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Les Cramés de la Bobine présentent le 18 juin, à l'Alticiné de Montargis, un des meilleurs films de l’histoire du cinéma, le chef d’œuvre franco-belge de Chantal Akerman, Jeanne Dielman, 23, quai du commerce, 1080 Bruxelles.
Le quotidien d’une mère de famille qui se livre occasionnellement à la prostitution.
Un film, véritable coup de poing et choc cinématographique, à découvrir à Montargis, grâce à l’Alticiné et à l’association d’art et essai, Les Cramés de la Bobine.
La soirée de projection, suivie d’un débat, aura lieu le dimanche 18 juin à 18 heures.
Jeanne Dielman, 23, quai du commerce, 1080 Bruxelles, drame franco-belge de Chantal Akerman avec Delphine Seyrig, Jan Decorte, Henri Storck et Jacques Doniol-Valcroze, 1976, 201 mn https://www.cramesdelabobine.org/spip.php?article4499
Véritable géant du cinéma européen, le Polonais Jerzy Skolimowski était de retour l’an dernier avec Eo, un film multi-primé à Cannes contant les pérégrinations d’un âne nommé Eo.
L’animal est une bête de cirque, vivant en harmonie avec sa jeune maîtresse. Il est cependant saisi par des huissiers comme un vulgaire objet, avant de devenir l’enjeu de manifestants écologiques. De maîtres en maîtres, il croise la route d’éleveurs, de marchands d’animaux, de villageois ou d’un curé en voyage, avec toujours le souvenir de sa première maîtresse.
De la Pologne à l’Italie, Eo devient le témoin du monde impitoyable des humains, avec ces moments de bonheur et de joie, à l’instar d’une partie de football mémorable, qui se finit cependant tragiquement.
Une fable sur le monde moderne
En découvrant Eo, c’est un autre film qui vient immédiatement en tête : Au hasard Balthazar de Robert Bresson. Jerzy Skolimowski assume complètement l’influence de ce chef d’œuvre de 1966. Même héroïsation du plus simple et du plus domestiqué des animaux, même importance laissé au silence, même vision humaniste.
En 2022, ce chant d’amour pour la nature et le règne animal est aussi une fable sur le monde moderne, la violence et la nature en perdition. La pérégrination d’Eo peut se lire aisément comme une allégorie sur la destinée humaine, comme le prouve l’avant-dernière séance avec le jeune prêtre – où Isabelle Huppert fait une apparition remarquée.
Prix du Jury à Cannes en 2022, le dernier film en date de Jerzy Skolimowski marque aussi les esprits par la mise en scène incroyable. Chaque plan est construit avec soin et le cinéaste use avec intelligence d’effets visuels – filtres, montage à l’envers, très gros plans – pour servir son message.
Il faut aussi noter la musique de Paweł Mykietyn, au magnifique néo-classicisme.
Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis leur film de la semaine, Désordres. Il sera visible du 15 au 20 juin 2023. La séance du mardi 20 juin à 20h30 sera suivie d'un débat.
Désordres a été récompensée à la Berlinale 2022 - Encounters : Meilleur réalisateur au festival Premiers Plans Angers 2023 - Diagonales : Grand Prix et aux Entrevues de Belfort 2022 - Prix d’aide à la distribution Ciné+
Dans une horlogerie suisse où commencent à poindre les bouleversements induits par les avancées technologiques du XIXe siècle, Joséphine, une jeune ouvrière, fabrique le balancier, véritable cœur des mécanismes. Alors que les dirigeants y réorganisent le travail, le temps et les salaires pour rester compétitifs, elle se retrouve mêlée à un mouvement local d’horlogers anarchistes où elle rencontre l’aventurier russe Pierre Kropotkine.
Désordres, drame suisse, allemand, français et russe de Cyril Schäublin avec Clara Gostynski, Alexei Evstratov, Monika Stalder, 2023, 93 mn Coscénatiste : Cédric Anger Séances le jeudi à 18H, le dimanche à 18H, le lundi à 14H et le mardi à 20H30 avec débat https://www.cramesdelabobine.org/spip.php?rubrique1339
Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis leur film de la semaine, Les Âmes Sœurs. Il sera visible du 8 au 13 juin 2023. La séance du mardi 13 juin à 20h30 sera suivie d'un débat.
David, lieutenant des forces françaises engagées au Mali, est grièvement blessé dans une explosion.
