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long-métrage - Page 16

  • Top 10 de Bla Bla Blog en 2022

    C’est l’heure du grand bilan pour 2022. Quels sont les chroniques qui ont été les plus buzzé cette année. Musiques, expos, livres, BD : il y en a pour tous les goûts cette année.

    Avec de jolies surprises à la clé. 

    10 "Elise Bertrand, ultra moderne romantique"

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    Extrait : "Les Lettera Amorosa, qui donnent son nom au premier album d’Elise Bertrand, marquent la découverte d’une nouvelle venue dans la musique contemporaine. La maison de disques Klarthe Records a eu la bonne idée de sortir les premières œuvres de la jeune compositrice et violoniste, et en premier lieu cet opus 10 que sont le quatuor avec flûte "Lettera amorosa". Elise Bertrand a mis en musique le recueil éponyme de René Char, que l’écrivain présentait ainsi dans son épigraphe : "Amants qui n’êtes qu’à vous-mêmes, aux rues, aux bois et à la poésie ; couple aux prises avec tout le risque, dans l’absence, dans le retour, mais aussi dans le temps brutal ; dans ce poème il n’est question que de vous…" LA SUITE ICI...


    9 "Gâtinais gratiné"

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    Extrait : "Dans la grande famille des cabarets, Bla Bla Blog ne pouvait pas ne pas parler du Diamant Bleu, un lieu de fête sexy qui a ouvert ses portes il y a déjà vingt ans en plein cœur du Gâtinais, à Barville-en-Gâtinais. C'est le cabaret du Loiret par excellence, à une heure de Paris et quelques kilomètres de Montargis et qui n’entend pas se laisser impressionner par les Moulin Rouge, Crazy Horse et autres Paradis Latin. Non sans raison, Le Diamant Bleu peut se targuer de porter l’étiquette de "plus grand cabaret de Province"…" LA SUITE ICI...


    8 "Choses vues"

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    Extrait : "Derrière "Les choses", l’énigmatique titre de la dernière exposition au Louvre qui se tient jusqu’au 23 janvier prochain, se cache une aventure de plusieurs milliers d’années au cœur de la représentation des objets. Grâce à 170 œuvres prêtées par plus de 70 institutions et musées, la vénérable institution propose de revenir sur la question de la représentation des choses, depuis les stèles funéraires de l’Égypte ancienne jusqu’à l’intelligence artificielle, en passant par les objets religieux médiévaux, les peintures classiques de Chardin, ou les installations et ready-made du XXe siècle. Le parcours muséographique fait l’objet de 15 séquences chronologiques passionnantes…" LA SUITE ICI...


    7 "Les étrusques débarquent à Nîmes"

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    Extrait : "Du 15 avril au 23 octobre 2022, le Musée de la Romanité  de Nîmes met à l’honneur une civilisation antique méconnue et pourtant l’une des plus fascinantes et raffinées de la Méditerranée : les Étrusques. L’histoire de ce peuple d’habiles navigateurs et d’artisans raffinés se développe à partir du IXe s. av. J.-C., connaît son apogée entre le VIIe et le Ve siècle, et finit par tomber progressivement sous la domination débordante de Rome, entre le IVe et le Ier s. av. J.-C…" LA SUITE ICI...

     

    6 "Les tribulations d’un Allemand en France"

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    Extrait : "Ces chroniques d’un Allemand en France, Douce Frankreich de Frank Gröninger (éd. AlterPublishing), sont un hommage appuyé autant qu’un récit amoureux pour un pays – la France – à la fois attirant, fascinant, mais qui est aussi mal compris, sinon mal aimé. Qui peut le mieux en parler que précisément un étranger, qui a aujourd’hui la double nationalité ? L’auteur, Frank Gröninger, cite à ce sujet cette phrase de Kurt Tucholsky : "Un Allemand, il faut le comprendre pour l’aimer ; un Français il faut l’aimer pour le comprendre…" LA SUITE ICI...

