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sexe - Page 8

  • La luxure est-elle un péché capital ?

    petites luxures,érotisme,dessins,sexe,instagramLa luxure serait-elle toujours un péché capital ? Allons, allons... À y regarder de près ces Petites Luxures, présentes sur Internet et sur Instagram, ressemblerait d'abord à un exercice artistique autant que ludique dans lequel un aphorisme ("With a little help from my hands"), une citation ("Quand mes mains voudraient bien, quand tes doigts n’osent pas") ou un jeu de mot ("Avoir la langue dans sa pote") est le prétexte à des saynètes intimes, sinon délurées.

    L’illustration prend ici tout son sens : avec Petites Luxures, les mot sont aussi importants que le dessin. L’un et l’autre se servent mutuellement, tels deux amants.

    La comparaison est raison dans cette série qui décline les rapports amoureux, la sexualité, les étreintes, les baisers, les caresses seul(e) ou à plusieurs, les corps à corps à deux, trois ou plus.

    L’érotisme qui se dégage de ces dessins est celui, apaisé, de ces moments de plaisirs, de câlins et de confidences. L’élégance des traits et le choix de ne montrer que l’essentiel ôte tout début de vulgarité. Les yeux s’accrochent à la partie du corps en jeu, les lèvres sourient au jeu de mot qui fait mouche, les doigts font glisser les vignettes qui se découvrent jour après jour.

    Avec plus d’un millions d’abonnés sur Instagram, Petites Luxures, créé par accident comme le raconte son auteur, a cessé d’être le site confidentiel réservé à un public d’intimes pour devenir véritablement populaire. S’y abonner c’est voir sur son fil d’actualité ces petits personnages à la ligne claire et aux courbes sensuelles parfois collés aux sujets d’actualité comme les personnages se collent serrés les uns aux autres. Malicieusement collés serrés.

    Petites Luxures: Histoires intimes, éd. Hoëbeke, 2019, 108 p.
    https://petitesluxures.bigcartel.com

    https://www.instagram.com/petitesluxures
    @PetitesLuxures

    Voir aussi : "Aurélie Dubois unmakes sex"

    © Petites luxures

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  • Laurie Darmon à nu

    Il y a tout juste un an, il était question sur Bla Bla Blog du premier album de Laurie Darmon, Février 91. Quelques mois, plus tard, l’artiste a choisi de ne pas se reposer sur cet opus réussi et s’est aventurée sur un terrain autrement plus audacieux et culotté. Elle sort en ce moment son nouvel EP, Dévêtue, créé et distribué dans une totale liberté. Que la chanteuse se mette à nu dans ce cinq titres est un euphémisme : Laurie Darmon y parle d’amour dans ce qu’il y a de plus brut, d’instinctif et, finalement, d’authentique.

    Bien entendu, il est aussi question de séparations subies, d’attentes douloureuses et d’attractions difficiles, à l’exemple de Reste ("Ce sera pareil ailleurs / Ne laissons pas passer les heures / On finira par le regretter mon cœur… / Je suis juste coincée là / Complètement bloquée sur toi / Et ça m’épuise / Non mais t’imagine pas / Ça me paralyse / Y’en a plus que pour toi") ou d’Îles grecques, lumineux et sucré ("J’avais envie que tu restes auprès de moi / Là-bas y a trop de filles trop de mecs trop de trucs / Et ce je ne sais quoi").

    Dans ce nouvel EP comme chauffé à blanc, l’auditeur retiendra d’abord On Bai. et Rengaine SM, deux morceaux aux titres explicites. Dans son premier album, Monte Encore montrait déjà toute l’audace de Laurie Darmon. Cette fois, la chanteuse fait de l’amour une invitation à la fête qui ne souffre aucun contrôle : "On danse danse danse danse / On se met bien bien bien / On se laisse aller comme ça / Je me laisse aller avec toi toi toi / On bouge on bouffe on boit on bai." Avec sa musique minimaliste dopée d’une énergie communicative, Laurie Darmon propose un titre décomplexé et libérateur.

    Un EP comme chauffé à blanc

    Tout aussi libérateur et bien plus audacieux encore, Rengaine SM propose sur une ballade naïve qui suit les confidences d’une jeune femme sur ses expériences sado-masos. Il faut avoir l’art de maîtriser le texte comme Laurie Darmon pour pouvoir oser une telle mise en musique : "Je me souviens des interdits sur tes lèvres / Ne ferme pas les yeux j’ai dit ou je te crève / C’était bon c’était bon c’était bon / C’était la vie qui venait nous pénétrer par ici aussi." Dans l’emballement de ses confidences, la musicienne insuffle dans Rengaine SM cette saveur romanesque et touchante qui donne à ce titre une légèreté paradoxale : "J’en veux encore / Pourquoi t’as tout repris / Tu aurais pu au moins laisser ton corps."

