Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

hbo

  • Des bâtards, des dragons et des reines

    Alors que la deuxième saison de House of the Dragon est maintenant disponible dans son intégralité sur Max, il est sans doute temps de faire le point sur le célèbre préquel de Game of Thrones.

    L’adaptation télé de la saga de fantasy de George R.R. Martin avait été un choc, pour ne pas dire un événement culturel et artistique qui a fait date. En dépit du dernière saison qui a pu laisser beaucoup de fans sur leur faim, il a été beaucoup pardonné au créateur du monde de Westeros et de son fameux Trône de Fer. Un tel succès rendait quasi obligatoire une suite, sinon une déclinaison de Game of Thrones. C’est donc chose faite avec les deux premières saisons de House of the Dragon.

    Oublions les personnages légendaires que sont Tyrion Lannister, l’inquiétante Cersei, son frère Jaime, Arya Stark, le bâtard Jon Snow, l’inquiétant Theon Greyjoy, sans oublier la reine des dragons, Daenerys Targaryen.

    C’est du reste la famille des Targaryen qui est au cœur de la série House of the Dragon. L’histoire se passe 170 ans avant les événements de GOT. Lorsque le roi Viserys s’assoit sur le Trône de Fer, après une succession qui ne se passe sans rancœur, il a une fille unique, Rhaenyra. Faute de garçon, c’est elle qu'il proclame comme son héritière. Tourne autour du roi et de la dauphine Daemon, le frère de Viserys, un homme aussi imprévisible et violent qu’audacieux et attiré par la jeune femme. Mais il faut aussi compter sur l’aristocratie de Westeros où les ambitieux et ambitieuses ne manquent pas. Viserys tente de contenir les animosités. Mais jusqu’à quand ?

    Les dragons, autant animaux fabuleux qu’armes de destruction massive

    Les fans de Game of Thrones seront à la fois en terrain connu et dépaysés par cette histoire de pouvoirs, de guerres et de coups tordus. Le rythme est plus lent et les précautions d’usage lorsqu’il est question de violences, de sexe et de tortures.

    La vague Meetoo est passée par là, ce qui est visible lorsque les créateurs font des femmes de grandes héroïnes – ou anti-héroïnes. C’est Rhaenyra que l’on suit jeune (la formidable et envoûtante Milly Alcock) et plus âgée (la non moins extraordinaire Emma D'Arcy). C’est la reine Lady Alicent Hightower (Olivia Cooke) ou encore Mysaria, dite Le Ver Blanc (Sonoya Mizuno). La guerre qui ne va pas manquer d’éclater pour le Trône de Fer s’avère être un conflit d’héritage dans lequel les femmes et les enfants ont un rôle central. Stratèges, coups fourrés et trahisons ne manquent pas dans cette excellente série, pas plus que les dragons, autant animaux fabuleux qu’armes de destruction massive. Évidemment un clin d’œil à notre époque, ce qui rend cette production HBO particulièrement maligne.    

    House of the Dragon, série de fantasy américaine de George R.R. Martin, avec Paddy Considine, Matt Smith, Olivia Cooke, Emma D'Arcy, Rhys Ifans, Steve Toussaint, Eve Best, Fabien Frankel, Sonoya Mizuno, Milly Alcock, Emily Carey et Graham McTavish, HBO, Max, depuis 2022
    https://play.max.com/show/c68e69d7-9317-428a-a615-cdf8fe5a2e06
    https://gameofthrones.fandom.com/fr/wiki/House_of_the_Dragon

    Voir aussi : "Game of Thrones, saison 8 et fin, normalement"  

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Pugnace gaijin

    C’est la série coup de cœur du moment pour Bla Bla Blog, et elle est visible sur Canal+. Tokyo Vice est d’abord l’adaptation de l'autobiographie du journaliste Jake Adelstein : Tokyo Vice: An American Reporter on the Police Beat in Japan. Sorti en 2009, ce document est une plongée dans le milieu du journalisme japonais, avec un jeune Américain recruté au sein du grand quotidien tokyoïte Yomiuri Shimbun.