Rapatrié en France, il souffre d’amnésie et commence une longue convalescence sous le regard dévoué de sa sœur Jeanne. Dans la maison familiale des Pyrénées, entre montagnes et lacs, Jeanne tente de raviver sa mémoire, mais David ne parait pas soucieux de se réconcilier avec celui qu’il était.
Les Âmes Sœurs, drame français d’André Téchiné avec Benjamin Voisin, Noémie Merlant, Audrey Dana, André Marcon et Alexis Loret, 2023, 100 mn Coscénatiste : Cédric Anger Séances le jeudi à 18H, le dimanche à 18H, le lundi à 14H et le mardi à 20H30 avec débat https://www.cramesdelabobine.org/spip.php?rubrique1323
Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis un véritable événement cinématographique : la projection des Travailleurs de la Mer, un film muet d’André Antoine de 1918.
Les Travailleurs de la mer est une adaptation du roman de Victor Hugo. Gilliatt, pêcheur solitaire et grand rêveur, brave toutes sortes d’obstacles pour arriver à sauver le moteur de La Durande, bateau de Mess Lethierry qui a été saboté par des marins jaloux. Lethierry lui offre en récompense la main de sa nièce Déruchette, dont Gilliatt est secrètement amoureux.
Fuyant Paris pendant la guerre, le metteur en scène profite de son exil breton en transposant Les Travailleurs de la mer à Camaret- sur-mer où il a acheté une maison en 1902. Le tournage débute à la fin du mois de juillet et se termine en septembre. Premier volet du filon régionaliste d’Antoine, Les Travailleurs de la mer est très bien accueilli à la fois par la presse et le public. Gustave Simon, légataire testamentaire d’Hugo, félicite même le metteur en scène pour sa retranscription à l’écran de l’énergie et l’atmosphère du roman. "C’est une belle leçon d’art", conclut-il.
Une belle leçon d’art
L’histoire est portée par Romuald Joubé (le marin Gilliatt), acteur fétiche d’Antoine, qui obtient une permission du Ministère de la Guerre le temps du tournage. Il est accompagné d’Armand Tallier, Andrée Brabant, Charles Mosnier, Philippe Garnier, Clément Liezer, Verthuys, Liener et Marc Gérard. Antoine mobilise aussi de nombreuses forces vives locales qui ajoutent du pittoresque au film.
La restauration de la Fondation Pathé Restauration 4K réalisée en 2020 à L’Image Retrouvée par la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé et La Cinémathèque française, avec le soutien du CNC. Restauration à partir d’une copie néerlandaise teintée et virée unique issue des collections de la Cinémathèque. La musique a été composée par Stephen Horne.
La projection unique aura lieu le jeudi 8 juin 2023 à 20 heures, en présence et avec le soutien de Marthe et Daniel Danzon, arrière-petits-neveux du réalisateur.
Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis leur film de la semaine, Le Barrage. Il sera visible du du 1er au 6 juin 2023. La séance du mardi 6 juin à 20h30 sera suivie d'un débat.
Ce drame soudanais a été sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes 2022
Soudan, près du barrage de Merowe. Maher travaille dans une briqueterie traditionnelle alimentée par les eaux du Nil. Chaque soir, il s’aventure en secret dans le désert, pour bâtir une mystérieuse construction faite de boue. Alors que les soudanais se soulèvent pour réclamer leur liberté, sa création semble prendre vie.
Le Barrage, drame soudanais de Ali Cherri avec Maher El Khair, Mudathir Musa et Santino Aguer Ding Scénario Ali Cherri et Geoffroy Grison, 2023, 81 mn Séances le jeudi à 18H, le dimanche à 18H, le lundi à 14H et le mardi à 20H30 avec débat https://www.cramesdelabobine.org/spip.php?rubrique1342
Alors que le Festival de Cannes bat son plein, il est sans doute temps de s’arrêter sur le Président du Jury de cette édition 2023, Ruben Östlund. Le cinéaste suédois a quand même réussi l’exploit d’avoir décroché deux Palmes d’Or à Cannes avec… ses deux derniers films, The Square en 2017 et Sans filtrel'an dernier.
Triangle of Sadness, le titre original de Sans Filtre, tire son nom de la première scène se déroulant au cours d’un casting de mannequins. Une scène mémorable, drôle et caustique, et qui annonce la couleur : faire un sort à notre société de l’apparence, de la consommation et du libéralisme.
