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Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film L’Affaire Nevenka. Il sera visible du 27 novembre 2024 au 3 décembre. Soirée débat à l’Alticiné le mardi 3 décembre 2024 à 20H30.
À la fin des années 90, Nevenka Fernández, est élue à 25 ans conseillère municipale auprès du maire de Ponferrada, le charismatique et populaire Ismael Alvarez. C’est le début d’une descente aux enfers pour Nevenka, manipulée et harcelée pendant des mois par le maire. Pour s’en sortir, elle décide de dénoncer ses agissements et lui intente un procès.
Inspiré de faits réels, L’Affaire Nevenka révèle le premier cas de #MeToo politique en Espagne.
Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film Septembre sans attendre. Il sera visible du 28 août au 3 septembre 2024. Soirée débat à l’Alticiné le mardi 3 septembre 2024 à 20h30.
Après 15 ans de vie commune, Ale et Alex ont une idée un peu folle : organiser une fête pour célébrer leur séparation. Si cette annonce laisse leurs proches perplexes, le couple semble certain de sa décision. Mais l’est-il vraiment ?
Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film Border Line. Il sera visible du 22 au 28 mai 2024. Soirée débat le mardi 28 mai à 20 heures 30.
Projetant de démarrer une nouvelle vie aux États-Unis, Diego et Elena quittent Barcelone pour New-York. Mais à leur arrivée à l’aéroport, la Police des Frontières les interpelle pour les soumettre à un interrogatoire. D’abord anodines, les questions des agents se font de plus en plus intimidantes. Diego et Elena sont alors gagnés par le sentiment qu’un piège se referme sur eux...
Border Line, policier espagnol de Juan Sebastián Vásquez et Alejandro Rojas avec Alberto Ammann, Bruna Cusí et Ben Temple, 90 mn, 2024 Titre original : Upon Entry -La llegada https://www.cramesdelabobine.org/spip.php?rubrique1446
Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film They Shot the Piano Player. Il sera visible du 6 au 12 mars 2024. Soirée débat le mardi 12 mars à 20 heures 30.
Un journaliste de musique new-yorkais mène l’enquête sur la disparition, à la veille du coup d’État en Argentine, de Francisco Tenório Jr, pianiste brésilien virtuose. Tout en célébrant le jazz et la Bossa Nova, le film capture une période éphémère de liberté créatrice, à un tournant de l’histoire de l’Amérique Latine dans les années 60 et 70, juste avant que le continent ne tombe sous le joug des régimes totalitaires.
Le 23 février 1981, dans la toute jeune démocratie espagnole à peine sortie de 40 ans de dictature franquiste, un groupe de militaires nostalgiques du Caudillo, prend en otage les députés du parlement espagnol. C'est le début du premier coup d'Etat médiatisé de l'Histoire qui va tenir en haleine des heures durant le monde entier.
L'intervention ferme du jeune roi d'Espagne à la radio et à la télévision sonne la fin de cet événement fondateur de la démocratie espagnole. Javier Cercas conte avec minutie le putsh du lieutenant-colonel Tejero et de ses complices. Pourtant, le véritable intérêt de cette chronique est de suivre les principaux protagonistes et le chef du gouvernement Suarez en tout premier lieu. Très contesté, le premier chef de gouvernement de la démocratie espagnole - celui-là même qui l'a l'imposée quelques années plus tôt - s'apprête, le jour du coup d'Etat, a être démis de ses fonctions.
Le putsh va être l'occasion pour lui d'un dernier coup d'éclat : malgré la menace des armes des conjurés, il est l'une des trois personnes à refuser de se coucher, les deux autres étant le général Mellado, vice-président du gouvernement et Santiago Carrillo, secrétaire du parti communiste espagnol : trois personnages contestés dans leur propre camp et figures héroïques ce soir du 23 février 1981. Un essai dense et passionnant qui se termine par un appel émouvant à la réconciliation et par l'hommage d'un fils à son père.
A Barcelone, dans les années 20, David Martin, jeune écrivain à la recherche du succès, est contacté par un mystérieux mécène pour l'écriture d'un livre religieux. David accepte ce juteux contrat avant de le regretter.
J'ai été déçu par ce thriller historique d'un des meilleurs écrivains espagnols actuels (l'auteur de L'Ombre du Vent, son premier livre, beaucoup plus réussi à ce qu'il paraît).
Certes, Le Jeu de l'Ange est bien écrit et bien mené, avec des chapitres courts qui rythment bien ce roman et des personnages bien construits (Isabella, Vidal, Sempere, Cristina). Cependant, j'ai été frustré par une histoire (de damnation ou d'immortalité) qui semble se perdre en cours de route : l'intrigue du cimetière des livres, bien imaginée, tombe à plat à la fin ; les motivations du criminel m'ont semblé en partie obscure ; l'identité du mécène est laissée (volontairement ?) dans l'ombre ; quant au dernier chapitre, il m'a laissé dubitatif.
Par contre, ce livre est à lire pour ce voyage dans le Barcelone des années 20 !
Mieux vaut tard que jamais. Penchons-nous sur la chanteuse pop européenne la plus passionnante, la plus revivifiante, la plus séduisante et sans doute la plus pertinente de la pop européenne – et internationale. La chanteuse espagnole Rosalía sortait en 2022 Motomami, son dernier album, suivie en fin d’année par une version réaugmentée de plusieurs titres. Un opus qui a marqué les esprits autant que les oreilles. Voilà pourquoi une chronique sur Motomami avait sa place ici.
