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  • Claire Passy : "L’éditeur à part, c’est l’histoire de trois personnages qui se sont rencontrés"

    Le monde de l’édition vient de voir naître un nouvel acteur, L’éditeur à part. Christophe Pavlevski, François-Xavier Bellest et Claire Passy sont les heureux parents de ce "bébé". Nous avons voulu interroger Claire Passy au sujet de cet éditeur à part. 

    Bla Bla Blog – La naissance d’un éditeur est toujours un événement dans la vie culturelle. Comment présenteriez-vous L’éditeur à part ? Et d’abord, quelle est sa philosophie ?

    Claire Passy – Oui, il est vrai que la création d’une maison d’édition est un évènement particulier dans la vie culturelle. Surtout dans la période actuelle où le monde de l’édition reste très encadré, homogène et prévisible.
    C’est en partant de ce constat que nous avons fait mûrir ce projet pour ainsi donner naissance à L’éditeur à part. 
    Elle est née de l’initiative de Christophe Pavlevski, qui est tombé dans le monde de l’édition depuis son plus jeune âge. La première chose qu’il voulait faire différemment, c’est de s’entourer d’associés avec qui il monterait un tel projet. François-Xavier Bellest et moi l’ont rejoint sur ce projet. Cela montre déjà un aspect important de la philosophie de Léditeur à part, puisque toutes les autres maisons d’éditions ont à leur tête une seule et même personne… Pas trois.
    Avec des parcours totalement différents, nous avions tous l’envie de casser les codes du monde de l’édition. Nous sommes tous engagés de différentes façons par nos parcours respectifs, tout en étant des amoureux de la littérature. Nous sommes aussi parfaitement conscients de l’impact des mots et du pouvoir qu’ils peuvent avoir sur notre société. C’est donc naturellement que nous nos chemins se croisent et que nous avons décidé de faire un bout de chemin ensemble en créant L’éditeur à partNous souhaitons ainsi publier des personnalités à part, qui ont quelque chose à revendiquer. Déranger sans blesser, telle est notre philosophie. 

    BBB – Un genre a-t-il votre préférence ? 

    CP – Notre ligne éditoriale est très claire et elle se résume en un acronyme : ATERA, qui signe en langue basque, "En dehors", "en marge de…". Nous publions ainsi des autobiographies, des textes engagés et des romans autobiographiques. 

    BBB – Derrière L’éditeur à part, je crois qu’il y a trois personnes ?

    CP – Tout à fait. L’éditeur à part est issu d’un travail d’équipe. Elle n’a pas une, ni deux mais trois têtes pour la diriger. Les décisions sont prises de manière collégiale.
    Evidemment, il a bien fallu une personne pour initier le projet, et il s’agit de Christophe Pavlevski. Français d’origine des Balkans et marié à la culture espagnole, Christophe est un entrepreneur dans l’âme et passionné de littérature. Le monde de l’édition, il le connaît depuis toujours et c’est pour cela qu’il a toujours eu dans un coin de sa tête cette envie de créer l’éditeur à part. Mais il s’est d’abord formé, a développé ses compétences, son réseau et s’est engagé de manière multiples et variées avant de se lancer. C’est lui qui a choisi de s’associer avec François-Xavier Bellest, sémiologue émérite, passionné par la langue française.
    François-Xavier, de culture française et québécoise, manipule avec brio la langue française et sait tirer profit de sa double culture pour affirmer toute la singularité de la langue française. Auteur d’une vingtaine de romans en qualité d’écrivain fantôme pour des maisons d’éditions françaises et canadiennes, il joue avec la sémantique et la psycholinguistique pour partager des émotions complexes à travers les mots. On comprend donc aisément les raisons qui ont poussées Christophe à s’associer avec François-Xavier.
    Et enfin, Christophe m’a lui aussi choisi pour des compétences complémentaires aux siennes et à celles de François-Xavier. D’origine franco-allemande, passionnée de théâtre depuis le plus jeune âge, j’ai très vite orienté mes études vers l’écriture afin de compléter mes compétences en art dramatiques. Ma passion pour les langues m’a poussée à m’ouvrir vers d’autres langues puisque j’ai très vite compris qu’apprendre une langue étrangère était le meilleur moyen d’approfondir la connaissance de sa langue maternelle. Cela permet aussi de mieux comprendre et d’appréhender différemment la multitude de cultures qui nous entoure. C’est sans doute cet aspect de mon parcours qui a développé ma curiosité de l’autre. Quant à ma passion pour la scène, elle m’a aussi amené à m’intéresser à l’écriture scénaristique. J’ai ainsi acquis cette double compétence, me permettant à la fois d’écrire pour l’autre mais aussi d’adapter cette parole pour des formats audiovisuels.  
    L’éditeur à part, c’est donc l’histoire de trois personnages qui se sont rencontrés : un éditeur né et entrepreneur accompli, un sémiologue et sémanticien qui manie les mots avec aisance et une artiste et entrepreneuse.
    Engagés, passionnés et déterminés, tous les trois se retrouvent derrière une ambition commune : publier des personnalités à part afin de faire un pas de travers dans le monde de l’édition. 
    Déranger sans blesser est notre philosophie. 

    Déranger sans blesser, telle est notre philosophie

    BBB – Que souhaitiez-vous publiez dans cette maison d’édition que vous ne voyiez pas en librairie ?

    CP – Nous avons réalisé que nous lisions toujours les mêmes choses… Que les prix littéraires ne faisaient que ressortir la même typologie de textes. Nous avons du mal à être surpris, emballés, passionnés, révoltés ou questionnés par ce que nous lisons… C’est, avant tout, ce manque que nous souhaitons combler. 
    C’est pourquoi nous sommes L’Éditeur à part. Nous souhaitons publier des personnalités à part, qui ont un point de vue à défendre, sans pour autant blesser qui que ce soit. 
    Il existe évidemment toujours des livres dits "polémiques" mais qui sont rédigés contre une personne morale, physique ou les deux. Ce sont souvent des attaques frontales, qui peuvent être même agressives. Comme si l’agressivité, la violence et l’outrance étaient les seuls leviers pour sortir du lot, se faire remarquer. 
    Nous pensons qu’il existe d’autres manières de faire. 
    De plus, trop de personnes ont le désir d’écrire, mais n’osent pas se lancer. Freinés par le syndrome de la page blanche, le manque de confiance en soi ou tout simplement par manque de temps, ces personnes sont malheureusement réduites au silence Et pourtant, elles ont clairement quelque chose à dire, et sans doute plus que certaines « personnalités » qui elles, publient pour satisfaire leur égo. Nous souhaitons donc donner une voix, et surtout une plume, à ces hommes et ces femmes pour qu’elles puissent transmettre leurs expériences et leur point de vue engagé.
    C’est pour cette raison que nous mettons un écrivain fantôme (ou ghostwriter) à la disposition de ces personnes. Bien évidemment, cette pratique est commune chez beaucoup de maisons d’édition mais elle reste un sujet tabou. Nous avons décidé au contraire de le faire de façon ouverte et totalement décomplexée, puisqu’une véritable relation de confiance se créée entre l’auteur et l’écrivain fantôme. 

    BBB – Pouvez-vous présenter les premiers ouvrages publiés ? 