    Une dernière chanson mérite qu’on lui porte une attention particulier, Stéphane et Stéphanie. Rien à voir avec le titre éponyme d’une certaine Caroline Verdi, obscure chanteuse des années 70 – un petit tour sur Bide & Musique vous en convaincra définitivement. Le "couple de noctambules" qui fait l’objet de cette samba slamée est une réussite totale : sophistication bluffante dans les ruptures de rythmes, texte déchirant d’humanité, portrait esquissé de deux bobos que l’on aimerait croiser, voix nette et sans fioriture qui rappelle la Laurie Darmon slameuse de La Rupture : "Tu m’as laissée toute seule / Et maintenant c’est moi qui reste / Là sur le bord de ta gueule / T’as pas débarrassé les miettes / J’avais pas l’habitude avant / J’étais la fille qui sait déjà / Que chaque soir à l’appartement / Même si c’est tard tu seras là." S’il n’y a qu’un seul titre qui peut justifier l’écoute de cet EP, c’est sans conteste Stéphane et Stéphanie.

    Avec On Bai., Laurie Darmon s’est jetée dans le grand bain d’une liberté, certes risquée mais qui augure un beau devenir. Si ce ne sont que les préliminaires d’un deuxième album, on a hâte d’en découvrir plus.

    Laurie Darmon sera au Bus Palladium le 31 janvier 2019.

    Laurie Darmon, Dévêtue, Lionne Records, 2019
    Laurie Darmon au Bus Palladium, Paris, le 31 janvier 2019, 20 heures
    https://www.facebook.com/lauriedarmonoff

    Voir aussi : "Vingt-sept ans à la limite"
    "Laurie Darmon, la fille formidable"

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  • Le top 10 de Bla Bla Blog pour 2018

    En ce début d’année, la période est parfaite pour faire un bilan de 2018. L’an dernier, 263 articles ont été publiés par Bla Bla Blog. Quels ont été les plus populaires ? Cette année encore, nous vous proposons un classement des articles les plus populaires en 2018. Plusieurs chroniques ont tiré leur épingle du jeu, mais aussi des artistes qui ont attiré l’attention de Bla Bla Blog. Pour ce top 10, attendez-vous à être étonnés. Cette chronique présente ce classement, accompagné d’une présentation, d’extraits et évidemment de liens pour lire ou relire les articles marquants de cette année.

     9  Mariscal sur les pas de son brillant Ané

    Découvert en mars dernier, le moins que l’on puisse dire est que Mariscal a fait un grand bond cette année, jusqu’à faire la première partie d’un concert de Dominique A à l’Équinoxe de Châteauroux. C'était en décembre dernier. Lorsque nous disions que ce musicien allait sur les pas de son "brillant Ané", nous n’étions pas loin de la vérité.

    Extrait
    "Je vais vous raconter, si vous le voulez bien, l’histoire de cette chronique.
    La semaine dernière, j’étais en train d’écrire au sujet de la passionnante exposition Rock ! Une histoire nantaise (Château des Ducs de Bretagne, à Nantes, du 24 février 2018 au 19 novembre 2019), dont une partie est consacrée à Dominique A, lorsque je suis tombé sur le premier album de Grégory Mariscal, Plus le Temps. Et là, le choc : les similitudes avec ce nouvel arrivant de la scène française et l’auteur de La Fossette (1992) ou de La Mémoire neuve (1995) me sont apparues évidentes.
    Le Coton a le grain du Vivement Dimanche de La Fossette. Quant à Je Marche Je Respire, ne renvoie-t-il pas au Je ne respire plus, Milos dans La Mémoire neuve ?"

    La suite ici…

     8  La Brodeuse Masquée a encore frappé

    C’est par hasard que Bla Bla Blog est tombé sur La Brodeuse Masquée et ses étonnantes créations. Chez elle, la broderie à l’ancienne subit un sérieux dépoussiérage grâce aux thèmes de cette artiste d’un nouveau genre. Ce qui intéresse La Brodeuse Masquée ? Des faits divers trash, des citations claquant comme des slogans et des références à actualité. Décalage et humour noire assurée par cette formidable créatrice.

    Extrait
    "La Brodeuse Masquée sévit sur Internet, via ses comptes Facebook et Instagram, et elle mérite que l’on s’y intéresse.