    Fort de ses connaissances en japonais, le "gaijin" ("étranger") parvient difficilement à se faire une place. Car, outre l’exigence du recrutement du journal, il aussi faut compter sur le travail, la pression de la hiérarchie mais aussi la culture du pays où le racisme est présent. Bien décidé à se faire une place au soleil – levant – Jake met à profit sa pugnacité après un premier meurtre que la police souhaite étouffer. Le chemin du journaliste expatrié croise la route d’une hôtesse de club, Samantha. Il semble que la mafia japonaise y ait aussi ses entrées.   

    Tokyo Vice a été coproduit par Michael Mann qui a d’ailleurs réalisé le premier épisode

    Une fois n’est pas coutume, la mise en place du récit est passionnante : l’épisode pilote est une formidable plongée dans la société japonaise. Le téléspectateur suivra avec passion Jake Adelstein, joué par le formidable Ansel Elgort (Divergente, Nos Étoiles Contraires, West Side Story), dans le rôle du jeune journaliste américain tentant de s’intégrer envers et contre tous dans un milieu pour le moins méfiant vis-à-vis de ce "gaijin" blanc et occidental, à la fois brillant, sérieux et courageux.

    Ken Watanabe (Le Dernier Samouraï, Batman Begins, Inception) est l'autre star de la série, dans le rôle d’un inspecteur japonais engagé dans une lutte sans merci contre les puissants yakusas.

    Et si je vous dis enfin que Tokyo Vice a été coproduit par Michael Mann (Heat, Ali, Collateral), qui a d’ailleurs réalisé le premier épisode, voilà qui devrait vous finir de convaincre de foncer vers la chaîne cryptée pour découvrir cette petite merveille policière. Dépaysement garanti. 

    Tokyo Vice, série policière américano-japonaise de J. T. Rogers, avec Ansel Elgort, Ken Watanabe
    Rachel Keller, Hideaki Itō, Ella Rumpf, Show Kasamatsu,
    Tomohisa Yamashita et Rinko Kikuchi, 2022, une saison, 8 épisodes, HBO, Canal+

    https://www.canalplus.com/series/tokyo-vice/h/19589470_50001

    Voir aussi : "L’autre Ragnarök"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez, twittez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Les yeux grand ouverts

    Au jeu des petites différences, ou du moins des points communs, le spectateur trouvera peut-être dans la série The Undoing des similitudes avec un long-métrage vieux d’un peu plus de 20 ans, Eyes Wide Shut. Évidemment, nous ne sommes pas ici dans la perfection scénaristique et visuelle de Stanley Kubrick : Undoing, adaptation des Premières impressions de Jean Hanff Korelitz respecte les canons classiques de la série thriller, tout en prenant soin du décorum d’une famille bourgeoise new-yorkaise broyée par un scandale et un meurtre.

    Nicole Kidman est Grace Fraser, la personnage principale, une psychanalyste et mère de famille installée, mais sans Tom Cruise cette fois. C’est une autre star qui joue son mari de Nicole Kidman, un homme au comportement et au passé trouble : Hugh Grant, un chirurgien à la mise impeccable et au parcours a priori sans faille. C'est aussi un autre médecin, comme l’était Bill Harford, le personnage d'Eyes Wide Shut, happé par une nuit à la fois inquiétante et excitante.

    Les premières apparitions de l’actrice australienne renvoient bien sûr au début de Eyes Wide Shut, avec une vue de New York (cette fois le matin) et la toilette de Grace, en petite tenue. Nul doute que David E. Kelley s’est permis un coup d’œil appuyé en direction de son brillant aîné.

    Maligne, tordue et d’une perversité réjouissante

    Pour Uncoming, le récit tient plus de Hitchcock que de Kubrick : une jeune et mystérieuse femme, Elena Alves débarque dans le petit milieu propret et bon chic bon genre de Grace Fraser. Très vite, la sémillante psychanalyste est troublée par la présence vénéneuse de cette mère de famille désargentée et artiste peintre.

