En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
En réalisant des recherches sur sa région d’origine, la Bretagne, Stéphanie Trouillard, journaliste à France 24, découvre la photo d’une déportée du Morbihan, Marie-Louise Moru, dite Lisette. Un cliché pris à Auschwitz sur lequel la jeune femme, étonnamment souriante, semble défier ses bourreaux. Cette attitude emplie de bravoure va inspirer une longue quête pour retracer le parcours tragique de cette résistante.
Longtemps resté dans l’ombre, le destin de Lisette retrouve la lumière à travers des textes, photos et documents d’archives. Journaliste à France 24, Stéphanie Trouillard s’est spécialisée depuis plusieurs années dans l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Quatre ans après la sortie du webdocumentaire multi-primé Si je reviens un jour, les lettres retrouvées de Louise Pikovsky, elle propose une nouvelle enquête sur cette période à l'occasion de la Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation.
Quatre chapitres composent le documentaire de Stéphanie Trouillard, Le sourire d’Auschwitz : "Oser dire non", "La dénonciation", "Le convoi des 31 000"et "La reconnaissance". Le récit d’une Française ordinaire plongée en enfer pendant l’une des périodes les plus noires de notre histoire.
Nous avions parlé il y a quelques semaines de la biographie de Simone Veil par Amandine Deslandes. Cet ouvrage passionnant sur une femme politique exceptionnelle à plus d'un tire méritait que l'on s'y attarde de nouveau. Une interview d'Amandine Deslandes s'imposait. L'auteure de Simone Veil, Mille Vies, Un Destin (éd. City) a bien voulu répondre à quelques questions.
Bla Bla Blog – Bonjour Amandine. Vous êtes l’auteure d’une biographie sur Simone Veil. Qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans cette entreprise, que l’on imagine ardue ? Amandine Deslandes – Je dois avouer que j’ai toujours voulu écrire, et secrètement rêvé d’être publiée. Alors, j’écrivais, sans trop en parler à personne, à part mon associé, qui est également mon compagnon dans la vie. Nous avons eu l’occasion de rencontrer dans le cadre de notre travail un membre de City Éditions. Ils ont une partie de leur activité spécialisée sur les biographies et les témoignages. Alors, nous nous sommes mis en quête d’un thème. Avec le tournage d’un film biopic, nous avons choisi d’écrire sur Madame Veil. Je me suis très vite éprise du sujet, à la fois sur les sujets en lien avec la protection sociale et sur la question du droit des femmes. C’était si naturel de raconter cette grande dame ! C’est vrai que c’était du sport d’écrire en seulement trois mois, surtout avec ma vie professionnelle en parallèle, mais c’était aussi très galvanisant !
BBB – Quelles ont été vos sources ? AD – L’écriture de cette biographie a nécessité un très gros travail de recherche. J’ai d’abord lu tous les ouvrages parus sur sa vie. Ensuite, il s’est agi de compiler des archives. Aujourd’hui avec les moyens dont on dispose, l’accès à l’information est facilité. J’ai regardé les vidéos archives de l’INA, comme les anciens débats télévisés ou encore Le Divan d’Henri Chapier, puis lu de très nombreux articles, dans Paris Match, Le Figaro, Le Monde, Le Point, et tant d’autres. J’ai également écouté des podcasts parus au moment de sa disparition. J’ai beaucoup travaillé à base de photos ou encore de cartes pour me représenter les lieux et les personnes, et pouvoir les décrire avec justesse. Je dirais en fait que, le plus difficile, c’est presque de savoir arrêter les recherches !
BBB – Le lecteur sera sans doute surpris de voir que la période de sa vie la plus sombre, celle de la déportation, fait l’objet d’une vingtaine de pages alors qu’il s’agit d’une période capitale dans sa vie. Est-ce par manque de sources ? AD – Je ne crois pas que cela soit le sujet. Je crois avoir trouvé ce dont j’avais besoin pour travailler cette partie terrible de sa vie. Toutefois, cela a, proportionnellement à la durée de sa vie, représentée, certes une période très sombre, mais relativement courte. Je ne voulais pas non plus la résumer à sa judéité. Cela ne me semblait pas la définir, et encore moins être conforme à ce qu’elle aurait probablement souhaité.
BBB – Simone Veil semble avoir d’ailleurs longtemps été discrète cette période. AD – C’est une horreur. Je crois que personne n’est à même de comprendre la réalité de ce que les déportés ont vécu. Cela a été très dur pour moi d’écrire sur le sujet, et aujourd’hui quand j’en parle, j’ai toujours la gorge qui se noue. Alors, quand on l’a vécu, je n’ose même pas imaginer. Elle a vécu un traumatisme terrible, et je crois qu’elle n’avait pas envie d’être réduite à cela, ce qui ne l’a pas empêché bien au contraire d’œuvrer pour le devoir de mémoire.