    Qui est cette mystérieuse femme, œuvrant dans l’ombre avec un sens de l’humour décalé dans un créneau jusque-là has-been, celui de la broderie ?
    Pour se présenter, notre Brodeuse Masquée use d’une phrase pompée avec malice dans le jargon complotiste : "Qui est-elle ? Quels sont ses réseaux ? Seuls ceux qui savent savent…" Quelques indices sur ses créations – un hommage au club de football de l’AS Nancy Lorraine et un autre au régional de l’étape, Michel Platini – laissent à penser que c’est en Meurthe-et-Moselle qu’il faut chercher la trace de cette artiste d’un autre genre."

    La suite ici...

     7  Vanished Souls, les enfants du rock

    Parmi les nombreux coups de projecteurs musicaux, celui sur Vanished Souls a permis aux quatre Parisiens d’entrer dans notre classement. Une occasion parfaite pour redécouvrir ce groupe de rock que nous avions aimé.

    Extrait
    "Les Vanished Souls, ont décidé de faire un sort au rock à papa. Pas de parti pris chez ces quatre petits Français découverts en 2013, qui sortent en mars leur nouvel album éponyme : le maître mot de cet opus est de s’aventurer sur la route longue, sinueuse et passionnante du rock et de ses nombreux dérivés. Et le moins que l’on puisse dire c’est que les surprises sont nombreuses.
    DriX, Svein, Fred et Yann Forléo ne cachent pas leurs références musicales – et pop-rock – tous azimuts , que ce soit Radiohead, My Bloody Valentine, Archive, Sigur ros ou Pink Floyd."

    La suite ici…

     6  Seul en scène, entre amis

    La pièce de théâtre Ça aurait pu commencer comme ça ! de Paul Morel et Julien Delpech a fait le buzz sur Bla Bla Blog : une belle réussite pour un spectacle créé et produit par deux amis que nous avons pris plaisir à faire découvrir.

    Extrait 
    "Ce seul en scène, une vraie performance en soi, promet une plongée séduisante dans le milieu du spectacle, comme dans la tête de ces artistes que Bla Bla Blog a plaisir à faire découvrir.
    Paul Morel raconte l’histoire de Paul, cet autre que lui-même pour reprendre une citation de Proust, un jeune homme certain de son talent de comédien, mais qui finit par se saborder lui-même par manque de travail, de compassion et d’humilité.
    "

    La suite ici...

     5  Des dominos pour faire chuter la maladie de Charcot

    Voir à la cinquième place de notre classement un événement caritatif a une saveur particulière. Le 28 avril 2018, l’association verdunoise 2A2S proposait une exceptionnelle chute de 30 000 dominos pour sensibiliser le public à la maladie de Charcot. On doit à Sébastien Brunella, touché par cette affection, cette manifestation. Le public de Bla Bla Blog y a été sensible, comme le prouve cette belle cinquième place.

    Extrait 
    "Le bloggeur assistait à Verdun non pas à un record mais à un événement qui s’en approchait : une chute géante de 30 000 dominos pour une bonne cause.
    L’association verdunoise 2A2S (Association d’Aide et de Soutien à Sébastien) a été créée autour de Sébastien Brunella, atteint de la maladie de Charcot, ou SLA (Sclérose Latérale Amyotrophique). Cette affection terrible touche aujourd’hui environ 8 000 malades en France, un chiffre pas assez important pour mobiliser les laboratoires à la recherche de rentabilités, et trop élevé pour intéresser l’AFM, comme le rappelait Sébastien Brunella lors de la manifestation caritative organisée le samedi 28 avril autour de ces dominos."

    La suite ici…

     4  Double focus sur Patricia LM

    Quelle plaisir de trouver Patricia LM dans notre classement annuel ! Après l’exposition "Sensual self-portraits" en janvier à la Concorde Art Gallery de Paris, l'artiste faisait l'actualité à Concarneau cet automne. Deux chroniques ("À l’origine" et "Les filles du port") ont mis à l’honneur cette photographe exceptionnelle. Une photographe dont Bla Bla Blog va encore parler en 2019.

    Extrait
    "Cela se passe en ce moment et jusqu’au 15 novembre à Concarneau : une Escale 7 rue du Port. Bla Bla Blog ne pouvait pas passer à côté de cet événement. Pourquoi ? Parce que nous avions parlé il y a deux ans d’une des deux artistes venues exposées.
    Patricia LM fait se rencontrer la photographie et la peinture, le folklore breton et le pop-art, mais aussi l’intimité et la sensualité. Elle partage l’Escale avec Anh Gloux, graphiste à la ligne claire et résolument tournée vers la mer, qu’elle soit avec liée à la mythologie grecque ou au folklore breton."

