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roman - Page 2

  • Celle qui va mourir vous salue

    Comment parler de la mort ? Comment parler de la fin de vie ? Comment évoquer les derniers mois tragiques d’une jeune femme qui se sait déjà condamnée ? C’est tout l’objet du formidable roman de la Japonaise Ogawa Ito, Le Goûter du Lion, traduit par Déborah Pierret-Watanabe et paru il y a deux ans aux éditions Picquier.

    Le livre démarre à l’arrivé de Shizuku à la Maison du Lieu, un endroit paradisiaque situé sur l’île aux citrons, dans la Mer Intérieure du Japon. La jeune femme, trentenaire, se sait condamner à cause d’un cancer. Il ne lui reste que quelques mois à vivre, ce qu’elle a caché par pudeur à ses proches, à commencer par son père.

    À son arrivée dans la propriété, elle est accueillie par sa responsable, Madonna. Il y a aussi ces autres locataires, attendant comme elle la mort. Des rites sont mis en place pour adoucir leurs derniers moments et les rendre inoubliable, dont les fameux goûters.

    L’absente ne l’est pas complètement 

    Peu de livres ont aussi bien parlé d’un sujet aussi grave et douloureux que la mort et son attente. Car il s’agit bien de cela. De Shizuku, le lecteur apprendra à partir de la deuxième moitié du roman son passé et les relations avec son père et la raison pour laquelle ils se sont perdus de vue. En attendant, elle découvre ce lieu où l’humanité, la tendresse, la générosité et l’amour sont placés au centre de la vie de cette Maison du Lion.

    La trentenaire en phase terminale fait d’un chien, devenu un  locataire habituel – mais plein de vie, lui – un compagnon qui ne la quittera plus. Rokka devient le témoin de ses promenades, avec souvent vue sur la mer. Elle y rencontre aussi Tahichi, un des quelques autochtones. L’amour serait-il possible entre ces deux-là ?

    La mort est omniprésente, mais elle n'est jamais inquiétante ni non plus lourde à porter. Elle se fait même légère, comme le corps de plus en plus maigre de Shizuku. La fin est abordée avec sagesse, y compris et surtout lorsqu’elle permet une réconciliation bouleversante, que l’auteure relate par une scène familiale avec le père de Shizuku, sa deuxième épouse et sa fille. L’absente ne l’est pas complètement en dépit du fait qu’elle manque terriblement. Rarement le terme de beauté n’a paru si approprié pour un roman.   

    Ogawa Ito, Le Goûter du Lion, éd. Picquier, 2022, 272 p.
    https://www.editions-picquier.com/produit/le-gouter-du-lion
    https://ogawa-ito.com/en

    Voir aussi : "Un coupable parfait et un crime qui ne l’est pas moins"

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  • Un coupable parfait et un crime qui ne l’est pas moins

    Dans la bibliographie de Joël Dicker, L'affaire Alaska Sanders reste un ouvrage à part pour deux raisons. La première est qu’il suit directement La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert, le premier gros best-seller de l’écrivain suisse – le même narrateur, Marcus Goldman, raconte les mois qui ont suivi le récit de sa première investigation. La deuxième raison est éditoriale. Pour L'affaire Alaska Sanders, sortie en 2022, Joël Dicker a en effet choisi de voler de ses propres ailes en fondant sa propre maison d’édition, Rosie & Wolfe. Une auto-édition, en quelque sorte, mais XXL et avec les moyens que l’on devine.

    Nous sommes en 2010, soit quelques mois après l’affaire Harry Quebert. Marcus Goldman, auréolée du succès de son livre, doit gérer son succès : rapports compliqués avec son éditeur, propositions d’adaptation ciné, sollicitations du public, avec une vie privée et familiale des plus compliquée. Harry Quebert, son mentor et ami, a disparu de la circulation, ce qui n’est pas la moindre des contrariétés de Marcus Goldman. Le sergent Perry Gahalowwod, lui, est bien de retour. Une vraie belle amitié – certes, vache – avec lui comme avec sa famille, est le point de départ d’une nouvelle enquête. Ou plutôt d’une ancienne enquête qui a vu un coupable arrêté puis condamné pour le meurtre d’une jeune Miss, en avril 1999, trouvée morte sur les plages d’un lac du New Hampshire. Or, onze ans plus tard, des doutes surgissent sur les conclusions d’une affaire incroyablement tragique et compliquée. 

    Mise en abîme

    Vous prenez une reine de beauté et future talent du cinéma assassinée et à moitié dévorée par un ours. Vous ajoutez un petit ami beau gosse, gentil mais aussi jaloux et impulsif. Vous n’oubliez pas son meilleur ami, un ancien étudiant parti s’enterrer dans la bourgade de ses parents et dont les relations avec la victime Alaska Sanders ne sont pas si claires que cela. Vous mélangez le tout avec un policier bourru et son ami, écrivain célèbre qui voit dans cette affaire un superbe moyen de mettre à profit ses talents d’investigateur. Vous saupoudrez le tout avec des secrets de famille, des secrets d’adolescents peu avouables, sans oublier une jeune femme disparue, une station-service, un magasin de chasse et pêche, un cabinet d’avocat se démenant comme un beau diable pour faire rouvrir l’enquête et une policière obstinée impliquée dans l’affaire Alaska Sanders à tout point de vue. Vous terminez par des fausses pistes en pagaïe, des morts surprenant les enquêteurs et enquêtrices, des intuitions géniales et un dénouement inattendu.

    Pour ce premier roman publié en indépendant, les critiques ont fait la fine bouche, regrettant des imperfections. Cela dit, il fait être honnête : bien des auteurs de polars rêveraient de pouvoir trousser un roman aussi bien foutu que celui-ci. Le lecteur se laissera forcément happé par cette histoire sordide et cruelle. Crime passionnel, crime mu par la jalousie ou crime parfait ? Impossible de répondre ici.

    Quant à Harry Quebert, il apparaîtra bien entendu dans ce roman. C’est l’occasion pour l’auteur de revenir à ce qui est sans doute le cœur de son œuvre : l’écriture, l’art et la mise en abîme que constituent autant La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert que L’Affaire Alaska Sanders. Gageons que ce ne sera pas le dernier coup de maître de Joël Dicker… pardon, de Marcus Goldman.

    Joël Dicker, L'affaire Alaska Sanders, éd. Rosie & Wolf, 2022, 576 p.
    https://www.rosiewolfe.com/catalogue/joel-dicker/laffaire-alaska-sanders
    https://www.joeldicker.com

    Voir aussi : "Les secrets de Nola Kellergan"

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  • Mort et vies d’Eric Kherson

    Comme souvent chez David Foenkinos, ses personnages sont des êtres perdus dans notre époque ultramoderne. Disons aussi qu’il y a une part de mal-être autant et des questionnements existentialistes derrière ces romans a priori légers et qui se lisent avec un plaisir presque coupable.

    La Vie heureuse (éd. Gallimard),Le dernier cru de l’un de nos plus célèbres et plus brillants écrivains français part d’une idée géniale et méconnu en nos latitudes.  

    Eric Kherson, brillant exemple de réussite professionnelle après un passage réussi chez Decathlon, se voit proposer un poste à responsabilité auprès d’un cabinet stratégique dirigé par une ancienne camarade de lycée d’Eric. Amélie Mortiers est aussi brillante qu’exigeante. Elle a les oreilles des grands responsables publics, jusque à L’Élysée. Voilà le duo complémentaire en charge de chercher des investisseurs à l’étranger. Un voyage professionnel les amène en Corée du Sud. Contre toute attente, Eric est atteint d’un malaise, a priori peu grave, avant de découvrir un commerce de service peu commun. Sa vie s’en trouve transportée.

    Faux enterrements

    Comme souvent chez Foenikinos, on se laisse emballer par un récit d’héros du quotidien paumés par leur vie et souvent à l’étroit dans un destin tout tracé. Cette fois, nous sommes face à un cadre brillant, ambitieux et qui a trouvé dans l’entreprise d’une ancienne copine d’école le moyen de s’élever socialement.

    Mais, comme souvent, il y a ces fêlures : la mort d’un père dont Eric se sent coupable, les relations difficiles avec une mère et un divorce qui a éloigné notre anti-héros de ses enfants. Voilà qui fait d’Eric "un être absent au monde".

    Rien que du classique. Sauf que cette fois, l’auteur nous déniche une tradition peu connue en France et qui est le déclencheur de la révolution "khersonienne" : un centre organisant de faux enterrements. Notre Français s’aperçoit que, loin d’être glauque, cette boutique propose un vrai service de développement personnel. Enthousiasmé, la question se pose : et s’il importait en France ces faux enterrements ?

    David Foenkinos, La Vie heureuse, éd. Gallimard, 2024
    https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/La-vie-heureuse
    https://www.facebook.com/david.foenkinos

    Voir aussi : "Je hais Harry Potter"
    "David Foenkinos, son œuvre"

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  • Noir comme la mort

    Et si l’on parlait de l’avant-dernier roman de Franck Thilliez ? Sorti en 2023 aux éditions Fleuve Noire, son thriller La Faille figure parmi les bons crus de l’un des écrivains français les plus célèbres à l’étranger. Parmi les qualités de Franck Thilliez, des intrigues complexes, des fausses-pistes destinées à dérouter le lecteur ou la lectrice et une ambiance  noire, pour ne pas dire poisseuse.