    CP – Nous avons publié deux romans autobiographiques et une autobiographie. Le temps des pourquoi ! de Juliette Klotz est la première autobiographie que nous publions. Nous avons souhaité publier cette autobiographie puisque Juliette apporte un regard inattendu sur une période de l’histoire qui a fait couler beaucoup d’encre. Alors que Juliette Klotz est née au milieu du nazisme et se retrouve enrôlée dans la jeunesse hitlérienne, son parcours fait qu’elle est devenue une femme engagée et ouverte sur l’autre. Le sujet des populations immigrées est pour elle un sujet central de notre société. Elle a une façon particulière de porter un regard humaniste sur ces gens qui doivent fuir leur pays. Idéaliste, humaniste et éternelle optimiste, elle partage les différentes étapes de sa vie à travers ce livre pour ainsi apporter un regard nouveau sur cette période de l’histoire et les liens qui ne cessent de persister.
    L’amour caméléon de François-Xavier Bellest est l’un de nos premiers romans autobiographiques. Cette réédition nous semblait parfaitement adaptée au lancement de la maison d’édition puisque François-Xavier Bellest nous peint l’envers du décor du monde de l’édition. Amené par intrigues successives, l’histoire de la négritude littéraire en France se fond à celle des sentiments où tolérance et acceptation de soi marquent l’actualité du roman. Condamné au silence des œuvres qu’il a écrites pour d’autres, François-Xavier Bellest signe de son nom la nouvelle édition de son roman autobiographique. En effet, cet ouvrage confectionné il y a une vingtaine d’années reste pertinent par les sujets abordés. Ainsi sur l’aspect littéraire, le terme nègre est remplacé aujourd’hui par écrivain-fantôme. Toute discrimination relative à la couleur de peau est ainsi exclue, ce qui devrait être la norme. Tout autant que celle des amours entre personnes du même genre, normalité en devenir.
    Enfin, Les équations amoureuses de Géraldine Beigbeder est aussi l’un de nos premiers romans autobiographiques. 

    BBB – Parmi ces ouvrages, pouvez-vous nous parler justement des Équations amoureuses, dans lequel l’auteure, Géraldine Beigbeder, allie le sentiment amoureux avec les mathématiques. J’imagine que cette audace a dû vous interpeler !

    CP – Géraldine Beigbeder signe ici son premier roman autobiographique et se livre sans tabou sur plusieurs sujets. Elle écrit ici sous le nom de Julie pour aborder les thèmes de l’amour, de la quête identitaire, de la sexualité et de l’écriture littéraire.
    Influencée par notre société soutenant qu’une âme-sœur serait responsable de notre bonheur, Julie s’était mise à sa recherche en se basant sur une théorie mathématique : l’équation de Drake. Mais constatant que cette recherche ne la mène nulle part et l’éloigne de ce qu’elle est vraiment, elle décide d’utiliser la liberté qui l’anime afin de se concentrer sur la véritable quête : l’accès au bonheur. Julie, autrice en manque d’inspiration après une rupture amoureuse, se lance alors dans cette quête identitaire et traite de manière franche les différentes étapes qu’elle franchit au cours de cette recherche. Amour physique, amour spirituel, désir, homosexualité… l’auteure aborde ces sujets sans tabou afin de trouver sa propre équation, et pourquoi pas, sa propre définition du bonheur.
    Géraldine est exactement ce que nous recherchions, c’est-à-dire, une personnalité à part. Alors que d’autres membres de sa famille sont beaucoup plus sous le feu des projecteurs, Géraldine est beaucoup plus discrète et pourtant, pas moins créative et engagée.
    Son angle d’attaque était pour le moins inattendu. Mais l’on avait tout de suite remarqué que l’on ne tombait pas dans un roman à l’eau de rose. Géraldine a cette capacité à faire le lien entre des éléments qui, à première vue, ne semblent en aucun cas liés. Et c’est en démarrant ainsi qu’elle finit par tirer ce fil imaginaire avec son franc parler. Sa capacité d’observation mélangée à sa curiosité et à son imagination nous donne ainsi un roman autobiographique tel que Les équations amoureuses.
    Quand on lit ce livre, on ne lit pas du Beigbeider, on lit du Géraldine, et c’est aussi cela sa force et sa différence.  

    BBB – Quels sont les futurs projets pour L’éditeur à part ? 

    CP – Nous souhaitons publier une douzaine d’ouvrages par an. Nous venons de sortir en mars dernier nos trois premiers ouvrages, nous travaillons actuellement sur la sortie des trois prochains ouvrages, deux autobiographies et un texte engagé. Nous avançons aussi sur l’adaptation audiovisuelle de l’un de ces ouvrages. 

    BBB – Merci pour vos réponses, et bonne aventure littéraire !

    L’éditeur à part
    https://lediteurapart.com
    https://www.facebook.com/APHREA
    https://www.linkedin.com/company/lediteurapart

    Voir aussi : "Zoé Morin : « J’ai enregistré sept EP depuis mes neuf ans »"

    Photo – Avec l’aimable autorisation de L’éditeur à Part

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  • Zoé Morin : "J’ai enregistré sept EP depuis mes neuf ans"

    Si le terme de surdouée en musique peut s’appliquer à quelqu’un, c’est bien à Zoé Morin. Artiste prolifique, elle compte déjà sept EP, écrits, composés et chantés depuis qu’elle a neuf ans. Elle en a quinze aujourd’hui. C’est une musicienne autant qu’une lycéenne qui a bien voulu répondre à nos questions, à l'occasion de la sortie de son dernier EP, Le premier jour. Elle sort d'ailleurs aujourd'hui son dernier clip, "Tulipe".

    Bla Bla Blog – Bonjour Zoé. Au risque d’aborder un sujet qui pourrait t’agacer, c’est ton jeune âge qui frappe. Tu as 15 ans et déjà trois mini-albums, le premier étant sorti lorsque tu avais neuf ans, je crois. Peux-tu nous parler de ce qui t’a poussé à écrire, composer, chanter et produire tes premières chansons ? Te souviens-tu d’un déclic en particulier ?
    Zoé Morin – Le sujet ne m’agace pas du tout ! Si je pouvais te rectifier, j’ai enregistré sept EP depuis mes neuf ans, à peu près un par an ! Je ne peux pas vraiment dire si il y a quelque chose en particulier qui m’a poussé à écrire depuis toute petite. Mais j’ai toujours eu beaucoup d’énergie et je pense que l’écriture et la musique m’ont servi à concentrer cette énergie dans quelque chose d’artistique. Je pense qu’on a tous besoin d’une passion, d’une chose en plus qui peut nous différencier des autres et qui nous permet de s’exprimer, de se calmer. Mes parents n’ont jamais fait d’instrument mais on eu la bonne idée, quand j’avais six ans, de m’inscrire à l’école de musique à côté de chez moi pour apprendre la guitare. J’ai tout de suite accroché. J’ai commencé à huit ans à écrire et à chanter même si j’ai toujours écrit tout et n’importe quoi. Et les enregistrements, puis l’apprentissage du piano ont suivie. Il n’y a pas eu de déclic en particulier mais plutôt une continuité. 

    BBB – Peux-tu nous parler de ton parcours artistique mais aussi de tes influences ?
    ZM – Je n’écoutais pas beaucoup de musiques seules avant mes treize ans mais j’ai toujours été bercées par les musiques préférés de mon père. J’ai toujours chanté tout et n’importe quoi, donc la musique était aussi dans ma tête en quelque sorte. J’écoute en ce moment sinon beaucoup Orelsan ou Nekfeu. Je les considère comme des génies. Leur écriture est incroyable, ils savent décrire à merveille la société et les fonctionnements humains. J’essaie de m’inspirer le plus possible de cette écriture pour mes futurs chansons. J’écoute aussi beaucoup Billie Eilish et Mélanie Martinez, je trouve qu’elle se sont construit un univers très intéressant. Leurs prods, leurs musiques sont très bien faites et sont incroyables. Tout est extrêmement travaillé. J’aime beaucoup les musiques tristes et poignantes !  

