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jazz - Page 6

  • Quand le jazz est là

    Inspiration et Vie : c’est le très beau titre qu’ont choisi Le pianiste Giovanni Mirabassi et la chanteuse Sarah Lancman, qui sont aussi les fondateurs et les piliers de Jazz Eleven, pour leur nouveau projet musical. Ils proposent à partir de cette fin d'avril une série de rencontres avec les autres porte-étendards de leur label : la chanteuse et violoncelliste Anne Sila, le saxophoniste Guillaume Perret, la chanteuse Tatiana Eva-Marie et le crooner italien Walter Ricci.

    Chaque mois sera proposée une nouvelle vidéo inédite avec ces six artistes, réunis au Sunside pour filmer et proposer des rencontres musicales. Des débats avec le public seront également proposées, via un "Inspiring Live" qui entend être un moment d’échanges et de partages.

    Le programme proposé par la série musicale Inspiration et vie est alléchant : à côté des standards de jazz "Round Midnight" de Thelonious Monk et "My Favourite Things" de John Coltrane, Sarah Lancman, Giovanni Mirabassi et leurs acolytes ont aussi élargi leur répertoire vers la chanson française ("Quand on n’a que l’amour", "La tendresse") mais aussi la pop internationale ("Out Here on My Own", tiré du film et de la comédie musicale Fame).

    Le vendredi 23 avril, la première vidéo et un premier duo "Inspiring Live #1" proposait une rencontre inédite entre Sarah Lancman et Guillaume Perret autour classique de jazz "Round Midnight" de Monk. La suite du programme promet d’être tout aussi passionnante. 

    Inspiration et Vie, proposé par Giovanni Mirabassi et Sarah Lancman
    Avec Anne Sila, Guillaume Perret, Tatiana Eva-Marie et Walter Ricci
    Proposé par le label Jazz Eleven
     https://www.jazzeleven.com/copie-de-inspiring-live
    https://www.facebook.com/jazzeleven11

    Voir aussi : "Retour et parenthèse italienne avec Sarah Lancman et Giovanni Mirabassi"

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  • Il était une fois le jazz

    Morricone Stories, Le dernier album du saxophoniste italien Stefano di Battista est consacré, comme son nom l'indique, exclusivement à Ennio Morricone, l’homme aux 500 musiques de films, disparu en juillet 2020.

    Il faut souligner que le répertoire exceptionnel de Morricine ne se limitait pas aux BO de Sergio Leone, loin s’en faut. 
    C’est justement cette richesse qui est donnée à voir par Stefano di Battista, à travers ses 12 titres et adaptations, sachant jouer de couleurs, de rythmes mais aussi d’improvisations ("Il grande silenzio", "La donna della Domenica").

    L’auditeur pourra y trouver quelques œuvres phares ("Il était une fois en Amérique", "Gabriel’s Oboe", "Le bon, la brute et le truand") et d’autres moins connues ("La cosa buffa", "Verushka", le séduisant et mélancolique "Flora" ou "Metti, una sera a cena"). Les bandes originales de films sont bien entendu largement présentes (Il était une fois en Amérique, 1900, Mission, Le bon, la brute et le truand, Peur sur la ville, La Femme du dimanche, Le Grand Silence et Mais... qu'avez vous fait à Solange ?).

    La construction mélodique et le choix de l’épure dans la composition

    L’auditeur pourra y faire de jolies découvertes, à l’instar du "Cosa avete fatto a Solange" mais aussi découvrir toute la palette de Stefano di Battista et de son quatuor (André Ceccarelli à la batterie, Frédéric Nardin au piano et Daniele Sorrentino à la contrebasse), des amis qui ne semblent pas tétanisés par ce titan de la musique, à l’exemple de leur version toute en densité de "Peur sur la ville", aux teintes très contemporaines. L’une des surprises de l’opus viendra sûrement du titre "Gabriel’s Oboe" (Mission), joué cette fois au saxophone et que l’on croirait avoir été composé pour un film de François Truffaut plutôt que pour un récit sur la colonisation sud-américaine à l’époque baroque.

    Jazz, contemporain et classique viennent se rencontrer avec élégance dans des harmonies colorées et des mélodies vivantes que n’aurait pas renié le maître italien  ("La cosa buffa"). Et pour le formidable "Verushka", le jazz se fait salsa. L’œuvre d’Ennio Morricone permet aussi au saxophoniste italien et à ses amis de se déployer avec bonheur et élégance, à l’exemple du morceau "Apertura della caccia", tiré du film 1900.