     

    5 "Fantasmer et faire l’amour"

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    Extrait : "Les films à sketchs, un genre à part et considéré avec méfiance, peut vite tomber dans le piège de sketchs de qualités variables. Les fantasmes de Stéphane et David Foenkinos n’évite pas cet écueil, ce qui ne l’empêche pas d’être une œuvre à la fois osée, souriante et étonnante. Soulignons d’emblée le choix de la bande originale, choisie avec soin, avec notamment la découverte ou redécouverte de "Teach Me Tiger" d’April Stevens. Stéphane Foenkinos et son écrivain de frère, auquel Bla Bla Blog consacre un hors-série spécial, ont choisi un thème unique : le fantasme en amour…" LA SUITE ICI...

     

    4 "Monstrueusement sexy"

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    Extrait : "Le dernier ouvrage de Raúlo Cáceres, Eros et Thanatos (éd. Tabou) est à part dans la bibliographie du dessinateur espagnol. Cet art book rassemble sur 80 pages une sélection d’illustrations, pour la plupart inédites ou appartenant à des collections privées et datant des années 2018 à 2021. L’univers de Raúlo Cáceres est celui du sexe, de la violence, des monstres, de la cruauté mais aussi du mal, parfois incarné par des vamps aussi terribles qu’attirantes. Derrière ses adaptations de Justine et Juliette de Sade ou l’incroyable roman graphique des Saintes Eaux (toujours aux éditions Tabou), le dessinateur de Cordoue parvient à "radiographier les profondeurs de l’âme humaine, avec ces espaces sombres, qui ont peu changé au cours des siècles", comme l’écrit Serafín Pedraza Pascual, en présentation d’Éros et Thanatos. Il ajoute ceci : "La profondeur inégalée du graphisme de de Raúlo le place à un niveau d’excellence à la hauteur des plus grands auteurs de bande dessinée contemporaine…" LA SUITE ICI...

     

    3 "Anne et Hannah"

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    Extrait : "On ne va pas se mentir : l’histoire d’Anne Franck n’a jamais été aussi bien traitée que par le film de George Stevens (The Diary of Anne Frank, 1959) et bien entendu par le Journal d’Anne Franck. Le manuscrit de l’adolescente néerlandaise, retrouvé par miracle par son père après la guerre, est par la suite devenue une œuvre majeure de la littérature mondiale, le journal le plus célèbre du monde et aussi une des pierres angulaires de la littérature concentrationnaire. Le film Anne Frank, ma meilleure amie, proposé par Netflix, est consacré à ce sujet sensible et difficile sous un biais inattendu. Il fallait être culotté pour revenir sur ce récit, ce que Ben Sombogaart et ses deux interprètes principales, Josephine Arendsen et Aiko Mila Beemsterboer, font avec conviction…" LA SUITE ICI...

     

    2 "Rammstein en version classique par le Duo Jatekok"

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    Extrait : "Adapter en version acoustique et classique Rammstein, le groupe de rock metal allemand le plus emblématique de la scène mondiale : voilà un  projet qui ne pouvait qu’interloquer Bla Bla Blog. C’est le Duo Jatekok, formé par les pianistes Nairi Badal et Adélaïde Panaget, qui s’est attelé à la tâche. À bien y réfléchir, le projet a du sens si l’on pense à l’intrusion de sons symphoniques chez Rammstein ("Mein Herz Brennt" ou "Ohne Dich"). De plus, les fans du groupe allemand savent que les deux pianistes assurent depuis 2017 leur première partie. Ce pont entre deux courants musicaux, a priori aussi antinomiques que le metal et le classique, est à saluer. Le résultat est ce Duo Jatekok plays Rammstein, un passionnant album de reprises qui sort cette semaine. Un opus qui ravira autant les fans du groupe de rock que les familiers du classique – deux mondes qui peuvent d’ailleurs parfois se confondre…" LA SUITE ICI...

