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opéra

  • Oui, je suis la sorcière

    La puissance, l'âpreté et l’ambition caractérisent dès les premières notes cet opéra oublié de Camille Erlanger, La Sorcière, drame composé en 1919. Sur un livret d’André Sardou, d’après une pièce de son père Victorien Sardou, La Sorcière avait déjà connu une première vie au théâtre grâce à Sarah Bernhardt qui incarna avec succès le rôle-titre en 1903. La Sorcière version opéra est proposée cet automne par b.records, avec un riche coffret de présentation, notamment un guide d’écoute bien documenté.    

    Disons tout de suite que cet opéra rarissime séduit à la fois par son classicisme, ses lignes mélodiques, son discours humaniste mais aussi sa fureur. Nous sommes ici dans une facture vériste qui a beaucoup séduit le public mélomane du début du XXe siècle. Avoir ressorti cet opéra tombé complètement dans l’oubli est bienvenu, tant la figure de la sorcière a perdu son souffre pour devenir l’incarnation de la femme libre et persécutée. Voilà qui fait de ce théâtre chanté une œuvre particulièrement d’actualité.

    La sorcière Zoraya est au cœur d’un récit où se mêlent le mystère, la superstition, la magie, l’amour, la séduction, la jalousie et finalement la mort, sur fond d’Inquisition dans l’Espagne catholique du début du XVIe siècle. Dans cet opéra représenté en 1912 à l’Opéra-Comique, non sans un franc succès, il faut voir et écouter La Sorcière comme un étrange clin d’œil. Voilà une œuvre qui s’attache à parler de l’amour entre un chrétien et une musulmane, un message d’amour, de tolérance et de paix écrit par un compositeur… juif – et ce, deux années avant le déclenchement de la première guerre mondiale.

    L’histoire prend comme ligne conductrice celle de l’obscurantisme religieux autour d’une figure devenue hyper moderne, celle de la sorcière, incarnée par Zoraya. Elle est connue pour sa grâce, sa beauté fatale mais aussi sa bonté et sa douceur naturelle. La sorcière musulmane est incarnée par l’impressionnante Andreea Soare à la présence magnétique, portant à bout d’un bras un opéra incroyable de puissance. Enrique (Jean-François Borras), chef des archers de Tolède, croise Zoraya. Il en tombe amoureux (ce qui est l’occasion d’une brûlante déclaration dans la scène 2 de l’acte II). C’est le début d’un sombre engrenage qui mène tout ce beau monde vers les turpitudes de la tristement célèbre Inquisition espagnole et vers un  sinistre bûcher. 

    La musique se fait implacable et les voix masculines semblent écraser de leur puissance l’une des principales victimes

    Nous voilà dans un drame amoureux des plus traditionnels : mariage arrangé contre passion amoureuse, rejet de la société, brutalité du pouvoir. Cette fois, à l’instar de Tosca ou de Carmen, une autre héroïne espagnole, c’est une femme indépendante qui se bat pour sa liberté et pour l’homme qu’elle aime (scène 2 de l’acte III), même si c’est le prix est une autre femme – Joana, promise à Enrique. Intrigue amoureuse inextricable.

    L’auditeur se laissera sans aucun doute séduire par les tensions mélodiques dont l’amateur d’opéra durant la Belle Époque était particulièrement sensible. À ce sujet, on trouvera dans le coffret de La Sorcière un texte éclairant sur les évolutions de l’opéra à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, avec l’influence de Wagner. Michele Niccolai parle d’un profond renouvellement en France de ce que l’on peut nommer le "théâtre musical" : leitmotiv, naturalisme lyrique, mélange de tradition ancienne et de modernité. La virtuosité vocale n’est pas recherchée ici mais plutôt la mise en musique des émotions, lorsque par exemple Zoraya tente de convaincre Enrique de fuir avec elle en Afrique, à l’insu de Joana (scène 2 de l’acte II).

    L’auditeur contemporain sera sans doute frappé par les deux derniers tableaux qui renvoient à d’autres scènes, celles du roman italien Le Nom de la Rose, à ceci près que nous sommes devant un tribunal de l’Inquisition espagnole du XVIe siècle. Obscurantisme religieux, justice expéditive et tortures judiciaires font face aux passions humaines, à l’amour, à la folie (la simple d’esprit Afrida) mais aussi à la terreur. La musique se fait implacable et les voix masculines semblent écraser de leur puissance l’une des principales victimes – à savoir la sorcière Zoraya.  "L’amour est plus forte que la crainte", chante-t-elle lorsqu’on l’accuse d’envoûtements et de "rapports impurs avec Don Enrique".