    La suite ici…

     3  Deborah de Robertis l’ouvre de nouveau

    Pourquoi, cette année encore, Deborah de Robertis est-elle sur le podium de Bla Bla Blog ? En 2017, l’actualité de sa performance scandaleuse au Louvre avait fait parler d’elle. Cette année, c’est dans la ville de Lourdes que l’artiste franco-luxembourgeoise a choisi de faire parler d'elle - au grand dam de certains. Mais Deborah de Robertis a aussi connu un coup de projecteur mondial inattendu à l’occasion de l’acte V des Gilets Jaunes

    Extrait
    "Elle a un nom qui fleure bon le latin et les versets bibliques. Là s’arrête pourtant le point commun entre l’institution catholique et Deborah de Robertis, qui doit s’expliquer avec l’Église dans les prochains mois. La performeuse franco-luxembourgeoise a été en effet été arrêtée le 1er septembre dernier pour s’être dénudée devant le sanctuaire de Lourdes. Elle comparaîtra en correctionnelle le 19 mai 2019 pour exhibitions sexuelles.
    Deborah de Robertis avait déjà fait une performance publique remarquée devant La Joconde en 2017. La justice n’avait pas été dans le sens du musée du Louvre, considérant que la jeune femme agissait en tant qu’artiste et militante. Tel est aussi le discours que cette dernière tient au sujet de Lourdes et de sa prestation."

    La suite ici…

     2  Union TV : un nouveau média pour une nouvelle révolution sexuelle

    À la deuxième place de ce classement annuel de Bla Bla Blog, c’est à la fois un média et une personnalité attachante qui sont mis à l’honneur. Le média est Union TV, la déclinaison télé du célèbre magazine érotique et libertin. La personnalité est Flore Cherry, sa responsable transformation digitale. Il y a quelques mois, elle nous parlait d’Union TV, de sexualité mais aussi de féminisme.

    Extrait
    "Le vénérable Union entrerait-il dans une nouvelle ère ? Créé en 1972, le magazine érotique et libertin fait lentement mais sûrement sa mue. Après l'édition web, c'est une chaîne de télévision qui vient de naître fin janvier (disponible sur la box SFR). Nous avons rencontré Flore Cherry, responsable de la transformation digitale à Union, pour en savoir plus sur ce nouveau média."

    La suite ici…

     1   Berry, de retour

    La première place de ce top 10 est, cette année encore, une chanteuse - après Marie Cherrier, Alka puis  Fishbach, respectivement en 2015, 2016 et 2017... Depuis juin 2018, Berry a fait exploser les compteurs de Bla Bla Blog grâce à un article paru il y a près d'un an de cela... Nous nous demandions ce que devenait l’auteure de Mademoiselle et des Passagers. Cette année, quelques réponses ont été apportées grâce à plusieurs concerts, dont nous avons parlé il y a quelques mois, mais aussi à une audience exceptionnelle pour une artiste hors du commun. Berry a prouvé qu’elle était toujours attendue : cette première place le prouve, s’il en était encore besoin. Et d'ailleurs, elle était bien de retour cette année et elle sera d'ailleurs toujours là début 2019. Ouf...

    Berry.jpgExtrait
    "On avait quitté Berry en 2012, avec l’album Les Passagers. La chanteuse avait choisi le fil conducteur du voyage pour des chansons délicates et pudiques, portées par une voix caressante, l’une des plus belle sans doute de la scène française. Est-elle revenue de ses voyages ? Où est-elle aujourd’hui et quelle est son actualité ?
    Il convient au préalable de faire quelques rappels sur la carrière de Berry, commencée en 2008 avec un premier album, Mademoiselle, remarqué par la critique et le grand public. Disque d'or, il a été suivi de plusieurs centaines de concerts en France comme à l'étranger (Brésil, Corée du Sud ou Serbie). Mademoiselle ce sont 10 joyaux musicaux que la chanteuse a sculpté avec ses acolytes Manou et Lionel Dudognon." 

    La suite ici...

    Voir aussi : "Le top 10 de Bla Bla Blog en 2017"
    "Le top 10 de Bla Bla Blog pour 2016"
    "Le top 10 de Bla Bla Blog pour 2015"

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  • Chaud le frigo

    Vous l'attendiez sans doute dans cette rubrique : notre ami L’‎Œil du frigo s'est penché sur l'une des scènes les plus torrides du cinéma, scène qui tourne autour de notre célèbre appareil d'électro-ménager. Focus donc sur 9 Semaines 1/2 d'Adrian Lyne avec Mickey Rourke et Kim Basinger.

    Evidemment, il fallait s'y attendre, dès que j'ai ouvert cette rubrique [en novembre 2016], les mails ont fusé : pourriez vous chroniquer la scène du frigo de 9 Semaine 1/2 ? Personnellement , je n'étais pas chaud. Pourtant, tous les ingrédients y sont, vu que ça se passe devant un frigo porte ouverte : Eh oui ! Nous sommes en pleine canicule charnelle... Mais bon, pourquoi pas.