    Plus connu, si le "Thème de Deborah" ne surprendra pas dans son aspect mood, plus sentimental que mélancolique, il permet à l’auditeur d’apprécier la construction mélodique et le choix de l’épure dans la composition.

    Un esprit sixties et seventies souffle indéniablement dans cet album qui surprend par sa fraîcheur et son audace rythmique ("Metti, una sera a cena"), sachant toujours rendre grâce aux créations mélodiques de Morricone ("Flora").

    L’auditeur sera enfin sûrement très attentif à la derrière piste, proposant une étonnante adaptation du thème Le Bon, la Brute et le Truand.  

    Voilà un  album qui ravira les fans de musiques de films comme les amoureux du jazz. Et l’on peut gager que Stefano di Battista ne s’arrêtera pas en si bon chemin dans sa relecture de l’œuvre de son génial compatriote. 

    Stefano Di Battista, Morricone Stories, Warner Music, 2021
    http://www.stefanodibattista.eu/fr
    https://www.facebook.com/stefano.d.battista.10

    Voir aussi : "Si la musique est bonne"

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  • Pas bugle, le jazz chanté de Christophe Gendron

    Il est question de jazz et de chansons avec cet étonnant EP de Christophe Gendron (Standart, vol. I). Il se livre avec son trio dans des reprises jazz de Jean-Louis Aubert ("N.Y Avec Toi"), Jean-Jacques Goldman ("Au Bout De Mes Rêves"), Jacques Dutronc ("Les cactus") et le moins connu "Docteur" de Claude Nougaro.

    L’artiste dit se réapproprier les grands titres de Claude Nougaro

    Le musicien bugliste parle d'un style "à la mode Chet Baker", avec une formule assumée : contrebasse, guitare, chant et bien sûr trompette, "se prêtant parfaitement au genre".

    Une sacrée découverte, et qui annonce très certainement une suite. 

    Christophe Gendron, Standard, vol. I, 2020
    https://www.facebook.com/christophegendrontrio/
    https://www.youtube.com/channel

    Voir aussi : "Ex-pop"

    Photographe Emoi

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  • Fanelly dans le Metro

    C’est peut-être un détail pour vous, mais l’album de Fanelly, Metro Stories, ne commence pas par le bref "Prelude" éthéré aux voix presque religieuses, mais avec le "It’s Gonna Make A Little Difference", un titre dédié aux victimes des attentas de 2015. Nous avions parlé déjà de ce morceau, à la sensibilité indéniable et sans pour autant que la chanteuse italienne tombe dans la sensiblerie.

    Mais arrêtons-nous quelques instants sur la piste 2 et ce fameux "Prélude", à la langue mystérieuse : "Og ot tog ev’I / Ni erom yna eb ob tnaw t’nob I tub…" Voilà qui mérite une explication. Suite à une manipulation hasardeuse sur son téléphone (la fonction "reverse"), la musicienne a joué la piste suivante, "One Step Behind" – mais à l’envers ("But I don’t want to be any more in / I’ve got to go"). Fanelly commente ainsi sa découverte : "J'ai bien aimé l'esthétique et la langue un peu mystérieuse qui se dégageait...une fois en studio j'ai donc décidé de le reproduire et de garder cette petite trace  dans l'album en prélude du morceau suivant."

    Ce court "Prelude" illustre ce qu’est Metro Stories : un album hybride, avançant sur un fil entre pop, jazz et folk ("One Step Behind"), parlant aussi bien de l’insouciance de l’enfance ("Koria", "The Bubble Man") que de sujets plus sombres ("Burnout", "It’s Gonna Make A Little Difference").

    La chanteuse est servie par une orchestration réduite mais d’une belle homogénéité, avec les guitares d’Elio di Menza, Mathieu Barjolin et Andrea Cianca et la flûte traversière de Marjolaine Ott.

    La voix pleine d’assurance de Fanelly sait se faire grave et mélancolique dans "Over". Dans ce séduisant titre pop-jazz, la voix de la chanteuse et les guitares se mêlent avec grâce et parlent de désillusion, de la fuite du temps mais aussi d’espoirs : "Over / experctations getting lower / But still dreaming of a life that / … That will maybe come."

    Une langue mystérieuse

    Tout aussi mélancolique, "Superhero" frappe par sa singulière simplicité pour un tel thème : décidément ce n’est pas facile d’être un super-héros et de sauver l’humanité, de New-York à Katmandou.  