    Rarement une œuvre lyrique aura été aussi brutale (l’opéra date pourtant des premières années du XXe siècle). Il y a du Vérisme italien dans cette pièce au naturalisme puissant. Certaines critiques de l’époque ont comparé à juste titre le Grand Inquisiteur Ximénès avec le cruel Scarpia du Tosca de Puccini : "Ces aveux, la malheureuse ! / Sous la menace de vos tenailles !", chante la malheureuse Zoraya, une autre Tosca, femme forte et victime, acculée, désespérée et sidérée ("Non… c’est vrai… c’est vrai…"). "Nous la brûlerons après vêpres !" s’exclame, implacable, l’Inquisiteur dans un air de triomphe.

    Le second tableau du dernier acte, plus court, est aussi celui qui a sans doute le plus marqué les esprits : un bûcher, un public venu assister à l’exécution d’une sorcière et une Zoraya plus passionnée d’amour qu’elle ne l’a jamais été. La tension est à son paroxysme dans cette dernière partie. Compositeur classique, Camille Erlanger n’en fait pas moins œuvre de modernité dans ces scènes à l’expressionnisme qui a dû marquer les spectateurs du début du XXe siècle. Les chanteurs et chanteuses semblent cernés par la densité de l’orchestre et des chœurs de la Haute École de Musique de Genève, tout comme Zoraya et Enrique sont écrasés par le destin cruel et inéluctable.

    En ressortant La Sorcière d’Erlanger, b.records ressuscite un opéra passionnant et représentatif du courant musical français du début du XXe siècle, sur un sujet qui n’a jamais été aussi actuel. Féministe avant l’heure, osons le dire. Et impitoyable.  

    Camille Erlanger, La Sorcière, livret d’André Sardou d’après la pièce éponyme de Victorien Sardou,
    Orchestre et Chœur de la Haute École de Musique de Genève, dirigée par Guillaume Tourniaire, b•records, coll. Genève, 2024 
    https://www.b-records.fr/la-sorciere
    https://www.andreeasoare.com
    https://www.hesge.ch

    Voir aussi : "L’indicible en musique"

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  • L’indicible en musique

    Il y a près de 15 ans, sortait l’incroyable, dense et terrible roman de Jonathan Littell, Les Bienveillantes. Multirécompensé, Prix Goncourt quasi indiscuté, ce récit implacable à la première personne d’un SS racontant ses années de guerre, et en particulier sa participation au génocide juif, à la Shoah par balles et aux chambres à gaz, sur fond de drame antique et de rappels mythologiques (les fameuses Bienveillantes, ces déesses de la justice et de la vengeance, mis en scène il y a plusieurs siècles par Eschyle dans Les Euménides), ce récit terrible donc fait aujourd’hui l’objet d’un opéra composé par Hèctor Parra, sur un livret en allemand de Händl Klaus.

    Avec cette commande de l’Opéra Ballet Vlaanderen suggérée par le metteur en scène Calixto Bieito, nous voilà plongés dans une création ambitieuse, baroque et puissante, ne serait-ce que parce qu’elle nous rappelle le pouvoir hypnotique et expressif – pour ne pas dire expressionniste – de la musique contemporaine. La maison de disques b•records propose ici une captation datant de mai 2019 à l’Opéra de Gand. Pourquoi une œuvre lyrique sur Les Bienveillantes et pas une adaptation cinéma ou télé ? Le livret dévoile "le désir impérieux [de Jonathan Littell] de réserver la représentation visuelle des Bienveillantes aux seuls spectacles vivants".

    Dès les premières mesures, l’auditeur se trouve entraîné dans les mots du narrateur et personnage principal, Maximilian Aue. La musique volontairement dissonante, les attaques des cordes et le récitatif musclé de Peter Trantsits lancent un opéra à la fois très actuel mais puisant dans des sources musicales classiques ou plus modernes – Bach (les mouvements Toccata, Courante, Sarabande, Gigue), Chostakovitch (la Symphonie "Babi Yar") ou Berg. La dernière partie de la Sarabande ("Ich tat es") est à cet égard éloquente. Dans le livret complet et passionnant, on pourra y trouver de la main du compositeur un plan musical de l’opéra montrant le substrat musical utilisé, de Bach à Zimmermann, en passant par Berg, Bruckner ou Chostakovitch, justement.  

    C’est du reste Alban Berg qui vient le premier en tête dès l’écoute des premières notes. Rugueux et saisissant comme le roman, l’opéra d’Hèctor Parra prend aux tripes par sa dimension universelle : "Frères humains, laissez-moi vous raconter comment c’était", débute ainsi l’œuvre en allemand (le roman a été écrit en français, la langue qu’utilise couramment le personnage après la guerre). Des ombres terrifiantes planent au-dessus de cette histoire, à l’exemple du chœur de l’Allemande I & II, "Ein Leichengebirge", puissante et quasi insoutenable évocation des exécutions par balles lors de la première phase de la Shoah dans l’Est de l’Europe. 

