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Improbable évidence c’est d’abord un duo. Une histoire de rencontre Entre un businessman repenti, fou de musique, auteur-compositeur, passionné des années 80 et une star de l’électro, comme ils aiment à le dire. Nous n’en saurons, hélas, guère plus.
Avec leur premier single "Tellement toute seule", nous sommes plongée dans cette "French Rétro Wave", comme l’aiment à le souligner les deux musiciens.
Le texte, dont on sent les apports de Michel Berger ("Je / T’imagine / Tellement triste / Tellement perdue / Tellement belle / Mais tellement toute seule"), est servi par des vagues soyeuses d’électro, avec une rythmique efficace et dansante.
Voilà qui promet pour les futurs titres et un premier album – gainsbourien, nous promettent les musiciens – que nous attendons avec une certaine excitation.
Et le businessman de conclure, sans blues : "J’ai mille titres, j’aimerais qu'ils parlent au plus grand nombre, les faire sonner aux oreilles d’aujourd’hui."
Je crois que l’on dit que derrière chaque grande artiste, se cache un homme. C’est bien l’expression exacte ? Luc Totterwitz, l’autre moitié – alsacienne – de Vaiteani, ne s’offusquera sans doute pas si je dis que ce duo est essentiellement porté par sa chanteuse, Vaiteani Teaniniuraitemoana.
Un peu plus de trois ans après leur premier opus et la remarquée et remarquable adaptation de "Belle-Île-en-Mer, Marie-Galante", le groupe propose un très bel album, Signs, mariant pop anglaise et musique polynésienne (mais aucun titre en français), avec neuf chansons aux titres sibyllins : "Embrace", "Signs", "Reason", "Angry" ou "Waters". Pour l’occasion, le groupe s’est allié le concours de la même équipe : le réalisateur artistique David Grumel (The Pirouettes, Neeskens) avec qui ils co-réalisent le disque, avec également le concours du producteur Manju pour leur reggae "Angry".
Ce mélange des couleurs donne un opus lumineux qui nous titille agréablement les oreilles, tout en sachant apporter ce supplément d’âme fait d’humanisme, de générosité et d’amour, à l’exemple du titre "Embace" ("I embrace it all / The anger and the laughter / The pain that goes with the pleasure" / "J'embrasse tout / La colère et le rire / La douleur qui accompagne le plaisir."). Les musiciens ne disent pas autre chose : "Il y a toujours une façon d’entrevoir la beauté des êtres, même perdus".
Folk polynésien
On peut sans doute taxer ce nouvel album d’opus de world music, grâce à ses teintes océaniques et tahitiennes – Vaiteani Teaniniuraitemoana y est originaire. Que l'on pense aux morceau "Kiss Kiss" et surtout au formidable "Homai". "Écoutez le son de ma voix", commence en maori la chanteuse : "Te mau hoa ē / ’A fa’aro’o mai / I tō’u reo ē / ’A ti’a ’e ’a ’ori mai", avant d’enchaîner en anglais, avec la même générosité : "I don’t need no make up / I don’t need no dress / Tonight I wear the rhythm / My fabric be my dance" ("Pas besoin de maquillage / Pas besoin de robe / Ce soir je porte le rythme / Mon tissu est ma danse").
Signs séduit par la pop mélodique et mélancolique ("My Life"). Le titre qui donne son nom à l’opus est une balade autant qu'une l’histoire d’amour riche de promesses : "You sending me signs / So that I lift my eyes to the skies / To read your love in the clouds" ("Signs").
On pourra trouver dans les morceaux de l'album autant l’influence de cette pop-folk internationale héritée de Tracy Chapman qu’un rappel des origines et de la culture de la chanteuse de Vaiteani. À cet égard, on peut même parler de "folk polynésien". Ainsi, "Reason" est teintée de sons tahitiens, sans oublier le ukulélé joué par Luc Totterwitz, alors que "Heitiare" une très jolie ballade en maori, avec voix et piano. N’oublions pas non plus le reggae du morceau "Angry", signe que le duo entend bien surfer sur des influences venues de tous horizons.
"Waters", un titre à l’électro-pop très actuel et à la belle luminosité, vient clôturer cette parenthèse enchantée et séduisante.
Le groupe canadien The Brooks est de retour avec un son nouvel album, Any Day Now, dans lequel les musiciens québécois menés par Alexandre Lapointe prennent un malin plaisir à sortir un opus funk à l’ancienne.
À l’ancienne car l’influence de la musique noire des années 70, et en particulier de James Brown, est assumée avec plaisir par les Brooks ("Drinking", "Never Thought", "So Turned On" ou "Turn Up Thne Sound").