Un regret cependant, pour commencer : la jaquette et le livret – certes, sexy a souhait – peine à être lisible, y compris dans les titres des morceaux. Mais c’est bien le seul défaut de cet opus qui a fait par ailleurs grand bruit à sa sortie.
Un mot sur le titre de l’album. "Motomani" est un mot-valise composé des mots "moto" (bien sûr!) et de "mani" qui veut dire "meuf". D’où, la photo d’illustration où l’artiste se montre dans le plus simple appareil – mais avec un casque. Humour ou posture d’une combattante ? Les deux, Ma Générale !
Le moins que l’on puisse dire est que Rosalía se réapproprie la pop comme personne. "Yo me transformo", comme elle le proclame dans le premier titre "Saoko", incroyable morceau électro, urbain, pop, jazz et… flamenco. C’est à l’image d’un album hétéroclite mais d’une belle cohérence, et sans jamais perdre l’auditeur ("Candy"). On y retrouvera bien entendu l’irrésistible tube interplanétaire "La Fama" avec The Weeknd.
Rosalía est réjouissante et surprenante dans sa manière de mixer les sons, les influences, les styles, sans arrière-pensée
Mais là où l’artiste espagnole révolutionne la pop internationale c’est bien dans le flamenco et dans sa manière de revoir les canons de cette tradition espagnole, en lui insufflant du sang neuf, sans jamais la trahir. Que l’auditeur écoute – voire danse sur – "Bulerías", avec une économie de moyens mais en mettant au centre de ce projet la rythmique si caractéristique de cet art ibère.
À côté de titres urbains et d’une modernité certaine, avec une musique urbaine ("La combi Versace", en featuring avec Tokischa), électro et enjouée ("Chicken Teriyaki", "Bizcochito"), Rosalía sait poser sa voix veloutée sur quelques accords de piano, pour servir une histoire d’amour (Como un G), parfois traversée de pulsations électros, comme pour mieux l’électriser ("Hentai"). C’est aussi "G3N15", posée et aussi intime et introspectif, hymne à la famille dans un album tout entier consacré à la fête et à l’insouciance.
L’insouciance et la joie de vivre affleurent à chaque piste de l’album, tout comme la créativité d’une artiste totale ("CUUUUuuuuuute") qui nous offre une vraie aventure musicale. Rosalía est réjouissante et surprenante ("Diablo") dans sa manière de mixer les sons, les influences, les styles, sans arrière-pensée, avec un plaisir manifeste (le court morceau "Motomani" qui donne son titre à l’album) et osant renouer avec des genres que l’on aurait dit has-been : le flamenco, bien sûr, mais aussi le jazz ou le tango (le formidable et sans doute meilleur titre de l’opus, "Delirio de grandeza").
Un vrai album personnel aussi, sous forme de journal intime, à l’image de son abécédaire ("Abcdefg"), ce qui n’empêche pas de se faire de cet opus un vrai événement musical et pop.
L’Espagne propose en ce moment sur Netflix un étonnant thriller,Les Lignes courbes de Dieu, nommé, de l’autre côté des Pyrénées, pour les Goyas – l’équivalent des Césars – notamment dans les catégories "meilleur scénario adapté" et "meilleure actrice".
Alice Gould rejoint un impressionnant hôpital psychiatrique pour y être internée. Il s’agit en réalité d’une mystification, car Alice est une détective privée chargée d’enquêter sur le meurtre d’un patient de cet asile. Bientôt, voilà Alice au milieu de fous et de folles (ces fameuses "lignes courbes de Dieu", comme le dit poétiquement le titre), à la recherche d’explications sur la mort de Damian, un étrange détenu.
Elle ne peut compter sur personne, pas même sur le personnel médical et son inquiétant directeur.
Il faut aussi souligner l’arrière-plan historique, qui a évidemment tout son sens
Une détective enquêtant dans un asile psychiatrique. Voilà qui fait inévitablement penser au chef-d'œuvre de Martin Scorcese, Shutter Island. La comparaison s’arrête (presque) là. Bárbara Lennie enfile le costume de détective privée, en prenant toute une palette de jeux : enquêtrice pugnace, victime innocente, femme fatale, (fausse) folle parmi les fous. D’ailleurs, la question se pose : et si Alice était réellement malade ?
Outre l’intrigue, parmi les intérêts du film il faut souligner la réalisation soignée, les cadrages impeccables, les moments fluides de la caméra, les reconstitutions (costumes, coiffures, voitures, accessoires), mais aussi les effets visuels – que l’on pense à la série de flash-back, avec une Alice dédoublée, voire détriplée.
Il faut aussi souligner l’arrière-plan historique, qui a évidemment tout son sens. Nous sommes en 1979, quelques années après la mort du dictateur Franco. L’Espagne fait sa mue pour devenir une démocratie et une monarchie républicaine. Comme si la folie des quarante ans du Franquisme se reflétait sur ces zinzins de l’hôpital psychiatrique.
Au terme du visionnage du film, on ne peut qu’inviter le spectateur à se rendre sur Internet (par exemple, ici) afin de découvrir les multiples interprétations et commentaires sur ce film diablement malin. Ici comme ailleurs, rien n’est simple.