    Opéra exigeant, impitoyable mais aussi aux multiples influences intellectuelles et artistiques

    Mais Les Bienveillantes c’est aussi le récit personnel de Maximilian Aue où l’inceste et le crime prennent une place importante (Courante). Nous entrons là au cœur des Bienveillantes, avec ces références à la tragédie grecque, à Oreste, à Électre, aux Érinyes et aux Bienveillantes (Euménides).

    Les influences musicales et littéraires d’Hèctor Parra sont nombreuses, comme le souligne le riche livret. Il fallait un certain sang-froid pour mettre en musique et sur scène un récit aussi sombre s’étalant sur environ mille pages. Pour ce faire, le compositeur s’est nourri de sources parfois anciennes : la Passion selon s. Jean de Bach dans la structure – l’auditeur pourra penser au début de la Courante, avec le viol d’une femme pendue. On avait parlé de Berg (Wozzeck, Lulu). Le compositeur s’est aussi inspiré de chansons populaires allemandes, voire des comptines pour enfants. Le Crépuscule des Dieux de Wagner apparaît également au début de la Gigue.

    L’opéra exigeant, impitoyable mais aussi aux multiples influences intellectuelles et artistiques est exactement à l’image du personnage principal, un nazi cultivé et féru de Rameau ou Bach. Voilà qui en fait un homme complexe, "polyvalent" pour reprendre un terme du livret. Il faut toute la souplesse en même temps que la puissance du ténor Peter Tantsits pour incarner ce "frère humain" aux tourments intérieurs bien présents en raison et surtout en dépit des atrocités indicibles qu’il commet au nom d’une idéologie absurde. Une interprétation incroyable et d’une exigence absolue.

    En parcourant l’Europe en guerre, des fosses de Baby Yar à Berlin, en passant par Stalingrad et Auschwitz, Benjamin Littell, puis Hèctor Parra avec son adaptation lyrique, font des Bienveillantes une cruelle et tragique fable sur l’humanité et l’inhumanité. Les souvenirs d’enfance, les traumatismes, les frustrations et finalement la mort – celle de la mère et du beau-père de Maximilian – apparaissent comme de singuliers contrepoints tragiques mais qui viennent d’autant faire des Bienveillantes une authentique tragédie à la fois personnelle et universelle.

    Arrivé dans le dernier quart de l’opus, le Menuet entraîne l’auditeur dans le lieu le plus emblématique et le plus terrible de la Shoah, à savoir Auschwitz. C’est singulièrement sous le titre Menuet que s’ouvre cette partie, avec des violons lugubres accompagnant les plaintes d’Una (l’impeccable Rachel Harnisch) et des percussions menaçantes.

    La force de cette évocation des chambres à gaz est contrebalancée par sa brièveté, l’opéra suivant ensuite la fuite de Maximilian Aue au fur et à mesure que les troupes alliées s’avancent jusqu’en Allemagne. Hèctor Parra fait des derniers tableaux, audacieux et dans le texte et dans la musique, un voyage au bout de l’enfer où la cruauté de la guerre n’a d’égale que la perversité sexuelle de Maximilian Aue. L’opéra monstrueux ne se prive pas de bouffonnerie lorsque l’officier nazi réfugié à Berlin conte sous forme d’un long récitatif son attaque grotesque contre Hitler – il lui mord le nez !  

    Tout cela fait de l’opéra Les Bienveillantes une œuvre incroyable de puissance et d’audace, au point de heurter pas mal de sensibilités, mais toujours au service de l’humanité, de l’indicible mais aussi de la justice – s’il y en a une.  

    Hèctor Parra, Les Bienveillantes, livret de Händl Klaus
    D’après le roman de Jonathan Littell
    Orchestre Symphonique de l’Opéra Ballet de Vlaanderen dirigé par Peter Rundel
    Mise en scène de Calixto Bieito
    Chœurs de l’Opéra Ballet de Vlaanderen
    Avec Peter Tantsits, Rachel Harnisch, Günter Papendell, Natascha Petrinsky et David Alegret,
    b•records, coll. Villa Médicis Live, 2024
    https://www.b-records.fr/les-bienveillantes
    https://www.gallimard.fr/Contributeurs/Jonathan-Littell
    https://www.operaballet.be
    https://www.hectorparra.net/bio/fr

    Voir aussi : "Marie Ythier, sans l’ombre d’un doute"
    "La terreur au grand jour"

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  • Lyrisme à Wissant

    Pour la cinquième fois, le lyrisme posera ses valises cet été à Wissant, dans le Pas-de-Calais, du du 1er au 12 août 2022. Mozart, Verdi ou encore Donizetti seront notamment mis à l’honneur pour cet événement que tous les amoureux du classique suivront avec intérêt. Au total, les Estivales Lyriques de Wissant proposeront plus de vingt concerts et représentations, allant du baroque au XXe siècle.