    Le jour où son mari Jonathan disparaît sans laisser de trace, Grace s’inquiète puis prend peur. Le chirurgien n'a pas emmené son portable et il n'a été enregistré dans aucun des hôtels où il devait se rendre pour raison professionnelle. Or, dans le même temps, Elena est retrouvée sauvagement assassinée dans son atelier. Dès lors, pour la brillante psy, sa vie bascule entre cauchemar éveillé, révélations insupportables et reproches de son père (Donald Sutherland). Sa vie bien rangée d’avant s’écroule comme un château de carte.

    Un couple au bord de la rupture, des secrets, des fantasmes, et au bout du compte des drames : The Undoing séduit autant qu’il intrigue, en faisant de ses personnages des êtres finalement plus tordus et secrets qu’on ne le soupçonne au début.

    Il n’y a bien sûr pas la marque de l’auteur d’Eyes Wide Shut, ni non plus la froide et implacable cruauté, mais le showrunner David E. Kelley parvient à donner à la mini-série américaine l’allure d’un polar à la Joël Dickers : maligne, tordue et d’une perversité réjouissante.


    The Undoing, série américaine de David E. Kelley, avec Nicole Kidman, Hugh Grant, Donald Sutherland, Noah Jupe, Édgar Ramírez et Matilda De Angelis,
    HBO, saison 1, 6 épisodes, sur OCS

    https://www.hbo.com/the-undoing
    https://www.canalplus.com/series/the-undoing/h/14892140_50047

    Voir aussi : "Hors-série Stanley Kubrick"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez, twittez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

    Suivez aussi Arsène K. sur Twitter et Facebook

  • Matthew Rhys sur les pas de Raymond Burr

    On l’a sans doute un peu oublié, mais Perry Mason fait figure de monument télé depuis une cinquantaine d’années. L’avocat américain créé par l'écrivain Erle Stanley Gardner a fait l’objet de plus de 80 romans policiers avant de devenir célèbre dans le monde entier grâce à une série télé dans les années 60, incarnée par le non-moins légendaire Raymond Burr. Un Raymond Burr qui reviendra presque vingt ans plus tard pour rempiler dans une trentaine de téléfilms, jusqu’à la mort de l’acteur.

    HBO a eu la bonne idée de redonner vie à Perry Mason, tout en choisissant de propulser notre avocat particulièrement obstiné, dans les années 30. Les fans de Raymond Burr s’en étonneront sans doute, mais, réflexion faire, ce choix paraît judicieux pour un personnage qui a été créé en pleine Dépression américaine.

    Pour jouer le rôle de Perry Mason, il fallait un acteur d’envergure qui puisse faire oublier l’acteur qui lui a donné vie pendant cinquante ans. Pour la série sortie cette année, c’est Matthew Rhys qui se colle à l’exercice, et l’on est bien obligé d’admettre qu’il incarne avec justesse et talent le rôle de cet avocat, qui n'est plus la figure aristocratique incarnée par Raymond Burr mais un homme blessé par son passé et un écorché vif.

    Monument télé

    Celui qui n’est au début de la série qu’un détective privée attaché au service du cabinet d’avocat d’EB Jonathan peine à se remettre de son expérience sur le front français pendant la Grande Guerre.

    Dans le Los Angeles des années 30 pourri par la crise et la misère, un enfant est tué après avoir été enlevé à ses parents, deux fervents croyants d’une secte chrétienne, menée par une gourou illuminée, sœur Alice McKeegan (Tatiana Maslany). Cette histoire de meurtre sordide devient bientôt une affaire dans laquelle se mêlent politique, religion, business, règlements de compte mais aussi les rumeurs les plus folles puisque le père puis la mère du petit Charlie sont tour à tour accusés de la mort e leur propre enfant. Perry Mason suit l’affaire qui va bientôt avoir des conséquences inattendues.

