. D’où cette chronique aujourd’hui, qui s’intéresse à un site culinaire, C’est meilleur quand c’est bon. Cette chaîne Youtube a été créée il y a trois ans par Emmanuelle Jary. Elle est aux manettes de ces vidéos de quelques minutes, toutes dédiées à la bonne bouffe, aux restaurants, aux bistrots et autres troquets. Les métiers traditionnels sont tout autant mis à l’honneur : traiteurs, poissonniers, bouchers, épiciers, et bien sûr cuistots…"
N°4 : "Galerie virtuelle de Patricia LM" La photographe Patricia LM est une nouvelle fois à l’honneur avec une 4e position qui nous réjouit. Le confinement de printemps et la fermeture des galeries a poussé Bla Bla Blog à ouvrir son blog à des expositions virtuelles, qui certes ne remplaceront jamais les vraies galeries, mais qui en tout cas montrerons que nous n’oublions pas les artistes qui font bouger l’art. Comme Patricia LM, que l’on adore !
Extrait : "C'est à une photographe talentueuse que nous ouvrons cette galerie virtuelle. Patricia LM avait accordé une interview à Bla Bla Blog. En attendant de pouvoir admirer ses créations, cette chronique va vous donner envie d'entrer dans son univers coloré et sensuel…"
N°3: "La Suisse est un pays chaud" Chaud, chaud, chaud pour cette 3e place largement méritée, avec une chronique sur le document sulfureux d’Adeline Lafouine, Fais-le bien et laisse dire (éd. Tabou). C’est aussi le seul livre classé cette année dans notre top 2020. Une plongée dans le parcours d’une femme sans aucun complexe, et qui nous prouve que la Suisse peut être un pays vraiment très, très torride.
Extrait : "Scandale à tous les étages pour ce témoignage à ne pas mettre entre toutes les mains : son auteure, Adeline Lafouine, propose avec Fais-le bien et laisse dire (éd. Tabou) un document assez exceptionnel à plus d’un titre. Il commence par une affaire dont la Suisse dite "vertueuse" se serait bien passée. Nous sommes en août 2014 lorsque la presse à scandale déniche un selfie sexy posté sur le compte Twitter d’une inconnue, mariée et mère d’un enfant. Elle se fait surnommer Adeline Lafouine…"
N°3 : "Rock’n’roll, rouflaquettes, chrome et pin-ups en Bourgogne" Sur la deuxième marche du podium, nous voyons singulièrement apparaître Vintageland, un de ces événements populaires qui a échappé en partie aux fourches caudines de la crise sanitaire. Ça se passait en Bourgogne, et Vintageland proposait une plongée dans l’Amérique prospère des 30 Glorieuses. Gros coup de nostalgie, à bien des égards. Et un grand bravo à Vintageland.
Extrait : "Voyage dans le temps garanti cet été en Bourgogne avec le Vintageland, dont les organisateurs promettent ni plus ni moins qu’une immersion dans les années 50 à 80. Pour tenir cet engagement, du 31 juillet au 4 octobre, des animations sont proposées, mêlant cinéma, concerts (la troupe Abba story, le groupe Woodstock spirit, les Satin Dolls Sisters ou les Vagabonds), cabarets, arts forains et défilés de voitures anciennes, afin de revivre ce que l’on est tenté d’appeler avec du recul « les années insouciantes »…"
Et pour finir, le grand n°1 est :Benjamin Schmit, "On est sérieux quand on n’a pas 17 ans" Le tout jeune musicien d’électro marseillais proposait avec "Uptown Funk Ben Remix" tout son talent. Des milliers de lecteurs de Bla Bla Blog l’ont découvert ou redécouvert : on ne peut que lui souhaiter le même succès dans sa carrière qui ne promet que le meilleur. Il est cette année le grand numéro 1 de Bla Bla Blog. Sur 380 chroniques parues, c’est réellement remarquable !
Extrait : "L’école marseillaise du rap commence à être connue, moins celle de l’électro. Elle est pourtant très active : pour preuve, cette chronique sur Benjamin Schmit, jeune DJ de 16 ans, bien décidé à faire sa place sur cette scène exigeante. Le remix du titre "Uptown Funk" s’inscrit dans la veine french touch, avec ce qu’il faut de sophistication et de trouvailles sonores pour un morceau dansant, à la fois funk, house et électro : "Faire danser les gens, c’est avant tout les réunir et les voir sourire", commente ainsi le jeune musicien, biberonné aussi bien aux tubes de Céline Dion ou Boney M qu’aux artistes plus de sa génération – Dua Lipa, Lil Nas X ou The Week-end…"
Il faut rendre à César ce qui appartient à Jérôme Garcin : le titre de cette chronique vient de l’animateur du Masque et la plumelui-même. Dès les premières semaines du Grand Confinement, il s'était amusé à renommer ainsi son émission, lorsqu’il avait choisi d'inviter ses journalistes et chroniqueurs par téléphone. Crise sanitaire oblige, on pensait les Jérôme Garcin et ses camarades critiques au chômage technique, en attendant la réouverture des salles de cinéma et de spectacles. Ou du moins obligés de se rabattre uniquement sur les sorties littéraires.