    Celui-ci ne déroge pas à la règle, loin de là. L’auteur ayant choisi de placer au centre de l’intrigue ni plus ni moins que la mort, omniprésente. Là, vous allez me dire : rien d’étonnant pour un thriller et pour une enquête policière autour d’un corps mystérieux découvert enterré au fond d’un bois. Un psychopathe est d’ailleurs très vite pourchassé mais ce n’est que le début d’une histoire traumatisante à plus d’un égard. 

    De quoi aussi vous donner envie de ne jamais vouloir mourir

    La mort parcourt les 74 chapitres du roman, d’abord en s’en prenant à l’un des membres de l’équipe de Sharko suite à l’opération dans une forêt des Yvelines qui tourne au fiasco.

    La découverte d’un os singulier amène le commandant de la police criminelle sur les traces d’une Emma Dorty, survivante d’un accident et qui, depuis, a voué une fascination pour la mort, pour les miraculés et pour les EMI (Expériences de Mort Imminente). Est-elle vivante ? Pourquoi s’est-elle intéressée à d’autres rescapés comme elle, parfois devenus fous et marginaux ?

    L’enquête, menée d’abord en dehors des règles officielles, devient dangereuse pour Sharko et son équipe. Elle les mène des catacombes de Paris à une cabane isolée au sud de la région parisienne, en passant par un monastère bourguignon ou un sanatorium désaffecté.

    Dans cette intrigue où les personnages apparaissent, disparaissent, s’invisibilisent ou montrent leur plus odieux visage, Franck Thilliez s’attache à montrer, derrière cette mystérieuse Faille, combien la frontière entre vie et mort est fragile. De quoi aussi vous donner envie de ne jamais vouloir mourir.  

    Franck Thilliez, La Faille, éd. Fleuve Noir, 2023, 504 p.
    https://www.lisez.com
    https://www.facebook.com/Franck.Thilliez.Officiel/?locale=fr_FR

    Voir aussi : "Sombres Pyrénées"

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  • Ward Ier-IIe siècle

    roman,confrérie,frédéric werst,ward,langue,fantasyCe livre est l’un des romans français les plus atypiques parus en 2012. Je dis bien "roman", tant le titre peut porter à confusion.

    Les Wards en question sont un peuple imaginaire, à une période indéfinie (les Ier et IIème siècles ne correspondant pas à notre comput actuel : l’an zéro de la chronologie ward a pour référence l’arrivée au pouvoir d’un roi, Zaragabal), un peuple disparu depuis et dont il ne reste que quelques textes.

    "Un roman de fantasy ? Rien de trop nouveau depuis Tolkien", me direz-vous ! Et pourtant, non : ce premier opus (car on peut supposer que Frédéric Werst ne s’arrêtera pas en si bon chemin...) est proprement fascinant. Ward est en effet uniquement constitué d’une anthologie de ces fameuses sources – chroniques historiques, poèmes, fables, contes, écrits philosophiques, mythologiques, religieux, politiques et même géographiques - uniques preuves de l’existence de cette civilisation. Une notice éclaire chacun de ces textes :  l’auteur, tel un exégète, montre l'intérêt et les circonstances de ces sources. Il va jusqu’à inventer personnages historiques et littéraires, écoles philosophiques ou mouvements religieux.

    Ce sens de la précision va encore plus loin : désireux de donner à son roman une véritable crédibilité, il a inventé pour la circonstance une langue ward (ou plutôt "des" langues car celle des Ward – comme n’importe quelle langue – a évolué au cours des siècles). Ce roman est donc un recueil bilingue : les extraits de cette anthologie sont retranscrits dans leur langue originale – le wardwesân – avec leur traduction française. Pour ceux qui voudraient s’essayer à cette langue (je ne m’y suis pas aventuré), Frédéric Werst propose en fin de volume un abrégé de grammaire ainsi qu’un lexique ! Un ouvrage remarquable et étonnant qui nous renvoie aussi à une réflexion sur la fin des civilisations : tous les quinze jours, une langue disparaîtrait dans le monde, comme le rappelle l’auteur en introduction.

    Frédéric Werst, Ward Ier-IIe siècle, éd. Seuil, 416 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2012/01/29/23363391.html
    https://www.seuil.com/ouvrage/ward-frederic-werst/9782021035728 

    Voir aussi : "Betty"

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  • Betty

    Au menu de ce polar passionnant et pervers venu d'Islande : une femme fatale, un crime (presque) parfait, une histoire d'amour vénéneuse et des coups fourrés.