    Dans cette série estampillée HBO, la qualité est au rendez-vous pour ce qui s’apparente à une superproduction avec costumes d’époque et reconstitution fidèle du Los Angeles des années 30. Matthew Rhys, qui avait été révélé dans cet autre chef d’œuvre qu’est The Americans, parvient à faire oublier Raymond Burr en donnant à son Perry Mason l’épaisseur d’un antihéros pugnace, perspicace mais aussi fragile. À noter aussi la présence de Della Street, interprétée par la formidable Juliet Rylance.

    J’oubliais : on apprend cette semaine qu’une deuxième saison de Perry Mason est déjà programmée. Chic.

    Perry Mason, série dramatique américaine de Rolin Jones et Ron Fitzgerald,
    avec Matthew Rhys, Tatiana Maslany, John Lithgow,
    Chris Chalk, Shea Whigham et Juliet Rylance,
    HBO, saison 1, 8 épisodes, 2020, sur OCS et Canal+

    https://www.hbo.com/perry-mason
    https://www.canalplus.com
    https://www.ocs.fr

    Voir aussi : "Le paradis d'Hollywood"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez, twittez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

    Suivez aussi Arsène K. sur Twitter et Facebook

  • Ton univers impitoyable

    Cette semaine, les Golden Globes ont mis à juste titre à l’honneur des films comme 1917, Joker ou Once Upon a Time… in Hollywood. Mais une autre création s’est imposée lors de cette cérémonie : la série Succession, avec une récompense de meilleur acteur dans une série dramatique pour l’impressionnant Brian Cox et un un Golden Globe de meilleur acteur dans un second rôle dans une série, une mini-série ou un téléfilm pour l’étonnant Kieran Culkin, pour son rôle incroyable de Roman Roy.

    Succession, dont une troisième saison est prévue pour l’été 2020, est une plongée dans les arcanes d’une multinationale mêlant médias, divertissements et communication. Un univers impitoyable, pour reprendre le générique de Dallas, une autre série, certes datée, mais qui faisait elle aussi d’une famille richissime américaine un lieu d’affrontement autour de l’argent, du pouvoir, des ambitions et des rancœurs.

    Plus intense, plus âpre, plus cruelle et et plus passionnante que la série culte des années 80, Succession est une tragédie familiale autant qu’un tableau d’une Amérique pervertie, amorale et empoisonnée par l’argent.

    La saison 1 démarre comme la promesse d’un passage de relais réussi entre Logan Roy, le fondateur de la multinationale Waystar Royco, et son fils, le brillant Kendall Roy (Jeremy Strong). Pour le patriarche de soixante-dix ans, c’est l’assurance d’une retraite dorée avec sa troisième épouse, Marcia Roy (Hiam Abbass). Sauf que, contre toute attente, Logan, milliardaire tout-puissant et dictatorial, décide de rester finalement aux commandes de sa société pour quelques années encore. C’en est fini de la succession pacifique : en refusant de se retirer des affaires, Logan Roy déclenche du même coup une guerre au sein de sa propre famille, avec pour protagonistes essentiels ses propres enfants, Kendall, Roman et Shiv (Sarah Snook), qui se voyaient bien prendre leur part du gâteau. Mais le "vieux" a la peau dure, et n’est pas décidée à abandonner ses propres ambitions.

    Coups tordus, secrets de famille, conflits boursiers et histoires sordides

    Les deux saisons font s’entrecroiser plusieurs intrigues faites de coups tordus, de secrets de famille, de conflits boursiers et d’histoires sordides : la chute de Kendall bien décidé à prendre sa revanche, une OPA hostile menaçant l’empire des Roy, les projets privés et publics de l’aîné Connor Roy (Alan Ruck), une affaire de croisières que vont tenter d’étouffer le beau-frère Tom Wamsgans (Matthew Macfadyen) et le cousin Greg Hirsch (Nicholas Braun) ou le mariage de Shiv qui clôture une première saison avec un rebondissement inattendu (épisode Personne ne disparaît, primé aux Emmy Awards 2019 pour son scénario).