    Kim est très belle et Mickey avait sa gueule d'autrefois... Le jeu est très simple : on ouvre la porte du frigo et on s'assoit devant, histoire de dire qu'on va se rafraîchir. On voit en arrière plan que le frigo est à moitié vide. Oui, Mickey nous a devancé. Il a tout pris, le mufle !

    Assise, sa belle attend au frais. Evidemment il a une idée derrière la tête. Comme il ne sait plus si ses produits ont dépassé la date de péremption, il décide de tout faire goûter à Kim : quel joueur ! Après tout si elle est malade, ça ne sera pas son affaire.

    Et elle se prête au jeu. En langage d'animation périscolaire, ce jeu s'appelle un "Kim au goût", ce n'est pas moi qui l'ai inventé, on peut faire aussi un "Kim à l'ouïe" (si, si essayez, non pas avec des fraises...) ou un "Kim au toucher". Bon vers la fin, avec ce miel qui dégouline partout , on n'en est pas loin. L'idée reste la même , les yeux fermés on doit deviner ce qu'on touche, ce qu'on mange, ou ce qu'on écoute. Mister Grey, n'a qu'à bien se tenir : Adrian Lyne avait déjà tout inventé avant lui. Car le summum du sadisme c'est d'insérer un piment vert de façon érotique dans la bouche de la belle Kim pour qu'elle croque à pleine dents, qu'elle s'enflamme la bouche. Quel délire ! J'imagine les cas de divorce après ce genre d'expérience... Surtout devant un frigo où ne règnent que quelques poivrons. Un comble.

    Non, j'ai l'air comme ça de rater tous les symboles érotiques des années 80. Mais pas du tout : j'y étais. Et j'ai même vu le film dans une salle obscure : c'est dire! Mais à l'époque mes parents ne prêtaient pas leur frigo pour quelques expériences culinaires.

    Bon, un dernier point côté musique, là franchement c'est insupportable. On est en pleine discussion muette érotico-frigo-culinaire et Adrian Lyne nous met une musique qui est auditivement inabsorbable. Rassurez vous, il se rattrape avec l'excellent Joe cocker, You Can Leave Your Hat On, avec un subtil déhanché de Kim qui a fait la joie des ostéos des années 80.

    Un film à voir ou à revoir pour ces séquences mythiques rentrées dans l'inconscient collectif des amateurs de frigos, ou pour l'inquiétante relation d'un couple devant un frigo, on fait comme on veut. L'excellent Willy Pasini écrivait dans son livre "nourriture et amour" : dis moi comment tu manges, je te dirai qui tu es. Ça laisse songeur.

    ODF

    9 Semaines 1/2, drame d'Adrian Lyne
    avec Mickey Rourke et Kim Basinger, USA, 1986, 112 mn

    Voir aussi : "L’‎Œil du Frigo débarque sur Bla Bla Blog"
    "9 semaines et demi"
      

     

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  • Du sex-appeal à réveiller les morts

    C’est un trip dessiné gothique que propose William Skaar avec Deanna et les Zombies (éd. Tabou). Un trip qui est aussi un conte érotique, baroque et horrifique dont l’héroïne est Deanna Carter. La pulpeuse jeune femme guide, par jeu, deux amies dans un cimetière. Mal lui en prend : en s’exhibant avec un insolent sex-appeal, ce sont des morts qu’elle réveille. Pour lui faire passer l’envie de venir les provoquer, ces zombis sont bien décidés à faire de la visiteuse d’un soir leur future victime. Pour sortir de ce mauvais pas, telle la Shéhérazade des Mille et une Nuits Deanna échange la promesse d’être épargnée quelques heures en échange d’histoires qu’elle entend bien prolonger encore et encore.

    Bien entendu, ce sont ces contes qui forment le cœur d’une bande dessinée qui ne se refuse rien. Ce que Deanna raconte n’est ni plus ni moins qu’un voyage infernal, depuis la recherche d’une mystérieuse clé d’argent dans le manoir de son grand-père jusqu’à la découverte du Carnigore. Sur ce chemin semé d’embûches, d’êtres pervers et de fantasmes, Deanna Carter croise la route d’un livre maléfique, le Carnomicon, d’une compagne de voyage tout aussi pulpeuse, Béatrice et d’êtres infernaux prêts à tout. Et surtout, elle pénètre dans un enfer dantesque, "un tableau vivant et démentiel." L’audace, la provocation, le sexe et l’humour noir sont dans chaque case de cette BD américaine proposée en France aux éditions Tabou.

