Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

roman - Page 4

  • La meilleure part des hommes

    tristan garcia,roman,confrérieCe roman paru en 2008 est le premier d’un jeune auteur, philosophe et romancier, aujourd’hui considéré comme est des intellectuels français les plus brillants. La Meilleure Part des Hommes, sorti en 2008, laisse deviner, derrière les défauts de ce premier roman, un talent et un culot prometteurs.

    Le principal intérêt de ce livre est la plongée dans l’histoire de la communauté homosexuelle parisienne à partir des années 90, même si cette plongée n'est pas exempte de caricature. 
    Deux hommes, Dominique, un intellectuel de gauche engagé prend sous son aile Willie, un jeune provincial encore crotté, sans éducation mais bourré d’ambition. Il fait de lui une figure de proue d’une communauté homosexuelle hétéroclite. Dominique, qui est parvenu à politiser le lobby homosexuel, voit peu à peu Willie prendre de l’ascendant malgré les discours indigents et les comportements plus que douteux de ce dernier.

    Entre les deux hommes, anciens amants devenus ennemis, un combat à mort s’ensuit. Un roman âpre et dur, écrit à la première personne (la narratrice est Elizabeth, témoin et actrice indirecte de cette lutte), s’avère intéressant même si on peu regretter le parti pris d’un style oral, que je trouve à la fois faussement moderne, peu nouveau et parfois agaçant.

    Tristan Garcia, La Meilleure Part des Hommes, éd. Gallimard, 2008, 305 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2012/10/08/25285625.html
    https://www.librairie-gallimard.com

    Voir aussi : "Dans la colonie pénitentiaire"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Ma préférence à moi

    Attention, voici un ouvrage à ne pas mettre entre toutes les mains. Plurielles, paru aux éditions Tabou, est un roman qui nous transporte vers un milieu peu courant, celui du BDSM. Son autrice, Éva Delambre fait partie de ces noms fameux de la littérature érotique, jamais aussi à l’aise que lorsqu’elle interroge des thèmes de la soumission et de la BDSM. Plurielles nous propose une plongée plus vraie que nature dans un milieu vivant dans la discrétion. Éva Delambre en profite pour le désacraliser et de le faire découvrir, parfois dans toute sa crudité.

    Lorsque le roman commence, Perle vient d’être acceptée comme soumise auprès d’Aymeric, un maître qui a déjà autour de lui deux jeunes femmes, Opale et Ambre. Une troisième femme, Nola, faisant office de domestique - quoiqu'aux services très élargis - vit également dans sa vaste et belle demeure. À cela s’ajoute Bella, qu’il a à son service pour quelques jours. Elle lui a été prêtée par un de ses amis et a la particularité de vivre attachée avec une muselière. Elle est traitée comme une chienne au sens premier du terme. Perle profite de ses quelques jours de congés pour s’habituer à cet environnement où la soumission va vite devenir une affaire de concurrences ("Laquelle de nous deux est-elle censée remplacer ?"), de jalousies et de questionnements sur la préférence de l’une ou de l’autre. Perle a-t-elle trouvé sa "place", comme elle s’en félicite au début du récit ? 

    Une affaire de concurrences, de jalousies

    Il faut passer les premières pages pour s’habituer à cette histoire hors-norme qui entend faire tomber chez le lecteur toute notion de rejet, de critique et d’anormalité. C’est le temps aussi de s’habituer à la triade Perle-Opale-Ambre, sans oublier Nola, devenant par moment une maîtresse de cérémonie, bien plus investie auprès de son maître qu’elle ne veut bien se l’avouer ("Il exigeait aussi des prestations et une ouverture d’esprit qui rendaient compliqué un contrat de travail classique". Le personnage de Bella, muette de bout en bout, n’est pas le moins fascinant dans toute cette galerie de portraits, avec un Maître charismatique désirant avoir "le contrôle" sur tout et toutes.   

    Le roman va sans doute secouer le lecteur, autant pour ses scènes orgiaques, ses descriptions précises d’étreintes où ne manquent pas les martinets, que pour ces détails qui donnent encore plus de sel au livre : cages où peuvent être enfermées les soumises, femmes servant de tables vivantes ou séances publiques d’humiliation. Au milieu du roman, la soirée chez Maître Kann fait figure de moment assez inoubliable et qui entraînera un dénouement qui pourra étonné par sa dimension morale et sentimentale.        

    Éva Delambre sera l’invitée des Écrits Polissons le mardi 27 février 2024 de 19h30 à 21h30, au 153, 153, rue Saint-Martin 75003 Paris, Métro - Les Halles ou Rambuteau.

    Éva Delambre, Plurielles, éd. Tabou, 2023, 332 p.  
    https://www.tabou-editions.com
    http://www.evadelambre.com
    https://www.facebook.com/eva.delambre 

    Voir aussi : "Dialectique du maître et de l’esclave"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Dans la colonie pénitentiaire 

    franz kafka,roman,tchèque,prague,fantastique,confrérieL’intérêt de ce recueil se mesure d’abord à son histoire éditoriale. Comme le rappelle Bernard Lortholary, le traducteur de ces courts textes, ceux-ci constituent l’essentiel de la publication du vivant de Franz Kafka (à l’exception de La Métamorphose).