    BBB – Tu attaches une grande importance aux textes. On t’imagine avec un cahier toujours à portée de main. Comment travailles-tu tes morceaux ? La musique vient-elle avant, pendant ou après tes textes ?
    ZM – Effectivement les textes sont pour moi, dans une chanson, aussi importants que la musique. Depuis toujours, ma manière d’écrire n’est pas totalement la manière dont je pense. Souvent, j’ai soit un thème en tête, soit une musique que j’ai trouvé. J’essaie de trouver les deux, et si ça ne vient pas, je marque les accords ou les thèmes sur mon téléphone pour continuer un autre jour. Quand les idées viennent, je prends un petit enregistreur (la qualité est meilleure que sur le téléphone) et j’enregistre la première version de la chanson en improvisation totale. Les enregistrements font entre quatre et dix minutes ! J’aime beaucoup laisser place à toutes mes idées. Beaucoup de choses sont répétés, ne veulent rien dire ou ne servent pas, mais une grande partie est super aussi. Mais il ne faut pas laisser la chanson à ce stade. Je range le dossier sur mon ordinateur portable et je m’attaque à la nouvelle version de la chanson. J’écoute la chanson et je tape toutes les paroles en même temps. J’efface en même temps tout ce qui n’est pas intéressant. Me retrouvant avec les textes que j’aime, la chanson fait entre deux et quatre minutes. Je la joue et la restructure si besoin en rajoutant un refrain ou en ralliant mieux la musique avec le texte par exemple. Plus je la joue plus elle devient concrète. Depuis quelques temps, j’écris mes textes et mes idées sur mon téléphone. L’application "Note" est très utilisée ! Je compose une musique et je pense à la manière de chanter par dessus les textes ensuite. 

    BBB – Le titre de l’album, Le premier jour est aussi celui du morceau, plus engagé, qui clôt l’album. Quel est ce fameux premier jour dont tu parles ?
    ZM – J’aime beaucoup le rap et dans ma chanson "Le premier jour", j’ai pu créer un mélange de chant et de rap. Cette chanson est donc le début d’un nouveau style,plus urbain, pour mes futurs chansons, ce que je voulais faire depuis longtemps. Le fait de donner le nom de cette chanson à mon EP m’a beaucoup plu. J’ai aussi toujours aimé la découverte et le renouveau, surtout à mon âge, où j’ai encore beaucoup de chose à découvrir et à accomplir. Beaucoup de premier jour a vivre ! Aussi, cet EP est sortie le 31 août. La veille de ma rentrée au lycée, j’ai fais il y a un peu plus d’un mois mon "premier jour" de lycée, le premier jour d’un nouveau monde en fait. Ce titre m’a semblé donc logique pour ce nouvel EP.  

    "Cet EP est sortie le 31 août, la veille de ma rentrée au lycée"

    BBB – Tes chansons parlent de ton quotidien mais c’est aussi ton engagement qui saute aux yeux. Il y a bien entendu le féminisme qui était présent dès ton premier EP – tu avais treize ans ! C’est un combat qui te tient visiblement à cœur. 
    ZM – J’essaie tous les jours d’être engagée dans mes convictions et mes pensées. La musique est un très bon moyen de partager des idées.  Depuis que je suis petite, depuis mon premier EP a neuf ans, j’essaie de partager mes états d’esprit, mes pensées. Je parle donc également des causes que je soutiens, car je pense que manifester, même en ne faisant qu’écrire et chanter, fait partager et apprendre ensemble.  La cause du féminisme est une cause qui me semble logique et même obligatoire en 2022. Je peux en parler de manière très directe dans des chansons comme "liberté" ou en racontant des histoires de femmes, pour souligner leur "importance", leur vie. Pour ne pas en oublier certaines, comme dans "Le papier magique" qui parle du mariage qu’on oblige à une jeune fille ou dans "Le premier jour" qui parle du viol et du harcèlement que subissent tant de femmes à leur travail, par exemple.  

    BBB – Peux-tu nous parler des prochains projets ? Un album ? Des concerts ?
    ZM – J’ai beaucoup de chansons sous la main et je veux continuer à en produire pour m’exprimer et pouvoir émouvoir ou ambiancer les gens qui m’écouteront. Je vais donc sûrement continuer à enregistrer des EP. Je n’ai pas une date précise d’enregistrement et de sortie car je n’ai pas encore un EP bien constitué. Mais je pense que dans un an, ça sera bon ! Sinon aucun concert n’est programmé pour l’instant mais j’espère en faire le plus vite possible ! Je pourrais faire peut être des concerts dans la rue à Toulouse, des week-ends ou des vacances. Sinon, je suis en ce moment à San Fransisco et en Californie pour tourner les clips de "Tulipe" et de "On rigolait pendant des heures", deux chansons du dernier EP. Ces clips sortiront dans quelques mois. Le tournage est super grâce au paysages magnifiques ! 

    BBB – Merci, Zoé.
    ZM – Merci à toi ! 

    Interview : Bruno Chiron, novembre 2022 

    Zoé Morin, Le premier jour, EP, 2022
    https://www.instagram.com/zoemorinchanson
    https://spinnup.link/522834-le-premier-jour
    https://deezer.page.link/r1j6kor4ZRMh5Sei8
    https://open.spotify.com/album

    Voir aussi : "Zoé Morin, 15 ans et déjà trois albums"
    "Laura Anglade : "Je trouve ces chansons intemporelles"

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  • Laura Anglade : "Je trouve ces chansons intemporelles"

    La découverte du dernier album de la jazzwoman Laura Anglade, Venez donc chez moi, que nous avions chroniqué sur Bla Bla Blog, nous a donné envie d’interviewer la chanteuse, un pied en France et l’autre de l’autre côté de l’Atlantique. Rencontre avec une artiste qui voue un amour immodéré pour la chanson française, y compris le répertoire moins connu des années 30.

    Bla Bla Blog – Bonjour Laura. Le public français vous découvre cette année avec votre reprise de  standards de la chanson française, l’album Venez donc chez moi. Au Canada, vous êtes une des voix montantes de la scène jazz. Franco-américaine, quels sont vos rapports avec le Canada et la France ?
    Laura Anglade – Merci. J’ai quitté le Connecticut à l’âge de 18 ans, à la fin du lycée. Je suis partie à Montréal, à l’université Concordia, pour suivre des études de Traduction. J’ai toujours été fascinée par les langues, depuis toute petite. Je n’avais pas du tout envisagé de suivre une carrière en musique à ce moment-là. Cette ville me tentait bien, et le programme surtout…et depuis je n’ai pas quitté le Canada !

    BBB – Pour cet album de reprises, vous avez choisi des titres qui ne sont pas forcément les plus connus : "Venez donc chez moi", qui donne le titre à l’opus, mais aussi "Vous qui passez sans me voir" ou "Jamais je ne t’ai dit que je t’aimerai toujours". Pourquoi ces choix ?
    LA – Venez Donc Chez Moi, tout d’abord met en avant mon identité française, mon “chez moi”, mais aussi, à un autre niveau, un album est une œuvre qui représente un moment précis, un peu comme la photographie. Nous avons enregistré cet album en pleine période de pandémie, bloqués chez nous. Avec Sam, le guitariste, on voulait inviter le public à passer un beau moment intime d’écoute, chez eux, en attendant de venir nous voir en concert peut-être un jour.
    En ce qui concerne les autres titres, Charles Trenet est le chanteur préféré de mon grand-père, il me chantait souvent ses chansons quand j’étais petite. Je connais pratiquement toutes ses chansons par cœur. Je voulais rendre hommage à ma famille, en leur faisant ce cadeau, pour qu’ils puissent chanter avec moi en écoutant mon disque. Ils sont loin, donc au moins cela nous permet de nous rapprocher un peu, comme si une partie de moi était là, avec eux.
    D’après moi, “Jamais je ne t’ai dit que je t’aimerai toujours” est une belle leçon. Quand on se lance dans une histoire avec quelqu’un en tout début de relation, il y a toujours un moment d’hésitation. On essaye de se protéger, sûrement pour ne pas s’emballer trop vite. On ne veut pas trop se projeter, par peur d’être rejeté, mais quand ça doit marcher, les choses se mettent en place petit à petit, naturellement. On a pas besoin de se faire des promesses ni des plans, on peut simplement vivre jour après jour, sans attente. Je trouve ce message magnifique.