    Cette impressionnante fresque familiale, tournée avec des moyens que l’on imagine conséquents, est une des meilleures production de HBO. Écriture du scénario et des dialogues, interprétations (primées, comme il a été dit), décors, musique (Nicholas Britell) ou générique magnifique : tout concourt à faire de cette série proposée par OCS un moment de télé exceptionnel, inratable et inoubliable.

    Succession, série dramatique de Jesse Armstrong
    avec Hiam Abbass, Nicholas Braun, Brian Cox, Kieran Culkin
    Peter Friedman, Sarah Snook et Jeremy Strong, USA, OCS, deux saisons, 2019

    https://www.hbo.com/succession

    Voir aussi : "Mes parents étaient des espions communistes"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez, twittez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Game of Thrones, saison 8 et fin, normalement

    Le 14 avril 2019 va être une date importante pour les fans de Game of Thrones, avec une huitième et dernière saison attendue autant que déjà regrettée. Daenerys Targaryen, Jon Snow, Arya Stark ou Tyrion Lannister seront de retour pour ce qui s’annonce être un feu d’artifice d’anthologie.

    Ironie du sort, cette actualité chaude de HBO aura lieu quelques semaines seulement après l'annonce du départ de Richard Plepler, son emblématique patron. Annoncé sur le départ le 1er mars dernier, en raison du rachat de la chaîne câblée par AT&T, l’homme d’affaire à l’origine de la révolution télé de HBO devrait lui aussi regarder de chez lui la série de fantasy qu’il a contribué à faire naître et à développer.

    De là à dire que la fin programmée de GOT après cette saison 8 pourrait être remise en cause par les nouveaux patrons de HBO, il n’y a qu’un pas que nous ne franchirons certainement pas.

    Game of Thrones, saison 8, 6 épisodes,
    série de fantasy américaine produite par HBO,
    avec Peter Dinklage, Nikolaj Coster-Waldau, Lena Headey,
    Emilia Clarke,Kit Harington,  Liam Cunningham,
    Sophie Turner et Maisie Williams, 2019,
    sur OCS à partir du 14 avril 2019

    Voir aussi : "C’est pas de la télé, c’est HBO"
    "Game of Thrones pour les nuls"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partageztwittez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Séries à gogo

    Voilà un hors-série estival qui devrait intéresser pas mal de passionnés de séries télé. Bien entendu, tout le monde ou presque connaît les séries mythiques Breaking Bad, Soprano, Game of Thrones ou, plus loin de nous, Le Prisonnier, La Quatrième Dimension ou Chapeau Melon et Bottes de Cuir. Mais qui a déjà entendu parler de John from Cincinnati (une saison, 2007), la version britannique de House of Cards (une seule saison, 1990) ou encore la comédie satirique Grosse Pointe, supprimée en pleine gloire en 2001, après seulement 17 épisodes ?

    Première propose cet été, dans un hors-série qui ravira les sériephiles – souvent amnésiques – et qui nous rappelle que ce genre très en vogue n’est pas né avec HBO. D’ailleurs, un chapitre ("Old Cool") est consacré à quelques-uns de ces authentiques monuments historiques qui peuvent avoir le goût d’une madeleine de Proust : Automan créé par Glen A. Larson (1983-1984), la série anglaise d’épouvante Thriller (six saisons entre 1973 et 1976) ou Sapphire & Steel (six saisons entre 1979 et 1982), autre création britannique avec Joanna Lumley (une des "madame bottes de cuir") et David McCallul et véritable précurseur de Stranger Things.

    Un certain Steven Spielberg

    Les rédacteurs de Première parviennent à dénicher d’authentiques joyaux autant que des pièces rares de futurs grands réalisateurs et showrunners. Ainsi, durant les trois saisons de Night Gallery (1969-1973), Rod Sterling, le créateur de Twilight Zone, parvient à faire signer un certain Steven Spielberg , 22 ans en 1969. Ce sera Eyes, un épisode avec Joan Crawford. Au début des années 2000, c’est dans Los Angeles : Division Homicide que Michael Mann s’essayait à la série télé. En 2000, l’ancien journaliste David Simon ne sortait de terre qu’une seule saison de The Corner. Une fin sèche mais qui allait annoncer son chef d’œuvre The Wire (Sur Écoute).