"Le plus difficile, c’est presque de savoir arrêter les recherches !"
BBB – À la lecture de votre biographie, il apparaît contre toute attente que c’est la loi sur l’adoption sur laquelle elle a travaillé qui est sa plus grande fierté. Avez-vous vous-même été surprise par son regret que ce ne soit pas cette loi qui porte le nom de « Veil » mais la loi sur l’IVG ? AD – Il me semble qu’elle n’était pas, en son for intérieur, pro-avortement. Elle pensait cependant qu’il s’agissait d’une question de santé publique et de droit. Il était indispensable pour elle de mettre fin à cette hypocrisie de société et de permettre une réelle avancée en matière des droits de la femme. Toute sa vie, elle a œuvré à la défense du droit de l’être humain. Je crois qu’elle aurait aimé que la loi sur l’adoption porte son nom, elle la considérait comme un bel aboutissement de son travail de juriste.
BBB – N’y a-t-il pas une énigme "Simone Veil" ? Et cette femme d’un milieu bourgeois plutôt conservateur qui donne naissance à l’une des plus grandes révolutions sociétales du XXe siècle ? AD – Je ne pense pas que l’on puisse réduire Simone Veil à un simple paradoxe de société. Elle était certes d’un milieu bourgeois et mondain, mais elle avait une forme de rébellion en elle. C’était un esprit libre. Elle était capable de se fondre dans le Tout-Paris tout autant que de s’emporter contre une injustice criante. Elle cherchait en toute chose un équilibre en rejetant les clivages partisans. Je crois que c’est la marque de fabrique de son engagement, et c’est un point dans lequel je me retrouve profondément.
BBB – Vous insistez aussi sur son engagement européen. Qu’est-ce qui reste aujourd’hui de son héritage européen ? AD – Elle a été une Européenne convaincue très tôt. C’est ainsi qu’elle a suivi son mari muté en Allemagne, car elle croyait profondément en l’importance de la réconciliation. Elle a été la première femme Président du parlement européen. C’est en soi un héritage. Bien que son passage à la tête de l’assemblée ait été court, elle a beaucoup œuvré pour la construction européenne. C’est elle qui a fait rayonner le parlement et lui a donné la crédibilité face aux autres instances européennes dont il dispose encore aujourd’hui.
BBB – Parlez-nous de ses relations avec Jacques Chirac, assez complexes d’après ce que l’on peut lire. AD – Complexes, je ne sais pas. Ambivalentes, certainement. Il l’a beaucoup soutenu, et il avait une affection particulière pour elle. Il l’appelait « Poussinette ». En même temps, c’était un ambitieux. Je cite dans le livre une phrase qu’elle répète à son sujet : "Jacques Chirac et moi sommes des amis. Mais l’amitié et la politique sont deux choses différentes." Je pense qu’ils ne partageaient pas exactement la même vision de la politique. Elle était profondément centriste, et lui n’était pas, ce que l’on pourrait appeler un homme de compromis !
BBB – Simone Veil est décédée en juin 2017, soit quelques mois seulement avant le déclenchement du mouvement #MeToo. D’après vous, comment aurait-elle réagirait, elle qui est une des figures du féminisme français ? AD – Je pense que l’on en a fait une icône féministe contre sa volonté. Elle ne se revendiquait pas de ce mouvement. Il m’apparait qu’elle était avant tout un défenseur des droits, des droits de la femme en particulier. Elle pensait d’ailleurs à la fin de sa vie que le chemin était loin d’être terminé, et qu’il ne fallait pas oublier d’où l’on venait. La mémoire, encore et toujours. Je ne suis pas certaine qu’elle aurait apprécié ce mouvement. Elle a incité les femmes à faire appliquer leurs droits. Cependant, elle était, en toutes circonstances, pour la justice et le respect de l’être humain. Elle n’aurait pas probablement cautionné l’utilisation parfois déviante des réseaux sociaux.
BBB – Merci d’avoir répondu à ces questions. AD – Merci à vous de m’avoir donné l’opportunité de partager ma passion de cette grande dame !
C’est peu de dire que Simone Veil est une personnalité majeure de la Ve République. Femme politique dans un milieu masculin, elle est restée une personnalité populaire et admirée, y compris quatre ans après sa mort, en juin 2017. Une vraie référence, en dépit du fait qu’elle n’a été ni Présidente de la République, ni première ministre.
Dans son ouvrage, Simone Veil, Mille Vies, Un Destin (éd. City), Amandine Deslandes revient sur le destin peu ordinaire de cette femme issue de la bourgeoisie parisienne "éclairée". L’enfance heureuse de la petite Simone Jacob, modelée par le patriotisme et la laïcité, n'est absolument pas déterminé par les origines juives de la famille, à telle enseigne qu’"elle aurait oublié qu’elle était juive sans la guerre."