     

    1 "Adé, l’ex de Therapie TAXI, bien partie pour rester"

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    Extrait : "C’est l’énorme coup de cœur de cet été ! Celui qui vous fait complètement chavirer et qui vous envoie aussi une énorme frustration : celle de devoir attendre un album, qui viendra inévitablement. En un seul single, "Si tu partais", Adé montre qu’elle n’est plus seulement la co-leadeuse et chanteuse envoûtante de Therapie TAXI ("Coma idyllique", "Hit sale", "PVP"), le groupe de pop-rock le plus passionnant et le plus détonnant de ces dernières années. La séparation du groupe avait désespéré ses fans, et à juste titre. En promettant de revenir en solo, Adé, Adélaïde Chabannes de Balsac dans l’état-civil, n’a pas menti : elle propose, quelques mois après la séparation, son premier single, "Tu partais"…" LA SUITE ICI...

    Voir aussi : "Le top 10 de Bla Bla Blog pour 2021"

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    Catégories : Bandes dessinées et mangas, Beaux-arts, musées et expositions, Cinéma, ITW, Les tops de Bla Bla Blog, Livres et littérature, Musiques, Spectacles, • • Articles et blablas, • • Vie du blog et bla-bla sur le blog 0 commentaire Imprimer Lien permanent
  • Espions, Flemming, MI6, M, Q… mais sans 007 

    Un bien énigmatique titre pour une histoire qui ne l’est pas moins. La Ruse, film d’espionnage réalisé par John Madden et sorti en France l’an dernier, se présente comme un récit d’autant plus ahurissant qu’il se base sur une historie vraie, survenue en pleine seconde guerre mondiale. Et l’un des protagonistes – certes un des personnages secondaires – n’est autre que Ian Flemming, le père de James Bond.

    En 1943, les Alliés s’apprêtent à reconquérir l’Europe dominée par les armées hitlériennes. La première étape est un débarquement qui doit avoir lieu en Sicile, "le ventre mou de l’Europe", selon Churchill lui-même. Le hic c’est que les Allemands le savent aussi. Une opération de désinformation est lancée par les services secrets britanniques. Le moyen ? bâtir de toute pièce un récit sur un officier britannique retrouvé noyé sur les côtes espagnoles et transportant avec lui des faux-documents pour duper l’ennemi.   

    Derrière cette opération d’intoxication se cache une célébrité : Ian Flemming

    L’histoire de cette opération surnommée "Mincemeat" ("Chair à pâté") fait partie des opérations d’intoxication militaire les plus impressionnantes de l’Histoire. Elle a surtout permis d’épargner, nous dit le film, la vie de dizaine de milliers de soldats lors du Débarquement d’Italie en 1943. Autant dire que cela méritait bien un long-métrage et une reconstitution, depuis les discussions sur sa faisabilité jusqu’aux retournements complètement imprévus, en passant par le choix du cadavre et la création de l’identité du noyé. Le film s’avère de ce point de vue efficace.

    Ce qui l’est moins est la partie sentimentale : une sémillante secrétaire et fonctionnaire (Kelly Macdonald) courtisée par deux brillants officiers (Colin Firth et Matthew Macfadyen). Cette jeune veuve assez peu éplorée est prête à tomber dans les bras d'un mari dont le couple flanche, sous les yeux d'un agent jaloux en mal de reconnaissance. Cette partie du film est la moins convaincante et tend à alourdir un film d’espionnage qui tenait largement la rampe avec cette histoire de manipulations, d’imprévus et de coups tordus.  

    C’est là aussi qu’il faut parler de ce qui s’avère être le vrai sel de La Ruse. Car, derrière cette opération d’intoxication se cache une célébrité : Ian Flemming, le créateur de James Bond. Les scénaristes ont fait du futur écrivain la voix off du récit. Une liberté, certes, mais qui cache aussi les origines du célèbre et fictionnel 007 : l’amiral John Henry Godfrey, le supérieur de Flemming, surnommé M, et Q trouvent leurs origines dans l’opération "Mincemeat". Et si James Bond était réellement né durant ces années de sang et de feu ? 

    La Ruse, film d’espionnage et de guerre britannico_américain de John Madden,
    avec Colin Firth, Kelly Macdonald, Matthew Macfadyen,
    Penelope Wilton et Johnny Flynn, 2021, 128 mn, Canal+

    https://www.canalplus.com/cinema/la-ruse/h/19150840_50001

    Voir aussi : "Les liens du sang"
    "Un Churchill costaud et massif"

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  • Les liens du sang

    Un film italien se fait remarquer cet hiver comme un succès surprise pour la plateforme Netrflix. Il s’agit du thriller Il mio nome è Vendetta de Cosimo Gomez avec Alessandro Gassmann, Ginevra Francesconi dans les rôles titres.