Avec "Zender", nous voilà dans une musique aux fortes influences afro-américaine et seventies digne de figurer dans une BO tarantinienne. Les cuivres étincellent particulièrement dans les dernières mesures de ce titre enlevé.
Derrière le chanteur, trompettiste et tromboniste Alan Prater, les musiciens savent déconstruire et reconstruire leur funk, capable de faire le lien avec le mouvement hérité de la Blaxploitation et des sons actuels plus planants ("Moombean").
Une composition futuriste, comme si Jackie Brown avait été catapultée dans l’espace intersidéral
Avec "Issues" nous voilà carrément dans une composition futuriste, comme si Jackie Brown avait été catapultée dans l’espace intersidéral, avec costume d’astronaute comme il se doit.
Pour "Gameplay", Les Brooks ne se privent pas d’utiliser le potentiel du rock dans un titre funk, groove et bigarré, avec un art consommé de l’improvisation, jusqu’à une partie en fin d’album plus courte, rythmée et électro.
Album plus conceptuel qu’il n’y paraît, Any Day Now est articulé autour de deux courtes interludes de respectivement 46 secondes et 1 minute 06 ("Headband" et "Blue Dream").
"The Crown", qui arrive en fin d’opus, propose un funk mâtinée de rythme rap, avec des envolées pleines de chaleur et de virtuosité dans un morceau de près de 7 mn 30. L’auditeur saluera la grande richesse stylistique dans un morceau où se mêlent rap, pop, rock, funk et même jazz – Herbie Hancock faisant partie des influences des Brooks. Un album à découvrir absolumentt.
C’est une pop complètement zarbi que propose Why Nicht, Lauréat du FAIR 2020, avec son bijou de EP. Nous serions tentés d’ajouter un "Bijou aberrant", pour reprendre le premier titre de leur nouvel EP éponyme.
Le duo bruxellois formé par Bagheera et de Lord Tératoïde propose une électro-pop complètement folle et bricolée aux petits oignons, avec des textes dignes de l’Oulipo : "Chat per chat perché / Péché de gouttière / Bizarre bizarre bi / Zombi zombizarre / L’art comme alibi / Une lubie bizarre / Méchant méchant mé" ("Bijou aberrant").
Sophistiqués, provocateurs et doués d’un humour grinçant, les Why Nicht mixent avec bonheur des influences Tous azimuts à l’exemple de "Boa" dans lequel l’électro se marie avec des sonorités indiennes et une rythmique urbaine. Le titre sonne comme une bonne correction féministe sur fond de drague. "Je suis un boa / je t’étouffe", clame la chanteuse dans ce moment de leçon féministe, avant d’enchaîner : "Porteur de cils / Bling-bling / T’es juste en aquaplaning / Tu manques de moove / De training / Je suis pas faite pour le dog sitting / Pitié… Je te siffle je suis un boa / Je t’étouffe je suis un boa".
"J’ai un nouveau pull / J’ai un nouveau pull / Je mets des bottines / Je mets des bottines / J’enfile une culotte / J’enfile une culotte"
Pour "Ma délicieuse", le son électro world est mouliné à la sauce Why Nicht, pour ce chant d’amour sensuel et oriental : "Ma délicieuse / Créature impudique / A la rage langoureuse".
Le morceau "Sheitan" ose de son côté la facture eigties. La voix de Bagheera séduit par sa profondeur et son timbre velouté se posant avec assurance sur des compositions particulièrement travaillées : "Sheitan crapuleur et profane / Orgie dégingandée / Infernale transition animale / Je voulais juste m’enivrer". L'auditeur sourira à ces textes surréalistes, colorés et même psychanalytiques : "Une tarentule s’approche / Tic tac toc / Complètement toc toc et loufoque / Elle enroule nos esprits de ses fils / Par Toutatis elle nous tisse nous ratisse / Elle attise le feu du crépuscule / Par Toutatis c’est notre hantise."
Nul doute que la grande réussite de cet EP reste ce titre complètement dingue qu’est "J’ai un nouveau pull" : en filigrane, cette dénonciation de la société de consommation pourrait devenir un hymne que pas mal d’auditrices seront tentées de chanter en partant au boulot ou en soirée : "J’ai un nouveau pull / J’ai un nouveau pull / Je mets des bottines / Je mets des bottines / J’enfile une culotte / J’enfile une culotte / Et une gabardine et une gabardine… J’ai un trou dans le pull J’ai un trou dans le pull / Rayé mes bottines Rayé mes bottines / Filé ma culotte filé ma culotte / Et une gabardine et une gabardine."