    Après un Faust de Gounod à la distribution internationale, suivra un des chefs d’œuvre de Mozart, Les Noces de Figaro, par la compagnie I Giocosi, dans la version qu’elle fit applaudir fin 2019 dans le cadre du festival de la Mairie du 11e à Paris. Après Così fan tutte précédemment et Don Giovanni l’an dernier, Wissant pourra désormais s’enorgueillir d’avoir proposé – et ce n’est pas si courant ! – l’entière "trilogie Da Ponte" de Mozart à ses estivants.

    Vrai "laboratoire musical"

    Verdi et Donizetti seront ensuite mis à l’honneur à travers plusieurs de leurs pages les plus célèbres interprétées par le baryton Marc Labonette. L’invité régulier de l’Opéra National de Paris parrainera pour l’occasion deux étonnantes jeunes sopranos d’avenir !

    Le festival se clôturera avec le concert des artistes de la masterclass. Preuve que ces Estivales de Wisant sont un vrai "laboratoire musical", des chanteurs et des chanteuses de renom s’y sont produits, que ce soit Julie Bailly, Yann Beuron, Jennifer Courcier, Sarah Defrise, Marc Labonnette, Gabrielle Philiponet ou Artavazd Sargsyan.

    Une raison supplémentaire pour s’intéresser à ce festival lyrique d’une belle fraîcheur.

    Estivales Lyriques de Wissant
    Wissant, du 1er au 12 août 2022 
    https://www.facebook.com/estivalesWissant

    Voir aussi : "La montée au Trégor"

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  • No Dames, no drames

    C’est une anthologie à la fois étonnante et engagée que propose le contralto Théophile Alexandre, accompagné du Quatuor Zaïde. Charlotte Maclet, Leslie Boulin Raulet, Sarah Chenaf et Juliette Salmona sont évidemment au cœur d’un album singulièrement titré  No(s) Dames.

    Le propos de l’opus est de s’intéresser aux grandes héroïnes de l’art lyrique pour qui "dames" rimaient surtout avec "drames". Parmi ces femmes fatales, figurent Carmen (Bizet), Salomé (Strauss), La Reine de la Nuit (La Flûte enchantée de Mozart), Manon (Massenet), Eurydice (Orfeo Ed Euridice, Gluck), Violetta (La Traviata de Verdi) ou Dalila (Saint-Saëns).

    La principale singularité de l’opus est de "réunir 23 icônes opératiques de 17 compositeurs différents, dans un cadavre exquis musical reliant ces arias les unes aux autres, dérangeant leurs clichés de madones, de putains ou de sorcières, et dessinant en creux le portrait d’une seule et même idole masculine : la Dame, telle que fantasmée et imposée aux femmes par les hommes depuis des siècles, par-delà les cultures ou les continents."

    L’auditeur pourra trouver quelques grands tubes du répertoire classique, baroque et lyrique :  La Sonnambula de Bellini ("Ah! non credea", acte 2), La Force du Destin et La Traviata de Verdi, Bellini (Norma, I Capuleti E I Montecchi) ou le bouleversant "L'ho perduta" des Noces de Figaro de Mozart.

    Le chef d’œuvre qu’est "Youkali"

    La chanson de Solveig de Peer Gynt de Grieg sonnera doucement aux oreilles françaises qui retrouveront bien entendu la mélodie qui a inspiré "Lost Song" de Serge Gainsbourg.

    Théophile Alexandre s’épanouit avec panache dans des airs baroques, que ce soit l’Orfeo Ed Euridice de Gluck ("Odio, furor, dispetto", Armida d’Haydn ou Alcina d’Haendel ("Ah! Mio Cor"). On frissonne au son de Cavalli, "Dell' antro magico" (Il Giasone), avec cette expressivité servie par la voix puissante et tourmentée de Théophile Alexandre.

    Le quatuor à cordes féminin Zaïde s’attaque en instrumental à d'autres morceaux du répertoire classique :  le "Barcarolle" des Contes d'Hoffmann, le prélude d'I Masnadieri de Verdi, un autre prélude, celui de Samson et Dalila de Saint-Saëns et "La Reine de la Nuit" de La Flûte enchantée.

