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roman - Page 28

  • La conversion de Michel Houellebecq

    Chaque nouvelle sortie d'un livre de Michel Houellebecq est un événement. Son dernier roman paru, Soumission, n'échappe à la règle. Nous pourrions même ajouter : surtout son dernier roman ! Le plus célèbre écrivain français contemporain signe dans ce livre choc un récit d'anticipation qui a fait réagir bien au-delà de nos frontières.

    Michel Houellebecq décrit dans cet ouvrage une France des années 2022 choisissant d'élire à la Présidence de la République Mohammed Ben Abbes, un homme politique de confession musulmane, afin d'échapper au désastre annoncé d'un chef d'État d'extrême-droite. Marine Le Pen battue au deuxième tour, les partis traditionnels laminés, le pays de Molière se convertit à un homme politique malin, séduisant et ambitieux. Après deux septennats de François Hollande, la France se convertit (dans tous les sens du terme) à un politicien alliant l'ambition, l'autorité et le sens de la concorde (le premier ministre n'est ni plus ni moins que... François Bayrou).

    Le lecteur comme le narrateur – un certain François, professeur à la Sorbonne aussi désabusé que fin observateur des changements en cours – assistent, interloqués, à la lente mais diablement efficace révolution islamique. Contre toute attente, en quelques années la France retrouve sa stature mondiale alors même que la société se transforme, pour le meilleur et pour le pire : élites islamisées, femmes contraintes au voile et à la vie domestique, rapprochements avec les autres nations musulmanes, etc. François, spécialiste de l'écrivain catholique et décadent Joris-Karl Huysmans, doit se poser la question de son positionnement dans une société devenue théocratique.

    On retrouve dans ce roman de Michel Houellebecq ce qui fait la force et le caractère d'un écrivain, catalogué à tort ou à raison comme un écrivain "post-moderne catholique" : humour grinçant, provocation et goût pour l'anticipation. La sortie de Soumission (qui devait s'appeler à l'origine Conversion) était annoncée avec un goût de souffre ; or, l'auteur des Particules élémentaires et d'Extension du Domaine de la Lutte s'avère bien moins acide que pour ses ouvrages précédents, sauf lorsqu'il s'agit de son narrateur (Michel Houellebcq lui-même ?). Il est décrit comme un homme paumé, dépressif et désabusé qui trouvera d'ailleurs son salut dans la religion.

    Houellebecq soulève d'ailleurs des questions qui prolongent son œuvre : l'identité (nationale et personnelle), l'avenir de l'Occident et une certaine image de la décadence, à l'image de Huysmans dont l'omniprésence n'est évidemment pas fortuite. 

    Michel Houellebecq, Soumission, Flammarion, 2015

  • George RR Martin sur un Trône

    La série Le Trône de Fer (Game of Throne) poursuit son triomphe sur les petits écrans – et aussi sur Internet – suscitant articles, gloses, critiques (bonnes et moins bonnes) en nombre, et notamment sur ce site. Dernièrement, c’est une scène particulièrement violente (et considérée comme gratuite) qui a suscité une levée de boucliers de nombreux fans. Rappelons que Le Trône de Fer est avant tout une saga littéraire de George RR Martin, toujours en cours d’écriture (voir ici la critique du premier volume de ce cycle).

    Le blog Fantasy à la Carte propose une biographie brillante et pertinente de cet auteur de fantasy, un genre considéré encore avec un certain dédain, si ce n’est un certain snobisme. George Raymond Richard Martin est parvenu à dépasser John Ronald Reuel Tolkien (l’auteur du Seigneur des Anneaux) dans la notoriété. Le créateur du Trône de Fer peut se targuer d'être devenu en quelques années une figure majeure de la fantasy. 

    Retour sur la carrière de ce "roi littéraire", grâce au site Fantasy à la Carte :