    BBB – On sent chez vous un attachement au répertoire des années 30 et aussi au compositeur Paul Misraki, peu connu, et qui a écrit deux de vos reprises ("Venez donc chez moi" et "Vous qui passez sans me voir"). Est-ce une invitation à redécouvrir le patrimoine musical français oublié et les chansons de Lucienne Boyer, Ray Ventura, voire Charles Trénet ?
    LA – Effectivement. Je trouve que ces chansons sont intemporelles. On arrive à plonger dans ces histoires et ces mélodies, comme un bon livre. Ce sont des thèmes nostalgiques, mais en même temps encore courants. On s’y retrouve.

    BBB – On est peu surpris de voir apparaître Michel Legrand ; on l’est plus par le choix de vos reprises : au lieu des "Moulins de mon cœur" ou de la "Recette du cake d’amour", vous avez choisi la magnifique "Chanson de Maxence" et de la "Valse des lilas". Pourquoi le choix de ces morceaux ?
    LA – "La Chanson de Maxence", de la comédie musicale Les Demoiselles de Rochefort par Michel Legrand est l’une de ses plus belles chansons. Elle a été adaptée en anglais, et raconte une histoire complètement différente de l’originale. En général, je choisis de chanter une chanson si je trouve les paroles captivantes. Dans ce cas, je me laisse emporter par la mélodie, complexe et à la fois mémorable et nostalgique, des thèmes que l’on reconnaît facilement à travers toutes les œuvres de Michel Legrand. "La Valse des Lilas" a aussi été adaptée en anglais, c’est une chanson pleine d’espoir, comme les premières fleurs au printemps.

    "Mon rêve serait de lui chanter « Chez Laurette » un jour dans son ancien café, et peut-être même d’aller y boire un verre ensemble !"

    BBB – Deux femmes ont les honneurs de votre opus : Jeanne Moreau, l’interprète de "Jamais je ne t’ai dit que je t’aimerai toujours et surtout "Barbara ("Précy Jardin" et "Ce matin-là"). J’imagine que c’est tout sauf un hasard de voir Barbara figurer sur cet album.
    LA – Barbara a toujours été une grande source d’inspiration. "Precy Jardin" est la chanson de Barbara ou je me reconnais le plus. Chaque été depuis mon enfance, ma famille retournait dans notre petit village dans le sud de la France. En 1973, Barbara a quitté Paris pour aller vivre à Précy sur Marne, à la campagne, et c’est là ou elle a passé ses dernières années. Dans ce lieu paisible, loin de tout, près de la nature, Barbara est au paradis. Je reconnais mon petit village, Brousse le Château, à travers les paroles, “juste le clocher qui sonne minuit”.

    BBB – L’auditeur français sera heureux de trouver une reprise de "Chez Laurette". À ma connaissance, c’est l’une des première fois que Michel Delpech côtoie Charles Trénet, Charles Aznavour ou Barbara. "Chez Laurette" se devait de figurer dans votre album ? Et spécialement cette chanson, la plus célèbre sans doute de son répertoire ?
    LA – "Chez Laurette", de Michel Delpech, est une de mes chansons préférées de tout l’album. J’ai appris que le chanteur a écrit la chanson en une traite durant un court trajet en train. Chez Laurette raconte l’amitié entre un jeune garçon et la dame qui tient le café au coin de la rue. Laurette devient vite la confidente de lui et de tous ses amis. Chaque chagrin d’amour, chaque fou rire, elle les voit grandir au fur et à mesure des années qui passent. C’est une belle confiance qui se construit, surtout pendant les années les plus importantes, elle les aident à naviguer l’adolescence.
    Quand j’écoute cette chanson, pour moi c’est la culture française dans toute sa splendeur. Ça me rappelle de beaux souvenirs avec ma mère, quand on allait faire les boutiques en ville chaque été et qu’on retrouvait toujours les mêmes vendeuses, qui me disaient avec leur sourire familier, “alors ça pousse !” ou quand on allait chercher la viande chez le boucher de ma grand-mère, qui a vu ma mère grandir, et maintenant voyait ses enfants grandir aussi. La vie passe tellement vite. Ce sont ces personnes, ces liens qu’on crée de génération en génération qui forment nos valeurs et ce que l’on devient. J’ai aussi choisi la chanson parce que c’est une des chansons préférées de mon grand-père. Même si Michel Delpech n’est plus parmi nous, j’ai appris que cette “Laurette” est inspirée d’une vraie personne, qui existe toujours, et que ce fameux café aussi ! Mon rêve serait de lui chanter cette chanson un jour dans son ancien café, et peut-être même d’aller y boire un verre ensemble !

    BBB – Après cet album, quels sont vos futurs projets ? Une tournée est-elle prévue en France ? Ou un album en préparation ?
    LA – Je viens de faire une mini tournée à Paris dernièrement en juin 2022. J’espère y revenir le plus vite possible, j’adore cette ville, surtout au printemps. Je pars en tournée avec Melody Gardot en septembre, j’ai vraiment hâte. En ce moment, oui, je pense à un futur album aussi. Plein de belles choses ! Merci beaucoup.

    BBB – Merci, Laura.

    Interview : Bruno Chiron, septembre 2022

    Laura Anglade & Sam Kirmayer, Venez donc chez moi, Justin Time Records, 2022
    https://lauraanglade.com
    https://www.facebook.com/langlademusic
    https://www.instagram.com/laura__anglade

    Voir aussi : "Rendez-vous chez Laura Anglade"

    Photo: Maggie Keogh

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  • Aux arts, citoyens !

    Un festival campagnard à Paris : voilà ce que propose l’événement "Aux Arts !" L'événement sera proposé les 3 et 4 septembre au Parc André Citroën dans le 15e arrondissement. Dans une arène faite en bottes de pailles, "Aux Arts !" proposera une plongée dans la culture afro-américaine, avec actualité olympique à deux ans des JO de Paris et un focus sur les nouveaux sports de l’olympisme : le breakdance et le skate. Projet labellisé "Olympiades culturelles", le festival programmera des concerts, de la danse et du fooding dans le parc André Citroën. Nous avons voulu interroger les organisateurs du festival au sujet de cette manifestation de la rentrée. 

    Bla Bla Blog – Bonjour. Musique, danse, sport, cuisine : ce sont les ingrédients du Festival « Aux Arts ! », qui aura lieu les 3 et 4 septembre prochain au Parc André Citroën, dans le quinzième. Quel est donc cet étrange événement ? 
    Aux Arts  –  “Aux Arts !”, est la déclinaison parisienne du festival Paris New York Heritage qui évolue depuis 6 ans dans le monde ! C’est un événement orienté vers la transition écologique. La musique live étant très polluante, comment en tant que producteur on peut participer à la transition écologique, comment peut- on produire plus propre ? Avec “Aux Arts !” on voulait travailler dans ce sens ! Cette année pour la deuxième édition du festival, le challenge est d’inclure le sport et l’idée de l’olympisme : “l’important c’est de participer !”

    "On s’installe sur la pelouse du Parc André Citroën, un lieu iconique, magique et on ramène 135 ballots de paille"

    On trouvait intéressant d’ouvrir le festival aux sports qui font parti des cultures Africaines et afro-Américaine (comme le breakdance et le skateboard) et de les associer à notre festival qui est autour des thèmes de la diaspora Africaine/ Afro-Américaine et des courants musicaux et culturels issus de ces cultures. C’est une alchimie originale. On aime bien relever des défis et être original, on est un festival à échelle humaine, on propose une expérience dans des bottes de paille avec un skate park, du breakdance, tout cela sur deux après-midi et soirées à la rentrée ! 

    BBB – Pourriez-vous nous parler du cadre où se déroulera le festival « Aux Arts ! » ? Si je vous dis que c’est la campagne qui s’invite à la ville, est-ce que je me trompe ?
    AA  – C’est en partie ça, mais pas tout à fait... On s’installe sur la pelouse du Parc André Citroën, un lieu iconique, magique et on ramène 135 ballots de paille et on crée une arène en bottes de paille !  Mais la programmation est assez urbaine : musique afro-caribéenne, musique hip-hop, dimanche block-party breakdance, skate… C’est un savant mélange de campagne et d’urbain ! On est dans un écrin de campagne dans un vaisseau en botte de paille !

