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Ajjy fait partie des nouvelles voix de la pop urbaine, une pop à la fois sucrée dans sa forme et grave dans ses propos. La chanteuse aborde un sujet que beaucoup connaissent : la dévalorisation que l’on ressent face à soi-même : "Tu vends ton âme / Pour devenir une nouvelle femme / Une nouvelle flamme... / Un jour sur deux tu te trouves moche / Tu trouves que t’as un peu trop de bidoche…"
Ajjy s’adresse dans son single Aime-toi à celles qui manque de confiance en elles, un message universel qui lui est également destiné : "Pourquoi tu vois pas que tu es belle et extra ?"
Je vous invite à découvrir cette chanson pleine de bon sens et de positivité. Elle parlera à des millions d'entre nous.
Attention : découverte. Cette fois il s’agit du deuxième album de Vincent Cateigne, à la pop bricolée entre funk, électro et pop, à grands coups de machines, d’auto-tune mais aussi de guitares d’acoustique et d’étonnants ruptures de rythme, à l’exemple du titre Together Is Better, le premier single d’Izipizi.
Un opus qui sonne comme une étrangeté, et il est vrai que le musicien brasse à tout vent des influences dignes du bourlingueur qu’il est : des sons orientaux (Salam, en featuring avec Samira) ou africains (Kama), de l’électro daftpunkienne (Izipizi), de la pop-folk seventeen (Fireside, There), du latino (Caixas) ou du funk (Just A Flow, One Life).
C’est sans doute dans cette manière de s’affranchir des machines et de prendre à bras le corps des mélodies et des harmonies désarmantes de simplicité (Fireside) que l’on saisit tout le talent mais aussi le savoir-faire de Vincent Cateigne, qui s'est expatrié à Singapour.
Élaboré sans être intimidant, nostalgique sans être régressif, hétéroclite sans être foutraque
Son talent tient à un album à la fois coloré et universel, oscillant entre les rythmes de Rio (Caixas), les grands espaces américains (Just A Flow) ou l’électro européen (Izipizi). Le plaisir est évident et il est même communicatif, jusqu’aux interjections sexy de Farah Chammah dans Caixas.
Le bluff est permanent dans un album élaboré sans être intimidant, nostalgique sans être régressif et hétéroclite sans être foutraque. Avec pour maître mot l’évidence et la simplicité. Le musicien rappelle que le titre de l’album, Izipizi reprend une expression anglo-saxonne utilisée à Singapour, et qui signifie "facile" ou "tranquille." Tout simplement.
Tout (ou presque) respire les eighties et les nineties dans Brune Mandarine, le titre d’indé pop d’Austyn.
En attendant son EP Désordes à paraître courant mai, un album réalisé par Denis Clavaizolle et auquel a collaboré Kent, Austyn propose le clip Brune mandarine réalisé par Ramataupia qui a fait le choix du minimalisme, de la couleur et du psychédélisme.
Obsessionnel, dansant et envoûtant comme un titre de Bashung : "Ça sert à rien / Où t’habites / Si personne n’allume la dynamite / You call me châton / Je me tape des vertiges dans le salon".
Tiger est de retour avec un quatre titres à la fois sobre, mélancolique et voyageur. Rien d’étonnant pour ce bourlingueur et chanteur qui nous offre un nouvel EP cool et indispensable en cette période troublée qui ne nous invite qu’à l’évasion et au zen.
"C’est un voyage qui alterne les ballades rêveuses et intemporelles. Des harmonies réconfortantes, mélancoliques, de la fin de l'été au milieu de l'automne émanent de la douceur des harmonies, en équilibre parfait avec la puissance et les mélodies de la guitare électrique," explique le songwriter.
Mais Tiger n’est pas seul dans cette aventure. Il est accompagné de ses amis des Homertons, à savoir la chanteuse et pianiste Célia Kleindienst, le guitariste Dário Ferreira et le bassiste et ingénieur du son Fabio Gentilin, rencontrés à Homerton High Street, à Londres – d’où le nom de ce groupe, indissociable de Tiger.