    Fanelly nous offre avec "Koria" un très joli morceau intimiste, mêlant l’italien et le français. La chanteuse explique qu’il s’agit de la première chanson qu’elle a écrite pour cet album. Elle explique ceci : "J'étais en train d’étudier « Blackbird » de Paul McCartney. Ma fille de trois ans était avec moi. On a commencé à faire un jeu : donner un nouveau sens aux paroles, ou inventer de nouveaux mots. C’est comme ça que le mot « Koria » est né, un mot qui, en soi – au moins en italien et en français –  ne veut rien dire. Mais on peut attribuer à ce mot la signification que l'on souhaite, de façon « opportuniste ». C'est pour cela que le morceau dit : « Koria vuol dire sogno...se ne ho bisogno », c’est-à-dire : « Koria veut dire rêve… si j'en ai besoin »".

    Nous parlions de pop et de jazz. Mais le rock-folk fait aussi son apparition dans le formidable "Into The Woods". La chanson revisite le conte du Petit Chaperon Rouge perdu dans les bois et à la merci du grand méchant loup :  "What big mouth you are / To better eat youn with / The morning, will fall and save us / A mother, father childen… Are we alive or dead ? Don’t go through the woods / Said the hunter".

    Plus folk, "The Bubble Man" parle d’un "homme à bulles" qui tente de lier la terre et le ciel grâce à ses seules bulles ("He links the earth with the sky / Trying to deliver high"). Fanelly fait ici référence à un de ces nombreux artistes de rue capable. "J'en ai croisé un dans le métro de Paris à la fin de sa journée. Il m'a rappelé tout de suite un « bubble man » que j'avais rencontré auparavant à Praça do Comércio à Lisbonne…  Il enchantait tous les enfants qui étaient autour de lui avec ses grandes bulles de savon, qui montaient jusqu'au ciel, puis s'éloignaient vers l'océan pour disparaître. C'était un moment suspendu. J'ai pensé  que cet homme avait trouvé le sens de sa vie en faisant ces bulles.  Il livrait des messages de beauté au monde."

    "Inner Magic" vient terminer l’album avec la légèreté de bulles de savons, et avec toujours ce timbre jazzy et la délicatesse de l’interprétation. Une touche à la fois romantique et impressionniste, comme si Fanelly s’installait face à un paysage des Pouilles, et se laissait aller à savourer des plaisirs simples, avec la personne que l’on aime – et sans masque ("No mask required") ! 

    Fanelly, Metro Stories, 2021
    http://www.fanellymusic.com

    Voir aussi : "Je ne suis pas un héros "

    Photo : Fanelly

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  • Pas de monodiète de jazz pour les Old School Funky Family

    C’est de fusion jazz que je vais vous parler aujourd’hui, avec le groupe Old School Funky Family. Après 15 ans d’existence, les 8 musiciens proposent leur 4e et nouvel album, Tonus ! C’est  un jazz à la fois bigarré, inventif et joyeux, à l’image de la pochette de l’album ou de quelques titres de morceaux : "Bûche", "Le bon, la brute et le centriste" ou "Monodiète de pommes post-réveillon".

    Voilà qui dénote un solide sens de l’humour autant que de swing ("Bûche") dans cet opus riche de 9 morceaux et deux interludes. Tonus ! se démarque comme un album aux teintes rafraîchissantes, qui se déguste comme un bon Tarantino, à l’instar du morceau qui a donné son nom à l’opus.

    Avec "Kampala", un morceau rutilant et au solide caractère, le groupe Old School Funky Family, mixe jazz, funk et sons mystérieux avec une sérieuse envie comme l’aurait dit notre Johnny national.

    L’octuor de musiciens fusionne leur jazz d’influences tous azimuts, y compris dans la musique traditionnelle, à l’instar de l’étonnant "Le bon, la brute et le centriste" qui voit l’intrusion de l’accordéon de Maider Martineau mais aussi de nappes de synthétiseurs hanter ce morceau de bravoure. 

    Un feu d’artifice de sons, dont le funk se taille la part du lion

    La richesse et l’audace séduisent dans cet album imaginé et construit comme un feu d’artifice de sons, dont le funk se taille la part du lion ("Cupid’s Funk").

    La sensualité est au rendez-vous avec le formidable titre à la fois mélancolique et sensuel, "Closer To Eternity", chanté par Rébecca M’Boungou. Il y est question de blessures réparées et d’amour indicible capable des plus beaux miracles : "I was moving so slowly until you found me / Your love is healing / Now, I can see clearly / I've stopped feeding my shadows since you reveal the best part of me".