    BBB – Quels artistes y verra-t-on ?
    AA  – Pour l’instant nous n’avons pas toute la programmation, mais nous pouvons vous confirmer la venue de Pat Kalla & le super mojo, Waahli, Raashan Ahmad et enfin Thaïs Lona (TBC) ! 

    Interview faite en juillet 2022

    Festival “Aux Arts !”, les 3 et 4 septembre 2022, Parc André Citroën , Paris 15e
    Évènement de Paris New York Heritage Festival
    https://www.pnyhfestival.com
    https://www.facebook.com/events
    https://www.instagram.com/pnyh_festival

    Voir aussi : "Rock stars en photographies"

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  • Andréa Ponti : "Aujourd’hui, nos retrouvailles sont une évidence"

    Andréa Ponti, il en avait été question dernièrement. La chanteuse sort un nouveau single en ce moment, "La musique et moi". Un morceau en forme de confession en même temps qu'il est une déclaration d'amour. Le parcours d'Andréa Ponti a suivi des chemins détournés, raison pour laquelle nous voulions en savoir plus. Elle a bien voulu répondre à nos questions.

    Bla Bla Blog – Bonjour Andréa. Vous proposez votre nouveau single, « La musique et moi ». Et justement, la musique et vous est une histoire assez mouvementée, comme si vous aviez joué au jeu du chat et de la souris pendant longtemps avant de vous retrouver. Est-ce que je résume bien  la situation ? 
    Andréa Ponti – J’ai deux types de rapport à la musique, celle que j’écoute et celle que je chante. La première est et à été présente sans discontinuer. Et pour la deuxième, vous avez raison, j’ai chanté à différentes périodes de ma vie et  c’est justement à cela, ce retour incessant à elle, que j’ai reconnu finalement que c’était ce pourquoi j’étais faite, mon Ikigai comme le nomme les japonais. Aujourd’hui, nos retrouvailles sont une évidence, comme une belle histoire d’amour qui finit bien. D’où ma célébration dans ce dernier titre "La musique et moi".

    BBB – Quels sont vos premières influences ? Les eighties, semble-t-il, mais aussi la pop et la chanson française ?
    AP – Oui j’ai eu la chance de baigner dans cet âge d’or de la musique des eighties vers laquelle on revient abondamment aujourd’hui. J’adorais écouter d’abord Michael Jackson, Sting, Queen, Toto. Plus tard James Ingram, Brian McKnight, Boyz II Men. Chez les chanteuses américaines Toni Braxton, Jessica Simpson, Brandy, Aaliyah, Tina Arena … Mais c’est surtout Céline Dion et Mariah Carey qui me faisaient vraiment rêver adolescente ! Dans la chanson française en plus de Celine, il y avait Starmania, Goldman… Aujourd’hui mes influences sont Julia Michaels, Adèle, Faouzia, Aguilera, Pink, Sia, Ariana Grande…

    BBB – Pouvez-vous nous parler de ceux qui vous accompagnent ? Le nom de François Welgryn est souvent revenu. 
    AP – J’ai eu la chance effectivement de rencontrer François Welgryn (parolier d’Amir, Kenji, Amel Bent, Johnny Hallyday) qui a trouvé mon histoire intéressante. Il a écrit mes chansons originales en retranscrivant très fidèlement mon propos et mes émotions. Il m’a présenté William Rousseau (Anggun Florent Pagny, Tina Arena). lequel a composé la musique de mes trois titres. L’entente artistique entre nous est parfaite. Ils sont à mes côtés depuis le début de l’aventure, me guident, conseillent soutiennent et c’est vraiment très précieux pour moi.

    "Ta deuxième vie commence quand tu réalises que tu n’en as qu’une"… C’est vraiment ça !

    BBB – Votre dernier single, "La musique et moi" est une vraie déclaration d’amour à la musique. Est-ce plus l’artiste compositrice qui s’exprime ou bien la passionnée de musique qui a, un temps, choisi une autre voie que celle la chanson ? 
    AP – C’est majoritairement l’amoureuse de musique de toujours qui s’exprime mais aussi la nouvelle autrice que je deviens puisque pour la première fois avec cette chanson j’ai participé à l’écriture.

    BBB – Vous racontez que le confinement pendant la crise sanitaire vous a autant désemparé qu’elle a pu être une chance d’ouverture vers la musique grâce aux réseaux sociaux. Pouvez-vous nous raconter plus précisément quel a été le déclic ? 
    AP – Nous avons vraiment vécu une grande épreuve collective à ce moment. Tous cloîtrés chez nous, coupés de la société. Pour pallier au manque de liens humains, j’ai ressenti le besoin de chanter, et j’ai partagé mes reprises sur les réseaux sociaux. Les retours ont été si chaleureux… l’une d’entre elle est devenu virale, j’ai même été  contactée par un producteur ainsi qu’un manager. Entendre parler de mort sans cesse m’a fait réaliser que la vie était courte et que ces confinements pouvaient être une pause féconde, une occasion précieuse d’investir notre énergie dans notre intériorité, de faire un bilan introspectif. Il était devenu urgent et précieux d’aller à l’essentiel. Ce cheminement intérieur a abouti sur la conclusion que j’avais mis en sourdine trop longtemps mon désir de chanter, j’ai analysé et réglé mes freins intérieurs pour décider de me jeter à l’eau , sortir de ma zone de confort et agir ! "Ta deuxième vie commence quand tu réalises que tu n’en as qu’une"… C’est vraiment ça !

    BBB – Quelles sont les prochaines étapes ? Un album ? Des concerts ? 
    AP – Maintenant que j’ai sorti trois singles, de nombreuses reprises, crée ma chaîne YouTube, développé mes réseaux, ainsi que  ma communauté, mon projet prend de la consistance ; la question d’approcher une maison de disque est peut-être la prochaine étape afin de pouvoir aborder le projet sous un nouvel angle, celui en l’occurrence de la scène, ce que je souhaite et de prochains albums.

    BBB – Merci, Andréa.
    AP – Merci à vous ! 

    Andréa Ponti, La musique et moi, 2022
    https://www.facebook.com/andreaponti.off
    https://youtu.be/JAmvhNrZvqw

    Voir aussi : "Andréa Ponti et sa musique"
    "La vie commence à 40 ans"

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  • Le top 10 de Bla Bla Blog pour 2021

    Une année 2021 très riche se termine : cinéma, musiques, livres, expositions, séries ou publicité. Bla Bla Blog ne s’est jamais rien refusé dans son désir de chroniquer ces artistes, ces créations et ces œuvres qui contribuent à enrichir notre vie culturelle. 317 articles ont été publiés cette année.
    Quels sont ceux qui ont le plus buzzé ? Comme les années précédentes, voici le top 10 de cette année.

    10 Au salon avec Chopin et Haley Myles

    C’est avec bonheur que l’on retrouve à la 10e place la pianiste classique Haley Myles pour un enregistrement des Nocturnes de Chopin qu’elle avait d’abord joué pendant le Grand Confinement

    Haley Myles.png"S’il est un répertoire classique archi-interprété, il est possible que les Nocturnes de Frédéric Chopin (1810-1849) tiennent le haut du pavé. La pianiste Haley Miles en propose une version intimiste et passionnante. Avec son projet musical "Chopin Nocturne Project", la pianiste installée à Lyon a choisi d’enregistrer un nocturne différente chaque vendredi de février à juin 2021. L’album – son deuxième – a suivi presque naturellement, après un enregistrement record en trois jours…"

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    9 Vous revoilà, Gens de France

    Une réédition de l’ouvrage culte Gens de France fait une entrée surprise dans le classement de notre Top 10.  Voici un rappel pour cette réédition à marquer d'une pierre blanche.