C’était mal connaître la vénérable émission de Radio France - née en 1955, s’il vous plaît ! A défaut de sorties de films, l’équipe du Masque et la Plume s’est penchée sur les ressorties en DVD d’œuvres cultes et classiques, proposant du même coup de parfaire notre culture générale.
Les journalistes Charlotte Lipinska (Vogue), Xavier Leherpeur (7ème Obsession), Eric Neuhoff (Le Figaro), Pierre Murat (Télérama), Camille Nevers (Libération), Nicolas Schaller (L’Obs), Michel Ciment (Positif) et Jean-Marc Lalanne (Les Inrockuptibles) continuent donc, en attendant des jours meilleurs, de décortiquer avec passion, sincérité et en toute subjectivité, quelques grandes œuvres du patrimoine cinéma.
En toute subjectivité
Comment, en 2020, peut-on regarder des classiques comme Parfum de femme de Dino Risi, Peau d’âne de Jacques Demy, Le Goût du Saké de Yasujiro Ozu, Le Trou de Jacques Becker ou Bons baisers de Russie de Terence Young (émission du 6 décembre) ?
Le 22 novembre, les complices de Jérôme Garcin se penchaient sur Le Ciel peut attendre d'Ernst Lubitsch, Thérèse d'Alain Cavalier, Full Metal Jacket de Stanley Kubrick, L’homme qui aimait les femmes de François Truffaut et La Cérémonie de Claude Chabrol.
Le 8 novembre, les critiques portaient sur Le Cercle rouge de Jean-Pierre Melville, L’Avventura de Michelangelo Antonioni, L’Evangile selon Saint-Mathieu de Pasolini et Les trois jours du Condor de Sydney Pollack.
Dans ce nouveau concept d'émissions "confinés", Le Masque et la Plume propose aussi de découvrir des curiosités : Lorenzo de George Miller, La Maison des Bories de Jacques Doniol-Valcroze (dont les critiques sont pour le moins très contrastées) ou Assaut de John Carpenter.
Que du classique et du passé, si on excepte la critique du dernier Borat, sorti, lui, sur Amazon, qui tranche avec les éloges et les critiques très positives des autres films : "Un accident industriel" et "le seul film contemporain face à 5 ou 6 très grands films … Le match est inégal", commentait justement Michel Ciment.
L'émission culte de France Inter est à réécouter en replay.
Ne gâchons donc pas notre plaisir avec cette nouvelle pub d’Intermarché, dont le bijou de scénario met en scène un drame quotidien que la solidarité, l’humanité et la reconnaissance subliment. Un superbe hommage aux personnes soignantes et un vrai conte de Noël contemporain, alors que la crise du Covid-19 continue, hélas, de rythmer nos vies.
Triste année pour la culture en général et la musique en particulier.
Alors que la crise frappe de plein fouet le secteur de la musique, le Conseil d’administration de la Sacem a fait le choix, dès le mois de mai dernier, d’annuler sa traditionnelle cérémonie des Grands Prix Sacem, afin d’attribuer ce budget à son fonds de secours pour les auteurs, compositeurs et éditeurs. Il a néanmoins tenu à maintenir symboliquement un palmarès pour honorer le talent de toutes celles et ceux qui font vivre la création.
Ce sont 18 lauréats qui sont récompensés cette année. Privés de scène, ils ont accepté cette récompense de la part de leurs pairs et portent, à cette occasion, la voix des auteurs, des compositeurs, des éditeurs, des auteurs réalisateurs et auteurs de l’humour, dans les cinq épisodes d’une web-série réalisée pour l’occasion. Leurs témoignages au cœur d’une crise sans précédent révèlent à la fois leurs inquiétudes et leurs espoirs pour la musique et la création.