En attendant la sortie de leur premier album prévu cette année, Tiger & The Homertons proposent avec Shadow In The Dark un son pop-folk qui s’est nourri des influences de Neil Young ou de Tracy Chapman, mais aussi du rock psychédélique, à l'instar du titre qui donne son nom à l'EP. À maints égards, un vrai retour aux années 70 (Somewhere Else).
Aux riffs de guitares de Shadow in the Dark viennent répondre la simplicité, pour ne pas dire le minimalisme, de Winter et Follow You. Tout cela donne un EP impeccable, produit à la perfection, et qui s’écoute sans modération.
BlackPink : voilà un nom de groupe qui ne dira sans doute pas grand chose aux plus de 25 ans, et en tout cas rien à celles et à ceux qui ne sont pas familiers de la K-pop. Et pourtant, ces quatre filles chaperonnées par la maison de disque YG Entertainment ont entraîné une "hallyu" jamais vue, un terme qui désigne une vague irrésistible pour la pop coréenne.
Pensez donc : depuis la création de ce girls band venu du soleil levant, BlackPink a pu compter sur une popularité sans faille de ses fans, qui se sont nommés les Blinks : des tubes au succès incroyable (Whistle, Square One, Ddu-Du Ddu-Du ou Solo), 100 millions de vues pour Kill This Love en trois jours, une série d’émissions de télé-réalité, des collaborations (notamment avec Dua Lipa pour le titre Kiss and Make Up), des récompenses, des concerts courus et la consécration avec une participation au prestigieux festival de Coachella au printemps 2019. Sans compter une véritable vénération pour les quatre artistes, Jisoo, Jennie, Rosé et Lisa, suivies par millions sur les réseaux sociaux et devenues en quelques mois des égéries de grandes marques de mode.
BlackPink, comme le montre Adrian Basley dans l’ouvrage qu’il leur consacre (Blackpink, Les reines de la K-pop, éd. Hors-Collection) est au croisement de la musique pop commerciale et internationale, de la danse, des réseaux sociaux (Instagram en tête) et de la mode, comme l'atteste leur propre site dédié.
Plus sans doute que les autres groupes k-pop (Twice, Red Velvet, BTS, EXO, NCT 127, SHINee, ou Taeyeon), la bande à Jisoo (dite "Miss Corée" et aussi leadeuse officieuse) a su faire de ce qui n’était au départ qu’un produit de marketing créé par le groupe YG Entertainment un phénomène culturel international, bien au-delà de la seule Corée du Sud.
"Stagiaire" : le mot a le mérite d’être éloquent
Au moment de la création de Blackpink en 2016, "YG avait plus de trente stagiaires et préparait trois idol groups" : Adrian Besley ne cache pas la naissance artificielle de ce girls band appelé à un avenir rayonnant. "Stagiaire" : le mot a le mérite d’être éloquent pour qualifier le statut des apprenti·e·s musicien·ne·s, coaché·e·s comme des athlètes de haut niveau, et dont la carrière est étudiée et gérée avec précision (attention par exemple aux histoires d’amour, qui ne doivent pas contrecarrer la vie du groupe). Pour autant, le lancement des quatre filles par YG est fait "à l’ancienne", "avec des photos et un clip." La puissance de frappe d’Internet et des réseaux sociaux fera le reste.