    De son nom complet, George Raymond Richard Martin est un auteur américain renommé pour ses écrits de science-fiction et de fantasy. Né en 1948 dans le New Jersey, il a grandi dans une famille modeste. Au lycée, il découvre les comics et se met à écrire des fanfiction (des récits écrits par des fans dont le but est de continuer ou de modifier l’histoire d’un roman, d’une série…). En 1965, il obtient même un prix pour l’une de ses nouvelles. Son diplôme de journaliste en poche, il retourne dans sa ville natale en 1971 en pensant y décrocher un emploi. Il n’en trouvera point mais cette année-là, il se découvre un certain talent d’écrivain. Cependant, il faudra attendre 1979 pour qu’il se consacre pleinement à son art. Les premières années, il écrit essentiellement des romans et des nouvelles de science-fiction. Il reçoit de nombreux prix comme en 1980, sa nouvelle Les Roses des Sables remporte trois distinctions : le prix Hugo, le prix Locus et le prix Nebula. Une jolie consécration pour un auteur à succès en devenir. Plus tard, G.R.R. Martin s’essaie à l’horreur avec ses romans : Riverdream en 1982 ou Armageddon Rag en 1983. Au milieu des années 1980, commence pour lui un travail de scénariste pour la télévision. Ainsi, il est l’auteur de séries télévisées comme La Cinquième Dimension ou La Belle et la Bête. Parallèlement à cette activité professionnelle, il se lance dans la rédaction d’une anthologie de nouvelles et de romans de science-fiction, Wild Cards, mettant en scène des super-héros.

    C’est au début des années 1990, qu’il a l’idée d’écrire un cycle de fantasy, A Song of Ice and Fire, traduit en français par Le Trône de Fer

    La suite ici…

     

  • "Le Soir, Lilith" sélectionné aux V&S Awards 2014

    bouton-awards-home.pngJ'avais parlé, il y a quelques mois de cela, du roman de Philippe Pratx, Le Soir, Lilith, dans l'article "Lilith Havesi : sa vie et ses deux morts"

    Le Soir, Lilith est nominé pour les V&S Awards 2014 dans la catégorie Meilleur roman fantastique.

    Pour participer au vote de ces récompenses, rendez-vous sur ce lien : http://www.vampires-sorcieres.fr/#vs-awards.

    Vampires & Sorcières

     

  • Lover dose

    La littérature érotique, genre longtemps méprisé, sinon interdit et vendu sous le manteau, est aujourd'hui mis sous les feux de projecteur, à la faveur de quelques best-sellers, dont Cinquante Nuances de Grey.

    C'est d'un autre livre que je vais vous entretenir, Vie érotique, écrite par Delphine de Malherbe et illustrée par Isild Le Besco, actrice, scénariste, romancière et peintre. 

    L'histoire ? Celle d'une rencontre entre une jeune femme, surnommée Vénus, danseuse et et d'un homme, Éros, un voisin. Ils s'observent par la fenêtre plusieurs jours et se séduisent à distance. Au bout d'un moment, ils décident de se rencontrer. Éros – le lecteur va apprendre qu'il se nomme Philippe, qu'il est avocat, qu'il est marié et a des enfants  la convie dans son atelier et lui demande de danser pour elle (chapitre "Lover dose"). 

    Je ne suis pas le premier à affirmer que l'apport des femmes dans la littérature érotique a permis de souffler un vent frais sur ce genre. Plutôt que la crudité, les pulsions et la pornographie, les auteures préfèrent l'audace, les fantasmes et la liberté. La liberté est d'ailleurs le maître-mot de ce court roman : celle des corps, de nos désirs comme de nos choix de vie.

    L'apport de Vie érotique réside aussi dans les illustrations d'Isild Le Besco. Des dessins, parfois de simples esquisses, croquant des corps en mouvements, souvent sans visage. Textes et illustrations viennent s'appuyer et se répondre les uns aux autres, indissociables et magiques.

    Delphine de Malherbe, dessins de Isild Le Besco, Vie érotique,
    éd. Robert Laffont, 175 p.

  • Scarlett Johansson et moi

    Que feriez-vous si Scarlett Johannsson débarquait un soir chez vous, épuisée, et vous demandait une aide pour disparaître quelques jours, loin des caméras, des journalistes et des sollicitations de toutes sortes ? Voilà le point de départ de ce roman de Grégoire Delacourt, La première Chose qu'on regarde.

    Cette drôle d'aventure cueille à froid Arthur Dreyfuss, modeste garagiste célibataire, plutôt beau garçon (un "Ryan Gosling, mais en mieux"), installé dans un village de la Somme. La célèbre actrice de Lost in Translation, Vicky Cristina Barcelona ou Lucy frappe à la porte de sa maison alors qu'il regarde un épisode des Soprano, dans une tenue improbable ("marcel blanc et caleçon Schtroumpf").