La Sacem a dévoilé aujourd’hui ses lauréats pour cette année si particulière. Les voici :
Grand Prix du jazz : Thomas Enhco Grand Prix des musiques du monde : Oumou Sangare Grand Prix des musiques urbaines : Suprême NTM – JoeyStarr et Kool Shen Grand Prix des musiques électroniques : Rone Grand Prix de la musique pour l’image : Jorge Arriagada Grand Prix de l’auteur-réalisateur de l’audiovisuel : Marion Sarrault Grand Prix de la musique classique contemporaine (jeune compositeur) : Olivier Calmel Grand Prix de la musique classique contemporaine (carrière) : Régis Campo Grand Prix du répertoire jeune public : Tartine Reverdy Grand Prix de l’humour : Alain Bernard Grand Prix de l’édition musicale : Budde Music France – Cécile Bernier Grand Prix du répertoire Sacem à l’export : Aya Nakamura Prix Rolf Marbot de la chanson de l’année : "À nos héros du quotidien" de Soprano et Florian Rossi (éditeurs : Aquila Publishing, Big5 Publishing, Warner Chappel Music France) Prix Francis Lemarque de la révélation : Pomme Grand Prix de la chanson française (créateur-interprète) : Philippe Katerine Grand Prix de la chanson française (créateur) : Jérôme Attal Prix Spécial de la Sacem : Maxime Le Forestier Prix de l’œuvre internationale de l’année : "Bad Guy" de Billie Eilish, (auteurs/compositeurs : Finneas Baird O’Connell et Billie Eilish, éditeurs : Universal Music Publishing/ Kobalt Music Publishing) Grand Prix de la SDRM : "Djadja" d’Aya Nakamura (Alois Zandry, Machynist et Some1ne, éditeurs : Universal Music Publishing, Perspective Production et Warner Chappell Music France).
Le palmarès des Grands Prix Sacem entend afficher son soutien à la #SceneFrancaise, à l’arrêt depuis près de 9 mois.
La violoncelliste franco-belge Camille Thomas met à l’honneur la musique en même temps que Paris, en se mettant en scène lors de concerts solos qui ont fait le tour du monde depuis le premier confinement.
Ces vidéos entendent aussi rappeler le sort de ces artistes privés de salles de représentation. Quoi de mieux qu’Internet pour offrir quelques minutes de Ravel, de Donizetti ou d’Edith Piaf ?
Après le Musée des Arts Décoratifs, la violoncelliste prévoit de jouer à Versailles, à Orsay, au Musée Rodin, au Jardin des Plantes ou au Palais Garnier.
Camille Thomas, concerts lives à Paris Camille Thomas, Voice Of Hope, Deutsche Grammophon, 2020 https://www.camillethomas.com
"Ressusciter n’est pas une mince affaire", cette phrase qui a donné le titre à la BD de Fiamma Luzzati (éd. Florent Massot), est cité par Violette, l’une des protagonistes de ces Petites et grandes histoires du Covid-19. Cette productrice de télé à la vie trépidante, et se croyant invulnérable, revient sur sa contamination par le Covid-19 et sur son hospitalisation, jusqu’aux portes de la mort. Une vraie résurrection comme elle le dit elle-même après coup, mais une résurrection douloureuse.
Évidemment, seulement deux mois après la fin du Grand Confinement en France, il était impossible à Fiamma Luzzati de cerner tous les aspects de cette période marquante. Pour autant, l’auteure en saisit l’essentiel, avec ce caractère d’urgence jusque dans le coup de crayon.
La vie, la maladie et la mort. Tel est le cœur de ces huit chapitres, qui sont autant des tranches de vie autour du Grand Confinement : la guerre contre la maladie ("«Il faudrait dire la vérité » : une étudiante en médecine face au Covid"), la peur, la manière de vivre le confinement, les méfiances réciproques entre les politiques et les citoyens, les séparations, les enfants ("Qui a peur du grand méchant virus ? Les enfants parlent du Covid-19"), les guerres de couples ("Le coronavirus tue le couple : comment s'immuniser"), les traumatismes, le deuil ("Covid-19 : mourir seul, rester seul - Le deuil impossible") le déni, la colère, le combat ou le fatalisme d’un combat perdu d’avance.
En mandarin, "crise" se traduit aussi par "opportunité"
On ne peut être que reconnaissant à Fiamma Luzzati d’avoir évité à la fois le pathos et l’angélisme dans ces chroniques qui sont autant de témoignages plus vrais que nature. On s’arrêtera par exemple sur ces planches consacrées à la crise sanitaire en Italie, lorsque la péninsule transalpine faisait figure de banc d’essai de tout ce qui s’est passé en Europe les semaines suivantes ( "Covid-19 en Italie : Une réanimatrice témoigne du cœur de la tourmente"). Un personnage rappelle aussi au passage qu’en mandarin, "crise" se traduit aussi par "opportunité." Toujours en Italie, c’est cette fois de déconfinement dont il est question dans le tout dernier chapitre ("Syndrome de Stockholm : Le bonheur de rester confiné à Rome"). Fiamma Luzzati met en scène une conversation entre trois Italiennes se plaignant qu’une de leur amie a choisi de rester chez elle. La situation leur permet de réfléchir sur les conséquences du confinement et surtout du déconfinement : "On assiste à un autre phénomène inédit avec le déconfinement : beaucoup de gens refusent de revenir à la vie d’avant… On finit par aimer sa geôle et ses geôliers."