L’auteur et rédacteur pour la BBC suit pas à pas le recrutement et le début de ce groupe, dont l’alchimie va fonctionner au-delà de toutes les espérances. La danse et le look deviennent la marque de fabrique d’un groupe sans nul doute spectaculaire et ayant su se forger une personnalité assez originale au milieu d’autres girls band véhiculant "une image de gentillesse et d’innocence." Voilà qui peut sans doute en partie expliquer le succès de Jisoo, Jennie, Rosé et Lisa, quatre filles dans le vent pour reprendre le titre du mythique film sur les Beatles. Leur style plus agressif et l’hyper féminité porte un nom : "girl crush", un choix artistique pas nouveau dans la k-pop (Brown Eyed Girl, f(x), 4 Minute) mais modernisé chez les Blackpink "afin d’attirer les adolescentes et les jeunes adultes d’aujourd’hui." Musicalement, la bande à Jisoo et Jennie propose des titres pop en anglais puisant dans de multiples registres : la pop internationale, bien sûr, mais aussi le rap, le folk (Stay), la house music ou le reggaeton (As If It’s Your Last), avec ce qu’il faut de rythme, d’électro et de sex-appeal.
En peu de temps, ce qui n’était qu’un "hallyu" typiquement coréen – même si parmi les quatre chanteuses on trouve une Australienne, Rosé, et une Thaïlandaise, Lisa – devient un raz-de-marée mondial : d’abord le Japon, avant l’Europe puis les États-Unis et la consécration avec le festival de Coachella l’an dernier.
Les fans de Blackpink dévoreront d’autant plus ce livre que l’auteur, admiratif, n’est pas avare en propos dithyrambiques, transformant parfois l’ouvrage en véritable hagiographie : "Il fallait du courage et beaucoup de détermination à Blackpink pour ignorer ses détracteurs et laisser éclater son talent", "Elles étaient toujours superbes" ou "Il n’y avait aucun doute qu’elles étaient très proches, qu’elles prenaient soin les unes des autres et qu’elles étaient à l’aise ensemble." Des chapitres biographique sur chacune des quatre chanteuses du groupe ainsi que sur leur staff complètent ce vrai livre de fan sur un groupe pas tout à fait comme les autres.
Kara Marni pourrait bientôt figurer dans votre playlist. Finalement, ce ne serait que logique, tant la chanteuse anglaise manie une soul chaleureuse (un peu de Witney Houston, une pincée de Diana Ross et un soupçon de Beyonce) avec une voix caressante, chaleureuse et proche de la perfection (Lose my love, No Logic).
Bien plus travaillés que ne le laisse croire une première écoute, le son et la facture nineties (Opposite, Caught up) servent un EP à la production et à l’enregistrement remarquables.
Kara Marni parle d’amour, de ses irrésistibles attractions et de leur aliénation dans cet opus maîtrisé, après un premier album remarqué et une série de tournées au Royaume-Uni et dans le reste de l’Europe l’an dernier.
Fans de RnB et de soul, la chanteuse londonienne est pour vous, grâce à une pop qui revendique des influences remarquables, que ce soit Diana Ross ou Chaka Khan, insufflant par moment des accents rock, si l’on pense au très réussi Lay Your Blame, avec J. Warner.
Le grain de voix de la chanteuse est un divin miracle, comme le prouve, s’il en était besoin, le morceau All Night, un titre présent dans deux versions. Pour l’occasion, Kara Marni s’est offerte le concours du producteur et DJ anglais Champion. Si l’on parle de miracle c’est qu’en toute logique Kara Marni a le droit de rêver d’une longue et fructueuse carrière. Remarquable.
Une fois n’est pas coutume sur Bla Bla Blog, c’est de la pop urbaine et hyper populaire dont il sera question dans cette chronique.
L’artiste ? Ni plus ni moins que Dua Lipa, en pleine ascension avec son titre Don’t Start Now. Ça risque de chauffer sur les pistes à l’écoute de son nouveau titre, Physical, le deuxième single de son futur album, Future Nostalgia, annoncé pour le 3 avril prochain.
Physical annonce bien la couleur : du rythme, du son bien construit, une chanteuse à la voix musclée à défaut d’être révolutionnaire, de la danse et une bonne dose d’extravagance. Sans oublier un clip aux moyens certains et louchant du côté des années 80.