Le spectateur suit un jeune couple gâté par la vie : l'influenceuse Yaya et son petit ami Carl, dont la romance est pour le moins parasitée par l’argent, les apparences et les idées reçues. Les deux tourtereaux embarquent sur un yacht pour une croisière idyllique tout frais payée. Ils côtoient d’autres VIP – riches héritiers, hommes d’affaires, héritiers fortunés et autres femmes entretenues. Ils croisent aussi ces autres passagers issus de la classe prolétaire : personnel d’équipage, cuisiniers et serveuses à leur service pendant la durée du voyage, dans un décor de carte postale.
Après qu’une tempête transforme un dîner somptuaire en cauchemar digne de La Grande Bouffe, des pirates font couler le bateau. Les quelques survivants se retrouvent seuls sur une île. Et, cette fois, les rôles sont inversés.
Charlbi Dean
Les festivaliers de 2022 ont fait preuve d’un grand sens de l’humour en octroyant une Palme d’Or pour cette comédie scandinave s’attaquant aux nouvelles élites – dont Cannes n’est pas privée.
Dans Square, Ruben Östlund s’était pris à l’art contemporain. Ici, c’est le libéralisme dans son ensemble qui sert de cible. Le cinéaste a la bonne idée, au passage, de s’en prendre au monde des influenceurs et influenceuses, à travers les personnages tête-à-claque de Carl et Yaya. Avec une scène hilarante au cours de laquelle cette dernière "ose" dire bonjour à un simple membre d’équipage. La lutte des classes est au centre du propos de Ruben Östlund, mais c’est une lutte des classes en huis-clos, bardée de faux bons sentiments (la séquence de baignade accordée à la piétaille) et d’insultes à la décence (le couple de marchands d’armes).
Le grand dîner se terminant en débandade digestive est sans doute ce qui a le plus marqué les festivaliers de Cannes. Et il est vrai que le metteur en scène a fait preuve à, la fois d’audace, de maestria et d’humour acerbe pour dépeindre la riche clientèle en déshérence.
La dernière partie du film, au cœur de l’enjeu du film, n’est pas moins cruel. Cette fois, les rôles sont inversés : aux pauvres et aux femmes la domination sur l’île.
Il est rare qu’un animé suscite des avis positifs autant parmi le grand public que chez pas mal de critiques dites "sérieuses". Bon, on ne se cachera pas qu’avec Super Mario Bros. Le film, on n’est ni dans un film digne de la Quinzaine des Réalisateurs ni dans une œuvre cataloguée comme chef d’œuvre.
Cela étant dit,Super Mario Bros. Le film est en soi une gageure, en ayant réussi le pari d’une adaptation d’un jeu vidéo (le précédent Super Mario Bros, sorti en 1993, avait été un four artistique et commercial retentissant).
Voilà donc, dans un animé des plus réjouissants Mario et son frère Luigi transportés, par la grâce d’étranges tuyaux (rappelons qu’ils sont tous les deux plombiers), dans un univers – disons "métaverse", histoire de rester dans l’air du temps – menacé par l’ignoble Browser, rêvant de conquérir le monde, mais aussi de se marier avec la Princesse Peach.
Mario va se démener comme un beau diable pour aider la courageuse Princesse Peach à sauver son royaume et délivrer Luigi. Pour cela, ils auront bien besoin de l’aide de l’armée des singes, Donkey Kong en tête.
Authentique œuvre de pop culture et hommage aux années 80 et 90
Les amateurs de jeux-vidéos, et en particulier de la saga Mario, seront enchantés par l’adaptation sur grand écran des aventures du plus célèbre des plombiers italiens.
Malins, les scénaristes multiplient les références aux jeux de plateforme : courses, y compris en karting, chasse aux bonus, omniprésence des champignons – y compris dans une sauce aux spaghettis – et la musique mythique de la saga Nintendo. Les spectateurs retrouveront bien entendu les personnages emblématiques : Mario, Luigi, la Princesse Peach, le champignon Toad, le gorille Donkey Kong et le méchant Browser.
Les enfants, petits et grands, se réjouiront dans cette adaptation d’une très grande réussite et portée par d’authentiques doubleurs et doubleuses – Pierre Tessier, Audrey Sourdive, Benoît Du Pac et Jérémie Covillault. Voilà qui donnera à réfléchir aux futures productions d’animés, souvent prompts à faire appel à des comédiens et comédiennes célèbres, mais dont le doublage n’est pas la spécialité !
Super Mario Bros. Le film, réjouissant et enlevé, devient en plus une authentique œuvre de pop culture et un hommage aux années 80 et 90. Voilà qui devrait d’autant plus réjouir les parents accompagnant leur progéniture à cette folle histoire de plomberies.