Un autre chapitre attirera sans doute l’attention : celui consacré à un sujet à ma connaissance jamais abordé : celui de l’autisme durant la crise sanitaire ("Si je craque tout le monde craque : l’autisme et le Covid"). Il est question d’Alima, une lycéenne qui se promène avec sa sœur autiste alors que ses parents sont tombés malades. Une poignante tranche de vie autour d’une jeune femme courageuse, se battant pour ne pas craquer.
La littérature post-covid a sûrement de beaux gestes à vivre. Avant que nous soyons submergés par la littérature post-covid-19, la BD de Fiamma Luzzati se démarque comme une œuvre à la fois fraîche, sincère et frappant en plein cœur.
Fiamma Luzzati, Ressusciter n’est pas une mince affaire, Petites et grandes histoires du Covid-19 éd. Florent Massot, 2020 https://www.lemonde.fr/blog/lavventura
Sale période pour le secteur culturel, malmené par près de trois mois de confinement. Des milliers d'établissements dans le secteur des arts et du divertissement ont été contraints de fermer pendant la crise sanitaire, que ce soit les salles de cinéma, les parcs d’attraction, les théâtres, les festivals ou les médiathèques.
Il faut bien avoir en tête que ce secteur est aussi un des piliers de notre économie : selon le Ministère de la Culture, il réalise 44,5 milliards d'euros de chiffre d'affaire et emploie 620 000 personnes.
S’ajoute à cela le lien tout particulier que le public hexagonal a pour la culture sous toutes ses formes.
L'agence d'étude et de marketing culturel L’œil du Public a voulu interroger les Français, et en particulier les publics occasionnels ou réguliers de ces lieux culturels et de loisirs, sur leurs ressentis et leurs pratiques pendant le confinement, ainsi que sur leurs intentions et leurs attentes suite au déconfinement et à la réouverture des lieux de culture.
Les questions posées entendent être un reflet à un instant T de ce lien très fort, alors que notre pays reste secoué par la crise sanitaire : Qu’est-ce qui a le plus manqué les Français dans le domaine de la culture et des loisirs pendant le confinement ? Qu’ont-ils fait pour continuer à se divertir ? Quand et à quelles conditions les publics envisagent-ils de sortir à nouveau ? Au moment des réouvertures, quels lieux ou activités vont-ils retrouver d’abord ? Les Français les plus impliqués dans ces pratiques vont-ils reprendre le même rythme de fréquentation ?
L’étude a également été conduite en Suisse et a donné des résultats assez similaires, ce qui tend à confirmer les tendances sur les comportements à venir.
L’enquête a été menée du 1 au 5 juin 2020 sur un échantillon représentatif de la population française (sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, région et taille d’agglomération des interviewé.e.s) qu’ils aient ou non des pratiques culturelles occasionnelles ou régulières.
Des résultats similaires en Suisse
Quels sont donc les résultats de cette enquête ?
Tout d’abord, c’est indéniable : les Français aiment la culture !
Pendant le confinement, nombreux sont ceux qui ont éprouvé un sentiment de manque lié à l’absence de sorties culturelles. Ils ont notamment regretté de ne plus pouvoir se rendre au cinéma ou assister à des spectacles vivants. Les musées et les lieux de patrimoine ont quant à eux manqué aux Français qui les visitent régulièrement en temps normal.
Alors pour composer cette absence de loisirs, les Français ont eu recours au streaming. Seulement 30% des personnes interrogées n’ont pas eu d’activités culturelles sur le web.
Qu’est-ce que la période de déconfinement a changé ?
Depuis juin, si près d’un Français sur deux est prêt à retourner dans les lieux culturels tout en restant vigilant sur les mesures sanitaires. En revanche, 30% des personnes interrogées déclarent préférer attendre la fin de l’épidémie.
Le type de lieux que les français déclarent vouloir retrouver en priorité illustre ces craintes. Nos compatriotes vont en effet privilégier les lieux dans lesquels les visiteurs sont “mobiles” (musées, expositions, parcs). La réticence est plus forte pour les spectacles en salle close et les festivals qui drainent souvent des publics importants.
Face à la crise économique qui s’annonce et au contexte sanitaire encore incertain, beaucoup de français déclarent vouloir moins fréquenter certains lieux ou tout simplement réduire leur nombre de sorties. Ils sont aussi 43% à vouloir diminuer leurs dépenses culturelles, surtout les jeunes.
De plus, seulement la moitié des abonnés des théâtres ou autres lieux culturels vont reprendre en septembre leurs abonnements. Les autres hésitent ou envisagent de réduire leurs dépenses culturelles.