Dua Lipa sera également en concert à Paris, à l’Accorhotels Arena le 4 mai prochain.
Il y a très certainement un mystère Eric Clapton, mystère que le documentaire exemplaire de Lili Fini Zanuck, Eric Clapton : Life in 12 Bars, entend dévoiler. Grâce à des archives riches, inédites et étonnantes (que l’on pense à ces images volées de défonces et de plongées dans l’enfer de la dépression pendant les seventies), ce film propose la découverte passionnante d’un des plus grands musiciens de ces 60 dernières années. Eric Clapton, bluesman et rockeur de légende, et sans doute le plus grand guitariste que la terre ait porté, apporte largement la pierre à cet édifice en revenant sur sa carrière mais aussi sur une enfance et une vie privée qui ont contribué à la légende de l’artiste anglais.
Les jeunes années de Clapton commencent par un secret de famille qu’il n’a cessé de porter comme un fardeau, et qui peut expliquer sa relation compliquée avec les femmes : fils d’une adolescente trop jeune pour s’occuper de lui, ce sont ses grands-parents qui l’élèvent. Il n’apprendra qu’à l’âge de neuf ans que celle qu’il pensait être sa mère était en réalité sa grand-mère et que celle qu’il prenait pour sa sœur n'était rien d'autre que sa génitrice…
Sans appuyer sur cette période importante, Lili Fini Zanuck en fait le point de départ d’une carrière à la fois incroyable et chaotique, qui passera par le groupe Cream – le premier et sans doute le plus grand supergroupe de l’histoire du rock. Remarqué par ses dons de guitariste, Clapton est adulé par des artistes majeurs comme BB King, Jimi Hendrix (dont le décès l’affectera durement) et George Harrison.
"Je ne me suis pas suicidé pour la seule raison qu’un mort ne boit pas"
L’ex-Beatles va suivre Clapton, l’encourager à travailler sur l’Album Blanc et connaître une vraie amitié, amitié qui va être cependant entachée par une autre relation : celle que Clapton va entretenir avec la propre femme de Harrison, Pattie Boyd. Cette histoire d’un amour interdit va se finir, comme souvent, en chanson : ce sera Layla, une des plus beaux titres sans doute de l’histoire de la pop ("What will you do when you get lonely? / No one waiting by your side / You've been running, hiding much too long / You know it's just your foolish pride"). Lili Fini Zanuck en fait le point de bascule d’une période cruciale et tourmentée, à grands coups de rushs, de vidéos en Super 8 inédites et de sessions d’enregistrements. Eric Clapton traverse des années noires : dépression, liaison difficile avec Pattie Boyd, drogues et alcool. "Je ne me suis pas suicidé pour la seule raison qu’un mort ne boit pas" avoue le musicien.
Au début des années 90 l'artiste connaît une tragédie personnelle qui va impacter durablement son existence et sa carrière : la mort de Connor, son jeune fils de quatre ans, qu’il a eu avec l’Italienne Lory Del Santo. Son enfant se défenestre accidentellement en mars 1991 du 53e étage d’un immeuble à New York. Eric Clapton, plus robuste qu’on ne le croyait, se raccroche à la musique (le spectateur ne peut être que bouleverser par l’ultime lettre que lui a laissé son fils). La suite ? Le mythique album Unplegged et ce bijou pop-folk qu’est Tears in Heaven, dédié à la mémoire de son fils.
Eric Clapton, survivant parmi les survivants de cette période passionnante que sont les années 70, poursuit un chemin artistique d’une richesse prodigieuse, alliant à cela un sens aigu de l’altruisme, comme le remarque fustement BB King. Un grand bonhomme que fait revivre le documentaire de Lili Fini Zanuck, Eric Clapton : Life in 12 Bars. À découvrir en ce moment sur Canal+.
Eric Clapton : Life in 12 Bars, documentaire de Lili Fini Zanuck Royaume-Uni, 2017, 135 mn En ce moment sur Canal+