La grande rupture de sa vie est celle de l’Occupation et de sa déportation à Auschwitz puis Bergen-Belsen, avant une Marche de la Mort .
La biographe consacre moins de 20 pages à cette expérience inhumaine et traumatisante, mais c’est cette période d’un an est essentielle pour comprendre le parcours d’une survivante, mais aussi une incomprise dans une France qui, après la seconde guerre mondiale, qui souhaite tourner au plus vite la page de l’Occupation et du génocide juif. La blessure indicible sera toujours là, d’autant plus que la jeune Simone ne s’est jamais considérée comme juive : "Simone Veil était entrée française dans les camps. Elle est ressortie juive."
La sortie de la guerre est d’autant plus difficile que "les déportés raciaux n’ont pas eu le même traitement que les autres… sont considérés comme moins importants." De plus, Simone en vient à jalouser sa sœur, une survivante elle aussi, mais qui est passée par la Résistance et est considérée comme une héroïne. L’autre déchirure est un deuil : celle de Madeleine Jacob, surnommée "Milou", avec qui Simone a partagé les épreuves des camps. En 1952, après des études à Sciences-pop et la rencontre avec son futur mari Antoine Veil, Milou décède dans un accident de voiture.
Les années suivantes sont celles d’une carrière dans la fonction publique autant que d’un engagement pour améliorer les conditions d’incarcération dans les prisons françaises. Les femmes détenues subissent des conditions pires que les hommes, constate Simone Veil : "L’administration pénitentiaire m’a davantage empêchée de dormir que le ministère de la Santé !", commente-t-elle plus tard.
"Simone Veil était entrée française dans les camps. Elle est ressortie juive"
Elle est nommée ensuite à la direction des affaires civiles. Elle travaille sur le dossier de l’adoption et rédige un projet de loi révolutionnaire, plaçant l’enfant au centre du processus : "Sa plus grande fierté professionnelle… Elle regrettera toujours que la loi dénommée Veil soit sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG) plutôt que [cette loi sur l’adoption]".
1969 marque l’arrivée de Simone Veil dans le grand bain de la politique – masculine. Quelques années plus tard, le jeune Président élu, Valéry Giscard d’Estaing fait entrer Simone Veil dans son gouvernement pour lancer des réformes sociales. Et parmi ces réformes, il y a cette loi pour l’IVG, qui va être le vrai marqueur politique de cette femme politique atypique. Elle entre dans le gouvernement de Jacques Chirac avec qui, comme l’explique Amandine Deslandes, les relations – "une centriste et un anti-compromis" – ne vont jamais être simples : amitié, confiance et respect n’empêchent pas les manœuvres politiciennes, les désaccords, voire les coups bas.
La réforme de l’IVG fait l’objet d’un chapitre particulièrement documenté. Amandine Deslandes décrit bien l’atmosphère révolutionnaire qui régnait au mi-temps des années 70, rendant indispensable une loi qui pouvait défriser les plus conservateurs : "Si tu ne règles pas ce problème dès le début du septennat, nous auront droit à un avortement sauvage devant l’Élysée !", prévint un témoin à une Simone Veil qui incarnait cette réforme capitale pour le droit des femmes.
Sans doute s’agit-il là du point de départ d’une histoire passionnée entre la France et Simone Veil, dans la carrière passa ensuite par le Parlement européen. elle en fut une Présidente investie, comme le dit l’auteure. C'était une voix européenne qui portait haut des messages de paix, de réconciliation et de modération.
Figure charismatique à la parole portant loin, Simone Veil n’est pas une personnalité classique, comme le montre Amandine Deslandes : de nouveau ministre dans les années 90 sous le gouvernement de cohabitation de d'Edouard Balladur, c’est finalement moins comme responsable politique qu’elle a laissé sa trace que comme figure morale. Que l'on pense à ses fonctions de Sage au Conseil Constitutionnel puis à son élection à l'Académie française en 2008.
Amandine Deslandes insiste bien entendu sur l’importance de son passé de déportée, qui fait d’elle une des gardiennes de la mémoire des victimes de la Shoah. L’autre combat majeur est celui pour le droit des femmes, qui lui fait dire : "Le bonheur des femmes est un des problèmes fondamentaux de notre société." Un combat plus que jamais d’actualité. On serait curieux aujourd’hui de l’entendre parler des combats féministes, alors qu’elle s’est éteinte quelques semaines avant le déclenchement du raz-de-marée #MeToo.
En raison de la crise sanitaire et du grand confinement de ce printemps, Résistance de Jonathan Jakubowicz est passé totalement inaperçu, récoltant un peu plus de 7 000 dollars de recettes sur le continent américain et moins de 300 000 dollars dans le monde. Des chiffres exceptionnellement bas.
Malgré tout, ce film historique se situant en pleine seconde guerre mondiale, dans la France occupée, mérite que l’on s’y arrête. D’abord pour la prestation de ses deux acteurs principaux, Jesse Eisenberg et Clémence Poésy, ensuite, ensuite parce que le long-métrage de Jonathan Jakubowicz s’intéresse à une personnalité exceptionnelle, dans la période de sa vie la moins connue : Marcel Marceau. Canal+ propose de le découvrir en ce moment.
Celui qui deviendra le Mime Marceau se nomme dans l’état-civil Marcel Mangel. Né dans une famille strasbourgeoise d’origine juive, l’adolescent n’a pour préoccupation qu’une passion : le spectacle. Déjà doué pour le mime, il voit cependant très vite la guerre le rattraper et la menace allemande entrer dans sa vie. Avec son frère et son cousin, résistants, il décide de s’engager avec eux – mais aussi pour les beaux yeux d'une jeune femme, Emma. Leur combat est le sauvetage d’enfants juifs orphelins. Sachant leur existence condamnée, le groupe de résistance les cache, avant de décider de les faire fuir en Suisse. Le jeune homme prend un pseudo pour ce combat : Marcel Marceau. À Lyon, où les résistants on trouvé refuge, l’officier Klaus Barbie, "le boucher de Lyon" (un surnom qui prendra tout son sens dans une scène effrayante), a vent de cette opération et se lance sur la trace de Marcel, d’Emma et des enfants.
Biopic à la facture classique, Résistance est à voir. Le premier intérêt est la découverte d'un pan méconnu de la vie du Mime Marceau. Un nom qui date de cette période et qui prend tout son sens. Jesse Eisenberg campe le plus grand mime de l’histoire avec justesse, ce qui n’a rien d’évident pour une telle figure qui a contribué à révolutionner l’histoire du spectacle. On prend tout autant plaisir à retrouver Clémence Poésy, si rare et pourtant si impeccable dans ce drame historique à l'histoire passionnante.
Les critiques sur le choix de l’anglais pour un film se déroulant en France n’a a mon avis ni réelle pertinence ni grand intérêt (regardez un peu les classiques indiscutable que sont La Liste de Schindler ou Le Pianiste…). Résistance (un titre trop général qui ne reflète pas le choix artistique du réalisateur et scénariste) reste un bon film sur cette période, et qui se regarde à la fois comme un honorable long-métrage historique, un vrai film à suspense et comme un magnifique hommage à Marcel Marceau.
Résistance, biopic de Jonathan Jakubowicz, avec Jesse Eisenberg, Ed Harris, Édgar Ramírez, Clémence Poésy et Matthias Schweighöfer, France, États-Unis, Allemagne et Royaume-Uni, 2020, 120 mn, en ce moment sur Canal+ https://www.canalplus.com
Unorthodox a été la série à succès inattendue de cette période de confinement. Une mini-série en réalité : avec quatre épisodes cette création Netflix n’impose pas un temps interminable de binge-watching. Là est sans doute l’une des raisons du succès d’Unorthodox. Mais pas que.
À vrai dire, la série allemande avait tout pour faire fuir de nombreux spectateurs : le récit a priori aride d’un déracinement et d’une séparation, une plongée dans l’univers peu connu des hassidiques, des acteurs inconnus et le refus du spectaculaire.
Esther Schwarz est Etsy, une jeune New-yorkaise élevée dans un milieu orthodoxe extrêmement pieux, si pieux que le respect des rituels juifs vire à l’obsession jusque dans la vie quotidienne. Etsy a été élevée par sa grand-mère et sa tante après la séparation de sa mère, Alex, partie vivre en Allemagne. Le père, lui, est incapable de l’élever. Alcoolique et aussi croyant que les autres membres de sa famille, il a laissé sa mère et sœur le soin de s’occuper de sa fille. Et s’occuper d’elle signifie surtout la marier.
Sa famille lui trouve un homme, Yanky Shapiro, aussi respectueux des traditions qu’il peut être doux et très réservé. Mais les relations entre Esther et Yanky s’aggravent en raison de la pression sociale pour qu’elle devienne mère. Un an après les noces célébrées en grande pompe, Etsy décide de fuir pour rejoindre Berlin. Sa mère y vit toujours, mais entre les deux femmes les liens ont été coupés depuis longtemps, car Alex elle-même a dû se séparer de son mari peu de temps après la naissance d’Essther. Pendant ce temps, le rabbin de la communauté hassidique demande à Yanky de partir en Europe récupérer son épouse. Pour l’accompagner, on lui impose la présence de son cousin Moishe. Les deux hommes s'envolent pour Allemagne pour retrouver celle qui a fui leur communauté.
Il faut la voir débarquer à Berlin, à la fois éblouie, fascinée et apeurée
Unorthodox est l’adaptation du récit autobiographique de Deborah Feldman, The Scandalous Rejection of My Hasidic Roots (2012). Pour raconter cette histoire d’une fuite et d’une libération, les showrunneuses ont insisté sur la construction intérieure d’Esty, se trouvant du jour au lendemain livrée à elle-même dans un monde qu’elle ne connaît pas. Il faut la voir débarquer à Berlin, à la fois éblouie, fascinée et apeurée. Une baignade, un concert de musique classique ou une soirée en boîte de nuit prennent des allures de découvertes ahurissantes et déstabilisantes. Esty y découvre à cette occasion l’amitié, l’amour, une vocation mais aussi la grisante incertitude de la liberté.
Esther est interprétée par Shira Haas, impressionnante de bout en bout et littéralement métamorphosée lors de son arrivée en Europe. Elle endosse avec un naturel désarmant cette femme déracinée d'un milieu toxique et bien décidée à se battre pour exister. Mais cette quête pour son identité en cache une autre : celle d’une jeune femme juive se reconstruisant sur les lieux mêmes où la Shoah a pris corps. La série multiplie les références et les symboles de ce traumatisme : la fameuse baignade dans le lac en face de Wannsee (le lieu de la tragique conférence du 20 janvier 1942), la tête rasée d’Etsy, des conversations sur le nazisme et même une chemise rayée que porte un moment la jeune femme.
On ne racontera pas la fin de cette série, qui fait d’un concours de musique la conclusion d’un récit intelligent et émouvant sur la liberté, les racines, le féminisme mais aussi la réconciliation.
Unorthodox, mini-série dramatique allemande d’Anna Winger et Alexa Karolinski avec Shira Haas, Amit Rahlav et Jeff Willbursch une saison, 4 épisodes, 2020, Netflix https://www.netflix.com/fr/title/81019069
Voici l’un des ouvrages les plus terribles qui soit : Patrick Desbois poursuit son insatiable travail d’historien, de chercheur et de porteur de mémoire sur la Shoah par balles. Depuis une quinze d’années, L’auteur et l’équipe de Yahad – In Unum retournent sur les terres de l’ex URSS pour recueillir les preuves et les témoignages sur le processus d’extermination contre les juifs qui a causé la mort de 1,5 à 2 millions de personnes, hommes, femmes, enfants et vieillards entre 1941 et 1944.
Le dernier ouvrage qu’il a sorti, La Shoah par Balles (éd. Plon) est une synthèse autant qu’une réflexion sur ce processus de massacres à très grande échelle, qui ont précédé la mise en route des camps de la mort, sans jamais s'arrêter complètement "En dépit de la mise en fonctionnement des camps d’extermination, les fusillades à l’Est continuèrent, aussi bien en Pologne que dans les territoires soviétiques occupés, jusqu’aux portes de Leningrad et de Stalingrad" comme le dit le site Yahad – In Unum.
La Shoah par balles a ceci de singulier que cette série de tueries épouvantables ont été pendant des années méconnues, avant que le père Patrick Desbois décide de s’y intéresser, notamment pour des raisons familiales comme il l’explique dans son essai. En introduction de l’ouvrage, Denis Peschanski parle "d’extermination de proximité", expression éloquente qui place la question du témoin, du voisin et de la responsabilité individuelle au cœur du livre.
Le lecteur n’y trouvera pas de développement chronologique ni d’informations sur les responsables. Il faut dire que la liste des tueries est pléthorique et lorsque Patrick Desbois s’arrête sur un lieu et une opération, le nombre de victimes est proprement ahurissant et se compte en milliers, voire en dizaine de milliers en quelques jours, voire en quelques heures (les 30 000 tués de Babi Yar près de Kiev en deux jours, les 29 et 30 septembre 1941). Des chiffres qui donnent le tournis. Andreï, un Ukrainien réquisitionné pour l’occasion parle ainsi du ghetto de Rokytne : "Dans ce village, un Allemand seul a exécuté en un long après-midi, plus de 700 Juifs !" Une sibylline note de bas de page au début du livre donne même la nausée : "On compte parmi les autres moyens d’extermination l’utilisation de poison, l’enterrement vivant ou la mort des victimes dans des mines et des puits."
En faisant parler des protagonistes, des personnes très âgées et souvent enfants ou adolescents au moment des faits, Patrick Desbois et ses collaborateurs font resurgir des faits oubliés et des traumatismes cachés – même si les témoins eux-mêmes ne se montrent pas singulièrement détachés.
L’essai est divisé en cinq parties qui entendent décrire le processus de la Shoah par balles : "la veille", "le matin", "le jour", "le soir" et "le lendemain". Les rassemblements, les préparatifs (y compris la cuisine pour les assassins), les fusillades et le comblement des fosses étaient menées de manière si implacable et si rapide que les Einsatzgruppen (les unités mobiles allemandes en charge de ces tâches) avaient forcément besoin de l’aide et de la participation des populations locales pour mener à bien ces exterminations au grand jour.
"Dans ce village, un Allemand seul a exécuté en un long après-midi, plus de 700 Juifs !"
Patrick Desbois a pris l’habitude de savoir poser des questions à la fois très factuelles et très pertinentes afin de dévoiler la vérité. Qui décidait de la taille des fosses où avaient lieu les tueries ? Pourquoi les témoins se taisent-ils au sujet de tel ou tel fait ? Pourquoi les témoins ne se souviennent pas des donneurs d’ordre ? Jusqu’où les paysans réquisitionnées sont-ils responsables dans le processus ? "Il nous est parfois difficile de percevoir les plus petites gens, les petites mains, les voisins comme responsables. Du pire comme du meilleur."
Les scènes traumatisantes ne manquent pas. Car ces gens ordinaires, ces paysans, et souvent aussi des enfants, qui assistent au massacre (il y a cet exemple d’une tuerie à côté d’une cour de récréation), sont d’abord témoins de la fin atroce de voisins, de proches, du boulanger qui les servait au village et parfois même d'amis, à l’instar de cette jeune fille, devenue vieillarde, n’ayant jamais pu oublier son amoureux de l’époque disparu lors d’un de ces massacres ("Alexandra aimait Ziama comme une jeune fille peut aimer un jeune homme. La fracture de l’espèce humaine voulue par les nazis n’avait pas pu entamer cet amour"). Il s'agit d'un des témoignages les plus bouleversants.
La Shoah par balles, drapée dans un manteau idéologique, est avant tout une monstruosité criminelle présente à chaque pages : les rassemblements humiliants ("les danses"), les colonnes de personne en route vers leur mort ("Que nous sommes loin de l’image des Juifs qui avancent docilement comme des moutons !"), la description des fosses, les heures interminables de tirs ou les viols de masse ("Le village tout entier savait que les Juifs allaient être fusillés le matin, à l’aube. Il n’était pas difficile d’imaginer les appétits…").
Patrick Desbois, à l’instar d’un Claude Lanzmann, fait de la parole des témoins une arme contre le silence pour raconter l’indicible. Au soir de leur vie, des milliers de témoins prennent enfin la parole pour raconter ce qu’ils ont vu : comment ils ont creusé des fossés, comment leur mère a préparé consciencieusement le repas des assassins, comment ils ont transporté des Juifs jusqu’aux fosses, comment ils ont amené les planches sur lesquelles se tenaient les victimes, comment des jeunes villageois faisaient office d’armurier, comment le pillage a été assumé autant par des soldats allemands pillards que par la population civile ou comment on tuait des bébés sans gaspiller de balles.
La plongée dans cette réalité à la fois sordide et terrifiante de la seconde guerre mondiale est proprement vertigineuse. Patrick Desbois raconte ainsi qu’alors qu’il s’apprête à interroger un témoin, une dame leur adresse des reproches véhéments: ils se tiennent au milieu d’un jardin au-dessus duquel a été creusé une fosse et où dorment des centaines de victimes. L’extermination au grand jour est à maints égards ce "« spectacle » horrible et rassurant : "Regarder son voisin condamné à mort semble provoquer de la jouissance." Les témoins, ces voisins ordinaires, sont devenus des acteurs de la grande machine génocidaire. "Il a fallu beaucoup de petites mains, volontaires, réquisitionnées ou forcées, pour que les Juifs soient assassinés en public."
Si vous voulez vous faire une idée du Ghetto Intérieur de Santiago H. Amigorena (éd. POL), ce roman très remarqué lors de la dernière rentrée littéraire, évitez de vous référer au 4e de couverture, pour le moins aride. Il est vrai que la prestigieuse maison littéraire – comme beaucoup de ses consœurs – n’a jamais été très inspirée pour ses textes de présentation – du moins, lorsqu’elle en proposait.
Le Ghetto intérieur est le récit poignant du silence de Vicente Rosenberg, le grand-père de l’auteur, immigré en Argentine dans les années 20. Alors que cet homme originaire de Pologne a trouvé en Amérique du Sud une nouvelle vie – une femme, Rosita, avec qui il aura deux enfants, un emploi à responsabilités, des amis immigrés comme lui et une nouvelle patrie – sa conscience est resté dans son pays d’origine et sa famille juive.
L'indicible
Le roman de Santiago H. Amigorena démarre en septembre 1940, lorsque la seconde guerre mondiale fait déjà rage, le point de départ du cauchemar juif. Vicente Rosenberg se renseigne sur les nouvelles dans son pays, de plus en plus rempli d’angoisse pour ce qui s’y passe, et en particulier pour sa mère qu’il n’a pas su convaincre de l’accompagner en Argentine. De mois en mois, la réalité de ce qui se passe dans la Pologne en guerre rattrape cet homme exilé à des milliers de kilomètres : "Comme tous les Juifs, Vicente avait pensé qu'il était beaucoup de choses jusqu'à ce que les nazis lui démontrent que ce qui le définissait était une seule chose : être juif."
La grande force de ce court récit familial est de parler de la manière dont cet homme va vivre son isolement loin de sa mère et de son pays natal. Santiago H. Amigorena ponctue son livre de passages sur la Solution Finale, auxquels répond l’incapacité de Vicente de se confier ne serait-ce qu’à sa femme : "Il voulait parler, mais, prisonnier du ghetto de son silence, il ne pouvait pas parler. Il ne savait plus."
Face à l’indicible, désespéré et démuni ("Brutalement, à ce moment-là, Vicente était devenu étranger à lui-même. Il était devenu un autre, un autre vide de sens, vide d’espoir, vide d’avenir"), cet immigré juif va peu à peu s’enfermer dans un insupportable silence ("Il voulait parler, mais prisonnier du ghetto de son silence, il ne pouvait pas parler. Il ne savait plus"), que l’auteur a choisi de mettre fin : "J’aime à penser que Vicente et Rosita vivent en moi, et qu’ils vivront toujours lorsque moi-même je ne vivrai plus."
Cette chronique est une rencontre avec un artiste à part. Jean-Luc Bremond est un homme discret et loin des sentiers battus. Il est une vraie figure de ce que l'on pourrait appeler l'alter-culture. Loin du courant mainstream, ses livres sont d'authentiques cheminements intérieurs sur lesquelles souffle l'aventure, la grande. "J’écris pour voyager, libérer les pensées qui naissent dans l’expire de l’imagination et dans le souffle de l’inspiration" dit-il lui-même. Jean-Luc Bremond a publié en quelques mois deux romans, La révolution du Klezmer et Le Chant du Tambour et (Cinq Sens éditions). Il a bien voulu répondre à nos questions.
Bla Bla Blog – Voulez-vous vous présenter en quelques mots ?
Jean-Luc Bremond – Je suis né dans le Pas-de-Calais, sans m’y être fixé. Du nord au sud de la France, villes et villages, avec un détour en Suisse, pays d’origine du côté paternel, j’ai choisi de vivre en communauté, où j’ai maintenant passé plus de la moitié de ma vie. Dans ce collectif, rural et artisanal, j’ai rencontré le Québec au-travers ma compagne, fondé une famille et appris plusieurs métiers, dont celui de boulanger.
BBB – Pouvons-nous dire que vous appartenez à cette catégorie d’écrivains à la fois en marge, tout en étant engagés ?
JLB – L’écriture est venue sur le tard. L’engagement pour la justice et la paix, beaucoup plus tôt. Ce que je raconte vient de l’imaginaire, fécondé par des lectures, rencontres, voyages, vie proche de la nature, un intérêt précoce pour les peuples, leur histoire humaine, plus que celle des conflits armés. J’essaie de comprendre ce qui prédispose les hommes à choisir la guerre plutôt que l’entraide et le respect ; j’oppose au racisme, nationalisme, communautarisme, populisme, pacifisme, fondamentalisme (…), enfermant et détruisant pour le seul profit, les simples rapports des humains enclins à la créativité qui ouvre et construit.
BBB – Vous avez sorti deux romans à quelques mois d’intervalles, ce qui est assez inhabituel. La Révolution du Klezmer et Le Chant du Tambour. Quand ont-ils été écrits ?
JLB – Dans l’ordre, il y a environ cinq ans. D’autres ont suivi.
BBB – La révolution du Klezmer se passe en Europe orientale dans l’entre-deux guerres. La première guerre mondiale est terminée et le monde va, dans quelques années, connaître un conflit dévastateur, notamment pour les juifs. Pourquoi avoir choisi les années 20 pour situer votre roman ?
JLB –J’ai découvert la musique klezmer par la danse. En voyageant dans les pays d’Europe centrale, j’ai pu constater que la recherche d’identité nationale se figeait encore dans ces années de perte de territoire, post première guerre mondiale, pour retrouver le grand pays, la souveraineté culturelle et religieuse. Quand m’est venue l’idée de raconter l’histoire d’un klezmer, un musicien, je l’ai placé dans son milieu juif où, dans les années 20, s’affrontaient ceux qui recherchaient l’intégration pour sortir de la souffrance de la discrimination, quitte à faire des compromis, et ceux qui voulaient y échapper par le sionisme, une possible terre de liberté, sans concession, aveuglés par le nationalisme. Les idéologies séparent ; la musique, ou tout autre expression venant du tréfonds de la personnalité, pourrait résister à la division et empêcher l’histoire de se répéter.
BBB – En filigrane c’est la Shoah qui se dessine. On pense à cette sinistre Garde de Fer.
JLB – J’ai très jeune été choqué par la Shoah, révolté contre cette ignominie ; aussi parce qu’un de mes grands oncles s’était porté volontaire comme médecin à la libération d’un camp d’extermination, et qu’un autre était mort comme prisonnier, en tant que résistant, dans un autre camp. En écrivant, je ne pouvais m’empêcher de penser à la fin tragique de mes protagonistes. La garde de fer en Roumanie, la terreur blanche en Hongrie, le fascisme en Italie, le nazisme en Allemagne…Par jeu d’alliance et de collaboration, l’étau se resserrait pour ceux que ces mouvements xénophobes condamnaient.
BBB – Il est question dans votre roman de déracinement, de culture, de la place du religieux. Ce sont des notions qui ont marqué votre existence ?
JLB – Je viens d’une famille où le religieux fait intégralement partie d’un engagement social. Mes ancêtres protestants ont connu la tentative d’éradication par le pouvoir religieux ; peut-être m’ont-ils transmis dans mes gènes la résistance par la tolérance et la culture du respect.
Je viens d’une famille où le religieux fait intégralement partie d’un engagement social
BBB – Après le violon d’Elijah, il y a le tambour d’Achachak (Le Chant du Tambour). Vous êtes musicien en plus d’être écrivain ?
JLB – Je joue de temps en temps du violon et de la flûte. Bien que j’aspire à en faire davantage, je n’ai pas fait de la musique une priorité. Lors des fêtes, je ressors mes instruments ; je regrette de ne pas le faire plus souvent. En revanche, mon épouse joue quotidiennement de la harpe ; je baigne dans un univers musical. La musique accompagne les danses que j’anime hebdomadairement.
BBB – Le Chant du Tambour (éd. 5 Sens), votre dernier roman paru, se passe au Canada, dans la tribu indienne des Algonquins. Voulez-vous nous dire quelques mots sur cette tribu amérindienne d’autant moins connue que lorsqu’il s’agit d’Indiens on pense plus au territoire des États-Unis ?
JLB – C’est une tribu vivant dans la région de l’Abitibi-Témiscamigue au Québec. Elle a gardé tant bien que mal sa culture et sa spiritualité ; elle a une prophétie sur la venue des Blancs qui a pris progressivement de la place dans mon roman.
BBB – Pourquoi avoir choisi ces Algonquins ? Vous semblez y être très attachés.
JLB – J’ai choisi les Algonquins, et non les Innus, ou Montagnais, de la région de ma compagne, suite à la lecture d’un livre de Dominique Rankin, "on nous appelait les sauvages." Je n’y suis pas plus attaché qu’à n’importe quels peuples subissant le mépris parce qu’ils sont différents.
BBB – Qu’ont-ils à nous dire à nous, Européens ?
JLB – Le respect de la terre et de ses éléments, sous peine d’effondrement de la planète, par notre recherche de profit, sans égard pour les vivants. Une culture qui inclue, même l’ennemi, pour sortir de l’anéantissement.
BBB – Le Chant du Tambour parle de rite initiatique. C’est un thème capital dans votre roman. Définiriez-vous Le Chant du Tambour comme un roman initiatique, un conte ou bien un roman historique ?
JLB – C’est un roman initiatique sur fond historique.
BBB – Il est aussi question de l’exposition universelle de San Francisco, bien moins connue en France que celles de Paris au XIXe et début XXe siècle. Pourquoi en avoir parlé ?
JLB – J’ai eu connaissance de cette exposition dans un livre, la Bible tchouktche ou le dernier chaman d'Ouelen, de Youri Rytkhèou. En recherchant la documentation sur cette exposition, j’ai été effaré par l’orgueil colonial en pleine guerre mondiale. J’y ai donc placé mon personnage pour montrer l’impitoyable égoïsme des colonisateurs.
BBB – La défense de l’environnement est un sujet de plus en plus discuté. Vous en parlez également dans ce roman dont l’histoire nous semble si éloigné.
JLB – L’histoire n’en est pas éloigné, puisque l’environnement fait intégralement partie de la culture des amérindiens. Respecter et soigner la terre, en se considérant comme un de ses éléments, et non comme distinct d’elle en la dominant, est une solution pour l’humanité puisse cohabiter avec ce qui la fait vivre : oxygène, eau, végétaux et animaux ; ainsi, l’individu, plutôt que de penser à lui-même, son propre intérêt, devrait se relier avec tous les vivants et préserver l’environnement.
BBB – La Révolution du Klezmer et Le Chant du Tambour sont parus aux éditions 5 Sens. Je crois savoir que cet éditeur est important pour vous.
JLB – J’ai découvert cette maison quand elle a accepté de publier mon premier roman. J’ai apprécié le travail, tant par la qualité de la relation que de la réalisation du livre. La difficulté est qu’elle n’ait pas de diffuseur ; cela m’a permis de vous contacter.
BBB – En effet. Et c'était un plaisir d'échanger avec vous. Merci.
Jean-Luc Bremond, La Révolution du Klezmer, éd. 5 Sens, 2017, 234 p. Jean-Luc Bremond, Le Chant du Tambour, éd. 5 Sens, 2018, 202 p. https://www.jlbecrit.ovh