    Vous revoilà gens de France.png"En ce mois de juin, ressort en librairie le mythique Gens de France et d'ailleurs de Jean Teulé. Il avait été publié une première fois à la fin des années 80, avant de connaître une réédition il y a un peu plus de 15 ans (éd. Ego Comme X).
    C’est aujourd’hui les éditions Fakir qui proposent de découvrir ou redécouvrir cet album, l’ultime album graphique de Jean Teulé, avant que celui-ci ne se lance avec succès dans le roman…"

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    8 Adrineh Simonian comme à la maison

    Attention les yeux ! Lorsque nous avons appris que la chanteuse lyrique Adrineh Simonian faisait une reconversion pour le moins osée dans le porno, avec un sérieux sens de l’engagement, il paraissait nécessaire de lui consacrer un article. Cela méritait assurément une étonnante chronique, particulièrement remarquée cette année.

    Arthouse Vienna.jpg"Cette information est sortie de manière relativement confidentielle il y a une dizaine de jours.
    Nous apprenions que la mezzo-soprano autrichienne Adrineh Simonian a choisi une reconversion inattendue, passant de l’univers feutré et bienséant de l’opéra pour celui, plus sulfureux du porno... féministe..."

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    7 Henintsoa, un jour ce sera elle

    En septième position, nous trouvons la chanteuse d’origine malgache Henintsoa, qui se faisait remarquer fin 2020 et en tout début d’année 2021 pour plusieurs titres. 

    Henintsoa.png"Coup de projecteur en ce début d'année sur Henintsoa, une des nombreuses espoirs de la jeune scène francophone.
    Celle-ci nous vient de Madagascar, même si si c’est à Paris qu’elle a fait ses premières armes, après être arrivée en France à 18 ans pour poursuivre des études supérieures. La chanson et sa voix l’ont fait sortir du lot, comme le prouvent  quelques concours de chants remportés (La truffe d'argent, Plus de talents ou la Moog Academy)…" 

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    6 Arbres-danseuses à Toulon

    Une exposition à Toulon a fait parler d’elle : elle a eu lieu cette année à la galerie Simona de Simoni et présentait des œuvres de Patricia Tozzi-Schmitzer. Il s'agit de la seule chronique sur une exposition classée dans le Top 10 de Bla Bla Blog. 

    Arbres danseuses.jpg"C’est à Toulon que l’on trouve la galerie Simona de Simoni, située en face de la Porte d’Italie. Celle qui en est l’initiative est Aliénor de Cellès, dont nous avions déjà parlé sur Bla Bla Blog. Cette artiste passée par le stylisme, la mode et les costumes de scène a choisi la peinture comme terrain d’expérience et de création. Le dernier exemple en date est celui de la galerie qu’elle a fondée au cœur de la Préfecture du Var…"

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    5 Cabaret batave

    En fin d’année, Bla Bla Blog vous faisait découvrir le nouveau show-woman de Martineke Kooistra. Un anniversaire, ça se fête. L’artiste d’origine néerlandaise le faisait en spectacle, avec un sérieux sens d’humour, tout en faisant découvrir le cabaret batave. 

    Cabaret batave.png"Martineke Kooistra célèbre son demi-siècle, et elle ne le fait pas à moitié !
    Cela se passe au Théâtre Essaïon les dimanches à 17 heures 30 jusqu’au 16 janvier 2022.
    Venu des Pays-Bas, l’artiste propose un show mariant le one-woman-show, le stand-up et le tour de chant, dans son univers très à elle…" 

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    4 "J’incarne en quelque sorte « la maîtresse d’école »"

    On aime Flore Cherry pour ses engagements, les événements qu’elle organise et son actualité artistique. Elle arrive au pied du podium de cette année, grâce à une interview menée à l’occasion de la dernière édition du salon de la littérature érotique.

    Flore Cherry.png"Flore Cherry a accepté de répondre aux questions de Bla Bla Blog à propos de son actualité. Il y a, pour commencer, sa pièce de théâtre Le plus beau jour (de votre vie). Mais il y a aussi le salon de la littérature érotique, de retour le 28 novembre, salon qu'elle organise avec la foi du charbonnier. Ou de la charbonnière. 
    Bla Bla Blog – Bonjour, Flore. Journaliste, rédactrice, entrepreneuse, animatrice, auteure… On ne t’arrête plus… A ce sujet, préfères-tu écrivain, écrivaine ou auteure ?  

    Flore Cherry – Je préfère que mon interlocuteur choisisse son propre vocabulaire, surtout. Si pour lui, un écrivain est une femme, c’est OK. Mais j’ai une petite corde sensible pour auteure. Avec un joli -e…"

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    3 La vie commence à 40 ans

    En troisième position du classement de cette année, la chanteuse Andrea Ponti prouve qu’il est toujours temps de faire le buzz. Elle se place remarquablement sur le podium de cette année. Cette médaille de bronze permet de refaire parler d'elle. 

    Andrea Ponti.png"Repérée sur les réseaux sociaux l’an dernier durant le Grand Confinement, Andrea Ponti sort cet été son single "Il était temps", composé et écrit par François Welgryn et William Rousseau.
    Ce marque la naissance d’une interprète qui, à quarante ans, se lance dans la chanson. "Enfin j’ose et je réalise mon rêve en me sentant tellement épanouie dans cette nouvelle aventure que je souhaite la plus aboutie possible. Enfin, comme jamais auparavant je me sens alignée, centrée, complète… à ma place", explique-t-elle…"

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    2 Thomas Pourchayre : "Je digère beaucoup de choses, et j'en oublie beaucoup"

    Une interview arrive en seconde position. Elle concerne Thomas Pourchayre, un auteur que nous avions chroniqué pour son dernier ouvrage, Ève et l’Ange. Pour l’interview qu’il nous a accordés, il fait partie des grandes vedettes de 2021. Mérité, bien sûr !

    Thomas Pourchayre.png"Après avoir parlé du singulier conte Ève et l’Ange de Thomas Pourchayre, nous avons voulu en savoir plus sur l’auteur. Il a accepté de répondre à nos questions.
    Bla Bla Blog – Bonjour, Thomas Pourchayre. Vous sortez aux éditions Abstractions un nouveau livre, Ève et l’Ange. Peut-on dire qu’il s’agit d’un ouvrage hybride ? 
    Thomas Pourchayre – Ah... ! "Récit / nouvelle" ou "poème" ? Je crois qu'il a une unité, ce texte. Il est très homogène dans sa forme, même si elle est effectivement spéciale. Mon roman en cours, par différence, est fait de fragments de différentes natures : on peut dire qu'il est hybride. Mais Ève et l’Ange, à mes yeux, devrait être vu comme relevant d'un genre à part, rare mais pas inédit. Il est peut-être plus proche du conte, même si son style est singulier pour un conte. Bref, renonçons aux classifications !…"

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    1 "Différenciation de la vitesse d’évolution intellectuelle"

    Et la grande gagnante des chroniques de Bla Bla Blog est une chronique inattendue sur - et c'est une nouveauté depuis que notre Top 10 existe ! - une publicité... Elle a été voulue par EDF et conçue par l’agence BETC/Havas. La vénérable entreprise publique a choisi de suivre Eva, croustillante et irrésistible looseuse magnifique. Un énorme coup de cœur, assurément !

    Differenciation de la vitesse.png"Parlons pub avec cet excellent spot proposé par EDF et l’agence BETC/Havas Paris, Eva et Violette. Le film a été réalisé par Réalité, de l’agence Big.
    La vénérable entreprise nationale d’électricité choisit l’humour et le contre-pied pour parler de son énergie vertueuse ("97 % sans CO2, grâce au nucléaire et aux énergies renouvelables")…"

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    Voir aussi : "Top 10 Bla Bla Blog 2020"

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  • Thomas Pourchayre : "Je digère beaucoup de choses, et j'en oublie beaucoup"

    Après avoir parlé du singulier conte Ève  et l’Ange de Thomas Pourchayre, nous avons voulu en savoir plus sur l’auteur. Il a accepté de répondre à nos questions.