    Même si l’écrivain tchèque a émis des réserves sur telle ou telle publication, ce recueil permet de juger avec une relative justesse l’écrivain. Plus que n’importe quel recueil, celui-ci est hétéroclite.

    À côté de textes majeurs, comme La Colonie pénitentiaire, récit terrible sur une exécution mécanique, on peut être comme moi moins sensibles à des récits plus courts, lapidaires pour certains (Considération par exemple). La nouvelle Le Verdict (et d’autres récits comme Un rêve ou Devant la Loi) n’est pas sans rappeler Le Procès, le plus célèbre roman de Kafka, publié après sa mort - et en dépit des dernières volontés de son auteur. Finalement, tout Kafka est là, condensé : auteur moderne, atypique et non dénué de causticité. 

    Franz Kafka, Dans la Colonie pénitentiaire, éd. GF Flammarion, 197 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2012/11/02/25486289.html
    https://editions.flammarion.com

    Voir aussi : "Tonbon"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Tonbo

    roman,confrérie,aki shimazaki,japon,japonaisDans ce court et magnifique roman japonais, Nobu, le narrateur, responsable d’une école du soir, reçoit la visite d’un ancien élève de son père.

    Cette visite lui est autant douloureuse qu’intrigante puisque ce dernier s’est suicidé des années plus tôt après avoir indirectement provoqué la mort d’un de ses anciens étudiants.

    De lourds secrets vont se dévoiler, sous le signe des libellules ("tonbo" en japonais).

    Écriture épurée et raffinée, portraits soignés de personnages, sens de la narration : une belle réussite pour ce roman admirable que je vous conseille vivement !  

    Aki Shimazaki, Tonbo, éd. Leméac et Actes Sud, 135 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2012/11/02/25486319.html
    https://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature-francophone/tonbo

    Voir aussi : "Abattoir 5"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Abattoir 5

    roman,confrérie,kurt vonnegut,sf,science-fictionUn classique de la science-fiction. Billy Pellerin, opticien et ancien soldat américain survivant des bombardements de Dresde, passe pour un doux illuminé aux yeux de tous.

    Mais il a surtout le pouvoir d'effectuer des sauts spatio-temporelles et d'avoir été en contact avec les Tralfamadoriens, un peuple extraterrestre. Ses sauts dans le temps font que passé-présent et futur se confondent, rendant la vie humaine et, par là, la guerre, absurdes.

    Un roman très original porté par un des maîtres de la contre-culture américaine. 

    Kurt Vonnegut, Abattoir 5, éd. Points Seuil, 1969, 405 p. 
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2012/12/16/25928109.html
    https://www.seuil.com/ouvrage/abattoir-5-roman-graphique-kurt-vonnegut/9782021491371

    Voir aussi : "Anatomie d’un instant"

    .

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • La Scandaleuse histoire de Penny Parker-Jones

    roman,confrérie,stéphanie des horts,parker jonesToute l’histoire se résume au titre de ce roman. Penny Parker-Jones est une sexy, naïve et scandaleuse poule de luxe dans l’Angleterre pudibonde des années 60. "Protégée" par un brillant médecin ayant ses entrées dans la bonne société londonienne, la jeune femme tombe dans les bras de quelques aristocrates en mal de divertissements, d’un peu fréquentable espion soviétique (nous sommes en pleine guerre froide) et d’un improbable malfrat jamaïcain.

    Le scandale éclate lorsque la presse apprend que Penny Parker-Jones a surtout eu des relations "terriblement profondes" avec un ministre conservateur. Shocking ! Inspiré de l’affaire Profumo, ce roman épicé, insolent et à l’humour so british ne manque pas d’élégance et se lit comme du petit lait.

    Un grand coup de chapeau à son auteur, Stéphanie des Horts : une Française, of course !

    Stéphanie des Horts, La Scandaleuse histoire de Penny Parker-Jones, éd. Ramsay, 2008, 251 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2011/03/15/20640489.html

    Voir aussi : "Le squelette sanglant"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Le squelette sanglant

    roman,confrérie,anita blake,tueuse,vampires,laurell hamiltonIl s'agit du cinquième tome du cycle consacré à Anita Blake, la chasseuse de vampires.

    Notre héroïne est chargée par un promoteur véreux de réveiller des zombies sur un terrain afin de déterminer à qui appartient ledit terrain. La sexy et irrévérencieuse Anita en profite pour partir à la recherche d'un tueur en série qui pourrait bien être un vampire particulièrement retors. B

    on, vous l'aurez compris, c'est du pur roman fantastique qui ne se prend pas la tête et qui surfe sur la grande mode des vampires et autres zombies (cf. Twilight). Si vous êtes adeptes de ce genre d'histoires, ce roman (et la série des Anita Blake) est fait pour vous. 