    La France fait figure de parent pauvre – à juste titre. Au contraire de la Grande-Bretagne qui a droit à un chapitre consacré ("Ils sont fous ces Anglais"), peu de séries trouvent grâce aux yeux de nos spécialistes : Noires sont les Galaxies (une seule saison en 1981), Au-delà des Murs (une saison franco-belge en 2015) et l’étonnante série autofictionnelle Inside Jamel Comedy Club, créé par Blanche Gardin et Fabrice Éboué en 2009 (une seule saison là aussi). Première a droit à une interview de ces deux artistes surdoué·es qui reviennent sur la genèse et la fabrication étonnante de ce format d’un autre genre.

    J’oubliais une dernière chose importante : le hors-série Première explique comment voir chacune de ses séries, histoire de ne pas sortir complètement frustrés et de se souvenir que dans la vie d’une série seuls les diffuseurs ont droit de vie et de mort sur les plus géniales de ces créations audiovisuelles.

    "Les 100 meilleures séries que vous n’avez pas vues,"
    in Première, hors-série, juillet-août 2018
    http://www.premiere.fr

    Voir aussi :
    "C’est pas de la télé, c’est HBO
    "Une chose venue d’un autre temps"

  • Deus ex machina

    Attention : spoils pour celles et ceux qui n’auraient pas vu la première saison de Westworld...

    Les robots – pardon, les hôtes – du célèbre parc de Robert Ford sont de retour, bien décidés à prendre leur destin en main, guidés par une Dolorès (Evan Rachel Wood ) métamorphosée en prophétesse impitoyable. 

    La série Westworld, l’une des meilleures du moment, a remis HBO au centre des attentions et prouve que la chaîne câblée n’a rien perdu de son audace, après les succès historiques de Soprano, Rome ou Game of Thrones.

    Pour cette nouvelle saison, la série créée par créée par Jonathan Nolan (le frère de) et Lisa Joy ouvre des perspectives scénaristiques ahurissantes.

    Des perspectives scénaristiques ahurissantes

    Westworld est l’adaptation télé du roman, mais aussi du film Mondwest, écrit et réalisé par Michael Crichton en 1973. Westworld est ce parc d’attraction imaginé autour de l’univers de western, et dans lequel des robots plus vrais que nature sont destinés à satisfaire les plus bas instincts des visiteurs humains : se battre, tuer ou violer. Dans un futur plus ou moins proche, la technologie parvient à créer des androïdes quasi parfaits mais surtout soumis à des ingénieurs qui peuvent les programmer et les rebooter à volonté. Seulement, un bug est découvert par Bernard, l’un des scientifiques de Westworld (Jeffrey Wright). Et voilà nos robots bien décidés à prendre leur destin en main.

    Les ramifications promises à la toute fin de la première saison se développent au-delà des espérances, et ce en dépit de quelques longueurs, de dialogues denses ou d’intrigues complexes. L’ambivalence des personnages – et en premier lieu de Dolorès et de Maeve (Thandie Newton) – est le vrai must, tout comme le choix d’enrichir le parc de nouveaux univers.

    L’histoire mêle interrogations métaphysiques, va-et-vient entre le passé et le futur, condamnation de ces Prométhée modernes incapables de maîtriser leurs créations, sans oublier une bonne ration de violence et de sexe.

    La saison 2 de Westworld est l’événement télé de ces dernières mois, mais sans doute aussi un authentique fait sociologique autour des dangers de l’intelligence artificielle – et naturelle.

    Westworld, saison 2, créé par Jonathan Nolan et Lisa Joy,
    avec Evan Rachel Wood, Thandie Newton, James Marsden,
    Ed Harris et Jeffrey Wright, HBO, 10 épisodes, 2018, sur OCS
    https://www.hbo.com/westworld

    Voir aussi : "C'est pas de la télé, c'est HBO"