    Bla Bla Blog – Bonjour, Thomas Pourchayre. Vous sortez aux éditions Abstractions un nouveau livre, Ève et l’Ange. Peut-on dire qu’il s’agit d’un ouvrage hybride ? 

    Thomas Pourchayre – Ah... ! "Récit / nouvelle" ou "poème" ? Je crois qu'il a une unité, ce texte. Il est très homogène dans sa forme, même si elle est effectivement spéciale. Mon roman en cours, par différence, est fait de fragments de différentes natures : on peut dire qu'il est hybride. Mais Ève et l’Ange, à mes yeux, devrait être vu comme relevant d'un genre à part, rare mais pas inédit. Il est peut-être plus proche du conte, même si son style est singulier pour un conte. Bref, renonçons aux classifications !

    BBB – Pourquoi ne pas avoir choisi la voix du roman et vous être mis en danger dans ce conte moderne ? 

    TP – Parce que chaque œuvre prend sa forme, et celle-ci a vraiment pris joyeusement celle-là. Cela faisait quelques temps que je faisais des haïkus d'humour noir avec un ange pour personnage. Cette histoire est un haïku qui a eu envie de respirer un peu plus longtemps que les autres (rires)... sans aller tout de même jusqu'au roman. Eve et l'Ange est un peu une nouvelle ; ce qui caractérise la nouvelle, c'est la chute, et la chute de l'Ange, cela fait sens. Tout cela est si cohérent (rires).

    BBB – Ève et l’Ange commence de manière prosaïque avec le départ d’une jeune femme – Eve – du domicile de son père – que l’on ne nomme pas mais que l’on identifie bien. C’est une lecture finalement très patriarcale de la Genèse. Est-ce ainsi que vous l’avez toujours considérée – patriarcale ?

    TP – J'ai une distance certaine avec la religion et j'espère aussi avec le patriarcat... par contre je suis plutôt joueur. Je prends des éléments, je les "échappe" de leur cadre comme je les éloigne des références du lecteur. La dose d'ironie n'en est que plus grande. Tout cela est à prendre hors du champ religieux, vraiment, et en même temps je reconnais avec jubilation le caractère ambivalent de mes choix : cela renforce le pied de nez ! La scène initiale installe les choses. Tout cela est très actualisable hors des tableaux classiques de la religion ou du patriarcat, il me semble : un parent veut le meilleur pour sa progéniture, espère un petit ange qui volette au-dessus de son chemin, espère lui apprendre tout le nécessaire en espérant ainsi influencer positivement sa vie, ou au moins son début... Mais en réalité on ne maîtrise pas grand-chose de ce qui arrive et toute tentative de contrôle amène tôt ou tard à une échappée. Là, la jeune femme s'échappe dès le démarrage, et finalement très en douceur.  

    BBB – Il y a cette Eve, une figure féminine incroyable d’aplomb, très libre aussi. Bien différente finalement de l’Eve de la Genèse. Comment l’avez-vous imaginée ? 

    TP – Les deux personnages se sont façonnés ensemble dans le dialogue. Par jeu, envie, tentation, mais par rejet aussi, car chacun a une certaine idée préconçue de ce qu'il lui faut...  C'est effectivement très différent de l'Eve de la Genèse, née de la côte d'Adam ! Ici ils sont l'un pour l'autre comme la poule et l’œuf !

    BBB – Vous prenez au mot l’expression "sexe des anges". D’où vous est venue l’idée de faire intervenir un ange dans votre récit ? Que représente-t-il ? 

    TP – Il y a un double point de départ. D'une part le sujet de la gravité, on y reviendra plus loin... Mais on conçoit assez simplement que l'ange est un personnage idéal pour la défier, cette gravité, quoiqu'elle représente ! L'autre point de départ ce sont mes jeux d'écriture, mes haïkus d'humour noir qui me venaient depuis un certain temps. 

    "Cette histoire est un haïku qui a eu envie de respirer un peu plus longtemps que les autres"

    BBB – Vous pratiquez l’art du télescopage dans votre manière de conter votre historie : textes sacrés, scènes réalistes, surréalisme également. On vous imagine nourri à beaucoup d’influences. Lesquelles ? 

    TP – Je digère beaucoup de choses, et j'en oublie beaucoup... Mais je suis persuadé qu'il en reste toujours une trace au fond de moi, sans que je puisse la décrire ! Je suis très loin des textes sacrés à titre personnel, je n'ai qu'un lien avec la religion. Il n'est pas anodin, même s'il est très distancié. C'est l'architecture. J'ai toujours été fasciné par les constructions religieuses, notamment de la période romane. Dans une église romane je me sens spirituellement libre (c'est beaucoup moins vrai dans les périodes ultérieures). Et puis si vous commencez à regarder les détails architecturaux, les motifs... vous découvrez surtout de l'humain. Telle ou telle figure, chimère ici ou là, mettent en scène un réel très prosaïque à côté de représentations qui relèvent parfois du surréalisme avant l'heure.  Au-delà, je vais dire que je me nourris beaucoup, avec autant de tendresse que d'énervement, du quotidien. Et évidemment, je révère Boris Vian et Beckett. Je ne sais pas ce qui rejaillit le plus ici.

    BBB – Le sous titre de votre livre est "La gravité négociable". Quelle est cette négociation dont vous parlez ? 

    TP – Ah ! Je suis très heureux que vous me questionniez là-dessus. Je resterai un peu elliptique pour pas être rasoir et moraliste. Montesquieu disait que "la gravité est le bonheur des imbéciles". La gravité est une des composantes les plus agaçantes du grand théâtre de l'époque, et de toutes les époques. Sans oublier notre petit théâtre intérieur. On est si grave avec soi-même, parfois... La gravité est quelque chose de factice, c'est une posture pour mimer l'émotion, le respect, la hauteur, l'importance, le pouvoir. Une façon de négocier avec les mirages... pardon pour le jeu de mots, mais je ne le crois pas illégitime ici. Là, je suis passé de sujet de la gravité tout court au sujet de la gravité terrestre, puis de la gravité terrestre à l'attraction des corps... On paraît s'éloigner du sujet initial mais la métaphore en garde quelque chose, il me semble. L'ange est la figure idéale pour démontrer à quel point la gravité est un artifice, voyez : même un ange prend plaisir à tomber, mais aussi à remonter. C'est sa façon de négocier. Sans mirage. Cherchons l'élévation autant que la chute. Ce sujet de la gravité, je m'en aperçois, est assez présent, chez moi. Mon premier recueil*, sur un tout autre sujet, partait d'une posture assez grave en regard du monde saturé dans lequel nous vivons... pour tout désosser.

    BBB – Pouvez-vous nous dire comment vous travaillez avec votre éditeur mais aussi avec l’illustrateur, Jean-Christophe Stauder, qui a conçu la couverture de l’ouvrage ? 

    TP – J'ai connu Quentin (mon éditeur) dans le cadre d'un projet qui lui tient à cœur, de longue date maintenant : un recueil collectif pour commémorer les événements de Stonewall aux US, emblématiques des luttes de la communauté LGBT. J'y ai participé. Finalement il a décidé de se lancer aussi dans l'aventure de la création d'une maison d'édition, d'y publier cette anthologie, et en parallèle il a fait l'erreur de me demander des manuscrits (je l'entends rire d'ici en lisant ces lignes).  Jean-Christophe c'est tout différent. Il m'a contacté dans le cadre d'un projet que je mène avec des amis... la création d'une  maison d'éditions un peu particulière**. Il avait été séduit par le projet, se proposait comme illustrateur si toutefois nous avions l'intention d'y avoir recours. Quand Quentin m'a dit « banco » pour Eve et l'Ange, il m'a demandé de réfléchir à la couverture... et je n'ai pas réfléchi longtemps : j'avais vu le travail à l'encre de Jean-Christophe, et c'était une évidence absolue. Je l'ai contacté, lui ai fait lire mon texte... Il a dit « banco » aussi. Jean-Christophe m'a fait beaucoup de propositions très séduisantes mais celle qui a atterri finalement en couverture présentait un parfait équilibre et un écho très précis au moment de la rencontre d'Eve et de l'Ange, au début de l'histoire.