    Il faut aussi s’arrêter sur ces titres que sont l’étonnant extrait de La Pucelle d'Orléans ("Adieu, forêts") de Tchaïkovski, le tango "Yo soy María" tiré de María De Buenos Aires de Piazzolla, sans oublier, bien entendu, l’aria de l’opéra Zaïde de Mozart ("Tiger, Wetze nur die Klauen!").

    Dans cet album, il faut enfin ne pas passer à côté de ce chef d’œuvre qu’est "Youkali", le bouleversant tango tiré de l’opéra Marie-Galante de Kurt Weil.

    Un énorme vent de liberté souffle sur l’album de Théophile Alexandre & Quatuor Zaïde, avec le projet que, pour une fois, "drame" ne rime plus avec "dame".

    Théophile Alexandre & Quatuor Zaïde, No(s) Dames, 2022
    http://www.theophilealexandre.com
    https://www.quatuorzaide.com

    Voir aussi : "Emoción à tous les étages"

    Photo © Julien Benhamou

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  • Mi-figue, mi-raisin 

    mozart,opéra,cosi fan tutte,opéra de paris,lorenzo da ponte,jacquelyn wagner,michele losier,cyrille dubois,philippe sly,paulo szot,ginger costa-jackson,opéra national de paris,philippe jordan,anne teresa de keersmaeker,compagnie rosasMal-aimé, faussement léger et finalement génial : Così fan tutte fait partie des œuvres majeures et tardives de Mozart (1790, soit un an avant sa mort). L’argument du livret de Lorenzo da Ponte est d’une grande simplicité :  Guglielmo et Ferrando se félicitent devant le cynique Alfonso de la fidélité de leurs fiancées, Fiordiligi, la promise de Guglielmo et sa sœur Dorabella, fiancée à Ferrando. Alfonso moque la naïveté des jeunes hommes et leur propose un pari : tester la fidélité des jeunes femmes grâce à un jeu de séduction et de travestissements :  Fiordiligi pourrait-elle tomber amoureuse de Ferrando et Dorabella de Guglielmo. La servante Despina accepte d’aider Alfonso à cette double supercherie.

    Voilà pour l’histoire, bien connue des fans de lyrique, qui savent aussi comment Mozart a su s’emparer de ce sujet léger, pour ne pas dire dépassé, pour composer une musique d’une fluidité, d’une élégance et d’une grâce inouïes, non sans ces moments où la douleur et le pathétique peuvent surgir derrière une mesure, une note ou un accent : que l’on pense à l’ouverture, au final du premier acte ("Si mora, sì, si mora") ou aux arias de Despina.

    L’Opéra de Paris en a proposé une interprétation inédite en 2017. L’orchestre était dirigé par Philippe Jordan sur une chorégraphie d’Anne Teresa de Keersmaeker. Cette version est disponible en DVD et Blu-ray chez Arthaus.

    Perplexité

    D’où vient cependant cette perplexité à la découverte de cette version du Così fan tutte, un opéra plus complexe que que l’on veuille bien le dire, comme le montre la fin – les noces des deux couples ?

    D’abord et avant tout, moins au décor (un entrepôt sans âme ) et à la mise en scène contemporaine – ce qui est maintenant monnaie courant, y compris et surtout dans les œuvres classiques – qu’à la chorégraphie.

    En faisant appel à la chorégraphe belge, l’Opéra de Paris a fat le choix d’un spectacle dans lequel le lyrisme serait étroitement lié à la danse. Et il est vrai que les danseurs et les danseuses font presque jeu également avec les chanteurs et chanteuses. C’est simple : ils fonctionnent en duo, soit muet, soit dansant.

    Ce qui est une bonne idée au départ devient un spectacle déroutant qui peut séduire comme il peut rendre hermétique. L’importance de ce Così fan tutte est donné autant aux voix qu’aux corps en mouvement, sur une scène vide.

    Il y a bien entendu la musique de Mozart, grâce à laquelle on pardonnera tout. Mais il faut aussi souligner l’interprétation pleine de verve de  Ginger Costa-Jackson dans le rôle de Despina. Disons-le : c’est elle sans doute la vraie grande surprise de ce Così fan tutte.