    Santo Romeo mène une existence tranquille dans le Trentin avec sa femme Ingrid et sa fille Sofia. Lors d’une sortie avec son père, l’adolescente poste une photo de lui sur son Instagram. Cet acte anodin marque le début d’une chasse à l’homme, car Santo est en réalité Domenico Franzè,  un ancien mafieux recherché par la Ndrangheta, la mafia calabraise.

    Nous sommes là dans un film d’action honnête et même haletant

    Le terme "liens du sang" prend tout son sens dans cette histoire où une famille italienne banale se trouve rattrapée par cette autre "famille", sanglante cette fois-ci, bien décidée à régler ses comptes. Le duo père et fille reprend les codes du Léon de Luc Besson, jusqu'à la coupe de cheveux de Sofia.

    Mais ne glosons pas inutilement cette histoire de liens familiaux, de vengeance, de passé qui ne passe pas et finalement de bâton-témoin transmis du père à la fille. Nous sommes là dans un film d’action honnête et même haletant, mené jusqu’au dernier quart d’heure et avant un épilogue dont je ne dévoilerai rien.

    Au final, disons aussi que la pieuvre mafieuse est la grande perdante de ce jeu de massacre qui ne laissera toutefois personne d’impact.

    Il mio nome è Vendetta, thriller italien de Cosimo Gomez, avec Alessandro Gassmann, Ginevra Francesconi, Alessio Praticò et Remo Girone, 2022, 90 mn, Netflix
    https://www.netflix.com/fr/title/81458368

    Voir aussi : "Flow de neige, de sons et de baisers"
    "Triple zéro"

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  • Est-ce que ce crime est sérieux ? 

    Disons-le tout de suite : la première qualité de la comédie policière Murder Party est son esthétique. Les images, les costumes, les accessoires, les couleurs et la lumière en font un film assez unique, certes non sans imperfection. Mais parlons d’abord de l’histoire qui est celle d’une intrigue policière.

    Jeanne Chardon-Spitzer est une architecte un rien dépassée par une mère encombrante mais aussi par la concurrence. Le contrat que lui propose César Daguerre, un homme d’affaire devenu richissime grâce au succès de ses jeux de société, tombe à pic. Jeanne est invitée à se rendre à son manoir qu’elle est chargée de transformer de fond en comble. Elle y fait la connaissance de la famille du vieil excentrique, majordome inclus. Les choses se gâtent lorsque César est retrouvé assassiné. L’enquête peut commencer, mais aussi le jeu - de massacre - car tout le monde est potentiellement coupable et tout le monde peut mourir.

    Nous sommes chez Agatha Christie – version Dix petits Nègres – et Rouletabille dans ce premier film de Nicolas Pleskof. Un premier film dans lequel les moyens ont été mis, que ce soit dans le casting (Alice Pol, Miou-Miou, Eddy Mitchell, Zabou Breitman) ou dans les décors, les costumes ou les accessoires. Le pastiche est revendiqué dans cette comédie policière qui balaie tout sur son passage, avec une esthétique pop assumée. 

    Murder Party en orbite dans une autre dimension

    L’audace vient singulièrement moins de l’histoire – une riche victime jalousée et souvent détestée – que dans le choix de mettre Murder Party en orbite dans une autre dimension, jusque dans les génériques et la bande-son. Murder Party se situe dans les années 60, mais ce serait des années 60 fantasmées, avec l’apport d’inventions bien de notre époque, à commencer par le téléphone portable ou l’escape game. On pourra y trouver le même esprit uchronique qu’avaient mis Berthet et Duval avec leur série de BD, Nico.

    En parlant de la chanteuse du Velvet Underground, nous sommes dans un esprit résolument pop. Les décors sont peaufinés – trop sans doute – et l’artifice et l’artificiel sont pleinement revendiqués, jusqu’à l’intrigue se jouant des acteurs comme des  spectateurs. On adhère ou pas à cette comédie se transformant en jeu de massacre qui ne se prend jamais au sérieux.

    Grâce à leur métier, les comédiens s’en sortent bien. Alice Pol est pétillante dans ce rôle d’architecte coincée dans cette maison de fous. Même si le spectateur peut rester sur sa fin, la dernière image nous ferait dire que la comédienne serait parfaite dans le rôle d’une espionne ou d’une détective, cette fois dans un rôle des plus sérieux. À découvrir sur Canal+ en ce moment. 

    Murder Party, comédie policière française de Nicolas Pleskof, avec Alice Pol, Miou-Miou, Eddy Mitchell, Pablo Pauly, Pascale Arbillot, Gustave Kervern, Sarah Stern et Zabou Breitman, 2022, 103 mn, Canal+
    http://www.bacfilms.com/distribution/fr/films/the-murder-party
    https://www.canalplus.com/cinema/murder-party/h/19085446_40099

    Voir aussi : "Qui es-tu, Nico ?"

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  • Maigret et les jeunes filles perdues  

    Sorti cette année et disponible en ce moment sur Canal+, "le" Maigret de Patrice Leconte avec Gérard Depardieu était attendu au tournant à plus d’un titre. D’abord parce qu’un film de notre Gégé national est toujours un événement. Ensuite parce qu’une adaptation d’un Georges Simenon réserve très souvent des surprises, tant l’écrivain belge a bâti une œuvre exceptionnelle parvenant à fouiller l’âme humaine derrière le vernis de polars et d’enquêtes policières. Et puis, il ne faut pas oublier que Patrice Leconte, après son succès populaire des Bronzés, est parvenu à amadouer les critiques grâce au superbe Monsieur Hire, qui était déjà une adaptation d’un roman de Simenon. Ici, Patrice Leconte s’est attaqué à un autre livre, Maigret et la Jeune Morte, sorti en 1954.

    Sous le titre sobre Maigret, Depardieu endosse le célèbre commissaire parisien du 36 Quai des Orfèvres. Nous sommes dans les années 50. Une jeune femme sans identité a été retrouvée morte sur la Place Vintimille. Elle portait une luxueuse robe de soirée mais aucune pièce d’identité. Le policier commence une enquête peu ordinaire à la recherche d’abord du nom et de l’adresse de cette jeune femme mineure.

    Quant à Depardieu, il campe un Maigret avec une économie de moyens

    Des esprits chagrins ont pu regretter l’adaptation impeccable mais froide et académique de cette énième adaptation de Maigret. Mais que n’aurait-on dit à l’inverse d’une relecture biaisée d’une œuvre de l’auteur belge ? Et puis, soyons juste : Gérard Depardieu incarne un Maigret incroyable, sombre, puissant et d’une noirceur bouleversante. C’est à l’image de cette période post-seconde guerre mondiale, ce qui n’empêchait pas la bonne société parisienne de rire et de s’amuser. Que l’on pense à Jeanne, convolant en juste noce avec le "bien né" Laurent.

    Patrice Leconte respecte à la lettre le contrat moral qui le lie à Simenon, quitte à laisser dans l’ombre les personnages secondaires – si on excepte les formidables Betty (Jade Labeste) et Jeanine (Mélanie Bernier).

    Finalement, l’intrigue policière compte moins que le souffle tragique, pour ne pas dire métaphysique de cette histoire de jeune fille morte et quasi oubliée.  

    Quant à Depardieu, il campe un Maigret avec une économie de moyens. Le spectateur aura longtemps en tête la silhouette massive, l’imperméable ample et le chapeau vissé du tenace commissaire. L’affiche très réussie nous renvoie de manière subliminale, avec ce clin d'œil à la "ligne claire", du côté de la Belgique de Simenon et d’Hergé. Le film se termine sur cette image du policier déambulant dans les rues pavés de Paris et croisant une de ces nombreuses jeunes Provinciales, déracinées et perdues.   