    BBB – Quels sont prochains projets après ce livre ? 

    TP – Je suis très chanceux et occupé. Il y aura dans quelques semaines, toujours aux éditions Abstractions, un recueil de poésie assez consistant. Il s'appelle Du Chaos et de la bonne Digestion des Choses. Il traite, pour faire court, de l’ego et du passage à l'acte. Je finis un roman, aussi, en prenant mon temps... Et j'ai par ailleurs quelques pistes d'écriture, dont une avec l'artiste Juliette Choné. Sinon, comme je l'indiquais j'amorce une vie d'éditeur associatif et furtif. Les éditions du Facteur Galop publieront leurs trois premiers livres à semer en cette fin d'année, et l'intention est de relancer la machine assez vite ensuite pour publier une seconde série de publications. Pour finir, je me suis lancé avec une amie, Julie Renauld, dans un podcast littéraire*** ; j'ai été un peu le cobaye, on a enregistré les premiers épisodes autour de textes à moi. Ça a permis de se caler, de trouver le ton. On commence maintenant à s'ouvrir à d'autres auteurs (Florentine Rey et bientôt Estelle Dumortier). Mais ça va, j'ai encore un peu de temps pour dormir...

    BBB – Merci. 

    TP – Merci !

    * Le Dernier Livre du Monde, éditions Gros Textes
    ** Les éditions du Facteur Galop, www.editionsfacteurgalop.org
    *** Rue Poivre, www.ruepoivre.com 

    Thomas Pourchayre, Ève et l’Ange ou la Gravité négociable,
    éd. Abstractions, 2021, 63 p.

    www.editions-abstractions.com

    Voir aussi : "Un ange passe"
    "Ça caille les belettes"

    Illustration : Jean-Christophe Stauder, La Beauté sort du chaos, créée pour Ève et l’Ange ou la gravité négociable,
    encre du Japon et lavis. 15 cm x 20 cm. 2021

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  • Audrey Borgel : Oui, on peut dire que "small is beautiful"

    Après avoir parlé du projet photographique d'Audrey Borgel autour des Polaroids, il paraissait pertinent d'interroger l'intéressée. Pourquoi le choix de cette technique déjà ancienne ? Comment travaille-t-elle le Polaroid ? Avec quels supports ? Et bien entendu, quelle est son actualité ? Autant de questions qu'elle a bien voulu répondre.

    Bla Bla Blog – Bonjour Audrey. On retient d’abord de ton œuvre ton travail sur le Polaroid. Peux-tu nous dire d’où vient ton désir de t’emparer d’une technique qui semble aujourd’hui dépassée ?  
    Audrey Borgel – J'aime utiliser les appareils anciens et particulièrement le Polaroid pour son rendu particulier. Mais j'utilise également des appareils Polaroids ou Fujifilm récents, Polaroid propose régulièrement de nouveaux films ou appareils. J'ai découvert le Polaroid par mon père qui m’en a offert un quand j'avais 14 ans : le JoyCam et cela avant mes études de "photographie".

    BBB – Peux-tu nous parler de l’appareil que tu utilises pour ces Polaroids ? 
    AB – J'utilise le plus un appareil ancien, le Polaroid 600 Land Camera, grâce à cet appareil ancien j'arrive à obtenir les ombres et contrastes que j'aime. J'utilise aussi des appareils Polaroids récents ou Fujifilm, j'aime bien utiliser tous les formats.

    BBB – Le numérique a été un vrai raz-de-marée dans le milieu de la photographie. Est-ce que l’analogique est un moyen pour toi de revenir au cœur de ton métier ?
    AB – J'ai commencé par apprendre la photo argentique à l'école (j'étais dans les dernières années où c'était complètement en argentique). Oui, c'est plus fort pour moi ce côté de la photographie.

    BBB – On est bluffés par tes clichés en noir et blanc au grain incroyable. La lumière, les ombres, les contrastes : j’ai l’impression que c’est ce que qui t’inspire le plus. 
    AB – Oui, ce que je préfère, c'est photographier les moments de vies, les choses sur lesquelles on ne s'attardent pas forcément, j'aime l'instant où l'objet rencontre une douce ou forte lumière qui vient se poser sur lui. 

    "J'ai découvert le Polaroid par mon père qui m’en a offert un quand j'avais 14 ans"

    BBB – Tes Polaroids ne sont pas sans rappeler ces clichés que des millions de Français faisaient en vacances ou non. Il y a ce côté "photos vieillies" et "couleurs passées" : c’est un moyen pour toi de prendre à contre-pied le numérique ?
    AB – Pas forcément. Je trouve qu'il y a quelque chose de plus esthétique, de plus doux et sensible dans le Polaroid. 

    BBB – Quelle est ta méthode de travail et que deviennent ces clichés une fois développés, car certains sont retravaillés ensuite ?  
    AB – En général je travaille sur une série à la fois, mais parfois j'ai une autre idée donc deux séries naissent en même temps. Tous les polaroids sont numérisés pour les poster sur mon site et les recenser dans un livret avec les légendes, de là je fais des réimpressions des visuels sur du papier haute qualité très souvent cartonné ou différents types de supports, je vais les intégrer dans des cadres anciens, des filtres photos, y ajouter de la peinture, du feutre des collages. Les visuels se retrouvent parfois démultipliés ou collés sur des morceaux en bois, j'ouvre même les polaroids pour les présenter sous une autre forme ou n'en garde qu'une partie. 

    BBB – On sera surpris de constater que dans tes œuvres le petit format s’adapte aussi bien aux scènes intérieures qu’aux paysages. Peut-on dire que "small is beautiful" ? 
    AB – Oui, on peut dire que "small is beautiful". Il y a quelque chose qui me plaît dans les petits formats, ça n'empêche pas que j'aime agrandir certains visuels Polaroid. 

    BBB – Ton site Internet présente une large gamme de ton œuvre : Polaroids, bien sûr, mais aussi cartes postales, mini-albums ou livres photo. J’ai l’impression que c’est le "recyclage" de techniques anciennes qui est au cœur de ton parcours artistique. Je me trompe ? 
    AB – C'est vrai, j'aime tout ce qui est ancien : esthétiquement c'est très intéressant. Je suis une collectionneuse aussi, donc j'apprécie ce que les objets racontent. J'aime les photos anciennes, les cartes postales aussi parce qu'elles racontent un moment de vie.

    BBB – La crise sanitaire a mis, j’imagine, tes projets d’expositions en suspens. Quelle est aujourd’hui ton actualité et quels sont tes projets ? 
    AB – En effet, trois expositions au moins ont été annulées depuis, dont Arles où je devais aller pour une expo Polaroids. La prochaine sera probablement en 2022. Je participe au Festival international de la photo expérimentale à Barcelone en juillet 2021, je vendrai des tirages photos Polaroids retravaillés, les tirages sont limités à 30 exemplaire, numérotés et signés avec le certificat donc. Egalement une de mes photos retravaillée se trouve dans une installation à l'école IEFC. Normalement, je participe à Instant Cologne en Allemagne fin août 2021, du 27 au 29. C'est une exposition regroupant des artistes internationaux autour du Polaroid. Il devrait y avoir "Instant Paris", rue de Turenne en novembre et le festival Expolaroid se prépare pour 2022.

    BBB – Merci, Audrey.
    AB – Merci, Bruno.

    http://audreyborgel.com
    https://www.facebook.com/audrey.photographe
    @MoodEphotos

    Voir aussi : "Polas d'Audrey"
    "Rencontre avec Patricia LM""

    Photo :  Audrey Borgel

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