    Così fan tutte, opéra, Dramma giocoso de Wolfgang Amades Mozart, livret de Lorenzo da Ponte, avec Jacquelyn Wagner, Michèle Losier, Cyrille Dubois, Philippe Sly, Paulo Szot et Ginger Costa-Jackson, Arthaus, DVD, 2017
    Orchestre et Chœurs de l’Opéra national de Paris, dirigé par Philippe Jordan
    Chorégraphie d’Anne Teresa de Keersmaeker
    Avec les danseurs et danseuses de la Compagnie Rosas
    https://www.operadeparis.fr/saison-17-18/opera/cosi-fan-tutte
    https://www.rosas.be/fr/productions/351-cosi-fan-tutte
    https://arthaus-musik.com/en/dvd/music/opera/media/details/Cosi_fan_tutte_3.html

    Voir aussi : "Toutes les mêmes, tous les mêmes"

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  • Deux pour le prix d’un

    Voilà à mon avis un des projets lyriques les plus étonnants de ces dernières années : proposer en une création unique deux opéras du XXe siècle, aussi éloignés l’un de l’autre que Le Château de Barbe Bleue de Béla Bartók et La Voix humaine de Francis Poulenc. Cette production de l'Opéra de Paris est disponible en DVD.

    Deux opéras du XXe siècle en un, composés à quelques dizaines d’années d’écart – 1918 pour l’un et 1959 pour l’autre – ayant pour unique point commun de parler de deux femmes piégées par l’amour et la mort : une épouse de Barbe Bleue et une amoureuse éconduite que Poulenc nomme simplement "elle", pour mieux en souligner l’universalité.

    Une création unique donc, favorisée par la durée courte de ces deux opéras : grosso modo une heure pour raconter deux tragédies, deux drames amoureux, qui nous parlent de tromperies, de personnages dupés et finalement de mort, à l’instar de l’opéra de Bartók, inspiré d’un célèbre conte.

    Krzysztof Warlikowski agence ces deux opéras, comme si l’un répondait à l’autre, au-delà des périodes difdérentes et de leur inconciliabilité apparente – l’adaptation d’un conte d’une part et un drame intimiste et moderne de l’autre. Il est vrai que pour Le Château de Barbe Bleue, le metteur en scène et l’opéra de Paris ont choisi un décor hyper moderne, délaissant le château traditionnel pour un intérieur clinique fait d’écrans HD, de canapé somptueux et de mobilier. Ce choix esthétique colle parfaitement avec le drame intimiste de Francis Poulenc.

    Le spectacle commence donc par Le Château de Barbe Bleue. Judith, jouée par une magnétique Ekaterina Gubanova électrisée, est follement amoureuse de son époux Barbe Bleue, l’inquiétant et torturé John Relyea. Tout juste mariée, la jeune femme découvre le château inquiétant du tueur légendaire. Bartók fait de cette demeure un être à part entière : "Ton château pleure", "C’est ton château qui soupirait", "Ton château saigne" : voilà ce que chante la nouvelle épouse de Barbe Bleue. Le lieu de ses crimes prend une figure métaphorique, pour ne pas dire psychanalytique : "J’assécherai les murs humides de mes lèvres" et "Les tristes pierres frémissent de plaisir" dit Judith à son mari, avant de réclamer de visiter le château pour découvrir ses secrets. Mal lui en prendra : "À présent il n’y aura plus que la nuit".

    Pour illustrer Le Château de Barbe Bleue, la mise en scène de Krzysztof Warlikowski s’appuie sur un décor glacial et inquiétant, traversé par des explosions de couleurs vives : la robe verte de Judith, la salle de torture rouge et les projections de sang sur les vidéos en noir et blanc de l’enfant. Le surréalisme et l’humour noir ne sont pas absents, à l’image de la boule de Noël, symbolisant l’empire dont se vante le meurtrier. Les projections d’extraits du film La Belle et la Bête de Jean Cocteau viennent donner un contre-point fabuleux à l’opéra de Bartók. Le metteur en scène veut aussi faire le lien avec le deuxième opéra, La Voix humaine, dont le livret a été écrit par Jean Cocteau lui-même. 

    Le moins que l’on puisse dire c’est que Barbara Hannigan donne complètement de sa personne

    Lorsque Le Château de Barbe Bleue s'achève sur l’image des victimes du criminel, une autre femme apparaît sur scène : Barbara Hannigan. La soprano canadienne, sans aucun doute l’une des plus grandes chanteuses lyriques du moment, porte à bout de bras l’œuvre de Poulenc, avec son audace, son engagement total, ses envolées bouleversantes ("J’ai eu un rêve...") et son expressivité, servie par une mise en scène tout aussi baroque. Le moins que l’on puisse dire c’est que Barbara Hannigan donne complètement de sa personne, comme elle l’avait montré dans Lulu de Berg, l’opéra où elle avait éclaboussé la scène de son talent exceptionnel.

    Cette version de La Voix humaine restera à coup sûr dans les annales. Pour ce mélodrame épuré – une jeune femme apprend au téléphone que son amant la quitte – Krzysztof Warlikowski choisit la même facture que sa mise en scène du Château de Barbe Bleue. Une audace récompensée : le spectateur oublie à quel point les opéras de Bartók et de Poulenc sont aussi éloignés l’un que l’autre.