    Un tableau vivant et démentiel

    Pour Deanna et les Zombis, William Skaar mélange sans vergogne le trash, le fantastique, le gore, des traditions mythologiques, la religion, le chamanisme et bien entendu de l'érotisme à tous les étages. Deanna est l’incarnation d’une sorcière sexy, moderne et chasseresse de morts-vivants, comme avant elle l'Anita Blake de Laurell K. Hamilton. Mais, à vrai dire, c’est vers d’autres sources qu’il faut chercher les influences de William Skaar : le dessinateur Richard Corben, l’auteur de pulps Richard Shaver, les classiques Sade et Dante, le romancier HP Lovecraft et son Cthulhu, Edgar Rice Burroughs, le créateur de John Carter, ou encore l’actrice Barbara Steele, pour ses rôles dans Le Masque du démon ou La Chambre des tortures.

    Le lecteur peut compter sur Deanna Carter, sur sa témérité comme sur son sex-appeal, pour venir à bout de morts-vivants, ou du moins les envoûter à sa manière, grâce à ce voyage plein de cris, de dangers et de plaisirs répugnants et honteux. C'est bon, la honte.

    William Skaar, Deanna et les Zombis, Les Mille et une Nuits des Morts-vivants,
    éd. Tabou, 2018, 80 p.

    http://carnigor.com
    https://www.facebook.com/will.skaar
    https://www.facebook.com/deannaofthedead

    Voir aussi : "Zombie, fais-moi peur"

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  • Le salon le plus sexy du monde s’apprête à débarquer à Paris

    Le samedi 24 novembre 2018, la fine fleur de la littérature érotique se donne rendez-vous à La Bellevilloise pour mettre à l’honneur un genre souvent gentiment moqué, lorsqu’il n’est pas considéré avec mépris. Et pourtant, la littérature érotique a sans doute beaucoup à nous dire, notamment sur la société, sur les rapports hommes-femmes et bien entendu sur la sexualité.

    Débats, ateliers d’écriture, animations, jeux (dont Le Confessionnal, à, ne pas rater), lectures publiques et bien entendu rencontres avec des auteurs ponctueront la journée de cet événement que Bla Bla Blog suit et soutient depuis sa création en 2016.

    Les femmes seront largement représentées, et pour cause : depuis quelques années, elles dominent largement la littérature érotique et ont permis de donner un nouveau souffle à un genre qui avait tendance à mouliner les mêmes poncifs.

    Outre la présence de Brigitte Lahaie, aujourd’hui animatrice radio et directrice de collection aux éditions La Musardine, cette troisième édition du salon de la littérature érotique recevra la féministe Peggy Sastre (Comment l'Amour empoisonne les Femmes et La Domination masculine n'existe pas aux éditions Anne Carrière), Octavie Delvaux (Sex in the Kitchen, éd. La Musardine), Eva Delambre (Abnégation, Marquée au fer et L’Éveil de L’Ange aux éditions Tabou), Gala Fur (Dictionnaire illustré du BDSM, Les Soirées de Gala et Gala Strip aux éditions de la Musardine), Adeline Fleury (Petit éloge de la Jouissance féminine, Je, Tu, Elle, Femme Absolument), Maryssa Rachel (le sulfureux Outrage, par une personnalité de la dark romance), Julia Palombe (Au Lit Citoyens !, éd. Hugo & Cie), Stella Tanagra (Les Dessous de l’Innocence et Sexe Primé aux éditions Tabou), Guenièvre Suryous, l’illustratrice des Guides de Survie Sexuelle, sans oublier Céline Tran, directrice de collection aux éditions Glénat BD, auteure de Ne dis à Personne que tu aimes Ça (éd. Fayard), coach en sexualité et ninja à ses heures perdues…

    Coach en sexualité et ninja à ses heures perdues

    Les hommes ne seront pas en reste, avec Robin d’Angelo (Judy, Lola, Sofia & moi, éd. Goutte d'Or), Stéphane Rose (Kimberley, sa Vie, son Œuvres, éd. La Musardine) et Étienne Liebig (Le Sexe de la Musique, éd. La Musardine).

    Un an après le déclenchement de l’affaire Weinstein et du mouvement #Metoo, le féminisme et l’engagement citoyen risquent de dominer nombre de rencontres au cours de ce salon de la littérature érotique. Un extrait de la pièce de théâtre événement Sexpowerment, tirée du livre de Camille Emmanuelle, sera lu par Lisa Wiznia et Claire Assali à 17 heures. Un peu plus tard, Adeline Fleury viendra parler des femmes et du discours érotique. Le salon se clôturera par un show musical de Julia Palombe, Au Lit Citoyens ! D’autres conférences et animations ponctueront cette journée bien remplie.

    Intelligent, chaud, ouvert, drôle et polisson : voilà qui va faire de ce salon le plus sexy du monde, ou pas loin.

    Salon de la littérature érotique, le samedi 24 novembre 2018
    La Bellevilloise, 21 rue Boyer, Paris 20e , métro Gambetta, ligne 3
    De 15H à 21H, Prévente 10 € / Sur place 15 €

    http://polissonneries.com/le-salon-de-la-litterature-erotique-2018

    Voir aussi : "Le salon de l’érotisme sous le regard des modèles d’Alex Varenne"
    "Le salon de la littérature érotique remet le couvert"

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  • Comment pécho un mec

    Une première question se pose à la lecture du dernier livre de Flore Cherry, Osez... draguer un Mec (éd. La Musardine) : ce vade-mecum sur l’art de la drague féminine peut-il être lu par les hommes ? La question n’est pas si anodine qu’elle n’y paraît.

    Un tel guide est a priori destiné aux femmes. Mieux, il s’ouvre sur une introduction résolument féministe. L’auteure confie avoir entrepris l’écriture de ce guide après la lecture d’un best-seller d’Ellen Fein et Sherrie Schneider, Les Règles - Secrets pour capturer l'Homme Idéal (éd. Albin Michel). Ce guide "miracle" sur l’art de se faire pécho par des mecs bien sous tout rapport en maniant l’art de se faire aborder, de se comporter sans ostentation (pour les femmes !), de savoir manier le "oui mais" et le "non sauf si" ou de manipuler un homme en lui promettant la récompense d’une possible conquête, est considéré par Flore Cherry comme un miroir aux alouettes. Mais ce manuel old school est aussi et surtout un contenu perpétuant une figure ancestrale de la femme – et de la drague.

    Qu’on se le dise : pécho est une affaire sérieuse, dans laquelle il est aussi question des rapports hommes-femmes, du modèle féministe imposé par les sociétés patriarcales mais aussi du savoir-vivre ensemble et de pouvoir se séduire mutuellement.

    La drague ? Les filles, n’hésitez pas à vous y mettre ! annonce l’auteure. Il n’y a rien de mal à aborder un homme qui vous plaît, "sans attendre que celui-ci vous adresse la parole en premier." Deux avantages en découlent : "expliciter clairement votre consentement et vos intentions, et ne jamais rester en zone grise" d’une part, et "vous redonner confiance en vous" d’autre part.

    D’emblée, Osez... draguer un Mec  s’annonce comme un guide plus sérieux et plus profond que ne l’annonce son titre. Flore Cherry entend encourager ses consœurs à prendre des initiatives, à revendiquer leur liberté de plaire, à assumer leurs désirs et à ne pas se contraindre aux modèles anciens et dépassés. Aller vers les hommes, dit-elle encore, peut intimider mais cela présente l’avantage de choisir son partenaire. Et, ajoute-t-elle, un homme dragué sera toujours bienveillant pour la personne qui l’aborde, mêmes’il ne répond pas favorablement. Voilà qui devrait faire tomber quelques inhibitions…

    La règle du "fuck yes !"

    Pécho c’est ne pas s’empêcher, dit en substance la journaliste, qui écrit ceci : "Prendre l’initiative, ça paye". "Si vous restez assis et attendez qu’on vienne vous parler, vous finir avec le moins mauvais de ceux qui seront venus vers vous", dit-elle encore en citant Hannah Fry (Les Mathématiques de l’Amour, éd. Marabout).

    Pour son guide, Flore Cherry choisit assez astucieusement de mettre la lectrice dans la peau d’une gérante de boutique désireuse d’attirer les meilleurs clients. Et pourquoi pas ? Les titres des chapitres trouveraient leur place dans des manuels d’économie : "Faire une étude de marché", "Afficher clairement vos horaires d’ouverture", "Soignez votre devanture", "Restez professionnelle" ou "Démarquez vous du marché."

    Tout comme un commerçant, le but n’est ni plus ni moins que d’"apporter de l’enthousiasme à la rencontre et la découverte de l’autre." C’est la règle du "fuck yes !", qui serait la réponse idéale d’un homme, définitivement séduit et convaincu. Flore Cherry répond aussi à quelques-unes des éternelles questions en matière de drague : faut-il coucher la première fois ? ("encaisser un client" tout de suite ?) , comment se mettre sous sa meilleure apparence ? ("soigner sa devanture") ou Comment assumer un refus ? ("Restez professionnelle").

    Dans un marché concurrentiel, l’auteure suggère des trucs et des lieux pour maximiser ses chances de draguer, que ce soit seule ou en groupes, sans omettre l’importance de l’Internet. Des focus sont également faits sur des situations particulières : faut-il draguer son ex, un ami (cette fameuse friendzone) ou un collègue de bureau ? Et qu’en est-il des exemples venus d’autres pays ?

    Flore Cherry fait d'Osez... draguer un Mec un guide qui aurait sa place parmi les livres de développement personnel : accepter son corps, donner du sens à son histoire, assumer ses faiblesses...

    Au terme de la lecture, beaucoup de lectrices pourraient bien se sentir convaincues par cette drague longtemps réservée à la population masculine. Quant aux hommes, ils seraient bien idiots de ne pas se réjouir de cette nouvelle forme de partage des rôles.

    Flore Cherry, Osez... draguer un Mec , éd. La Musardine, 2018, 128 pages

    Voir aussi : "Union TV : un nouveau média pour une nouvelle révolution sexuelle"
    "La vie (sexuelle) des jeunes"
    "Zob in job
    "C’est l’amour à la plage"

     

  • Pas de deo gratias pour Deborah de Robertis

    Elle a un nom qui fleure bon le latin et les versets bibliques. Là s’arrête pourtant le point commun entre l’institution catholique et Deborah de Robertis, qui doit s’expliquer avec l’Église dans les prochains mois. La performeuse franco-luxembourgeoise a été en effet été arrêtée le 1er septembre dernier pour s’être dénudée devant le sanctuaire de Lourdes. Elle comparaîtra en correctionnelle le 19 mai 2019 pour exhibitions sexuelles.

    Deborah de Robertis avait déjà fait une performance publique remarquée devant La Joconde en 2017. La justice n’avait pas été dans le sens du musée du Louvre, considérant que la jeune femme agissait en tant qu’artiste et militante. Tel est aussi le discours que cette dernière tient au sujet de Lourdes et de sa prestation. Deborah de Robertis considère que son message tient d’abord de l’hommage à l’une des femmes mythiques de l’histoire de l’humanité : "Magnifique le ventre qui t’a porté, Magnifique le sexe qui t’a offensé, Magnifique le sein qui t’a allaité," cite-t-elle en reprenant des versets de l’Évangile selon s. Luc.

    Des versets de l’Évangile selon s. Luc

    Dans un communiqué qu’elle adresse en guise de droit de réponse, Deborah de Robertis entend se placer au-dessus de la querelle religieuse et morale. C’est en féministe et en intellectuelle engagée qu’elle s’exprime : "Par ce geste de mise à nu, j’incarne l’apparition de la Vierge avec mon corps de chair et de femme vivante… Ce geste est un hymne à la vie, d’où le titre "L’origine de la vie", en référence à "l’origine du monde". Si l’on observe attentivement nous pouvons voir que le dessin des plis du voile de certaines vierges imite parfaitement les formes du sexe féminin. Dans les religions monothéistes, Marie est le modèle féminin le plus emblématique, le plus représenté, le plus connu et donc le plus exploité. En effet, la représentation humaine et donc féminine est très rare dans les autres religions monothéistes. C'est la raison pour laquelle j'ai choisi d'incarner la Vierge Marie qui, au delà de sa dimension religieuse, est l’une des femmes les plus connues au monde. Mais, en réalité par cet acte j'ai aussi incarné Marie-Madeleine, une femme libre et une autre figure emblématique qui a été diffamée, invisibilisée et dont l’image a été déformée car "trop" incarnée et "trop" sexuée… Il en est de même pour les femmes dans l'art et dans la société en général. Elles ne sont jamais reconnues immédiatement et pour la plupart elles sont exclues de l'Histoire… La figure de Marie à Lourdes, est au fond aussi exploitée que le visage de la Joconde au Louvre. À Lourdes la Vierge est adulée mais aussi utilisée comme la "poule aux œufs d'or". C'est elle qui est le pilier économique de la cité mariale. Comme la Joconde, on la retrouve sur des tasses , des tee-shirts et des porte-clefs. Comme le sexe féminin de "L'origine du monde" qui attire les touristes et remplit les caisses du musée d’Orsay, la représentation de Marie attire les pèlerins du monde entier… En incarnant les modèles féminins, mon propos est de les libérer du cadre dans lequel ils sont figés et inverser ainsi le point de vue à partir du regard des femmes, et cela sur le plan historique, politique et artistique."

    Au passage, Deborah de Robertis adresse une banderille aux institutions religieuses, qui ont laissé prospérer dans le lieu sacré de Lourdes de vrais marchands du temple, la Vierge Marie faisant pour beaucoup figure de poule aux œufs d’or pour des millions de fidèles. Pour un deo gratias de l’Église catholique, la performeuse franco-luxembourgeoise devra repasser. 

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    À voir aussi : "Deborah de Robertis l’ouvre"
    "Deo gratias pour Bernadette"