    Old School Funky Family propose deux reprises : l’électrisant "Dean Town", écrit par Jack Stratton et Woody Goss, sorti en 2016 sur l'album The Beautiful Game du groupe Vulfpeck et le désormais classique "Big Blow" de Manu Dibango (1976).

    La mélancolie est au rendez-vous sur la dernière piste, avec le très séduisant "Monodiète de pommes post-réveillon", comme un dernier en-cas doucement sucré, telle une friandise venant clôturer de délicieuses agapes.

    Old School Funky Family, Tonus !, Pleins Poumons Productions / Take It Easy Agency, 2020
    https://www.osff.fr
    https://www.facebook.com/theosff

    Voir aussi : "Les bonnes fées de Sarah Lancman"

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  • Live au taf

    Quelques jours après la mort du pianiste Chick Corea, il paraît judicieux de se plonger ou replonger dans le jeu magnétique d’un géant du jazz.

    C’est aussi l’occasion de découvrir la série des Tiny Desk Concert. Le principe ? La chaîne NPR Music propose sur Youtube des lives, des documentaires et des concerts au sein même de ses locaux.

    L’auditeur peut ainsi voir et écouter Wynton Marsalis et le JLCO Septet, Miley Cyrus, Muzz, Lous and The Yakuza, Sting et Shaggy, Dua Lipa ou Billie Eilish dans des prestations en toute intimité et surtout dans des lieux à la fois originaux et proches de nous : bureaux encombrés, bibliothèques ou halls d’accueil.

    Parmi ces artistes s’étant prêté au jeu de ces Tiny Desk Concert, il y a le regretté Chick Corea, dans un enregistrement acoustique avec le xylophoniste Gary Burton : moment de magie assuré. 

    Chick Corea & Gary Burton: Tiny Desk Concert, 2016
    https://ww.youtube.com/c/nprmusic/videos

    Voir aussi : "Diana Krall, Superstar"

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  • Violoncelles confinés

    Le violoncelle est à l’honneur avec le documentaire signé par le Duo Brady, Et le violoncelle dans tout ça ? Le violoncelle, mais aussi la musique en général, un secteur bien mal en point depuis l’apparition d’un certain virus chinois.

    Cela fait un an que le monde entier semble avoir retenu son souffle : des pans entiers de la société et de l’économie ont été mis en veille en attendant le retour de jours meilleurs. Le monde de l’art a été particulièrement impacté. Le 14 novembre 2020, au cœur du second confinement, 12 violoncellistes et plusieurs techniciens se sont rencontrés au Lavoir Moderne Parisien pour témoigner sur la manière dont ils vivent leur travail et leur art.

    Le film s’articule autour de trois questions posées : "L’impact de l’arrêt des concerts", "Et la culture dans tour ça ?" et "« Un temps donné ?"

    Pour répondre au premier point, au-delà de l’aspect matériel et financier, les musiciens et musiciennes avouent leur désarroi : "On a du mal à se projeter", dit l’une d’elle. L’ingénieure du son Anaïs Georgel déplore n’avoir travaillé que sur un seul concert en un an. Et même si le système d’intermittence du spectacle permet au moins de tenir financièrement, reconnaît Louis Rodde, les conditions des artistes sont de plus en plus compliquées.  

    "Et la culture dans tour ça ?" À cette question, les musiciens parlent de son importance capitale, comme du manque flagrant de concerts, de représentations, de rencontres avec le public mais aussi avec leurs homologues, "ce qui ne sera jamais compensé par le distanciel." La question de faire de l’art en pleine crise sanitaire s’avère être un problème insoluble. Michèle Pierre, du Duo Brady, avoue son dépit, certes avec le sourire : démarcher devient vite autant fastidieux que décourageant et, ajoute son acolyte  Romain Chauvet, les cours à distance ont pu être amusants lors du premier confinement, mais ils finissent par ne plus faire rire personne, quand ils ne découragent pas.  

    Violoncelliste et fromager

    La question "Un temps donné ?" s’interroge sur la manière de mettre à profit ces périodes de confinement, sans spectacles, sans cours en présentiel et sans interventions publiques dans les écoles ou les hôpitaux :  le temps doit être mis à profit pour s’arrêter de courir et ne plus être dans le stress, réagit Amandine Robilliard. Cet état d’esprit était présent pendant le Grand Confinement de Printemps. Les artistes interrogés reconnaissent aussi que cette période hors-norme peut être un moyen de "forger le son" de son instrument, de travailler sur un répertoire, de créer… voire de s'essayer au chant !