    Contrairement aux représentations traditionnelles de La Voix Humaine, le téléphone est abandonnée dès le début de l’œuvre pour laisser voir une femme abandonnée et blessée, se refaisant à voix haute l’échange qu’elle a eue avec "lui".  En tailleur sombre, chaussures à talons hauts et fard à paupières dégoulinant, Barbara Hannigan traduit toutes les étapes de la rupture : la colère contre elle-même ("J’ai ce que je mérite") ou contre lui ("Regardez-moi cette vilaine petite gueule"), l’incompréhension ("Le coup aurait été trop brutal, tandis que là, j’ai eu le temps de m’habituer, de comprendre… Quelle comédie ?"), la rancœur ("Je te vois, tu sais"), la nostalgie ("Dans le temps, on se voyait. On pouvait perdre la tête, oublier ses promesses, risquer l'impossible") et l’amour malgré tout (" Dépêche-toi. Coupe ! Coupe vite ! Coupe ! Je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime…").

    La Voix humaine fait du téléphone une "arme effrayante", alors qu’une arme – une vraie, celle-là – gît non loin d’"elle". Tout comme Le Château de Barbe Bleue, l’amour et la mort se disputent la première place, avec encore une fois une chanteuse majeure, Barbara Hannigan, à qui le public de l’Opéra Garnier a réservé un triomphe en 2015. Triomphe évidemment mérité. 

    Béla Bartók et Francis Poulenc, Le Château De Barbe Bleue/La Voix Humaine,
    opéras hongrois et français, mise en scène de Krzysztof Warlikowski,
    avec Barbara Hannigan, Ekaterina Gubanova, John Relyea et Claude Bardouil,
    Orchestre de Paris dirigé par Esa-Pekka Salonen, Arthaus Musik, 2018

    Filmé en direct du Palais Garnier en décembre 2015
    https://www.operadeparis.fr
    https://www.barbarahannigan.com

    Voir aussi : "Barbara Hannigan est Lulu"

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  • Adrineh Simonian comme à la maison

    Cette information est sortie de manière relativement confidentielle il y a une dizaine de jours.

    Nous apprenions que la mezzo-soprano autrichienne Adrineh Simonian a choisi une reconversion inattendue, passant de l’univers feutré et bienséant de l’opéra pour celui, plus sulfureux du porno... féministe.

    Après ans de carrière dans l’art lyrique, de Vienne à Nice en passant par Munich, la chanteuse lyrique a sauté le pas et s’est engagée dans une voie inattendue. C'est via son site Arthouse Vienna qu'elle  propose un catalogue de films X.

    L’objectif de la nouvelle venue dans ce milieu suscitant bien des fantasmes (dans tous les sens du terme) est d’apporter un message féministe : le respect, le consentement mais aussi l’esthétisme, l'approche "non-conventionnelle et hautement symbolique" et l'art. Une évidence pour cet artiste qui vient tout droit de l’opéra.

    Le site Arthouse Vienna est évidemment pour adultes et public averti.

    Arthouse Vienna
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    Voir aussi : "Au-delà de cette limite, votre bracelet n’est plus valable"

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  • Une nuit étoilée avec Sarah Brightman

    Il n’y avait qu’en cette fin d’année que nous pouvions parler de l’album de Sarah Brightman, France. Un opus qui brille de mille feux, même s’il n’a pas été conçu pour susciter l’unanimité. Avec cette nouveauté, la chanteuse anglaise lorgne bien évidemment de ce côté de la Manche, en faisant appel à des artistes populaires (Florent Pagny, Roch Voisine, Andrea Boccelli, I Muvrini et même Jean-Jacques Goldman).

    Entendons-nous bien : derrière sa facture de pop internationale, l’opus de la diva a pour unique ambition d’offrir une heure de voyage romanesque et romantique – en France, serions-nous tentés d’ajouter – où ne manquent ni la luxuriance, ni les nappes de violons amoureux, ni les envolées lyriques, ni ce je ne sais quoi de clinquant qui pourra en agacer certaines et certains.

    Mais laissons de côté les critiques tièdes et intéressons-nous à cette diva britannique, désignée comme "la soprano la plus vendue au monde" (30 millions d'albums, 180 Platinum & Gold Award dans 40 pays sur 5 continents, sans compter son apparition aux ouvertures des JO de Barcelone et de Pékin). L'artiste a choisi de concilier le lyrique et le classique à la pop, voire au rock à l’instar de la reprise d'un extrait du Fantôme de l'opéra, qui l'a rendue célèbre et qu’elle interprète en duo avec Vincent Niclo. Cette initiative de faire un pont entre des genres qui ont pour fâcheuse habitude de se regarder en chiens de faïence, mérite d’être relevée, même si elle n’est pas inédite.  