Inratable et irrésistible. Un vrai bijou… aberrant.
Il fallait bien ça pour fêter 50 ans de carrière : le groupe Zaïko Langa-Langa, emmené par Jossart N'yoka Longo, sort un double hommage en forme de feux d’artifice. Voilà une superbe occasion de parler de world music tout droit venue d’Afrique, et plus précisément 14 titres de rumba congolaise, une goutte d’eau si on les compare aux 30 albums, aux 325 chansons, aux tournées dans plus de 40 pays, aux successions depuis 1970 de 44 chanteurs, 37 guitaristes, 10 batteurs, 39 danseuses ou 8 claviéristes, sans compter son influence sur la danse et la musique, au point de créer l'une des plus grandes écoles de musique congolaise d’aujourd’hui.
Sève, le titre de l’album, se révèle tel un arbre gorgé de vie auquel on viendrait cueillir quelques fruits revigorants. Le musicien culte congolais s’est entouré de ses amis – musiciens, chanteurs, choristes – pour proposer un album à la fois, riche, dense et aux multiples variations, pour entrer dans une carrière impressionnante. Zaïko Langa-Langa. considéré comme l'un des fondateurs de la rumba, est une légende de la culture congolaise, pour ne pas dire une institution et un monument du patrimoine. À Kinshasa, le 30 octobre 1974, à l'occasion du mythique match de boxe entre Mohammed Ali et George Foreman, Zaïko Langa-Langa était déjà là, sur scène, aux côtés de James Brown et de Tina Turner pour le grand concert de cette rencontre sportive autant qu’historique.
Le mythique match de boxe entre Mohammed Ali et George Foreman
Sève fait figure d’événement, avec ses titres de rumba congolaise. De rumba, oui : car c’est aussi dans ce pays d’Afrique que cette musique et cette danse ont connu un succès important dans les années 1920 et après les années 60.
Zaïko Langa-Langa propose dans son opus des titres à la fois rythmés ("Ayessa Ngwasuma", Sielumuka Ngwsuma", le long et fluide "Ambiance Eyenga", "Lutonzol", "Ayesa Folk" ou encore "Ayesa Folk") et usant de créativité et de recherches musicales, jusqu’à proposer des fusions de styles, à l’instar de "Sielumuka Folk" avec ses rythmiques échevelées et joyeuses. Le titre "Bilan négatif" a, lui, des accents eighties et est servi par une belle virtuosité des voix.
Les voix : voilà sans doute l’une des grandes caractéristiques du célébrissime groupe congolais. "Système Ya Benda" séduit grâce à la voix sensuelle de Jossart N'yoka Longo, tandis que dans "Yaka M", il se lance dans un parlé-chanté poétique et languissant, de quoi donner envie de danser peau contre peau sous les lampions de ce coin d’Afrique. Le talk-over est également de mise pour le morceau de près de 7 minutes, "Alita Wanyi", dans lequel éclatent avec bonheur les percussions et les cuivres. Tout aussi étincelant et coloré est "Juventus", aux voix fraîches s’enroulant avec gourmandises dans des arabesques séduisantes.
Avec "Classement sans suite", nous voilà avec un éclatant morceau de samba porté par un chœur féminin taquin. "Ambiance Eyenga" propose de son côté plus de 9 minutes d’une rumba fluide et colorée, d’une grande fluidité, servie par une voie envoûtante. C’est aussi un des plus beau morceau de Sève et le plus bel hommage qui soit à Zaïko Langa-Langa et à la rumba congolaise.
Die, Motherfucker Die !!! des Apple Jelly est le genre d’album fait entre potes, avec une bonne dose de synthétiseurs, de boites à rythme et d’enthousiasme. Leur troisième opus, enregistré en 2013 et joué en live pendant des années, a attendu 2020 pour être présenté officiellement à son public.
"Die, Motherfucker Die !!!" : on peut dire que le titre du morceau qui donne son nom à l’opus a cette irrévérence propre à des sales gosses, particulièrement doués avec leur électro-pop seventies, à la fois rock et impertinente.
Singulièrement régressif, "Control", avec la même facture eighties que "Synchronized", commence sur une rythmique proche du tube "Popcorn", mais en moins fun et même plus neurasthénique, serions-nous tentés de dire. Une sorte de new wave qui se serait téléportée en 2021, à l’exemple de "Girls Of Paris", un morceau dans lequel on décèlera l’influence des Cure et de leur tube interplanétaire "Lullaby".
Il n’est pas absurde de lire le morceau "Dance With Me", plus dansant comme un clin d’œil à la fameuse BO de Midnight Express de Giorgio Moroder : années 80, une nouvelle fois.