    Maigret, polar franco-belge de Patrice Leconte, avec Gérard Depardieu,
    Jade Labeste, Mélanie Bernier, Clara Antoons, Pierre Moure, Aurore Clément,
    Anne Loiret, Bertrand Poncet, Élizabeth Bourgine, Hervé Pierre
    et André Wilms, 2022, 88 mn, Canal+

    https://www.canalplus.com/cinema/maigret/h/18144538_40099
    https://www.unifrance.org/film/52648/maigret

    Voir aussi : "Sombres pensées"

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  • Downton Abbey sous le feu des projecteurs

    Downton Abbey 2 : Une nouvelle ère est d’abord une déclinaison de la série éponyme. Au terme de six saisons saluées par la critique comme par le public, les personnages créés par Julian Fellowes ont repris vie au cinéma en 2019, avec succès puisqu’une suite – toujours sur grand écran – a fait cette année le bonheur des familiers de la famille Crawley et de leurs domestiques. Elle est disponible en ce moment sur Canal+.

    Pour ce nouvel opus, dont les créateurs assurent qu’il pourrait bien s’agir du dernier, les scénaristes ont planté leur décor dans le château de Downton Abbey – bien entendu – mais aussi sur la Côte d’Azur. L’histoire commence en 1928 par un mariage, prélude à une double nouvelle. Le comte et la comtesse Crawley apprennent que leur mère, la vénérable et inimitable Violet, a hérité d’ une fastueuse maison à Nice suite au décès d’un de ses vieux amis. La surprise est totale et pas question pour la doyenne de refuser ce bien qu’elle destine à Sybil, sa première petite-fille.

    Voilà le comte et la comtesse partis rejoindre la France pour rencontrer la famille du bienfaiteur inconnu. Les choses vont s’avérer plus compliquées que prévues. De plus, pendant ce voyage, le château de Downton Abbey devient l’enjeu d’un surprenant projet : une équipe de tournage est accueillie par Mary pour la réalisation d’un film – muet et en noir et blanc, bien entendu. 

    Les créateurs vont jusqu’à imaginer une séquence surprenante, prenant complètement à contre-pied cette dialectique filmée du maître et du serviteur

    Les fans de Downton Abbey goûteront ce nouvel opus comme une petite madeleine de Proust. Ils retrouveront leurs personnages familiers : Mary, Tom, Cora et Robert Crawley, sans oublier les serviteurs, John et Anna Bates, Thomas Barrow, Daisy et l’incorrigible Charles Carlson. Tout ce petit monde évolue entre Nice et Downton Abbey. La surprise vient surtout du tournage du film et de l’apparition de nouveaux personnages : le metteur en scène Jack Barber, Guy Dexter, un acteur venu d’Hollywood (le formidable Dominic West) et Myrna Dagleish, l’actrice star et tête-à-claque.

    Les créateurs vont jusqu’à imaginer pour la dernière partie du long-métrage, une séquence surprenante, nous prenant complètement à contre-pied, avec des domestiques sous un autre jour.

    Le spectateur pourra voir dans ce Downton Abbey II meilleur, à mon avis, que le premier opus au cinéma – une mise en abîme fascinante. Qu’un film tourné dans le célébrissime château, véritable personnage secondaire, traite d’un autre tournage – certes, imaginaire –, voilà qui donne du sel à l’histoire. Malgré l’apparition de Nathalie Baye en guest-star, l’histoire de l’héritage déçoit malgré tout et n’est sauvée que grâce à la présence de Violet Crawley.

    Alors, Downton Abbey II, suite et fin ? Julian Fellowes l’a assuré. Il est vrai que quelques éléments, que nous tairons, iraient dans ce sens... alors que d’autres nous laissent penser le contraire. L'avenir nous le dira.

    Downton Abbey 2 : Une nouvelle ère, drame historique anglo-américain de Simon Curtis,
    avec Hugh Bonneville, Maggie Smith, Elizabeth McGovern,
    Michelle Dockery et Nathalie Baye, 2022, 124 mn, Canal+

    https://www.canalplus.com/cinema/downton-abbey-ii-une-nouvelle-ere/h/19489060_40099
    https://www.universalpictures.fr/micro/downton-abbey-a-new-era

    Voir aussi : "Le retour sur grand écran des maîtres et de leurs serviteurs"
    "Maîtres et serviteurs à Downton Abbey"

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  • Sombres pensées

    L’étrange et le fantastique, le réalisateur mexicain Guillermo del Toro en a fait son univers. Que l’on pense aux chefs-d'œuvre que sont Le Labyrinthe de Pan ou La Forme de l'eau. Il sortait l’an dernier au cinéma Nightmare Alley, avant un Pinocchio attendu sur Netflix. Sans compter la série qu’il dirige, Le Cabinet de curiosité, dont je vous parlerai bientôt.  

    Guillermo del Toro s’attaque dans ce film, visible en ce moment sur Canal+ et sur Disney+, à une adaptation du roman Charlatan de William Lindsay Gresham, qui avait fait l’objet d’un film en 1947, avec Tyrone Power dans le rôle-titre.

    C’est cette fois Bradley Cooper qui endosse le rôle de Stanton Carlisle, marginal et paumé après un acte criminel que le spectateur découvrira à la fin. Le beau gosse tombe sur un cirque aux attractions spectaculaires en vogue dans les années 30. Stanton tombe dans les bras de la voyante Zenna Krumblein (Toni Collette) qui, avec son mari alcoolique Pete, propose un spectacle de médium. Le nouveau venu se rend indispensable au cirque et se lie avec la frêle et sensible Molly Cahill (Rooney Mara). Ils deviennent amants et décident de quitter le cirque pour monter leur propre spectacle grâce à des astuces dérobées à Pete, mort subitement. Stanton et Molly deviennent à New-York de véritables stars. Et c’est là que les ennuis commencent. 

    Un hommage au monde du cirque à Freaks et à La Caravane de l’étrange

    Nightmare Alley, tout en déclinant des thèmes chers au réalisateur (le bizarre, le fantastique, l’étrange), s’en détourne finalement. Il est plutôt question dans le film de tours de magie, de mentalisme et de trucs pour soutirer un peu – ou beaucoup d’argent – à des spectateurs en mal d’émotions fortes ou de consolations venues de l’au-delà (que l'on pense aux scènes du juge Kimball et de sa femme).

    Les pérégrinations de Stanton Carlisle peuvent aussi se lire comme un hommage au monde du cirque mais aussi à Freaks, le chef d’œuvre de Tod Browning ou encore, plus proche de nous, à la série HBO, La Caravane de l’étrange.

    Passé la première heure et demie, Guillermo del Toro fait le choix du thriller, dans un monde de plus en plus noir (nous sommes au début de la seconde guerre mondiale). Escrocs, truands et mafieux entrent en scène, sans oublier une psychanalyste inquiétante, le Dr Lilith Ritter, interprétée par la sulfureuse Cate Blanchett. Celui qui était au sommet de son art du mentalisme et de la manipulation va apprendre à ses dépends ce qu’il en coûte de se mesurer à plus fort que lui.

    Guillermo del Toro se sort parfaitement bien d’un film malgré tout un peu en dessous de ses œuvres précédentes. Bradley Cooper, lui, fait merveille dans un rôle tout en ombres et en fêlures. Sans compter des seconds rôles prestigieux, dont Willem Dafoe, Toni Collette, Richard Jenkins ou Ron Perlman. Rien que ça.

    Nightmare Alley, thriller américain de Guillermo del Toro, avec Bradley Cooper, Cate Blanchett, Toni Collette, Willem Dafoe, Rooney Mara, Richard Jenkins et Ron Perlman2021, 150 mn, Canal+, Disney+
    https://nightmarealleymovie.com
    https://www.canalplus.com/divertissement/nightmare-alley
    https://www.disneyplus.com/fr-fr/movies/nightmare-alley

    Voir aussi : "La vengeance aux deux visages"

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  • La vengeance aux deux visages

    Dans toute la galaxie des super-héros, Batman est une figure à part, archi-commentée, adorée par beaucoup, détesté par d’autres. Chevalier noir, figure de la vengeance, ombre parmi les ombres, Batman est aussi l’un des plus humains des super-héros, précisément parce qu’il n’a pas de super-pouvoirs. Né sous les couleurs de DC Comics, franchise concurrente de Marvel, Batman a réussi le tour de force d’avoir été à l’origine de films adulés par la critique comme par le public.

    Loin des blockbusters souvent gnangnans de son concurrent, "l’homme chauve-souris" est tout de même le personnage de la trilogie de Christopher Nolan (Batman Begins, The Dark Knight : Le Chevalier noir et The Dark Knight Rises), celui de Tim Burton (1989), sans oublier ce chef d’œuvre dérivé qu’a été Joker en 2019.

    Tout cela pour dire que l’attente était forte pour ce nouveau Batman - The Batman - réalisé par Matt Reeves et visible en ce moment sur Canal+. Pour endosser la cape noire de Bruce Wayne, Robert Pattinson a été choisi, et l’on ne peut que se réjouir de ce choix. Parmi les seconds rôles, attention les yeux : Zoë Kravitz dans le rôle de Catwoman, Andy Serkis dans celui d’Alfred, le fidèle majordome et Jeffrey Wright dans celui du flic intègre James Gordon. Ajoutez à cela un génie du mal, Riddler, joué par le toujours excellent John Dano et, excusez du peu, quelques acteurs de "second plan" : Colin Farrell, John Turturro et Peter Sarsgaard. Voilà pour la présentation et le casting cinq étoiles. 

    Comme quoi, le divertissement populaire peut aussi se permettre de lancer des réflexions. Suivez mon regard.

    Lorsque commence le récit, Batman erre dans les rue de Gotham City depuis deux ans dans le rôle du vengeur masqué, s’attaquant aux malfrats de tout poil qui gangrènent la ville. Une ville qui, justement, est à un carrefour. Des élections approchent. Le maire sortant, qui s’est attaqué par le passé au trafic de drogue, est assassiné par un mystérieux tueur qui se surnomme Riddler. Qui est-il ? Personne ne le sait. Pas même Batman qui est très vite mis sur le coup par son complice et soutien James Gordon.

    Les crimes se poursuivent, avec d’abord un commissaire puis un procureur. Batman est mis sur la piste d’un trafiquant, surnommé "Le Pingouin". Annika, une connaissance et maîtresse du maire Don Mitchell, travaillait en effet dans une de ses boîtes de nuit. Mais l’homme chauve-souris croise surtout une certaine Selina Kyle, amie d’Annika. Selina cache des secrets elle aussi. Elle agit la nuit sous les traits de Catwoman.  

    Ce neuvième film consacré à Batman s’avère une vraie réussite, en dépit des craintes mais aussi des embûches lors du tournage – il a eu lieu en plein Covid. Matt Reeves s’en sort très bien, donnant à ce film noir, dans tous les sens du terme, une patte très comics. Le spectateur regrettera sans doute la longueur du film – près de trois heures – devenue hélas classique dans le cinéma. Après une première heure plutôt lente, l’intrigue prend son envol. Robert Pattinson est parfait dans le rôle du chevalier masqué et le duo qu’il forme avec Zoë Kravitz/Catwoman fait espérer que cette collaboration reviendra plus fort que jamais. Et, comme souvent, ce Batman revendique ces messages que Christopher Nolan avait le mieux mis en scène : la lutte du bien et du mal, l’ambivalence du super-héros et, bien sûr - la lutte contre la corruption. Comme quoi, le divertissement populaire peut aussi se permettre de lancer des réflexions. Suivez mon regard.  

    The Batman, film d’action et de super-héros de Matt Reeves, avec Robert Pattinson, Zoë Kravitz,
    Paul Dano, Colin Farrell, John Turturro, Andy Serkis,
    Peter Sarsgaard et Jeffrey Wright, 2022, 176 mn, Canal+

    https://www.warnerbros.com/movies/the-batman
    https://www.canalplus.com/divertissement/the-batman/h/19857823_50001
    https://dccomics.warnerbros.fr

    Voir aussi : "OTAN, O mœurs"

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