    Un roman noir passionnant qui laisse sans voix. Je le conseille vivement.

    Arnaldur Indridason, Betty, éd. Métaillé Noir, 2011, 206 pages
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2012/02/18/23553177.html
    https://editions-metailie.com/livre/betty

    Voir aussi : "Réflexions sur l’Éducation"

     

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  • Au Pays des Mensonges 

    roman,confrérie,etgar keretIl y a des livres que vous aimez déguster lentement, tel un bon vin : Au Pays des Mensonges en fait partie ! Ces 39 nouvelles sont autant de jolies surprises : audacieuses, tragiques, comiques, oniriques ou surréalistes, ces histoires sont des contes modernes qui savent aller droit au but et nous toucher. Au Pays des Mensonges est aussi le titre d'une de ces nouvelles.

    Dans cette fable, un menteur patenté rencontre les mensonges qu'il a inventés et qui prennent vie sous ses yeux. On trouvera également dans le recueil une malchanceuse se dépêtrant dans une histoire d'amour pathétique, un atelier d'écriture plein d'avenir, un réalisateur de documentaire aux prises avec un immigré russe et son poisson d'or, une surprise-partie qui va à vau l'eau, un repas de deuil dans un restaurant sans avenir, une histoire de piqûre et de fermeture-éclair, une trempe monumentale dans une entreprise de jouets ou le récit du couple que forment Ilan et sa petite amie.

    On appréciera plus ou moins telle ou telle nouvelle (c'est la loi du genre, après tout !) mais voilà un livre et un auteur qui méritent vraiment d'être redécouverts ! 

    Etgar Keret, Au Pays des Mensonges, éd. Actes Sud, 2011, 205 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2012/03/31/23899322.html
    https://www.actes-sud.fr/au-pays-des-mensonges-epub

    Voir aussi : "Le Pavillon d'or"

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  • Hammerstein ou l’intransigeance

    roman,hans magnus enzensberger,hammerstein,confrérieCe récit à plusieurs voix a le premier mérite de revenir sur la figure de Kurt von Hammerstein. Aristocrate et dernier chef d'état-major de l'armée allemande avant l'arrivée d'Hitler, cet homme aura été l'un des plus farouches opposants du nazisme, sans pour autant adhérer à aucun mouvement de résistance (ce qu'Enzensberger nuance par ailleurs).

    Ce militaire et homme politique aura également été un acteur et un témoin majeur de l'Allemagne de la première moitié du XXème siècle. L'intransigeance est vraiment le maître mot qui caractérise ce membre de la noblesse allemande qui, nous apprend l'auteur, a même été à deux doigts de participer à un attentat contre Hitler lorsqu'il n'a pas couvert les activités clandestines de ses proches. L'autre très gros intérêt de ce livre est de suivre les destins de ses enfants. La plupart d'entre eux vont, au contraire de leur père, choisir la résistance au nazisme, souvent au péril de leur vie. Deux de ses fils vont même participer au putsch du 20 juillet 1944. Marie Luise et Helga vont, elles, s'investir dans des cellules clandestines du parti communiste.

    Là où le livre devient passionnant est justement la description de cette vie souterraine d'opposants, les contacts avec le pouvoir central à Moscou, les relations ambiguës et complexes entre l'Allemagne et la Russie (et ce, malgré la dictature communiste), les purges soviétiques impitoyables (une question sans réponse émerge : les grandes purges de 1936-1938 ne furent-elles pas le résultat d'intrigues du contre-espionnage allemand qui aurait réussi d'un seul coup à faire supprimer des espions aguerris et fidèles au régime communiste et à saigner l'Armée Rouge ?).

    En tout état de cause, en suivant le parcours de ces jeunes femmes n'hésitant pas à transmettre au Komintern des documents traînant dans le bureau de leur propre père (dans des scènes dignes des meilleurs polars !), Enzensberger parvient à nous faire entrer au plus près de la vie quotidienne des Allemands. L'auteur - qui ne se revendique pas historien malgré la rigueur de son travail - use de sa liberté de romancier, notamment en créant des interviews posthumes (mais réalistes) avec des protagonistes disparus (touchante et passionnante Ruth von Mayenburg !). 
    Un très grand livre, unique dans son genre.  

    Hans Magnus Enzensberger, Hammerstein ou l’intransigeance, éd. Gallimard
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2012/04/12/23998258.html
    https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Folio/Folio/Hammerstein-ou-L-intransigeance

    Voir aussi : "Le Pavillon d'or"

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