Avec "Take It Or Leave It" le groupe lyonnais marche cette fois sur les pas des Clash avec un titre provocateur et endiablé, que l’on pourrait traduire par : "Prends-le/la ou tire-toi".
Singulièrement régressif, "Control", a la même facture eighties que "Synchronized"
L’influence de la musique industrielle est là aussi, avec le sombre et néanmoins enthousiaste "Money Me", que l’on pourrait qualifier comme le morceau d’une bande de gamins turbulents partis se faire un gros bœuf dans le garage, avec force synthétiseurs, guitares et boîtes à rythme.
Les Apple Jelly ne restent pas pour autant bloqués dans les couloirs du temps : "Walking Bass" se veut plus dansant, mais avec de singuliers changements de rythmes, témoignant d’une réelle recherche chez ces sales gosses. À l’antipode, le groupe opte pour "Leaving 2012" le choix du minimalisme.
"The End Of Our Age", qui clôt l’opus, est une descente vertigineuse vers une électro-pop plus mystérieuse, où l’on reconnaîtra l’influence de David Bowie (le fameux "Sons Of The Silent Age" dans le désormais classique Heroes). "This is the end of our age", chantent les Apple Jelly, accompagnés de sons comme issus d’un univers d’ectoplasmes. Un vrai hommage au rock psychédélique des années 70 avec ce morceau de presque 8 minutes, en dehors des formats classiques.
Preuve que le retour des Apple Jelly est loin d’être anodin, le Festival Berlin Music Video Awards a sélectionné le clip "Die, Motherfucker! Die!!!" aux côtés de The Chemical Brothers, Thom Yorke, Foals ou encore Travis Scott. Si ce n'est pas un signe...
NinjA Cyborg, c’est Martin Antiphon et Marc Botte, de retour avec The Sunny Road, un EP au titre aux mille promesses. Pour illustrer leur EP, le duo français a choisi un visuel de Georges Gold Design renvoyant aux affiches de cinéma fantastique des années 70 et 80. Les morceaux du groupe sont majoritairement réalisés en analogique, et mixés dans la Studer 903 de Music Unit, donnant à cet opus un cachet vintage.
Avec "Supramount pictures" et "Psycho Panic", nous sommes dans une entrée en matière, toute en vagues synthétiques à la manière d’une BO de série B,.
De même, "The Sunny Road", qui donne son nom à l'EP, se veut un hommage appuyé aux Robocop, Supercopter et autres monuments cultes de la pop culture. Films de SF et nanars sont assumés grâce à, un son électro eighties régressif. Pour ce titre, le duo a imaginé un vidéo-clip réalisé en stop motion par Jef Dubrana et Olivier Hernandez de Freaks Motion Studio. "The Sunny Road" raconte les aventure de Gordon, un Cyber Ninja suivant les ordres pour aller défier les méchants de la ville de Sun City. Le film a été réalisé image par image, en pâte à modeler.
Un hommage aux Robocop, Supercopter et autres monuments cultes de la pop culture
Avec "A Walk With Jane", NinjA Cyborg montre qu’il est capable de morceaux planants, à la manière de capsules spatiales catapultées à des milliards d’années-lumière et ponctués de respirations extra-terrestres. Tout aussi intersidéral, "Lighting" adresse un clin d’œil appuyé à Jean-Michel Jarre.
Avec "Sky Diving", en featuring avec Wild Fox, les NinjA Cyborg sont sur le terrain d’une pop plus classique, mais qui ne tourne pas le dos pour autant à la facture eighties, avec une voix juvénile à la Kylie Minogue,, lorsque la toute jeune Australienne se faisait connaître dans ses premiers tubes.
On ne peut pas dire que les NinjA Cyborg s’arrêtent à un seul style : "Masters Of Fury" propose un rock échevelé dans lequel les guitares électriques s’enveloppent dans des nappes synthétiques. Ça cavalcade dans un instrumental qui ne se pose pas de questions.
Le EP se termine par un atterrissage en douceur, avec "Gentle Corps", une courte étude sombre à la Mike Oldfield. Et aussi, de nouveau, un hommage à ces chères années 80.
Il y a des artistes qui marquent et que l’on a du plaisir pour retrouver (voir ici).
C‘est le cas de VortexVortex et leur électro-pop déjanté. Le trio toulousain revient avec un nouveau titre, Shalalala. Joyeux, dansant et d’une belle audace : l’univers de VirtexVortex est peuplé de joyeux hors-la-loi, dans un clip hommage à Harley Quinn.
Franchement réjouissant, en attendant leur best of dans quelques jours. Si, si.