    Des plages musicales ponctuent ces entretiens montés de manière dynamique : Le chant des oiseaux de Pablo Casals par Justine Metral du Trio Metral,  la Suite pour violoncelle de Cassado, (3e mouvement) par Romain Chauvet et Bach, évidemment, par Amandine Robilliard. Côté création, le documentaire permet de découvrir  NH,, une création du Duo Brady ainsi qu’une improvisation afro-brésilienne par Olivier Schlelgelmilch. Louis Rodde, du trio Karenine, interprète de son côté Henri Dutilleux et sa première des Trois Strophes sur le nom de Sacher, tandis qu’Ela Jarrige s’attaque à la première suite de Benjamin Britten.

    L’un des beaux passages du film est un trio de Chloé Lucas (contrebassiste), Gauthier Broutin (violoncelle baroque) et Agnès Boissonnot (viole de gambe), trois des quatre membres du quatuor Cet Étrange Éclat, avec une délicate sonate de Francesco Geminiani.

    Et le violoncelle dans tout ça ? parvient à déjouer le piège de l’apitoiement. Pour preuve, ce focus sur Frédéric Deville, violoncelliste parisien free-lance et… fromager. Il présente l’une de ses créations, Eurydice, un morceau mélancolique et traversé d’espoir tout en même temps.

    Le spectateur découvrira avec plaisir et émotion cette bande de musiciens, partageant en commun l’amour de leur instrument, de leur art, et l’envie de  "jouer avec les copains".  Ce qu’a permis cette rencontre du Lavoir Moderne.

    Duo Brady, Et le violoncelle dans tout ça ?, réalisé par Michèle Pierre et Paul Colomb
    Interviews conduites par Guillaume Ulmann,
    documentaire français, 2020, 50 mn

    http://www.duobrady.com
    https://www.facebook.com/duobrady

    Voir aussi : "Le trio Sōra vous souhaite un joyeux anniversaire, M. Beethoven"
    Hors-série Grand Confinement

    Photo : HL MMOSCONI - Documentaire Duo Brady

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  • Water music

    Mais qu’est ce qui lui a pris, au jazzman Gaël Rouilhac d’avoir composé un morceau intitulé "La valse des parachutistes belges ", dans son premier album d’une pureté magnifique ? Mais qu’on ne se fie pas à ce titre loufoque car cette vraie valse respire la joie de vivre. Fermer les yeux c’est voir virevolter des corps sous les lampions et les jupes parachutes.

    Il souffle dans Waterworks un souffle chaleureux, servi par les deux autres membres de son trio, Caroline Bugala au violon (de formation classique, elle a été l’élève Didier Lockwood et a aussi partagé la scène avec lui) et Roberto Gervasi à l'accordéon, véritable révélation de la scène italienne. 

    Gaël Rouilhac dit ceci au sujet de son premier opus : "Encore beaucoup de projets menés de front encore cette année, mais si il y en a un qui me tient à cœur et m'occupe beaucoup en ce moment, c'est mon premier groupe en tant que leader et compositeur."

    Entre tradition et modernité

    Waterworks, naviguant entre tradition et modernité, propose une série de rencontres entre le jazz et le tango, avec un violon à la la Lockwood ("Cap Cod") et un accordéon à la Piazzola ("Home"), sans oublier la merveilleuse guitare manouche de Gaël Rouilhac ("Un point c’est tout"). Mais sans percussions, ce qui est singulier pour un album de jazz.

    Pour le morceau "Diamant rouge", le trio nous invite à de savoureuses balades que l’on croirait méditerranéennes, après le titre "Cap Cod", mélancolique et bouleversant.

    Tour à tour lyrique, frais ou léger, le groupe de Gaël Rouilhac invite au farniente au cœur d’une nature vivifiante ("La montagne verte").

    Le guitariste signe avec "Time flies" une complainte sur la fuite du temps, avec ces trémolos déchirants, avant cette danse endiablée à la Django Reinhardt nous sauvant d’une fin inexorable.

    "Solo" est une très belle ballade à la guitare  interprétée par Gaël Rouilhac. "Mood", une étude plus qu’une envolée jazz, et qui propose un voyage au long cours dans un Combi brinquebalant sur la côte irlandaise : il suffit juste de fermer les yeux.

    L’opus se termine avec dernier titre à la facture cette fois contemporaine, "Ça c’est l’enfer mon frère".

    Gaël Rouilhac, Waterworks, Laborie Jazz, 2020
    https://www.laboriejazz.fr
    https://www.gaelrouilhac.com

    Voir aussi : "Fiona Monbet a plus d’une corde à son archet"

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