    Laurell K. Hamilton, Le Squelette sanglant, éd. Milady, 2009, 451 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2011/04/03/20799240.html
    https://milady.fr/catalogue/9782811201197-le-squelette-sanglant

    Voir aussi : "Ma Mère"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Épitaphe pour Marina Tsvétaïeva

    Il y a un mois, je vous parlais du roman d’Elin Cullhed (Euphorie, éd. de l’Observatoire) consacrée à Sylvia Plath, femme de lettres du XXe siècle, désespérée par sa condition avant qu’elle ne se donne la mort en 1963 à l’âge de trente ans.

    En 2019, Vénus Khoury-Ghata consacrait un autre roman à Marina Tsvétaïeva, une importante autrice, suicidée elle aussi, reconnue de son vivant mais victime de la dictature russe et soviétique. Elle choisira un crocher dans le grenier de son ultime demeure, à Elabouga, au Tatarstan, pour se pendre, mettant fin à une existence exceptionnelle tout autant que tragique.

    Disons-le tout de suite. Marina Tsvétaïeva fait partie de ces personnages majeurs de la littérature russe, et en particulier de la poésie russe, à l’instar de son compatriote Vladimir Maïakovski, qui s’est lui aussi donné la mort, en 1930.

    La vie artistique de Marina Tsvétaïeva commençait pourtant sous les meilleurs auspices. Née dans une famille de l’aristocratie moscovite (son père a été fondateur et directeur du Musée des beaux-arts de Moscou), elle publie son premier recueil de poème à 17 ans et se voit propulsée comme une auteure prometteuse, grâce au  poète et critique Maximilien Volochine.

    L’insouciance, la vie, l’amour et surtout la littérature guident la jeune femme qui multiplie les conquêtes et les idylles, dont une avec Anna Akhmatova, une autre écrivaine et poétesse russe. Sa rencontre avec le jeune officier Serge Efron avec qui elle a deux filles aurait dû l’installer dans une existence paisible. Mais la Révolution Rouge éclate en pleine première guerre mondiale et son mari rejoint l’Armée Blanche, avant de disparaître. C’est le début d’une existence de misère pour Marina Tsvétaïeva. Sa fille cadette meure de faim. Puis, vient l’exil, en URSS puis à Berlin, Prague et Paris, avant un retour en Russie alors que la seconde guerre mondiale éclate. Pendant toute cette période, la poétesse a gardé intacte sa soif d’écrire comme sa passion pour l’amour et les conquêtes. Et parmi ses amours, il y a eu Boris Pasternak. 

    Il y a ces moments au cours desquels la faux du destin s’abat avec puissance

    Impossible de résumer facilement la vie de Marina Tsvétaïeva. L’ouvrage de l’écrivaine française Vénus Khoury-Ghata (Marina Tsvétaïeva, Mourir à Elabouga, éd. Mercure de France ), de son écriture sèche et rude, redonne vie à la grande femme de lettres qu’a été Marina Tsvétaïeva, en choisissant d’utiliser le "tu", telle une épitaphe gravée sur sa sépulture.

    Le lecteur français découvrira sans doute le parcours hors-norme de cette femme, reconnue très tôt pour sa plume mais que la tragédie communiste russe semble avoir pourchassée de ses griffes. La tragédie frappe régulièrement à la porte de Marina Tsvétaïeva. Que l’on pense à la mort affreuse de sa fille Irina dont la poétesse, culpabilisée, ne s'est jamais vraiment remise.

    Son mari a été la grande boussole de sa vie, en dépit des nombreuses et régulières liaisons de l’écrivaine. Liaisons ou relations platoniques, à l’instar de ses correspondances avec Rainer Maria-Rilke ou Boris Pasternak qui essaiera de la soutenir toute sa vie.

    Vénus Khoury-Ghata est sans concession dans ce portrait subjectif et poétique de Marina Tsvétaïeva. Insupportable, géniale, délirante, affamée d’amour, méprisante ou bouleversante, l’écrivaine russe apparaît comme une écorchée vive que le pouvoir autocratique russe ne pouvait pas laisser intacte. Dans cette vie, il y a ces moments au cours desquels la faux du destin s’abat avec puissance. Que l’on pense au sort de ses proches, de son mari, de ses enfants (seule sa fille aînée, déportée des années au Goulag, a survécu et a contribué à perpétué son œuvre), les retrouvailles pathétiques avec Serge Efron ou à la raison de son dernier exil à Elabouga.

    Il reste les écrits de Marina Tsvétaïeva que Vénus Khoury-Ghata ne pouvait taire. Elle propose plusieurs extraits, disséminés dans son roman, avec sans doute le plus célèbre d’entre-eux, une adresse à un de ces amants, le jeune critique Alexandre Bakhrakh, après leur rupture : "Comment la vie avec une autre, / Plus simple, n’est ce pas ?

    Vénus Khoury-Ghata, Marina Tsvétaïeva, Mourir à Elabouga, éd. Mercure de France, Folio, 2019, 208 p.
    https://www.mercuredefrance.fr/marina-tsvetaieva-mourir-a-elabouga/9782715249059
    https://associationmarinatsvetaeva.com

    Voir aussi : "Feu Sylvia Plath"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !