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nouvelles - Page 4

  • Ça va être ta fête

    À l’occasion de la Journée de la femme le 8 mars, paraît en librairie Ça va être ta fête ! de Cécile Delacroix, un livre de 40 courtes nouvelles de la vie de famille, de couples, de femmes célibataires. Une plongée dans la vie de femmes, en proie aux aléas de la vie, qui font souvent montre de beaucoup d’imagination pour en sortir.

    Avec une tendresse grinçante, l'auteure dresse le portrait de femmes, jeunes ou moins jeunes, en prise avec un quotidien qu’elles tentent désespérément de maîtriser ou d’infléchir. Une grande bouffée de rire en ces temps où la place des femmes est constamment discutée par des hommes bien intentionnés.

    De la Saint-Roméo à la Saint-Aimé, en passant par la Saint-Vincent-de-Paul, Cécile Delacroix revisite les saints pour mieux égratigner les humains ; les hommes de préférence, tour à tour lâches, escrocs, machos mais tendres aussi. En une quarantaine de courtes chroniques de la vie ordinaire, toujours drôles, souvent désopilantes, parfois même dramatiques, elle nous emmène dans la vie de femmes aimantes, amantes, soumises ou révoltées, qui nous touchent parce qu’elles nous ressemblent.

    La rupture à la Saint-Sylvestre, les déboires d’une actrice à la Saint-Oscar, la retraite tant attendue de Martine à la Sainte-Félicité, le week-end en amoureux d’amants adultères à la Saint-Fidèle, les gaffes de Sophie à la Sainte-Prudence... Cécile Delacroix s’empare de l’éphéméride pour revisiter avec humour les aléas de la vie, de l’amour, de l’amitié.

    Cécile Delacroix, Ça va être ta fête !, éd. Le Texte Vivant, 180 p.

  • Le vieil homme et la mort

    jérôme paillatLes premières lignes l’annoncent sèchement et sans échappatoire possible : Christophe va mourir.

    De ce personnage central, que le lecteur suppose adolescent, Jérôme Paillat, l’auteur de la nouvelle Christophe est mort (éd. Edilivre), ne dit que l’essentiel : un simple prénom, quelques membres de sa famille, dont des parents déboussolés. Pour le reste, on n’en saura pas plus : ni lieu précis, ni dates, ni souvenirs évoqués, ni même explications médicales de ce qui va emporter le jeune homme.

    Ce qui intéresse Jérôme Paillat est le présent et l’inéluctable que chacun redoute, tout en espérant qu’il n’arrivera jamais : "Il allait pourtant mieux. Il fallait reprendre espoir. Les médecins, le prêtre, la famille, les amis, tous disaient la même chose : Christophe va bientôt guérir." Le jeunesse du personnage principal rend d’autant plus cruelle cette épée de Damoclès : Christophe est bien trop jeune pour mourir ("Mais si tout le monde meurt, mois je sais que c’est bientôt"), et bien trop jeune aussi pour regarder la mort en face, seul.

    Seul ? Non. Peu après l’annonce, un vieil homme apparaît mystérieusement. Qui est-il ? Fantôme, rêve éveillé, ange ou incarnation de la mort ? L’auteur ne le dit pas. Entre ces deux personnages, Christophe condamné et un vieil homme venu de l‘au-delà, un dialogue commence. L’étranger invite l’adolescent désœuvré à un cheminement stoïque vers sa mort.

    Pour raconter cette histoire simple mais tragique, Jérôme Paillat use d’une langue simple et sans pathos. Il accompagne son récit de fulgurances fantastiques, rendues d’autant plus frappantes que les parenthèses religieuses (l’homélie du prêtre par exemple) paraissent vaines, sinon dérisoires. Cela ne veut pas dire que l’au-delà ou la notion religieuse soient niés – le prénom du personnage principal nous le rappelle. Carole Galisson dit ainsi dans la préface de cette nouvelle : "Ce qu’il vit n’est pas la fin de quelque chose mais le départ vers un ailleurs plus serein."

    Jérôme Paillat, Christophe est mort, éd. Edilivre, 2016, 39 p.


     
    Pour illustrer cet article, Bla Bla Blog a choisi Dénoués de Marie Baraton, dont il sera question dans une prochaine rubrique.

  • Vitax® (et autres nouvelles)

    Vitax®, recueil d’Yves Bernas sorti en 2013, rassemble 17 nouvelles étonnantes qui baladent le lecteur dans des univers bien différents. Elles prouvent les multiples facettes et le talent d’un auteur à suivre.

    Chroniques minutieuses et textes brefs alternent dans ce livre qui démarre par une formidable farce tragicomique : Capitaine Gaspard met en scène un détestable officier, brimant sans vergogne des appelés inoffensifs, jusqu’à un retour de bâton inévitable. La troisième nouvelle suit cette veine plutôt réaliste : Docteur Wunderlich est le portrait écrit à deux voix d’un médecin remarquable mais au lourd secret et à la poursuite d’une rédemption. Il est également de rédemption et de fautes dans David Forster, la plus américaine de ces histoires.  

    Vitax®, qui a donné le nom à ce recueil, est sans doute la nouvelle plus frappante. Dans un monde dystopique, Spike Thorn doit assumer sa condition d’être Bêta, soumis aux pires vexations dans une société  hyper hiérarchisée et dominée par un étrange produit, le  Vitax®, aux pouvoirs régénérant étonnants (ne cherchez pas ce produit miracle dans le commerce !). On peut ne pas être sensible au style onirique et fantastique de ce texte (qui n’est pas sans rappeler le film eXistenZ de David Cronenberg) mais cette histoire marque les esprits par sa noirceur poétique.

    La deuxième partie du recueil rassemble d’autres textes mêlant naturalisme, lyrisme et surnaturel de manière plus ou moins convaincante. Les influences d’Edgar Allan Poe ou Oscar Wilde sont manifestes dans Le Miroir ou Greeneisen. Le lecteur prend de plein fouet l’humour noir de La Tzigane. Mais l’on peut surtout retenir la nouvelle Sang d’Encre, de facture kafkaïenne, une histoire classique de pacte faustien rondement menée.

    Voilà un premier livre prometteur dans lequel, malgré la disparité des textes, Yves Bernas montre la richesse de son univers  littéraire et l’étendue de son talent. De ce point de vue, il en a sous la pédale.   

    Yves Bernas, Vitax® et autres nouvelles, Amazon, 215 p.
    http://ybernas.de

  • "Inside The Circle" : un roman collectif européen

    Inside the circle.jpgRetrouvez ici ma contribution au roman collectif européen Inside the Circle.

    Ce roman, commencé fin 2011 et écrit en plusieurs langues (français, anglais, allemand, etc.), est publié pour l'instant uniquement en ligne à cette adresse : http://epowritingclub.wordpress.com/inside-the-circle.

    Le chapitre que je publie (sous le pseudonyme de Victor) s'intitule : "De qui Maagal est-il le nom ?" Pour ceux qui n'auraient pas suivi cette aventure littéraire, Inside the Circle a pour point de départ une histoire de manipulation à l'échelle internationale dans lequel l'Internet joue un rôle majeur. Derrière ce complot se cacherait un étrange individu prénommé Maagal. Au moment où mon chapitre commence, cet homme est enfermé dans un hôpital psychiatrique à Hambourg.

    Découvrez ma contribution à ce roman collectif ici.