    Contre toute attente, notre héros prend sous son aile la star hollywoodienne, visiblement en état de burnout, et entreprend avec elle un chemin vers une reconstruction. Car La première Chose qu'on regarde peut se lire comme un roman initiatique. Il y est question de blessures d'enfance des deux personnages principaux (qui vont rapidement finir par se dévoiler, dans tous les sens du terme) et de désillusions de l'existence. La rencontre improbable de deux êtres que, a priori, tout éloigne, va, au fil des pages, les transformer et les rendre acteurs de leur propre destin. 

    Grégoire Delacourt se fait également le portraitiste naturaliste de notre société, des petites gens ou de la culture populaire. De vrais tranches de vie rythment cette histoire qui se termine par un dénouement surprenant, poignant et d'un réalisme cru comme rarement on a pu l'écrire.

    Un grand petit livre.

    Grégoire Delacourt, La première Chose qu'on regarde, éd. Livre de poche, 217 p.

  • Morte ! Mais de quoi ?

    Coup de projecteur sur un roman et une auteure à suivre...

    couv_Morte.jpg

    Moi, c’est Odile. Etat civil : décédée !

    Le toubib prétend que je suis morte d’une crise cardiaque, c’est ridicule ! Je décide donc de mener ma propre enquête sur la cause de mon trépas, tout en m’habituant à ma nouvelle condition de fantôme. Tâche pas si aisée qu’il y paraît, croyez-moi ! Bien des obstacles entraveront mes recherches, et le hasard me procurera une alliée plutôt surprenante…

    L’intérêt de Stéphanie Coos pour le paranormal influence ses écrits, emmenant le lecteur dans un univers décalé. Elle met un point d’honneur à terminer ses récits de façon inattendue.

    Alliant humour et suspense, Morte ! Mais de quoi ? est son troisième roman, après Trois jours et Mariée à un Con.

    Stéphanie Coos, Morte! Mais de quoi ?, éd. Assyelle
    http://stephcoos.wix.com/auteur

  • Morte ! Mais de quoi ?

    Coup de projecteur sur un roman et une auteure à suivre...

    couv_Morte.jpg

    Moi, c’est Odile. Etat civil : décédée !

    Le toubib prétend que je suis morte d’une crise cardiaque, c’est ridicule ! Je décide donc de mener ma propre enquête sur la cause de mon trépas, tout en m’habituant à ma nouvelle condition de fantôme. Tâche pas si aisée qu’il y paraît, croyez-moi ! Bien des obstacles entraveront mes recherches, et le hasard me procurera une alliée plutôt surprenante…

    L’intérêt de Stéphanie Coos pour le paranormal influence ses écrits, emmenant le lecteur dans un univers décalé. Elle met un point d’honneur à terminer ses récits de façon inattendue.

    Alliant humour et suspense, Morte ! Mais de quoi ? est son troisième roman, après Trois jours et Mariée à un Con.

    Stéphanie Coos, Morte! Mais de quoi ?, éd. Assyelle
    http://stephcoos.wix.com/auteur

  • 1Q84 ou 1984 ?

    Il y a fort à parier qu’une fois commencées les premières lignes du livre 1 de 1Q84, il vous sera difficile de le refermer. Il se pourrait même que vous vous précipitiez sur les deux tomes suivants. Beaucoup s'y sont laissés prendre, au point que 1Q84 constitue une trilogie déjà culte.

    Ce roman en trois volets au titre énigmatique (dont l’explication est distillée au fil des pages, non sans laisser autant de questions que de réponses) suit en parallèle le parcours des deux personnages principaux, Aomamé et Tengo, entre avril et décembre 1984 (à moins qu'il ne s'agisse de l'année 1Q84 !).

    Sans dévoiler l’intrigue, tordue à souhait, disons qu’il est question dans ce premier tome d’un livre mystérieux écrit par une lycéenne (qui l’est tout autant), d’un professeur de mathématiques et écrivain embarqué dans un projet artistique risqué, d’une tueuse à gage, d’une secte dangereuse, des "little people" et de deux lunes… Il est aussi question du temps qui passe, d’amour, des traumatismes de l’enfance et de la poursuite de nos rêves.

    C’est aussi le début d’une grande aventure, mêlant roman noir, fantastique et romance, pour Tengo et Aomamé, deux personnages extraordinaires que vous n’êtes pas prêts d’oublier. 

    À lire et à relire !

    Huraki Murakami, 1Q84, en trois tomes, éd. 10/18