    À cet égard, la découverte du titre "A Question Of Honour" mérite d’être relevée : après l’ouverture sur l’air célèbre de La Wally ("Ebben? Ne andrò lontana"), la soprano fait le choix d’une rythmique électro-pop et de vagues mêlant synthétiseurs et guitares, avant de clôturer sur les célèbres mesures d’Alfredo Catalani.

    Andrea Boccelli ("Time To Say Goodbye"), Florent Pagny ("Just Show Me How To Love You"), Vincent Niclo ("There For Me"), Roch Voisine ("Ne viens pas"), Alessandro Safina ("Sarai Qui") ou I Muvrini ("Tu quieres volver") accompagnent Sarah Brightman pour des duos étincelants et produits avec soin. 

    "Just Show Me How To Love You", qu’elle interprète avec Florent Pagny, l’une des plus belles voix masculines de la chanson française, a tout pour devenir un futur tube pour les guimauves que nous sommes : de l’amour, du vrai, du lyrique, des serments éternels, avec une sérieuse dose d'exubérance et de classe, comme si nous étions invités à une bal des débutants au Château de Versailles, avec grand orchestre s’il vous plaît.

    Un pont entre des genres qui ont pour fâcheuse habitude de se regarder en chiens de faïence

    Amour de nouveau avec la belle déclaration "Sogni", écrite par Frank Peterson et Chiara Ferrau : "Amore mio, dove sei stato? / Nei miei sogni io ti ho cercato / Giorno o notte mi sei mancato" ("Mon amour, où étais-tu? / Dans mes rêves je te cherchais / Tu m'as manqué jour ou nuit"). On pourrait tout aussi citer "Sarai Qui" avec Alessandro Safina : "Quando penso ai giorni che / Ho passato insieme a te / Io vorrei che tu tornassi qui / Per non lasciarmi mai" ("Quand je pense aux jours que / J'ai passés avec toi / j'aimerais que tu reviennes ici / Pour ne jamais me quitter").

    La diva anglaise se frotte avec le même plaisir à la pop : "Tout ce que je sais", "Ne viens pas" de et avec Roch Voisine ou "He Doesn’t See Me", écrit en partie par Jean-Jacques Goldman.

    "Nella Fantasia" mérite que l’on s’y arrête : l’artiste lyrique a choisi de proposer une version du désormais classique "Gabriel's Oboe", écrit par Ennio Morricone pour le film Mission.

    "Tu quieres volver", que Sarah Brightlman chante avec I Muvrini constitue l’un des très bons morceaux de cet album. Fusion du lyrique et de la chanson, alliance de l’espagnol et du corse : la soprano, le groupe de Jean-François Bernardini et le London Symphony Orchestra font merveille, avec ce souffle romanesque et puissant.

    Le classique est bien entendu présent dans cet album, avec des succès multiséculaires remis au goût du jour : l'étude n° 3 "Tristesse" de Chopin ("Dans la nuit"), l’Adagio d’Albinioni dans une version singulièrement sombre et rythmée ("Anything Anywhere"), la marche funèbre de la 7e Symphonie de Beethoven ou l’"Ave Maria" de Schubert, dans une facture plus traditionnelle.

    On peut reconnaître à la soprano anglaise qu'elle est aussi à l'aise dans l'interprétation de grands airs d’opéra, à l’instar du "O Mio Babbino Caro" ou du  "Nessum Dorma" de Giacomo Puccini (respectivement tirés des opéras Gianni Schicchi et Turandot). Toujours classique, ou plutôt néo-classique, la chanteuse propose une nouvelle version du Pie Jesu du compositeur anglais contemporain Andrew Lloyd Webber, qu’elle met également à l’honneur avec son interprétation, nous l'avons dit, d’un extrait de The Phantom of the Opera. Un clin d’œil pour celle qui est devenue une star planétaire grâce à son rôle de Christine dans la célèbre comédie musicale.

    Il était inévitable que la soprano ne pouvait pas nous quitter sans sa version du tube "Time To Say Goodbye", avec le non moins célèbre Andrea Boccelli. De quoi garder en tête pour un bon bout de temps ce morceau intemporel : "Time to say goodbye / Paesi che non ho mai / Veduto e vissuto con te…"

    Vous connaissez la suite.

    Sarah Brightman, France, SaFran / Pias, 2020
    https://sarahbrightman.com
    https://www.facebook.com/SarahBrightmanMusic

    Voir aussi : "Le trio Sōra vous souhaite un joyeux anniversaire, M. Beethoven"

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